Vaillant, l’ami ailé trouvé lors du premier confinement

L’article précédent de LTD date de mars 2020 (Coronavirus Covid-19: la vengeance de Gaïa), afin de marquer le coup, d’une idée-force : l’humanité se voit remettre en cause.

Jamais il n’y a eu autant de réflexions sur cette question, primordiale, et même si elle est passée à la trappe devant son envergure (la peur du changement !), elle va revenir en force, car l’humanité doit entièrement changer son existence. La perspective ouverte est immense et exige qu’on pose de bonnes bases pour être à la hauteur du défi!

Alors que commence un second confinement, voici un témoignage du premier confinement, qui dit finalement tout ce qu’il y a à dire quant au rapport nécessaire aux êtres vivants, à la Nature. Tout est là, tout est digne, tout est bienveillant : c’est l’avenir qui se présente ici.

En avant vers l’Eden !

Aussi loin que je puisse me souvenir, j’ai toujours vécu et grandi avec des animaux. Au long de mon enfance et adolescence, à la maison, nous avons eu 3 chats, 2 chiens (dont un, Westie, toujours à la maison de mes parents), et je ne sais plus combien de Mandarins. L’époque de l’adolescence est plutôt lointaine pour moi : j’aurai 40 ans d’ici quelques mois, bien qu’il faille retirer pas mal d’années d’âge mental dans certains cas.

Bref. J’ai toujours eu des animaux. J’ai énormément d’affection et d’empathie pour nos amis à plumes et à poils. Leur faire le moindre mal est pour moi rigoureusement impossible.

Les derniers mois écoulés ont été marqués par ce « confinement » dû à ce que l’on sait. Je déteste rester coincé entre 4 murs par obligation et, ayant la chance de disposer d’une petite terrasse en continuité de l’appartement que j’occupe, ce petit bol d’air fut salutaire.

Salutaire, mais également instructif, car cela m’a permis de constater que beaucoup de pigeons occupaient les corniches, toits, et autres gouttières jouxtant la terrasse.

Ils étaient déjà là avant que je n’occupe l’appartement, très probablement, pour certains. Connaissant la rude vie qu’ont ces oiseaux dans nos villes, je me décidai à leur mettre à disposition eau fraîche et alimentation quantitative et qualitative, bien en évidence, sur la table de la terrasse.

Cela me permit de les observer, très discrètement. D’ailleurs, ils n’ont de cesse de m’observer depuis leurs perchoirs. Ces oiseaux, au demeurant magnifiques et gracieux, sont très attendrissants (pour moi, en tout cas). On a littéralement l’impression qu’ils lisent en nous comme dans un livre ouvert et nous connaissent bien mieux qu’on ne les connaît. Personnellement, je suis devenu un amoureux des pigeons.

Ma terrasse est donc devenue, en peu de temps, une sorte de buffet à volonté pour ces pigeons, doublée d’une aire de repos. Un buffet qu’on a rapidement nommé « The Balcony » (« Le Balcon »). Bien qu’ils s’enfuient souvent en me voyant (ne cherchant aucunement à les apprivoiser), certains reviennent quand ils voient que je remets de quoi manger, quoique restant distants (à 1m). Ce sont des habitués, à présent. :)

Parmi ces habitués, il y a de tous âges … Des « jeunes », des adultes, et des âgés. Et cette histoire concerne (hélas ?) un pigeon âgé, affectueusement nommé « Vaillant », que vous pourrez voir sur la photo ci-jointe.

J’avais vu ce pigeon un certain nombre de fois et, ces derniers temps, il me semblait plus calme, moins vif.

Il existe une sorte de « rituel » à chaque matin : j’ouvre les rideaux de la porte-fenêtre menant à la terrasse et déverrouille cette même porte-fenêtre, afin de remettre des graines dans la (grande) mangeoire et changer l’eau des gamelles.

Jeudi (le 1er Octobre), lors de ce même rituel, je constatai qu’un de ces habitués ne s’était pas envolé comme les autres à mon apparition. Il a bien essayé, mais n’a pas réussi, atterrissant 1m plus loin et cherchant à s’isoler dans un recoin, à l’abri. J’ai compris qu’il avait un souci, et j’appelai immédiatement un centre dédié au soin des oiseaux à côté de chez moi (littéralement, à 10 min de marche dans une réserve naturelle) pour connaître la marche à suivre.

Ne pouvant se déplacer (crise sanitaire, effectifs réduits), ils m’ont conseillé sur ce que je pouvais faire pour pouvoir leur apporter ce pigeon.

Le fait est, ce pigeon n’avait du tout l’air en forme. Un pigeon qui cherche à s’isoler dans un recoin à l’abri n’est jamais bon signe (j’avais déjà lu votre article il y a quelques temps). Blessé, malade, ou … trop âgé et vivant ses derniers moments. Celui-ci n’était intéressé ni par les graines que je disposai à côté de lui, ni par de l’eau fraîche. Ce n’était vraiment pas bon signe, il semblait vraiment « sur la fin ».

Suivant les conseils du centre de soins, je tentai de l’attraper délicatement. Bon, j’avoue lui avoir parlé pour tenter de le rassurer pendant … 20 bonnes minutes, avant. Il m’a regardé, alerte, pendant toute cette durée et, bien que visiblement affaibli à cause de son âge, son regard en disait long et il m’implorait de l’aider.

L’attraper ne fut pas spécialement facile, uniquement parce que ça me fendait le cœur de devoir faire ça. Néanmoins, au bout du second essai et toujours en lui parlant, je réussis à le prendre, très délicatement, le corps enroulé dans une serviette bien au chaud, et à le déposer doucement dans une boîte cartonnée suffisamment grande dont le fond avait été couvert par une seconde serviette, avant de créer une obscurité pour le rassurer.

A aucun moment il ne s’est débattu, un peu comme s’il m’avait choisi *moi* pour lui venir en aide. C’est de là que lui vient ce nom, j’imagine, ayant décidé de faire confiance à un Humain pour son bien.

Je filais ensuite, aussi vite que possible et bravant la pluie, au centre afin de confier Vaillant aux soigneurs, remplissant une fiche avec mes coordonnées afin d’avoir des nouvelles quant à l’évolution de sa santé. D’après les soigneurs, Vaillant n’avait aucun signe de blessure ou autres. Si tout allait bien, il serait relâché dès qu’il serait remis/reposé.

Je décidai donc de laisser passer un peu de temps et, le 3 Octobre (hier), je retournai au centre pour avoir des nouvelles et peut-être le revoir. J’y allai, mais avec un nœud colossal au cœur, sans savoir pourquoi.

Malheureusement, le couperet tomba : la vie avait quitté Vaillant dans la nuit de Jeudi à Vendredi. Les soigneurs m’ont expliqué que son état général, lié à son âge, s’était dégradé rapidement et qu’il refusait toute nourriture. Il cherchait donc un coin pour partir en paix, et ma terrasse était idéale pour lui … C’était un lieu familier, isolé, qu’il appréciait.

Bien que les soigneurs m’assurent que j’ai fait ce qu’il fallait (à savoir : leur apporter Vaillant pour qu’ils puissent l’aider mieux que je n’aurais pu), je garde un certain sentiment d’échec de cette expérience. Un certain échec et une douleur conséquente.

Bien sûr, il reste tous les autres habitués (Rony le bagarreur, Louis … Certains ont des petits noms). Et j’ai beaucoup d’affection pour chacun d’entre eux. Mais je n’aurais pas pu/su aider Vaillant comme j’aurais voulu, il y avait un lien spécial, et c’est très très dur à encaisser. Je verse d’ailleurs toujours des larmes à la rédaction de ce message.

Bien que cette histoire soit triste /in fine/, je me dis qu’il a au moins vécu ses derniers moments « en douceur » … avec un humain qui a tenté son possible, et au chaud avec d’autres congénères oiseaux et des humains qui ont fait leur maximum pour le remettre sur pied.

Croyez bien que si j’avais pu moi-même l’accompagner jusqu’à la fin (si j’avais eu une grande cage aménagée …) avec douceur/confort/amour, chez moi, c’est sans hésitation aucune que je l’aurais fait.

Introduction aux fascinants cafards

Les cafards comptent parmi les animaux interagissant avec les êtres humains qui sont les plus méprisés par ces derniers. Il existe une incompréhension largement partagée pour ces insectes censés représenter la saleté, quelque chose de visqueux, etc.

En réalité, ils se nourrissent d’un peu n’importe quoi qui traîne à leur échelle, et forcément si l’occasion se présente…

Voici une petite contribution pour aller dans le bon sens et comprendre ces animaux dénommés blattes du côté scientifique. Comme tous les animaux, les blattes méritent notre fascination et notre respect le plus grand.

Il en existe 4 400 variantes connues et leur apparence est impressionnante, car très différente naturellement de la nôtre.

Moins de 1 % interagissent avec les humains, notamment la blatte germanique (ici en a et sur la photo ci-dessus), la blatte américaine (b), la blatte australienne (c) et la blatte orientale (c et d), à quoi il faut ajouter la blatte à bande brune.

Comme on le voit les différences de tailles sont assez marquées. Cela se voit aussi avec les oeufs.

Ceux-ci sont déposés par dizaines dans des poches dénommés oothèques. En voici des exemples, avec gauche à droite, puis de haut en bas, celles des blattes orientales, des blattes germaniques, des blattes américaines, des blattes à bandes brunes.

Voici un exemple.

Cela se devine sur les photos précédentes, mais en voici une autre où c’est plus marquant : les antennes ne sont pas sur la tête, mais au niveau du nez. Car les antennes servent justement de capteurs d’odeurs. Les blattes les nettoient donc régulièrement.

Les plus vieux fossiles de blattes ont 320 millions d’années. Mais on sait en fait peu de choses sur cet animal socialement extrêmement bien organisé, qui est le cousin des termites. En tout cas, les blattes vivent en groupes intergénérationnels et une blatte toute seule dépérit.

Ce qui est bien connu, en tout cas, c’est leur démarche. Voici une vidéo montrant ce que cela donne de près, puisque d’habitude on les voit de loin et de nuit, et souvent de manière brève.

Leur vitesse est étonnante : 1,3 mètre par seconde ! Leur temps de réaction est d’entre 20 à 50 millisecondes, alors que celui des humains est de 200 millisecondes. Une fois qu’on l’a vue, la blatte est déjà loin, très loin…

Voici un exemple de course, à partir de la 40e seconde. La vidéo n’est pas de bonne qualité, mais hors de question de valider des vidéos de laboratoires.

Les blattes peuvent parfois également voler. Seulement certaines le font, d’autres planent en fait surtout et encore rarement. De leurs deux paires d’ailes, une seule est employée, l’autre servant de protection.

Leur capacité d’adaptation étonne souvent. Les entreprises cherchant à les détruire – ce qui est condamnable – constatent souvent des résistances au poison d’une génération à une autre.

C’est cela qui amène la théorie qu’en cas de catastrophe nucléaire, les blattes survivraient. En fait, les blattes résistent aux radiations atomiques de 6 à 15 fois plus que les humains, mais moins que d’autres insectes.

Le généticien Hiram Bentley Glass parlait d’ailleurs des insectes en général pour parler d’une ère post-guerre atomique, dans les années 1950, mais prenant l’exemple de la blatte, c’est cette référence qui est restée.

On aura compris que la clef, c’est leur squelette. Au fur et à mesure qu’elle grandit, la blatte se débarrasse de l’ancien squelette, un nouveau s’étant formé en-dessous et se durcissant progressivement en prenant la place de l’ancien.

Cela ne veut pas dire pour autant que ce squelette bloque l’activité de la blatte… Bien au contraire ! En pratique, la blatte a un corps mou d’un côté et dispose d’un squelette externe de l’autre. Et cet exosquelette dispose d’articulations pour permettre le mouvement et s’adapte.

Le corps d’une blatte peut en effet être compressé de 40-60 % sans dommages, la résistance étant de 900 fois son propre poids. Au maximum, une blatte qui a 12 mm de hauteur peut se faufiler dans un espace de 4 mm de haut. Autant dire qu’elle passe partout.

Et dans un espace confiné, une blatte se meut de manière particulière en rampant, avec un équivalent de 20 fois sa longueur par seconde !

Cette capacité incroyable des blattes a été l’un des prétextes au dessin animé Oggy et les cafards. Les chats sont censés être des repoussoirs pour les blattes et on a ici un affrontement entre Oggy, un chat assez ahuri, et des cafards plus que malins, sans jamais de gagnant, avec un humour assez délirant, très travaillé.

Certaines espèces de blattes peuvent endurer jusqu’à une température de -122° et on trouve effectivement des blattes jusqu’en arctique. Il y a des espèces pouvant tenir un mois sans manger (on se demande malheureusement comment on sait cela). Elles peuvent tenir une quarantaine de minutes sans respirer.

Une blatte décapitée peut encore s’enfuir et éviter les obstacles, continuer à vivre une semaine, alors que sa tête continue à vivre indépendamment pendant quelques temps. La blatte meurt en fait tout simplement car elle ne peut plus s’alimenter.

Il y a en fait énormément de choses à dire sur les blattes, de choses positives bien entendu. Elles sont une composante de la planète, tout comme les humains. Et celles qui les côtoient le font comme conséquence des activités humaines, tout simplement.

L’ASPAS mise en échec pour sa réserve dans le Vercors

Ce qui vient de se passer avec l’ASPAS et sa tentative d’acheter un terrain pour en faire une réserve sauvage est tout sauf limpide. En fait, si à l’arrière-plan il y a plein d’inspiration à trouver, quand on voit ce qui s’est passé, on a tout ce qu’il ne faut pas faire.

A la base, l’idée est simple, l’Association pour la protection des animaux sauvages (ASPAS) se procure des terrains pour en faire des sanctuaires. Il y en a déjà plusieurs. Le mot d’ordre est « vos dons agrandissent la nature » et il y a même un copyright, il faut parler de La Réserve de Vie Sauvage ®.

L’idée est bien entendu excellente et il y a plein d’inspiration à avoir ; la mise en place de sanctuaire est un objectif fondamental, et il faut le faire évidemment à grande échelle. Il faut par contre remarquer ici que cette réserve telle que conçue par l’ASPAS n’est pas un sanctuaire, puisqu’on peut s’y balader.

L’APAS a demandé de l’aide pour financer l’achat d’une réserve dans le Vercors et il y a peu le journaliste Hugo Clément a lancé un appel aux dons. Voici le texte de son appel sur son facebook, qui est tout à fait racoleur.

‼️MOBILISATION GENERALE‼️

J’ai besoin de vous pour acheter un terrain de chasse et le transformer en réserve sauvage !

Il reste un mois pour agir et sauver des milliers d’animaux.

Avec seulement 5 euros, vous pouvez agir concrètement (don déductible de vos impôts). Mettons-nous tous ensemble !

Pour participer, c’est par ici : https://www.gofundme.com/f/reservevercors

Partagez un max svp ! 🤞 #surlefront

Alors que les refuges n’ont pas un centime et que tout le monde s’en moque, l’intervention sentimentale et médiatique a fonctionné. 150 000 euros ont été trouvés en moins de 30 heures. L’ASPAS a donc crié victoire.

Puis le 12 novembre a annoncé que tout tombait à l’eau : l’Etat se procurait le terrain pour en faire une réserve. Voici le communiqué de l’ASPAS, qui est littéralement incompréhensible, à tous les niveaux. On y comprend strictement rien ou alors ce qu’on devine laisse totalement perplexe.

800 000 € d’argent public gaspillés par idéologie ?

12/11/2019

Un beau projet de réserve naturelle, jusqu’à présent soutenu par les élus locaux et entièrement financé par l’ASPAS, est sur le point d’être empêché, mais repris autrement… avec l’argent des contribuables. Comment expliquer une telle décision? Quel genre de pression peut expliquer un tel revirement ? Dubitative, l’association citoyenne interpelle les élus.

L’Association pour la protection des animaux sauvages (ASPAS) était engagée depuis plusieurs mois avec le propriétaire de la montagne de Miélandre à Vesc (26), en vue de son rachat. Le projet était d’en faire une Réserve de Vie Sauvage® ouverte au public, comme le sont les 5 autres réserves que gère déjà l’association. Ce projet avait reçu le soutien des élus locaux, après qu’ils ont obtenu la confirmation que seraient maintenus le pastoralisme et l’accès aux chemins de randonnée, et qu’aucune terre agricole n’était comprise dans la vente.

Le 11 avril dernier, le Maire de Vesc, le Président de la Communauté de communes Dieulefit Bourdeaux et la Conseillère départementale et l’ASPAS terminaient leur communiqué commun par un encouragement des élus à la réussite du projet de l’association :

« Le Conseil communautaire, considérant que les intérêts économiques, sociaux et environnementaux du territoire sont préservés a rapporté la délibération du 21 mars abandonnant ainsi son projet d’acquisition. Cette nouvelle, donne la possibilité au vendeur et à l’ASPAS de déployer un projet dont la dimension environnementale méritera d’être intégrée au projet territorial. Une Réserve de Vie Sauvage® (RVS) devrait ainsi prochainement voir le jour à Miélandre, ce qui permettra de protéger et mettre en valeur sur le long terme cette montagne emblématique de la Drôme. »

Hélas, en parallèle, la SAFER a multiplié les courriers, y compris par le biais d’avocats, pour empêcher la vente. Après un mois de discussions le propriétaire a finalement cédé à la pression et vient de signer une promesse de vente avec la SAFER. Il nous est rapporté que l’acheteur final serait à terme l’une des collectivités locales, avec un financement du prix par des subventions de la Région, du Département, de l’intercommunalité, de la Commune de Vesc et du Parc des Baronnies.

Engager près de 800 000 € de fonds publics pour préserver un espace naturel alors qu’il existait une alternative privée offrant toutes les garanties validées par les élus locaux, ne nous semble pas relever d’une bonne gestion des deniers publics !

L’ASPAS a écrit à chacun des élus amené à se positionner sur cet achat subventionné afin qu’ils disposent des informations utiles pour un vote éclairé. Une pétition citoyenne vient également d’être lancée et les habitants du secteur sont appelés à faire connaître leur avis auprès des élus.

La SAFER, c’est la Société d’aménagement foncier et d’établissement rural. Elle s’occupe d’aider les agriculteurs à s’installer, à gérer leurs terres, mais également comme tâche théorique de protéger les ressources naturelles.

Mais si c’est le cas, pourquoi l’ASPAS dénonce-t-il cela? Il faudrait plutôt dire tant mieux, généralisons cela, expliquons cela au grand public. Or, ce qu’on a ici, c’est une complainte autour de l’échec d’une Réserve de Vie Sauvage® avec une accusation d’argent gâchée.

Les animaux sont censés être le thème de tout cela et on a des récriminations quant aux derniers publics. Incompréhensible.

Ou tout à fait clair : on a encore ici un exemple de fuite. Au lieu de vouloir convaincre la population et de tout changer, il y a la tentative de faire des choses dans son coin, de manière pragmatique, à petite échelle. C’est là passer à côté de la dimension mobilisatrice chez les gens de l’existence de sanctuaires.

L’ASPAS ne croit pas visiblement en cela. Sauf que là l’Etat qui a torpillé son initiative vient lui rappeler la réalité. Il y a les gens, il y a l’Etat. Il faut choisir son camp et qui prétend que ni l’un ni l’autre n’existe ne peut qu’échouer de toutes façons.

« L’animal n’est pas l’alter ego de l’homme »

C’est devenu une mode chez Le Monde et Libération : publier des articles contradictoires au sujet des animaux permet de relativiser la question, d’intégrer la réflexion au sein d’une sorte d’esprit polémique qui aurait un cadre bien délimité : celui des institutions.

On sait à quel point d’ailleurs on ne s’en sort pas. L214 veut participer à ces institutions, 269 forcer celles-ci à accepter le point de vue vegan, et seule une petite minorité, dont nous faisons évidemment partie, comprend qu’il faut une révolution et pulvériser ces institutions si on veut arriver à quelque chose.

Cela ne veut pas dire qu’il ne faille rien faire de concret en attendant, bien au contraire : le sens réel des actions n’existe que dans la liaison avec l’objectif général qui est la libération animale. C’est ce qui fait qu’il ne peut pas y avoir de « débat » : soit on est une partie du problème, soit une partie de la solution.

C’est cette prise de conscience que cherche à tout prix à empêcher Libération. En publiant en même temps « Jean-Pierre Digard : « L’animal n’est pas l’alter ego de l’homme » » et « Assujettir les animaux est devenu un caprice », le but est de neutraliser la réflexion en opposant deux sortes de rationalités qui seraient aussi vraies l’une que l’autre, demandant donc un status quo.

C’est très Emmanuel Macron, mais aussi très français ! On est dans un pays fondamentalement libéral où l’exception confirme la règle, où l’entorse fait partie des devoirs pratiquement nationaux pour être un bon français ! Tout le reste serait, selon le refrain, « puritanisme anglo-saxon ».

Pour bien souligner la neutralité nécessaire, Libération a d’ailleurs choisi deux « personnalités » : Renan Larue, professeur de littérature à l’université de Californie, Santa Barbara, et Jean-Pierre Digard, anthropologue et directeur de recherches émérite au CNRS.

Ce dernier est assez intéressant au demeurant, car si d’un côté il souligne à juste titre que la domestication ne s’est pas réalisée dans une violence unilatérale, de l’autre il raconte n’importe quoi, et pas seulement parce qu’il parle des « véganiens ».

En voici un seul exemple :

« Il y a une forme d’anthropomorphisme à parler de « vie bonne ». De même, des scientifiques, trompés par ce prisme déformant, n’hésitent pas à parler de « bonheur » ou de « joie de vivre » des animauxLes choses sont plus complexes.

Prenez l’exemple de vaches en stabulation libre : vous ouvrez les portes, elles sortent, puis rentrent au bout d’une trentaine de minutes car leur litière est confortable et leur nourriture tombe régulièrement dans le râtelier, et quand elles ont mal au pis, le robot de traite est là pour les soulager… »

Selon donc ce grand chercheur, la vache aurait besoin du robot de traite généreusement fourni par l’humanité ! N’est-il pas admirable de voir une personne hautement diplômée, entièrement reconnue par les institutions, ne pas savoir que les vaches ne donnent du lait que pour leur veau, et qu’elles ne donnent donc pas du lait en permanence ? »

Quant à la question de la « joie de vivre » d’un animal, cette personne n’a dû jamais mettre les pieds dans un refuge de sa vie : qu’elle le fasse, sa vie en sera révolutionnée ! Car là, atteindre un tel niveau de faiblesse sur le plan émotionnel, sur le plan du sensible, ce n’est même pas lamentable : c’est avoir des siècles de retard sur Montaigne ou Lucrèce !

L’autre article, favorable au véganisme, commence quant à lui par un grand n’importe quoi comme prétexte. On apprend que :

« Une petite révolution est en train de se produire au sein de la fameuse école vétérinaire de Saint-Hyacinthe, au Québec. Pendant très longtemps, ceux qui en sortaient n’avaient pas la réputation – loin s’en faut – d’être du côté des animalistes. Il faut dire que ladite institution faisait de son mieux pour étouffer chez les étudiants tout scrupule d’humanité envers les bêtes, celles de boucherie particulièrement.

Mais tout part à vau-l’eau : près d’un tiers des élèves de l’école se déclarent désormais végétariens ou végans (1) ! Un bon nombre de ces jeunes rechignent à effectuer des stages de formation dans les abattoirs et ne prendront vraisemblablement pas la relève des inspecteurs qui y travaillent. »

Le (1) qui justifie cette information consiste en la note suivante :

« (1) Selon le président de l’association d’étudiants contacté par l’auteur. »

Ce n’est donc pas une information fiable, et de toutes façons elle est extravagante, pour toute une série de motifs qu’on peut largement deviner même si c’est au Canada :

  • les produits sont testés sur les animaux ;
  • il y a la vivisection au programme ;
  • les études vétérinaires sont choisies pour l’argent.

C’est tellement évident qu’on devine d’ailleurs naturellement que l’article a été mal traduit et que par « vegan » il faut comprendre « végétalien ». Ce qui rend encore plus absurde la thèse générale d’un changement chez les étudiants vétérinaires, qui s’ils voulaient vraiment changer les choses deviendraient vegans.

Il est d’ailleurs totalement fou de voir l’indifférence cruelle des vétérinaires français par rapport à la situation des animaux. Leur silence est vraiment criminel.

Et aussi grave que ce silence, il y a les tentatives de parler à tort et à travers du véganisme, pour le neutraliser.

Une intéressante tribune sur les insectes

François Lasserre est un des responsables d’une association naturaliste, l’Office pour les insectes et leur environnement. Il a publié dans Libération une tribune très intéressante, intitulée « L’insecte, égal de l’homme ».

Naturellement, il y a de grandes limites : toujours ces précautions oratoires, ces tournures plus que prudentes, ce refus d’assumer une vision du monde combative. Comment peut-on être aussi timoré tout en soutenant dans l’association que nous allons à une catastrophe écologique majeure ?

Et où le véganisme, dans tout cela ? La mise en valeur de Gaïa comme système planétaire ? A un moment il faut y aller quand même, au lieu de tourner inlassablement autour du pot!

Un commentaire dit d’ailleurs bien les choses :

Ballade en forêt au mois de mai; au cœur du printemps les bois devraient vrombir du vol des insectes et être empli de chants d’oiseaux… et rien!

Trois mouches et une abeille et une – une seule – fauvette!

Ce n’est pas que la situation est grave, c’est que c’est bel et bien déjà foutu.

Et tout ce que M. Lasserre trouve à faire c’est un cours de morale en écriture inclusive. Il va falloir trouver autre chose.

C’est malheureusement vra : l’article fait dans le moralisme, dénonçant une sorte d’insectophobie, revendiquant un droit « individuel » de chaque insecte. Bref on retombe dans le libéralisme, l’individuel, au lieu de raisonner en système planétaire…

On devrait respecter les insectes « en soi comme individus », alors que ce qu’il faut en réalité, c’est célébrer la vie en général, et en particulier comme réalité de l’ensemble planétaire…

C’est donc une intéressante tribune sur les insectes. Mais c’est limité par rapport aux exigences historiques. Vu du futur, c’est bien trop faible !

L’insecte, égal de l’homme

Mais où sont passés les papillons ? Que deviennent les abeilles ? Où sont ces insectes qui s’écrasaient par centaines sur nos pare-brise ? Voilà des interrogations récurrentes qui font écho à l’actualité de ces trente dernières années : les populations globales d’insectes diminuent drastiquement (Libération du 18 mai).

Pour certains d’entre nous, c’est peut-être une bonne nouvelle : enfin moins d’insectes ! Cela fait des millénaires que nous luttons contre ceux qui nous piquent, transmettent des maladies ou mangent nos récoltes. Alors enfin les voilà qui disparaissent.

Seulement, avec eux, tout un pan de la biodiversité diminue, celui qui dépend de ces petits animaux incroyablement nombreux et présents à tous les étages des écosystèmes.

Oui, les insectes qui nous embêtent peuvent en cacher d’autres, bien d’autres, inconnus et bienfaisants, pourtant. Seules quelques espèces apportent une sale réputation à l’ensemble de ce vaste monde.

Si l’on nous demande quels sont les insectes qui nous embêtent, environ 20 espèces (ou un peu plus pour un agriculteur) nous viennent en tête : moustiques, guêpes, frelons, mouches, puces, doryphores, capricornes, pucerons, etc.

Pourtant, rien qu’en France, il existe plus de 40 000 espèces d’insectes. C’est-à-dire qu’une vingtaine d’espèces portent préjudice à 39 980 autres ! Et pour aller plus loin, au sein de ces espèces, seuls quelques individus nous ennuient.

Ainsi, dire que «les pucerons sont nuisibles» ou que «les guêpes piquent» est une erreur de pensée face aux statistiques et probabilités. En effet, ici, nous manquons de pensée critique en ne prenant pas en compte toutes les fois où nous avons croisé une guêpe inoffensive, ou qu’un puceron a épargné nos tomates. Nous ne retenons qu’une anecdote : l’individu qui nous a ennuyés.

Mais combien de milliers de guêpes côtoyons-nous chaque année ? Malgré cela, la réputation des guêpes est unanime : elles piquent et nous ennuient. C’est aussi faux que de dire que tous les habitants de telle région sont peu accueillants, à partir d’une anecdote malheureuse. En fait, nous nous comportons de façon discriminante vis-à-vis des animaux non-humains.

Nous les mettons tous «dans le même panier». Attitude que nous tentons d’atténuer depuis longtemps entre humains. Certes ces derniers ont droit à un traitement de faveur, mais depuis Darwin, nous savons pourtant que le vivant n’a pas de hiérarchie, que l’arbre généalogique avec les humains placés tout en haut, et les insectes, et d’autres, en bas, n’existe plus.

Oui, nous sommes tous autant évolués les uns que les autres, sans hiérarchie, ni sens. Au cours du temps, un insecte a évolué vers la mouche, la guêpe, etc., comme un primate a évolué vers l’humain, le chimpanzé, etc.

Humains et mouches vivent aujourd’hui, aucun n’est resté dans le passé, ils ont tous évolué, changés.

Mais cette réalité biologique heurte encore notre philosophie et nos sens des valeurs. Notre anthropocentrisme nous empêche encore aujourd’hui d’intégrer cette théorie de l’évolution dans nos schémas mentaux.

C’est si difficile de penser que les capacités cognitives qui nous permettent d’écrire, d’imprimer et de lire ce journal ne sont pas «en haut de l’évolution» ! Alors nous continuons à traiter les non-humains comme bon nous semble.

Est-ce notre civilisation occidentale qui, au cours de l’Histoire, a accentué la violence qu’Homo sapiens a toujours eue avec le vivant ? Il semble en effet que la culture naturaliste élaborée au 17e siècle dans un Occident judéo-chrétien, qui consiste à séparer la nature de la culture (c’est-à-dire des humains), ait amplifié ces rapports conflictuels.

Nous en sommes profondément imbibés. Posons-nous la question : quel est mon rapport avec le vivant ? Sommes-nous individuellement et spontanément généreux et bienveillants avec cette araignée, cette souris ou ce frelon ? Pas vraiment, car nous voyons plus facilement leurs côtés négatifs et les détruisons sans remords.

Si les sciences naturalistes nous ont beaucoup apporté, elles ont aussi entériné le fait qu’il y avait des groupes impersonnels, comme «arbres», «insectes» ou «nature».

Sans nous en rendre compte, cela nous autorise une grande violence envers eux. Cela supprime notre sensibilité et notre acuité à voir la singularité d’un insecte, par exemple. Nous ne percevons plus l’être que l’on croise, mais sa catégorie.

Ainsi, lorsque notre voisin dit avoir détruit un nid de guêpes, cela n’a aucun impact sur notre sensibilité.

Pourtant ces individus ne nous ont souvent fait aucun mal et ils avaient eux aussi leur ontologie, comme disent les philosophes. Ils ont eux aussi une vision subjective du monde, et aucun d’entre eux ne souhaite mourir. Comme nous.

Nous sommes tous différents au sein des humains, tous singuliers, et nos sociétés nous ont faits égaux devant la loi.

Est-ce que Darwin arrivera un jour à rendre humains et non-humains plus égaux devant la loi (tout en préservant l’intégrité des humains) ? Ne serait-ce d’ailleurs l’une des meilleures pistes pour sauver les non-humains de nos occupations de l’espace et des terres ?

Car finalement, c’est ce qui fait disparaître la diversité du vivant, notre propension à occuper l’espace sans nous soucier des autres. Où que nous allions nous détruisons et aseptisons les espaces.

Nous les dominons, y compris dans nos jardins. Alors sans lieux où nicher, sans nourriture à déguster, comme des fleurs sauvages pour les insectes pollinisateurs, et voilà les insectes qui disparaissent. Et si en plus nous les aspergeons de produits toujours plus efficaces pour les tuer, cela ne les aide pas.

A cela s’ajoute notre propension à n’avoir d’yeux que pour les animaux «intelligents», c’est-à-dire qui nous ressemblent cognitivement, et surtout à ne reléguer les insectes qu’aux «rôles» qu’ils joueraient pour nous.

Dans ce cas, que faisons-nous de ceux qui n’en jouent pas ? Et comment pouvons-nous exiger d’un autre animal un rôle écologique, alors que nous, personnellement, n’en jouons pas ?

Et qui leur aurait attribué un «rôle» ? Dieu ? Nous ? Cela revient au même. Pourrons-nous un jour les accepter pour ce qu’ils sont, sans justificatif nécessaire ? Aucun d’eux et aucun de nous n’a plus de légitimité à vivre sur Terre, voilà une réalité biologique qui pourrait positivement alimenter nos réflexions philosophiques.

Enfin, les insectes représentent typiquement l’étranger, l’autre. Rencontrer un insecte, c’est rencontrer une autre culture.

Les apprécier pour ce qu’ils sont est une véritable gageure au pays des «nuisibles» ou autres «pestes», de la mécanisation de la «nature» et du traitement dominants/dominés que nous réservons aux non-humains, qu’ils soient domestiques à travers l’élevage, ou sauvages à travers la chasse.

De plus, notre gouvernance étatique semble entretenir et conforter cette attitude dominatrice. Est-ce qu’une démocratie un peu plus égalitaire et moins monarchique apporterait un autre rapport avec tous ceux qui nous entourent ? Certain.e.s le pensent.

Nous sommes entourés d’individus ayant chacun sa singularité et subjectivité, qu’il s’agisse d’humains ou de non-humains.

A partir de ce constat, ne pourrions-nous pas construire l’avenir, celui d’un humanisme plein et entier, sans frontières et magnifiquement biodiversifié ? Être Humain n’est-ce pas simplement accepter les autres, tous les Autres, pour ce qu’ils sont ?

Sauvons les renards de l’hôpital psychiatrique Pierre-Janet du Havre

Il existe une pétition en ligne pour sauver les renards du parc de l’hôpital psychiatrique Pierre-Janet du Havre ; elle a pratiquement 60 000 signataires et il est tout à fait juste de la signer et de la diffuser.

Elle reflète quelque chose de tout à fait démocratique, allant tout à fait dans le sens de la défense de la vie animale. C’est ce genre de choses qui fait avancer le véganisme.

Elle a été lancée par une infirmière du service de nuit de cet hôpital, dont la direction a décidé d’exterminer les renards. Pourquoi, alors que les renards vivent depuis des années et des années là-bas?

Pour une raison bassement administrative, sans coeur ni âme, avec toujours des motifs absurdes : la rage, l’agressivité, etc., tout ce qui peut faire peur.

Mais le fond, bien entendu, c’est toute une vision du monde anti-naturelle.

Voici le texte de la pétition, notamment comme archive ; il faut soutenir ce combat !

Récemment, nous avons appris que l’administration de l’hôpital allait mettre en œuvre sous peu, une opération d’éradication des renards du parc par l’utilisation de piège, ce qui occasionne chez nous une grande colère du fait d’une totale incompréhension.

En effet, nous ignorons à quel endroit exactement se situe leur habitat mais nous pouvons les observer régulièrement, ayant ainsi pu constater une absence de dangerosité de leur part et en revanche, un contact adapté.

Ils n’ont jamais montré le moindre signe d’agressivité, nous n’avons eu aucun précédent de morsure ni même grognement ou saccage et ils restent craintifs face aux hommes.

Il n’y a pas eu de velléité de domestication de notre part, seulement de coexister et cela n’a jamais occasionné le moindre problème, bien au contraire, les lieux semblant plus accueillants car vivants.

Plus encore pour les patients qui les attendent et se réjouissent de les observer le soir venu, au même titre que les hérissons ou chats avec qui les renards cohabitent.

D’autre part, la multiplication des données scientifiques sur ce sujet nous permet d’affirmer que le renard fait partie intégrante de la biodiversité et, est à tort, qualifié de nuisible depuis trop longtemps. Son extermination systématique sans discernement et ce, tout au long de l’année ne constitue qu’un ravage supplémentaire de l’homme sur la faune sans que cela ne soit justifié.

L’argument de la prolifération de cette espèce dans nos lieux est erroné, ces derniers n’étant ni plus nombreux ni plus présents qu’avant, étant déjà les victimes indirectes des activités humaines ainsi que de maladies intraspécifiques.

De plus, il a été avéré que cette espèce est capable d’autorégulation avec une diminution du nombre de renardeaux dans une portée en fonction des ressources disponibles.

Le second argument présentant cet animal comme porteur de maladie ne se constate pas plus, rappelons qu’en France, la rage est considérée comme disparue depuis 2001 et qu’il serait scientifiquement faux de considérer le renard comme l’unique vecteur de pathologie. L’exemple actuel le plus utilisé est la maladie parasitaire de l’echinococcose étant transmissible à l’homme par le renard mais au même titre que tout rongeurs ou encore chiens ou chats domestiques. (1)

De plus, il s’agirait de déséquilibrer le rapport des espèces dans ce lieux car le renard est un prédateur qui permet la régulation d’autres populations animales, elles aussi bien présentent chez nous, comme certains rongeurs.

À ce jour, il apparaît même que, par son action de régulation des rongeurs, le renard permet une diminution du nombre de tiques donc une baisse de l’incidence de la maladie de Lyme, cette corrélation ayant été observée par nos voisins néerlandais, il y a un an. (2)

Et cela n’est qu’un des nombreux exemples de la nécessité du renard dans l’ensemble de l’équilibre de notre biodiversité. En d’autres termes, nous ne pouvons que constater que ces animaux ne représentent pas une menace et ne sont, en ce sens, en rien qualifiable de nuisibles.

Nous vous adressons donc cette pétition car il s’agit pour nous de ne pas laisser faire cette extermination systématique qui n’a aucune raison d’être et ne répondrait qu’à une volonté de « nettoyage » sans fondement.

Dans ce but, nous recherchons tout soutien qui permettrait d’éviter ce qui serait un massacre absurde afin de faire entendre nos convictions qui elles, au même titre que les renards, ont toute légitimité à exister.

Merci de nous prêter main forte.

(1) http://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/echinococcosis

(2) http://rspb.royalsocietypublishing.org/content/royprsb/284/1859/20170453.full.pdf

Chasse à courre : le 31 mars 2018 à Compiègne

A Montmorency, des bébés sangliers sont nés au pied d’un immeuble d’une résidence et les habitants se mobilisent pour essayer de leur trouver un refuge rapidement. Cette  ville se situe dans la Val d’Oise, à treize kilomètres de Paris.

Cela rappelle que la vie humaine, désorganisée, fondée sur la compétition, empiète toujours davantage la Nature, maltraitant les animaux, les assassinant. Cela souligne aussi la possibilité de la mobilisation populaire pour contrer la destruction.

En Picardie, l’association AVA a réussi à développer une telle mobilisation populaire contre la chasse à courre. C’est quelque chose de précieux et d’exemplaire.

Aussi, le 31 mars 2018 est capital.  Le rassemblement d’AVA, interdit  devant l’hôtel de ville avant même son annonce par arrêté municipal en raison d’un marché aux fleurs, se tiendra-t-il malgré tout, grâce à la pression populaire?

Ce qui est en jeu, c’est la possibilité même d’une résistance victorieuse face à la barbarie. Une défaite contrarierait la Cause pour longtemps. Une victoire serait celle de tous et toutes.

Le droit des pigeons à boire, ainsi qu’à prendre des bains

Le véganisme ne peut pas se concevoir comme une position individuelle : ce serait une simple posture. Il faut au contraire aller dans le sens de changer l’ensemble de la réalité conformément à ce qu’on a ressenti et compris.

La situation des pigeons est tout à fait emblématique de cela. L’engagement en leur faveur est pratiquement inexistant, alors que ceux-ci devraient être le symbole de la lutte, tellement leur existence même montre la vacuité des prétentions anthropocentristes.

Inversement, la véritable folie furieuse envers les pigeons révèle le caractère irrationnelle d’une humanité qui a enfermé son esprit dans le béton, emprisonnant ses sentiments dans sa forteresse urbaine.

Le visage béat de parents devant leurs jeunes enfants pourchassant les pigeons est ici le masque odieux de l’ignorance, de la célébration de la destruction au nom d’une sorte de pseudo confort personnel.

Si le véganisme existe en tant que proposition positive – et il ne peut exister que comme cela – alors il faut aborder la question de la ville aussi selon le regard des pigeons et de leurs besoins. L’une des image d’Épinal employé pour dénoncer les pigeons est notamment la question de leur saleté.

Or, il en va de leur nombre comme de leur saleté supposée : si les villes sont propres, les pigeons sont propres. Mais, au-delà de cela, il est tout à fait nécessaire d’affirmer que les pigeons ont le droit de se baigner.

Habitant les villes, avec par conséquent un statut d’habitants qui devrait être officiellement reconnu par l’humanité, les pigeons devraient se voir aider dans leur quête de bains. Les pigeons ont en effet un grand plaisir à prendre des bains, et pas seulement des bains de soleil, comme on peut souvent le voir. Posé, les ailes légèrement écartées, le pigeon profite du soleil, se chauffant avec plaisir.

La posture est sensiblement différente pour le bain pris dans l’eau, de par bien sûr le fait que le pigeon en profite pour se laver. Il faut que l’eau ne soit pas profonde – le pigeon ne sait pas nager, n’ayant pas appris, car il n’en a pas besoin – ce qui fait qu’on le voit souvent, quand on y prête attention, se laver dans la rue, au bord des trottoirs, car une vanne d’eau a été ouverte lors d’une opération de nettoyage.

Il serait par conséquent tout à fait normal que des petits bains soient organisés de manière organisée dans les villes, afin de servir de lieux où se laver pour les pigeons. On les accuse parfois d’être sales : soit, en ce cas, donnons leur le moyen de se laver.

Évidemment, dans cette société, c’est le social-darwinisme qui prime : on pense plutôt à exterminer qu’à reconnaître, à supprimer qu’à aider, à détruire qu’à construire.

Mais du point de vue vegan, pour l’affirmation de l’utopie d’une vie radicalement différente dans le rapport aux animaux, l’affirmation de la nécessaire existence de baignoire pour les pigeons est quelque chose de très fort, qui apporte beaucoup.

D’ailleurs, en plus des bains, et dans une idée similaire, il est nécessaire que les pigeons puissent boire. Si l’on veut en effet qu’ils soient « sains », alors autant qu’ils boivent de l’eau saine. Cela signifie que l’humanité doit mettre à la disposition des pigeons des accès à l’eau potable.

L’humanité ne peut pas faire comme si elle vivait à côté des pigeons, dans « leur » ville. La tendance au repli sur soi-même, sur « sa » propriété, est une aberration par rapport à la complexité de la réalité.

C’est dans les détails que tout se révèle, parce que la prétention de l’humanité au « contrôle », à la « maîtrise », ne tient plus quand on s’aperçoit de ce qui se passe réellement.

L’incapacité à affronter les faits, à se pencher sur une simple réalité de la vie quotidienne comme l’existence des pigeons, montre bien que l’humanité nie la complexité du réel, fuit ses tâches.

Il serait tellement aisé de faciliter la vie des pigeons, et pourtant ce n’est pas fait. Les gens peuvent marcher dans les rues sans même s’apercevoir qu’un pigeon blessé peut être juste à côté d’eux.

Cette situation provient de l’enfermement de l’esprit dans le carcan de l’individualisme ; personne ne se sent responsable de rien. Le véganisme actuellement dominant correspond malheureusement à un tel individualisme : les gens disent qu’ils ne veulent pas participer individuellement à l’exploitation animale, mais ils ne s’engagent pas pour les animaux, simplement « contre » quelque chose à laquelle ils veulent échapper en leur âme et conscience.

Or, il ne s’agit pas de nous, jamais, mais toujours des animaux, de l’ensemble du vivant. Nous ne sommes qu’une partie de l’ensemble et notre existence n’a un sens que par rapport à cet ensemble.

Le trafic d’ivoire en Afrique centrale

Deux importantes ONG – l’Union internationale pour la conservation de la nature et le WWF – produisent ensemble un projet intitulé Traffic ; un numéro spécial vient de sortir au sujet des éléphants d’Afrique et du trafic d’ivoire.

L’enquête, concernant la Centrafrique, le Cameroun, le Gabon, le Congo et la République démocratique du Congo, s’appuyant sur onze villes entre 2007 et 2009, entre 2014 et 2015, n’est disponible qu’en anglais.

Il est toujours étonnant de voir des associations aux moyens financiers très importants être incapable de fournir de tels documents dans différentes langues. C’est plus que regrettable.

Afin de voir de quoi il en retourne dans cette enquête, abordons tout de suite un aspect essentiel pour comprendre cela. L’ivoire est une matière extrêmement prestigieuse dans le cadre de l’idéologie dominante.

Le colonialisme en a fait un commerce de très haute valeur, tout comme en Chine les objets faits en ivoire se voient reconnus une importante reconnaissance.

Il existe un roman intéressant à ce sujet, Au coeur des ténébres, de Joseph Conrad, paru en 1889. Le scénario de ce roman a fourni la base au film Apocalypse now.

Ce roman, mélange de dénonciation du colonialisme et d’une sorte de racisme distant, raconte comment dans le cadre de la quête de l’ivoire, un agent commercial devient fou, s’alliant à des tribus pour devenir chasseur de tête, utilisant donc des méthodes criminelles, mais, du point de vue de la compagnie qui l’emploie, assez efficace…

Voici quelques extraits, pour donner le ton :

« Tout le reste dans ce poste était confusion – les têtes, les choses, les bâtiments. Des théories de Noirs poussiéreux aux pieds épatés arrivaient et repartaient ; un flot de produits manufacturés, de cotonnades camelote, de perles, de fil de cuivre partait pour les profondeurs des ténèbres, et en retour il arrivait un précieux filet d’ivoire. (…)

Sur d’autres questions il précisa que M. Kurtz avait à présent la charge d’un comptoir, très important, en plein pays de l’ivoire, « au fin fond. Il envoie autant d’ivoire que tous les autres réunis… » (…)

Le mot « ivoire » résonnait dans l’air, se murmurait, se soupirait. On aurait dit qu’ils lui adressaient des prières. Une souillure de rapacité imbécile soufflait à travers le tout, comme un relent de quelque cadavre. Tonnerre ! Je n’ai jamais rien vu d’aussi irréel de ma vie. (…) Le seul sentiment réel était un désir d’être nommé à un comptoir où on trouvait de l’ivoire, de façon à se faire des pourcentages. Ils intriguaient et calomniaient et se haïssaient l’un l’autre pour ce seul motif. »

Maintenant qu’on a bien compris l’ambiance folle de l’époque, allons 150 ans plus tard, jusqu’à aujourd’hui. Car la situation est le fruit du prolongement d’il y a 150 ans.

On considère que la population d’éléphants en Afrique était de 20 millions environ avant la colonisation, d’1,3 million en 1980, de 600 000 en 1989, étant d’un peu plus de 350 000 désormais.

Mais que signifient réellement ces statistiques ? Venons-en justement à l’enquête de Traffic. Il s’agit de professionnels qui ont enquêté, des gens qui s’y connaissent, ont accès aux informations, mènent des enquêtes, etc.

Et pourtant que voit-on ? Que le nombre d’éléphants relève d’un flou artistique incroyable.

Il est expliqué dans l’enquête que, dans les parties du Gabon où une enquête a été menée ces dix dernières années, il y a 7058 éléphants… Mais possiblement 2303 en plus ou en moins !

Et il est aussitôt expliqué que 80 % du pays échappe à l’enquête, et qu’il est « spéculé » qu’il y aurait entre 59 057 et 67 094 éléphants de plus…

Cette « spéculation » en dit long sur la situation là-bas. En fait, il n’existe aucun encadrement réel, aucune surveillance fiable, aucun compte-rendu complet. On se doute bien que ce n’est pas avec cela que les éléphants pourraient être correctement protégés.

Et c’est pareil pour la République du Congo, où il y a 6 057 éléphants selon l’estimation de ces dix dernières années – possiblement 1222 en plus ou en moins ! -, mais possiblement entre 20 924 et 26 942 de plus dans les zones non connues.

Et c’est pareil pour la République Démocratique du Congo, avec 1794 éléphants – peut-être 52 en plus ou en moins -, et entre 7803 et 9337 de plus dans les zones non connues.

Et c’est pareil pour le Cameroun, avec 6830 éléphants (peut-être 943 en plus ou en moins), possibleme,t entre 1985 et 2134 éléphants dans les zones inconnues.

C’est pareil aussi pour la Centrafrique où il y aurait 702 éléphants – possiblement 245 en plus ou en moins ! – et entre 699 et 826 dans les zones non surveillées.

Rien qu’avec cela, on est déjà fixé sur une chose : c’est le chaos qui règne et l’humanité n’est pas capable de prendre en compte la vie sauvage… Nous ne parlons même de protection, nous parlons ici de prise en compte.

Maintenant regardons un autre aspect très intéressant : le bilan de l’enquête quant aux localisations des trafics d’ivoire. Voici le cartes fournis par l’enquête.

Et à voir ces cartes, la chose est très simple : ou l’humanité décide de s’unifier et d’envoyer des forces spéciales écraser les trafics et protéger les éléphants. Ce qui coûte des millions et des millions.

Ou bien elle décide de ne pas le faire, restant divisée et investissant dans les guerres… Avec comme perspective l’anéantissement des éléphants. Cet effondrement numérique va continuer, étant donné qu’autour de 20 000 d’entre eux sont tués par les braconniers chaque année.


Voici ce que constate l’enquête dans son tout petit résumé en français, constatant l’organisation de ces plaques tournantes :

« Les sources d’ivoire sont aujourd’hui confinées à certaines zones bien connues telles que le parc national de Salonga en RDC, une grande zone englobant le sud-est du Cameroun, le sud-ouest et le nord-est de la RCA, le nord du Gabon et le nord du Congo.

Un peu d’ivoire entre au Congo de l’Angola, et de la RDC depuis la Zambie via Lubumbashi, puis quitte la sous-région sortant le plus souvent du Cameroun au Nigéria, de la RDC au Rwanda, en Ouganda, au Burundi ou en Tanzanie, et de la RCA au Tchad ou au Soudan.

Les déplacements régionaux de l’ivoire n’ont pas beaucoup changé au cours des dernières décennies, les trafiquants utilisant les mêmes routes, chemins et rivières traditionnels avec deux scénarios fondamentaux.

Un scénario implique le Cameroun et le Gabon avec des mouvements constants d’ivoire illégal/braconné à travers la frontière du nord du Gabon vers le sud du Cameroun, puis vers l’ouest par la route vers les ports côtiers au Cameroun et au Nigéria.

L’autre scénario concerne la RDC et le Congo qui utilisent le fleuve Congo comme moyen de transport facile et important d’ivoire brut braconné dans le nord et l’est du Congo et de la RDC, avec un mouvement constant d’ivoire travaillé et brut entre les deux capitales de Brazzaville et Kinshasa, seulement séparées par le fleuve.

En plus de ces deux principaux scénarios, la RCA, qui en plus d’être un pays source, sert souvent de pays de transit pour l’ivoire illégal originaire de la région de Bangassou ou de la RDC voisine.

L’ivoire est alors exporté vers l’ouest, principalement par la route vers le Cameroun (Yaoundé puis à Douala) puis au Nigéria, et aussi en bateau sur la rivière Oubangui pour approvisionner Brazzaville.

En plus de l’aspect de transit, les populations d’éléphants de la RCA ont été sévèrement réduites, en particulier dans les régions du nord-est et de l’est, par des braconniers lourdement armés et organisés, principalement des rebelles soudanais, tchadiens et centrafricains de la Séléka.

Dans la partie orientale de la RDC, avec l’influence des rebelles, l’ivoire brut illégal/braconné dans la région traverse, dans la plupart des cas, les frontières vers le Rwanda, le Burundi, l’Ouganda ou la Tanzanie pour ensuite être exporté vers les destinations asiatiques. »

On l’aura compris, les mafias frappent là où se trouvent les éléphants et les parcs nationaux sont des cibles évidentes.

Ces dernières années, le parc national du Gabon Minkebe a perdu entre 16 000 et 20 000 éléphants, soit entre 60 et 80 % de sa population. La parc national de Nouabalé-Ndoki – « une réserve forestière naturelle et intacte » dit son site officiel, a perdu 3 000 éléphants, soit la moitié de sa population.

Les trafiquants ciblent d’autant plus les zones denses savent qu’ils perdront environ le 1/5e de l’ivoire lors des contrôles ; entre 2007 et 2015, 53 700 kilos d’ivoire ont été confisqués par les autorités en Afrique centrale, représentant plus de 5700 éléphants assassinés.

Pourtant, paradoxalement, les marchés publics d’Afrique centrale voient l’ivoire disparaître. C’est là d’ailleurs le thème quasi-essentiel de l’enquête.

A quoi cela ressemble-t-il ? En fait, les enquêteurs sont allés voir si de l’ivoire était vendue sur les marchés. Ils sont constaté en 2007 qu’on pouvait y trouver 971 kilos d’ivoire, avec 4722 marchandises fait avec cela, contre 401 kilo en 2014/2015, avec 4255 marchandises.

Concrètement, à part surtout à Kinshasa en République Démocratique du Congo où l’on peut trouver de l’ivoire sur les marchés, il est devenu très difficile d’en trouver de manière publique.

Voici un graphique à ce sujet.

Faut-il y voir une bonne nouvelle ? Malheureusement, pas en tant que tel. Auparavant, l’ivoire était travaillée de manière artisanale en Afrique, puis exporté. L’exportation des défenses allait de paire avec une artisanat local travaillant l’ivoire.

Mais comme la Chine est le principal acheteur – avec le Vietnam et la Malaisie – la pression a été complète sur les vendeurs et l’artisanat local s’est effacé devant des réseaux exportant l’ivoire en Chine en petite quantité.

Ce qui était artisanal auparavant est désormais organisé de manière méthodique, professionnelle ; les importateurs chinois ont modernisé les réseaux et ils s’occupent de la transformation, afin de ne plus être dépendant des fournisseurs.

Après, la Chine, plaque tournante du trafic, a annoncé que la vente et la transformation d’objets en ivoire seraient entièrement interdites d’ici la fin de cette année. Les prix de l’ivoire baissent déjà considérablement.

Y a-t-il un retournement de situation et les éléphants sont-ils sauvés ?

Malheureusement, il faut bien comprendre qu’il y a un problème fondamental. Ce qui est interdit, c’est toujours l’ivoire passé une date précise. Mais comme on ne peut pas savoir réellement, à moins d’une analyse au carbone, de quand date cet ivoire, tous les mensonges sont possibles : il suffit d’antidater.

Le plus grand exportateur mondial d’ivoire est, de très loin, la Grande-Bretagne, qui interdit l’ivoire d’après 1976. Il faut dire que du temps de l’empire britannique – ce que raconte justement le roman Au cœur des ténèbres – 30 000 tonnes d’ivoire ont été importés.

Or, cela signifie que l’ivoire continue de circuler, sous une forme travaillée. N’importe quelle mafia peut donc jouer là-dessus, falsifier des papiers.

Le problème va se poser en Chine de manière aiguë, car il y a 3000 ans de tradition de sculpture de l’ivoire et 80 % des ménages ont de l’ivoire sculptée.

Il y a un espace énorme pour les mafias et l’enquête elle-même est obligée de reconnaître que si en Centrafrique l’ivoire est interdite, même les officiels responsables de la vie sauvage s’en moquent. Elle constate aussi :

« L’implication dans le commerce de l’ivoire de fonctionnaires de haut rang, de militaires et de juges des pays d’Afrique centrale a été rapporté dans tous les pays étudiés. »

On lit aussi la chose suivante concernant les gens arrêtés :

« Nombre d’arrestations ont eu lieu au Congo, avec un profil de suspects étant plutôt varié, incluant de riches businessmen locaux, des diplomates, des officiers de l’armée, des étrangers du Cameroun, de Chine, d’Égypte et du Sénégal. »

Un tel réseau mafieux, aux ramifications internationales, peut-il s’effondrer du jour au lendemain sans être écrasé, juste parce qu’un marché légal est interdit ?

Du point de vue du WWF et de l’UICN – qui ont comme but affiché que le « commerce d’animaux sauvages et de plantes sauvages ne soit pas une menace à la conservation de la nature » – on peut penser que oui.

Mais du notre, certainement pas.

Pour sauver les éléphants, il y a deux choses inévitables à faire :

– interdire la valorisation de l’ivoire sur le plan culturel, interdire de le montrer en public, interdire toute vente et tout achat, sous quelque forme que ce soit ;

– militariser la protection des parcs naturels avec des moyens très importants.

Ce n’est évidemment pas possible aujourd’hui, car les échanges de marchandises priment et le monde est divisé en nations. Aussi faut-il changer cela pour sauver les éléphants : l’humanité doit cesser son arriération et s’insérer pacifiquement dans Gaïa.

L’escargot et sa coquille

Les escargots sont des animaux qui sont familiers à tout le monde en France, dans une expression d’ailleurs très contradictoire liée à leur nature de gastéropode.

Si leur coquille torsadée présente sur leur dos fascine, de l’autre côté leur côté « baveux » provoque un étonnement qui, par préjugé, amène un certain dégoût.

Dans tous les cas on peut les observer souvent, car ils sont lents. Lents à nos yeux seulement, puisqu’ils ont un rapport bien déterminé à la Nature, ne nécessitant en réalité pas d’aller plus vite…

Jetons aussi un petit aperçu naturaliste, afin d’éveiller l’intérêt, la compréhension et le respect pour cet animal à la si merveilleuse complexité.

Voici déjà un dessin représentant une coupe des organes des escargots ; cela permettra d’ailleurs de comprendre pourquoi il fauy absolument éviter d’abîmer la coquille.

S’il y a marqué Gastropoda – ventre pied, c’est que le terme de gastéropode signifie justement cela, son étymologie venant du grec avec gastêr signifiant « ventre », « estomac », podos étant le pied.

Comme on peut le voir également ici, les escargots ont à la fois un pénis et un vagin, en tout cas le plus souvent. Ils sont en effet hermaphrodites : se déplaçant lentement, les rencontres peuvent être rares, aussi la Nature a-t-elle façonné l’espèce de cette manière.

Une centaine d’oeufs est alors pondue et enterrée à quelques centimètres de profondeur.

Pour mieux distinguer les organes des escargots, voici une autre coupe, montrant d’un côté les organes reproducteurs, de l’autre les organes internes qui ont été résumés de manière abstraite en un ventre et un pied,

Comme on le voit donc, la coquille, dont le point culminant s’appelle l’apex, protège des parties du corps vitales aux escargots. Abîmer la coquille, c’est mutiler l’escargot, car la coquille n’est pas un élément séparé de lui, mais un élément du corps servant de protection comme peut l’être le crâne ou les côtes pour nous.

L’escargot peut reconstituer les rebords seulement de la coquille, comme nous les os en quelque sorte, mais pas la coquille en elle-même : ce n’est pas une « maison » séparée de son corps.

Voici une image avec les différents types de coquille, montrant leur variété, mais au sens strict cette image est erronée, car elle montre les coquilles sans le reste du corps de l’escargot, ce qui est absurde sur le plan naturel, c’est une vision abstraite de ce qu’est une coquille.

Comment cette coquille est-elle fabriquée? Il faut pour cela comprendre comment vit l’escargot et se tourner vers sa langue, appelée radula, qui possède des milliers de petites dents, souvent plus de 100 000. Voici à quoi elles ressemblent.

Le terme de radula vient du latin rado, signifiant racler. On se doute que ce raclage use les dents et justement, la langue des escargots est une bande, une sorte de tapis roulant.

Lorsqu’une série de dents est usée, une autre vient la remplacer.

Et comme les escargots ont une alimentation variée selon les espèces, pouvant être ainsi phytophages, détritivores, nécrophages, voire prédateurs, les dents de la radula sont très différents selon leur utilisation.

Il est considéré que la radula est l’une des caractéristique des mollusques à l’origine ; les gastéropodes sont justement une sous-partie des mollusques. Les moules et les huîtres auraient ainsi perdu leur radula, dans le cadre de leur évolution.

Voici les traces du passage d’un escargot ayant en quelque sorte brouté des algues. Voilà ce que donne la radula.

Les dents sont lubrifiés par le mucus, aspect très important pour comprendre les escargots. Le mucus, c’est cette fameuse « bave » qui provoque un certain dégoût absurde.

Si les escargots se montrent quand il pleut, c’est qu’ils ont justement besoin d’humidité. Sans hydratation correcte, ils ne peuvent pas produire, au moyen de glandes, du mucus, qui leur permet de glisser sur le sol, grâce au muscle qui leur sert de pied.

Ce mucus sert également, donc, à produire la coquille.

Quand ils naissent, les escargots ont déjà une coquille, qui va devenir justement l’apex. Les escargots ajoutent des éléments, augmentant donc la surface de la coquille, en tirant des substrats minéraux calcaires de ce dont ils se nourrissent.

La coquille hélicoïdale, composée donc de calcium, est ainsi particulièrement fragile lors de la croissance. Elle est également moins solide dans le cadre d’escargots habitués aux zones humides.

Ce qui signifie donc que, sans hydratation suffisante, les escargots ne peuvent pas vivre, puisqu’ils ne peuvent pas se déplacer et manger.

C’est pour cela qu’on peut voir parfois les escargots comme « collés » à une surface lisse, comme un mur. Car en cas de manque d’humidité, ils rentrent dans la coquille et la ferment au moyen de mucus.

Ils sont ainsi isolés au moyen de ce qui est appelé un épiphragme. Dans certains cas, ils ajoutent du calcium pour renforcer cette fermeture.

C’est naturellement une importante protection lorsqu’il y a une hibernation de plusieurs mois, il n’y a pas de perte de la précieuse hydratation stockée.

Malheureusement pour eux, les escargots sont une cible très importante de l’exploitation animale à l’échelle mondiale, pour l’alimentation principalement, mais également pour les cosmétiques.

En France, il y a toute une tradition à ce niveau, avec des objets particuliers pour faciliter la consommation, comme des cuillères à escargot.

Mais le terme de cuillère est lui-même en rapport avec les escargots. Son origine étymologique est latine, cochlear désignant une cuillère, terme venant de cochlea désignant à la fois l’escargot et sa coquille.

La cuillère avait alors, chez les Romains, une pointe à l’extrémité, afin de tuer l’escargot, pour ensuite donc le séparer de la coquille, et non, donc, de le « sortir » de la coquille.

Le rapport entre l’escargot et sa coquille est un bon exemple d’incompréhension d’un ensemble, d’une séparation arbitraire entre le tout et ses parties, l’animal étant dégradé à sa simple fonction utilitaire que représente sa partie « comestible », la coquille étant considérée comme quelque chose « de plus ».

Les vertébrés et l’anéantissement biologique par la sixième extinction de masse

Les médias se sont fait largement l’écho ces derniers jours d’une étude publiée dans les Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States of America (PNAS), c’est-à-dire les Comptes-rendus de l’Académie nationale des sciences des États-Unis d’Amérique.

Le titre de cette étude scientifique a d’ailleurs le mérite de la clarté :

« L’anéantissement biologique par la sixième extinction de masse signalée par les pertes et les déclins de la population de vertébrés »

Pour ce faire, les trois scientifiques à l’origine de l’article ont utilisé les données concernant 27600 vertébrés terrestres, en particulier 177 mammifères.

Cependant, les médias n’ont pas compris, naturellement, le réel message que les auteurs de l’article ont voulu faire passer. En fait, l’article va dans le sens d’une reconnaissance de la planète comme un ensemble organisé, et non pas comme un lieu où des espèces coexistent de différentes manières.

Les auteurs ont, en effet, modifié l’axe traditionnel d’étude. Au lieu de raisonner en termes d’espèces disparaissant, ce qui correspond au principe de la « sélection naturelle » censée prédominer dans la Nature, les auteurs ont tenté d’avoir une vue d’ensemble.

Et là, forcément, ils s’aperçoivent que l’effondrement est général. Il n’est donc pas juste de se focaliser sur certaines espèces comme si on s’intéressait à des individus séparés, il faut bien regarder la planète comme un système, où tout est lié.

A la vision de « l’individu », ils ont opposé un raisonnement en termes d’ensemble, de système.

Ils expliquent ainsi, tout à fait dans la logique qui fait que nous parlons de « Gaïa » pour bien symboliser que la Terre est un seul organisme général :

« En somme, en perdant des populations (et des espèces) de vertébrés, nous perdons des réseaux écologiques complexes impliquant les animaux, les plantes et les microorganismes.

Nous perdons également des réservoirs d’informations génétiques qui peuvent se montrer vitaux pour les ajustements et la survie évolutionnaire des espèces, dans un environnement général changeant rapidement.

Cela suggère que, même s’il n’y avait pas d’ample signe que la crise s’étend bien au-delà de ce groupe d’animaux, la défaunation planétaire actuelle des vertébrés va elle-même amener des effets catastrophiques en cascade sur les écosystèmes, aggravant l’anéantissement de la nature.

Ainsi, alors que la biosphère subit une extinction en masse d’espèces, elle est également ravagée par une vague bien plus sérieuse et rapide de déclins et d’extinction de population.

De par leur combinaison, ces assauts causent une vaste réduction de la faune et de la flore de notre planète.

L’anéantissement biologique qui en résulte aura évidemment de sérieuses conséquences écologiques, économiques et sociales. L’humanité paiera un prix très haut pour avoir décimé l’unique assemblage de vie que nous connaissons dans l’univers. »

On ne trouve rien de cela dans les médias, bien sûr. Comme d’habitude, malheureusement, l’écho d’une étude sérieuse est déformé, mal compris, donnant un mélange de sensationnalisme et de relativisme. Prenons un simple exemple ici, pour montrer l’ampleur du problème.

Dans Le Monde, un quotidien on ne peut plus sérieux, un article est consacré à cette étude (encore par Audrey Garric!) et on y lit :

« l’opinion publique peine à mesurer la gravité du phénomène à l’œuvre (deux espèces disparaissent chaque année, ce qui paraît faible, surtout quand ces dernières sont peu connues ou peu répandues) »

Or, il ne s’agit pas de deux espèces en général disparaissant par an, mais de deux espèces de vertébrés. Pourquoi cette précision est-elle importante ? Parce qu’il existe environ 45000 espèces de vertébrés, mais pas moins de 990 000 espèces d’invertébrés…

Qui sont, de par leur taille, leur mode d’existence, évidemment peu connues.  L’article scientifique du PNAS ne les oublie pas et ajoute à ce sujet des précisions, donnant comme estimation une menace d’extinction pour 42 % de 3623 espèces invertébrés terrestres et 25 % de 1306 espèces invertébrés marines.

De manière également très importante à nos yeux, on ne retrouve pas dans l’article du Monde le terme d’anthropocène, pourtant employé dans l’article scientifique. C’est un vrai souci, révélant un choix : celui de masquer le fait que c’est bien l’humanité qui est au cœur de la question de l’extinction.

Dernière remarque à ce sujet, on lit dans l’article du Monde :

« Les populations d’orangs-outans de Bornéo ont chuté de 25 % ces dix dernières années, pour atteindre 80 000 individus »

Ce qu’on lit ici est incompréhensible. Le document scientifique nous dit, en effet, qu’il y a désormais « moins de 5000 orang-outans de Bornéo et de Sumatra » !

L’article du Monde mentionne des chiffres d’il y a plus de dix ans, alors que les orang-outans disparaîtront de Bornéo dans les trois ans si rien n’est fait ! Une telle erreur est extrêmement grave.

Malheureusement, elle reflète un dédain véritable pour tout ce qui touche un engagement sincère, profond, authentique, entièrement au service des animaux.

Le ton général des articles publiés dans les médias est simpliste, s’appuyant sur un amer mélange de sensationnalisme, d’information, de pessimisme et de faux espoir.

Ce qu’on lit dans l’étude, pourtant, devrait amener à un engagement net, franc, pour la libération de la Terre, la défense de toute vie.

Les gens qui ont compris le véganisme ne devraient à ce titre pas raisonner en tant qu’individu, mais bien s’identifier à la planète…

Tout comme ils ne devraient pas se contenter de refuser de consommer personnellement ce qui relève de l’exploitation animale, mais bien partir en guerre pour sauver les animaux à l’échelle planétaire…

Car le constat des auteurs, que l’on devine bien, est formel :

« Nos données indiquent qu’au-delà des extinctions générales d’espèces, la Terre fait face à un épisode massif de déclins et d’extirpations de population, qui auront des conséquences négatives en cascade sur l’écosystème fonctionnant et rendant des services vitaux à la civilisation durable.

Nous décrivons cela comme un « anéantissement biologique », afin de souligner la magnitude actuelle de l’événement qu’est la sixième extinction majeure qui se déroule sur Terre ».

En clair, tout est lié et tout va en cascade. Il ne s’agit pas seulement de quelques espèces en particulier disparaissant, mais d’un effondrement général. On marche à l’anéantissement, comme en témoigne l’effondrement des populations de vertébrés à l’échelle mondiale.

Et quelles sont les raisons de cet anéantissement ? Il ne s’agit nullement uniquement du changement climatique. Ce sont les activités humaines, désordonnées et destructrices, expansionnistes et polluantes, qui provoquent la catastrophe.

L’étude dresse ce terrible panorama sur le déséquilibre planétaire :

« Dans les dernières décennies, la perte d’habitat, la surexploitation, les organismes invasifs, la pollution, la toxification, et plus récemment la perturbation climatique, tout comme l’interaction parmi ces facteurs, ont conduit à des déclins catastrophiques à la fois en nombre et en taille de populations à la fois des espèces vertébrés communes et rares. »

C’est un point important, au centre de l’étude sans doute, et c’est le point largement mentionné par les médias.

Ce qui a en effet frappé les auteurs de l’étude, c’est que les espèces de vertébrés non considérées comme « en danger » voient également leur population en déclin. Voici un tableau donnant la part, pour les espèces en déclin, de celles considérées comme en danger (en rouge) et celles non considérées comme en danger (en vert).

On remarquera que la situation est particulièrement sous-estimée pour les oiseaux.

Avant d’aborder d’autres points soulignés, regardons un aspect de la méthode. Les auteurs de l’article ont découpé le monde en 22 000 carrés de 10 000 km² : les graphiques suivent ce découpage.

Le graphique suivant montre par exemple le pourcentage du déclin de la population de 177 espèces de mammifères dans le monde. Il s’agit ainsi de l’extinction des populations des espèces, pas des espèces en tant que tel.

Voici un graphique plus général, présentant, pour la période 1900-2015, le pourcentage du déclin de la population des vertébrés, pour chaque continent. On constate un effondrement général.

Le graphique ci-dessous demande une explication un peu précise. Il s’agit à chaque fois d’un triptyque.

Tout à gauche est présentée la richesse des espèces en termes de diversité, le chiffre changeant selon les 22 000 carrés de 10 000 km² employés pour l’étude. Le chiffre indiqué indique le nombre d’espèces, la ligne horizontale représente une coordonnée planétaire : la latitude.

Au centre, on retrouve ce même tableau, mais uniquement avec les espèces concernées par un déclin de la population.

A droite, on a le pourcentage d’espèces en déclin par rapport au total.

On notera que le déclin de la population des mammifères et des oiseaux est similaire dans les régions riches en espèces différentes, comme dans les régions pauvres en espèces différentes.

Le graphique ci-dessous présente la distribution des espèces terrestres de vertébrés sur la planète.

Tout à gauche, on retrouve la richesse des espèces, leur diversité.

Au centre, le nombre d’espèces connaissant un déclin selon leur localisation.

A droite, le pourcentage d’espèces connaissant un déclin, par rapport à la diversité locale d’espèces.

Ce dernier aspect est frappant : l’Amazone, l’Afrique centrale, le sud et le sud-est asiatique, des régions du monde connaissant une très grande diversité d’espèces de vertébrés, sont frappées par un important déclin de la population.

En clair, auparavant on pensait que, grosso modo, sur les quarante dernières années, la population de vertébrés avait chuté de 58%. Il apparaît qu’en réalité, le chiffre soit bien plus grand.

L’Afrique, notamment, a vu sa population de vertébrés chuter de 80%, l’Asie de 75%.

L’étude parle ainsi d’une « épidémie mondiale de déclin [de la population] des espèces » et considère que tout va se jouer dans les 20-30 ans.

Cela est tout à fait juste et c’est là que nous affirmons que la planète a besoin d’une avant-garde pour ouvrir le chemin de l’opposition à l’anéantissement, pour lutter sans compromis dans la défense de notre mère la Terre!

Des oeufs de pigeons au milieu de seringues…

Cette photo témoigne de la folie que représentent des villes dénaturées, où l’humanité se perd en elle-même, prisonnière d’une démarche à la fois anthropocentriste d’un côté, anti-Nature de l’autre.

La possibilité d’être heureux, de s’épanouir de manière naturelle, tout cela apparaît comme vain, impossible. Les drogues apparaissent comme une solution et la présence d’oeufs au milieu de seringues vient rappeler que l’humanité ne vit pas séparée de la Nature. Son malheur tient justement à ce qu’elle s’imagine séparée de la Nature.

La photographie a été prise à Vancouver au Canada, dans une chambre désaffectée d’un hôtel. Les pauvres pigeons qui s’y sont installés sont confrontés à l’autodestruction humaine.

Le quartier concerné, le Downtown Eastside, est très connu pour la consommation de drogues dures. La région de la Colombie-Britannique est d’ailleurs confrontée à des overdoses très importantes, notamment en raison d’un opiacé appelé « fentanyl ».

C’est cette drogue qui a tué le chanteur Prince, elle est  100 fois plus fort que la morphine, 40 fois plus que l’héroïne.

En Colombie-Britannique, rien qu’en 2016, les ambulances ont été appelées plus de deux fois par heure en raison d’overdoses, 914 personnes sont mortes d’une overdose.

C’est une véritable catastrophe. Et comment ne pas voir que cette fuite dans les paradis artificiels est strictement parallèle à la guerre à la Nature?

L’émerveillement devant les oeufs des pigeons n’a-t-il pas bien plus de sens que la fascination morbide pour des seringues et leur contenu?

Faire des putois une espèce protégée

La Société française pour l’étude et la protection des mammifères a réalisé une grande enquête sur la situation des putois en France.

Constatant le déclin de leur population, elle appelle à ce que l’espèce soit protégée et a réalisé un grand dossier, qui vient d’être remis au ministère de l’environnement.

On peut le lire ici au format pdf en cliquant sur l’image.

Nous invitons à le lire, d’autant plus qu’il présente la situation par région, permettant ainsi de diffuser cet aspect localement, afin de mobiliser!

Le Putois d’Europe (Mustela putorius Linnaeus, 1758) est un petit carnivore indigène en France.

Ses effectifs ont fortement chuté au cours du XXe siècle, dans le pays comme ailleurs en Europe.

Parmi les nombreuses causes identifiées, les principales semblent être les pratiques d’élimination directe et la perte d’habitat.

Bien que suscitant des inquiétudes, l’état de conservation de l’espèce en France était peu documenté jusqu’alors.

Pour pallier ce déficit, nous avons interrogé les personnes et organismes ressources identifiés dans les différentes régions et réalisé une revue bibliographique. Il en ressort le constat d’une situation très défavorable pour l’espèce.

Bien que le Putois paraisse relativement commun dans certains secteurs, son état de conservation apparaît mauvais au niveau national.

Les menaces que nous avons pu détailler sont croissantes, principalement l’élimination volontaire ou involontaire, la perte d’habitat et de ressource alimentaire, la pollution, les pathologies et l’appauvrissement génétique.

Dans la continuité de la mauvaise réputation dont les petits carnivores ont fait l’objet par le passé, le Putois est encore classé « nuisible » au niveau national (nouvelle dénomination : « susceptible d’occasionner des dégâts ») et peut être piégé à ce titre.

Les connaissances sur l’espèce font pourtant apparaître que ce classement n’est aucunement justifié, ni sur le plan écologique, ni en termes de dommages aux activités humaines.

Considérant la fragilité des populations de putois, considérant les menaces croissantes sur la conservation de l’espèce qui dépassent largement le piégeage, considérant enfin que l’espèce est protégée réglementairement dans plusieurs pays voisins où la situation est similaire, la SFEPM demande le retrait du Putois de la liste des « nuisibles » (« susceptible d’occasionner des dégâts ») et son inscription sur la liste des « mammifères protégés » en France.

Le bon accueil fait au pigeon Edmond

Il est tout à fait faux de dire que les gens n’aiment pas les animaux. Tout est une question de situation sociale, de culture : tout le monde aiderait s’il le pouvait. Voici un exemple de la vie quotidienne tout à fait représentatif. Il est tiré encore une fois de la presse locale, si riche en regard sur la vie des gens. Pour le meilleur et le pire, puisque ici l’article est tiré du Journal de Saône et Loire, capable de faire en même temps un article d’éloge à la chasse à courre

Edmond le pigeon a pris ses quartiers au bar-tabac presse

Depuis mercredi, un jeune pigeon a élu domicile au bar-presse tenu au cœur du bourg par Valérie Dupont.

Le volatile a manifesté son envie de rentrer après plusieurs coups de bec à la vitre de la fenêtre.

Devant la docilité de l’animal, notre dépositaire l’a accueilli et lui a offert de quoi se nourrir et s’abreuver.

Plusieurs fois invité à prendre l’air, le pigeon, baptisé Edmond, n’a de cesse de revenir au chaud, même s’il paraît en grande forme.

Jeudi matin, il a même pris contact avec les clients en se perchant à leur table, puis il s’est intéressé à l’actualité du jour en prenant la pose devant Le Journal de Saône-et-Loire , imperturbable.

Véritable catalyseur de la bonne humeur des clients, il est déjà devenu la coqueluche du bistrot, jusqu’à ce que l’instinct et l’envie de voler à tire d’aile l’emportent sur cette tranche de vie avec les humains.

Les pigeons font partie de la vie humaine, c’est un fait indéniable. La haine humaine envers les pigeons est le produit non pas de la nature de ces oiseaux, de leur prétendue « saleté », mais de l’anthropocentrisme s’appuyant sur l’idée fausse de maîtriser la Nature, de l’avoir « dépassée », d’en être « sorti ».

Inévitablement, ce qui l’emporte, c’est la vie en commun, la symbiose et le fait qu’un nom ait été choisi au pigeon témoigne de ce sens invincible de la compassion.

Et naturellement, on peut bien penser que les gens appréciant Edmond ne sont pas végans, voire sont contre, du moins en apparence. Alors qu’en réalité, ils portent ce qu’est le véganisme.

Cela n’a rien à voir avec l’antispécisme comme philosophie des « individus ». Voici un exemple de cette philosophie avec ce qu’on lit dans la charte des valeurs du « parti animaliste »

« Une société libre implique de garantir que chaque individu puisse être le sujet de sa propre vie.

Lorsqu’un conflit intervient entre la liberté de deux individus, il doit être résolu en vertu d’un principe de proportionnalité de l’atteinte portée à cette liberté. »

Cela n’existe pas, une telle « liberté », un tel « choix ». On ne choisit pas dans la vie et Edmond n’a pas choisi d’aller dans ce café, ni les gens n’ont choisi de l’accueillir.

C’est le sens de la vie, voilà tout, car le sens de la vie c’est la compassion et la symbiose.

Les caractéristiques des pigeons

Les pigeons, réunis aux tourterelles, forment ensemble une nombreuse tribu d’espèces dont le placement systématique, dans la série des oiseaux, a beaucoup embarrassé les naturalistes.

Linné en a fait un genre de ses passereaux, passeres ; Brisson, Pennant, Temminck et Latham, les isolent dans un ordre particulier, tandis que Cuvier et d’autres auteurs en font une division des gallinacés.

Les caractères génériques de ces oiseaux sont :

bec faible, grêle, droit, comprimé latéralement, couvert à sa base d’une membrane voûtée sur chacun de ses côtés, étroite en devant;

mandibule supérieure plus ou moins renflée vers le bout, crochue, ou seulement inclinée à sa pointe; narines oblongues, ouvertes vers le milieu du bec, placées clans un cartilage formant une protubérance membraneuse, plus ou moins épisse, plus ou moins molle; langue pointue et entière;

pieds marcheurs, courts, rouges dans la plupart, à ongles simples; quatre doigts, trois devant, un derrière;

les antérieurs rarement réunis à leur origine par une petite membrane, presque toujours totalement libres ;

ailes allongées et pointues, ou arrondies et médiocres; corps charnu et savoureux;

nourriture consistant en fruits, grains et semences qu’ils avalent sans les briser avec le bec, nid fait sans art sur des branches d’arbres ou dans des trous; monogamie.

Comme les passereaux, les pigeons sont monogames, c’est-à-dire qu une femelle suffit à un mâle. Ils restent ensemble pendant toute la saison des amours, et travaillent en commun à la construction d’un nid; tous deux partagent les soins de l’intubation, et de l’éducation de leurs petits.

Ceux-ci sont longtemps nourris dans le nid avant d’en sortir; ils naissent aveugles et incapables de choisir leur nourriture que le mâle et la femelle leur apportent tour à tour ; enfin ils ne se hasardent à quitter le berceau qui les a vus naître, que lors-qu’ils sont entièrement couverts de plumes.

Les gallinacés, au contraire, sont polygames, et le mâle, dans plusieurs espèces, peut servir à un grand nombre de femelles. Celles-ci s’occupent seules â préparer le nid pour leur nouvelle famille; elles pondent un grand nombre d’oeufs, les couvent, et font éclore leurs petits sans que le mâle ait l’air d’y prendre le moindre intérêt.

Dès que les petits sont éclos, as voient, marchent, quittent le lieu de leur naissance, savent reconnaître et prendru leur nourriture sans le secours de leurs pareils.

Outre cela, les gallinacés ont le doigt postérieur articulé sur le tarse beaucoup au-dessus des doigts antérieurs, ce qui leur ôte la faculté de saisir un juchoir avec solidité, et les condamne à rester sur la surface du terrain sans jamais se percher, comme font les passereaux et les colombes.

Tous ces caractères sont plus que suffisants pour séparer les pigeons des gallinacés; mais nous allons trouver des raisons pour les ôter aussi de la classe des passereaux.

Lorsque ces derniers boivent, ils prennent de l’eau dans la mandibule inférieure de leur bec, et la font couler dans leur gorge en élevant rapidement la tète presque verticalement; tous font plus de deux oeufs; ils placent simplement dans le bec de leurs petits la nourriture qu’ils leur apportent; enfin ils n’ont pas la faculté d’enfler leur gorge.

Les pigeons, au contraire, plongent leur bec dans l’eau quand ils boivent, et aspirent d’un seul trait toute la quantité de liquide dont ils ont besoin ; ils ne font jamais que deux oeufs; ils nourrissent leurs pigeonneaux en leur versant dans la gorge, d’une manière particulière, des aliments préparés dans leur estomac; ils savent aspirer un plus ou moins grand volume d’air, et le retenir dans leur oesophage autant de temps qu’ils le veulent.

Tout ceci prouve une organisation intérieure tout-à-fait différente, outré que la singularité de leurs caresses, la nature de leur plumage et leur défaut de chant, les éloignent davantage encore de cette classe d’oiseaux.

Il résulte de ceci que les pigeons doivent faire, comme le pensent Temminck, Levaillant, et d’autres naturalistes, un ordre à part, que l’on pourrait cependant intercaler entre les passereaux et les gallinacés, faute de pouvoir lui trouver une autre place.

On connait quelques pigeons qui, en état de liberté, se nourrissent de baies et même, d’insectes ; mais généralement ils sont granivores, et tous ceux réduits à l’état de domesticité vivent de graines. Ces aliments subissent dans leur oesophage, ou jabot, une première macération qui les rend plus faciles à digérer quand ils sont descendus dans l’estomac, ou gésier.

Ce gésier est revêtu de muscles très épais, très forts, et garni en dedans d’une membrane veloutée et coriace ; il exerce sur les aliments une forte action mécanique.

Les pigeons, comme presque tous les oiseaux, avalent une certaine quantité de petites pierres, qui, mêlées avec les graines déjà ramollies dans le jabot, se trouvent en trituration avec elles, et achèvent par leur dureté de les réduire en une pâte alimentaire.

Tous les oiseaux ont les poumons simples, entiers, attachés fixement aux côtes et à l’épine du dos, et non enveloppés dans la plèvre; ils sont percés de trous qui permettent à l’air de se répandre dans toutes les parties du corps, même dans les cavités des os, mais principalement dans de grands sacs placés dans la poitrine et le bas-ventre, par le moyen desquels ils peuvent s’enfler considérablement, ce qui facilite leur vol et produit ce grand volume de voix qui nous étonne quelque fois.

Les pigeons ont cette faculté singulière à un point beaucoup plus étonnant encore ; ils savent aspirer et retenir dans leur jabot un volume d’air si considérable que, dans quelques variétés, leur gorge, ainsi enflée, est souvent aussi grosse que tout le reste de leur corps.

(Les Pigeons de volière et de colombier, ou Histoire naturelle des pigeons domestiques, Boitard, Pierre, 1824)

La répression des fraudes constate des problèmes avec les aliments diététiques pour animaux

La Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes a rendu public le résultat d’une enquête sur la « conformité des aliments diététiques pour animaux ».

Ces aliments sont bien plus chers que les autres et le prix se justifie, normalement, par leurs propriétés particulières. Ils sont destinés à des animaux ayant des besoins particuliers : éviter les calculs urinaires, être appétents et moins gras, haute digestibilité en cas d’insuffisance rénale, etc.

Ce sont donc des aliments d’une importance extrême pour certains animaux. La répression des fraudes constate pourtant de nombreux problèmes suite aux analyses faites : voici son rapport.

Mais ne soyons bien entendu pas dupe : la répression des fraudes excuse la non application de la réglementation, car nos pauvres industriels n’agissent que « par méconnaissance des textes »…

La DGCCRF a enquêté sur la conformité des aliments diététiques destinés aux animaux de compagnie et aux animaux de rente.

Les contrôles ont porté sur le respect de la réglementation en matière d’étiquetage des aliments composés. L’attention a également porté sur la présence d’additifs pouvant avoir des effets négatifs sur la santé de l’animal.

Les enquêtes menées ont révélé un taux d’anomalie de 19 %.

Les manquements constatés portent sur la loyauté de l’étiquetage ainsi que sur la justification des objectifs nutritionnels particuliers revendiqués.

Par ailleurs, les enquêteurs ont relevé un déficit de connaissance de la réglementation de la part des professionnels du secteur.

Dans le cadre de cette enquête, 227 actions de contrôle ont été réalisées dans les usines et ateliers de production d’aliments pour animaux et auprès des grossistes, enseignes spécialisées et non spécialisées de la grande distribution, cabinets vétérinaires et sites de vente en ligne.

91 opérateurs ont été contrôlés.

De nombreux manquements relatifs à la conformité des étiquetages

Les aliments diététiques ciblent par exemple des animaux souffrant de certaines pathologies spécifiques et ayant, de ce fait, des besoins nutritionnels particuliers.

Dans le cadre des contrôles, les enquêteurs ont constaté des omissions relatives à l’utilisation du terme « diététique » et à l’indication d’un objectif nutritionnel particulier.

Ces manquements s’expliquent par :

Une réglementation mal maîtrisée de la part de petits opérateurs, en particulier lorsqu’ils ont la responsabilité de l’étiquetage.

Une sous-traitance de la production auprès de certains fournisseurs d’aliments diététiques qui ne sont parfois pas enregistrés en tant qu’opérateurs.

Une vigilance insuffisante lors de la commercialisation de produits importés : une entreprise, qui importe des aliments complémentaires en provenance d’Allemagne, a par exemple omis plusieurs mentions obligatoires lors de l’étiquetage des produits en langue française.

Des changements réglementaires (datant de 2014) qui n’ont pas été suffisamment pris en compte lors des étiquetages, de nombreux types d’aliments diététiques ayant en effet été créés ou modifiés depuis 2014.

Des dénominations galvaudées

Sur des sites de vente en ligne, certaines gammes apparaissent sous l’appellation « veterinary diets » mais ne sont pas des aliments diététiques.

Dans certains cabinets vétérinaires, les aliments diététiques sont indument nommés « aliments thérapeutiques ».

Cette appellation, utilisée par opposition aux « aliments physiologiques », n’est pas conforme à la réglementation, le terme « thérapeutique » renvoyant à une action médicamenteuse.

Des allégations valorisantes qui ne sont pas toujours vérifiées

Pour pouvoir revendiquer une allégation, l’entreprise mettant sur le marché un aliment composé doit incorporer dans son produit les additifs prévus par la réglementation ou disposer d’un dossier de preuves permettant de démontrer la véracité de l’allégation.

L’enquête de la DGCCRF révèle que les documents détenus sont souvent insuffisants pour prouver de manière satisfaisante l’allégation et donc, pour conclure à l’efficacité du produit concerné.

Ainsi, un professionnel ayant fait mention de l’action de la vitamine E pour renforcer l’immunité des chiens a par exemple dû retirer cette mention des étiquetages car les documents communiqués n’ont pas permis de démontrer l’allégation avancée.

Par ailleurs, les contrôles ont mis en évidence que certains opérateurs avaient mis en avant certaines allégations dans un but purement commercial car ils avaient constaté un véritable intérêt de la clientèle pour le sujet.

La DGCCRF a donc enjoint ces opérateurs de supprimer les mentions des étiquetages.

Des prélèvements qui révèlent des compositions dangereuses
Les services de la DGCCRF ont analysé certains produits pour vérifier la véracité des mentions d’étiquetage, par exemple, la composition des produits.

Ces analyses ayant mis en évidence 32 non-conformités sur 40 produits prélevés, la DGCCRF a demandé le retrait de certains lots et a initié des enquêtes complémentaires.

Il a, par exemple, été constaté un fort surdosage en vitamine A dans un produit ou encore des anomalies sur le dosage en sucres totaux et chlorures sur une poudre orale pour veaux, poulains, agneaux et chevreaux.

L’enquête de la DGCCRF démontre que la réglementation n’est pas pleinement appliquée par les professionnels par méconnaissance des textes.

Cible
91 opérateurs
227 actions de contrôle
314 aliments diététiques

Résultats
40 prélèvements dont 32 non-conformes
29 avertissements
13 injonctions
Taux d’anomalie de 19%

Critique d’un rapport sur le degré de mortalité des abeilles causée par les pesticides

Comme on le sait, la situation est de plus en plus terrible pour les abeilles ; la pollution des pesticides provoque une mortalité très importante.

Nous n’avons naturellement aucune sympathie pour les apiculteurs, néanmoins ils ont produit un document intéressant, révélateur d’ailleurs de quelque chose qui va plus contre leur sens qu’en leur faveur.

En effet, le ministère de l’Agriculture a réalisé une étude sur la mortalité des abeilles, qui justement est vigoureusement critiquée par l’Union nationale de l’apiculture française (Unaf) quant aux méthodes et aux résultats.

Or, la démarche de l’apiculture s’appuie sur la même vision de la Nature que ceux qui balancent des pesticides en veux-tu en voilà.

L’apiculture et l’agriculture telle qu’elle existe aujourd’hui part du principe qu’il faut forcer la Nature, la violenter. Les apiculteurs critiquent les résultats d’une agriculture dont eux-mêmes font partie.

Il est absurde de leur part de voir la réalité et de ne pas voir qu’ils en font eux-même partie!

Voici le communiqué de presse de l’UNAF, qui produit également un document de neuf pages explicitant leur point de vue.

Surveillance officielle des mortalités des abeilles : une étude approfondie de l’Union Nationale de l’Apiculture Française révèle un dispositif entaché de graves dysfonctionnements

Selon un bilan national officiel paru dans une revue spécialisée et signé du référent-expert national « Apiculture » rattaché au ministère de l’Agriculture, la première cause des mortalités déclarées d’abeilles serait pathologique, la deuxième étant les mauvaises pratiques apicoles.

D’après cette synthèse, dans seulement 6.6% des cas, la mortalité est à relier aux pesticides.

Par communiqués de presse, certaines associations et promoteurs de pesticides se sont fondé sur ce bilan pour abonder la thèse selon laquelle les abeilles périssent des maladies et pratiques apicoles et très rarement des pesticides.

Interpellée par ces résultats, l’UNAF a exercé son droit d’accès aux documents administratifs en demandant à disposer d’une partie des documents ayant servi de base à ce bilan.

Les éléments reçus du ministère de l’Agriculture nous ont permis de mener une analyse attentive du dispositif de surveillance des mortalités massives aigües des abeilles.

L’UNAF constate ainsi des dysfonctionnements graves soulevant des questions majeures :

– des disparités régionales dans le nombre de déclarations de mortalité : certaines régions, pourtant très apicoles, n’enregistrent que très peu, voire aucun cas de mortalité ;

– des disparités régionales dans la manière de conduire les enquêtes : certaines régions ne font jamais ou très rarement pratiquer d’analyses toxicologiques quand d’autres en commandent dans plus de 60% des déclarations.

De fait, le nombre d’analyses toxicologiques commandées influence le nombre de conclusions « cause toxicologique » ;

– une sous-évaluation de l’impact des résidus de pesticides dans la mortalité de la colonie : des éléments tels que la représentativité de la DL50 et les effets synergiques pourtant largement décrits dans la littérature scientifique ne sont pas pris en compte par l’Etat et ses services.

Les directives formulées auprès des agents chargés des investigations et la formation de ces derniers doivent être questionnés ;

– des biais réglementaires et statistiques dans le bilan national annuel de nature à induire un effet de surreprésentation des causes pathologiques.

Pour Gilles Lanio, Président de l’UNAF, « Au regard de ces éléments, le dispositif de surveillance des mortalités massives aigües d’abeilles mis en œuvre au niveau national est défaillant et non-fiable.

En cas de mortalités massives aigües, et afin de recommander à ses adhérents de s’engager dans des déclarations en cas de troubles, l’UNAF demande que le processus de collecte des données, leur qualité et leur exploitation soient évalués au plan national par un comité d’experts indépendants rassemblant les parties prenantes, y compris les apiculteurs au travers de leurs organisations syndicales ».

Nouvelle-Zélande : trois vagues d’échouage de centaines de baleines-pilotes

En trois jours en Nouvelle-Zélande, au niveau de la presqu’île de Farewell (le Farewell Spit), ont eu lieu trois vagues d’échouage de centaines de baleines-pilotes, également appelées globlicéphales.

Plus de cinq cent volontaires ont tenté de s’occuper des baleines survivantes, environ un quart des 600 qui se sont échouées.

Les volontaires se sont occupés des baleines, formant des chaînes humaines dans l’eau, malgré les risques avec les requins, pour tenter de rediriger les baleines vers l’océan.

Voici des images, d’une tristesse infinie. Rappelons qu’il n’existe aucune explication scientifique jusqu’à présent pour expliquer ce phénomène, que néanmoins certains attribuent à la pollution sonore sous-marine provoquée par les activités humaines.

S’il y a un commentaire à faire, c’est que si c’est le département de la conservation, un organisme ministériel néo-zélandais, qui gère l’opération, en pratique tout repose sur les volontaires, comme ceux du Project Noah, actif depuis 1974 en faveur des baleines.

C’est un exemple encore une fois terrible de la passivité humaine la plus totale. Le phénomène est observé, constaté, une simple petite poignée de gens a suffisamment de conscience pour réagir, s’organiser, aider.

Il y a ici quelque chose qui sera observé de manière très étrange dans le futur… A condition que le futur en question existe pour une humanité qui doit entièrement réorganiser sa pensée, son rapport à la Nature, ses considérations sur la vie.

Le pigeon et l’élan sauvés des glaces

Voici un exemple admirable de compassion qui, en plus, révèle une question culturelle essentielle, que nous mentionnons très souvent.

On sait qu’il n’existe en France pas de fond culturel d’amour pour les animaux, même chez les végans, qui sont le plus souvent malheureusement anthropocentristes et sont d’une absence complète dans le monde des refuges.

Mais, de plus, certains animaux sont victimes d’ostracisme, tels les pigeons. Il y a ici, non pas un « spécisme », mais une question culturelle, relevant des moeurs, des mentalités.

Aussi cet exemple de compassion est aussi un contre-exemple. Cela se déroule en Allemagne, dans la ville de Stuttgart, dans le « jardin du château », un parc de la ville qui a six cent ans.

Il est 14h20 dimanche dernier et une femme appelle le service local d’aide aux animaux – quelque chose qui n’existe bien entendu pas en France.

Les pompiers, par conséquent, viennent donc se déplacer pour sauver le pigeon pris dans les glaces, comme l’informe le Stuttgarter Zeitung.

Le Stuttgarter Zeitung a même pris l’information pour la donner dans l’article : depuis, il va bien !

C’est une autre mentalité que dans notre pays : on voit mal la police et les pompiers se déplacer, gonfler un petit bateau, sauver un pigeon, le remettre à une structure locale n’existant d’ailleurs pas en France.

Il y a ici tout un combat à mener, comme le dit une de nos affiches.

Voici également une vidéo datant de la semaine dernière. Cela s’est passé dans le nord de la Suède, à Örnsköldsvik. Des gens ont pris l’initiative de sauver un élan pris dans les glaces…

Il faut savoir avoir l’esprit d’initiative !

Menace sur les chevaux sauvages américains

Aux Etats-Unis, la vie sauvage est quelque chose de très valorisée historiquement et les chevaux sont liés à la conquête d’un Ouest « libre » à coloniser, mais également fascinant de par leur dimension naturelle, sauvage. C’est le fameux concept de « wild ».

Un scandale a actuellement lieu à ce sujet. Voici une présentation par Le Monde, qui fournit également une vidéo.

Malgré les recommandations d’un rapport d’experts, le gouvernement américain a annoncé, mercredi 14 septembre, qu’il n’avait pas l’intention d’euthanasier [sic!] 45 000 chevaux sauvages dans l’ouest du pays. Le projet d’abattage massif de ces herbivores avait déclenché la colère des militants de la cause animale.

Pour limiter la croissance des équidés sauvages dans cette partie du territoire américain, les autorités en charge de la protection de la nature assurent se démener pour trouver des personnes susceptibles d’adopter ces animaux.

Ces images de chevaux sauvages en train de courir sont splendides, émouvantes. Regardons toutefois les faits tels qu’ils sont vraiment, car ici c’est incomplet, voire faux.

Aux Etats-Unis, surtout au Nevada et au Colorado, il y a des chevaux sauvages, environ 67 000. Officiellement, il existe un organisme d’Etat qui s’occupe de leur situation, le Bureau of Land Management, bureau administrant les terres appartenant à l’Etat américain.

Comme on ne plaisante pas avec la vie sauvage, il existe même une loi, la Wild and Free-Roaming Horses and Burros Act of 1971, protégeant les chevaux sauvages, ainsi que les ânes sauvages appelés burros, qui n’ont pas le droit d’être déplacés ni tués.

Seulement, capitalisme oblige, l’intérêt de pratiquer la contraception, voire la vaccination de ces chevaux, est considéré comme coûtant trop cher. Il faut 50 millions de dollars par an pour les gérer. A titre de comparaison, le nouveau bateau de guerre américain, qui vient d’être prêt, le USS Zumwalt, a coûté 7,5 milliards de dollars.

A cela s’ajoute que les pâturages pourraient servir pour le « bétail » d’entreprises, toujours prêtes à profiter des terres publiques…

Le Bureau of Land Management a donc expliqué qu’il allait tuer 45 000 chevaux. En fait, les termes sont plus précis que cela. Le terme absurde « euthanasier », employé de manière lamentable par Le Monde, n’est pas employé.

Il a été parlé de les vendre « sans limites » (« without limitation ») ou bien sinon de les « détruire de la manière la plus humaine possible » (« destroyed in the most humane manner possible »).

En clair, cela signifierait que des industriels canadiens ou mexicains seraient venus les chercher pour les amener aux abattoirs, ou bien que les particuliers pourraient en « adopter », en fait en acheter. Devant le scandale que cela a provoqué, c’est cette seconde option qui a été mise en place.

Il faut bien saisir ici aussi l’enjeu idéologique. Pour les défenseurs des animaux ayant connaissance de la situation, le discours sur la surpopulation de chevaux est un prétexte inventé pour satisfaire les industriels qui espèrent récupérer les terres publiques pour le bétail.

Ici, pas de « preuves » : il faut faire son choix, en s’appuyant sur sa vision du monde…

Il y a aussi la question naturelle. Les anti-Nature disent que la population équine ne s’équilibre pas, car elle n’a pas de prédateurs, il faut donc réguler la Nature incapable de le faire, etc.

Là aussi, il faut faire son choix…

Pangolins : l’écocide

Le pangolin est un mammifère qui a la particularité d’avoir des écailles (qui montre d’ailleurs la complexité sous-estimée de classifier les êtres vivants).

Vivant dans les régions tropicales, il est victime de l’écocide dans une mesure terrible : ces 10 dernières années, un million d’entre eux ont été assassinés.

Au moins 80% de ceux vivant en Indonésie et en Chine ont été tués et il est officiellement prévu par les institutions internationales que la même proportion de meurtres se produira dans les vingt prochaines années.

Voici une photo venant d’Indonésie, de l’île de Java, où 657 d’entre eux viennent d’être découverts congelés chez un trafiquant.

Les pangolins sont victimes d’un trafic surtout à destination de la Chine, où leur « viande » est considérée comme ayant des propriétés aphrodisiaques, les écailles comme renforçant la production de lait maternelle ou permettant de mieux guérir d’un rhume, etc.

Les mafias visent donc cet animal, chacun leur rapportant entre 4500 et 7000 euros.

Il faut savoir qu’entre 1998 et 2007, 35 millions d’animaux sont exportés légalement depuis l’Asie du Sud-Est… 30 millions ayant été arrachés à la vie sauvage. On imagine ce qu’il en est illégalement.

Le capitalisme recycle le tout après : en l’occurrence, on peut trouver des écailles de pangolins dans des épiceries asiatiques en France, le capitalisme ne connaissant aucune limite, par définition.

Un symbole terrible de cette déchéance de l’humanité dans son rapport à la Nature a été un accident de 2013, où un bateau chinois avait gravement abîmé – on doit dire blessé en fait, car c’est un être vivant – une zone corallienne dans le parc national Tubbataha des Philippines.

Les gardes-côtes ont alors découvert… 400 boîtes, rassemblant 2870 pangolins congelés.

Ils ont été condamnés à douze ans de prison pour le capitaine, six pour les autres, 100 000 dollars d’amendes chacun. C’est déjà pas mal, mais il est clair qu’il faut une justice bien plus implacable pour sauver la planète!

La dimension de l’écocide est telle qu’il faut bien voir qu’il s’agit ni plus ni moins d’une guerre. Le temps presse : dans vingt ans, à quoi ressemblera le monde?

Tout le monde sait très bien d’ailleurs ce qu’il en sera justement dans vingt ans si rien n’est fait, si tout n’est pas changé. Le début du 21ème siècle risque d’être celui d’un écocide généralisé, par une machinerie capitaliste écocidaire toujours plus puissante, avec un 0,1% de la population mondiale vivant même dans un véganisme commercial et individualiste, se donnant bonne conscience.

Cela ne doit se passer ainsi ! Où est la jeunesse qui s’engage en défense des êtres vulnérables, pour la justice, pour la Nature ? Où est le mouvement qui mettra un terme à cette ère de l’indifférence ?

La mort dramatique du chien « AK 47 » à la Courneuve cet été

C’était il y a un mois précisément, alors désormais on peut en parler en espérant que les esprits sont reposés, car la vague d’irrationalisme développée à l’occasion de ce drame a été vraiment très profond.

Nous sommes, donc, le Mercredi 24 juillet, à la Courneuve, en banlieue parisienne, plus précisément en Seine-Saint-Denis. Pas n’importe où non plus, puisque cela s’est passé à la cité des 4000, lors d’une opération de police.

On imagine donc le scénario : des policiers à la fois stressés (ce qu’on comprend) et avec un esprit méprisant pour le peuple (ce qu’on ne comprend pas) font face à des banlieusards énervés en raison de leur situation (ce qu’on comprend) et s’appuyant sur une démarche liée à l’esprit mafieux (ce qu’on ne comprend pas).

Au milieu, un chien, de type American Staffordshire Terrier qui est un « chien d’attaque », du nom de « Ak 47 ». Donner un nom d’arme de guerre à un chien de type molosse en dit long sur la mauvaise mentalité de son « maître ».

La scène a été la suivante : les policiers débarquent dans la cité des 4000, cherchant à interpeller deux suspects dans le cadre d’un trafic de drogue. L’un deux a avec lui le chien en question, non muselé mais attaché.

S’ensuit un moment où l’on comprend difficilement ce qui se passe, mais qui a été filmé. La personne « maître » du chien se comporte de manière véhémente avec la police, mais en même temps elle est à la fois sourde et muette.

On pourra légitimement se demander comment une personne sourde et muette peut appeler et gérer un chien de combat, mais donc la situation s’envenime. Voici alors ce qui se passe, raconté par Le Parisien.

Le chien attaque une première fois les fonctionnaires rue Beaufils. Il est repoussé par des tirs de flash-ball et prend la fuite.

Le chien revient place Georges-Braque, à 400 m de là, et s’en prend encore aux policiers, mordant l’un d’eux à la chaussure gauche. « Les fonctionnaires le mettent en fuite en utilisant leur armement », poursuit le préfet. Le taser a notamment été employé.

Ce n’est pas terminé. Le molosse traverse l’avenue du Général-Leclerc jusqu’au centre commercial de la Tour « et rejoint un individu qui l’appelle pour le faire venir en direction du mail de Fontenay ». Les policiers arrêtent cet homme.

C’est alors que le chien « tente de nouveau de les attaquer ». Cette fois, les tirs sont à balles réelles et l’animal meurt près du centre commercial. La mort du chien a été filmée de loin.

Cette vidéo filmée de loin a alors été vue un million de fois en trois jours, assortie de commentaires comme quoi le chien était encore attaché, ce qui ne semble pas le cas.

Une « marche blanche » devait être même faite, avant son interdiction, par des gens de la cité, d’autres liés à la protection animale. Les propos de cette marche sont teintés de paranoïa sur le dos des animaux, comme on peut le voir :

Marche Blanche en Hommage à AK47 abattu par la Police, dimanche, 31. juillet 2016, La Courneuve cité des 4000
Cette marche est organisée pour rendre hommage à AK47 le chien de Souleymane abattu sauvagement par les Forces de Police à la cité des 4000 à la Courneuve , cette marche vise à sensibiliser le peuple sur la difficulté pour nous propriétaires de molossoides d’affronter quotidiennement les délits de sale geule à l encontre de nos AMOURS, mais également contre les violences policières bien trop passées sous silence, cette marche doit se faire dans l’amour et la paix, nos molosses sont bien évidemment les bienvenus EN LAISSE et MUSELES obligatoire ,POUR LES CHIENS CATEGORISES LE PERMIS DE DETENTION SERA OBLIGATOIRE EN POCHE ,POUR LE BIEN DE TOUS SI VOS LOULOUS NE SONT PAS EN REGLE LAISSEZ LES A LA MAISON ne tendons pas le baton pour nous faire taper, et pour le bien de nos amis les chiens;

Parler de vouloir le « bien de nos amis les chiens », tout en expliquant en même temps que ce n’est pas la peine éventuellement d’avoir leurs papiers en règle, c’est aussi ridicule que les nombreux commentaires ayant expliqué sur internet que les molosses ne sont pas plus dangereux que les autres chiens.

Autant on peut ne pas apprécier une police au service des riches, autant on peut ne pas avoir à défendre une idéologie de type « lumpen » cherchant à légitimer l’utilisation de molosses comme armes.

Fin juillet, une mère a par exemple « lâché » un chien d’attaque sur la police à Tourcoing pour empêcher le contrôle de son fils par la police. Le chien ayant attaqué les policiers, on devine son sort : il sera mis à mort.

Une autre vague de paranoïa s’est également produite après. Lors de la procédure judiciaire qui a suivi, il y a eu la remise à une association de la seconde chienne du « maître » du chien tué, du même type d’ailleurs. Une vague de protestations délirantes s’est levée comme quoi elle allait être « euthanasiée », avec évidemment tels ou tels propos sur la police, etc.

Cependant, une autre version existe : celle d’un gigantesque malentendu. La personne ayant le chien n’aurait rien à voir avec le trafic de drogues et la police n’aurait rien compris. Le chien aurait cherché à le protéger dans une situation de stress et la police aurait été brutale avec le chien dès le départ.

C’est par exemple, le point de vue d’une page facebook de soutien.

Mais quel est le problème de fond ? Que personne ne le croira, même si c’était vrai. Les chiens d’attaque sont utilisés par les mafieux et leur mise en avant relève d’une imagerie macho-combattive bien connue.
Et dans tous les cas, on ne peut pas dire que dans les cités, ce soit la culture vegan straight edge qui domine, bien au contraire.

Alors, quand on aime les animaux – et dans les cités, populaires par définition, on aime d’autant plus les animaux – il faut assumer : il ne faut pas les mettre en danger, il faut cesser de célébrer le béton et la violence gratuite pour passer dans le camp de l’universalisme et de la révolution, il faut rejeter toutes les drogues et l’alcool au profit d’une vie naturelle.

La mort du chien « AK 47 » n’est ainsi nullement une tragédie due à une police jouant aux cow-boys et des banlieusards devenant racailles : c’est un drame social prouvant qu’il faut une remise à plat et un redémarrage sur des valeurs positives.

Voici pour conclure, une vidéo de quelqu’un exprimant ses réflexions au sujet de cette affaire. Quoi qu’on pense de son évaluation de la situation, de tel ou tel point, il exprime ce que chacun aura au coeur : « un chien fait partie de la famille ».

Would You React : les abandons d’animaux

Même si les vacances se terminent, cette vidéo est et restera d’actualité. Cette vidéo, qui est une expérience sociale, concerne l’abandon des animaux, lors des départs en vacances.

L’expérience est réalisée plusieurs fois, 5 en tout, et est filmée en caméra cachée. Un couple de parents avec leur fille simule l’abandon de leur chien sur une aire d’autoroute, lors de leur départ en vacances. La mère impuissante se plie à la décision du mari, et la petite fille ne cesse de pleurer en refusant que le chien soit abandonné. La famille dépose le supposé chien, qui est dans un carton, au pied d’une poubelle. Les pleurs de chien viennent en fait d’un haut parleur caché dans le carton. Les 3 protagonistes de la vidéo sont des comédiens.

La vidéo montre bien l’étonnement des riverains, mais aussi parfois leur passivité ou leur impuissance face à ce genre de situation. Heureusement que lors de chaque essai une personne a réagi en faveur de ce chien lâchement abandonné. Et même le réflexe de noter la plaque d’immatriculation de la voiture des personnes qui abandonnent est acquis chez certaines personnes, ce qui est une bonne chose.

Cette expérience se déroule en Belgique, où plus de 60 000 chiens et chats sont abandonnés chaque année. En France, les abandons ont été plus nombreux cette année. Dans la vidéo, le raisonnement de l’homme était qu’ils partaient en vacances, que les animaux n’étaient pas autorisés, et que de ce fait la présence du chien l’empêchait de partir en vacances et qu’il n’allait pas s’embêter avec cet animal trop encombrant.

Les propos de ce comédien reflètent malheureusement la vision consumériste qu’ont beaucoup de personnes envers les animaux, à savoir, qu’il y aura un autre animal après lui, en remplacement. On dégage un être vivant comme on dégage un objet qui ne convient plus et on en rachète un autre. Sans se soucier bien évidemment du bien-être de l’animal, de ses peurs et de ses désirs.

Étant donné que les animaux ne sont pas acceptés dans de nombreux endroits publics (et touristiques), même si, il est vrai, il est parfois difficile d’organiser des vacances lorsque l’on vit avec des animaux, il existe diverses solutions quand on veut bien se donner la peine : gardes en familles ou entre amis ou entre voisins, pensions, annonces multiples de « pet-sitters » sur les forums animaliers et dans les cabinets vétérinaires.

Quand on veut on peut, si l’on ne peut prendre avec soi son animal ou ses animaux, une petite recherche de solutions n’est franchement pas difficile, et c’est la moindre des choses pour l’animal que l’on a choisi de prendre en charge.

Would You React a pour but de sensibiliser via des caméras cachées les citoyens et citoyennes aux injustices et/ou incivilités et a, ainsi apporter plus de solidarité dans la vie quotidienne. La vidéo du chien abandonné est la 21ème de ce groupe, les autres sujets étaient, entre autres, les remarques misogynes, le harcèlement scolaire, l’homophobie, l’agression d’une personne SDF.