Total doit « payer » en réalité sans rien payer (mais qu’est-ce que le FIPOL?)

Nous ne sommes pas à LTD des personnes expertes en droit. Mais à ce qu’il nous semble les médias non plus, et peut-être pas par hasard. Parce que nous de ce que nous avons compris, Total a payé… mais se fera rembourser. Donc Total, finalement, ne paiera pas.

En effet, ce que les médias disent, c’est que Total a dû déjà payé 170 millions d’euros, sous la pression populaire. Ce qu’ils ne disent pas, c’est qu’il existe un organisme qui s’appelle le FIPOL et qui justement est là pour payer dans ce genre de situation. Et que c’est finalement le FIPOL qui paiera, pour ce que nous avons compris!

Rappelons les faits: le 12 décembre 1999, le pétrolier l’Erika s’est brisé au large des côtes bretonnes lors d’une tempête, avant de sombrer et déverser 20 000 tonnes de fioul sur 400 km.

Cette catastrophe écologique à ravagé la nature environnante et tué des dizaines de milliers d’oiseaux. Sans doute 150.000.

Et là en mars 2010, le procès se termine enfin. Quel est le bilan?

1. Les indemnités à verser augmentent… Une victoire?

Sur le papier, les victimes humaines peuvent être contentes. Le tribunal a porté de 192,5 à 200,6 millions d’euros les indemnités à verser.

Et c’est une victoire d’autant plus intéressante que des organismes comme la LPO ont pu intégrer l’écologie dans les revendications, car théoriquement il n’y a que le nettoyage des plages qui est payé. Les animaux ne comptent pas. Là on leur a mis un prix, et le carnet de chèques a été sorti.

Seulement, la vie a-t-elle un prix marchand? Peut-on accepter que les grandes entreprises exploitent et polluent, en payant parfois lorsque les dégâts sont trop apparents?

Car le résultat du procès valide une sinistre réalité: les entreprises comme Total ne sont responsables de rien, et donc n’ont rien à payer…

2. Total responsable, mais pas coupable?!CLC

En effet, les capitalistes du monde entier se serrent les coudes. Les affréteurs de bateaux peuvent ainsi payer des amendes, mais ne paient pas les dégâts!

Car ils dépendent d’une convention internationale: la CLC (International Convention on Civil Liability for Oil Pollution Damage).

Et qu’est-ce que signifie tout cela? Que les affréteurs ont leur propre système d’assurance, par un fonds intergouvernemental, appelé FIPOL (Fonds international d’indemnisation pour les dommages dus à la pollution par les hydrocarbures).

Conséquence: contrairement au tribunal correctionnel, qui avait considéré dans son jugement du 16 janvier 2008 que la compagnie pétrolière Total était pénalement responsable, cette fois l’entreprise n’est pas considérée comme responsable civilement des dégâts provoqués.

Et ne peut donc pas voir sa responsabilité civile engagée au titre des dommages et intérêts! Daniel Soulez-Larivière, avocat de Total, s’est empressé d’expliquer: « Total n’a pas de responsabilité civile dans cette affaire, c’est expressément dit par la cour. »

Par conséquence, oui les indemnités augmentent, mais elles seront payées par la société de classification Rina et l’armateur Giuseppe Savarese, ou plus exactement par leurs assurances.

3. Mais alors pour le reste qui paie quoi?

Nous avons eu du mal à saisir tout cela avec les innombrables embrouilles médiatiques, mélange de mauvaise foi et de méconnaissance.

Mais ce qu’il ressort de notre compréhension du problème est que Total ne paiera pas 170 millions, contrairement à ce qui a été dit.

Pourquoi? Parce que comme dit plus haut les affréteurs ont leur propre système d’assurance: le FIPOL.

C’est ce Fonds qui paie, à ce qu’il nous semble. Total peut donc prétendre d’un côté avoir payé pour les dégâts de l’Erika, alors que de l’autre il y a tout un système pour protéger les grandes entreprises et permettant le remboursement.

Sur le site du FIPOL, on peut par conséquent trouver cela:

Les faits

Le 12 décembre 1999, l’Erika s’est brisé en deux au large des côtes bretonnes en France, alors qu’il transportait environ 30 000 tonnes d’hydrocarbures lourds. Environ 19 800 tonnes se sont déversées. 6 400 tonnes d’hydrocarbures sont restées dans la partie avant immergée, et 4 700 tonnes dans la partie arrière.

Le pompage des hydrocarbures jusqu’à la surface s’est déroulé entre juin et septembre 2000.
Des opérations de nettoyage ont été menées le long des quelque 400 kilomètres de côtes polluées où plus de 250 000 tonnes de déchets mazoutés ont été récupérées.

Le régime d’indemnisation: qui paye?

Particuliers, commerces, entreprises privées, organismes publics: quiconque a subi un dommage par pollution du fait du sinistre de l’Erika peut prétendre à l’indemnisation, laquelle est disponible aux termes de la Convention de 1992 sur la responsabilité civile et de la Convention de 1992 portant création du Fonds, telles qu’incorporées dans la législation française.

Un montant d’environ € 12,8 millions (£12,2 millions) est disponible à titre d’indemnisation auprès de l’assureur-responsabilité du propriétaire du navire, le Club P&I Steamship Mutual. Des indemnités complémentaires pouvant atteindre € 172 millions (£164,5 millions) sont en outre disponibles auprès du Fonds international d’indemnisation de 1992 pour les dommages dus à la pollution par les hydrocarbures (Fonds de 1992). Autrement dit, c’est une somme globale de € 185 millions (£177 millions) qui est disponible.

Peuvent donner lieu à indemnisation les frais effectivement encourus et les dommages effectivement subis du fait d’une pollution par les hydrocarbures. Toute demande d’indemnisation doit obligatoirement être accompagnée de pièces justificatives.

Et sur le site de Total, on trouve cela (nous soulignons):

Les indemnisations sont du ressort du FIPOL (Fonds d’indemnisation pour les dommages dus à la pollution par les hydrocarbures). Le FIPOL est un fonds créé entre les États signataires de conventions internationales dont l’objet est précisément d’accélérer et de simplifier les procédures d’indemnisation des victimes des marées noires.

Depuis le naufrage de l’Erika, Total a soutenu la création d’un fonds complémentaire permettant d’accroître le montant des sommes disponibles pour indemniser les victimes de marées noires (plafond d’indemnisation : 900 millions d’euros aujourd’hui, au lieu de 185 millions d’euros en 1999).

Fin 2006, l’Etat avait reçu un début d’indemnisation de 40 millions d’euros.

Total cotise au FIPOL au prorata de ses importations d’hydrocarbures dans les États membres. Cependant, sans attendre la mise en route du système d’indemnisation, Total a dépensé près de 200 millions d’euros dans les trois domaines où il disposait des technicités et du savoir-faire pour remédier aux conséquences de la marée noire ou en limiter les effets.

Le système d’indemnisation des victimes de marées noires est régi par des conventions internationales ratifiées par un très grand nombre d’États. Ce système cohérent permet d’apporter une indemnisation aux victimes sans avoir besoin d’engager une procédure devant un tribunal afin de rechercher les responsabilités.

Ce qui ressort de tout cela, c’est que finalement, Total n’aura à payer que quelques amendes, mais certainement pas 200 millions. Le plus délirant, c’est que même si nous nous trompions ici, et que Total payait cela, ce n’est rien pour cette entreprise qui a une rentabilité de 12,585 milliards d’euros net après impôts en 2006.

Néanmoins, ce qu’il nous semble, c’est que même s’il est dit partout que Total a payé, pour ce que nous avons compris Total n’a fait qu’avancer les fonds car le FIPOL ne disposait pas d’assez de cash, tout en voulant être remboursé tout à la fin du processus.

Tout cela est d’ailleurs logique dans ce gigantesque mécano de magouilles, que même le quotidien Libération est obligé de constater:

« Le Fipol est devenu le seul moyen d’indemniser les victimes de marées noires, tant la chaîne du transport maritime est devenue complexe et opaque : propriétaires, gestionnaires, affréteurs, certificateurs, courtiers, pavillons de complaisance et paradis financiers forment une nébuleuse quasiment impossible à démêler. »

Le procès de l’Erika n’est donc nullement une victoire, il est au contraire la démonstration de l’opacité d’un système, et du fait que des géants comme Total peuvent bien employer à leur service des bateaux-poubelles, au pire ils s’en sortent avec des amendes!

La reconnaissance du « préjudice écologique » n’est alors en rien une victoire: juste une reconnaissance du fait que les géants de l’industrie polluent, et peuvent se permettre par l’intermédiaire des Etats, de sortir le carnet de chèques…

La Ligue de Protection des Oiseaux elle-même doit le reconnaître dans son communiqué suite au résultat du procès:

« Alors qu’il y a dix ans, seul le vivant commercial était reconnu, le vivant non commercial a aujourd’hui un prix. Mais attention, cela ne signifie pas que nous pouvons le marchander ! Il s’agit seulement d’un nouvel outil au service des « avocats » de la nature et une contrainte supplémentaire dissuasive pour les pollueurs potentiels. Nous ne sommes, en effet, malheureusement pas à l’abri d’une nouvelle catastrophe. »

Quelle folie que d’être heureux que « le vivant non commercial » ait un prix! Folie sous-tendant également qu’il y a un « vivant commercial »… Quelle horreur!

La situation du procès en Autriche (troisième compte-rendu)

Onze jours de procès ont eu lieu depuis le compte-rendu de son ouverture (voir ici également sa présentation).

La juge a continué de maintenir la pression, de toutes les manières possibles. Il a été demandé à deux personnes accusées si elles pensaient vraiment que la police mentait et trafiquait les emails enregistrés par elle, afin de les charger.

Une personne a également été accusée d’avoir… participé à une manifestation anti-nazie. Accusation à laquelle s’est rajoutée celle d’avoir brisé les vitres d’un local d’extrême-droite.

La juge a également mentionné une manifestation dans un magasin de fourrure, où une personne aurait résisté à la police, mais comme par hasard la vidéo le « prouvant » a été perdue…

Pareillement, une personne est accusée d’avoir scié des abris de chasseurs alors qu’elle était surveillée 24 heures sur 24 par les services secrets, sauf bien entendu le jour où l’action aurait soi-disant eu lieu!

Et la juge ne laisse rien au hasard: elle mentionne toutes les relations qu’il y a pu avoir entre les activistes et les différents groupes, allant jusqu’à mentionner une enquête faite sur une ferme à fourrure en Finlande!

Il faut savoir que dans un même ordre d’idées, le procureur a expliqué que le titre d’un tract « Jäger töten » signifiait « tuer les chasseurs! » alors qu’en réalité il s’agissait bien entendu de: « Les chasseurs tuent »… (les deux phrases s’écrivant pareil en allemand).

Une des personnes accusées a également été attaqué par la juge pour faire des oeuvres d’art… contenant également des slogans, et même exposant ces oeuvres!

Dans ce grand élan anti-activiste, la juge ne pouvait que rappeler les fondements de l’ordre établi. Passant au discours anti-gauchiste, elle a demandé aux deux personnes accusées si elles pensaient qu’en Autriche la police était nécessaire…

Une des autres personnes accusées (à part les deux questionnées donc) a alors provoqué un scandale en lançant: « oui, pour tuer des enfants de 14 ans! » Ce qui est une allusion à un « fait divers » s’étant déroulé il y a quelques mois, où un policier « pris de peur » a tué dans le dos un jeune s’enfuyant alors qu’il cambriolait un supermarché.

Une telle phrase était en tout cas une attaque directe dans un pays où la police jouit d’une certaine manière d’un grand respect (un peu comme la Suisse) ou en tout cas fait grandement peur.

Une autre personne accusée a fait de même, en refusant de répondre à la première question que lui a posé la juge, tant que la croix présente dans la salle ne serait pas enlevée, vue que la religion et le christianisme participent à la domination sur les animaux!

Dans un pays de culture conservatrice et chrétienne comme l’Autriche, cela était aussi sans nul doute un scandale, tout comme la déclaration d’une des personnes accusées de refuser de répondre à quelque question que ce soit!

La juge n’a dans ce cadre pas cessé de réprimander le public dans la salle à l’audience, et d’expliquer qu’elle n’avait jamais rencontré de tels accusés!

Et sa ligne n’a pas bougé d’un iota: elle a demandé pourquoi les personnes accusées conseillaient d’utiliser des emails cryptés, puis elle a remis en avant l’accusation centrale: le fait que se rejoignent en définitive les actions du type campagnes téléphoniques, manifestations, rassemblements devant les logements et les magasins (voir par exemple la vidéo d’une campagne avec un moment Free Hugs, avec la même attitude et la même musique que dans l’original), action illégales…

Les initiatives des activistes sont agressives, et se rattachent inévitablement à la culture illégale. D’où la question (qui comme nous l’avons dit plane au-dessus du procès): que pensent les personnes accusées de l’ALF?

Car pour la juge, il s’agit de montrer que toutes les structures activistes en faveur de la libération animale ne forment qu’une seule même structure terroriste. Elle est allée jusqu’à mettre en avant que reconnaître les « crimes commis » permettrait un allégement des peines…

Prosélytisme du lobby chasse envers les enfants

Voici un communiqué de l’ASPAS, Association pour la Protection des Animaux Sauvages, suite à un accord gouvernemental avec la Fédération nationale de la chasse, dans le sinistre but de parfaire l’éducation des enfants…

Un partenariat signé le 4 mars entre Luc Chatel, Jean-Louis Borloo et la Fédération nationale de la chasse permet aux amateurs d’armes d’entrer dans les écoles pour donner des leçons de « développement durable » aux enfants. L’ASPAS et de nombreux enseignants réclament l’arrêt immédiat de ces opérations illégales, immorales et inutiles. C’est ça, le Grenelle de l’Environnement ?

Chaque jour, les élèves du collège d’Agnetz, dans l’Oise, voient ces affiches mensongères situées à quelques centaines de mètres de leur établissement. Non, la chasse n’est un atout ni pour l’écologie ni pour l’éducation. En fait, il s’agit pour les chasseurs de faire la promotion d’une prétendument nécessaire « gestion de la nature » (entendez : la chasse, bien sûr) pour racoler de nouvelles recrues. Pourtant, le prosélytisme est illégal.

La propagande du lobby des chasseurs dans les écoles s’est officialisée il y a vingt ans avec les états Généraux de la chasse en 1990, puis en 1993 avec le colloque « Animations en milieu scolaire »*. Depuis cette époque l’ASPAS, soutenue par de nombreux enseignants, n’a eu de cesse de freiner ces grandes ambitions, et au fil des années ces opérations s’étaient essoufflées. Mais le 13 et le 14 octobre, deux articles de journaux ont remis le feu aux poudres. Dans l’un, une animatrice embauchée par une fédération des chasseurs a cherché à convaincre qu’il est « utile de tirer sur les animaux ; l’autre décrit un cours de SVT particulier : « montrer la chasse et en donner le goût à des enfants ». Une cinquantaine d’associations, dont l’ASPAS, co-signe alors une lettre ouverte adressée au ministre de l’éducation Nationale Luc Chatel : « Stop aux interventions des chasseurs en milieu scolaire ! ». On connaît la suite.

Les chasseurs n’ont aucune légitimité pédagogique. Leur passion de la chasse et leur concurrence avec les prédateurs naturels leur donne une vision déformée de la faune, qu’ils partagent entre « nuisibles » et « gibier ». Les chasseurs ne sont pas des biologistes et n’ont pas de compétence pour décrire un écosystème dans sa globalité. Leur opposition aux mesures de protection de la biodiversité, leur opposition aux ours et aux loups, leur absence dans les combats pour la défense des animaux sauvages, leurs contentieux quasi quotidiens contre les protecteurs ne rend pas leur discours « écologique » crédible.

Les chasseurs à l’école ?
Oui, mais en tant qu’élèves !

* Pour l’historique de la propagande des chasseurs en milieu scolaire, voir l’article « Les enfants pour cible » dans le magazine Goupil n°100, disponible sur demande par courrier ou par mail accueil@aspas-nature.org

Un chien perdu dans les émeutes

Sur le livre d’or on nous a fait part de photos assez particulières. Voici le message:

Etrange : le chien émeutier http://www.lahaine.org/index.php?p=44086

Le site lahaine.org est très connu dans « l’Etat espagnol », terme employé par l’extrême-gauche de ce pays pour ne pas utiliser celui d’Espagne (en raison de la défaite de la République, des mouvements indépendantistes très nombreux, etc.).

Les photos en question sur ce site proviennent de Grèce, des différentes émeutes révolutionnaires qui ont eu lieu dans ce pays tout au long de ces derniers mois.

On y voit à chaque fois un chien, le même, lors de différentes manifestations et émeutes: le 12 décembre 2008, le 17 décembre 2008, le 18 décembre, le 22, puis en janvier, en mars, en mai, en décembre en 2009, puis en 2010: en février, en mars…

Les photos le montrent au milieu des émeutiers, ou encore alors que la police procède à l’envoi massif de gaz lacrymogène, etc.

De notre point de vue, c’est très choquant et reflète un point de vue vraiment libéral et totalement inadapté aux exigences éthiques qu’il faut avoir.

Car cela signifie qu’à chaque fois, le « maître » de ce chien a placé celui-ci dans une situation extrêmement dangereuse, mettant sa vie en danger, le mettant dans des situations dangereuses également sur le plan psychologique.

Il suffit en effet d’une charge de la police et le chien peut être perdu (et se retrouver à la fourrière, voire être volé etc.). Notons aussi que même s’il est retrouvé cela est traumatisant, sans parler du fait qu’il peut avoir peur, être pris de panique et se perdre. La police peut très bien tuer ce chien également, ou le blesser!

Bref, il s’agit là de quelque chose d’irresponsable! Qui n’est pas sans rappeler les gens qui transportent un rat avec eux dans la rue ou les transports en commun, par exemple.

Et c’est d’autant plus dommage en l’occurence, que les événements de Grèce sont une bonne chose, et non pas une mauvaise chose, comme le montre la photo où l’on voit « Go vegan » inscrit sur le mur. Les émeutes en Grèce ont exprimé un contenu allant dans le sens de la libération.

Seulement quand on veut une société nouvelle, on doit assumer les nouvelles valeurs. Ainsi, dans le cas d’une manifestation par exemple, si l’on héberge des animaux, il faut toujours penser: que se passera-t-il pour lui si je me fais arrêter?

Alors, amener un animal dans une manifestation est quelque chose d’irresponsable en général, et cela encore plus quand on participe à une émeute!

Prétendre lutter contre le règne de la marchandise, et amener un chien dans une telle situation, ce qui le transforme en simple marchandise accompagnant son « maître », n’y a-t-il pas là une contradiction évidente?

La propagande du Centre d’information des viandes

Le « Centre d’information des viandes » (CIV) est une association loi 1901. Du moins sur le papier… En pratique, il s’agit d’un lobby de l’industrie de la viande, qui intervient dans les écoles, les collèges, les lycées, distribue sa propagande dans les hôpitaux, collaboration avec « L’Actu » (journal quotidien pour les adolescents, etc.).

Le CIV présente d’ailleurs ainsi ses activités: « édition de documents, actions de proximité, animations ludo-pédagogiques, organisation de conférences, participation à des salons, campagnes presse d’information, site Internet, service de presse, photothèque et vidéothèque. »

Cette « association » a de larges moyens et peut organiser des jeux concours, des promotions de la « viande » par l’intermédiaire de sites internet destinés à la jeunesse, avec des jeux, comme par exemple « Planet’Viandz. »

L’objectif idéologique du CIV: hors de la « viande » point de salut. L’être humain a besoin de protéines et bien entendu celles-ci ne pourraient venir que des cadavres d’animaux. Les brochures prétendent expliquer ce qui est bon pour la santé, de manière objective; il est toujours caché qu’il s’agit en fait du point de vue de l’industrie.

Les présentations sont toujours « neutres », en apparence. Ainsi concernant le fer, la « viande » est présentée comme le meilleur choix, le seul réellement valable, le plus sain, etc.

Cela veut dire aussi que le CIV prend les devants. Il n’attend pas la critique vegan, il l’a devance, il réagit de manière préventive, en en parlant en plein milieu d’une apologie de la « viande ».

Il présente donc le végétalisme, mais de manière à faire peur: les personnes végétaliennes sont forcément malades, carencées: elles doivent voir un médecin, prendre des compléments, car leur régime ne saurait être « naturel. »

De manière impressionnante dans l’hypocrisie, le CIV va jusqu’à expliquer que manger de la « viande » est une bonne chose car… on mange également des légumes ou des féculents avec! Même les légumes et les féculents deviennent un prétexte pour manger de la « viande »!

Dans ce genre de prise d’otage, pas étonnant de voir une brochure spécifique pour les femmes enceintes…

…Sans parler d’une brochure sur l’alimentation des enfants, avec bien entendu des enfants blonds aux yeux bleus…

Enfants qu’il s’agit naturellement d’éduquer, en les amenant chez le boucher par exemple…

…Ou bien en maquillant la « viande », comme il se doit, pour oublier l’animal assassiné!

Ce n’est pas un hasard si le CIV fait une brochure spécifique pour les femmes. Il ne s’agit pas tant de viser la « ménagère », mais d’influencer une partie de la population beaucoup plus ouverte à la compassion que les hommes qui sont eux bien souvent happés par le patriarcat.

Les animaux représentés perdent donc toute forme réelle…

Sauf bien entendu dans la brochure sur… le bien-être animal, qui est lénifiante au possible. Et qui prouve que la propagande du CIV est très bien compartimentée. Le discours s’adapte de manière opportuniste selon l’effet visé. En parlant du « bien-être animal » on montre des animaux réels, quand on parle de viande on ne les présente plus que comme formes fantomatiques.

Qu’en conclure? Que le CIV existe parce que l’industrie a peur. Elle a peur de la force de la compassion, de la formidable dimension du véganisme, en terme de valeurs, de mentalités, d’attitudes, de comportements. Le CIV est la démonstration que l’industrie connaît son identité criminelle… et qu’elle sait qu’elle est condamnée à disparaître!

Projet de réacteur nucléaire EPR à Penly : encore un débat bidon!

Voici le communiqué du réseau Sortir du nucléaire au sujet du « débat public » (évidemment bidon) qui s’ouvre au sujet du projet de Penly (Seine-Maritime). Une campagne est lancée pour contrer le pseudo « débat » et une conférence de presse a justement eu lieu à Rouen pour lancer cette campagne.

Projet de réacteur nucléaire EPR à Penly : encore un débat bidon!

Le nucléaire nuit gravement à la santé, à l’environnement… et à la démocratie !

Fin mars 2010 s’ouvre le débat autour de la construction d’un réacteur EPR à Penly, organisé par la Commission Particulière du Débat Public (CPDP), débat qui se déroulera jusqu’au 24 juillet 2010.

Le Réseau « Sortir du nucléaire » ne participera pas à ce débat bidon.

En effet, le Réseau « Sortir du nucléaire » considère que cette procédure n’est qu’un simulacre de démocratie dont il n’y a malheureusement rien à attendre. Cette « consultation » ne fait que s’ajouter à la longue liste des débats bidons autour du nucléaire. Une fois de plus, les citoyens sont mis devant le fait accompli !

  • A quoi bon débattre quand la décision de construire l’EPR à Penly en Haute-Normandie a déjà été prise un an auparavant par le président de la République [1], au mépris de la démocratie et des conventions internationales [2] ? On peut donc s’attendre à ce que les pouvoirs politiques tirent la conclusion du débat avant même qu’il ait commencé, comme ce fut le cas pour l’EPR de Flamanville [3].
  • Lors du « débat » de 2005 sur le premier EPR de Flamanville dans la Manche, EDF s’était engagé à ne construire aucun autre réacteur EPR tant qu’elle n’aurait pas une « expérience d’exploitation » du premier [4]. Or, celui-ci n’est toujours pas en service : EDF trahit donc totalement cet engagement. De plus, les déboires du chantier de Flamanville démontrent à eux seuls que l’EPR est une impasse et devrait être annulé immédiatement.
  • Ce prétendu débat constitue en fait un dispositif par lequel l’Etat cherche à canaliser les oppositions, pour obtenir l’acceptation du nucléaire par les citoyens. Pour la Commission qui l’organise, « l’important c’est de participer », mais certainement pas de tenir compte des avis des Français !
    En dépit des appels à la participation des citoyens, au royaume de l’atome, le nucléaire reste le fait du Prince ! Le Réseau « Sortir du nucléaire » appelle à dénoncer ce déni de démocratie et rappelle les multiples raisons d’annuler le programme EPR.
  • L’EPR est une technologie extrêmement dangereuse. Il comporte des défauts connus de longue date [5], et les autorités de sûreté nucléaire finlandaises, britanniques et françaises ont déjà émis de sévères réserves sur sa sûreté [6]. Récemment, le Réseau « Sortir du nucléaire » a révélé des documents internes à EDF attestant d’un risque d’accident grave [7]. Il faut donc arrêter immédiatement la construction de l’EPR à Flamanville.
  • Nous rappelons les coûts faramineux de ce réacteur, entièrement à la charge des consommateurs.
  • A l’instar de celui de Flamanville, l’EPR de Penly ne répondra à aucun besoin en électricité [8], puisque la France est déjà depuis longtemps en état de surproduction chronique. A investissement égal, les économies d’énergies et les renouvelables créeraient quinze fois plus d’emplois, pérennes et répartis sur tout le territoire [9], et permettraient de lutter de manière vraiment efficace contre le changement climatique.
  • Enfin, rappelons que la construction d’un nouveau réacteur retardera la transition vers un système énergétique vraiment sobre et propre, perpétuera la dépendance énergétique de la France [10], accroîtra la probabilité d’un accident nucléaire et entraînera la production de nouveaux déchets, pour lesquels il n’existe aucune solution!

Le Réseau « Sortir du nucléaire » appelle à l’organisation d’actions de protestation lors des réunions du débat pour dire non à l’EPR et pour dénoncer la politique nucléaire de la France.

Fédération regroupant 872 associations très diverses, le Réseau « Sortir du nucléaire » a toujours été attaché au pluralisme du mouvement antinucléaire : nous respectons donc la position de nos membres qui participeraient au débat public pour y faire valoir leurs arguments contre l’EPR.

Notes :

[1] http://www.elysee.fr/documents/index.php?lang=fr&mode=view&cat_id=8&press_id=2274

[2] La Convention d’Aarhus, dont la France est signataire, exige que les citoyens soient consultés avant toute décision !

[3] Pour rappel, le 21 octobre 2004, EDF annonçait que le réacteur EPR serait construit sur le site de Flamanville dans la Manche. Le 24 octobre 2005, M. De Villepin, Premier ministre, déclarait « Au vu des conclusions du débat public en cours, EDF construira le premier réacteur EPR à Flamanville. »… et le 3 novembre, le débat public sur l’EPR débutait à Lyon !

[4] http://cpdp.debatpublic.fr/cpdp-epr/docs/pdf/dossier_mo/synthese_dossier_mo.pdf

[5] Les défauts techniques sur la sûreté du réacteur européen à eau pressurisée (EPR), Henrik Paulitz, IPPNW, 2003

[6] http://www.sortirdunucleaire.org/actualites/communiques/affiche.php?aff=633

[7] http://www.sortirdunucleaire.org/actualites/communiques/affiche.php?aff=670

[8] Réponse d’EDF à un intervenant lors du débat THT : « Vous avez par ailleurs raison lorsque que vous précisez que la construction du réacteur Flamanville 3, si le projet est confirmé à l’issue du débat public, n’a pas pour objectif premier de répondre à l’augmentation de la demande d’électricité. » http://www.stop-tht.org/Les-contributions-pour-contre-l.html

[9] Courant Alternatif pour le Grand Ouest, les 7 Vents du Cotentin, 2006

[10] 100 % de l’uranium utilisé dans les centrales françaises est importé.

Lavage « automatique » et « fish pedicure »

La société qui s’offre à nous est de plus en plus automatisée, ne laissant ainsi de moins en moins de place à un rapport correct à la vie. L’automatisation prend le pas sur tout, avec des inventions les plus farfelues et inutiles qui voient le jour.

Cette société informatisée et automatisée concerne bien évidemment aussi les animaux, pour leur plus grand malheur une fois de plus.

C’est ainsi qu’au Japon, des machines à laver les chiens et les chats ont vu le jour. Comme pour les voitures!! Le tout sous prétexte de « lutter » contre la crise, ce nettoyage automatique coûterait 3 fois moins cher qu’un nettoyage manuel.

L’article qui présente ces nouveaux systèmes affirme  « En ce qui concerne la sécurité des animaux, c’est sûr à 100% d’après le témoignage du propriétaire d’un magasin de la capitale Nipponne. De plus, il a affirmé que ce n’est pas cruel pour les bêtes même s’il est plus difficile pour les chats d’accepter de se laver dans ces machines. »

Il est évident que cela est pure hypocrisie et qu’un tel « lavage » est totalement traumatisant. Ce système où l’électronique domine n’est peut-être pas « cruel » physiquement, mais la vidéo de démonstration montre bien un chien apeuré qui se demande ce qui lui arrive.

La cruauté est bien ici morale, de laisser un être vivant seul dans une machine qui lui envoie de l’eau, et évidemment psychologique pour l’animal.

Mais ici, l’idéologie dominante: l’animal est un automate, qu’on lave de manière automatique!

Et si d’un côté, nous avons des machines qui nous remplacent, de l’autre ce sont des animaux qui font notre travail.

Comme le montre par exemple l’exploitation des poissons Garra Rufa avec le « fish pedicure ».

Le principe est simple : un bassin accueille entre 150 et 200 « poissons-docteur » (comme ils sont appelés par les personnes qui les exploitent) affamés qui attendent de manger les peaux mortes des pieds.

Mais le principe séduit tellement que le SPA parisien qui fait ce « fish pedicure » proposera bientôt la « fish therapy » qui serait un excellent remède pour traiter quelques maladies de peau comme l’eczéma ou le psoriaris.

Sous couvert de pratique « écologique » et « naturelle », comme c’est l’actuelle grande mode, cette pratique venue d’Asie, utilise encore des animaux pour notre service et notre petit confort.

La devise du SPA parisien est d’ailleurs « Détendez-vous nos poissons s’occupent de vous… »

L’on retrouve constamment la même logique dans l’exploitation de nos amiEs comme par exemple avec les chiens guides d’aveugles.

L’on peut inventer toutes les excuses possibles et inimaginables, tel que « le chien guide d’aveugle est heureux avec son « maître » : ce n’est pas de l’exploitation »,  « les poissons Garra Rufa sont contents de manger les peux mortes, ce n’est pas de l’exploitation » etc etc., il n’en n’est rien car les animaux ne doivent plus être à notre service, ils doivent vivre leur vie tranquillement loin de notre domination et ne doivent pas pallier le manque de main d’œuvre/solidarité humaine.

Être vegan et vouloir la libération de nos amiEs c’est avant tout refuser toutes ces formes sournoises d’exploitation, qu’elles engendrent de la souffrance bien sûr, ou non. Que cette souffrance soit visible ou non, qu’elle soit psychologique ou physique.

Être vegan c’est critiquer l’exploitation animale et donc refuser les valeurs de cette société qui surfe sur la vague (pseudo) écolo utilisant des animaux au nom du « naturel. »

Le film « Bold Native »

« Bold native » est un film américain en projet depuis 2001 et qui sortira à l’été; il s’agit d’une production alternative, autofinancée, organisée par une équipe de personnes véganes et dont le sujet est la libération animale.

Le site est déjà en ligne et on peut déjà voir la bande-annonce. Il va de soi que le circuit de diffusion de ce film aux USA consistera seulement en les réseaux alternatifs / pro libération animale.

Le film parle d’une personne poursuivie par l’État américain pour ses actions illégales, de ses rapports avec son entourage (un père opposé à ses opinions) alors qu’on suit parallèlement une personne en faveur non pas de la libération animale, mais de la protection animale.

Il va de soi que le film est très engagé et consiste en une critique radicale de la domination de l’industrie et de ses valeurs. Parmi les liens sur le site, on a notamment l’office de presse nord-américain de l’ALF. Et dans le film, on retrouve des personnes qui dans la vie sont réellement des activistes, des avocats ou d’anciennes personnes emprisonnées pour leur actions de libération animale.

La bande-annonce peut être vue directement sur cette page, et il va de soi que nous vous reparlerons de ce film.

Les Verts trahissent l’écologie pour s’installer dans les institutions

Les élections régionales n’ont pas intéressé grand monde. Et pourtant du point de vue de l’écologie, elles ont consisté en un double assassinat.

Le premier, c’est celui de la taxe carbone. Le second, c’est celui du parti des Verts.

Pour la taxe carbone, les choses sont claires et nettes: elle a été liquidé de manière rapide et efficace, au milieu du remaniement ministériel. L’excuse trouvée est tout aussi simple: il faut faire les choses au niveau européen ou pas.

C’est le vieux principe comme quoi il faudrait attendre que tout change pour changer soi-même (quand le monde sera écolo je le serai, quand tout le monde sera végan je le serai etc.).

Mais que d’un côté, la présidente du Mouvement des entreprises de France (Medef), Laurence Parisot, soit satisfaite, c’est logique: « Nous sommes soulagés, notamment pour toute l’industrie qui n’aurait pas supporté ce nouveau handicap de compétitivité. »

Que Ségolène Royal, le soit aussi, sur TF1, c’est dans l’ordre des choses: « J’ai toujours dit que cette taxe était à la fois injuste et inefficace. Cette taxe n’a de sens que s’il y a des solutions alternatives. (…) Tant qu’on n’a pas développé la voiture électrique ou des transports alternatifs, cette taxe est parfaitement injuste et antisociale, et c’est une bonne chose qu’elle soit retirée. »

Mais que la porte-parole des Verts, Djamila Sonzogni, lance: « La taxe Sarkozy carbone ne remplissait pas les critères nécessaires pour être juste socialement, efficace économiquement et performante énergétiquement. Le projet, enterré ce jour par Nicolas Sarkozy, ne sera pas regretté par les écologistes. »

Là quand même, il y a de quoi se poser plus que des questions! Alors oui le même communiqué explique que « Pour le gouvernement, l’avenir de la planète s’arrête à 2012. » Mais le problème est que pour les Verts, cet avenir commence en 2012, avec la présidentielle!

Car déjà les Verts sont noyés dans « Europe écologie » qui est un fourre-tout qui n’a rien à voir avec l’écologie. On y trouve des figures du « mouvement social », des personnalités associatives, des figures médiatiques comme l’ancienne magistrate Eva Joly, Augustin Legrand des enfants de Don Quichotte, Emmanuelle Cosse ancienne président d’Act-Up Paris, etc.

Bref, des gens qui veulent faire une carrière politique. Qui n’ont comme seul projet que leur « bonne volonté » et leurs valeurs, qui ne remettent pas en cause les fondements de cette société, et ne se rapprochent ni de la libération animale, ni de la libération de la Terre.

Et en plus, à côté de cela désormais, il y a Daniel Cohn-Bendit et son « appel du 22 mars » qui vise à faire en sorte qu’Europe écologie s’élargisse encore plus.

Cela ferait les Verts dans Europe écologie, Europe écologie dans autre chose d’encore plus large, le tout appelé « écologie politique » alors que la seule cohésion, ce sont les élections!

Quelle ironie tout de même que le choix de Cohn-Bendit en ce qui concerne la date de sa proposition, qui est une allusion au mouvement fondé le 22 mars 1968 à la faculté de Nanterre, rassemblant différents courants d’extrême-gauche à la base pour renforcer la contestation.

Là il ne s’agit en effet pas de révolution mais de manoeuvres pour les élections, afin de rassembler « Verts, socialiste, Cap 21, communiste, que sais-je encore. »

Soit exactement le genre de flou dont les animaux et la Terre n’ont pas besoin! Tout l’appel de Cohn Bendit consiste en ce flou absolu par ailleurs. Intitulé « Inventons ensemble une Coopérative politique », publié dans Libération et signé Daniel Cohn-Bendit Député européen Europe Ecologie, le voici dans son intégralité:

C’est un tournant historique. Des européennes aux régionales, l’écologie politique s’installe désormais comme un espace autonome dans le paysage politique français. Mais devant l’ampleur des défis auxquels doivent répondre nos sociétés, la consolidation est une nécessité absolue.

Il faut nous inscrire dans la durée et honorer ce rendez-vous avec l’histoire sous peine de disqualifier notre critique de l’irresponsabilité de ceux qui ne font rien, à Copenhague ou ailleurs, parce qu’ils sont incapables de dépasser leurs petits intérêts particuliers. Nous avons besoin d’une structure pérenne et souple à la fois, capable d’élaborer des positions collectives et de porter le projet écologiste, sans s’abîmer dans la stérilité des jeux de pouvoir ou la folle tempête des egos en compétition.

Soyons clairs : il est hors de question d’abandonner aux appareils de parti, cette dynamique de renouvellement politique et social. Cela reviendrait à nous installer au cimetière, déjà bien encombré, des espérances déçues. Je reconnais d’ailleurs que, sous la pression des échéances électorales, nous avons trop longtemps repoussé la question de la forme de notre mouvement, au point de laisser le rêve en friche.

Entre simple marque électorale et réseau purement virtuel, Europe Ecologie est resté une projection, où chacun pouvait voir midi à sa porte. D’ailleurs, les résultats contrastés de nos listes au premier tour des régionales soulignent le succès de ceux qui ont respecté l’esprit du rassemblement face à ceux qui se sont contentés d’en appliquer formellement la lettre, le réduisant à une simple tactique d’ouverture.

Sans en renier l’histoire récente, il est temps d’incarner l’écologie politique dans un corps nouveau, une forme politique largement inédite, décloisonnée, pour mener la transformation de la société

Abstention, populismes, clientélisme… Cette élection le prouve encore : depuis des décennies, le fossé n’a cessé de se creuser entre la société et le politique. Le divorce démocratique est profond entre des logiques partidaires complètement déracinées qui fonctionnent en hors sol et une société active, diverse, créative mais sans illusion sur la nature et les formes du pouvoir qui s’exerce sur elle.

Les partis politiques d’hier étaient de véritables lieux de socialisation et d’apprentissage de la cité. Mais aujourd’hui ils se réduisent le plus souvent à des structures isolées de la société, stérilisées par de strictes logiques de conquête du pouvoir, incapables de penser et d’accompagner le changement social, encore moins d’y contribuer.

Parti de masse caporalisé ou avant-garde éclairée de la révolution, rouge voire verte : ça, c’est le monde d’hier.

Celui de la révolution industrielle et des partis conçus comme des machines désincarnées, sans autre objet que le pouvoir. Comme des écuries de Formule 1, ces belles mécaniques politiques peuvent être très sophistiquées et faire de belles courses entre elles, mais elles tournent en rond toujours sur le même circuit, avec de moins en moins de spectateurs.

Le mouvement politique que nous devons construire ne peut s’apparenter à un parti traditionnel. Les enjeux du XXIe siècle appellent à une métamorphose, à un réagencement de la forme même du politique. La démocratie exige une organisation qui respecte la pluralité et la singularité de ses composantes.

Une biodiversité sociale et culturelle, directement animée par la vitalité de ses expériences et de ses idées. Nous avons besoin d’un mode d’organisation politique qui pense et mène la transformation sociale, en phase avec la société de la connaissance. J’imagine une organisation pollinisatrice, qui butine les idées, les transporte et féconde avec d’autres parties du corps social.

En pratique, la politique actuelle a exproprié les citoyens en les dépossédant de la Cité, au nom du rationalisme technocratique ou de l’émotion populiste. Il est nécessaire de «repolitiser» la société civile en même temps que de «civiliser» la société politique et faire passer la politique du système propriétaire à celui du logiciel libre.

Je n’oublie pas l’apport important des Verts pendant vingt-cinq ans pour défendre et illustrer nos idées dans la vie politique française. Néanmoins, non seulement la forme partidaire classique est désormais inadaptée aux exigences nouvelles de nos sociétés, mais je crois en outre que, tôt ou tard, elle entre en contradiction avec notre culture anti-autoritaire, principe fondamental de la pensée écologiste.

Ni parti machine, ni parti entreprise, je préférerais que nous inventions ensemble une «Coopérative politique» – c’est-à-dire une structure capable de produire du sens et de transmettre du sens politique et des décisions stratégiques. J’y vois le moyen de garantir à chacun la propriété commune du mouvement et la mutualisation de ses bénéfices politiques, le moyen de redonner du sens à l’engagement et à la réflexion politique.

Si cette Coopérative a évidemment pour objectif de décider collectivement aussi bien des échéances institutionnelles d’ici 2012 que des grandes questions de société, sa forme définitive n’est pas encore fixée. Il reviendra à ses membres d’en définir les contours, la structure et la stratégie. Ce débat doit être ouvert.

Pour cela, j’appelle à la constitution de «collectifs Europe Ecologie-22 mars». Constitués sur une base régionale ou locale pour éviter tout centralisme antidémocratique, ces collectifs seront de véritables agoras de l’écologie politique, modérées sur Internet (1).

Leur principale mission étant de penser la structuration du mouvement, ils resteront une étape transitoire, qui devra céder la place à la Coopérative qu’ils auront contribué à construire. Pendant toute la durée de leur existence, ils respecteront un principe de double appartenance, pour les associatifs, les syndicalistes et même ceux qui sont encartés dans un parti politique.

Parce qu’on peut être vert, socialiste, Cap 21, communiste, que sais-je encore, et partie prenante de cette dynamique collective. Encore une fois, l’important est moins d’où nous venons, mais où nous voulons aller, ensemble. C’est l’esprit même du rassemblement qui a fait notre force, cette volonté de construire un bien commun alternatif.
Le moment venu, chaque membre de la Coopérative votera pour en consacrer démocratiquement la naissance. Jusqu’ici, Europe Ecologie s’est contenté d’être un objet politique assez inclassable. L’enjeu de la maturité, c’est sa métamorphose en véritable sujet politique écologiste autonome, transcendant les vieilles cultures politiques.
www.europeecologie22mars.org

En clair: les Verts c’est fini, cela a bien servi, mais maintenant il faut s’inscrire pleinement dans les institutions, les renouveler, tout en se goinfrant.

Ou en version décodée: ce que les socialistes ont fait durant les années 1980, on peut le faire aussi, alors profitons en: faisons semblant de tout changer, et c’est le jackpot pour nous.

Voilà pourquoi Cohn Bendit se sent obligé d’expliquer que les définitions strictes, l’esprit contestataire d’avant-garde, ce serait « dépassé. » Il ne veut pas de définition, il ne veut pas d’exigences. Il veut le libéralisme, et tant pis pour les animaux et la planète.

Dans cette version libérale des choses, qui s’imagine au-dessus de tout et « ultra moderne », il n’y a de la place que pour l’opportunisme, la « souplesse » faisant que, pareillement que chez les partisans des « droits des animaux », le mouvement est tout, le but n’est rien, il faudrait savoir s’adapter, temporiser, négocier, et patati, et patata.

A cela, il faut savoir dire non!

L’objectif de la libération animale est quelque chose qui a de la valeur en soi, tout comme l’objectif de la libération de la Terre. Et cette valeur est obligatoire, elle ne se négocie pas; qui ne comprend pas ces deux engagements passe à côté de la réalité et de ses exigences!

Pour la fermeture du laboratoire Jean Mérieux à Lyon!

Quoi?

Le laboratoire P4 « Jean-Mérieux » situé avenue Tony Garnier, dans le quartier de Gerland, dans le 7ème arrondissement de Lyon.

Dans ce laboratoire sont manipulés « les virus dangereux pour lesquels on ne dispose ni de vaccin ni de traitement efficace, comme ceux des fièvres hémorragiques Ebola, Lassa et Marburg. » (Le Monde, 24/10/2001).

Ce laboratoire est le seul de cette importance en Europe. Il existe même actuellement moins de 10 laboratoires de ce type au monde, la plupart étant situé aux Etats-Unis.

Qui?

Des animaux qui subissent la vivisection. A Lyon dans ce laboratoire est pratiquée la vivisection sur les rongeurs, mais également sur des primates (pour qui 16 cages sont destinés).

Pourquoi?

La laboratoire a été ouvert en 1999, après deux années de travaux, par la Fondation Mérieux « sans appel d’offre ni enquête préalable auprès des riverains » (Science et Vie, nov. 2000).

Cette « fondation » qui finance le laboratoire est en réalité la façade d’une industrie fleurissante.

En effet, la famille Mérieux est une dynastie d’entrepreneurs lyonnais, à l’origine des entreprises Sanofi Pasteur (ex. Institut Mérieux), bioMérieux (diagnostic in vitro), Mérial (activité vétérinaire), Biomnis (ex. laboratoire Marcel Mérieux) mais également donc de la Fondation Marcel-Mérieux, du laboratoire P4 Jean Merieux et de l’organisme de formation humanitaire Bioforce.

Au service de quoi?

Certainement pas de la santé. Quand on se préoccupe de la santé des gens, on ne place pas un tel laboratoire en pleine ville.

Surtout quand le risque zéro n’existe pas, ce qui est assumé par le  directeur Alain-Jean Georges: « Il est absolument impossible qu’un virus sorte par accident du laboratoire. Le risque zéro n’existe pas, mais il reste purement théorique. » (Acteurs de l’économie, janvier 2005)

Sans compter que « La nuit, les camionnettes circulent dans l’enceinte pour livrer le laboratoire d’analyses médicales mitoyen. Il est vrai qu’il y a beaucoup de va-et-vient et qu’on ne peut pas tout surveiller » reconnaît le professeur Girard (Science et Vie, nov 2000).

A cela s’ajoute que « Le P4 Jean Mérieux a une vocation de laboratoire d’accueil pour des équipes extérieures » (Biofutur, octobre 2004).

Car ce laboratoire est sous la responsabilité de l’Inserm, Institut National de la santé et de la recherche médicale, et y passent donc des chercheurs du CNRS, de l’Université Lyon I, de l’École normale supérieure, de l’Institut Pasteur, et bien-sûr du Centre de Recherche du Service de Santé des Armées…

Niveau sécurité le préfet du Rhône a expliqué que « dans l’hypothèse (peu probable) d’une agression de type explosif entraînant une rupture massive du confinement, les virus seraient tous détruits car ces derniers ne supportent pas des températures supérieures à 50 degrés » (Science et Vie, nov 2000). Mais en réalité, l’article à ce sujet rappelle que « le chauffage à 50 degrés des virus n’est efficace que s’il est prolongé pendant au moins trente minutes »!

Au service de quoi? (2)

Si le risque zéro n’existe pas pour les responsables du laboratoire, par contre la libération animale elle représente une menace qui préoccupe.

On reconnaît le sens des priorités d’un tel laboratoire, financé par l’industrie, organisé par l’Etat, et existant de manière totalement opaque et anti-démocratique!

Ainsi l’animalerie est sans issue de secours « afin de parer à toute éventualité – y compris une action de commando anti-vivisection. » « Tous les utilisateurs ont reçu un entraînement au stress » explique Thierry Valet, responsable de la sécurité (Acteurs de l’économie, janvier 2005).

On a donc un laboratoire ultra-dangereux payé par un gros monopole qui détient 25 % du marché mondial de vaccins (Les Échos, La vaccination cherche un nouveau souffle, Les Échos, publié le 9 mars 2009).

Organisé par l’État, avec un contrôle militaire, le tout de manière opaque! Avec naturellement la vivisection sur les animaux!

Composés organochlorés et semaine sans pesticides

Cette semaine s’ouvre la « semaine sans pesticides », qui va durer jusqu’au 30 mars. Il s’agit d’une campagne lancée par l’Action Citoyenne pour les Alternatives aux Pesticides, qui regroupe différentes associations.

Une campagne d’autant plus importante que la France est le premier consommateur de pesticides en Europe, avec 76 000 tonnes… et le troisième au niveau mondial!

En fait, le problème est tellement grand que même l’État a été obligé de lancer un programme pour réduire de moitié l’utilisation de pesticides: c’est le programme Ecophyto 2018.

Et il faut savoir qu’en plus de cela, il existe les « organochlorés » qui sont interdits en Europe, mais pas dans les autres pays, et qui peuvent donc atterrir dans notre organisme, et y rester… jusqu’à 25 ans.

Précisons d’abord ce que sont ces organochlorés, avec une bonne définition tirée de wikipédia:

Un composé organochloré est un composé organique de synthèse, comportant au moins un atome de chlore et utilisé comme solvant, pesticide, insecticide, fongicide ou réfrigérant ou molécules intermédiaires de synthèse en chimie et pharmacie.

Les plus connus sont les pesticides (DDT, aldrine, kepone, dieldrine, chlordane, heptachlore, endrine, mirex, BPC, toxaphène, lindane …), les PCB et les dioxines.

Et comme la consommation de « viande » explose en raison des énormes bénéfices que cela apporte, ces organochlorés sont massivement présents dans les cadavres d’animaux.

Le même article de wikipédia explique ainsi:

Au moment où le dieldrine fut interdit en 1974, la Food and Drug Administration en retrouva dans 96% de la viande, de la volaille et du poisson consommé aux États-Unis, dans 85% des produits laitiers et dans la chair de 99,5% des Américains.»

Mais voici un article très intéressant, de l’université Laval, qui montre que les végétaliens s’empoisonnent justement beaucoup moins avec ces organochlorés.

Il va de soi qu’il s’agit de l’université québecoise, car jamais une université française, vue le poids de l’industrie comme source de profits, ne remettrait en cause le modèle dominant.

Ce que ne fait d’ailleurs pas non plus l’université Laval, qui « regrette » cette situation: « Il faudrait se cantonner, des années durant, à une diète composée uniquement de végétaux pour réduire la quantité de polluants organochlorés dans notre organisme. »

Mais cela a le mérite d’en parler. Voici l’article:

Peut-on réduire la quantité de polluants organochlorés dans notre organisme en modifiant notre alimentation? Une étude pilote menée par Hélène Arguin, Marina Sanchez, Jean-Philippe Chaput et Angelo Tremblay, de la Faculté de médecine, et par quatre collaborateurs américains, indique que la chose est faisable. Toutefois, pour y arriver, patience et longueur de temps s’imposent puisqu’il faut se cantonner, des années durant, à une diète composée uniquement de végétaux.

La famille des organochlorés regroupe des insecticides et des produits chimiques qui sont maintenant bannis dans la plupart des pays industrialisés. On les associe à un cortège de maladies dont les cancers, les maladies du foie et le parkinson ainsi qu’à l’affaiblissement du système immunitaire. En raison de leur résistance à la dégradation et à leur affinité pour les graisses, ils sont encore présents dans la chaîne alimentaire, en particulier dans les tissus adipeux des animaux. De là à se demander si les personnes qui ne consomment pas de viande s’en tirent mieux, il n’y avait qu’un pas qu’a franchi l’équipe d’Angelo Tremblay.

Les chercheurs ont comparé les concentrations de 26 composés organochlorés dans le sang de 9 végétaliens et de 15 omnivores. Le groupe végétalien était composé de personnes qui, depuis dix ans en moyenne, consommaient exclusivement des légumes, des fruits, des noix et des germes de plantes. Malgré ce régime plutôt strict, les chercheurs rapportent dans un récent numéro du British Journal of Nutrition qu’ils ont détecté la présence de 17 composés organochlorés dans le sang des participants des deux groupes. Toutefois, les concentrations de cinq de ces composés étaient plus faibles — de 20 à 40 % moins élevées — chez les végétaliens que chez les omnivores.

L’adoption d’un régime végétalien permettrait donc d’abaisser la charge d’organochlorés dans l’organisme, mais pas de l’éliminer. «Ces composés sont très résistants, explique Angelo Tremblay. Les BPC, par exemple, ont une demi-vie qui varie de 5 à 25 ans. Si nous détectons des organochlorés chez des sujets qui sont végétaliens depuis de nombreuses années, c’est qu’ils en ont consommés plus tôt dans leur vie ou qu’ils mangent des fruits ou des légumes importés qui en contiennent.»

Olestra: peu d’effet

Les organochlorés ont un autre effet qui s’avère plutôt embêtant pour les gens qui tentent de perdre du poids: ils diminuent le métabolisme au repos. Lorsque l’organisme puise dans ses réserves de graisses et qu’il libère les organochlorés qui s’y sont accumulés au fil des ans, il s’ensuit une baisse du métabolisme qui entrave la perte de poids.

Des études antérieures avaient signalé que l’olestra — un substitut du gras que Procter & Gamble utilise dans certaines croustilles vendues aux États-Unis — réduit considérablement la concentration  en organochlorés chez des sujets très contaminés et chez des animaux. Pour déterminer si ce produit pouvait favoriser l’élimination des organochlorés libérés lors d’un régime amaigrissant, les chercheurs ont soumis, pendant trois mois, un petit groupe d’hommes obèses à une diète contenant 25 % de graisses et de l’olestra.

Les effets de ce régime ont été comparés à ceux d’un régime contenant 25 % de graisses sans olestra et à un régime régulier contenant 33 % de graisses. Résultat? Rien de renversant puisque l’olestra a abaissé la concentration d’un seul des 26 organochlorés mesurés.

Les chercheurs hésitent à tirer des conclusions à partir de ces deux études parce qu’elles reposent sur un petit nombre de sujets. «Néanmoins, dit Angelo Tremblay, on peut d’ores et déjà constater qu’il est difficile de ne pas accumuler d’organochlorés dans l’organisme et tout aussi difficile de s’en débarrasser.»

Il va de soi que le véganisme est une question morale, pas une question de « bienfaits » alimentaires. Mais il serait absurde de ne pas en parler, car si les animaux sont massacrés de manière industrielle, cela tient à une logique: celle du profit capitaliste.

L’existence de la « viande » va forcément de pair avec l’empoisonnement chimique. Tout se rejoint dans le principe de la maximisation du profit.

Être réaliste, c’est constater cela, et comprendre qu’il n’y a pas de libération animale sans libération totale, et vice-versa!

Documentaire « Les enragés de la cause animale »

« Les enragés de la cause animale »: tel est le titre d’un « documentaire évidemment à charge, diffusé cette semaine à plusieurs reprises sur France 4.

Car si la dimension révolutionnaire de la libération animale échappe encore à beaucoup, et même à de nombreuses personnes vegan, l’industrie et l’Etat en sont eux tout à fait conscients.

Surtout quand les responsables de l’Etat et du profit regardent depuis la France ce qui se passe dans les autres pays. D’où les intimidations contre des activistes, l’appui médiatique aux structures réformistes (et non vegan bien entendu), les grandes campagnes des « scientifiques » grassement rémunérés par l’industrie, etc.

La présentation du documentaire sur le site de France 4 est d’ailleurs tout aussi explicite:

Des fast-foods incendiés en Belgique, des visons d’élevage libérés par la force en Hollande, des descentes brutales dans des magasins de fourrure en France, des menaces de mort, un kidnapping et des lettres piégées en Angleterre… Derrière ces actions-commandos se cachent des groupuscules de mieux en mieux structurés.

Comme on le voit, tous ces exemples visent à distiller la peur d’une menace qui est à la fois floue et partout, mais aussi (et surtout) d’une extrême brutalité, et pouvant frapper n’importe qui et n’importe où (au fast food, dans un magasin, dans des lettres, etc.)

Une telle propagande n’a bien entendu rien de surprenant, et bien naïf sont les gens qui pensaient ou pensent que les médias, l’Etat ou l’industrie va faire quelque chose en faveur des animaux!

La libération animale, ce n’est pas un combat pour les « droits des animaux » mais pour le renversement des valeurs morales, juridiques, économiques de la société!

Pour les médias, les activistes de la libération animale seront toujours des personnes « enragées » c’est-à-dire « contaminées » par les animaux, par une « rage » qu’il s’agit forcément de guérir (à coups de prison, d’éducation médiatique, etc.).

Le documentaire est déjà passé vendredi 19 mars à 21h30, mais il repasse le lundi 22 mars à 00h25, ainsi que le dimanche 28 mars à 13h25.

Manifestation et grande opération de libération de visons en Allemagne

Chaque année a lieu à Francfort en Allemagne une manifestation au sujet de la fourrure et de la mode, organisée par des activistes pour la libération animale. La manifestation rentre dans le cadre de la campagne contre Escada et Max Mara dont nous avons déjà parlé.

Cette année, 650 personnes ont participé à cette manifestation qui a eu lieu le 13 mars, et on peut désormais voir une vidéo de la manif ici. Avant la manifestation, il y avait également des stands, des vidéos et des discours; après avait lieu une fête.

Durant la manifestation, les slogans ne visaient pas que la fourrure, mais toute l’exploitation animale : « Ob Pelz oder Fleisch – Mord bleibt Mord » (Fourrure ou viande – un meurtre est un meurtre), « Wir sind laut und wir sind hier – Für die Befreiung von Mensch und Tiere » (Nous faisons du bruit nous sommes ici – Pour la libération de l’humain et de l’animal).

La solidarité avec les activistes passant en ce moment en Autriche a été soulignée avec un point de vue très clair:

« Ce qui est à honteux, ce ne sont pas les revendications comme quoi il faut mettre fin à la violence contre les animaux, mais la délégitimation des protestations par la police, le droit et la justice. Ce qui est insupportable, ce ne sont pas les protestations, les campagnes et chaque action illégale, mais la prétention à pouvoir disposer comme bon nous semble des animaux, qui amène en dernière conséquence à l’emprisonnement et la mise à mort d’innombrables individus non humains. »

L’ancrage dans les valeurs progressistes a été rappelé:

« Nous sommes tous et toutes ici afin de montrer à l’industrie de la fourrure ce que nous pensons des ses cruelles affaires. Nous nous sommes rassembléEs afin d’exprimer par des mots et des actes ce que nous ressentons lorsque nous pensons aux tortures que doivent endurer chaque jour les animaux dans les fermes à fourrure.

Afin de parler concrètement: aujourd’hui nous amenons notre haine dans la rue. Notre haine à l’encontre d’une machinerie de mort, qui méprise la vie, une machinerie de mort qui se moque de la souffrance des êtres vivants, qui ont la capacité de ressentir, une machinerie de mort qui place le profit au-dessus du droit à la vie.

Cette pensée ne visant qu’au profit est une conséquence nécessaire de la logique de chosification capitaliste et ne peut être vaincue que par le dépassement des relations de domination existantes. »

Il a également été rappelé dans un discours à ce sujet devant le magasin Max Mara qu’il n’y avait pas de place pour les fascistes dans le mouvement pour la libération animale. Les fascistes lorsqu’ils abordent la question animale le font au nom de la santé, d’une volonté de vivre « sainement », de manière « pure. » Chez les fascistes il n’y a pas de critique de l’exploitation animale, mais seulement la volonté d’avoir « un peuple sain. »

A également été cité un document « pro-animaux » des fascistes; en voici l’extrait complet afin de comprendre pourquoi l’extrême-droite fait semblant de s’intéresser aux animaux: afin de justifier un pseudo « ordre naturel »:

[Attention: citation d’un groupe d’extrême-droite!] « Les fascistes rouges / anti-allemands justement, qui s’investissent également pour les droits des animaux, n’ont eux-même pas compris l’idée de l’antispécisme.

Pour eux, il ne s’agit qu’un concept en plus leur servant de prétexte à la violence contre ceux qui pensent différemment. Et c’est une contradiction, parce que cette idéologie affirme qu’elle est pour la liberté de chaque vie.

Tout cela est bien beau, mais n’est absolument pas réalisable, tout comme le marxisme / communisme.
Il y aura toujours des gens pour gouverner et d’autres pour être gouverné. Les affirmations comme  quoi il y aurait une contradiction entre les nazis et la protection animale sont absurdes et ridicules. »

Exactement comme lors de la colonisation avec les théories sur les esclaves qui auraient « naturellement » besoin des maîtres (évidemment européens), les fascistes utilisent la question animale pour justifier l’esprit de domination (c’est souvent le loup qui est « valorisé » d’ailleurs, comme symbole des « inégalités » naturelles)

Une démarche totalement opposée aux valeurs de la libération totale!

On notera également que deux jours après cette manifestation, dans la nuit du 15 au 16 mars, a eu lieu une grande opération de libération de visons, à Frankenförde.

Un groupe d’intervention a libéré à peu près 2.500 visons et procédé à la destruction des tuyauteries alimentant la ferme en eau, de plusieurs voitures et de différentes machines (voir ici une vidéo de l’action). La presse parle de 180.000 euros de dégâts et de 4.000 visons libérés.

Toujours à propos de la libération de visons, le site américain Voice of the Voiceless (récemment frappé par la répression du FBI comme nous le disions il y a quelques jours) a mis la semaine dernière en ligne un rapport scientifique montrant que les visons libérés survivent et s’adaptent en un mois – un mois et demi à leur nouveau environnement.

CITES ou police: pas de fausse naïveté face à l’exploitation animale

La Société Nationale de Défense des Animaux a lancé une campagne d’affichage au sujet du trafic d’animaux dans les rues parisiennes. Il y aura 150 affiches dans le métro parisien et six camions avec des panneaux qui circuleront en ville.

Sur les photos on voit des chiens et des chats en situation précaire, et un slogan: « Mais que fait la police? »

Une telle démarche est hautement critiquable. Car il est vrai qu’il est évidemment horrible de voir des très jeunes animaux, simplement mis en vente dans les rues, dans le froid, dans une situation précaire. On peut voir ici une courte vidéo et là un article avec des photos présentant le contexte, et ici une plus longue vidéo de France 3 (sur le site on voit des photos de la campagne du SNDA).

Seulement voilà et justement, il y a un contexte! D’abord il y a le fait que les gens qui les vendent viennent de Roumanie, et s’ils vivent dans des conditions plus que précaires au point de faire du trafic d’animaux, ce n’est pas pour rien!

Ce n’est pas excusable bien sûr en soi, mais mener une campagne coûteuse alors qu’à côté les abattoirs tournent à plein régime et que les animaleries vendent de manière industrielle… il y a quand même ici une fausse naïveté.

Une fausse naïveté qui ne sert pas les animaux, mais par contre les gens ne voulant pas de la libération animale, soucieux d’avoir une « bonne image » en se prétendant les « amis » des animaux.

Ainsi la tête de liste du Front National dans les Hauts de Seine peut-il écrire un article comme celui-là, profitant des grands espaces qui existent dans ce genre de campagne refusant d’affronter l’exploitation animale en général:

Cet ignoble trafic d’animaux en Ile-de-France

Après les faux handicapés, l’exploitation de nouveaux nés, les clandestins de l’Europe de l’est font aujourd’hui du trafic de chiens et de chiots un business en pleine expansion à Paris et maintenant dans notre département. Portées de chiots, chiens volés ou importés illégalement dans des conditions sanitaires ignobles, ces animaux sont mis en vente sur les trottoirs franciliens entre 300 et 900 € selon la race.

Le risque de voir d’ailleurs réapparaître des cas de rage dans notre région n’est bien sûr pas à prendre à la légère puisque ces animaux ne sont même pas vaccinés. De plus, ces vendeurs à la sauvette ne risquent pas grand chose, si ce n’est une simple contravention. Alors, pourquoi se gêner ?

Comme futur conseiller régional mais surtout comme cynophile, je suis bien décidé à mettre un coup d’arrêt à cette pratique en faisant front commun avec les différentes associations de défense des animaux et notamment la Fondation Brigitte Bardot, qui ont interpellé en vain la Dspap (Direction de la sécurité publique de l’agglomération parisienne) et le procureur de la république sur ce trafic abject.

Le Front National dénonce une nouvelle fois le laxisme des pouvoirs publics en matière d’immigration clandestine, de travail au noir ou de protection animale.

Quand on lit cela, on voit bien que l’attaque contre les « clandestins de l’Europe de l’est » est là pour se donner un masque « pro-animaux » alors qu’il n’y a évidemment aucune critique de l’exploitation animale en général… Ce n’est pas la vente d’animaux qui est critiquée, mais la vente « illégale. » C’est très différent!

Constatons alors ici cette simple vérité: il y a le préjugé qui existe comme quoi quand on aime les animaux, on aime pas les humains. Mais là on voit bien que ce sont ceux qui font semblant d’aimer les animaux n’aiment pas les humains.

La véritable compassion serait de chercher à comprendre: comment des gens peuvent en arriver à passer leurs journées dans la rue, dans le froid, pour vivre d’un trafic d’animaux?

Et non pas de lancer des appels populistes contre les « clandestins de l’Est » tout cela pour ne pas critiquer l’industrie et ses profits!

Car la vente dans les rues est la partie immergée (et donc visible) d’un océan de souffrances, par contre bien invisible car masqué par la société et ses valeurs dominantes. C’est en effet le profit qui détermine la condition animale. Le trafic dans les rues de Paris n’est qu’un reflet d’une situation globale.

On en voit la démonstration en ce moment avec la conférence de la CITES (convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction).

Celle-ci a rejeté, jeudi 18 mars à Doha, une proposition de Monaco visant à suspendre les exportations du thon rouge.

Victime de la mode des sushis, le thon rouge, qui est hautement « surpêché » (80% de population en moins dans l’Atlantique Ouest entre 1970 et 2007, et 74,3% en moins dans l’Atlantique Est entre 1955 et 2007), est au bord de l’extinction.

Ce qui ne compte pas pour l’exploitation animale: sur les 175 pays signataires de la Convention, seuls les Etats-Unis, le Kenya et la Norvège ont appuyé la demande de Monaco qui consistait en l’inscription de cette espèce de thon à l’Annexe I de la CITES afin d’en interdire le commerce international et de protéger ces poissons.

L’Union Européenne, quant à elle, s’est vue « déçue » du refus de la CITES alors qu’elle demandait en fait… que la mise en oeuvre soit repoussée jusqu’en mai 2011!

Tout est question de profit. Le Japon, qui était contre cette interdiction, importe par exemple 80% du thon rouge de l’Atlantique, et a donc prétexté vouloir faire des efforts et aider la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l’Atlantique (ICCAT)…

Car l’ICCAT avait décidé en novembre 2009 de réduire les quotas de pêche de 22 000 tonnes à pas moins de 13 500 tonnes pour l’année 2010 ! L’ICCAT regroupe les pays pêcheurs, l’on se doute bien alors du non respect des quotas et l’on comprend la volonté du Japon à vouloir s’allier avec l’ICCAT.

Il est facile de voir que la Mer et ses habitantEs sont exploitéEs à outrance, que le même sort attend les esturgeons bélugas qui sont tués afin de satisfaire les fans de caviar. Ce n’est pas moins de 18 espèces d’esturgeons qui sont menacés, selon les recherches de l’Union internationale de conservation de la nature (UICN).

On peut même voir que le même sort va en fait concerner tous les êtres vivants. C’est une logique meurtrière, d’exploitation. Une telle logique ne s’arrête pas d’elle-même. Ce n’est pas la CITES ni la police qui va changer le monde!

Ni Greenpeace: dans un communiqué, cette association juge « tout simplement inacceptable » de « faire passer les intérêts à court terme de quelques Etats qui pratiquent un lobbying très actif, tels que le Japon, avant la préservation d’une espèce menacée ».

Mais c’est un point de vue non pas pour les animaux ou la planète: c’est un point de vue visant à pérenniser l’exploitation. La mentalité qu’on a ici, c’est: « si il n’y a plus de thons rouges, il n’y en aura plus à manger. Laissons les « stocks »  (selon leurs propres termes) se renouveler afin de remanger ultérieurement du thon rouge ».

Voilà donc la logique des associations « écologistes » qui sont au final prêtes à attendre des gestes d’industries exploitantes comme l’ICCAT. Il ne s’agit même plus de demander des réformes, mais simplement de vouloir des meurtres à une moindre échelle!

Les hamsters : venant des steppes, condamnés aux cages-cellules

Dans la section « animaux (dits) de compagnie » sur le site, nous présentons la situation de quelques animaux (chats, rats, cochons d’Inde, hamsters…) mais nous espérons bien sûr améliorer et étoffer cette section, afin que la critique générale des valeurs de la société puisse être faite et mise en avant. Et nous comptons sur nos lecteurs et lectrices. Faites-nous profiter de vos initiatives et de votre expérience, de votre regard vegan: envoyez-nous vos contributions!

Et voici donc ici l’article sur les hamsters:

Les hamsters sont des petits rongeurs venant des steppes; pour leur grand malheur ils sont devenus des membres du club des « nouveaux animaux de compagnie ». La société de consommation recherche dans toute l’Asie différentes variétés de hamsters à proposer aux consommateurs, ceux-ci venant du Proche-Orient jusqu’à la Russie et la Chine.

Les hamsters ont naturellement été également victimes de la vivisection. Leur importation dans les pays occidentaux provient d’ailleurs de motivations « scientifiques ». Mais leur souffrance n’est pas présente que dans les laboratoires. Habitués à courir des kilomètres et des kilomètres dans la nature, la société de consommation ne leur fournit qu’une roue comme palliatif, dans une cage minuscule où le hamster peut à peine faire quelques pas dans un sens ou dans l’autre.

Les hamsters sont qui plus est des animaux solitaires. Mais les animaleries n’hésitent souvent pas à en vendre plusieurs ensemble, ce qui amènera des luttes jusqu’à la mort. Et ceux qui s’imaginent « posséder » les hamsters se moquent de son caractère totalement nocturne. Le hamster vit la nuit mais la société de consommation veut profiter du spectacle du hamster se mouvant dans sa minuscule cage.

Les cages sont de toute façon adaptées à l’imagination des enfants plus qu’aux hamsters. En plus d’être petites elles sont souvent colorées, avec des thèmes aussi idiots qu’une base spatiale ou un safari. Le tout avec des vitres en plastique pour que le hamster ne « salisse » pas la maison avec les copeaux de la litière! Quant aux cages à barreaux, les hamsters souffrent de marcher sur un sol fait de grillages.

Un autre drame est la « boule » des hamsters. Une boule en plastique, où le hamster respire mal, où il ne voit quasiment rien, où il ne peut rien toucher ni se repérer grâce à ses moustaches. Les « propriétaires » pensent que les hamsters sont contents alors qu’en fait, ils n’ont pas le choix. Toute cette souffrance pour ne pas faire sortir les hamsters dans une pièce organisée pour eux…

Le hamster est réduit à un objet de décoration, incapable de rien à part manger et faire de la roue. Cette négation de la richesse de la vie et de la nature correspond à l’idéologie dominante qui sépare abstraitement l’humanité de la nature et affirme que les animaux ne réagissent que mécaniquement.

« Etre heureux comme un poisson dans l’eau » ?!

Il y a malheureusement la coutume qui existe de voir des poissons rouges tourner en rond dans leur bocal, et de se dire que c’est triste, mais qu’après tout, il n’a pas de mémoire (ni même de conscience !) et que donc, au final c’est pas si grave pour lui…

Une telle attitude est très cynique, totalement barbare. A ce sujet justement, d’après une étude réalisée par l’Université de Plymouth, les poissons rouges auraient une mémoire d’environ 3 mois, et ils seraient sensibles aux couleurs et aux sons.

On en conclut donc que les poissons rouges sont des êtres sensibles, comme n’importe quel autre animal évidemment, et bien moins « stupides » que dans les idées reçues.

Si une occasion se présente pour recueillir ce poisson, les sinistres bocaux dénués en général du confort et de l’hygiène élémentaires (les filtres souvent absents, laissant à peine deviner le pauvre poisson nageant dans une eau marron trouble!) sont totalement à bannir.

Le poisson rouge peut vivre jusqu’à 20 ans et ces bocaux prisons sont responsables de nanisme chez ces poissons (qui adultes mesurent environ 20cm de long). Les poissons achetés sont jeunes, donc très petits et ont besoin de plus en plus de place en grandissant.

Des informations précises et complémentaires sont consultables ici et ici.

Le poisson rouge à l’état sauvage vient du Cyprin asiatique, qui est une espèce proche du Carrassin commun, un poisson qui vit dans les eaux douces, calmes et tempérées d’Europe et de Chine.

Leur « domestication » en Chine remonte en 970 avant Jésus Christ, et ils étaient vénérés sous la dynastie Song (960/1279).

On notera que ce poisson a la réputation d’être un animal « idéal » pour débuter l’aquariophilie de par sa résistance physique. Mais cette réputation ne fait que lui nuire car on lui impose des conditions de vie déplorables, sans hygiène et rarement sans la compagnie d’un moins un de ses congénères…

Etre vegan, c’est défendre tous les animaux; c’est ne pas oublier les êtres les plus « faibles », mais au contraire travailler sur soi pour développer sa compassion et sa solidarité. Que vive la libération totale!

Répression contre Voice of the Voiceless au nom de l’AETA

La personne qui met en ligne les informations sur le site américain Voice of the Voiceless (« la voix des sans voix ») a vu son domicile perquisitionné par huit agents du FBI, qui ont notamment confisqué les ordinateurs.

L’opération rentre dans le cadre de l’AETA, l’Animal Enterprise Terrorism Act. Selon cette loi, tout acte illégal en faveur de la libération animale est considéré comme relevant du terrorisme. Mais le fait même d’en parler est criminalisé, et le site Voice of the Voiceless ne cache pas son soutien à l’ALF, avec notamment le document The Blueprint qui répertorie comme « cibles » les fermes à fourrure.

Rappelons ici que l’ALF et l’ELF sont considérés comme la menace intérieure numéro 1 aux USA. Des informations concernant la répression contre Voice of the Voiceless sont disponibles sur le site Green is the new Red.

Parasurtenseurs et pollutions radioactives

Il est très courant d’affirmer que l’écologie est, finalement, une préoccupation de bobo. L’idée qu’il y a derrière est que l’écologie est secondaire, qu’il est possible de mettre cela tout à la fin d’une sorte des calendriers des priorités.

Seuls des bourgeois, des oisifs, pourraient avoir le temps et trouver l’intérêt de s’attarder sur l’écologie (ou le véganisme, d’ailleurs). Être écolo, ce serait être un petit-bourgeois…

Une telle conception est absurde et justement une remarque de personne bien à l’aise dans la société, tellement contente de ce monde qu’elle ne se pose aucune question, et tellement de culture libérale, qu’elle ne veut surtout pas de réponses!

Pour preuve de cela on a ici une information diffusée hier par la Commission de recherche et d’information indépendantes sur la radioactivité (CRIIRAD). Cette association mène un combat très important dans le domaine des pollutions radioactives.

Cette information concerne la population, les personnes travaillant, les agents de France Telecom! Ce n’est pas une inquiétude bobo, de petit-bourgeois!

Et on voit bien que dans la démarche ne visant qu’au profit, les dirigeants historiques de cette entreprise, trop pressés de « moderniser » le pays à tout prix, ont tout fait à la va vite au point que là, même un bilan précis est terriblement dur à faire…

Des risques radiologiques non négligeables pour les agents de FRANCE TELECOM.
Il faut améliorer l’information et la protection des agents.

Des parasurtenseurs (parafoudres) sont installés sur les lignes téléphoniques à divers points du réseau (chez l’abonné, à la jonction entre le réseau aérien et souterrain, au départ de la ligne au central téléphonique).

Pendant plusieurs décennies, ont été utilisés des parasurtenseurs contenant des sources radioactives. Ces technologies ont été abandonnées à la fin des années 70 mais selon un inventaire préliminaire réalisé en 2002 par France Telecom, il en restait encore entre 700 000 et 1 million sur le territoire français (avec une marge d’incertitude de l’ordre de 50 %).

Compte tenu des questionnements concernant l’impact de ces matériels sur la santé des agents, le syndicat CGT FAPT du Cantal a commandé au laboratoire de la CRIIRAD une expertise portant sur des modèles récupérés par les agents ces derniers mois. Cette étude montre que :

– Le débit de dose bêta-gamma à la peau, au contact de certains modèles au radium 226 peut dépasser 400 fois le niveau naturel (certains modèles contiennent plusieurs milliers [1] de becquerels de radium 226).

– Du tritium (hydrogène radioactif) diffuse à travers certains modèles. Selon la bibliographie l’activité en tritium de certains modèles serait comprise entre 24 Becquerels et 5,2 millions de Becquerels.

– Du radon 222 (gaz radioactif émetteur alpha) diffuse à travers certains modèles contenant du radium 226, en particulier lorsqu’ils sont endommagés.

– Les parasurtenseurs en verre se cassent facilement conduisant à une contamination en radium 226 et descendants au voisinage des appareils.

L’exposition qui en résulte pour les agents reste a priori dans le domaine des très faibles doses mais n’est pas négligeable sur le plan de la radioprotection et peut, dans certains cas, conduire à des expositions supérieures à la dose maximale annuelle admissible.

La CRIIRAD demande :

1 / Que les études commandées par France TELECOM pour reconstituer l’exposition passée des agents aux rayonnements ionisants induits par les parasurtenseurs prennent en compte le problème de la contamination interne : incorporation du tritium et du radon 222 et les risques de contamination par des substances radioactives (radium 226, plomb 210, polonium 210, etc.) lors de la casse des matériels. Dans le cas du tritium (et ce serait à vérifier pour le radon 222), le gaz radioactif s’échappe des parasurtenseurs même lorsque l’enveloppe est intacte. Les rapports officiels analysés par la CRIIRAD ne prennent pas en compte ce phénomène.

2 / Qu’une information complète soit donnée aux agents sur l’identification des différents modèles et les précautions à prendre pour déposer les modèles radioactifs et les entreposer (local ventilé, contrôle du débit de dose au voisinage des containers et de la radioactivité de l’air ambiant).

3 / Que les plans de retrait des parasurtenseurs soient effectivement mis en œuvre rapidement.

[1] A ne pas confondre avec les paratonnerres installés sur les bâtiments et qui peuvent contenir des sources de radium 226 de plusieurs millions voire centaines de millions de becquerels

L’hiver meurt et le printemps renaît, Et le monde devient berceau de paix

Si la poésie persane a couramment utilisé l’image de la rose (et du rossignol), il faut savoir qu’elle accordé une place certaine au Printemps, qui justement s’avance.

En fait, encore aujourd’hui en Iran (comme d’ailleurs pour les Kurdes, les Afghans, les Tadjiks…) le 21 mars est prétexte à une grande fête. C’est le renouveau de la vie qui est célébré; la venue du printemps est ainsi appelée « Norouz » c’est-à-dire en persan « le nouveau jour » (le terme est parfois écrit Nowruz, Norouz, Nowrouz ou encore Newroz, etc.).

Voici un poème de Manoutchehri Dâmghâni, poète persan du 11ème siècle, justement au sujet du Norouz:

Norouz vint,

Dès l’aube… Joie !

Du nuage noir sur l’herbe parfumée,

L’hiver meurt et le printemps renaît,

Et le monde devient berceau de paix.

Les roses s’attifèrent,

Les haies se coiffèrent,

Et sur les cimes du platane,

Les grives formèrent orchestre.

Fleurissant dans les haies,

Les coquelicots,

Et, ornant les fleurs,

La rosée.

Sur le chef des coquelicots,

Un voile de musc,

Et sur la face des fleurs,

Un manteau de perles.

Au cœur de la terre,

Et sur les deux faces la montagne,

Des images.

Les petites tourterelles apprirent à jouer de la flûte,

Et les merles brulèrent le musc du Tibet.

Les fleurs jaunes allumèrent des bougies,

Les fleurs rouges,

Des rubis,

Et, de côte et d’autre du ruisseau,

Les peupliers se firent coudre de nouveaux habits.

Les perroquets s’attaquèrent aux fleurettes,

Les faons dressèrent l’oreille,

Et les onagres se rassemblèrent,

Les merles dressèrent les jardins,

Et les amoureux perdirent âme et cœur,

Avec les Turcs de Tchagal et de Ghandehar.

Nous retrouvâmes une nouvelle fois le monde

Beau et joyeux,

Nous courûmes après l’idole et le lis blanc,

Nous dénattâmes les chevelures des visages d’ange,

Nous déchirâmes nos cœurs du chagrin de l’amour,

Et nous trouvâmes plus joli que les milles couleurs,

La beauté des dindons au printemps.