Le Parti Animaliste aux législatives de juin 2022: échec d’un hold up émotionnel

Le Parti Animaliste n’est qu’une énième imposture vivant sur le dos des animaux. S’il a gagné en visibilité ces dernières années et s’est senti pousser des ailes suites aux élections européennes de 2019, le décalage entre ses immenses prétentions et la réalité n’a fait que s’agrandir, parce que dès qu’on touche aux animaux, on ne peut pas faire semblant. Les faits parlent d’eux-mêmes.

D’où l’imposture pour les élections législatives de juin 2022, visible avec son programme. Parce qu’il est très facile de se lancer dans de grandes déclarations pleines de compassion, beaucoup moins d’assumer cette dernière. L’infantilisme du Parti Animaliste, comme en témoigne l’affiche de campagne, n’est pas fortuit, il vise à cacher sa nature.

Intéressons-nous donc concrètement à quelques sujets révélateurs de ce fameux programme pour les législatives de 2022 : vivisection, centres de soins pour la faune sauvage et animaux de compagnie. Ce sont les clefs idéales pour comprendre la question.

Vivisection

La vivisection est un thème incontournable et un symbole très fort lorsque l’on se soucie des animaux. Historiquement, la défense des animaux est étroitement lié au refus de la vivisection. Le Parti Animaliste ne peut donc pas la contourner et y consacre un chapitre dans son programme pour les élections législatives de 2022 : « Promouvoir une science avec conscience – Vers la fin de l’expérimentation animale ».

Mais qu’on ne s’y trompe pas, la célèbre citation « science sans conscience n’est que ruine de l’âme » employée n’est là que pour se donner un air civilisé. Tout n’est en fait qu’apparence puisque le programme du Parti Animaliste à ce sujet fait passer la Fondation Brigitte Bardot pour des énervés.

Car le Parti Animaliste se dit contre la vivisection et souhaite y mettre un terme mais… ce sera pour on ne sait pas trop quand. Cette absence d’exigence dans le temps révèle la dimension accompagnatrice de la catastrophe en cours. Il y a une prétention de changement, mais le Parti Animaliste ne porte pas la rupture vers le changement. Sa démarche est mensongère.

Le Parti Animaliste est porté en fait par l’opportunisme de gens refusant d’affronter la réalité. Il ne faudrait surtout pas de rupture, culturelle, morale et politique ; comme assumé en introduction de son programme :

« Il [le Parti Animaliste] ne propose d’ailleurs aucune rupture brutale ou radicale. »

Alors quoi, donc, on réfute le véganisme, car c’est une rupture? On réfute d’aimer les animaux, car c’est une rupture? On réfute d’intervenir en faveur des animaux, car c’est une rupture? Car il ne faut pas se leurrer, pour la société française, tout engagement en faveur des animaux est une rupture brutale ou radicale.

Tout ce qui touche la Nature en général est d’ailleurs une rupture brutale ou radicale pour une société anthropocentrée allant à l’auto-destruction. Alors quoi, on accepte cela et on rentre dans le rang?

Rien que pour la vivisection, la position du Parti Animaliste est intolérable. En 2022, on pourrait se dire qu’une structure politique qui prétend ne se soucier que des animaux et rien que des animaux aurait au moins un message clair au sujet de la vivisection : interdiction immédiate. C’est la base même de la morale.

Même cela n’est apparemment pas possible, afin de ne pas « heurter ». Dans les faits, le Parti Animaliste pourrait très bien avoir 25% des voix, il ne ferait pas basculer les choses et c’est assumé. Pour preuve pour qui en doute : le thème de la « transparence ».

Plus de « transparence » dans la vivisection

Le Parti Animaliste propose de rendre cette barbarie qu’est la vivisection plus transparente et notamment de former des comités d’éthique composés à 50 % de « représentants de la protection animale (éthologues, juristes, philosophes, associations de malades, sociologues) ».

Leur définition de « représentant de la protection animale » est au passage incroyable : chacun sait que l’on croise énormément de juristes, philosophes et autres sociologues dans les refuges… Mais il est vrai que si l’on prend la liste intégrale des candidats du Parti Animaliste aux législatives 2022, les professions intellectuelles et libérales sont très largement hégémoniques.

Et on ne peut pas attendre de gens coupés du peuple de considérer la vivisection comme du terrorisme. Quand on est libéral, on discute de tout.

Mais comment peut-on prétendre défendre les animaux et accepter de se mettre autour d’une table avec ces gens-là ? Ces pseudos-scientifiques sont une insulte à la Science pour commencer tellement leur démarches ne reposent sur rien si ce n’est un tâtonnement criminel, et bien entendu des tortionnaires et des terroristes pour les animaux qu’ils torturent et tuent sans le moindre remords.

Comment peut-on prétendre défendre la civilisation et aider des barbares qui ont les mains pleines de sang à avoir une image plus acceptable ? On est dans l’accompagnement du crime.

Une lecture technocratique

La position du Parti Animaliste est de refuser la politique à tout prix et de saupoudrer leurs mesures d’un zeste de morale qui n’engage à rien afin de son donner un air sympathique. C’est un hold up moral et émotionnel.

Et le résultat est que sur un sujet comme la vivisection, cette structure explique sans honte et sans gêne vouloir réformer la vivisection jusqu’à ce qu’elle disparaisse d’elle-même.

L’idée du Parti Animaliste ici est de dire qu’il faut plus de transparence, plus de pression et de lois pour encadrer ce secteur d’un côté, et promouvoir les innovations allant dans le bon sens de l’autre. Ce n’est ni plus ni moins que du libéralisme de jeunes startup innovantes qui rêvent de détrôner les grands méchants industriels. Entravons et encadrons les veilles pratiques, soutenons les nouvelles innovations et le vieux monde disparaîtra de lui-même, bien sagement.

Alors que la question de la vivisection est un véritable marqueur civilisationnel, le Parti Animaliste se propose de neutraliser le peu de conscience et de culture existant en France. Au lieu de proposer un rupture nette avec la barbarie, il détourne cette question vers une modernisation technocratique. Où sont les gens dans la proposition suivante? Où est la démocratie?

« Remplacer les comités d’éthique actuels (mis en place par les établissements pratiquant l’expérimentation, essentiellement constitués de leur personnel), par des instances sur le modèle des CPP (Comité de protection des personnes) constituées de 50 % de représentants de l’expérimentation animale (chercheurs, vétérinaires, techniciens) et 50 % de représentants de la protection animale (éthologues, juristes, philosophes, associations de malades, sociologues). Ces instances doivent être, a minima, instituées au niveau régional et financées par les établissements demandeurs, comme en Suède et en Italie. »

Le rapport de force est là et continuera d’exister qu’on le veuille ou non!

Admettons un instant que la démarche du Parti Animaliste soit acceptable moralement. Comment comptent-ils s’assurer que leur encadrement et leurs lois seront respectées ? Pensent-ils réellement que de tels terroristes que sont les pseudo-scientifiques pratiquant la vivisection vont accepter cela sans broncher ?

Qu’on le veuille ou non, un rapport de force existe. Le nier c’est accepter la situation existante et ne proposer que des impasses et des illusions. On peut discuter du chemin à suivre, de la vision du monde qui doit nous éclairer, mais on ne peut pas le nier.

Tout ceci est d’autant plus révoltant quand on sait l’histoire de la lutte contre la vivisection qui existe depuis plus d’un siècle, tout particulièrement en Angleterre.

La position du Parti Animaliste est ici une insulte aux animaux torturés chaque année, et une insulte à toute l’histoire de la libération animale, sa culture, ses organes de presse, ses luttes… C’est une accompagnement bobo d’un monde horrible pour les animaux.

Les centres de soin (faune sauvage)

La question des animaux sauvages est essentiel. Comme on le sait, on a historiquement le problème suivant : les gens qui aiment les animaux n’arrivent pas au véganisme, et les gens s’alignant sur le véganisme se coupent des animaux. On trouve très rarement la jonction, et cela parce que la question centrale de la reconnaissance de la Nature n’est pas vue.

Le Parti Animaliste, pour maintenir sa fiction, doit prétendre être productive à ce niveau. D’où le thème des centres de soin pour la faune sauvage. On peut toutefois constater que le programme ne contient que six points à la fin de leur chapitre « Étendre le champ de notre considération » :

  1. Étendre aux animaux sauvages le champ d’application des infractions commises à l’encontre des animaux domestiques, apprivoisés ou tenus en captivité.
  2. Créer dans chaque département un centre de soins des animaux sauvages.
  3. Former les vétérinaires libéraux aux premiers soins et secours aux animaux sauvages locaux (première prise en charge d’urgence avant transfert éventuel vers un centre de soins spécialisé plus éloigné).
  4. Confier, aux vétérinaires libéraux formés, une mission de premiers soins et secours aux animaux sauvages locaux financée par l’État.
  5. Développer les intercultures favorisant les conditions de vie des animaux sauvages.
  6. Encourager la plantation d’arbres et arbustes de variétés locales, pour favoriser la présence d’animaux sauvages dans les espaces privatifs, par une TVA à taux 0 à l’achat.

On a ici de vagues phrases terriblement vides, puisque le programme est incapable de donner ne serait-ce qu’un début de projet, de guide pour leur applications concrètes. Et qu’il oublie les questions matérielles, concrètes qui devraient être au cœur du sujet des centres de soins.

Appeler à créer un centre de soins de la faune sauvage dans chaque département est facile. Expliquer avec quels financements est plus compliqué. Avec quel personnel encore plus. Et ne parlons même pas de questions tout aussi importantes : où et comment seront relâchés les animaux ? Quelle va être la philosophie morale de ces centres ? Que faire des centres déjà existant ?

Creuser la question des centres de soin révèle le caractère fictif de la position du Parti Animaliste, qui ne vise qu’au hold up émotionnel.

Un centre de soin nécessite des personnes compétentes

Le Parti Animaliste a-t-il bien conscience lorsqu’il écrit son programme que les vétérinaires ne connaissent rien, absolument rien, aux animaux sauvages ? Et que certains s’imaginent pleins de savoir et administrent des traitements mal dosés à des espèces qu’ils ne connaissent absolument pas ? Est-il au courant que très peu de personnes en France ont de réelles connaissances leur permettant de gérer un tel centre au quotidien ?

Ensuite, vient la question du personnel : salariés et bénévoles. Combien de salariés, au minimum, doit compter un centre ? Sur combien de bénévoles devrait-il compter ?

A partir de quelle taille un centre devra-t-il disposer d’un vétérinaire un temps plein ? Et pour les autres, comment travailler avec un vétérinaire ? Ce dernier devra-t-il être bénévole, comment seront assurées les éventuelles urgences et autres rendez-vous au sein de sa structure ?

Mais surtout : comment faire dans à court terme pour venir en aide aux centres de soins ? Va-t-on attendre que les vétérinaires aient pris le temps de suivre une formation complémentaire qui leur permettra de soigner un grand nombre d’animaux sauvages ? Que des particuliers se forment sur le tas ? Et d’ailleurs : qui va former tout ces gens ?

Avec quels moyens fonctionneront-ils ?

Avec quels moyens ces centres paieront-ils tout ce personnel ? Les centres de soins actuels vivent principalement de dons et de legs et connaissent d’importantes difficultés financières la plupart du temps, comme la protection animale dans son ensemble. Ils manquent cruellement d’argent aujourd’hui et le Parti Animaliste annonce qu’il faut créer de nouveaux centres sans expliquer comment ils seront financés.

Avec quels fonds seront achetés les terrains nécessaires à ces nouveaux centres, aux nouveaux locaux et matériel nécessaire à l’accueil digne des animaux ? De l’argent magique est-il aussi prévu pour ceux qui existent déjà aujourd’hui ?

Il est facile de promettre du nouveau, mais il serait aussi bon de penser à l’actuel qui connaît souvent de grandes difficultés ! Là le Parti Animaliste montre qu’il vit dans un monde virtuel de bobos.

Ensuite, avec quel budget seront aménagés les terrains pour les remises en liberté ? A moins que le Parti Animaliste ne considère que la situation actuelle ne soit idéale

Tout cela demande d’importants moyens humains et financiers : le Parti Animaliste ne dit rien et préfère lancer des incantations magiques afin de prétendre se soucier du sort des animaux.

Avec quelle logistique ?

Avoir un centre de soins dans chaque département n’est pas tout, il faut encore organiser les livraisons de nourriture et de matériel, les arrivées et les départs d’animaux.

Pour les arrivées, l’objectif est-il d’avoir des centres ouverts en continu, toute l’année ? Ou seulement du lundi au samedi, aux horaires de bureaux ?

Si la première option n’est pas retenue, que faire si une personne trouve un animal blessé, par exemple, à 20h ? Devra-t-elle chercher une clinique vétérinaire ouverte ? Une avec un vétérinaire qui doit s’y connaître et qui a la possibilité et l’accueillir, elle et toutes les autres personnes qui viendront déposer un animal blessé ?

Enfin, le Parti Animaliste pense-t-il que chacun prendra le temps de déposer un animal blessé dans un centre de soins ? Si des personnes pleines de compassion existent et sont prêtes à prendre une journée et parcourir des centaines de kilomètres pour qu’un animal soit pris en charge, il faut être réaliste : en France, en 2022, la plupart des gens ne seront pas prêts à prendre plus d’une heure pour déposer un animal. Que faire dans ce cas ?

Si le projet est que des équipes mobiles soient prêtes à se déplacer n’importe où pour recueillir le moindre animal, ce qui est souhaitable, mais nullement proposé comment le Parti Animaliste compte-t-il financer et organiser tout cela ? Faut-il un numéro d’urgence pour la faune sauvage ? Avec une plateforme de régulation, à l’instar des services d’urgences existant ?

Nous n’en saurons rien, puisque le Parti Animaliste ne sait rien faire d’autre que du marketing. Il ne connaît rien à la problématique qu’il soulève. Il pratique la démagogie. D’ailleurs, si le Parti Animaliste s’était réellement soucié du sort de la faune sauvage et s’était réellement intéressé à la situation des centres de soins, il aurait ajouté deux points : en finir avec l’obligation de tuer les animaux d’espèces allogènes et des « nuisibles » handicapés.

Animaux de compagnie

Le Parti Animaliste propose de nombreuses mesures pour les animaux de compagnie et les animaux abandonnés. Le problème bien évidemment est que dans la France de 2022, elles sont inapplicables : elles partent du principe, encore une fois, que la démocratie ne compte pas, que ce qui est décidé par la technocratie fonctionne.

Euthanasies

Prenons un exemple très concret. Le parti propose d’interdire les « euthanasies » qui sont des mises à mort déguisées :

« Interdire l’euthanasie des animaux de compagnie sauf à des fins de soulagement, dans toutes les structures (fourrières, refuges..) et pour les particuliers. Création d’une infraction spécifique à l’encontre des vétérinaires en cas de violation de cette interdiction. »

En lisant cela on se dit très bien, cette proposition est juste : il n’est pas acceptable moralement de mettre fin à une vie, à moins que cela soit la seule solution pour abréger des souffrances et éviter une violente agonie.

Le premier problème est de savoir ce qui peut rentrer dans l’idée de « soulagement » : certains affirment qu’un oiseau handicapé est en souffrance et que l’envoyer au paradis est une délivrance justifiée. Certains diront que l’exemple est caricatural, très bien. Qu’en est-il d’un animal atteint d’un cancer ?

Beaucoup refuseront une chimiothérapie pour commencer et demanderont une piqûre avant l’issue fatale. Doit-on considérer cela comme un soulagement pour l’animal ? Nous considérons que non : la vie doit être défendue jusqu’au bout, seul l’animal compte. Les humains qui refusent les traitements n’ont bien souvent pas envie de s’engager financièrement, d’abord, et psychologiquement ensuite.

Enfin, qui contrôlera ces actes ? Comment seront-ils justifiés ? Qu’est-ce qui empêchera un vétérinaire corrompu de pratiquer des mises à mort ?

Il est simple d’avoir des propositions vagues dans son programme, mais sans une direction claire, il est plus que légitime de se poser plein de questions quant à leur possible application. C’est d’ailleurs cela le sens du véganisme : tracer une ligne claire entre le juste et l’injuste. Le Parti Animaliste contourne inversement tout problème concret.

De la même manière, si les « euthanasies » sont interdites dans les refuges et les fourrières, que propose le Parti Animaliste concernant le manque de place criant en France aujourd’hui ? Il pourra clamer fièrement qu’il a interdit ces pratiques, mais cela n’aura fait que déplacer le problème ou l’abandonner à lui-même.

C’est cela la réalité de la question des animaux : tout est lié. On ne peut pas se contenter d’un aspect, en imaginant qu’il est coupé du reste. Et quand la situation est catastrophique comme aujourd’hui, on ne peut pas se contenter de faire des belles annonces pour se donner une belle image. Il faut du concret, du très concret. Ce qu’est incapable de faire le Parti Animaliste.

Une sécurité sociale pour les animaux ?

Une autre série de propositions concerne les mutuelles, existantes, et la mise en place d’une sorte d’assurance maladie pour animaux.

En 2022, une structure qui prétend défendre les animaux, rien que les animaux, n’est même pas capable de proposer une sécurité sociale universelle pour les animaux ? A ce niveau-là, c’est du sous-réformisme afin de prétendre avoir un avis sur la question.

« Créer une couverture médicale universelle pour les animaux identifiés (plafond d’actes par an) au profit des personnes ayant un revenu inférieur à un seuil (seuil de progressivité). »

Quel plafond d’actes ? Une piste ? Non, rien. Quel seuil de revenu ? Smic ? RSA ?

Comment peut-on faire une proposition aussi vide, pour une question aussi essentielle ? Sans parler du fait qu’évidemment, une couverture médicale implique des structures de soins. Parle-t-on alors des vétérinaires, qui tous relève du privé ? Ou alors faudrait-il bien plutôt instaurer un système public pour les animaux ?

Mais c’est là une réflexion impossible pour le Parti Animaliste qui accompagne la modernisation du capitalisme en prétendant changer les choses de l’intérieur.

Une manne financière sans comptes à rendre

Le Parti Animaliste n’est en fin de compte que l’extension juridique et politique des fast-food vegans et de L214. Il n’est que l’expression d’un secteur moderniste qui a su s’installer dans les centres des grandes villes et devenir une mode avec ses consommateurs dépensiers. Cette niche capable de générer d’importants bénéfices a dorénavant besoin d’un cadre juridique et politique plus poussé afin d’asseoir ses positions et même essayer de récupérer des parts de marchés auprès de grands groupes.

La nature a horreur du vide, l’économie et la politique n’y échappent pas : les bénéfices liés à la mode vegan devaient nécessairement prendre une nouvelle forme, permettant à se secteur de consolider ses bases. Le Parti Animaliste effectue ici sa mue et montre sa véritable nature : une entreprise parasitaire de petit-bourgeois désirant des places confortables au sein de mairies, d’assemblées, comités en tout genre, etc. en échange, ils s’engagent à défendre la niche vegan et ses restaurants, ses startup « 100 % végétal » innovantes et autres merveilles.

Tout le bruit autour des élections législatives, tout ce hold up émotionnel, a ainsi comme fond que les partis qui ont réalisé au moins 1% de voix dans au moins cinquante circonscriptions bénéficient de financements publics : environ 1,70€ par voix pendant cinq ans. Avec ses 255 086 voix, le Parti Animaliste obtient une assise confortable… Sans en rien dépendre de la Protection animale, ni même la soutenir !

La fin d’un cycle

Au lieu de reconnaître que nous sommes à la fin d’un cycle de corruption et de destruction, qu’il faut révolutionner sa vie et se tourner vers la Nature, une partie de la société préfère tenter sa chance dans les restaurants vegan, les startup soit-disant écolo, un mode de vie bobo, un travail dans le business vegan, etc. Bref, toute l’horreur de la « modernité », du libéralisme et de ces villes qui avilissent la nature et l’esprit.

Le Parti Animaliste reflète cette troisième vague du véganisme, celle consistant en la récupération capitaliste par les carriéristes. Et sa trajectoire est classique de l’opportunisme : apparition sur le marché de manière racoleuse, utilisation massive de la démagogie lors des élections européennes de 2019 (avec 490 074 voix soit 2,17 % des votants) avec un chien ou un chat sur les affiches, recul massif mais installation dans le paysage (en 2022 avec 255 712 voix soit 1,125 % des votants), intégration financière dans le panorama… et donc désintégration inévitable à terme.

Cette imposture ne connaîtra jamais la victoire, le Parti Animaliste n’est ici qu’un énième avatar de la corruption, de la tentative de freiner l’inévitable révolution morale à venir. L’humanité doit renverser sa vision des choses et se soumettre à la Nature, dont elle est une composante. C’est cela la seule perspective et, au fond, chacun sait que la Nature finira par reprendre ses droits.

A chacun de se préparer en fonction, et la fin de l’ancien monde sera brutale, car il s’agit de rompre. Pas de compromis en défense de notre mère la Terre !

Les trois générations du véganisme en France (1990-2020)

Nous voulons ici fournir une présentation de ce qui forme clairement trois périodes distinctives du véganisme en France, avec de telles distinctions et différences qu’on peut parler de trois générations. Nous pensons que c’est utile, parce qu’il n’existe pas de continuité dans le véganisme en France, il y a une sorte de renouvellement permanent, depuis toujours, faisant qu’il n’y a pas de mise en perspective. Or, cela est fatal pour un mouvement désireux de changer les choses en profondeur, d’aboutir à une révolution des mentalités, à des modifications concrètes de la société dans son rapport aux animaux.

On peut et on doit distinguer trois périodes ; avant de les présenter une par une, voici comment on peut les « résumer ».

1ère génération, années 1990 : le véganisme est porté par des gens à la marge, liés à la culture punk-hardcore d’un côté, à l’anarchisme pacifiste utopiste de l’autre. Le véganisme est inconnu et socialement totalement rejeté, les gens ostracisés.

2e génération, années 2000 : le véganisme est assumé par des gens d’origine populaire ou petite-bourgeoise ayant fait le choix de défendre les animaux. Il se produit une multiplication des idées, groupes, conceptions, alors que le véganisme commence à se diffuser.

3e génération, années 2010 : le véganisme est reconnu socialement. Des gens diplômés et d’origine sociale aisée prennent le contrôle des choses avec des commerces, des restaurants, ou encore des associations (même « militantes » alors définies comme « antispécistes »), le tout de manière « professionnelle » (ou « corporate »).

La première génération

Il y a très peu de vegans en France dans les années 1990. Ceux-ci connaissent le véganisme par l’Angleterre, où dans les années 1970 et 1980 il y a un grand mouvement pour les animaux, avec notamment l’ALF menant des milliers d’actions et ayant formé une véritable actualité pour l’opinion publique.

Ils sont liés à la culture punk-hardcore, de nombreux groupes ayant thématisé le véganisme en Angleterre, ainsi qu’à une approche anarchiste pacifiste. Pour cette raison, des squats sont ouvertement tournés vers le véganisme, à Paris et surtout à Lille où c’est profondément marqué dans la démarche « squat » alors.

Il est évidemment très difficile d’être vegan alors. Sur le plan matériel, ce n’est pas aisé d’avoir une vision claire des aliments sur lesquels on peut s’appuyer alors qu’en plus on a très peu accès aux produits nécessaires. Il n’y a à l’époque que très peu de magasins bios, qui sont d’ailleurs très tournés alors en mode ésotérique ou mystique.

Le grand symbole vegan des années 1990 est ainsi la Marmite. Cette pâte à tartiner anglaise, à base de levure de bière, fournit en effet la B12 et comme on peut parvenir à en trouver, même de manière difficile, c’est tout un symbole.

Au-delà de cette question technique pour l’alimentation, être vegan est impossible socialement et aboutit à une ostracisation générale. Le groupe de hardcore Primal Age se voit jeter de la « viande » dessus dans les concerts, alors que la tentative d’influencer la Fédération Anarchiste aboutit à une interdiction des thèses « antispécistes » en son sein en 1995 (nous racontions cet épisode ici).

Il reste pour cette raison très peu de choses de cette période sur le plan culturel. Les (rares) gens sont parfois partis dans d’autres pays, ou bien ils ont capitulé, alors que de toutes façons les initiatives étaient tellement marginales, voire éphémères, que rien ne s’est ancré, à l’exception de deux phénomènes, d’ailleurs entièrement antagoniques.

Il y a eu d’un côté la naissance d’un courant intellectualisant cherchant à établir un véganisme à la française, au travers de la revue « Les cahiers antispécistes ». Fondée en 1991 à Lyon, la revue a eu 43 numéros jusqu’en 2019 et a posé les jalons de toute une culture philosophique – associative, avec un esprit réformiste sur le long terme mais se voulant philosophiquement exigeant. Cela va donner des figures historiquement importantes de par leur succès intellectuel à ce niveau comme David Olivier et Yves Bonnardel.

Il y a de l’autre l’ALF, qui commence à mener ses actions de manière régulière à partir des années 1990, chose qui perdurera largement pendant la seconde génération, en prenant même une certaine ampleur, pour s’assécher jusqu’à disparaître avec la troisième.

La seconde génération

Il n’y a malheureusement pas d’étude précise sur la naissance du seconde génération du véganisme, au début des années 2000. La raison en est l’effervescence provoquée par l’arrivée d’une nouvelle génération. Si le véganisme des années 1990 avait en France un côté assez abstrait, en raison de sa marginalité, la seconde génération est porté par des gens qui ne découvrent pas les animaux par le véganisme, mais le véganisme par les animaux : c’est très concret.

On parle de gens, d’origine populaire ou petite-bourgeoise, aimant les animaux ou voulant les défendre et ayant pris connaissance du véganisme par la suite, ou parallèlement. Ces gens vont alors s’affirmer vegan, faisant qu’au milieu des années 2000, il existe une vraie scène vegan en France, très restreinte mais suffisante pour qu’il y ait des conceptions très différentes.

A côté, des gens sont de nouveau issus de la scène hardcore pour arriver au véganisme, grâce à la scène metalcore vegan straight edge du début des années 1990 (comme Earth Crisis), puis de la fin des années 1990 à la fin des années 2000 (Arkangel, xDestroy Babylonx, Children of Gaia, Nueva Etica, Gather, Purification, xLinha de frentex…). Si certains restent à l’écart de la scène vegan française, d’autres décident de s’impliquer dans différentes associations et collectifs.

Il faut se souvenir ici que le véganisme n’est pas encore reconnu socialement, que même le mot vegan est inconnu des gens. Il commence toutefois à se passer des choses, car récusant la marginalité, les vegans de la seconde génération cherchent à influencer la société, à marquer les choses de leur empreinte, sans forcément trop d’optimisme, mais de manière volontaire en tout cas.

Naturellement, l’empreinte recherchée était très différente, posant des cassures très nettes entre les gens. Les deux courants dominants alors furent justement ceux apparaissant comme « au-delà » des querelles :

– la Veggie Pride, avec des marches parisiennes annuelles de 2001 à 2007, sur une base naïve ou folklorique non agressive, mais affirmative, et enfin terriblement anthropocentriste (n’oublions pas leur lutte indécente contre la « végéphobie ») ;

– Droits des animaux, comme mouvement organisant des tractages, pratiquant les happenings, organisant des sabotages de chasse à courre, publiant des documents, etc.

En raison du manque de maturité en effet, les gens choisissant le véganisme ont en effet cherché à œuvrer de manière la plus ouverte possible. Mal leur en a pris… Car il y a eu alors inflation de groupes tombant du ciel se présentant comme la structure à suivre au niveau national, de gens se présentant comme les leaders du mouvement devant être suivis…

Prenons l’exemple des Furieuses carottes, nées en Île-de-France, mêlant anarchisme et antispécisme avant même que l’antispécisme ne s’affirme en tant que tel, afin de trouver une manière de faire de la surenchère permanente. Le groupe a tablé sur une approche purement activiste et brouillonne, accusatrice sans aucune analyse réelle des faits : on pensera à la campagne « les fachos dans la protection animale » totalement déconnectée de la réalité dont nous avions parlé à l’époque.

Évidemment, cet activisme (par ailleurs anti-ALF) frisant avec l’illégal sans franchir le pas n’avait ni queue ni tête et s’il y avait de la dignité dans le fait de protester ouvertement contre la vivisection, le mouvement n’avait aucune base solide, ni intellectuelle, ni culturelle, ni rien d’ailleurs. Pour terminer, le mouvement était connu dans les cercles militants, mais totalement inconnu des gens, et la répression policière aura fini par le détruire très facilement en plus de l’esprit de capitulation.

On se souviendra également peut-être de la suite totalement délirante d’une partie du collectif qui partira dans la décadence totale et la pornographie comme acte « militant ». Ceci n’a malheureusement rien de surprenant, le phénomène est bien connu d’aventuriers ou de gens mal dans leur peau prenant les animaux en otage pour délirer quelques temps.

A l’opposé, se trouvait l’association vegan.fr. Tournée vers les masses, proposant une démarche éducative, elle se situait à l’opposé de groupe activiste anarchisant et sans constance. On avait une présentation « normale » du choix de la raison et de la compassion . Seulement la société française n’était pas prête et l’association s’est retrouvée dans l’ombre d’opportunistes sans principes comme L214 proposant une démarche consumériste, un véganisme prêt-à-porter, sans fond.

Cela annonçait la troisième génération, formant une vague destructrice. LTD, née comme « Vegan Revolution » le 9 Octobre 2004, disposait d’un très bon lectorat et d’une actualité permettant, d’une manière ou d’une autre, une publication quotidienne. A l’instar de la seconde génération, il a fallu subir l’énorme contre-coup de la troisième génération.

La troisième génération

L’exemple le plus criant de la transition de la deuxième à la troisième génération est Droits des animaux. Après avoir surfé sur une vague de militantisme forcené, isolé, coupé des masses mais avec une certaine dignité malgré tout, l’association s’est arrêtée net ou bout de quelques années. Au passage l’un des fondateurs a décidé de lancer une boutique de produits vegan, jouant sur son carnet d’adresse et sa notoriété acquis au cours de ses années de militantisme ? Quelle trahison!

C’est que le véganisme n’a plus rien de marginal ni de populaire. Il est désormais une opportunité, il est donc opportuniste, bourgeois dans tous les sens du terme, et c’est pourquoi il est extrêmement facile de connaître son histoire : tout est très carré, très structuré, très bien formulé, très présentable, etc.

C’est ici la chose la plus horrible qui soit. Les gens de la seconde génération se sont fait broyer. N’ayant pas les codes ni les moyens matériels pour atteindre un certain niveau, ils ont été la victime d’un gigantesque hold up. Et les trois gangsters sont les suivants.

Déjà, il y a les entrepreneurs, qui dans les années 2010 ont multiplié les commerces et restaurants, au point qu’appeler au crowd funding pour ouvrir un espace commercial était présenté comme quelque chose de « militant ». Et, avec le temps, sont arrivés des poids lourds, puisque des entreprises puissantes, d’ailleurs parfois partie prenante de l’exploitation animale, proposant du « vegan ».

Le rejet populaire a d’ailleurs été immédiat et aujourd’hui par vegan on comprend une sorte de jeune femme bourgeoise (ou désireuse de l’être) au style bobo élitiste de centre-ville, pour qui le véganisme c’est une consommation très souvent d’ailleurs en réalité « flexitarienne ».

Ensuite, il y a L214 (et Sea Shepherd), qui ont littéralement siphonné les soutiens au moyen d’une sorte de populisme « animaliste » à la fois ignoble et subventionné, puisqu’on parle d’associations avec des moyens financiers très importants.

Il est d’ailleurs significatif de voir à quoi sert tout l’argent que brasse ces structures : à rien. Rappelons que L214 dispose de plusieurs dizaines de salariés (75 fin 2020 selon leur site) et gère des millions d’euros de budget (7 millions pour 2020).

Et tout cela pour quoi ? Montrer que les abattoirs sont des lieux ignobles et demander leur modernisation. Se féliciter qu’une agence nationale est pour des repas « végé » en cantine. Bref, des millions pour faire tourner le réformisme le plus ignoble qui soit, tout en prétendant être abolitionniste, alors que les associations croulent sous les abandons et les factures vétérinaires, et qu’au final rien ne change pour les animaux.

Enfin, il y a 269 libération animale, une structure entièrement anti-ALF ayant siphonné les activistes les plus « militants » en les amenant dans un cul-de-sac complet avec des actions de blocages d’abattoirs et un culte forcené de l’individu (même les animaux seraient des individus et à sauver pour cela justement).

Mais ce qui est très marquant justement, c’est que tout cela a échoué ! La cause animale est trop réelle. 269 libération animale ne peut plus mener d’actions cat trop connue de la police et s’est rétréci à un groupe producteur de discours intellectuels anarchistes incompréhensibles. L214 s’est institutionnalisé alors que de toutes façons la société française ne regarde cela que d’un œil lointain et perplexe, quant au capitalisme vegan il n’existe plus que dans les centre-villes et ne parvient pas à se développer réellement autrement que dans les supermarchés.

Une quatrième génération ?

Les gens arrivant au véganisme en ce moment doivent être compris, et ce n’est pas chose facile. On parle en effet d’une génération entièrement nouvelle. Pour ces gens – des jeunes de moins de 21 ans on peut dire – le véganisme n’est pas une absurdité, mais pour autant trop exigeant. Le passage au véganisme est donc plus accessible, mais en même temps son socle est bien moins solide.

Être un végan de la première ou de la seconde génération, c’était aller à la guerre avec sa famille, son entourage, la société, et l’assumer (pour la troisième, c’était déjà être un urbain « branché »). Pas de guerre pour la quatrième génération, donc c’est plus simple, mais en même temps l’esprit de tolérance mal compris aboutit à un vrai libéralisme.

Libéralisme qui empêche toute réelle prise de conscience : comment espérer un véganisme authentique sans reconnaissance de la Nature ? de la dimension naturelle de l’être humain ? de Gaïa ? Et tout ceci est bien entendu impossible lorsque sous couvert de bienveillance et d’inclusivité (en réalité de pur libéralisme), tous ces jeunes sont prêts à soutenir l’activisme trans, exemple même de l’aventurisme psychologique niant les faits.

On comprend vite ici que ce sont les réseaux sociaux qui sont l’alpha et l’oméga de ce véganisme. Et, d’ailleurs, rien ne change au niveau des refuges pour animaux : on ne voit aucun de ces jeunes faire quoi que ce soit. C’est un véganisme passif, consommateur, qui va dans le bon sens mais s’arrête en cours de route.

Car le véganisme, à un moment ou un autre, est trop hors normes. « Perdre » son temps dans un refuge… se salir à nettoyer… Ramasser des fils de poubelles par terre pour empêcher les oiseaux de s’y prendre… Récupérer un animal malade… Tout cela est trop « bizarre ». Cela ne correspond pas du tout aux codes des réseaux sociaux.

Tant qu’il n’y a donc pas des gens prêts à salir les mains – donc à mettre leur apparence, leur ego de côté – rien ne sera possible. Aider les animaux implique une rupture, cela ne peut pas être un « à côté » d’une vie normale. Psychologiquement c’est un choix d’engagement, concrètement cela amène à être en décalage avec une vie consumériste où tout est dans l’apparence, humainement cela exige une empathie, une compassion, en conflit avec la compétition permanente qui existe dans la société.

Une nouvelle génération ne peut pas arriver sur le devant de la scène sans, par conséquent, avoir assimilé toute une culture. LTD contribue à cela. La transformation complète du monde est inévitable, la vie ne peut que l’emporter sur la destruction.

Lorsque la nuit est la plus noire, c’est que le jour est en marche.

En avant vers l’Eden !

Coronavirus Covid-19: la vengeance de Gaïa

Il n’y a que deux camps et l’humanité a été prévenue de puis longtemps. L’humanité n’a pas voulu écouter et les choses n’ont fait qu’empirer. Le coronavirus Covid-19 est ainsi la vengeance de Gaïa.

Il ne s’agit pas de croire que la Terre penserait et choisirait la vengeance contre l’humanité. Il s’agit simplement de voir que c’est objectivement une vengeance, un rappel, un avertissement.

Le passage d’un virus d’une espèce à une autre, puis encore d’une espèce à une autre, la nôtre en l’occurrence, n’a rien de normal et cela correspond à une situation anormale. Soit on accepte cette situation anormale comme normale : on dit que cela relève du hasard, que tout est une question de probabilité.

Soit on ne le fait pas, on pense que c’est logique et on part dans le sens d’une purification morale et matérielle de l’humanité. On devient vegan straight edge, on agit pour défendre notre mère la Terre, on reconnaît qu’on est juste une infime partie d’elle, on définit sa personnalité par sa soumission à elle.

Cela implique déjà de redonner un sens au mot normal. L’humanité est, pour le moment du moins, tellement prétentieuse, qu’elle prétend que rien n’est normal en soi, que c’est elle qui décide de tout. La PMA pour toutes, la GPA, la négation de l’homme et de la femme au profit des « genres »… tout cela relève par exemple de la grande révolte de l’humanité contre la biologie.

La crise sanitaire actuelle rappelle justement qu’on n’échappe pas à la biologie. L’humanité détruit la planète en s’imaginant au-dessus de la Nature. Ce n’est pas possible et elle en paie le prix. Plus exactement, elle commence à en payer le prix.

Le coronavirus Covid-19 est tout simplement une sanction qui tombe en raison du comportement déréglé, anti-naturel de l’humanité. Gaïa se défend, tout simplement.

Ce nom est symbolique et on peut en choisir un autre. On peut appeler la planète Gaïa, Système-Terre, Terre-mère, Biosphère, Nature, système monde… même Création divine si on est croyant. Il y a également le symbole Θ qui est important, cette lettre grecque ayant été repris dans les années 1960 par des écologistes américains pour mêler le E d’environnement et le O d’organisme.

Cela ne change rien à la question de fond : l’humanité n’échappera pas à la soumission au grand ensemble planétaire, au fait que tout est inter-relié, que tout inter-agit.

Le terme de Gaïa est cependant sans doute symboliquement, culturellement le mieux, car il souligne l’aspect de la Terre comme femme, comme mère. Ce n’est pas pour rien justement que la modernité humaine nie le fait qu’il y ait des mères (et des pères), arguant qu’il y aurait seulement des individus qui auraient choisi d’être des « parents ».

On choisit, on consomme, on ne doit rien à personne, personne n’a le droit de rien nous dire, on fait ce qu’on veut, personne n’est comme nous et donc personne ne peut nous juger : voilà la philosophie d’une humanité perdue.

C’est la faillite de toute cette vision du monde à laquelle on est en train d’assister. Tout le monde peut le comprendre désormais : soit l’humanité poursuit sa course destructrice et alors cette pandémie n’est qu’un exemple des catastrophes à venir.

Ou bien l’humanité recule, se soumet à Gaïa et redevient naturelle. Une humanité naturelle profitant de sa haute organisation sociale, se plaçant au service de la planète devant redevenir bleue et verte.

La question des organes de fœtus avortés en vente aux USA

Science sans conscience n’est que ruine de l’âme et nos sociétés basculent de plus en plus dans l’ignominie. Autant l’avortement est un sujet compliqué, autant il faut bien voir qu’au-delà de la manière de voir les choses, les pratiques sont très révélatrices.

De notre point de vue, l’avortement relève du choix possible des femmes, mais devrait être évité, car nous partons de la considération qu’il faut défendre chaque vie. Considérer que le fœtus n’est pas vraiment développé et tout ce genre de choses n’a pas de sens réel : il est évident qu’un processus biologique est en cours, prétendre le contraire c’est se voiler la face.

Cela ne veut pas dire pour autant que la vie soit quelque chose de « mystérieux », comme le prétendent les religieux. Cependant, il est évident qu’ils ont un boulevard devant eux pour se prétendre les défenseurs de la vie tellement les partisans modernes de l’avortement ne sont bien souvent pas tant des défenseurs des droits des femmes que des gens rejetant la nature.

C’est cela qui explique le scandale concernant un planning familial à Chicago, résumé de la manière suivante par le Figaro.

« Tournées en caméra cachée, les images montrent une responsable du Planning Parenthood Federation of America (PPFA, équivalent américain de notre Planning Familial) parler des organes de fœtus avortés que l’association vendrait à des cliniques pour de la recherche médicale. (…)

Celle-ci, entre deux bouchées de salade et deux gorgées de vin rouge, parle du prix des organes («entre 30 et 100$» par «spécimen») et évoque le fait que souvent les fœtus ne sortent pas en un seul morceau mais démembrés.

«Nous sommes devenus très bon pour attraper les cœurs, les poumons, les foies, parce que nous savons, et nous essayons de ne pas écraser ces parties du corps.» détaille sordidement la praticienne. Et de relater par le menu la manière la plus efficace de retirer les organes d’un fœtus intacts lors d’un avortement.

«Beaucoup de gens veulent des cœurs. Hier, on m’a demandé des poumons. Certains d’entre eux veulent des extrémités. Ça, c’est facile. Je ne sais pas ce qu’ils en font, je suppose qu’ils veulent du muscle.» explique-t-elle.

Le code pénal américain indique que «le trafic commercial de parties du corps d’un bébé avorté est punissable de 10 ans de prison et d’une amende de 500.000$». Le PPFA a affirmé qu’il ne faisait aucun profit, mais qu’il se faisait rembourser des coûts induits par le transport et l’opération. Contrairement au Planning familial en France qui ne gère que la prévention et la communication, Planned Parenthood gère en partie des cliniques et des centres médicaux pratiquant l’avortement.

La vidéo fait aussi polémique car elle évoque l’usage d’ultrasons dans l’avortement, qui permettent de maintenir le fœtus intact, ce qui peut parfois, d’après les militants «pro-life», conduire à des avortements ex-utero postnataux, considérés par la loi comme des infanticides. »

Les avortements sont en effet organisés de telle manière à récupérer les morceaux pour les vendre, sans bénéfices, et parfois l’avortement fait en sorte que le fœtus n’ait pas la tête qui sorte en premier, pour récupérer de meilleure manière les morceaux.

La loi l’interdit, mais le médecin explique qu’il suffit de dire qu’on ne veut pas le faire, mais qu’au cours de l’avortement cela s’est produit de fait.

On est là dans une attitude sordide, profondément choquante, surtout que le médecin explique tout cela en mangeant en même temps, avec un grand détachement. Si on ajoute à cela la question d’avortement… provoqués une fois le foetus extrait, là on est également dans l’horreur du pragmatisme…

En fait, entre les gens pour qui la vie est un « mystère » et ceux pour qui c’est mécanique et qui considèrent qu’on peut faire ce qu’on veut… on est vraiment mal parti. Entre les ultra-conservateurs religieux et les libéraux-libertaires, on a deux faces d’une même horreur…