En avant vers l’Éden !

Pour que la justice soit obtenue…

“Les yeux fixés sur les profondeurs de l’enfer maintenant je sais / Ce qu’est ma place dans ce monde / Car la justice ne sera obtenue que / Si je me jette dans la ligne de front”

Il y a énormément de choses qui sont mises sur la table par la pandémie et de ce fait il n’y a jamais eu autant à faire pour les amis des animaux, tant sur le plan pratique que sur celui de la réflexion.

Et il y a un constat absolument évident avant toute chose. Oui, il aurait mieux valu que l’humanité écoute l’ALF des années 1970-1990 et qu’il soit mis un terme à l’expérimentation sur les animaux, à l’utilisation généralisée des animaux pour les différentes industries dont l’agro-alimentaire. Oui, il aurait mieux valu que l’humanité écoute l’ELF des années 1990 et qu’elle cesse immédiatement la destruction des environnements sauvages.

Le Britannique Barry Horne est mort lors de sa grève de la faim en novembre 2001 dans l’indifférence de l’opinion publique internationale – vingt après il apparaît comme quelqu’un précurseur de la nécessaire bataille pour la compassion.

Le choix de la confrontation choisie alors reflétait l’exigence d’une époque : il portait les valeurs qui auraient pu permettre à l’humanité de ne pas se retrouver dans la situation où elle est aujourd’hui. La pandémie ne se serait pas produite si l’humanité ne s’était pas précipitée dans une démarche qui relève de l’élan destructeur pour l’ensemble de la planète.

Nous pensons donc, encore plus qu’avant, que tout a été dit déjà au début des années 1990 en ce qui concerne la question du rapport aux animaux et à la Nature en général. Oui, c’est bien d’une guerre dont il s’agissait et dont il s’agit.

Il suffit de lire les textes des nombreux groupes vegan straight edge d’alors, qui témoignent de l’affirmation de la rupture, pour voir à quel point tout était déjà très clair au début des années 1990 : Declaration of war, Holy War, This is it (The storm is coming), Firestorm / Forged in the flames, Declaration, Memento mori (Hunters will be hunted), Stand by…

C’est tellement vrai que même le repli, la retraite, le désengagement… avaient davantage de sens que la participation à une logique infernale. Il y a bien plus de dignité dans le Krishnacore des années 1990, ces gens alternatifs de la culture punk hardcore se tournant vers Krishna, comme les groupes 108 et Shelter, que dans tous ceux qui ont accepté comme une fatalité le triomphe de l’indifférence à l’égard de la misère – que celle-ci soit humaine ou animale.

Nous n’appartenons malheureusement pas à ces importantes années 1990 : nous faisons partie d’une génération formée au véganisme au début des années 2000. Nous pensions alors dans tous les pays que nous consistions la deuxième étape du mouvement : en réalité, nous étions les restes de la première vague.

Nous pensions que tout irait de l’avant : tout n’a cessé de reculer.

Les années 2010-2020 ont été marquées par l’apparition du véganisme à l’échelle du pays, là où c’était auparavant une démarche isolée, entièrement marginale, portée par des milieux uniquement alternatifs, que ce soit dans gens post-hippie ou dans la scène punk / hardcore. Le capitalisme « vegan » s’est massivement développé, les gens se définissant comme « militants » n’avaient plus rien à voir avec un quelconque esprit alternatif.

Fallait-il s’adapter, se corrompre, ou maintenir la flamme ?

Avant, assumer le véganisme, c’était assumer une marginalité de fait, à une époque où le mot n’était même pas connu de la société. Les gens qui ont fait le choix du véganisme dans les années 1990 subissaient une pression énorme, leur mérite n’en est que plus grand. C’est également vrai encore au tout début des années 2000 et nous saluons ce formidable combat mené.

Après, disons au fur et à mesure de la décennie 2010, adopter la pratique du véganisme, c’était de plus en plus simplement faire un choix de consommation, avec une prétention morale, mais bien souvent individuelle. Ce n’était plus une vision du monde, simplement un aspect considéré comme essentiel, mais plus relié à aucune culture alternative.

Nous n’avons bien entendu rien contre le nouveau et il faut bien évoluer. Mais ce que nous avons vu, c’est une nouvelle génération de personnes égocentriques, réduisant leur véganisme à une question individuelle. Cette démarche refusant toute dimension collective alternative est même allée avec la démarche générale de faire comme si l’ALF n’avait pas existé, comme si le véganisme serait né dans les années 2010, à partir de quelques obscurs intellectuels – des professeurs d’universités américaines – ayant écrit tel ou tel ouvrage.

C’est très clairement une tentative de liquidation de l’histoire du véganisme et de la libération animale. Et ce terme de liquidation, nous ne le choisissons pas par hasard.

Depuis 2008 et l’ouverture du site La Terre dabord ! (ou depuis le site Vegan Revolution en 2004), nous avons vu beaucoup de groupes et de structures se monter et disparaître, des gens s’impliquer et disparaître.

Nous avons vu beaucoup de gens prétendent à des choses très radicales, en contournant soigneusement la question de l’ALF et se contentant de rechercher finalement des gloires éphémères au moyen de l’éclat des flashs des photos ou la lumière des caméras.

Et à côté de cela, nous avons vu et rencontré des gens, relevant des couches populaires, très sympathiques s’impliquant, mettant la main à la pâte, aidant concrètement les animaux… mais strictement incapable d’acquérir des notions, des principes « théoriques » et courant derrière n’importe quelle initiative.

Nous ne savons pas si la pandémie va changer cette situation où, pour résumer, des gens opportunistes ont récupéré le véganisme pour mener une carrière médiatique ou pseudo rebelle. Une chose est certaine en tout cas : l’antispécisme s’est montré comme totalement vain avec sa critique d’un « spécisme » imaginaire et des structures comme L214 ont perdu toute crédibilité.

Il apparaît comme de plus en plus clair, pour de plus en plus de gens, que c’est tout ou rien, que soit l’humanité bascule dans le véganisme, soit c’est la catastrophe.

La pandémie montre très bien que le rapport à la Nature, tel qu’il existe, n’est plus tenable. L’humanité doit reculer, elle doit prendre une place constructive dans le système-Terre.

En même temps, l’écrasante majorité des gens maintient son refus de rompre avec le passé et considère encore qu’il suffit d’accompagner un hypothétique changement pour améliorer les choses. Le mouvement autour de Greta Thunberg est un exemple de cette hypocrisie « accompagnatrice ».

Il ne faut pas se leurrer : les gens ont leur confort. La rupture, pour qu’elle ait lieu, exige un déclic, une grande détermination, un engagement. Beaucoup de gens, prêts à faire le saut ou même l’ayant déjà fait, préfèrent se tourner vers une petite vie à l’écart, essayant d’aider de-ci de-là, en sachant pertinemment que c’est totalement insuffisant et que ce n’est pas de cela dont il s’agit.

La culture vegan straight edge est pour nous une clef essentielle pour avancer, parce qu’elle répond justement aux exigences de notre époque en exprimant, au début des années 1990, un grand sens de la rupture exactement sur les points essentiels en ce qui concerne les animaux et la Nature.

Nous ne disons pas qu’il n’y a pas d’autres questions qui se posent. Cependant, pour disposer d’une base personnelle adéquate dans la vie, nous pensons qu’il est fondamental de ne pas utiliser de produits d’origine animale, de ne pas consommer de drogues ni d’alcool, de pas avoir de rapport sexuel en-dehors de la perspective du couple.

C’est ainsi qu’on peut être authentique et avoir la base pour réellement construire sa personnalité, sans être contaminé par une société adepte de l’hypocrisie, de l’indifférence, de la fuite en avant.

Nous ne disons pas que cela suffit, mais c’est un préalable.

Et ce préalable implique, pour l’aspect positif, de se tourner vers les animaux et d’ailleurs les êtres vivants en général, de considérer la Nature comme un ensemble qu’il s’agit de défendre. Le mot d’ordre pour le 21e siècle doit être La Terre d’abord ! Et il va s’affirmer au fur et à mesure de la douloureuse « digestion » de la pandémie par l’humanité.

En avant vers l’Éden !

« L’âge de la neo-vie »

Nous avons parfois parlé du primitivisme, une théorie que nous ne défendons pas et qui propose un retour avant l’émergence de la civilisation.

Si on ne peut qu’exprimer un intérêt certain pour la scène primitiviste sud-américaine – vegan, straight edge, extrêmement social malgré ses discours ultra-individualistes – on ne peut qu’être dubitatif du primitivisme dans les pays développés, qui semble bien plus être un mélange de misanthropie, de pessimisme et de un moyen pour éviter le véganisme.

Difficile de penser autre chose à la lecture la brochure intitulée « Decomposition – Autour de la civilisation et de la domestication », diffusée par le site insurrectionaliste Contra-Infos.

On n’est pas ici dans la libération de la Terre, mais dans l’éloge du « sauvage », c’est-à-dire de l’individu comme mesure de toute chose, au-delà des « genres », de tout concept (et même de l’amour). Le primitivisme est ici vraiment un discours mystico-universitaire pour éviter le véganisme.

Voici un extrait très parlant de cette brochure, qu’on peut télécharger en cliquant sur l’image.

La guerre contre les femmes, la guerre contre les pauvres, la guerre contre les peuples indigènes et subsistants de la terre, et la guerre contre le sauvage sont toutes connectées. Au regard de la civilisation, illes sont tou-te-s perçu-e-s comme des commodités – des choses à être revendiquées, extraites, et manipulées pour le pouvoir et le contrôle. Illes sont tou-te-s vue-s comme des ressources, et quand illes ne sont plus d’aucune utilité pour le pouvoir-structure, illes sont jeté-e-s dans les décharges de la société. (…)

Au cours de son développement, la technologie a toujours joué un rôle en expansion constante. En fait, les progrès de la civilisation ont toujours été directement connectés, et déterminés par le développement de technologies toujours plus complexes, efficaces, et innovatrices. Il est difficile de dire si c’est la civilisation qui pousse la technologie, ou vice-versa.

La technologie, comme la civilisation, peut être vu plus comme un procédé ou un système complexe que comme une entité physique. Cela implique de façon inhérente une division du travail, l’extraction de ressources, et l’exploitation par le pouvoir (celleux possédant la technologie). Tout contact avec, et les conséquences de la technologie, sont toujours une réalité aliénée, arbitrée et lourdement chargée de conséquences.

Non, la technologie n’est pas neutre. Les buts et valeurs de celleux qui produisent et contrôlent la technologie sont toujours inscrits en elle. Différente d’un simple outil, la technologie est connectée à un processus plus large et infectieux, et projeté lui-même en avant par son propre élan.

Ce système technologique avance toujours, et a toujours besoin d’inventer de nouvelles façons de se supporter, s’alimenter, se maintenir et se vendre lui-même. Une partie clé de la structure moderne-techno-capitaliste et l’industrialisme, le système mécanisé de production fondé sur un pouvoir centralisé et l’exploitation des individu-e-s et de la nature. L’industrialisme ne peut exister sans génocides, écocides et impérialisme.

Afin de le maintenir, la coercition, l’expulsion de terres, le travail forcé, la destruction culturelle, l’assimilation, la dévastation écologique, et le commerce global sont acceptés et perçus comme nécessaires. La standardisation de la vie par l’industrialisme l’objectifie et en fait une commodité, voyant chaque vie comme une ressource potentielle.

La technologie et l’industrialisme ont ouvert la porte à la domestication ultime de la vie – l’étape finale de la civilisation – l’âge de la neo-vie.

Ainsi nous sommes maintenant dans la post-moderne, neolibérale, bio-tech, cyber-réalité, avec un futur apocalyptique et un nouvel ordre mondial. Est-ce que les choses peuvent vraiment empirer ? Ou cela a-t-il jamais été si mauvais ?

Nous sommes presque totalement domestiqués, à l’exception de quelques rares moments (émeutes, se faufiler dans le noir afin de détruire des machineries ou les infrastructures de la civilisation, connecter avec d’autres espèces, nager nu-e dans la rivière d’une montagne, manger de la nourriture sauvage, faire l’amour (1)… ajouter vos préférés) durant lesquels nous avons un aperçu de ce que cela pourrait être que d’être sauvage.

(1) ndt [note du traducteur] : on n’est pas d’accord avec l’idée de « faire l’amour ».

L’amour est à nos yeux l’une de ces notions construites par un système hétéro-patriarcale et capitaliste dont le seul but est encore une fois l’enfermement d’individu-e-s dans des cages qu’ielles construisent elleux-même. Il se base sur des attentes incompatibles avec le respect de la liberté des individu-e-s, et une division hiérarchisée entre les ami-e-s [celleux avec qui t’es pas censé faire du sexe et avec qui tu passes un peu de temps, et avec lesquel-le-s tu es modérément attaché émotionnellement] et ton amoureuxe [avec qui t’es censé faire du sexe, passer le plus de temps possible, être le plus attaché-e émotionnellement, etc.].

L’amour, c’est aussi un bon moyen de rappeler aux gen-te-s qu’il faut être hétéro, faire et avoir envie de faire des enfants qui elleux aussi pourront être une force de travail et être une existence rentable pour le système dans lequel nous sommes forcés de vivre.

Chili : Attaque contre l’entreprise Chilectra

C’est un fait que nous avons plusieurs fois souligné : le discours anti-technologie des zadistes est, en plus d’être franchement réactionnaire, infiniment moins radical et offensif, bien moins porteur de contenu que le primitivisme d’Amérique latine.

Ce primitivisme est critiquable sur plus d’un point ; il n’est pas constructif, il est velléitaire de par ses actions multiples sans perspectives, voire son nihilisme ouvert sur le plan social et politique, au nom de l’anarchie se réalisant du jour au lendemain, etc.

Toutefois, on ne peut pas leur reprocher de ne pas tenter quelque chose qui soit en adéquation avec l’ampleur du désastre. C’est justement la différence avec les zadistes : ces derniers nient la Nature, les primitivistes d’Amérique latine assument sa défense, en raison – ou au-delà – de leur anarchisme insurrectionaliste.

Chili : Attaque contre l’entreprise Chilectra

Vendredi 16 octobre

Les nuages, les pluies, les tempêtes, les ouragans, les raz-de-marée, les tremblements de terre et les séismes, les volcans qui ont brûlé il y a quelques mois sont le signal de ce que la terre commence à se venger, qu’elle crie et fait la guerre à cette civilisation qui jour après jour collabore avec sa société dans la destruction et l’assassinat d’animaux, le coupage d’arbres et la destruction de montagnes, l’expansion de signaux invisibles et l’obligation faite aux animaux, insectes et toute forme de vie à fuir loin de là où ils ont grandi.

Tout cela n’est pas nouveau, nous le savons et nous le tenons en compte, mais il s’agit de quelque chose que nous ne pouvons pas laisser passer comme si de rien n’était, nous devons attaquer d’une façon ou d’une autre en cellules, en groupes d’action contre les points des collaborateurs pour qu’ils sachent qu’il y a des groupes et des cellules prêts à attaquer et à venger, qu’il n’y a pas de destruction sans vengeance.

Si l’électricité et leurs centrales nucléaires envahissent les habitats naturels et sauvages où il ne se trouve aucun envahisseur de la société civilisée, il faut attaquer cette centrale électrique, de la façon que l’on juge la meilleure (peinture, molotovs, engins explosifs, etc.).

La nuit du vendredi 16 octobre, pour faire front à la réalité imposée par la technologie industrielle qui à son tour est utilisée comme main de l’État et du Capital

(Parenthèse 1 : Parce que sans la technologie actuelle endormante, ceux-ci ne disposeraient pas de la facilité de manipulation qu’ils ont « grâce » à leurs appareils technologiques)

(Parenthèse 2 : En disant « grâce » et « technologie actuelle », nous ne faisons PAS référence au fait que nous acceptions celle-ci, il s’agit d’un exemple pour comprendre pourquoi nous pensons que le système technologique industriel est à la tête de toute la destruction de la terre, et nous ne nous éloignons pas non plus totalement de la préoccupation de savoir que ces serviteurs marchent avec ces appareils en main, parce que ce sont eux qui collaborent avec la destruction des vallées natives et l’installation de câblages dans les montagnes) afin de pouvoir endormir et convertir en machines qui marchent tout en émettant des signaux wifi, nous nous sommes dirigés comme des flèches, inaperçus des policiers qui patrouillaient dans le secteur (puisque certaines rues de l’avenue avaient un problème de lumière), en toute normalité mais avec vengeance et décision, vers une entreprise électrique du nom de Chilectra, sur l’Avenue El Parron à Santiago.

Nous avons placé un petit artefact explosif qui était une bouteille métallique de jus avec quelques grammes de poudre et un système de double mèche à retardement (tandis que le gardien de cette entreprise était assis dans sa cabine) pour faire frémir l’ouïe des patrouilles du secteur et bien sûr pour dire que les installations électriques de ce « pays » sont nos objectif, car elles ont pendant des années collaboré et détruit des parties de la terre pour y placer leurs structures métalliques dégueulasses ou encore leurs antennes qui stressent les oiseaux et qui pour leur part (les entreprises d’électricité) collaborent avec les destructeurs de montagnes que sont les barrages.

Nous regrettons que l’engin explosif installé dans l’une des grilles du périmètre ait eu un petit défaut que nous avons pensé être le fait que l’utilisation de la double mèche à retardement, en créant deux orifices dans cette bouteille métallique, a fait que l’un des deux a permis que le gaz de la poudre noire s’échappe plus facilement, ce qui a fait que le bruit et l’explosion que nous espérions n’a pas été aussi forte et destructrice qu’il était planifié. Nous nous améliorerons grâce à nos erreurs.

Que les assassins sachent qu’il n’y a pas de poudre qui n’explose face à leurs visages.

Que l’esprit et l’action aillent de pair contre le système techno-industriel.

Cette attaque n’est qu’un avertissement de ce que nous sommes attentifs et le son de l’explosion ne se repose ni ne dort.

Nous saluons le Guerrier Ignacio Muñoz, séquestré dans « le laboratoire » Santiago 1. Ton action est génératrice de grandes idées d’amour et de destruction de civilisation.

Cellule Karr-kai

Note 1 : Nous mettons laboratoire entre guillemets parce qu’Ignacio Muñoz, dans un de ses communiqués, faisait référence à la prison entreprise de Santiago 1 comme à un laboratoire.

Manifeste Hardline et « Vanguard »

Nous sommes en 1993 et c’est l’émergence du mouvement vegan straight edge. Les éléments plus actifs tentent de structurer les choses et c’est l’apparition de la revue « Vanguard », « Avant-garde », dont le sous-titre est « Sur la ligne de front de la Libération de la Terre ».

L’objectif : pas moins que l’établissement d’une organisation ouvrant la bataille pour une révolution végane. Cela a échoué, pour de multiples raisons, principalement la dimension utopique et l’incapacité à s’orienter pour convaincre tout le peuple, mais naturellement c’est une chose précieuse, un ancêtre de la perspective qu’il faut avoir aujourd’hui.
Au-delà des limites, qui ne sautent d’ailleurs pas aux yeux, il y a ici une sensibilité et une compréhension qui avaient plus de 20 ans d’avance. L’avenir annonce une gigantesque bataille face à la destruction, l’écocide généralisé, systématisé.

Inévitablement surgira dans un proche avenir une génération de la rupture complète, refusant les drogues, l’alcool, la fuite en avant dans l’égocentrisme de la consommation. Une génération célébrant toutes les vies et protégeant la planète considérée comme un ensemble, comme une terre-mère.

Nous ne laisserons pas notre mère la Terre se faire assassiner !

Avant-Garde

C’est la première lutte révolutionnaire hautement organisée à être construite et à lutter pour l’égalité de la vie et sa survie, en comparaison avec beaucoup de batailles menées (certaines perdues, d’autres gagnées) par des groupes différents à travers le temps ayant été amené jusqu’à la révolution par leurs oppresseurs, ayant ramassé une arme ou une pierre afin de faire ce que les mots ont échoué à accomplir, et c’était pour gagner la libération de leur peuple (que cela soit fondé sur des lignes ethnique, de classe, religieuse ou nationale) de l’emprise d’un autre peuple qui le voyait comme adapté à être exploiter.

Bien que beaucoup de ces insurrections, rébellions et révolutions peuvent avoir lutter pour plusieurs des mêmes choses que nous, la différence est que leur première préoccupation était leur auto-préservation et la prise de pouvoir de leur peuple (qui était déjà un secteur défini de la société), alors que nous, en tant que tel, n’avons pas un tel « peuple », un secteur de la société sur lequel nous aligner en raison d’ancêtres commun, des positions économiques, un héritage culturel ou des concepts similaires de Dieu.

Plutôt, notre mouvement se fonde sur l’unité de ceux de tous les horizons de la vie qui partagent la croyance bien définie que toute vie est égale et en besoin de libération.

Évidemment, le nombre de ceux qui ont déjà pris une telle approche et de ceux qui embrasseront cette manière de penser ne sera jamais aussi grand que celui de ceux qui aimeraient avoir de meilleures conditions de travail et de meilleurs salaires, ou de celui des nombreux peuples de couleur qui cherchent à se libérer du racisme de société oppressives.

Cela parce que la réalité est telle que – bien que notre vision complète du monde englobe de telles luttes, et une victoire d’une révolution Hardline serait une victoire pour tous secteurs opprimés de la société – la plupart des gens ne lutteront que contre l’oppression qui vient directement contre eux ou contre ceux pour qui ils ressentent des affinités.

Ainsi nous devons réaliser que notre mouvement ne sera pas avec un soutien de masse.

Acceptant cette réalité, nous devons prendre des moyens d’action afin de pouvoir arriver à la victoire sans soutien populaire. Nous devons focaliser nos énergies pour construire une avant-garde révolutionnaire dont la force et la persévérance sont si fortes que personne ne peut se mettre sur notre route.

C’est dans cet esprit que nous vous proposons VANGUARD – une revue dont le but sera de présenter l’idéologie / la philosophie / la manière de vivre et d’agir hardline, d’une manière définitive pour assurer la cohésion de la pensée parmi le mouvement hardline ; pour prolonger l’éducation de nos membres dans tous les aspects et les domaines qui se rapportent à notre lutte – tout en fournissant un forum pour la discussion sur de nouvelles révélations, de nouveaux concepts et approches au sein de la hardline – créant un boulevard pour la mise en réseau, la correspondance, l’aide mutuelle, et une action unifiée qui fera de cette force une machine bien à l’écoute dont on aura besoin si nous sommes à même d’accomplir notre destinée et achever un vrai changement révolutionnaire à l’échelle globale.

Hardline

Le moment est venu d’une idéologie et d’un mouvement à la fois physiquement et moralement assez fort pour se battre contre les forces du mal qui détruisent la terre (et toute vie sur elle).

Qui ne peut pas être acheté, ni égaré par la tentation. Un mouvement libre des vices agissant comme un sédatif sur l’esprit et affaiblissent le corps.

Une idéologie qui soit pure et juste, sans contradictions ou incohérences.

Qui juge toutes choses par une seule norme, et souligne la responsabilité personnelle et la fiabilité par-dessus tout.

Une vue d’ensemble sur la vie qui ne traite pas que de l’extérieur, mais aussi de l’intérieur – comprenant qu’une entité physique de l’oppression comme le système capitaliste (où toute vie est considérée comme une ressource utilisable) est simplement une manifestation extérieure des valeurs déformées des gens qui dirigent les institutions contrôlant nos vies, influençant notre culture et détruisant la terre.

Il faut aussi reconnaître le défaut intrinsèque des causes traitant d’une seule question, où le concept de justice est toujours sélectif (avec chaque groupe d’intérêt particulier luttant pour les droits de ceux qui relèvent de leur intérêt propre, tout en négligeant ou, dans certains cas, s’opposant à ces droits pour les autres).

Et dépassant ces approches aboutissant aux échecs – devenir un système de pensée logique et un programme d’action incluant toutes les questions, pouvant et devant réussir. Cette idéologie, ce mouvement, c’est la Hardline.

Un système de croyance, et un mode de vie, vivant suivant une éthique – que toute vie innocente est sacrée, et doit avoir le droit de vivre à son état naturel d’existence en paix, sans interférence.

Cette éthique unique assure que toute vie, depuis un foetus, ou un humain devenu adulte (noir, blanc, homme ou femme), jusqu’à un animal, ou son habitat, a des droits égaux qui sont garantis, avec la liberté pour tous et toutes, indépendamment des préjugés personnels d’une personne à leur encontre.

Selon les principes de l’idéologie hardline, tous doivent être autorisés à faire comme bon leur semble tant que leurs actions ne portent pas atteinte, en aucune façon, aux droits d’autrui. Toute action qui porte atteinte à de tels droits ne doit pas être considérée comme un «droit» en soi, et donc ne doit pas être tolérée.

Ceux qui blessent ou détruisent la vie autour d’eux, ou créent une situation dans laquelle la vie ou la qualité de celle-ci est menacée ne sont dès lors plus considérés comme innocents, et, en retour, n’auront plus de droits.

Les personnes adhérant à la hardline respecteront ces principes dans la vie quotidienne. Ils vivront en harmonie avec les lois de la nature, et ne les abandonneront pas pour le désir du plaisir – depuis les actes sexuels déviants et/ou l’avortement, jusqu’à l’usage de drogues de toute nature (et tous les autres cas où la vie autour est endommagée sous le prétexte de s’endommager soi-même).

Et, suivant avec la conviction que l’on ne doit pas porter atteinte à une vie innocente – aucun produit animal ne doit être consommé (que ce soit la chair, le lait ou oeufs).

Parallèlement à cette pureté de la vie quotidienne, la véritable personne Hardline doit s’efforcer de libérer le reste du monde de ses chaînes – sauver des vies dans certains cas, et dans d’autres, rendre la justice à ceux qui sont coupables en les détruisant.

C’est seulement avec cet engagement, et notre conviction – vivre une vie qui est en harmonie avec nos objectifs annoncés et nos croyances, nous renforçant par la pureté de corps et d’esprit, tout en s’opposant activement à ceux qui se sont rendus coupables de détruire le monde avec leurs pensées, actions et pollution toxiques – que nous pourrons obtenir la victoire dans la lutte.

Action de l’ELF à Athènes

C’est un document important qui est publié ici, puisqu’il s’agit du communiqué d’une action de l’ELF à Athènes. Traditionnellement la scène « insurrectionaliste » grecque n’aborde, en effet, pas le thème de la libération animale et de la libération de la Terre, contrairement à son équivalent latino-américain.

La nuit du dimanche de Pâques (12 au 13 avril), nous avons attaqués à l’aide de 3 engins incendiaires à retardement, pour la destruction de l’entrée et de 3 véhicules (1 camionnette et 2 fourgonnettes) d’une entreprise avicole dans la rue Aghiou Pavlou, dans le quartier athénien de Peristeri, comme geste de solidarité avec les prisonniers en grève de la faim dans les prisons grecques.

Force à ceux qui sont encore en grève de la faim, aux membres prisonnier-e-s de la Conspiration des Cellules de Feu, et à celles et ceux qui sont en train de récupérer après s’être levé-e-s avec dignité et cohérence contre l’État durant toute cette période, et dans la conjoncture actuelle également contre les administrateurs et les représentants gauchistes du Pouvoir, qui dès le premier jour qu’ils se sont agrippés aux postes gouvernementaux ont clairement fait voir leurs intentions (au moins pour ceux voient les choses telles qu’elles sont), culminant jusqu’au moment de la gestion tactique de la grève de la faim et l’expulsion de l’occupation solidaire du Rectorat des Propylées le 17 avril.

Satisfaction IMMEDIATE des revendications des grévistes de la faim :

– L’abolition des articles 187 y 187A
– L’abolition de la loi de la cagoule
– L’abolition des prisons de type C
– Libération immédiate de Savvas Xiros, qui souffre de plusieurs lésions graves
– Délimitation de l’usage de l’ADN

Nous avons choisi cet objectif parce que nous considérons qu’il ne peut être exclu l’opposition de fait à l’industrie de commercialisation des animaux non-humains dans la bataille contre l’État, le Capital et chaque structure du Pouvoir.

Il n’y a qu’une pratique de l’enfermement, et elle doit être repoussée sous toutes ses formes, que ce soient les prisons humains – « institutions correctionnelles » – ou les camps de concentration pour migrants, ou l’infrastructure de l’industrie de la viande et produits dérivés.

La date de notre attaque n’a en rien été accidentelle. Nous avons choisi le moment lors duquel la masse humaine était encore plongée dans l’inactivité après avoir accompli son devoir envers l’église et les fantômes saints qui rôdent et définissent leur existence même les jours antérieurs.

Chaque temple de la société, matériel ou mental, chaque moule, chaque stéréotype, chaque coutume qui reproduit, alimente, ou reflète simplement les nombreux visages du Pouvoir ne mérite rien d’autre que d’être démoli.

L’une de ces coutumes est la consommation de viande, qui s’est établie exactement de la même manière que l’on établit comme « normale » la pratique du pillage de la nature, comme nous voyons que c’est le cas avec les mines d’or dans le bois de Skouries en Chalcidique, dans le nord de la Grèce, ou avec le TAV en Italie et dans chaque recoin de la planète.

Cette action est une réponse à l’appel des compagnon-ne-s au Chili, dont les actions nous ont fait sourire tant de fois. Force à Nataly Casanova, Juan Flores et Guillermo Duran, en grève de la faim depuis le 14 avril.

Nous envoyons en même temps notre signe de solidarité et de complicité avec tou-te-s celles et ceux qui sont mis-es en cause, incarcéré-e-s et poursuivi-e-s pour avoir milité dans la ligne d’attaque du Front de Libération de la Terre et du Front de Libération Animale.

Nous faisons un appel à chaque individualité insurgée, à chaque groupe d’affinité, à chaque noyau d’action directe pour aiguiser les attaques sur tous les fronts, par la manière que chacun-e pensera être la meilleure, par tous les moyens disponibles.

Synapsis d’Ignition pour la Lutte Multiforme Anarchiste – Front de Libération de la Terre (ELF)

Reacción Salvaje contre la grande entreprise de ciment Cemex

En Amérique du Sud, les actions en faveur de la libération animale continuent, le plus souvent dans un esprit ouvertement primitiviste. Voici un communiqué du Mexique.

État de México.

L’industrie de l’infrastructure est l’une de celles qui menacent le plus la nature sauvage dans son ensemble.

A travers la continuelle construction de ponts qui traversent les ravins en détruisant les écosystèmes environnants, l’avancée frénétique des routes qui inondent la terre de ciment hydraulique, les métropoles généralisent la tâche grise de cette civilisation pourrie.

Tous les jours, des attentats sont commis contre la Terre et contre les animaux qui vivent sur elle, nous compris.

L’invasion du progrès techno-industriel brise le fragile équilibre écologique lorsqu’il dévaste des forêts entières, quand il oblige les animaux sauvages à abandonner leur milieu et les conduit à l’extinction forcée ou à la domestication par les humains.

Les rivières sont enfermées dans des conduites ou dans des barrages gigantesques, l’air pur est pollué par les voitures qui circulent sur les autoroutes, les antennes électriques et de communication se dressent telles de sombres cauchemars au-dessus de nos têtes.

Et en ce qui concerne les êtres humains, la civilisation nous a pervertis et nous a forcés à abandonner la sagesse primitive héritée de nos ancêtres, faisant chavirer nos modus vivendi vers l’artificialité et nous convertissant en quelque chose de totalement opposé à ce que nous étions auparavant.

Le système nous a condamnés à abandonner notre vie dans la nature, pour nous immerger à la place dans une réalité artificielle, à vivre comme des morts dans des villes grises et tristes, infectées par la manipulation des médias, la loi des marchés et l’absurde.

Ce que génère l’industrie de l’infrastructure, c’est le déplacement du sauvage et du naturel vers le civilisé et le mécanique.

Pour ces raisons, parmi d’autres, comment se peut-il que certains ne comprennent toujours pas les attaques directes contre ce type d’industries ? Nous autres nous sommes réveillés et avons pris nos distances des « revendications politiques et sociales » de toujours, pour nous orienter vers l’attaque frontale envers des aspects plus réels. La politique ne nous importe pas, ni les revendications sociales. Ce sur quoi nous nous concentrons, c’est à faire la guerre à tout ce qui induit la civilisation et le progrès invasif, tout comme le firent nos ancêtres sauvages.

Par la présente, nous revendiquons une action contre la grande entreprise de ciment Cemex de l’avenue Gustavo Baz, à Tlalnepantla de Baz, le 15 novembre de cette année.

Nous avons déposé un objet incendiaire sur les câbles d’alimentation en énergie électrique de ladite entreprise et, à l’ombre d’un arbre de Pirul, nous avons vu comment notre préparation prenait, s’étendait et consumait l’objectif en générant des dégâts matériel, laissant un message clair : nous continuerons !

Reacción Salvaje
Groupuscule “Jusqu’à ta mort ou la mienne!”

L’écocide avec le « 1080 » en Australie

Nous ne publions normalement pas ce genre de communiqués seuls, ni comme « premier article », mais voici une exception car le thème est une chose à connaître.

Voici déjà le communiqué de l’ELF pour une action en Australie.

Nous revendiquons l’attaque sur le Service des Parcs Nationaux et de la Vie Sauvage [National Parks and Wildlife Service] le matin du jeudi 18 septembre.

Les NPWS ont été pris pour cible du fait de leur longue histoire de participation à la guerre contre la nature et de leur néfaste habitude de balancer du poison de type 1080 (fluoroacetate de sodium) dans des lieux sauvages, sous couvert de la « conservation ». Tuant et détruisant aveuglement, combien d’autres vies et d’autres terres devront-elles être détruites par les visions et les expériences démentes et écocides de ce groupe ?

Pour exprimer notre colére, nous avons pénétré sous le couvert de la nuit dans leur dépôt de la zone de Darug/Gundungurra [ville de Blackheath, dans les Nouvelles Galles du Sud]. Le temps de notre courte visite, deux de leurs véhicules ont été attaqués, les pneus crevés, les pare-brises détruits et un petit additif ajouté au carburant, simplement pour donner un arriére-goût sucré à toute l’histoire.

Si vous choisissez de continuer à utiliser cette terre comme si elle était votre dépotoir, vous nous trouverez de nouveau sur votre route. Notre rage ne brûlera que plus fort et plus intensément.

Pour la défense des prédateurs. Pour la défense de la vie sauvage.

Front de libération de la Terre (ELF)

De quoi s’agit-il ? Eh bien en fait, le document fait référence au Fluoroacétate de sodium, appelé également « 1080 » de par son numéro dans la liste des poisons.

Ce poison est employé massivement en Australie dans une sorte d’opération d’apprenti sorcier. L’île ne connaissait pas les lapins et l’introduction de quelques uns en 1850 a abouti à la présence de grosso modo un milliard d’entre eux cent ans après.

Afin de rétablir « l’équilibre », la myxomatose a été introduite, décimant les lapins, mais il y a bien entendu eu une « couche résistante » et désormais le « 1080 » est utilisé massivement par endroits.

Évidemment, malgré les prétentions du gouvernement australien, il n’y a pas que les lapins qui en sont victimes, dans une mort par ailleurs horrible : 44 heures de souffrance affreuse. D’autres animaux en meurent bien entendu, les eaux et les terres sont contaminées.

On a là un cas typique de solution par le génocide, avec la prétention de « gérer » la planète. Gaïa « managé » à coups d’arithmétique meurtrière…

On notera que si le « 1080 » est interdit dans de nombreux pays, on ne le retrouve pas qu’en Australie. Le « 1080 » est ainsi également utilisé en Nouvelle-Zélande contre le « possum » ou phalanger-renard ; dans ce pays, on vend même des peluches avec une marque de pneu sur le ventre pour encourager à la liquidation de cette « espèce invasive »….

Au Canada, ainsi qu’aux Etats-Unis, le « 1080 » est utilisé contre les coyotes…

Voici un extrait du journal officiel de la Nouvelle Calédonie. Il s’agit d’un extrait coupé et on ne sait pas d’où il est parlé précisément, mais peu importe ici : ce qui compte c’est de voir la démarche froide et assassine.

« Outre l’abattage à la carabine par les agents, des appâts empoisonnés sont disposés de manière stratégique le long de certaines voies (sentiers, anciennes pistes minières ou forestières, pistes carrossables) susceptibles d’être des voies de pénétration de ces espèces dans la réserve. Un linéaire de 70 km de voies de pénétration potentielle est traité, tant en périphérie qu’en son sein.

La nature des appâts ainsi que la molécule active utilisée ont évolué au gré de l’efficacité relevée par les agents du parc. Depuis 2003, les appâts mis en oeuvre sont enduits d’un attractif auxquels répondent chiens et chats. La molécule active est le 1080 (fluoroacétate de sodium) à une concentration de 0,1 %.

Ce type d’appât est mis en oeuvre à grande échelle et avec succès, notamment en Nouvelle-Zélande, pour lutter contre les opossums, les lapins, les hermines et les furets, les rongeurs, les chiens et les chats errants, et même contre les cerfs, dans les milieux nécessitant la réduction ou l’éradication de ces espèces nuisibles.

L’effort consenti à ce type de lutte représente : 30 kg/an d’appâts empoisonnés, 250 heures/agents pour la pose, et le suivi du linéaire de cordon. Ces opérations nécessitent des outils comme le quad et GPS. »

Il y aura bien entendu des gens pour penser qu’on peut « maîtriser », qu’il faut rattraper les erreurs commises, contrecarrer les « introductions » d’animaux bouleversant l’écosystème. Sauf que rien que la méthode et la prétention de l’opération a un contenu qui, déjà, est fondamentalement anti-Nature.

Il apparaît d’ailleurs que le fameux cancer du diable de Tasmanie a comme origine le fluoroacétate de sodium… Il faut être totalement anthropocentrique pour penser qu’on peut balancer du poison comme cela et « maîtriser »… C’est là toute une vision du monde, à combattre, à écraser!

La sanctuarisation et non la « compensation »

Le fait d’utiliser le terme de « Gaïa » pour désigner la planète Terre comme hébergeant la vie, qui elle-même forme un « grand ensemble » a bien entendu ceci de mauvais qu’il s’agit d’une personnification de type humaine, et donc ainsi réductrice, prétexte à d’éventuelles interprétations religieuses.

Cependant, cet aspect est tout à fait secondaire par rapport au fait de mettre en avant la Terre comme une entité réellement existante, comme quelque chose de tout à fait concret… et de tout à fait « sacré ».

Si quelqu’un critique l’emploi du terme de « Gaïa », soyez sûr d’y voir de la mauvaise foi, un simple prétexte pour célébrer l’ego d’une personne humaine se rêvant « unique », « indépendante » de tout, « libre » de ses choix. Si quelqu’un critique la Nature, soyez certain et certaine d’y voir quelqu’un refusant l’humanisme et les Lumières au nom d’une modernité où l’individu dispose d’une liberté « absolue ».

D’une liberté absolue comme celle de détruire une composante de la Nature et de la « compenser », dans un élan destructeur et une mentalité d’apprenti sorcier. Voilà pourquoi au terme de « compensation », il faut opposer le terme de « sanctuaire ».

Selon la définition du wiktionnaire, le terme de « sanctuaire » désigne plusieurs choses:

1. Lieu le plus saint d’un temple ; partie interdite aux profanes dans les temples consacrés aux divinités du paganisme.

2. (En particulier) (Christianisme) Partie de l’église où est le maitre-autel et qui est ordinairement entourée d’un chancel.

3. (Par extension) (Histoire) Lieu où la puissance temporelle de l’État ne s’exerçait pas.

4. (Par extension) Édifice ou lieu consacré aux cérémonies d’un culte.

5. (Figuré) Lieu où s’exerce une activité profondément respectée ou particulièrement révérée.

Les sanctuaires pour animaux ne sont ici pas précisés ; le Larousse donne à peu près la même chose, mais avec en plus « Lieu protégé contre toute agression ».

Il y a également le verbe « sanctuariser », dont voici pareillement deux définitions du wiktionnaire :

1. Donner à un lieu, une chose le caractère sacré d’un sanctuaire.

2. (Par extension) rendre permanent, intangible.

Comme on le voit le terme de sanctuaire est lié à la religion, désignant quelque chose de « sacré ». Mais nous aussi nous devons dire qu’il y a des choses « sacrées » selon notre morale. Naturellement, les individualistes ne veulent pas de choses « sacrées » et encore moins de « morale », ils veulent des choix.

Mais tout choix est une illusion anthropocentrique. L’humanité ne peut pas vivre à côté de Gaïa. L’harmonie avec l’ensemble de la Nature est inévitable, et soit on sanctuarise des parties de la planète, soit on sancuarise des zones du type Tchernobyl et Fukushima.

Là où l’humanité dit de manière arrogante : on gère, on compense, on doit répondre : non, la Terre d’abord ! C’est la Terre qui doit décider, et pour comprendre ses décisions, c’est-à-dire sa nature, qui est précisément la Nature, il faut une humanité tournée vers elle et la reconnaissant comme existante.

La reconnaissance de Gaïa comme réalité est la réalité inéluctable du 21ème siècle, que ce soit par les catastrophes dûes aux déséquilibres provoqués par l’humanité, ou par une science authentique débarrassée de l’anthropocentrisme.

S’il fallait d’ailleurs ici résumer le concept de « Earth first ! », de « la Terre d’abord ! », ce serait ainsi le concept de « biocentrisme ». Ce qui compte c’est la vie comme processus général, et non pas le point de vue d’un individu humain ayant fait le fétiche de sa propre existence, de ses caprices, de son ego.

C’est l’ensemble qui compte, et l’ensemble de la vie, c’est le système-Terre. La reconnaissance de Gaïa est inéluctable, la généralisation des sanctuaires également.

John Zerzan répond à la revue VICE

Nous avions déjà posé quelques questions à John Zerzan, le principal théoricien du primitivisme (voir Quelques questions à John Zerzan).

Il a accordé une interview à la revue en ligne Vice, revue se voulant par ailleurs au top de la branchitude et de l’information version hipster. Voici quelques unes des questions et réponses reflétant la pensée de Zerzan, toujours plus « magique ».

VICE : Vous défendez l’idée selon laquelle il faudrait abandonner toute technologie et retourner à un mode de vie inspiré des chasseurs-cueilleurs. Ça vous fait quoi, de discuter avec moi sur Skype ?

John Zerzan : J’étais invité sur un plateau de télévision il y a quelques années, et le présentateur n’arrêtait pas de me dire que pour vivre en cohérence avec ma philosophie, il fallait que j’aille vivre dans une grotte. Je lui avais répondu : « Oui, c’est vrai. Mais dans ce cas nous n’aurions jamais eu cette conversation. » J’essaie de maintenir une connexion avec les autres. Il faut communiquer avec eux, avec la société – le contraire ne me semble pas sérieux.

VICE : C’est la seule chose qui vous retient d’aller vivre dans la nature ?

John Zerzan : J’imagine, même si je dois admettre que comme beaucoup de gens, je suis aujourd’hui domestiqué. J’aime être dans la nature, mais je n’ai pas les ressources pour pouvoir y vivre.

VICE :  Vous avez déjà essayé d’y vivre ?

John Zerzan : Pas vraiment, même si je suis allé plusieurs fois passer quelques jours en montagne.

VICE :  Et quand vous y étiez, vous aviez l’impression de trouver ce qui vous manquait dans la vie d’aujourd’hui ?

John Zerzan : Oui, c’est certain. On se déconnecte pour vivre en osmose avec la nature. C’est une chose de l’écrire, mais il faut également le vivre. Nous ne pourrons jamais procéder à une transition vers un mode de vie de chasseurs-cueilleurs si nous n’apprenons pas progressivement à vivre sans technologie – et à terme, sans civilisation. Ce sont des détails pratiques, mais il faut en tenir compte.

(…)

VICE : Comment convaincre les gens d’abandonner la technologie ?

John Zerzan :  Ça n’arrivera que si les gens finissent par se lasser du nombre toujours croissant de médiations. Tant qu’ils se satisfont d’être des zombies devant leur écran, rien ne se passera. Mais j’espère que les gens finiront par voir ce mode de vie tel qu’il est : triste.

VICE : Quand avez-vous commencé à penser de cette façon ?

John Zerzan : C’est venu progressivement – à partir du moment où j’ai réalisé que la technologie n’était jamais neutre, mais toujours intentionnelle. La Révolution industrielle ne fut pas simplement dicté par des enjeux économiques. Comme l’écrit Foucault, il s’agissait surtout d’imposer une discipline aux autres. J’ai alors commencé à m’interroger, et à me dire que la technologie avait peut-être toujours fonctionné ainsi. Les gens n’y réfléchissent pas encore trop – mais Hollywood si. Regardez Her, regardez Transcendance. Des films commencent à poser ce genre de questions.

VICE : Vous n’avez pas le moindre espoir que le progrès technologique puisse être positif ?

John Zerzan : Non. Je n’y crois pas. Le transhumanisme prétend que plus de technologie, c’est l’assurance du progrès, l’assurance que tout ira bien. Tous les problèmes seront résolus par la technologie, on finira par vivre éternellement. Mais il suffit de regarder où en sont les choses. Nous sommes au cœur d’une crise environnementale et sociétale sans précédent. Ils prétendent que nous sommes tous connectés, mais je crois que dans l’Histoire, nous n’avons jamais été aussi déconnectés les uns des autres.

VICE : Vous voulez que les gens soient connectés, et les trans-humanistes aussi. Serait-il possible que vous rêviez en réalité d’un même monde, que vos utopies convergent ?

John Zerzan :  Peut-être, mais ces gens-là assimilent le cerveau à un ordinateur. Ce n’en est pas un. Ça n’a rien à voir, ce n’est pas une machine, et nous non plus. Ils n’ont aucune idée de ce qu’est la conscience ; personne n’en a d’ailleurs la moindre idée.

VICE : Il me semble que ce qu’ils entendent par là, c’est que le cerveau est une entité purement physique, comme l’ordinateur. Vous, vous pensez qu’il existe un élément spirituel, impossible à répliquer par la technologie ?

John Zerzan : Ils n’ont rien fait de mieux que de concevoir une machine capable de battre un être humain aux échecs. Mais il s’agit juste de calculer plus vite. En quoi est-ce de l’intelligence, l’expression d’une conscience ? Je me souviens d’un voyage en Turquie – j’ai discuté avec une jeune femme qui m’a dit qu’elle pensait que l’anarchisme vert était avant tout un « mouvement spirituel ».

(…)

VICE : Si la civilisation s’effondre, comment se déroulera le processus de retour à la nature ?

John Zerzan : C’est la principale question. Comment allons-nous vivre ? Nous avons perdu la totalité de nos compétences, comment les acquérir à nouveau ? Il faudra réapprendre à fabriquer des outils en pierre, réapprendre à distinguer les plantes comestibles. Il faudra commencer par réacquérir ces savoirs, sinon nous n’oserons jamais sauter le pas.

Et en dehors de l’apprentissage de compétences oubliées, sera-t-on capable d’apprendre à oublier, justement ? Pourra-t-on oublier ce que sont les étoiles ? Avant, les gens regardaient le ciel et ne savaient pas ce que c’était – le mystère était partout.

Après tout oui, pourquoi les gens auraient besoin de savoir ce genre de choses ? À quoi cela leur sert-il ? Je ne pense pas que ce soit de l’ignorance. C’est tout le contraire. Les chasseurs-cueilleurs savaient décrypter d’autres choses, comme un brin d’herbe. C’était déjà une forme de science.

Walter Bond et Earth first !

Il y a quelques semaines, Walter Bond a accordé une interview aux Etats-Unis, depuis sa prison, sur son expérience personnelle de la scène straight edge, de l’activisme pour les animaux, etc.

Il constate bien entendu que la scène straight edge et de la musique hardcore a été marquée par le virilisme, une certaine violence interne (même si n’ayant rien à voir avec la violence des milieux où prédominent l’alcool et les drogues), bref il a un regard lucide.

De manière intéressante, voici son point de vue concernant Earth first ! Rappelons en effet que Walter Bond associe, de manière fort logique à notre sens, libération animale et libération de la Terre. Voici son point de vue, qu’on peut accepter ou refuser, mais qui est en tout cas toujours intéressant, comme d’habitude avec Walter Bond.

J’ai remarqué que tu as deux tatouages identiques sur chaque partie de ton cou, avec des clefs croisées. Ce qui est un symbole typiquement associé à l’organisation Earth first ! As-tu déjà été associé avec EF ?!

Les clefs sur mon cou sont similaires à l’emblème d’Earth First ! mais pas tout à fait le même. Ils utilisent une clef à mollette se croisant avec un tomahawk. Mes clefs à mollettes sont celles de l’emblème d’Earth first !, qui est devenu synonyme de Vegan Straight Edge.

Pour moi, c’est un symbole de la résistance Vegan Straight Edge. Cela dit, j’aime le roman « Le gang à la clef à mollette » d’Abbey et je pense que groupe Earth First ! d’origine était spectaculaire. Ces vieux activistes comme David Foreman et Howie Wolke ont été des véritables pionniers et des activistes super efficaces.

Malheureusement, la version actuelle d’Earth First ! n’a rien à voir avec le groupe d’origine. Je n’ai jamais été affilié à Earth First ! autrement que par une décalaration de solidarité que j’ai écrit à leur demande. Je dirais que la dernière fois que j’ai été emprisonné en Iowa en 1997, j’ai eu le livre de Foreman « Confessions d’un éco-guerrier » et cela a été vraiment inspirant et influent !

Quand Foreman est parti et que Judi Bari est devenu plus intéressé à l’établissement d’une cohérence idéologique communiste / socialiste au sein du groupe, beaucoup de gens sont partis. Il semble que tu fais davantage le lien avec l’EF ! d’origine, avec sa multitude de perspectives idéologiques. Foreman, on m’a dit, était disposé à travailler avec tout le monde : anarchistes, républicains, vegans, mangeurs de chair, tant qu’ils étaient biocentriques et orientés vers l’action directe.

Tu dis vrai, je me réfère bien plus à l’EF ! de Foreman, principalement parce que c’était bien plus efficace que le nouveau anarcho-EF ! Quelques fois lors de mon activisme je me suis considéré comme relevant de l’anarchisme, ou en tout cas verbalement je m’y référais, étant donné que c’était si prévalent dans ce qui est considéré comme le radicalisme et la militance dans la communauté pour la libération animale.

J’en suis venu à regretter cela, et j’en suis vraiment arrivé à comprendre que l’anarchie / l’anarchisme est préjudiciable, contribuant à diviser et distraire le mouvement.

Le point sur lequel se concentrent la libération animale et de la Terre devrait évidemment être les animaux et la Terre. Non pas des théories ou des programmes politiques ridicules et schizophrènes.

C’est le cas avec le nouveau EF ! et la plupart des anarchistes en général. Il semble que pour ces gens la libération animale et de la Terre ne sont importants que dans la mesure où c’est placé à la queue de leur liste initiale des questions politiques. Dans ce processus, un grand nombre de gens se sentent étrangers au mouvement.

J’ai toujours admiré l’EF ! de Foreman, en partie parce que c’était tellement politiquement synthétique. Tout comme le mouvement Vegan Hardline et le mouvement Vegan Straight Edge à ses débuts, certains points de vue étaient très conservateurs et d’autres très progressistes. J’admire aussi le fait que quand EF ! a commencé cela a vraiment été lancé par un groupe comme noyau dur d’activistes à la base, et non pas de politiques. Il n’y avait pas de motivation ultérieur ou de programme de questions reliées en dominos. Seulement la défense de la Terre et de la nature sauvage.

Il est facile de voir le grand intérêt de la réflexion de Walter Bond. Ces derniers mois, on a ainsi pu voir débarquer des gens se définissant comme plus radicaux que radicaux, se définissant comme anarcho-queer et allant jusqu’à célébrer le porno, qui n’ont amené qu’une réaction de défiance générale, contribuant à renforcer au maximum l’extrême-droite qu’ils prétendaient combattre.

Il est vrai que leur démarche relève de l’esprit du moment, qui privilégie le spectaculaire, le grotesque, le glauque, comme avec les catastrophiques actions à la « 269 ».

Rien de cela ne parle aux gens « normaux », aux acteurs et actrices du quotidien, qui font face aux questions concrètes de la condition animale. On est libre après de ne pas opposer la théorie et la pratique ; Walter Bond est ici pessimiste plus qu’autre chose.

« Cette nuit nous allons créer un nouvel interstice : les fenêtres deviendront des portes, les champs des routes vers la liberté »

Sur LTD, nous avons comme principe de toujours publier les communiqués de l’ALF en France, et parfois dans d’autres pays, mais jamais en tant que premier article. Nous considérons en effet qu’il faut éviter toute célébration romantique, dégradant la libération animale en du symbolisme.

Voici une exception confirmant la règle, en raison du fait que le communiqué (qui est italien) est long et aborde par ailleurs cette question, tout comme il rejette de manière explicite l’extrême-droite.

Soulignons également pour conclure que l’ampleur de l’action ne tient pas seulement en le « vol » de 407 cochons d’Inde, mais également en le fait de les placer.

Les personnes qui ont par exemple rendu leur nom public dans le soutien à « ALF le film » sont totalement « grillées » et ne peuvent, éventuellement, plus adopter de tels animaux sans risquer la vie de ceux-ci. C’est bien la preuve de l’hypocrisie de tout ce genre de choses.

Précisons aussi que le communiqué ne vient que d’être rendu public alors que l’action a eu lieu le mois dernier, pour des raisons bien entendu de sécurité.

Par ce communiqué, nous prenons la responsabilité de la libération de 407 cochons d’Inde de la ferme d’élevage « Bettinardi », située rue Cascinini à Alzate di Momo, dans la province de Novara, qui s’est déroulée le 5 septembre 2013.

Depuis plus de dix ans, la ferme de cochon d’Inde et de lapin possédée par Giuseppe Bettinardi fournit l’industrie de la vivisection, dans l’anonymat le plus complet.

Nous ne sommes pas surpris que juste après la libération, les médias ont tenté de cacher la vérité au sujet de ce complexe, décrit comme une « ferme d’animaux de compagnie. » Malheureusement pour Bettinardi, nous avons toutes les informations nécessaires pour révéler finalement ses liens avec les tests sur les animaux.

Bettinardi élève des lapins (principalement des « New Zealand white ») et des cochons d’Inde « Dunkin Hartley », un type de cochon d’Inde exclusivement utilisé pour des méthodes de recherche.

Nous sommes parvenus à recueillir des informations sur les innombrables expérimentations cruelles de « recherche fondamentale » dans différentes universités italiennes et nous savons de manière certaine que cette ferme fournit sur une base régulière les universités de Milan et de Pavie.

Nous avons connaissance d’expérimentations dans lesquelles des cochons d’Inde élevés par Bettinardi ont été tués uniquement pour retirer des bandes de muscles de leur estomac, afin de voir si ceux-ci pouvaient être stimulés électriquement, dans la tentative d’établir si le médicament « Levolsulpiride » avait ou non un effet procinétique (ce qui signifie qu’un certain médicament est capable d’activer la fonction motrice de l’intestin).

Durant deux autres expérimentations, la cage thoracique de 40 lapins venant de cette ferme ont été ouverts, une canule a été insérée à l’intérieur alors que les animaux étaient encore vivants et conscients, et une solution spéciale a été injectée dans leurs poumons.

Les animaux ont finalement été tués, afin que les échantillons liquides de leurs poumons puissent être collectés durant la recherche sur le fonctionnement de cet organe.

Durant deux autres expériences, cette fois juste il y a quelques mois, 38 puis 22 lapins élevés dans ce complexe ont été tués par exsanguination (ce qui signifie que leur gorge a été tranchée et qu’on les a laissé se vider de leur sang jusqu’à la mort), seulement pour que les vivisecteurs puissent enlever leur cage thoracique et leurs poumons dans une expérience sur la lubrification du système respiratoire.

Ce sont seulement quelques exemples d’expériences que cette ferme a rendu possible en fournissant les laboratoires au fur et à mesure des années.

Même si une partie du mouvement, et la plupart des gens, se concentrent souvent sur les autres animaux utilisés dans la recherche (comme les chiens ou les singes), les espèces plus petites sont toujours le plus utilisées dans la vivisection.

Rien qu’en Italie, 13870 cochons d’Inde sont utilisés en moyenne par les laboratoires chaque année, alors que le nombre moyen de chiens utilisés est de 950.

Les réactions sont souvent plus fortes quand nous parlons des chiens, probablement parce que les gens peuvent plus facilement se relier avec ces animaux, ou simplement parce qu’ils leur semblent plus familiers.

Mais les individus souffrant et mourant à l’intérieur des laboratoires de recherche sont bien plus nombreux et notre lutte vise à la libération de tout un chacun d’entre eux.

La vivisection, à l’intérieur d’un système capitaliste et mondialisé comme le notre, représente un des secteurs de l’exploitation animale le plus profitable, pour une des industries les plus puissantes du monde : l’industrie pharmaceutique – chimique.

La confiance aveugle dans le progrès scientifique et technologique, poussée en avant par les chercheurs et les multinationales, c’est l’expression ultime de la mentalité capitaliste et anthropocentriste.

Cette idéologie, qui se présente à nous comme un chemin inévitable de l’espèce humaine vers une supposée amélioration de nos conditions de vie, est utilisée comme justification pour la domination sur la nature, la torture et le meurtre d’innombrables animaux non-humains, mais également d’être humains utilisés comme « objets de recherche » dans les pays pauvres, les prisons ou les hôpitaux psychiatriques.

La ferme Bettinardi se compose de deux bâtiments centraux reliés l’un à l’autre, formant une structure divisée en plusieurs sections, certaines étant utilisées pour les lapins et une pour les cochons d’Inde.

Tous les lapins emprisonnés dans cette ferme sont gardés dans d’étroites cages vides, où ils n’ont pas la possibilité de se tenir debout, de se retourner ou de faire un quelconque mouvement.

La plupart des cochons d’Inde sont gardés dans des boîtes en bois en groupes relativement grands, alors que des petits nombres d’animaux sont enfermés dans des cages en plastique, en groupes de 3 à 5.

Dans aucun des endroits où les animaux vivent, ils n’ont la possibilité de trouver aucun type de refuge, alors même que c’est un de leur besoin primaire ; ils sont forcés à demeurer constamment exposés ce qui est une énorme source de stress.

Durant la libération, nous avons trouvé l’évidence de procédures de chirurgie sur les animaux déroulées déjà dans la ferme elle-même. Beaucoup de cochons d’Inde ont des cicatrices ou des plaies récentes sur des parties du corps.

Ces animaux ont été gardés dans une partie séparée de la pièce, ensemble avec d’autres avec des zones rasées sur le dos ou des marques d’identification sur leur pelage.

Nous avons choisi de décrire ces conditions pour révéler les horreurs de cela, comme dans toute autre ferme d’élevage, mais nous n’éprouvons pas d’intérêt pour les tailles des cages, puisque nous visons pour rien de moins que la destruction de la cage elle-même.

Le foyer des propriétaires est une grande maison de campagne située juste à quelques mètres des hangars. Tout autour il y a d’autres maisons et des champs, que l’on traverse pour atteindre la ferme. L’herbe touche nos jambes lorsque l’un derrière l’autre, nous prenons un chemin non tracé.

Les animaux n’ont pas d’issue qui leur est accordée, mais cette nuit nous allons créer un nouvel interstice : les fenêtres deviendront des portes, les champs des routes vers la liberté. Nous donnerons un air frais à nos rêves et aux animaux qui ne savent pas encore ce que c’est.

Combien y en aura-t-il ? Serons-nous en mesure de prendre beaucoup d’entre eux ? Auront-ils peur ?

Nous, nous avons peur, nous ne sommes pas des héros au sang-froid avec un cœur sans peur. Les doutes et les erreurs sont présents, mais la rage est trop grande, la haine trop forte. Rien ne peut enlever la volonté d’agir, afin que nos ennemis commencent à être ceux qui ont peur.

En nous rapprochant de la ferme, nous voyons une étoile filante, pour le moment juste un vœu : revenir sains et saufs, avec beaucoup et beaucoup de museaux autour de nous.

Une personne pour surveiller prend position pour vérifier les mouvements à l’intérieur de la maison et durant l’action nous bougeons en essayant de minimiser le bruit, alors qu’à l’intérieur quelqu’un allume la lumière et l’éteint, regardant un écran, ignorant de ce qui se passe juste à quelques mètres.

Pour couvrir un peu le bruit de nos mouvements et les sifflements de cochons d’Inde, il y a le système de ventilation de la ferme et de temps en temps l’aboiement du chien du propriétaire, ou d’un des voisins, ou encore le bruit d’un train passant au loin.

Nous enlevons la moustiquaire d’une fenêtre, sur la face arrière du hangar, du côté opposé de la maison, que nous avons repéré dans la préparation de l’action. La fenêtre est haute de plus de deux mètres, aussi nous plaçons deux escaliers, un à l’extérieur et un à l’intérieur de la pièce, où des centaines de cochons d’Inde sont emprisonnés.

Une fois dedans, nous nous familiarisons avec l’environnement nous commençons immédiatement à remplir les containers que nous utiliserons pour le transport des animaux.

La nuit avant l’action, notre groupe a discuté longtemps quant à la possibilité de libérer également certains lapins, mais pour des raisons pratiques nous avons été amené à une décision extrêmement difficile.

En fait, en raison de la dimension étroite de la fenêtre, d’où nous prenions les animaux, ainsi que des conditions particulières dans lesquelles notre action se menait, nous avons choisi d’enlever le plus grand nombre possible d’individus, et cela signifie, pour des raisons évidentes de temps, d’espace et de poids, de se concentrer sur les cochons d’Inde, réussissant finalement à vider pratiquement tout le hangar.

Nous sommes véritablement désolés de ne pas avoir pu tous les libérer. Ceux qui sont venus avec nous sont maintenant dans des foyers sûrs, avec tous les soins nécessaires, ils auront tout le temps du monde pour oublier la ferme et ils ne connaîtront pas les froides mains des vivisecteurs.

Avant de partir, nous avons laissé un message à Bettinardi, écrit à l’intérieur, sur les murs du hangar presque vidé : « Leur cauchemar est fini, le tien a juste commencé », signé ALF avec A dans un cercle.

Et maintenons, fuyons d’ici avant l’aube ! Nous courons, mais lentement… Parce que 407 cochons d’Inde sont plutôt lourds !

Une fois que nous sommes en sûreté, nous nous regardons, nous voyons un millier d’yeux, et il n’y a pas de doutes : l’ALF a de nouveau gagné.

Cette libération, comme toute autre action directe, ouvre des brèches de liberté que le système n’est pas en mesure de recouvrir, frappant directement la cible. L’action directe est un outil efficace, mais pas seulement cela, nous le revendiquons politiquement en tant qu’elle contient en soi une critique de l’exploitation et notre volonté de frapper en retour.

Les sabotages, les attaques et les libération sont hors de la triste dynamique de « l’activisme légale », nous montrant le potentiel subversif de nos rêves, et ce que nous pouvons réellement faire si nous décidons de nous placer sur la ligne de front.

Force et solidarité à ceux et celles qui, dans la lutte pour la libération animale et de la Terre, ont dû faire face avec la répression de l’État et résistent toujours.

Cette libération est dédiée à vous et à ceux et celles qui, avec la complicité de la lune noire sont en train de conspirer, d’être en mouvement en silence, afin de détruire avec rage la tranquillité de ceux qui violent, et d’ouvrir les cages avec amour.

Front de Libération Animale

PS : avec le nombre grandissant de personnes intéressées par la « question animale » en Italie, nous avons fait l’expérience du développement de quelques phénomènes inquiétants, dont nous sentons malheureusement la nécessité de parler dans cet espace.

En premier et surtout, nous voulons exprimer notre répulsion pour la tentative de groupes et d’individus d’extrême-droite de détourner la « cause de la libération animale », essayant de devenir des porte-paroles de cela, en Italie et dans d’autres pays.

Les fascistes ont toujours essayé de voler et d’utiliser en leur faveur de nombreuses luttes sociales et de libération, de les déformer et de les vider de tout contenu, dans la tentative d’avoir davantage de suiveurs et de trouver de l’espace dans des environnements qui, historiquement, sont opposés à leurs idéaux fondés sur l’autoritarisme et la haine de ce qui est « différent. »

C’est leur devoir de toute personne qui véritablement se préoccupe de la lutte pour la libération animale de s’opposer, avec les mots, mais encore plus avec leurs actions et leur détermination, à tout type de fascisme.

Nous n’avons rien d’autre que de la haine et du dégoût pour les ministres « amis des animaux », les nazis habillés comme des black blocks et ceux utilisant le nom ALF pour déformer la vérité quant à son histoire et ses racines antifascistes.

PS2 : Une autre problématique est représentée par un nombre grandissant de sites internet ou de profils de réseaux sociaux qui apportent de la confusion quant aux contenus de la lutte pour la libération animale et à la théorie de la base de l’action directe, par l’intermédiaire d’une représentation grotesque d’un « commando de héros aux masques noirs. »

Ce sont principalement deux de ces plate-formes qui ont attiré notre attention : le site fronteliberazioneanimale.weebly.com et leur profil « ALF – Fronte Liberazione Animale Italia. »

Ces gens sont allés tellement loin qu’ils ont commencé à demander de l’argent pour d’hypothétiques campagnes de soutien aux prisonniers, mais aucun centime n’est jamais arrivé à personne en prison.

Leur « relation presse » est une arnaque et le niveau le plus bas a été atteint quand ils ont diffusé de fausses informations quant à un prisonnier qui n’a jamais existé, avec comme seul but d’obtenir davantage de dons.

Pour nous, vous n’êtes rien d’autre que des ennemis, vous n’êtes pas différent des mouchards et de ceux qui violentent les animaux et vous méritez le même traitement. Ne publiez pas, ne partagez pas de communiqué, vous n’êtes pas une composante de cette lutte.

 

 

 

Interview de Talon conspiracy

Nous avions parlé du projet Talon conspiracy, qui fournit en ligne des publications anglophones de la libération animale et de la libération de la Terre. Voici une petite interview, les réponses ayant été données par Josh Harper, activiste ayant notamment passé plusieurs années dans les prisons américaines dans le cadre d’une condamnation pour participation à SHAC (Stop Huntingdon Animal Cruelty).

Votre projet consiste à mettre en ligne des PDF de publications de l’histoire des mouvements militant pour la libération animale et la libération de la Terre. Comment en être arrivé à cette idée ?

Il y a quelques années, mon amie Sabrina m’a demandé si j’avais la collection complète de la publication d’Earth First ! de Grande-Bretagne, Do or die.

A un moment je l’ai eu, mais quand une Joint Terrorism Task Force [Force unifiée d’action contre le terrorisme] du FBI a effectué un raid chez moi, je l’ai perdu avec beaucoup d’autres publications.

Cela m’a fait réfléchir sur combien notre histoire a été perdue et ce que cela pourrait signifier pour les générations futures d’éco-guerriers.

J’ai commencé à regarder autour de moi pour des publications imprimées aussi récemment que les années 1990, et j’ai été choqué d’à quel point certaines d’entre elles étaient difficiles à retrouver. Sabrina m’a suggéré que nous les archivions en ligne, et voilà comment le site a commencé.

Quelles ont été les premières impressions après avoir jeté un œil sur tout ce qui a été produit de par le passé ? C’était impressionnant, ou peut-être décevant ?

Certaines publications sur notre site sont intelligentes, perspicaces, ou pavent la voie ; d’autres sont ternes, ignorantes et ne donnent pas d’inspiration.

Quoi qu’il en soit, elles racontent une histoire quant aux différentes périodes de notre mouvement et les gens qui se sont suffisamment préoccupés de résister au spécisme et à l’omnicide [meurtre de tout être vivant].

Depuis ma perspective d’historien amateur, toutes les publications sur notre site ont de la valeur, même si c’est pour montrer ce qui n’a pas marché dans le passé.

Les publications du passé représentent un travail énorme, et ont joué un rôle dans la question de la continuité. Sur notre site, notre politique est de faire un article quotidien, afin de montrer le sérieux et d’ouvrir un espace ouvert pour la lutte. Comment comprendre cette question de la continuité de la lutte pour les animaux et la Terre ?

Si par là il faut comprendre la continuité des actions depuis que le mouvement est réellement né dans les années 1970, je dirais qu’une chose devient clair quand on lit à travers le site : les actions les plus extrêmes ont rarement eu un effet significatif à part ralentir la participation dans l’action directe clandestine.

La continuité de la lutte est importante. Nos opposants doivent constamment être en train de se battre avec une défense d’arrière-garde et ne devraient jamais se voir accordés le luxe de moments de repos.

Nous devrions frapper sur tous les fronts à tous les moments – mais quand les bombes, les menaces de contamination et les agressions ont eu lieu, elles ont tendu à nuire à nos capacités de recruter, de maintenir le moral, et de captiver l’imagination du public.

Les meilleures actions sont celles qui nuisent à nos opposants tout en renforçant notre propre position, et les bombes, etc. ont surtout fait le contraire. Souvent elles provoquent tellement de débat interne que les actions directes se déroulent moins fréquemment, et parfois même arrivent à être paralysées.

Le problème de la présentation d’une revue du passé est qu’il y a lieu de faire une évaluation, ce qui n’est bien sûr pas neutre. Par exemple, il est clair qu’on trouve une attitude vraiment critique vis-à-vis de l’ARM (Milice pour les Droits des Animaux). Sur quelle base évaluer les choses du passé ?

Je ne peux qu’évaluer le passé en utilisant ma propre expérience subjective. Je fais le mieux que je peux pour contextualiser le passé de manière correcte, mais je ne suis qu’humain. J’espère qu’en postant ces vieilles publications, davantage de gens seront attirés par l’idée d’enquêter, et d’analyser notre histoire.

Mes perspectives sont, bien sûr, influencées par ma propre partialité, mes préférences, et mon niveau de connaissance. Je pense que nos lecteurs et lectrices sont suffisamment habiles pour voir cela, et j’aime avoir des retours sur le site.

Toi-même, tu as été en prison en raison de ton activité dans la campagne de SHAC. Peux-tu nous dire quelque chose à ce sujet ?

L’emprisonnement est une chose terrible et cela a été un lourd tribut pour moi. J’ai été témoin de choses derrière les barreaux qui me hanteront jusqu’à ma mort, et même si je ne suis plus incarcéré, le spectre de mon expérience en prison est avec moi chaque jour.

Cela dit, je serais bien plus hanté par la honte de l’inaction. Il n’y a rien de glorieux quant à avoir fait de la prison, mais je suis fier de m’être suffisamment soucié de résister, même si cela a signifié 3 ans d’isolement, de privation, de solitude et de peur.

Les pires jours, lorsque mon traumatisme post-prison s’empare de moi, j’essaie de me rappeler du sentiment de regarder dans les yeux des agresseurs d’animaux qui sont milliardaires et de voir le regard de la défaite sur leur visage.

Nous sommes plus puissants qu’ils ne le sont, lorsque nous faisons face ensemble, et un des meilleurs sentiments que j’ai jamais eu est de leur rappeler que les pauvres peuvent leur botter leurs culs maniérés.

Comment vois-tu le futur de la libération animale et de la Terre ?

Personne ne sait en quoi va consister le futur, mais je pense que les non-humains et la vie sauvage ne peuvent être sauvés de notre espèce que par un mouvement militant de masse.

Ce mouvement aura besoin d’être bien plus stratégique que ceux du passé, et plus populaire également.

Cela signifiera repenser la manière avec laquelle nous nous présentons au public, planifier des actions qui inspirent plutôt que qui repoussent, et une plus grande camaraderie que jamais auparavant.

Et comment les vois-tu reliées ?

La libération animale, qui comprend la libération de notre propre espèce, est liée à la santé de la planète pour des raisons évidentes.

Être libre ne signifie rien si il n’y a pas d’eau saine à boire, si l’air est empoissonné et si le climat est trop rude pour survivre.

Quand je parle de révolution, je parle également de joie, d’amour et d’une vie qui vaut la peine d’être vécue. Rien de cela n’est possible sans un système soutenant la vie, système fourni par cette planète magnifique.

Occupation de forêt en Belgique par Groenfront! / Earth First!

Voici un appel de la part Groenfront! / Earth First! Belgique, pour une occupation visant à protéger une forêt!

Occupation de forêt en Belgique ! Donc, si vous pouvez passer quelques jours pour protéger la forêt avec votre présence et nous aider à construire nos chemins, plates-formes et pour la cuisine, s’il vous plaît passer!

L’adresse : adress : fotografielaan 7 wilrijk, train jusqu’à Anvers central (antwerp central), depuis la rooseveltplaats prenez le bus 500 pour descendre près du Pizza hut (demandez au conducteur), passez le Pizza hut, allez à droite, à la fin de la route (les vaches) allez à droite, première à gauche, et vous pouvez voir nos banderoles.

Contact :

steungroep.groenoord [arobase] gmail.com

www.groenoord.be / facebook van steungroep groenoord 0485507274

La zone a été cartographiée comme forêt depuis 1771 et c’est une forêt de chênes écologiquement très précieuse, c’est un habitat pour de nombreuses espèces d’oiseaux et de chauves-souris en voie de disparition. La forêt est une forêt appelée de manière erronée zone forestière, et a été zoné comme une zone industrielle depuis 2005.

La Flandre (la partie néerlandophone de la Belgique) est la deuxième région la plus pauvre en Europe quand il s’agit de forêts, avec seulement 8% des terres comme forêt. Environ un tiers de ces forêts sont mal zonées, ce qui signifie qu’elles sont souvent menacées. La plupart de ces forêts sont coupées sans que personne ne le sache.

Donc, nous ne battons pas seulement pour cette forêt spécifique, nous nous battons pour une politique forestière plus juste en Flandre.
Le propriétaire veut couper la forêt pour construire des bureaux et un espace de stockage, mais il n’est pas clair s’il a quelqu’un qui le louera. L’ancien partenaire a mis fin au contrat parce que les plans ont été retardés.

Il y a des tas d’immeubles de bureaux vides en Flandre. A une minute à pied de la forêt, il y a 4 bâtiments vides qui pourraient être rénovées ou détruits pour laisser la place à un nouveau bâtiment. Pourtant, ils veulent toujours couper la forêt.

Parce qu’ils n’ont jamais fait d’études géologiques appropriées, il y a de gros problèmes avec l’eau dans la zone. L’eau ne peut pas aller n’importe où et alors une partie de la forêt est souvent sous l’eau, ce qui a tué beaucoup d’arbres. Des mesures doivent être prises pour assurer la survie de la forêt.

A chaque fois qu’il y a une coupe de forêts en Flandre, ils parlent de compensation. Ce sont des conneries. Vous ne pouvez tout simplement pas couper une forêt ici et en planter une nouvelle ailleurs.

Il est temps que nous nous rendions compte que les arbres ont une valeur intrinsèque et arrêter de penser seulement à l’argent.

NO COMPROMISE IN DEFENSE OF MOTHER EARTH

Aidez-nous à défendre les arbres !

groeNoord / Groenfront ! (Earth First !)

« Retour vers le primitif »

Voici un nouveau texte de Walter Bond. Pour une fois, nous ne sommes pas à l’origine de la traduction, celle-ci venant du site Antidéveloppement, un site primitiviste canadien (d’où les expressions parfois « étranges » de ce côté-ci de l’Atlantique).

Après avoir recherché dans l’Islam une certaine morale comme vision globale, Bond exprime ici son rapprochement des thèses primitivistes.

La civilisation est complexe. Ça envahit nos interactions sociales, biaise nos désirs et nous sépare du monde naturel. La civilisation industrielle et la haute technologie exacerbe les divisions et approfondit toujours plus loin les séparations. L’industrie, la consommation et la production sont des fléaux pour l’environnement, les destructeurs de forêts, la cause d’une névrose inédite et abrite la même mentalité qui a permis aux Nazis d’être dirigeants de camps de la mort le jour et pères de famille le soir (ou permet à des chercheurs de mutiler des animaux à mort pour ensuite retourner à la maison pour prendre soin de leur chat).

Bien-sûr, l’ironie de la contradiction ne perd pas dans mon cas. Car, alors que j’affirme que la civilisation est destructrice de vies, pollueuse de la Terre et diviseuse du travail, j’écris aussi ces mots sur un ordinateur, dans un édifice, avec des lunettes au visage, notant le temps sur ma montre-bracelet et parlant dans un dialecte sophistiqué du langage civilisé. Est-ce que ça rend de telles critiques invalides? Je ne pense pas.

Trop souvent nous sommes tentés d’internaliser tout ce qui est destructeur en ce monde. Ce n’est pas de ma faute si je me dois d’utiliser les outils de la civilisation pour démanteler la civilisation.

Et ce n’est pas plus contradictoire que les abolitionnistes d’antan qui utilisaient les routes bâties par l’esclavagisme pour conduire ces mêmes Noirs émancipés vers la liberté. Ou le fait que des activistes des droits animaux et les environnementalistes vont voler à travers le pays ou la planète, pas pour nécessairement sauver un animal ou arbre mais pour se mettre en réseau avec d’autres humains à des conventions pour parler des animaux et des arbres dans l’abstrait.

Quand on en vient à la théorie anti-civilisationnelle, la première ligne d’offensive a toujours a voir avec le fait que nous prenons tous part à la civilisation donc de se soulever contre elle est hypocrite. Ce qui est vrai mais est aussi largement simpliste. Plus à point, presque tout ce que nous faisons dans nos sociétés compartimentées, séparées et ségréguées porte un air d’hypocrisie parce que la civilisation est schizophrène. Encore ici, la faute n’est pas avec l’individu.

La seconde ligne d’offensive est le plus souvent l’idée qu’il est complètement impraticable voire impossible de faire affaisser la société technologique dans le présent, que c’est absurbe et une perte de temps d’essayer. Ça, bien entendu, c’est de l’apathie à l’extrême et peut être appliqué à quoi que ce soit qui nous semble insurmontable ou pourrait nécessiter beaucoup de sacrifice de soi de durs labeurs.

Par exemple, parce que des millions et millions de gens vont conduire des voitures, on ne peut arrêter l’industrie pétrolière, or c’est juste stupide de protester contre, non? Ou parce que des milliards de gens mangent des animaux c’est futile de promouvoir ou d’adhérer au véganisme?

L’apathie va au mieux mener vers une assistance sociale contraignante et des solutions superficielles qui dans l’analyse finale vont toujours finir modifiées et ré-emballées au format consommateur pour nous être revendues. Au pire, ça mène à une inactions infectueuse qui empoisonne le radicalisme.

La dernière ligne d’offensive se lira comme suit: Seulement un maniaque pathologiquement dérangé voudrait raser les villes et toute la technologie au sol! Je dois admettre qu’à cause de son attrait dramatique, celui-ci est mon favori. Seulement parce qu’on s’intéresse à la source de toutes les oppressions et pas seulement à leurs diversion manifestations, on doit forcément être cinglés.

Ou plus précisément parce qu’on n’a pas foi en la production de valeur et la propriété sur la vie et la terre que nous devons être des casseurs violents! Un saut de logique que les producteurs industriels et les grosses merdes de technocrates ont dupé les gens, capitalistes autant que communistes (et parfois les végans et anarchistes), à croire.

Je déclare avec emphase et sans équivoque, pour la postérité, que les briques et l’acier, le mortier et le styromousse, le béton et les câbles n’égalent pas à la valeur inhérente à la chair et aux os, la montagne et la rivière ou l’air et la terre! La violence est ce que la technologie fait à une vie consciente comme celle d’un animal dans une cage ou un bombe atomique à des civils. La violence s’exerce sur le vivant, la destruction s’exerce sur les édifices et la machinerie, et pas vice versa.

Or, plusieurs d’entre nous commencent à voir que pour vraiment libérer les animaux, la terre ou se libérer entre nous, l’on doit commencer par combattre la source de l’oppression. Ce qu’est dans l’immédiat la civilisation technologiquement avancée. De combattre des oppressions à enjeu unique est comme de piétiner des feux de paille, que chaque qu’on éteint en piétinant ou jetant de l’eau ou étouffant, plusieurs autres prennent naissance.

Plusieurs fois le même feu que nous pensons avoir éteint renaît. Nous combattons l’industrie de la fourrure dans un pays et elle renaît dans un autre. Le moment où on arrête de combattre un problème environnemental tout le lobbying et le travail se remet en branle avec le changement de garde politique le jour des élections. Choisissez votre préférence : impérialisme, lutte queer, racisme, féminisme, vivisection ou véganisme.

Plus on concentre notre lutte plus on épuise nos énergies pendant que l’appareil d’oppression et ses machines vrombissent. Ce n’est pas que les causes à enjeu unique sont invalides. On devrait tous-tes placer nos énergies dans ce qui nous tient à cœur. Et pour plusieurs d’entre nous l’enjeu unique a une signification personnelle et émotive.

Comme exemple, après avoir bâti des abattoir pour subsister quand j’étais jeune homme je fus à jamais horrifié et ébranlé par l’apathie et l’inaction. Pour moi d’aider les animaux et combattre en leur nom me définit dans ce que je suis. Et combattre les oppressions que nous et d’autres faisons face dans l’ici-et-maintenant est énormément important pour ceuxcelles au nom de qui on lutte. Cependant, pour que toutes les cause uniques luttant pour la libération et une société sans chefs se fusionnent sous le chapeau de la libération totale, ça ne fait que du sens que de reconnaître notre oppresseur commun. Cet enfer qui est la source de tout feu de broussailles, la totalité, la civilisation.

C’est vraiment facile d’oublier ou d’être complètement aveugles face à la mination et la dévastation haineuses qui se mettent à l’oeuvre pour soutenir la civilisation. Malheureusement les abus, subjuguations et la violence profonde sont des têtes d’hydres bien trop réelles. En Amérique, des millions de millions de vies autochtones ont été décimées, assassinées des façons les plus brutales et plus tard accoutumées à alcoolisme et la vie dans des réserves. Ça s’est produit, pour faire place au pillage de la terre, la destruction des forêts, le meurtre massif du bison, le développement de l’industrie des produits animaux et l’esclavage domestiqué de la terre pour l’agriculture massive.

Les premières villes modernes furent bâties sur le travail forcé de l’esclavage et sur le sang et les os de la terre des nations de la terre et de ses animaux. Plusieurs couches de domination ouverte servent de fondation à la société qu’on voit autour de nous. Des Blancs sur les Noirs, des hommes sur les femmes, des humains sur les animaux, de l’industrie sur la terre, des riches sur les pauvres, et des éduqués sur les ignorants.

Aujourd’hui est pire que ça n’a jamais été. La mécanisation a accéléré la cadence de l’industrie et le viol de la planète pour la nourrir de produits bruts. Les animaux meurent plus vite et en plus grand nombres que jamais à cause des usines de démontage et de la machinerie lourde, pour ne pas mentionner les modifications génétiques et la reproduction innaturelle.

Les pédophiles sont en mesure de proliférer et produire de la pornographie infantile pour la distribuer à des millions de mésadaptés malades d’un seul clic de bouton. Pas d’écosystèmes, montagnes, océans ou espèce vivante sont véritablement hors-limites quand les machinations de grosses corporations entrent en jeu. L’aliénation et la dépression sont des pandémiques et on grandit décrépits et malades bien avant qu’on le devrait. L’industrie médicale est passée maître dans le domaine de réguler les aliments qui étaient jadis inconnues des société primitives alors que nos vies tordues de névrosées continuent d’aller à la traîne.

Tout cela alors que nous sommes devenus collectivement adroits à tenir ces oppressions qu’on supporte cachées et hors de vue. Dans le cas présent du travail d’enfants dans les pays du Tiers-Monde pour fabriquer des souliers et vêtements bon marché. Des abattoirs en plein milieu de nulle part, des millions de gens sous verrous dans des prisons.

Tout bien caché, on en entend pas parler, alors que c’est d’aucun intérêt pour les consommateurs de masse d’aujourd’hui. Le pain et les cirques prévalent à haute définition par des façons qui feraient paraître la Rome antique comme une pièce de vaudeville en comparaison. Hors de vue, ça égale vraiment avec hors d’esprit, pour la plupart d’entre nous.

La poussée exercée dans les cercles éthiques, activistes et anarchistes d’utiliser la technologie et tous ses produits d’oppression est pour nous élever hors de la marre de la hiérarchie et la domination. Il y a cette croyance irrationnelle que les choses vont mieux, quand en réalité seulement les apparences et couvertures s’améliorent. Cette notion linéaire que de l’autre côté de toute la dévastation environmentale et l’inadéquation sociale dont la technologie est responsable, nous attends un bouleversement techno-utopien est non seulement un mirage non-fondé mais de pures balivernes.

La fonctionnalité est réelle, tout comme la cause et l’effet, et on ne peut y échapper. Une société juste et équitable ne va pas être produite par la suprématie blanche, l’impérialisme, et le fascisme religieux sur lesquels se fondent une grande partie de l’histoire contemporaine, peu importe à quel point les gens sont pathologiquement patriotiques.

Les lacquais peuvent brandir des crédos comme la « liberté » autant qu’ils le veulent, mais ça ne va pas changer la fonctionnalité de l’oppression. Pour transposer cette prémisse en des termes plus terre-à-terres, il est ridicule de penser qu’une personne prise dans une relation physiquement abusive avec son partenaire va changer son partenaire en un confidant compassionné et respectueux.

Non, la dysfonction ne va pas tourner en fonction. Au contraire c’est condamné à empirer malgré les souhaits et fantaisies de l’abusé-e. Dans une telle situation les abusé-s sont souvent conseillés de se sortir de la relation abusive et de jeter un regard sur leurs habitudes, idées et croyances par rapport aux relations.

Les politiques, incluant les politiques classiques et celles des anarchistes rouges, semblent prises à même l’idée que c’est l’organisation de la société qui est la mouche dans la soupe.

De prendre cette position neutre envers l’industrie et la technologie ou même dans plusieurs cas de les couvrir de louanges tient plus d’une tromperie du Marxisme ou du capitalisme, pour arracher les fruits de la production et du travail. L’anarchie verte ne devrait pas être leurrée dans ce blanchiment vert politique et industriel. L’anarchie consiste en la dissolution de l’autorité et de la hiérarchie et de les opposer de toutes mains. Pas de réarranger la terminologie d’une situation en laissant toutes les composantes de l’oppression intacte (autre tactique marxiste).

Il est temps d’avoir une anarchie qui est plus que du gauchisme radical ou simplement de s’affairer à épier le style de vie et les luttes à enjeu unique des autres. Il est temps de faire un retour vers l’anarchie vivante qui a existé durant des milliers de milliers de générations humaines. Une anarchie qui existe encore chez les animaux et les écosystèmes aujourd’hui. Une anarchie où des millions de communautés libres vivent et interagissent à un niveau surprenant de civilité, de chevalerie et d’adaptabilité. Il est temps de revenir au primitif.

Loin d’être une idéal utopique, l’anarcho-primitivism a fonctionné chez les humains et nos relations avec la terre depuis l’aube de notre espèce. C’est un fait facilement observable qu’avant la technologie, la société, la semaine de travail, ou l’aliénation de notre malaise du jour, nous savions comment vivre, comment jouer, comment manger et comment s’épanouir. Sans stations de flics, églises, commerce entre États ou avarice financier. Comme toutes les autres créature nous savions quoi faire et quoi ne pas faire car nous étions connectés à la terre, plutôt qu’en guerre contre elle.

L’illusion précédement mentionnée de « l’avancement » qui un jour nous amènerait dans une ère d’illumination et d’abondance, si on y croit, ne fait que nous écarter encore plus de la réalité qu’en tant qu’entités biologiques (ce qui veut dire en tant que parties et parcelles de la terre qui est sous nos pieds*), la seule voie pour l’enrichissement, la paix et la prospérité personnelle (pour autant que nous soyons réalistement capables d’atteindre) est de vivre à nouveau en faisant partie et non en se départant de la biosphère.

Si on veut voir la fin de milliards de milliards d’animaux tués, or il nous faudrait voir la fin des abattoirs (et routes, et labos) qui les tuent, des technologies grossières qui les reproduisent, et de la science de la modification génétique qui les dégrade pour la consommation de masse. Vous ne pouvez pas arrêter leurs meurtres tout en gardant parfaitement intacts les moyens de leurs meurtriers.

Si on est vraiment contre la guerre on devrait alors s’opposer à la science, la chimie et la mécanisation qui rend le développement des machines de guerre et des bombes non seulement possible, mais toujours plus haineux et largement répandu à chaque innovation. Si nous sommes contre toute forme d’oppression nous devrions aussi être contre les technologies qui les amplifient. Parce qu’aucun de ces enjeux se déroule dans un vaccum ou sans un support mécanique formidable.

Nous retournons vers le primitif peu importe la direction où nous allons dans notre ligne imaginaire du progrès. La seule question reste en si nous y arriverons par une conscience terrestre et une destruction radicale de l’édifice de la civilisation. Ou ce sera-t-il à cause d’une faille technologique, de la destruction environnementale et de la surpopulation dans une société consumériste qui a perdu la tête?

Pour la libération,

Walter Edmund Bond

37096-013
USP Marion CMU
PO Box 1000
Marion IL 62959

« Pour la libération de l’humain et de la nature »

Voici une affiche grecque, qui est très intéressante, car elle exprime un point de vue bien évidemment similaire à celui de l’insurrectionnalisme dans sa version sud-américaine (mêlant anarchisme anti-organisation, insurrectionnalisme, libération animale, libération de la Terre, primitivisme).

Aussi longtemps qu’il y aura des gens
Qui choisissent de donner leur chair et sang
A leurs désirs de vie et liberté
Et de se battre collectivement contre la machine sociale,
Pour la libération de l’humain et de la nature
De tous types d’oppression,
La réaction du côté de la domination était prédit.
Dans ce contexte de guerre il est inévitable
Que quelques compagnons se retrouveront dans une condition d’otage du régime.

Malgré tout, aussi longtemps que la lutte pour la dignité continue et reprend feu,
À l’intérieur et en-dehors des murs des prisons,
Avec chaque mais aussi tout moyen révolutionnaire,
Les grilles visibles et invisibles sont abolies dans la pratique.

AUSSI LONGTEMPS QUE LA DOMINATION ÉTEND SON EMPIRE
Aujourd’hui avec l’oppression qui s’accentue et les nouvelles méthodes de poursuites
Demain avec tous les moyens possibles
NOUS ATTAQUERONS COLLECTIVEMENT ET CELA EXISTE DÉJÀ

NOUS NOUS BATTRONS
POUR LA DESTRUCTION DE L’ESCLAVAGE SALARIAL
POUR LA DESTRUCTION DE L’ÉCONOMIE
JUSQU’À LA DESTRUCTION FINALE DE LA STRUCTURE URBAINE

POUR LA LIBERTÉ ET L’ANARCHIE

NOUS NOUS TENONS EN SOLIDARITÉ AVEC L’ANARCHISTE B.TSILIANIDIS
QUI LE 22/01/13 EST JUGÉ À THESSALONIQUE POUR UN VOL
AU DÉPARTEMENT ÉCONOMIQUE DE L’HÔPITAL D’AHEPA

[La condamnation a été de 10 ans et 4 mois ferme.]

Le biocentrisme est un humanisme

Le biocentrisme, c’est placer la vie au centre de la réflexion. C’est considérer que l’anthropocentrisme est erroné, que la vie en général a des droits, et pas simplement les êtres humains.

Le biocentrisme est donc une révolution intellectuelle, la négation absolue de toute religion. L’être humain n’est plus considéré comme le « meilleur » aboutissement de l’évolution de la Nature, mais comme une composante seulement de la Nature.

Le biocentrisme est ainsi un humanisme, le véritable humanisme même, parce qu’il définit l’être humain tel qu’il est vraiment. Il n’y a pas d’être humain sans Nature, les jardins à la française sont une aberration intellectuelle, car la pensée n’existe pas de manière abstraite, elle est une faculté sensible.

Le cerveau est une réalité sensible, il n’y a pas d’âme ou que ce soit du genre. Prétendre que l’humanité est supérieure, c’est prétendre que l’être humain serait d’une nature différente. La religion a prétendu cela en disant justement que les humains avaient une « âme. » Beaucoup d’autres idéologies font de même : la psychanalyse prétend qu’il y a un inconscient et que la « civilisation » permet de s’extirper de la Nature, le queer prétend qu’on peut choisir sa propre nature, sa propre identité (homme, femme, rien de cela…), etc.

On ne peut choisir rien du tout : on est ce que l’on est. L’humanité doit en terminer avec son problème d’ego, et saisir qu’elle n’est qu’une partie d’une planète vivante, en évolution. L’humanité se définit justement par sa compréhension de cette réalité, et selon nous son programme doit être la responsabilisation la plus grande.

Les opposants anthropocentristes au biocentrisme affirment que défendre la Nature, c’est nier l’humanité ; en réalité, seule l’affirmation de la Nature permet à l’être humain d’avoir un regard correct sur lui-même, car il est naturel.

Même un individu vivant dans une grande mégalopole, aliéné au point de rien aimer de naturel, vivant dans le béton et célébrant non pas la culture mais les objets de consommation, reste un être vivant, un être vivant forcément tourmenté de par un environnement aseptisé, neutralisé, statique.

La vie est mouvement, elle est rencontre, elle est formation de liens, de plus en plus constructifs. Les destructions provoquées par les humains sur la planète vont avoir comme conséquence directe un retournement de situation où l’être humain va devoir contre-intervenir contre ses propres interventions.

Cela va le façonner différemment ; après 10 000 années de guerre contre la Nature, l’être humain est arrivé au point où il doit saisir qu’il ne peut plus aller plus loin, d’ailleurs le réchauffement climatique est la crise qui le lui rappelle.

Évidemment, il y a des interprétations conservatrices du biocentrisme, qui expliquent que tout doit rester pareil, que rien ne doit changer, ou bien encore que les humains doivent se réconcilier avec la Nature… Sauf que les humains ont dès leur formation connu un rapport conflictuel avec la Nature.

En période de crise, la Nature est prise en otage par certains pour un discours romantique, qui regarde en arrière, qui veut en revenir, comme les gens de la ZAD d’ailleurs, à une sorte de monde idéalisé dans les films où l’on voit des petites communautés paysannes et artisanales, homogènes et où tout un chacun est à sa place, etc.

C’est de la fiction. De toutes manières, les humains ne peuvent pas trouver dans le passé une forme adéquate de rapport avec la Nature, même si la période avant la domestication et l’agriculture était marquée d’un rapport moins conflictuel.

D’ailleurs, les humains veulent conserver leur progrès, la culture et la capacité d’avoir celle-ci par un travail moins important, surtout alors qu’encore pour la grande majorité de l’humanité, vivre est quelque chose de très difficile.

Une société mondiale biocentriste ne pourra pas trouver un modèle dans le passé, elle ne pourra exister que comme société où l’humanité est organisée à l’échelle mondiale, organisant sa production de manière rationnelle, en accordant tout l’espace nécessaire pour que la Terre redevienne bleue et verte.

Et pour cette même raison, inévitablement l’humanité tentera la « terra-formation » d’autres planètes, pour que la vie se développe. L’humanité, comme composante d’une planète vivante, a inévitablement cette fonction de préserver et de diffuser la vie !

Communiqués d’Amérique latine et de Grèce

Jusqu’à présent, le mouvement insurrectionaliste anarchiste qui existait parallèlement en Amérique latin et en Europe avait ceci de particulier qu’outre-atlantique, il y avait une ligne vegan, pour la libération de la Terre et anti-civilisation.

Voici quelques documents très instructifs pour comprendre la teneur de ce mouvement et aussi, peut-être, un certain changement en Europe.

Voici tout d’abord le communiqué d’une action de l’ALF à l’Université de Concepción au Chili, au moment de la tenue du « International Symposium on Biomedical Research Models. » Nous publions le document, en plus de son intérêt informatif, car on y trouvé présenté la conception hégémonique au sein de l’ALF en Amérique latine, dont l’esprit est très loin bien sûr de « ALF le film. »

L’action illégale a eu lieu le 14 novembre, le communiqué vient d’être rendu public par le site Bite back!

chaque individu doit être en mesure de prendre en charge sa propre santé, et il n’y a aucune excuse pour externaliser la responsabilité de connaître son propre corps, rien ne justifie la vivisection comme une méthode de guérison.

rien ne justifie la supériorité auto-convaincue et vaniteuse avec laquelle les humains disposent d’autres animaux, de leurs corps, de leurs vies, de leurs temps, même de la manière la plus hygiénique, feutrée, sophistiquée, ou anesthésiée possible.

qu’il est contradictoire de faire souffrir et tuer des animaux pour en arriver à la santé. les gens pensent qu’ils aident alors qu’ils ne font que perpétuer le déclin humain.

les scientifiques qui jour après jour provoquent des maladies chez des animaux, beaucoup d’entre eux transgéniques, pour appliquer leurs remèdes chez l’homme, pour l’améliorer, pour le rendre toujours plus immortels, plus parfait, pour améliorer la race humaine, sont des nazis en blouses blanches! des tortionnaires payés par l’État et les laboratoires pharmaceutiques.

nous avons attaqué le Symposium International sur les Modèles de Recherche Biomédicale [http://www.creav.cl/simposiointernacional] dans la mesure où se réunissent là-bas des exploiteurs d’animaux qui sont prestigieux, tant nationalement qu’internationalement.

nous l’avons fait au moyen de 2 engins incendiaires explosifs, un placé sous une camionnette appartenant à l’université de concepcion, plus particulièrement au département de la recherche, et une autre placée sous le camion du docteur fidel castro, pionnier latino-américain dans la création d’animaux transgéniques et expert en clonage d’animaux, il est e fait le premier à cloner une vache au chili, mais cela montre clairement ce à quoi il se dédie :

« de là sont nées les bio-usines, c’est ce à quoi je me suis engagé à Cuba, pour générer des usines d’animaux pour produire des médicaments à usage médical et c’est ce que nous voulons faire (ici) si nous modifions ces animaux de telle manière que leur lait contienne génétiquement des médicaments introduits par l’ingénierie génétique, le coût serait réduit et la disponibilité augmenterait… »

cela, en plus de la mise en œuvre d’un nouveau centre de torture animale (un vivarium) dirigée par la doctoresse Roxana Pincheira et ses laquais qui l’ont rapidement mis en chantier à l’université de conception, constitue la motivation de nos actes.

à ceux qui profitent de la souffrance animale et l’artificialisation de la vie de savoir que nous sommes proches et que nous ne nous reposons pas.
ce matin la mémoire de Barry Horne nous a protégés et sa force nous a accompagnés.
liberté pour tous les animaux emprisonnés et torturés

salutations remplies d’amour et de rage aux guerriers et guerrières nicola gai et alfredo cospito à braulio duran gonzales à henry zegarrundo et particulièrement à marco camenisch. la distance nous sépare mais la lutte nous unit.

frente liberacion animal

Voici quelques précisions au sujet des personnes nommées.

Nicola Gai et Alfredo Cospito sont deux personnes accusées d’avoir tiré au pistolet dans les jambes du responsable du nucléaire en Italie, en mai dernier. Braulio Arturo Durán González est en prison au Mexique depuis septembre 2010, il est accusé de participation au mouvement pour la « libération totale » et d’incendies de banques.

Henry Zegarrundo est en prison depuis mars 2012 ; il est accusé de participation à une série d’attaques illégales, notamment contre la construction d’une route devant traverser un parc national. Enfin, Marco Camenisch est emprisonné en Suisse ; il est accusé de différentes actions illégales.

Voici maintenant un communiqué d’Argentine ; à Buenos Aires, une centaine de voitures de luxe a été incendiée par les AmiEs de la Terre/ Fédération Anarchiste Informelle.

Nous informons qu’au cours du mois de novembre passé plus d’une centaine de voitures de luxe ont été incendiées à Buenos Aires dans les quartiers de Recoleta, Palermo, Belgrano, Nuñez, Villa Urquiza et Villa Devoto. Ces actions incendiaires ont pour auteurs des mains anonymes qui se font appeler « AmiEs de la Terre » FAI.

La voiture qui a brûlé sur l’Avenue Coronel Díaz au 1700 le samedi 8 décembre à 2h30 et le camion de la police fédérale du commissariat 5 minutes après à quelques pâtés de maison de là, comme l’attaque incendiaire sur le concessionnaire Volkswagen le dimanche 9 décembre à 3h30 sur l’Avenue San Martín au 6700, ont été un geste de libération pour tous les êtres de ce monde qui subissent l’oppression et l’exploitation du système qui nous domine.

En décembre nous souhaitons pourrir les fêtes hypocrites et fascistes de tous ces chrétiens de merde qui feront attention à ce que tout ce qu’ils ont de valeur dans les mains ne leur échappe pas.

Nous allons faire notre possible pour que vos voitures, banques, commissariats, ambassades et vous-même soyez touchés par notre feu.

Nous encourageons les autres noyaux de la FAI de cette région à participer à l’offensive contre l’État et le Capital de la façon qui leur semble que l’action directe anarchiste doit se faire.

Les coups que les différents secteurs du Pouvoir donnent aux compagnonNEs n’enrayeront pas les pratiques subversives qui s’étendent dans les cœurs révolutionnaires.

Salut et anarchie pour tous ceux qui luttent, spécialement pour les compagnonNEs prisonnierEs en Grèce, Italie, Allemagne, Suisse, Indonésie, Mexique, Chili et Bolivie.

QUE LE CHAOS ET LE FEU LIBÉRATEUR SE PROPAGENT

AmiEs de la Terre / Fédération Anarchiste Informelle

Voici le communiqué d’une action en Europe, en Angleterre, dans une formulation plus « traditionnelle. »

Fin novembre un élevage de dinde au sud de l’Angleterre a subi la perte de 30 dindes. Soit disant il s’agissait d’une ferme de haute qualité pour les dindes, mais même ainsi nous avons été dégoûtés, mais pas surpris, en voyant d’énormes plaies infectées sur plusieurs volailles.

L’abattage commence la première semaine de décembre, ainsi ces dindes ont eu la chance de s’échapper. Elles auront toutes une maison pour toujours et bien que nous étions attristés de voir certaines que nous n’avons pas pu libérer, si nous ne l’avions pas fait aucune n’auraient été sauvées.

Les dindes sont maintenant en sécurité et prêtes pour profiter d’une vie sans cruauté,

les vrai-e-s Père et Mère noël

Jusqu’à ce que toutes les cages soient vides !

Enfin, et c’est justement nouveau et assez particulier, voici la revendication de l’explosion de la bombe posée au siège du local du parti nationaliste en Grèce, à Aspropyrgos, le 4 décembre 2012.

Comme dit plus haut, le mouvement anarchiste insurrectionaliste n’assume normalement pas la libération animale, ni la libération de la Terre, pas plus que la lutte « anti-civilisation. » Or, le communiqué suivant salue la « Fraction Anti-Civilisation du Front de Libération de la Terre (Fédération Anarchiste Informelle). » Est-ce une figure de rhétorique, une reconnaissance de différences (la fraction au sein de l’ELF, elle-même composante de la FAI)? C’est difficile à dire.

Nous publions ainsi de manière un peu exceptionnel ce (long) communiqué en entier, même s’il n’a pas de rapport direct avec la libération animale et la libération de la Terre (ce qui est notre critère pour ce qui est publié sur LTD!), car c’est une bonne illustration de la question: on peut bien sûr penser que tout cela n’est pas forcément très clair, voire parfois contradictoire (puisque certainEs anarchistes insurrectionalistes sont végans, d’autres pas, pareil pour la problématique de la libération de la Terre, etc.) ; cependant et justement, ces documents permettent de se forger un avis, ou de tenter de s’en forger un !

Le Front Antifasciste/Fédération Anarchiste Informelle (FAI) revendique la responsabilité de la pose d’un dispositif explosif dans le bâtiment abritant les bureaux régionaux d’Attique de l’Ouest d’Aube Dorée, dans la banlieue d’Aspropyrgos, au kilomètre 17 de la route nationale Athènes-Corinthe.

Les caractéristiques particulières de l’emplacement (c’est une zone où il n’y a quasiment pas de circulation, en particulier la nuit) nous a donné l’avantage de poser l’engin explosif sans avoir à faire un appel téléphonique d’avertissement – qui aurait pu inciter les flics à désactiver le dispositif d’horlogerie que nous avons utilisé, afin de protéger les bureaux de leurs collaborateurs et amis, les chrissavgites/partisans d’Aube Dorée.

Par ailleurs, les compagnons qui ont déclenché l’engin explosif avaient vérifié le périmètre de la zone avant l’attaque, de sorte qu’aucun passant lambda ne soit blessé.  Il n’était pas dans notre intention de porter préjudice à l’atelier d’enseignes situé au rez-de-chaussée, car notre objectif était exclusivement de viser les bureaux d’Aube Dorée situés au premier étage.

Mais soyons clairs, que ceux qui tolèrent d’être logés dans le même bâtiment que des fascistes sont responsables d’amener  le problème sur leur palier. Par conséquent, nous leur recommandons de demander à être indemnisés par leurs ignominieux voisins néo-nazis.

Nous avons choisi de frapper les bureaux de l’Aube Dorée parce que nous croyons que, quand il s’agit des fascistes, il faut frapper le premier et ne pas attendre qu’ils fassent le premier pas. Nous n’allons pas nous asseoir et attendre et ne rien faire en attendant que le serpent soit tué.

Nous refusons d’accepter la passivité des dénonciations publiques, ainsi que le rôle des victimes éternelles qui ne peuvent  pas trouver les tripes de s’opposer ouvertement aux fascistes.

Nous détestons l’hypocrisie humanitaire et la respectabilité professionnelle des hommes politiques et des journalistes qui diabolisent Aube Dorée afin de consacrer la démocratie de la démagogie. Nous avons la rage contre le recours systématique à la légalité ainsi que le ridicule plaidoyer selon lequel « Aube Dorée devrait être interdit ».

Pour nous, il n’est même pas une question qu’Aube Dorée soit interdit mais qu’il devrait être anéanti. C’est alors seulement qu’Elias Kasidiaris – ce gamin maniéré avec ses milliers de tics nerveux [sic] – comprendra qu’il fait une énorme erreur quand il affirme [en tant que porte-parole du parti] que « ni les bombes, ni les balles ne peuvent arrêter Aube Dorée ». En outre, de grandes paroles n’ont jamais aidé quiconque.

Bien sûr, nous sommes conscients qu’aujourd’hui, en dehors de quelques dizaines de tas de viande aux crânes rasés avec une cacahuète à la place du cerveau, Aube Dorée possède une structure de parti organisé (ce qui implique aussi le financement public de millions d’euros) et une assise populaire encrée dans une partie de la société.

Nous sommes également conscients du fait que tout le monde parmi les milliers de personnes qui ont votés pour eux ne sont pas des néo-nazis. Leur corps électoral est la mosaïque pittoresque d’une foule réactionnaire, composée de fossiles tels que les partisans de la monarchie et/ou de la dictature, de jeunes gens lâches subjugués par le mode de vie militariste des partisans d’Aube Dorée, de démocrates déçus éblouis par la surface brillante et le populisme redresseur de tord, de nouveaux pauvres dont les fantasmes nationalistes sont le seul bien qui leur reste, de petits-bourgeois apeurés qui ont projeté le sujet de leur mort financière sur les étrangers et l’ont transformé en haine, et de dizaines d’autres graves caricatures sociales qui tentent de compenser leur misère et lâcheté en adoptant l’attitude pseudo-machiste d’Aube Dorée.

La majeure partie de ces électeurs ne sont pas des néo-nazis, mais cela ne signifie pas qu’ils sont innocents. Ils sont juste la queue du serpent. Bien sûr, il n’y a pas d’immunité pour eux, mais la tête vient en première.

Très souvent, Aube Dorée utilise une rhétorique anti-système afin de garder intacte cette queue.

L’aube dorée anti-système est l’Aube Dorée qui reçoit des fonds publics, qui est dirigée par un membre du service de renseignement K.Y.P (c’est à dire Michaloliakos Nikolaos qui était dans la masse salariale officielle de l’agence grecque de renseignement dans ses premiers temps), qui se compose de bandits, qui mouchardent sur leurs propres anciens sbires – comme dans le cas de Haris Kousoumvris [qui a été dénoncée par la racaille nazie après la publication d’un livre sous le titre « La démolition du mythe de l’Aube Dorée »] – et fait ses affaires avec la police par des vas-et-viens de renseignements au sujet de leurs nouvelles recrues, afin qu’ils puissent faire une cartographie de la « scène de l’extrême-droite ».

C’est également un fait notoire que le parti Aube Dorée, au-delà des escarmouches avec les flics mises en scène, est en excellents termes avec les forces de répression, puisqu’elle tire de la police une grande partie de ses électeurs. Ainsi, ayant les flics pour les couvrir, ils font leurs rondes en toute impunité, paradant leur machisme à coups de pied dans les cartons vides que les vendeurs ambulants immigrés utilisent ou en poignardant d’autres…

Dans un antipode apparent, les bouffons professionnels de la gauche essaient de traiter la question des immigrés en diffusant l’éclat magique de « l’humanitarisme ». Cependant, s’occuper des réfugiés ne peut faire disparaître la scélératesse. Il ne peut y avoir aucune excuse pour quiconque viole (que cette personne soit « grecque » ou « immigrée »), ni aucune pitié pour ceux qui ligotent, bâillonnent et torturent d’autres personnes pour leur voler de l’argent au lieu d’aller dévaliser une banque.

Donc, tout conservatisme  et accélération sociale du fascisme est, en fait, augmenté par la rhétorique de la défense des gauchistes et des anarchistes, telle qu’elle est exprimée dans de vagues généralisations « innocentantes » comme le slogan « nous sommes tous des immigrés ».

L’ethnicité et la diversité ne peuvent être ni un critère de culpabilité, ni une présomption d’innocence. Toute personne doit être appréciée sur la base de ses choix et de ses actions, et non sur des motifs de race ou de couleur de peau.

Aujourd’hui, les membres d’Aube Dorée et leurs partisans se réfugient dans la lâcheté du patriotisme. C’est le moment de la cohésion contre la peur. Le Front Antifasciste/Fédération Anarchiste Informelle se bat contre le régime de la peur. Rompant avec les plates-formes bureaucratiques, de la défense, nous passons à l’attaque.

Nous n’attendons rien ni personne. Il n’y a pas d’excuses. Il est temps de mettre fin à la passivité et au défaitisme.

Nous attaquons les fascistes par tous les moyens – tabassages, couteaux, tournevis, incendies, attaque à la bombe et balles.

Nous sommes des cartographes anticipant les mouvements des partisans d’Aube Dorée, nous leurs tendons des embuscades, nous les rouons de coups de poings et de pieds, nous brûlons leurs motos, et nous les « privons par-là » de leurs prétendues intimidations. Mieux vaut en jeter quelques-uns d’entre eux vers le sol maintenant, avant qu’ils commencent à croire qu’ils peuvent lever la tête pour de bon. Cela ne requière aucune spécialisation militariste ; cela ne requière que la conscience, le courage et la détermination…

Il n’y a aussi pas besoin de lycophilia (amitié factice) ou d’aucun aventurisme pour l’appât du gain opportuniste au sein des alliances éphémères « contre la menace fasciste » qui mettraient en évidence l’Aube Dorée en tant que contrepoids de la démocratie, acquittant ainsi la dictature parlementaire de tous ses crimes.

Cependant, le fascisme le plus dangereux n’est pas celui des crânes rasés pittoresques d’Aube Dorée, mais le genre de fascisme qui n’est pas visible pour tout le monde, le fascisme qui se cache derrière les politesses de velours du totalitarisme démocratique, le fascisme statutaire des patrons, des multinationales, des tribunaux, des prisons, de l’armée, de la police, de la connaissance stérile de l’école, de l’église, des lois, des publicités, du contrôle de la vie quotidienne, de l’ennui et de la solitude qui règnent dans les camps de concentration modernes que sont les métropoles.

Autant ils peuvent se cacher derrière un mur d’uniformes et d’armes à feu, tous ces tyrans de notre vie seront toujours dans la ligne de mire du Front Antifasciste/Fédération Anarchiste Informelle.

L’attaque contre Aube Dorée est aussi (quoique prématurément, avant les dates annoncées) un salut et une participation active à l’appel que la Fraction Anti-Civilisation du Front de Libération de la Terre (FAI) a fait en perpétrant un double attentat à la bombe au Mexique en invitant à une semaine d’action directe internationale pour notre frère anarchiste Mario López, qui est emprisonné là-bas.

Salutations fraternelles à tous nos frères et sœurs qui font de la Fédération Anarchiste Informelle une réalité…

Que notre insurrection pour la liberté mette le feu à nos cœurs.

PENSEZ EN RÉVOLUTIONNAIRES – AGISSEZ DE FAÇON OFFENSIVE

Front Antifasciste/Fédération Anarchiste Informelle – Front Révolutionnaire International (FAI-FRI)

PS : Nous envoyons également notre salut complice à tout un chacun qui attaque les fascistes, de Veria à Patras, et de la Crète et Agrinio à Xanthi. Chacun des coups contre les partisans d’Aube Dorée et la destruction de leurs bureaux font partie du front antifasciste. Le fascisme ne pourra vraiment être détruit que par des actes, non par des mots…

Localisme ou universalisme végan?

Localisme ou universalisme végan? C’est la grande question du moment. Bien sûr, il y a des gens qui considèrent que le véganisme est une question « abstraite » et n’ayant rien à voir avec l’écologie. Pourtant, il est facile de voir le rapport et les conséquences très importantes que cela a.

Car, il faut voir les choses objectivement. Si l’on considère qu’il faut absolument suivre un modèle d’autosuffisance locale, alors inévitablement il faut rejeter le véganisme. Pourquoi cela? Tout simplement en raison de la question de l’approvisionnement en énergie pour vivre.

Si l’humanité existe depuis 10 000 ans sans avoir pratiqué le véganisme, ce n’est pas par « méchanceté », mais simplement par nécessité. C’est là un aspect essentiel qui n’est pas du tout compris par la tradition « antispéciste », pour qui les humains pratiquent le « spécisme » en raison d’un choix subjectif.

En réalité, la base de l’exploitation animale est tout ce qu’il y a de plus objectif. Après l’épisode des chasseurs cueilleurs, les humains se sont établis de manière fixe le plus souvent, et là les paysans vivaient dans un territoire extrêmement restreint. Pour s’alimenter, il n’y avait pas d’autres recours que l’exploitation animale.

Même les courants historiques les plus progressistes concernant cette question, comme le jaïnisme et le bouddhisme, ont utilisé les vaches pour le lait. La volonté de « s’éteindre », afin de ne pas se réincarner et d’ainsi atteindre le « Nirvana », était une prise de conscience de l’impossibilité de changer la réalité du rapport aux êtres vivants de la part de l’humanité.

Seulement nous, nous sommes maintenant au 21ème siècle. Nous pouvons aller dans des magasins acheter des produits pour nous alimenter de manière végane, et ces produits ne viennent pas du tout d’une zone de 5, 10 ou 30 kilomètres autour de là où nous vivons.

Là est la grande hypocrisie des partisans du « local », et cela saute aux yeux quand on regarde le mouvement contre la construction de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Les partisans du « local » expliquent qu’ils veulent l’autosuffisance. En apparence, cela a l’air de la défense du potager (ce qui est une bonne chose par ailleurs).

Mais derrière cela, inévitablement, il y a l’exploitation animale, la mise à mort d’un être vivant. Le sang de l’innocent coule derrière le masque du « local. »

C’est inévitable, car « localement », on ne peut pas être vegan. Le véganisme implique une économie développée, avec des échanges nombreux de par le monde, afin de se procurer les produits qui sont nécessaires.

Il est tout à fait exact que sont terribles les transports polluants, une économie fondée sur l’urgence pour les profits, etc. C’est pourquoi il faut radicalement tout changer. Mais tout doit changer à l’échelle planétaire, l’esprit doit toujours se tourner vers le changement à la plus grande échelle possible.

Le culte du « local » comme démarche autosuffisante réclame l’autonomie complète. C’est un choix que l’on peut avoir. Mais il est en tout cas incompatible avec le véganisme. Le véganisme ne peut pas se contenter de l’échelle locale ou bien du troc, il y a besoin de céréales, de légumineuses, de vêtements produits de manière industrielle et profitant d’une technologie avancée.

Les partisans du local peuvent eux porter du cuir et manger de la « viande », gagnant leur autonomie aux dépens de l’exploitation animale, sans qui leur « autonomie » serait absolument impossible.

Les partisans de « gauche » du localisme, comme la décroissance, sont donc très hypocrites: au moins, les fachos avec leur célébration du « terroir » assument parfaitement la boucherie, le massacre d’animaux.

On comprend d’ailleurs ici pourquoi la décroissance ne parle jamais des animaux. Si elle peut critiquer l’exploitation animale moderne en théorie, sa seule pratique serait d’apprendre à comment affuter les couteaux pour assassiner des « bêtes » sur l’autel de l’autosuffisance et de l’autonomie.

C’est aussi pour cela que le localisme en général est obligé de tourner toujours plus facho. En prônant l’autonomie, il prône le relativisme, il justifie des manières de vivre « à part. » Il bascule de plus en plus, de manière inévitable, dans le repli, le tribalisme.

Inversement, le véganisme est l’affirmation de l’universalisme le plus complet. Le véganisme ne peut exister qu’avec une gestion rationnelle des ressources à l’échelle planétaire.

Et sur le plan moral, il ne connaît pas de frontières. Il veut la libération animale sans exceptions; il ne dit pas que des peuples sont mieux que d’autres, ou « différents », il pose l’universalisme de l’humanité.

Que ce soit au fond de la Laponie ou bien en Patagonie, à Paris ou à Tokyo, à Bombay ou à Alger, le véganisme est une tâche humaine universelle, une exigence morale, une nouvelle éthique, la base d’une nouvelle culture.

Et pour que justement tout le monde puisse devenir vegan, il faut l’universalisme de cette affirmation, l’universalisme des productions humaines, l’universalisme de la démarche de tous les humains, où que ce soit dans le monde, quel que soit le moment.