24 mars – nantes – quand le bocage arrive en ville…

Voici un nouveau compte-rendu de la manifestation du 24 mars, plus dense sur le plan des idées que celui déjà posté. On ne peut qu’avoir cet étrange sentiment comme quoi tout cela est à la fois si près et si loin de la libération animale et de la Terre.

Retour sur la manif du 24 mars par des ami.e.s d’ailleurs

« Quand on est prêt à faire 1000 kilomètres pour une manifestation, c’est pour qu’il se passe quelque chose » Une source policière citée dans Ouest France le 23/03/12.

La préfecture a annoncé l’arrivée d’éléments « extérieurs », forcément émeutiers aguerris, et une « source policière » admet que les seules manifestations autorisées sont celles où rien ne se passe. On verra bien ! Nous sommes effectivement venu.e.s de loin pour soutenir la lutte contre l’aéroport de Notre dame des Landes, par amitiés, camaraderies, parce qu’on est déjà passé vivre un temps ici, aider à l’installation d’une ferme occupée, où courir dans les champs pour empêcher des forages.

Nous sommes venus surtout parce ce que ce qui se décide dans ce coin de bocage nous cause de cette logique de fric, de vitesse et de destruction des territoires qui touche aussi nos quartiers, nos jardins et nos champs . Nous savons qu’il est parfois nécessaire de concentrer nos énergies, « parce qu’une victoire là-bas est la condition de victoire ailleurs »…

Nantes – 24 mars à 12h, 3 cortèges se rassemblent aux carrefours sud, est et nord de la ville. Partout des files de tracteurs. Quelques centaines de motards, interdits de manifestation par la Préf’ qui ne veux pas embrouiller encore plus la situation, ont annoncé qu’ils tenteraient quand même d’arriver en ville, par l’ouest.

Dans les semaines précédentes, des détournements colorés d’invitations officielles à des animations culturelles ont été distribués à quelques milliers d’exemplaires en ville, mettant en scène la mafia pro-aéroport, Vinci et consorts, et invitant à la manif. Les manchettes des journaux ont été remplacées devant les bureaux de tabac et annoncent « Aéroport, Ayrault seul contre tous ». Des affichettes pour la manif ont été glissées partout par dessus les pubs du tram et sur les plans aux arrêts, des slogans peints sur les routes et les ponts de la rocade.

Cela fait plusieurs jours que les élus, le maire, la presse annoncent la présence d’ »ultras », la « radicalisation d’une minorité », des risques de « dégradations aggravées » et de « violence incontrôlées ». La préfecture, dans une lettre ouverte a menacé les associations organisatrices d’être tenues pour responsables « en cas de débordements, quels qu’en soient les auteurs » et les a poussé à déplacer le lieu de rassemblement vers un espace qui puisse être « plus facilement dégagé » et « mieux canalisé ». Sans succès. Pendant les deux journées qui précèdent, des cars de gardes-mobiles à chaque carrefour et en embuscade contrôlent tout ce qui passe sur la ZAD (« Zone d’Aménagement Différé » vs « Zone A Défendre »).

Cela n’empêche pas que beaucoup se retrouvent et s’organisent autour de la trentaine de sites occupés et habités ou des fermes qui résistent, quitte à passer à travers champs. La veille, la presse relaie avec enthousiasme une histoire fantasmée « d’agriculteur agressé par un squatteur ». On sent qu’il faut à tout prix casser le front commun qui se constitue pas à pas, souvent en tension malgré tout, entre paysan.e.s, squatter.e.s, habitant.e.s, militant.e.s, associations – contre l’aéroport et pour beaucoup aussi contre le monde qu’il porte.

Une mobilisation policière inédite dans l’histoire nantaise est annoncée, 1500 hommes, des patrouilles et civils partout dans la ville dès la veille, la zone de la mairie et de la préfecture « sanctuarisée », des caméras mobiles, des barrières, des canons à eau et un helico… Le grand déballage des grands jours. Du point de vue de la pression sur le Maire en pleine période électorale le pari est déjà gagné.

Celui-ci a même dû repousser d’une journée l’inauguration prévue de longue date de son grand « mémorial de l’abolition de l’esclavage », une construction Vinci, pour laquelle des chefs d’Etat sont attendus. La ville devra forcément apparaître comme lisse et maîtrisée, nettoyée au plus vite.. *

Tout le monde s’attend sur le pont Morand, face à la Préfecture. Chaque arrivée motorisée d’un village alentour est saluée et applaudie. Pendant ce temps, un petit groupe d’agents masqués en gilets jaunes grimpent sur les poteaux indicateurs de directions et les recouvrent d’autocollants ad hoc et rigoureusement identiques : »métropole ». L’un d’eux commente au mégaphone : « la métropole est cette manière d’uniformiser le monde et de le bétonner pour la bonne circulation des marchandises. L’aéroport est un des biais par lesquels la métropole cherche à recouvrir nos vies »…

Au point de jonction la presse parlera de 7000 personnes réunies et les organisateurs de 240 tracteurs. Dans le chaos coloré de l’après-midi, entre les chars, les badauds et les moteurs, nous donnions plutôt l’impression d’être indénombrables. Quoi qu’il en soit, nous avons tenu la rue, comme en convient presque piteusement Ouest France deux jours après, reconnaissant à demi-mots qu’ils avaient pourtant fait leur possible pour freiner la participation « familiale » à grands coups d’annonce menaçante. On est là en masse et on passe…

Au cours du cortège ceux qui luttent en Bretagne contre la ligne THT repeignent des bureaux d’EDF, d’autres la mairie, des clowns vont se frotter aux pandores qui gardent la préfecture, des flics en civils se font expulser… Arrivée place du cirque, épicentre nantais, des bennes déversent de la terre, du fumier d’un coté et de l’autre pour marquer l’espace occupé sur 200 mètres et y planter des arbres. On amène le bocage dans Nantes avant que les seigneurs nantais ne tente de l’engloutir. Des cuisines collectives s’installent. Un vache et quelques chevaux se baladent.

Deux dragons chinois d’une dizaine de mètres se dandinent, avancent par circonvolutions et s’arrêtent face à des banques et autres enseignes ciblées. La fumée grise qu’ils crachaient jusqu’alors se métamorphose en jet de peinture vive et arrose copieusement les façades. D’autres sont recouvertes de boue ou simplement taguées. Un isoloir/défouloir invite les badauds à s’introduire en son sein pour venir s’exprimer par des pochoirs au sol et laisse sur son passage de grand lettrages blancs : « vinci dégage ! », « la résignation est leur business ».

Sous un petit train formé de tentes igloos, un fer à cheval, des pots de fleurs se retrouvent ancrés dans un sol transpercé. Des chaussures enlacées sont lancées sur les câbles du tram pour le bloquer. Des groupes d’italiens « No Tav » font la jonction en chanson avec la résistance montagnarde acharnée à la Ligne à Grande Vitesse dans le Val de Suse.

Des centaines de poteaux de géomètres dépiquetés sur les futurs zones de chantiers sont déversés au sol et retournés à l’envoyeur. La redécoration tout azimut des symboles du fric et des complices de l’aéroport, des pubs, poteaux, panneaux ou du siège du PS se déroule sans encombre jusqu’à ce que des flics de la bac tentent une approche en nombre pour alpaguer un peintre. Une banderole vient s’interposer, ça se regroupe, des drapeaux accrochés à des tiges en bambou s’élèvent. Le commando repart vite fait, bredouille. Ils se contentent de guetter en retrait pour le reste de l’après-midi.

Plus loin sur le podium s’enchaînent quelques prises de paroles tempétueuses. Au micro, les « habitants qui résistent » ** affirment qu’ils ne partiront pas et ne se laisseront pas acheter : « Amis d’ici, amis d’ailleurs, ce qui se joue à Notre-Dame-des-Landes n’est pas une simple affaire politique. Elle est humaine, elle parle de notre avenir commun sur cette terre, elle est le choix entre une vie digne d’être vécue, et la mort. On peut très facilement être mort, et se lever pourtant le matin pour aller au travail. Des millions de gens malheureux en font l’expérience… ». Ils attaquent la démission des verts sur ce dossier, dont la docilité a été récemment négociée avec le PS « autour d’une table de monopoly » en échange de quelques postes.

Cela n’empêche pas ces derniers d’être présents à la manif drapeaux en main et de se faire embrouiller. D’autant que prévenants ils ont déclaré deux jours avant dans la presse « condamner toute les dégradations et violences qui pourraient avoir lieu avant, pendant et après la manifestation ». Pas de fumée sans feu, au cours du cortège leur permanence a été repeinte. Une élue locale s’exprime quant à elle de manière plutôt déterminée et le collectif du 24 mars rappelle qu’il faudra résister aux expulsions et qu’une grande manifestation de réoccupation est d’ores et déjà annoncée si nécessaire.

Une première caméra est aveuglée tandis qu’on y pend une effigie du maire de la ville. Une autre a été installée spécialement pour la manifestation en haut d’un toit qui semble hors d’atteinte. Soudain, des cris et des applaudissements, une personne sort d’un vélux sur un toit mitoyen en pente à une vingtaine de mètres du sol et s’avancent jusqu’à la caméra pour en couper le câble. Le troisième oeil, hélico qui stationne en permanence au-dessus de la manif, sera quant à lui visé par deux fois par des feux d’artifice et aveuglé par des miroirs sans que cela suffise à le repousser durablement. Son ronronnement lancinant se mêle au son du char disco glamour, des slogans, des pétards, de l’orchestre, des discours officiels et des discussions dans tous les coins.

Alors que l’après-midi s’écoule, en rythme avec la batucada, des bruits de marteau et de burin se font maintenant entendre sous les dragons. Des ouvriers invisibles se relaient pour creuser le bitume. Lorsque les dragons replient leur ailes, ils laissent apparaître de grosses pavasses soigneusement empilées et des trouées dans lesquelles des arbustes sont rapidement transplantées. Les dragons s’enflamment et donnent naissance à grand feu de joie pétaradant. Les tracteurs sont déjà repartis en cortège.

L’étau policier se resserre, boucle petit à petit les rues alentours et lance des sommations insistantes pour une dispersion imminente. Sans effet. Il faut dire que l’hypothèse de l’assaut policier est malaisée face à cette foule entremêlée et dispersée où l’on serait bien en mal d’isoler un groupe de « perturbateurs ». Alors qu’une bonne partie des manifestants s’en va petit à petit, des skaters font des sauts au dessus du feu, des promeneurs se prennent en photos dans les chars laissés en plan, d’autres restent danser, discuter, défier la police et ont l’air apprécier le « zadland » un peu foutraque et le coin de bocage qui est venu s’intercaler sur les trottoirs lisses de la métropole.

Le cour des 50 otages a de la gueule et le terrain de jeu qui s’est construit en quelques heures est adopté par les passants. Vers 19h, les flics finissent par charger, se prennent quelques canettes, courent après ceux qui leur tombent sous la main sur les boulevards et finissent malheureusement par en choper quelques uns.

Pour l’heure et malgré les menaces d’expulsion qui se rapprochent et les grands chantiers qui couvent, la rage s’est cristallisée dans une foire subversive et colorée. Ce samedi, la ville s’est surtout métamorphosée, dans une démonstration de force retenue, manière d’avertir aussi que cela n’en restera pas là si les bulldozers pointent le bout de leur nez. Aujourd’hui les forces contre l’aéroport ont composé ensemble avec une multiplicité de présence et de méthodes. Des personnes de partout se sont engrainées dans l’histoire, beaucoup des patelins alentour ou de Nantes, certaines venues de loin comme nous et prêtes à refaire 1000 kilomètres au besoin. Nous ne les laisserons pas passer !

* Le soir même, le ravalement de façade sera acharné. Mais le lendemain les policiers sont toujours en ville en masse autour des inaugurations officielles et des élus nantais tendus. …

** dans son intégralité, l’excellent discours collectif des « habitants qui résistent », lu au podium :

Amis d’ici, amis d’ailleurs
ce qui se joue à Notre-Dame-des-Landes n’est pas une simple affaire politique. Elle est humaine, elle parle de notre avenir commun sur cette terre, elle est le choix entre une vie digne d’être vécue, et la mort. On peut très facilement être mort, et se lever pourtant le matin pour aller au travail. Des millions de gens malheureux en font l’expérience…

La destruction ici projetée vise un petit morceau de la France, planté à un jet de pierre de Nantes, fief d’un grand féodal socialiste, Jean-Marc Ayrault. Comment est-il possible d’être si lâche ? Comment peut-on s’asseoir sur tant de proclamations ? Sur tant de phrases creuses prononcées depuis vingt ans par cette gauche bien élevée, au nom du soi-disant « développement durable » ?

Jean marc Ayrault ne pense pas, il règne. Incurable défenseur des intérêts industriels, comme son maître-candidat,Francois Hollande. Et ce grand seigneur d’opérette sait reconnaître la puissance quand il la croise. Certes, c’est l’État qui a donné le chantier de Notre-Dame-des-Landes à l’entreprise Vinci, mais il n’y a pas l’épaisseur d’un papier à cigarette entre le maire de Nantes et celui qui au nom de tous pousse à la construction, c’est-à-dire François Fillon, Premier ministre en titre.

Les socialistes ne sont pas seuls en cause, et nous n’oublierons pas de sitôt leurs complices. Nous voulons parler de ces écologistes de salon, toujours prêts à vendre leur pauvre âme tremblotante en échange de quelques places. Comment osent-ils, les Duflot, Magnen,De Rugis , qui sont pourtant venus chez nous clamer leur opposition au nouvel aéroport ? Comment osent-ils – après nous avoir tant promis -, capituler en rase campagne autour d’une table de Monopoly ? Imaginez comment une telle trahison aurait été accueillie à l’époque du Larzac, en 1972, voici quarante ans. Imaginez comment auraient été reçus des écologistes d’alors, pactisant avec l’armée dans le dos des paysans.

En réalité Ces gens de droite et de gauche ne connaissent que la puissance, et la puissance de l’argent. Pour l’eau, voyez Veolia ou Suez. Pour l’énergie, EDF ou Aréva. Et pour le BTP, Bouygues, Eiffage, Vinci. Ces trois derniers connaissent toutes les chansons du répertoire. Tout le monde ici, , comprend ce que cela veut dire…,Parlons de Vinci qui a vertueusement triomphé dans l’appel d’offre pour Notre-Dame-des-Landes,. :

Vinci est concessionnaire du projet d’autoroute Moscou Saint-Petersbourg, qui menace la forêt moscovite de Khimki. Savez-vous que l’opposant au projet Mikhaïl Beketov a été si gravement tabassé qu’il demeure, quatre ans après les faits, lourdement handicapé ? Que Konstantin Fetissov, un autre militant, a été attaqué à coups de batte de base-ball ? Que tant d’autres sont menacés chaque jour ? Ô bien entendu, les beaux messieurs de Vinci ne sont pour rien dans de telles horreurs. Pensez donc. Mais il est bon de garder certains faits dans un coin de la tête.

Comme l’exemple du désastre général des aéroports de province espagnols. Une nouvelle fois, qui veut savoir, sait. Il existe là-bas, en partie grâce aux amis locaux d’Ayrault, socialistes comme lui, une cinquantaine d’aéroports, le plus souvent gérés par des structures publiques. Le bilan en est infernal.. Huesca, dans les Pyrénées ? Vide. Lérida, Cordoue ? Vides. Ciudad Real, qui devait concurrencer Madrid-Barajas ? Un désert qui aura coûté pour commencer 500 millions d’euros.. Castellon, à 50 kilomètres de Valence ? Pas un chat, mais un coût de 150 millions d’euroS. Voilà ce qui se prépare à Notre-Dame-des-Landes.

Un politicien du passé, Ayrault, , veut nous lancer dans une aventure stupide, morbide. Pour faire décoller des avions qui ne décolleront pas, il entend faire disparaître 2 000 hectares d’une terre miraculeusement préservée, où les animaux et les hommes qui la peuplent ne demandent rien à personne. En défendant un mode de vie criminel, qui permet à une infime minorité d’utiliser un engin destructeur du climat. Nous ne pouvons lui pardonner. Nous ne pardonnerons pas, ni aujourd’hui, ni demain, ni jamais à tous ceux qui osent soutenir, de près ou de loin, cette terrible agression contre la beauté de la vie.

En attendant la victoire, que nous espérons de toutes nos forces, nous pleurons un endroit qui pourrait disparaître. Si les machines finissent par gagner la partie, les larmes de crocodile couleront à flots. Il est si bon de pleurer sur le sort des Indiens de l’Amazonie ou des Bushmen du Kalahari. Les bonnes consciences n’hésitent jamais à donner de la voix pour faire croire qu’elles pensent aux autres. Mais nous, nous refusons leur sainte pitié. Nous réclamons la solidarité.

Nous appelons au combat. Nous voulons vivre ici. Le soutien de nos compagnons de lutte venus de tout horizon nous donne la force de nous battre. Qu’ils en soient ici remercier. La bataille continue, et nous nous ne pouvons pas la perdre. Seulement, il faut se lever. Et pas à moitié. Il faut s’unir, et sortir nos étendards . Il faut empêcher la construction de cet aéroport de la mort.

Une lettre d’Abdul Haqq (anciennement Walter Bond)

Voici une lettre d’Abdul Haqq depuis sa prison américaine, une lettre sympathique et très intéressante. C’est d’ailleurs son anniversaire le 16 avril, et c’est par là que cela se passe si vous voulez l’aider à pouvoir acheter quelques bouquins et journaux.

Évidemment, cela veut dire aussi que si vous le faites, les éventuels voyages aux États-Unis seront certainement surveillés, de par la position révolutionnaire d’Abdul Haqq.

On notera également que les activistes Joyanna “Sadie” Zacher et Nathan “Exile” Block n’ont plus le droit de s’écrire. Ce couple est emprisonné pour avoir causé 2 millions de dollars de dégâts (un concessionnaire Chevrolet et un projet de promoteurs immobiliers).

La raison en est une lettre de Sadie, qui dit :

« Il y a eu de sombres journées ici, quand la rage d’être emprisonnée bout en des larmes de frustration – mais pas de regret, cela jamais. Même en sachant que ce serait le prix à payer – sept ans de ma vie ici, je ne changerais toujours pas mes actions de quelque façon. »

L’État américain n’a pas apprécié ce cran, et le couple emprisonné depuis quatre ans n’a plus le droit de s’écrire.

Voici la lettre d’Abdul Haqq, qui date de la mi-mars (notons juste par principe que nous pensons qu’Abdul se trompe quand il explique que le rituel sacrificiel n’est pas pratiqué dans tout le monde musulman, donc y compris en Inde ou en Malaisie, par exemple).

Depuis ma récente conversion à l’Islam, on m’a demandé à de très nombreuses reprises comment je fais face à l’attitude négative qu’a beaucoup du monde musulman envers les animaux. D’abord, permettez-moi de dire que bien que je sois en effet un musulman, je ne suis pas en croisade religieuse, la seule « croisade » que je soutiens, que j’ai eu et que j’aurai est la croisade pour la libération animale et de la Terre.

J’ai toujours eu un accord clair avec moi-même selon lequel je ne me détournerais pas de ce chemin aussi longtemps que je vivrais.

Cela dit, la façon dont je traite avec l’attitude islamique typique comme quoi les animaux sont à notre usage n’est pas différente de la façon dont je traite avec ce même point de vue biaisé qui est tenu par la plupart des gens des États-Unis, la plupart des athées, beaucoup d’anarchistes, presque tous les communistes et les capitalistes.

Le fait est que le préjudice direct et indirect, l’exploitation, le meurtre et l’oppression de la Terre-Mère et les Nations animales forment une maladie humaine de cruauté. Pas quelque chose d’inhérent à un seul segment de la société par rapport à l’autre.

Cela vaut le coup de noter que davantage d’animaux meurent en Amérique et en Europe chaque année dans la production de fourrure et pour la vivisection que dans l’assassinat dans les rituels religieux dans la péninsule arabique.

Il est aussi intéressant de noter qu’environ 70% des musulmans ne sont pas d’origine arabe et ne vivent pas dans les pays impliqués dans ces horribles cérémonies. Et il est également à noter que tuer des animaux n’est pas un pilier de l’Islam.

En fait, il a été dit dans le Hadith [propos de Mahomet rapporté par la suite] qu’un pécheur incroyable a une fois récupéré l’eau d’un puits à l’aide d’une chaussure [pour la donner à un chien assoifé] et pour ce seul acte, une valeur de vie de péché a spécifiquement été pardonné ; à l’inverse dans une autre narration, le Prophète Muhammad (que la bénédiction et la paix d’Allah soient sur lui) a expliqué comment une personne très vertueuse dans tous les autres domaines a négligé de nourrir ou abreuver leur chat et comme résultat de cela le chat est mort, et aussi comme résultat, toutes les bonnes actions de cette vie n’ont pas épargné cette personne de la punition d’Allah, directement à cause de cruauté envers les animaux.

Il n’est pas du tout obligatoire que l’on participe à toute forme de violence envers les animaux pour être musulman. Si c’était le cas, je ne me serais jamais soumis à l’islam. Je suis enfermé avec ce que l’Amérique considère comme les pires menaces terroristes et islamistes radicaux dans le système carcéral et je n’ai rien reçu rien d’autre que le respect de ces hommes pour mon régime vegan et mes croyances en la libération animale.

Au contraire, j’ai déjà amené un frère à être vegan, et un autre est bien sur le chemin, Al hamdulillah! Jusqu’à la prochaine fois, bien à vous dans la lutte jusqu’à ce que la dernière cage soit vide et que le dernier animal soit libre!

Abdul Haqq

Pour précision, voici les passages auxquels Abdul Haqq fait référence:

« Alors qu’un homme cheminait, il fut pris d’une grande soif. Il trouva un puits dans lequel il descendit et but. Quand il en sortit, il vit un chien haletant qui mangeait de la boue sous l’effet de la soif. L’homme se dit : « Ce chien est en proie à une soif semblable à celle que je viens d’éprouver il y a peu. »

Il descendit alors dans le puits et remplit d’eau sa chaussure qu’il tint entre ses dents jusqu’à ce qu’il se hissât en dehors du puits. Ainsi, il donna à boire au chien. Dieu lui en fut reconnaissant de sorte qu’il lui pardonna, et le fit entrer au paradis. »

Les compagnons du Prophète lui demandèrent (surpris) : « Ô Messager de Dieu, nous serions récompensés pour (avoir été compatissants envers) des animaux ? » Le Prophète dit : « Pour tout foie humide (c’est-à-dire tout être vivant), il y a une récompense.» (Al-Bukhârî, Muslim)

« Une femme a été tourmentée en enfer à cause d’une chatte qu’elle avait enfermée jusqu’à ce qu’elle pérît. A cause de l’animal, elle entra en enfer. Elle ne l’avait ni nourrie, ni abreuvée alors qu’elle l’avait enfermée, ne lui laissant pas la possibilité de consommer ses proies. » (Al-Bukhârî, Muslim)

« Pour manger de la viande il faut tuer des animaux… »

Hier, nous parlions de « miss France » qui avait modernisé son discours et nous disions qu’il était difficile de ne pas se faire avoir.

En voici un exemple avec des jeunes « éleveurs » qui ont compris qu’il fallait moderniser eux aussi leur discours, et vont jusqu’à proposer de manière impensable normalement : « Nos portes sont grandes ouvertes aux associations défendant le bien-être animal. »

C’est peut-être une parole en l’air, mais sans doute pas : qui dit modernisation dit intégration des contradictions… D’où une nécessaire réflexion, sans quoi impossible de contrecarrer cette modernisation !

Et c’est plus difficile que cela en a l’air. Par exemple, nous avions re-posté il y a quelques temps un texte au sujet du cannabis. Entre-temps, le lien vers le pdf original s’est avéré… une production de l’église de la scientologie ! Pas vraiment progressiste, par conséquent…

Une belle preuve qu’on ne peut pas positiver de manière unilatérale : nous avions pensé que cela ne pouvait pas être négatif, or le texte du pdf était différent de celui du site…

Autre exemple, plus discutable, mais tout aussi intéressant : le tract américain contre les hummer, ces gros 4×4. On peut très bien penser (comme nous l’avons fait) que le tract se moque de la vision viriliste qu’ont d’eux-mêmes les possesseurs de 4×4, et qu’il s’agit de désacraliser cela. Cependant, on peut tout aussi bien penser que c’est en fait une critique viriliste…

Est-ce couper les cheveux en quatre ? Oui, si on ne fait que cela, mais dans un cadre global de critique de la société, c’est tout à fait nécessaire. On n’avance pas sans erreurs ni hésitations : la société est complexe et la libération animale ne vaincra pas simplement parce que « le spécisme, c’est mal. »

Mais voici donc ces fameux éleveurs « modernes », dans un article tiré de « La nouvelle république » :

 » Pour manger de la viande il faut tuer des animaux…  »

Installée rue Camille-Pelletan, Sovileg abat près de 240.000 agneaux, chèvres et brebis chaque année. Sans aucune raison de s’en cacher, bien au contraire.

Les responsables Mathieu Poussin et Rodolphe Lepoureau devant la toute nouvelle chaîne d’abattage de Sovileg. L’entreprise, qui travaille avec 300 éleveurs sur toute la France, a vu son tonnage augmenter de 10 % l’an passé sur un marché pourtant en baisse de près de 8 % par an.

Dans une société où l’indignation constitue souvent un moteur démocratique voire démagogique, la façon dont est préparé ce que l’on mange n’est pas une question anodine. Un sujet d’autant plus sensible en pleine campagne présidentielle, quand certains candidats misent sur les peurs et les amalgames…

« On se doutait que vous nous poseriez la question du halal (lire ci-dessous) », lancent Rodolphe Lepoureau, directeur général de Sovileg (*), et Mathieu Poussin, directeur du site thouarsais. Ce n’est pourtant pas là l’essentiel.

« En fait, derrière la question du mode d’abattage, c’est surtout celle de la traçabilité que se pose le consommateur. Il n’aime pas ne pas être informé. C’est aussi le bien-être animal qui est en question. Mais si on veut manger de la viande, il faut bien tuer des animaux… »

«  Nos portes sont grandes ouvertes !  »

Une évidence qu’il n’est jamais superflu de rappeler. Mais qui n’interdit pas la rigueur. « Tout est hyperencadré et contrôlé, poursuit Mathieu Poussin. La France est l’une des plus grandes forces en terme d’élevage et d’abattage. Mais on n’a pas de viande chlorée comme aux États-Unis ! Nous avons trois vétérinaires qui travaillent sur notre site. Ils peuvent arrêter la chaîne à tout moment s’il y a le moindre problème. »

La transparence semble désormais faire partie intégrante du métier. « Nos portes sont grandes ouvertes aux associations défendant le bien-être animal », lâche ainsi Rodolphe Lepoureau.

« Nous sommes de jeunes dirigeants, on sort de nos études et on vit dans le monde d’aujourd’hui, ajoute Mathieu Poussin. Il ne faut pas croire que l’on se moque de ces questions-là. Mais quand on parle de notre métier, cela choque les gens. C’est pourtant un métier comme un autre, tout à fait honorable et passionnant. Il y a des postes ingrats, où l’on travaille dans le sang, le froid, l’humidité. Mais nous avons aussi un pôle innovation, un pôle technique, un pôle microbiologie… »

De quoi bousculer les idées reçues. Et rappeler une évidence. « Un Français mange en moyenne 95 kg de viande par an », concluent les responsables. Une viande qui, jusqu’à preuve du contraire, ne peut aller toute seule du pré à l’assiette.

(*) Sovileg possède son siège social à Chemillé (Maine-et-Loire). L’entreprise emploie 48 personnes (dont 43 sur le site de Thouars).

Delphine Wespiser apporte la bonne parole

On sait à quel point une « miss France » doit être « dans l’air du temps », aimable et moderne, pleine de bonne volonté et de bonnes intentions, etc.

C’est donc bien sûr le cas de Delphine Wespiser, l’actuelle « miss France. » Et ce qui nous intéresse ici, c’est qu’elle parle des animaux (enfin, surtout des animaux dits de « compagnie »).

Et quand on lit l’interview accordée à 20 minutes, on y voit pas forcément grand chose à redire si on jette un regard sympathique. Et c’est bien là le problème, car cela ne peut pas coller.

Quand on y réfléchit bien, on a ici un exemple flagrant d’une « miss France » modernisée. Elle se place en aiguillon, en conscience sociale et morale, les gens étant pris de haut et considérés comme devant s’améliorer… Cela n’est pas formulé ouvertement, c’est tout l’arrière-plan formulé dans un discours rodé, un peu culpabilisant, un peu moralisant, mais toujours sous la forme de l’aiguillon, ne cherchant jamais la rupture avec la vie quotidienne traditionnelle.

D’où justement « l’oubli  » de toute l’exploitation animale… Qui fait que justement nous, nous voulons que les gens changent, et Delphine Wespiser apporte quant à elle la bonne parole, car elle veut que les gens « s’améliorent »…

Il y a ici un élitisme, un esprit « aristocratique » présentant finalement indirectement le véganisme à l’échelle de la société comme impossible et même pas concevable. C’est très mauvais et pernicieux. Les gens sont ici, par définition, considérés comme « arriérés » et nécessitant l’apport d’une morale qui devrait être déjà la leur sauf qu’ils ne sont pas à la hauteur. Le rapport positif aux animaux serait possible… si les humains n’étaient pas « mauvais » ou égoïstes, etc.

Ce qui est absolument chrétien…

La libération animale est, quant à elle, une idée neuve, elle n’est pas une conception immédiate et spontanée que les gens pourraient avoir sur le tas et sans remise en cause générale de leur démarche personnelle.

L’interview de Delphine Wespiser est révélatrice de comment l’exploitation animale utilise la « bonne parole » pour empêcher l’émergence du véganisme comme rupture ! Delphine Wespiser est une « miss France » moderne, la « belle fille » idéale: engagée mais pas trop, « belle » mais intelligente aussi, avec des valeurs mais ambitieuse individuellement quand même, etc. Les animaux ne sont ici qu’un faire-valoir très utile…

Comment est née votre envie de protéger les animaux? 
Etant petite, j’allais récupérer toutes les limaces du jardin avant que mon père ne tonde le gazon pour qu’elles ne meurent pas! J’allais aussi très souvent à la ferme de mon grand père où j’étais entourée de lapins, de poules, et de chiens… On m’a inculqué le respect des êtres vivants. Et puis, j’ai aussi du attendre jusqu’à mes sept ans pour avoir mon chien, Paypper, donc je l’ai désiré pendant longtemps!

Vous mettez en avant votre désir d’aider les animaux. Comment cela se concrétise-t-il? En quoi votre statut de Miss France vous aidera-t-il?
J’ai décidé de devenir végétarienne très jeune. Aujourd’hui, être Miss France me permet d’officialiser mes petits combats d’autrefois: je suis l’heureuse marraine de l’association IFAW qui lutte pour que la cohabitation entre les hommes et les animaux soit plus sereine. Beaucoup d’associations me font d’ailleurs des dons pour que je les utilise dans mes projets. L’un d’entre eux se fera avec le Samu Social de Paris dont la directrice m’a fait part d’une idée : créer un chenil pour les chiens de SDF. La plupart des personnes vivant dans la rue sont accompagnées d’un ami à quatre pattes qui est généralement le seul lien qui leur reste. Souvent, les SDF n’acceptent pas d’aller se faire soigner parce qu’il n’y pas d’endroit prévu pour leurs chiens. Je pense donc utiliser les dons que je reçois pour réaliser un de mes rêves: créer un endroit pour le bien être animal.

Vous évoquez le IFAW (Fonds international pour la protection des animaux) dont vous êtes devenue marraine fin janvier. Pourquoi avoir choisi cet organisme?
J’ai décidé de me battre auprès d’IFAW car c’est une association très réactive et dynamique qui traite les problèmes à la base: elle crée des moyens d’enseigner le respect des animaux aux enfants. Ce sont eux, les générations futures, qui pourront tout changer! Il faut les sensibiliser.

De nos jours, qu’est-ce qui vous choque le plus en matière de  mal-être animal?
Les horreurs infligées aux animaux de compagnie! Les gens sont de plus en plus éduqués et normalement civilisés, et pourtant si vous saviez. Les bureaux juridique des associations de protection animale débordent de dossiers et d’affaires macabres …

Néoplanète est très sensible à la thématique de la fourrure. Qu’en pensez-vous?
Je suis absolument contre la fourrure et c’est vrai que dans un milieu de mode, il est très difficile d’imposer cette idée. A mon niveau, c’est par les réseaux sociaux que j’essaye d’agir. Sur mon Twitter (@WespiserD), j’ai par exemple posté une affiche disant «Fourrure, signe extérieur de cruauté» et ça a fait son effet!

Vous êtes investie dans d’autres bonnes oeuvres: le don du sang, avec La caravane de la vie, l’aide aux personnes âgées avec l’Apamad (Association pour l’accompagnement et le maintien à domicile) et la défense des langues régionales, comme l’Alsacien. Depuis quand?
J’ai toujours aimé le contact et l’ambiance de solidarité dans les associations et c’est donc tout naturellement que je me suis rapprochée de celles qui défendent les mêmes valeurs que moi. En Alsace, nous avons des projets pour l’année prochaine avec la Caravane de la vie et l’Apamad. Cette année, je me consacre à mon amour des animaux car mon planning est très chargé et que je ne pourrai pas tout gérer en 2012.

Comprenez-vous les gens qui pensent que l’élection de Miss France véhicule une image de la femme «objet» uniquement jugée sur son physique?
Les femmes d’aujourd’hui sont libres et ambitieuses, dans leur vie professionnelle et personnelle. Elles se doivent de mener leur vie comme elles l’entendent! Concernant Miss France, je pense que le concours ne véhicule en aucun cas l’image de femme objet, au contraire! La preuve: j’ai été élue grâce à mon discours.

Nouveau décret contre les « nuisibles »

Il y a quelques jours a été publié un décret en France concernant les espèces d’animaux qui sont classées comme « nuisibles. »

Nous le publions ici en entier, car c’est une chose dont il faut avoir conscience : l’exploitation animale est extrêmement bien organisée, non seulement au niveau de l’industrie, mais également en amont, afin de maintenir stable le rejet complet des animaux.

Ainsi, deux autres décrets vont se surajouter, un considérant comme nuisible pour une année le sanglier, le lapin de garenne et le pigeon ramier, et pour trois ans le geai des chênes, la fouine, la martre, le putois, la belette, le renard, la pie bavarde, l’étourneau sansonnet, le corbeau freux, la corneille noire.

Naturellement, la libération animale ne sera une perspective crédible que si elle montre que Gaïa est équilibrée et que c’est l’humain le seul nuisible qui a amené le chaos, et le résout à sa (mauvaise) manière en ajoutant encore au chaos !

Pour donner un exemple parlant, les « nuisibles » sont « combattus » de manière « bénévole » par les chasseurs qui profitent ainsi d’une image de personnes « utiles » et proches de la Nature.

Une idéologie sordide, allant avec un esprit de destruction forcenée. Voici à titre indicatif un exemple affreux d’il y a quelques jours, où un journal local publie, après une interview d’un chasseur se plaignant que ses pièges anti-ragondins aient disparus, une… recette !

Lavaur. Le civet de ragondin : une recette pas chère et succulente

Le piégeur se charge de peler, vider et étêter la bête. Ce splendide ragondin de 3 kilos sera servi en plat principal. Le plus dur ? Trouver des convives qui refusent de se laisser impressionner par la bestiole qui ressemble à un très gros… rat.

Le ragondin est herbivore et son alimentation est composée de fruits, légumes et plantes. Plus propre qu’un canard. Alors, au fourneau. Le ragondin sera préparé en civet. 1 litre de vin rouge de Gaillac, 250g de lard maigre, blanchi et rissolé, 250g de champignons crus, 20 petits oignons rissolés au beurre, 1 dl de crème fraîche, 30gr de farine, 1 dl de sang de ragondin et un bon verre de Calvados.

Cet alcool doit sublimer la chair de l’animal qui a été capturé dans un verger de pommiers. Couper la viande en morceaux. Faire mariner quelques heures. Égoutter, éponger, puis faire revenir à feu vif, laisser roussir. Flamber au Calvados. Mouiller avec la marinade, jusqu’à ce que la viande soit recouverte. Couvrir et cuire 1heure. Retirer les morceaux, passer le fond de cuisson et remettre le tout en casserole. Ajouter les lardons, les oignons, les champignons. Terminer la cuisson avant de dégraisser, lier avec le sang et la crème. Des tagliatelles feront un superbe accompagnement. À la dégustation, les 6 gourmets sont unanimes : c’est succulent avec un goût se rapprochant du lièvre. Bon appétit !

« 1 dl de sang de ragondin et un bon verre de Calvados »… De quoi convaincre de devenir Vegan Straight Edge si on ne l’est pas déjà !

Voici donc également le décret. Être vegan, c’est s’intéresser non pas au « droit » (où l’on perd toujours) mais au rapport de forces et à la construction de l’exploitation animale comme système !

DECRET
Décret n° 2012-402 du 23 mars 2012 relatif aux espèces d’animaux classés nuisibles

Publics concernés : particuliers, chasseurs et piégeurs et leurs fédérations, professionnels de l’agriculture, associations de protection de l’environnement.
Objet : procédure de classement des espèces d’animaux classées nuisibles ou susceptibles d’être classées comme telles ; moyens de destruction des animaux des espèces classées nuisibles.
Entrée en vigueur : le décret entre en vigueur le lendemain de sa publication. Toutefois :
― sont maintenus en vigueur jusqu’au 30 juin 2012, dans chaque département, les arrêtés préfectoraux déterminant, en fonction de la situation locale, les espèces d’animaux nuisibles ;
― entrent en vigueur le 1er juillet 2012 les dispositions du décret relatives aux modalités de destruction des espèces considérées comme nuisibles.
Notice : le décret, pris en application de l’article L. 427-8 du code de l’environnement, institue, au sein de la commission départementale de la chasse et de la faune sauvage, une formation spécialisée chargée de donner un avis sur le classement des espèces susceptibles d’être classées nuisibles et les territoires qui les concernent.
Il prévoit, aux niveaux national et local, les modalités selon lesquelles des catégories d’espèces sont classées parmi les espèces nuisibles ou sont susceptibles d’être classées comme telles, ainsi que les motifs justifiant ces classements :
― une première catégorie comprend des espèces envahissantes, qui sont classées nuisibles par arrêté ministériel annuel, sur l’ensemble du territoire métropolitain ;
― une deuxième catégorie concerne des espèces qui sont classées nuisibles par arrêté ministériel triennal, sur proposition du préfet, après avis de la commission départementale de la chasse et de la faune sauvage ;
― une troisième catégorie est relative aux espèces qui, figurant sur une liste ministérielle, peuvent être classées nuisibles par arrêté préfectoral annuel.
Les arrêtés ministériels fixant ces listes d’espèces préciseront les conditions de destruction qui peuvent être mises en œuvre.
Le décret interdit en outre l’usage des produits toxiques pour la destruction d’animaux d’espèces nuisibles.
Enfin, le décret prévoit la possibilité de destruction à tir des animaux des espèces nuisibles, toute l’année, par les agents de l’Etat, les lieutenants de louveterie et les gardes particuliers.
Références : le code de l’environnement modifié par le présent décret peut être consulté, dans sa rédaction issue de cette modification, sur le site Légifrance ( http://www.legifrance.gouv.fr ).
Le Premier ministre,
Vu le code pénal ;
Vu le code de l’environnement, notamment ses articles L. 427-8 et R. 427-6 à R. 427-28 ;
Vu le décret n° 2006-665 du 7 juin 2006 relatif à la réduction du nombre et à la simplification de la composition de diverses commissions administratives, notamment son article 8 ;
Vu l’avis du Conseil national de la chasse et de la faune sauvage en date du 17 mars 2011 ;
Le Conseil d’Etat (section des travaux publics) entendu,
Décrète :

Article 1
Le code de l’environnement (partie réglementaire) est modifié conformément aux dispositions des articles 2 à 7 du présent décret.

Article 2
L’article R. 421-31 est remplacé par les dispositions suivantes :
« Art. R. 421-31.-La commission départementale de la chasse et de la faune sauvage constitue en son sein :
I. ― Une formation spécialisée pour exercer les attributions qui lui sont dévolues en matière d’indemnisation des dégâts de gibier.
Cette formation spécialisée se réunit sous la présidence du préfet et comporte pour moitié des représentants des chasseurs et, selon que les affaires concernent l’indemnisation des dégâts aux cultures et aux récoltes agricoles ou l’indemnisation des dégâts aux forêts, pour moitié des représentants des intérêts agricoles ou des intérêts forestiers.
II. ― Une formation spécialisée pour exercer les attributions qui lui sont dévolues relatives aux animaux classés nuisibles.
Cette formation spécialisée se réunit sous la présidence du préfet.
Elle comprend :
1° Un représentant des piégeurs ;
2° Un représentant des chasseurs ;
3° Un représentant des intérêts agricoles ;
4° Un représentant d’associations agréées au titre de l’article L. 141-1 du code de l’environnement, actives dans le domaine de la conservation de la faune et de la protection de la nature ;
5° Deux personnalités qualifiées en matière scientifique et technique dans le domaine de la chasse ou de la faune sauvage.
Un représentant de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage et un représentant de l’association des lieutenants de louveterie assistent aux réunions avec voix consultative. »

Article 3
L’article R. 427-6 est remplacé par les dispositions suivantes :
« Art. R. 427-6.-Le ministre chargé de la chasse fixe par arrêté, après avis du Conseil national de la chasse et de la faune sauvage, les listes des espèces d’animaux classés nuisibles.
I. ― La liste mentionnant les périodes et les modalités de destruction des espèces d’animaux classés nuisibles sur l’ensemble du territoire métropolitain est arrêtée chaque année pour une période courant du 1er juillet au 30 juin.
II. ― Pour chaque département, une liste complémentaire mentionnant les périodes et les territoires concernés ainsi que les modalités de destruction des espèces d’animaux classés nuisibles est arrêtée, sur proposition du préfet et après avis de la commission départementale de la chasse et de la faune sauvage réunie en sa formation spécialisée visée au II de l’article R. 421-31, pour une période de trois ans, courant du 1er juillet de la première année au 30 juin de la troisième année.
III. ― Le ministre arrête en outre la liste des espèces d’animaux susceptibles d’être classés nuisibles par arrêté annuel du préfet. L’arrêté du préfet prend effet le 1er juillet de chaque année jusqu’au 30 juin de l’année suivante.
IV. ― Le ministre inscrit les espèces d’animaux sur chacune de ces trois listes pour l’un au moins des motifs suivants :
1° Dans l’intérêt de la santé et de la sécurité publiques ;
2° Pour assurer la protection de la flore et de la faune ;
3° Pour prévenir des dommages importants aux activités agricoles, forestières et aquacoles ;
4° Pour prévenir les dommages importants à d’autres formes de propriété.
Le 4° ne s’applique pas aux espèces d’oiseaux.
Le préfet détermine les espèces d’animaux nuisibles en application du III du présent article pour l’un au moins de ces mêmes motifs.
Les listes des espèces d’animaux susceptibles d’être classés nuisibles ne peut comprendre d’espèces dont la capture ou la destruction est interdite en application de l’article L. 411-1. »

Article 4
L’article R. 427-10 est remplacé par les dispositions suivantes :
« Art. R. 427-10.-L’emploi des produits toxiques pour la destruction des espèces d’animaux classés nuisibles est interdit. »

Article 5
L’article R. 427-21 est ainsi rédigé :
« Art. R. 427-21.-Les fonctionnaires ou agents mentionnés aux 1° et 3° du I de l’article L. 428-20 ainsi que les gardes particuliers sur le territoire sur lequel ils sont commissionnés sont autorisés à détruire à tir les animaux nuisibles toute l’année, de jour seulement et sous réserve de l’assentiment du détenteur du droit de destruction. »

Article 6
Le I de l’article R. 428-19 est ainsi rédigé :
« I. ― Est puni de l’amende prévue pour les contraventions de la cinquième classe le fait de contrevenir aux dispositions des articles R. 427-10, R. 427-14, R. 427-16, R. 427-18 et R. 427-25 à R. 427-28 relatifs à la destruction, au lâcher, au transport et à la commercialisation des animaux nuisibles, aux arrêtés et décisions individuelles pris pour leur application ainsi qu’aux arrêtés pris sur le fondement de l’article R. 427-6. »

Article 7
I. ― L’article R. 427-7 est abrogé.
II. ― Les articles R. 427-9, R. 427-11, R. 427-12, R. 427-19, R. 427-20 et R. 427-22 à R. 427-24 sont abrogés à compter du 1er juillet 2012.

Article 8
Le paragraphe 2 de la sous-section 3 de la section 2 du chapitre VII du titre II du livre IV est supprimé. Les paragraphes 3,4 et 5 deviennent les paragraphes 2,3 et 4.

Article 9

Les arrêtés préfectoraux déterminant les espèces d’animaux nuisibles pris en application de l’article R. 427-7 du code de l’environnement dans sa rédaction en vigueur jusqu’à la publication du présent décret demeurent en vigueur jusqu’au 30 juin 2012.
Les dispositions des articles 4 et 8 du présent décret entrent en vigueur le 1er juillet 2012.

Article 10

Le garde des sceaux, ministre de la justice et des libertés, est chargé de l’exécution du présent décret, qui sera publié au Journal officiel de la République française.

Fait le 23 mars 2012.

François Fillon

Par le Premier ministre, ministre de l’écologie,

du développement durable, des transports et du logement :

Le garde des sceaux,

ministre de la justice et des libertés,

Michel Mercier

Compte-rendu de la manif contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes du 24 mars

La manifestation contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, à 30 kilomètres de Nantes, a rassemblé 10 000 personnes il y a deux jours, le 24 mars. Voici un compte-rendu subjectif, ainsi que des photos. On remarquera que des animaux ont été amené lors de la manifestation.

3 cortèges devaient converger vers le centre de la Métropole, en provenance du nord, de l’est et du sud.

12h30, Rond Point de Rennes, côté nord : un rendez vous avait été lancé pour un cortège anticapitaliste (voir l’appel : http://nantes.indymedia.org/article/25315). Des dizaines de personnes commencent à se rassembler sous un grand soleil en attendant la colonne de tracteurs. Des militants d’Europe Écologie et des membres de l’ACIPA sont aussi présents.

Un impressionnant cortège de tracteurs est accueilli par des applaudissements, des slogans, un fumigène. Plus d’une centaine de tracteurs défilent sous nos yeux. Aussitôt, le cortège anticapitaliste se structure pour démarrer.

Ce cortège de plusieurs centaines de manifestants est créatif, actif, révolté. Les slogans sont offensifs. Beaucoup de taggs, de pochoirs, de jets de peinture fleurissent tout au long de la rue Paul Bellamy. La permanence d’Europe Écologie (du député De Rugy) est redécorée, quelques militants verts viennent s’interposer, le ton monte un peu.

Il faut rappeler à ce sujet les déclarations policières matraquées par ce parti plusieurs jours avant la manif dans les médias locaux : par exemple, dans un communiqué, Europe Écologie-les Verts « condamne par avance toutes les dégradations et violences qui pourraient avoir lieu avant, pendant ou après la manifestation ». (source : http://www.nantes.maville.com/actu/actudet_-A-Nantes-le…u.Htm)

L’hélicoptère survole ce cortège nord et en particulier les « anticapitalistes ». Des BACeux sont présents à chaque coins de rues, des flics prennent des photos depuis certains bâtiments… Mais cette surveillance est encore relativement « légère » comparée à l’hyperprésence policière qui va suivre.

Le déploiement répressif annoncé par les médias a bien eu lieu. 1500 policiers, des véhicules anti-émeutes (lanceurs d’eau), des dizaines de cars de CRS, de gendarmes mobiles, des gros groupes de dizaines de BACeux, et surtout l’hélicoptère qui survolait la manifestation avec vacarme.

Nantes n’avait jamais connu un tel dispositif policier. La terreur d’État avait été importée depuis Notre Dame des Landes au cœur même de Nantes. (article de la presse bourgeoise : Nantes sur le pied de guerre avant la manif : http://www.nantes.maville.com/actu/actudet_-Nantes-sur-…u.Htm)

Sur le cours des 50 Otages, face à la préfecture, les trois cortèges se rassemblent. Plusieurs milliers de personnes convergent. La foule est très hétérogène. Au milieu des manifestants : des vaches, des chèvres, chevaux…

Les véhicules anti-émeute sont exhibés au niveau de la préfecture, le dispositif est impressionnant. Malgré cette intimidation, la grille anti-émeute et la préfecture sont barbouillées de terre et de purin. Une brigade de clowns fait un sketch. Après un moment de flottement, la manifestation démarre par la rue de Strasbourg.

10 000 manifestants (?) peut-être plus défilent. Le chiffre importe peu : l’offensivité créative et la participation effective et joyeuse des manifestants sont frappantes. Beaucoup de banderoles diverses et faites mains également.

Un dragon coloré crache une fumée blanche sur les flics, sur les bâtiments officiels, sur les banques. Une Batucada joue et donne du rythme. La manifestation passe devant la mairie : des dizaines de CRS la protègent, le bâtiment est rempli de policiers. La mairie, comme le reste des bâtiments, est tout de même taggée.

La manif est toujours très créative, de nombreuses affiches sont apposées, des pubs détournées, les locaux de banque, d’agence immobilières et autres nuisibles sont « redécorés ». Les graffitis sont polyglottes : espagnols, italiens, français. L’ambiance est festive et enragée. Après une déambulation dans le centre ville, retour sur le cours des 50 Otages pour y rester. On se fixe au niveau de la place du Cirque. Le bocage s’installe en pleine métropole.

Les flics sont déjà en position pour nous prendre en étau : ils sont positionnés partout, bloquant toutes les rues environnantes. L’hélicoptère continue sa surveillance bruyante.

Mais la réappropriation de la ville est effective : des arbres sont plantés, les murs remplis de slogans, les banques complètement repeintes par le dragon qui crache à présent des litres de peinture.

Les flics avaient installé pour l’occasion une caméra « 360° » sur le toit de l’Hôtel la Pérouse, pour fliquer -encore plus- tout le rassemblement. Un manifestant parvient à monter sur le toit, et sectionne le câble de la caméra sous les applaudissements de la foule.

Dans la foulée, cet Hôtel de luxe est maculé de peinture rouge. Pendant ce temps, une partie de la rue commence à être dépavée. Une rangée de policiers trônent en haut d’un escalier surplombant le cours : une barricade de grilles et de bacs de végétaux est installée face à eux en bas de l’escalier, les empêchant de charger. Une grande banderole est attachée pour leur masquer la vue du rassemblement.

Des BACeux descendent pour essayer de harceler des manifestants isolés, plusieurs dizaines de personnes répliquent aussitôt et font reculer les flics.

Vers 17h, un feu est allumé dans un brasero. Très rapidement, le feu s’étend, il se transforme en immense brasier qui crépite et qui explose. D’autres foyers partent, des fumigènes sont allumés. Un épais panache de fumée noire vient perturber l’hélicoptère pendant que des feux d’artifices sont tirés.

Mais la peur n’est pas de notre côté : la batucada continue à donner le rythme, il y a aussi un accordéon, des gens dansent, jouent. La scène est étonnante. La fête et la révolte sont réunis. La foule est toujours hétérogène. Des flics postés en haut de l’escalier essuient rageusement des jets divers.

Les flics, malgré leur déploiement considérable semblent hésiter face à cette ambiance. Des passants se greffent aux manifestants, d’autres vont et viennent. Il n’y a plus vraiment de clivage entre manifestants et non-manifestants en cette fin de samedi après midi ensoleillée.

Avant le crépuscule, les flics décident de faire le ménage. Après des sommations inaudibles, des centaines de forces de l’ordre commencent à charger. Toutes les rues vomissent des rangées de CRS. Une charge de BAC est accueillie par une nuée de projectiles. Le risque que le cortège soit découpé par les policiers est alors grand. Le recul est rapide. Le rapport de force est trop défavorable.

Malgré tout, quelques personnes allument des barricades de fortune le long du cours des 50 otages : pneus, poubelles, cartons, palettes. Cela n’empêche pas la progression inexorable des flics. Ce qui reste du cortège s’éparpille : le long de l’Erdre, rue Paul Bellamy, place Viarme ou les BACeux chargent et interpellent.

Vers 21h, les flics contrôlent totalement la ville. Des rangées de CRS quadrillent toutes les grandes artères. En même temps, les équipes de nettoyages entrent déjà en scène : il faut aseptiser la Métropole socialiste, effacer les stigmates de cette après-midi de résistance le plus vite possible.

Les journaflics annoncent dans la soirée 7 interpellations et 5 Garde à Vues.

Les chiens pris en otage dans les élections américaines

Mitt Romney est un candidat dans les primaires républicaines aux Etats-Unis ; à ce titre des médias français ont pu parler de lui, notamment parce qu’il est un membre de l’Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours, c’est-à-dire un mormon.

Il a des chances de gagner et par conséquent d’affronter Obama pour la présidentielle américain, aussi voici une « vieille casserole » qu’ont sorti les partisans d’Obama.

En fait de casserole, c’est un pauvre chien du nom de Seamus. L’histoire veut ainsi qu’en 1983, il y a presque trente ans donc, ce pauvre chien ait passé une douzaine d’heures en voiture, non pas à l’intérieur de la voiture, mais placé dans une caisse sur le toit.

La raison pratique est que, « en bon religieux », Mitt Romney avait déjà cinq enfants, et que le pauvre chien n’avait par conséquent plus de place. Pire : le chien a été malade et a vomi, on peut le comprendre cela a dû être très difficile à supporter pour lui. Alors, Mitt Romney a nettoyé la voiture et la vitre, pour repartir avec toujours Seamus sur le toit.

Aujourd’hui, à ce sujet, il se contente de dire qu’il aime son chien (sans préciser, alors que Seamus est sans doute décédé depuis).

Il est évident que les partisans d’Obama ne s’intéressent pas du tout à Seamus. Mais les gens aiment les animaux. Par conséquent, cette histoire est utilisée afin de manipuler les émotions des gens. C’est pervers et tout à fait dans le genre de Marine Le Pen aidée de Brigitte Bardot.

Évidemment, sont montées au créneau des associations comme PeTA ou l’ASPCA (une association de protection animale du type SPA). Dans ce qui est une vaste hypocrisie : en quoi Obama est-il favorable aux animaux ?

D’ailleurs, cette année une association de protection animale (The humane society) a même dégradé sa « note » concernant son aide aux animaux (elle est désormais de C-).

Même Rick Santorum, concurrent de Mitt Romney à la primaire républicaine, y est allé de son petit mot : « Concernant Seamus le chien, tout ce que je peux dire est que les problèmes de caractère sont importants dans cette élection. Nous devons regarder tout ces problèmes et déterminer quel genre de personne on veut élire Président des Etats-Unis. »

Il a ceci dit bien choisi son mot : « caractère » est bien trouvé. L’amour des animaux est ici détourné en question de « caractère. » Voilà comment les gens se voient détournés de leur sentiment véritable – la compassion et une reconnaissance naturelle – en une question triviale et hypocrite.

Parce que quand même, que dire quand on voit le principal conseiller d’Obama, David Axelrod, twitté une photo d’Obama justement, avec « son » chien dénommé Bo qu’il tapote dans le dos, on voit facilement l’opération de publicité. Le twitt disait en plus : « Voilà comment des maîtres affectueux transportent leur chien ».

Là encore on voit le détournement : tout est une question d’attitude de « maîtres. » Ce qui n’empêche la prise en otage des chiens, puisqu’il y a une page Facebook très fournie « Les chiens contre Romney » (voir ici le site classique), avec 43000 personnes approuvant. Son fondateur explique que « C’est une fenêtre sur sa personnalité. Cela montre un manque d’empathie, une froideur. On ne traite pas un animal comme une valise. »

Il y a même des t-shirts de vendus, dont en français, des badges, etc.

La personne à l’origine de « Les chiens contre Romney », du nom de Scott Crider, est en fait un « spécialiste » du marketing… Ce qui ne l’empêche de prétendre : « Je suis juste un type qui tente de donner une voix à ceux qui n’en ont pas. »

Une belle preuve que le véganisme est un critère essentiel face à des gens comme cela, qui jouent sur la compassion naturelle pour les animaux !

Vegan Edge Antifa Nord – VEAN

Vegan Edge Antifa Nord – VEAN est un groupe antifasciste du nord de la France qui vient de se former sur les cendres de l’Action Antifasciste Artois. Les gens de VEAN considèrent que sans rupture avec l’alcool et les « traditions bourgeoises », l’antifascisme ne pourra pas être conséquent et ce d’autant plus avec la réalité du bassin minier (la remise en question du mode de vie comme question essentielle est posée là).

Voici le document mis en avant par VEAN comme étant important.

THÉORIE ANTIFA : CHARLES PATTERSON
Présentation

Charles Patterson est un universitaire américain, qui a travaillé sur les droits civiques aux USA ainsi que sur la destruction de la population juive d’Europe par les nazis.

L’organisation du travail et le nazisme

Patterson n’est pas un spécialiste du fascisme, et tout comme Mosse il ne s’intéresse qu’à un aspect précis du fascisme allemand : le nazisme et le génocide. C’est à cette occasion qu’il a entrevu ce qui est selon lui un lien essentiel entre le meurtre de masse des êtres humains et le meurtre de masse des animaux.

Le nazisme n’aurait pas pu exister sous cette forme destructrice si les abattoirs n’avaient pas eux-mêmes généralisé le meurtre de masse « anonyme » avec les abattoirs industriels. Et ces abattoirs eux-mêmes sont le fruit de la colonisation de l’Amérique, de la gestion des animaux pour les colons arrivant toujours plus massivement.

Dans son étude, Patterson explique ainsi que c’est l’organisation du travail dans les abattoirs qui a inspiré Henry Ford, et que ce n’est pas un hasard si Henry Ford était un antisémite forcené, qui plus est en lien avec l’Allemagne nazie.

Hitler avait un portrait de Ford dans son bureau et le considérait comme un grand chef ; Ford lui-même publiait des pamphlets antisémites à grande échelle et avait aidé à financer les nazis en Allemagne.

Il eut pour toutes ces raisons le « privilège » de recevoir en 1938 la grande croix de l’Ordre suprême de l’Aigle allemand, soit la plus grande décoration nazie pour un étranger. Patterson ne voit aucun hasard et accorde une grande importance à l’influence des USA sur l’Allemagne (Patterson n’en parle d’ailleurs pas mais il est à noter qu’une partie importante du mouvement nazi était pro-américaine et a dominé dans le mouvement nazi de 1933 jusqu’en 1935-1936).

Patterson affirme ainsi que :

« Au cours du vingtième siècle, deux des nations industrialisées du monde, les États-Unis et l’Allemagne, ont tué des millions d’êtres humains et des milliards d’autres êtres.

Chacune a donné sa propre contribution au carnage du siècle : l’Amérique à donné les abattoirs au monde moderne ; l’Allemagne nazie lui a donné les chambres à gaz. Bien que ces deux opérations fatales aient des victimes et des buts différents, elles ont plusieurs traits en commun. »

Patterson généralise alors son propos : à partir du moment où l’eugénisme et la sélection naturelle est généralisée au niveau industriel pour les animaux, à partir du moment où les animaux sont considérés comme des objets pour l’espèce humaine, alors il était inévitable que certains groupements d’êtres humains déshumaniseraient certains autres groupes et les mettrait sur le même plan que les animaux.

Il rappelle que Georges Cuvier (1769-1832) décrivait les Africains comme « race humaine la plus dégradée qui soit et dont les formes se rapprochent de celles des bêtes », et que de multiples insultes dégradantes et racistes visent à « rabaisser » la personne insultée jusqu’à nier son statut d’être humain.

Les nazis pratiquaient ainsi une hiérarchie « raciale » en considérant que les races non « aryennes » étaient proches des animaux.

Un éternel Treblinka

La thèse de Patterson se fonde en fait sur deux piliers. Le premier est ouvertement revendiqué par lui : Patterson se revendique de tout le courant philosophique ayant traversé une partie de la communauté juive et en appelant à la compassion.

Le titre de son oeuvre principale, « Éternel Treblinka », est extrait d’une citation de principal écrivain yiddish de l’après guerre, Isaac Bashevis Singer :

« En pensée, Herman prononça l’oraison funèbre de la souris qui avait partagé une partie de sa vie avec lui et qui, à cause de lui, avait quitté ce monde. »  Que savent-ils, tous ces érudits, tous ces philosophes, tous les dirigeants de la planète, que savent-ils de quelqu’un comme toi ? Ils se sont persuadés que l’homme, l’espèce la plus pécheresse entre toutes, est au sommet de la création. Toutes les autres créatures furent créées uniquement pour lui procurer de la nourriture, des peaux, pour être martyrisées, exterminées. Pour ces créatures, tous les humains sont des nazis ; pour les animaux, la vie est un éternel Treblinka. »

Isaac Bashevis SINGER, The Letter Writer.

Le second pilier n’est pas clairement explicite. Patterson puise en effet chez Adorno l’idée que le fascisme est issu de la victoire de la « personnalité autoritaire », victoire issue de la mise en place de la société industrielle, de la société de consommation.

Le fascisme est en quelque sorte la systématisation de la pensée antidémocratique, le triomphe de la figure autoritaire, de la soumission, de la hiérarchie.

Cynisme, rapport de forces, croyance en les stéréotypes, pulsions destructrices… en sont les conséquences. Patterson cite Adorno justement pour développer son propos en se fondant précisément là-dessus :

« Auschwitz commence quand quelqu’un regarde un abattoir et pense : ce ne sont que des animaux.»

Mille espoirs fabuleux nourrissent Nos coeurs gonflés et palpitants.

Le printemps est là, chassant l’hiver, redonnant des couleurs, ramenant le rythme dans la vie!

Te voilà, rire du Printemps !
Les thyrses des lilas fleurissent.
Les amantes qui te chérissent
Délivrent leurs cheveux flottants.

Sous les rayons d’or éclatants
Les anciens lierres se flétrissent.
Te voilà, rire du Printemps !
Les thyrses de lilas fleurissent.

Couchons-nous au bord des étangs,
Que nos maux amers se guérissent !
Mille espoirs fabuleux nourrissent
Nos coeurs gonflés et palpitants.
Te voilà, rire du Printemps !

Théodore de Banville, Le printemps

Qui sont les vrais terroristes?

Profitant de l’émoi de l’opinion publique face aux meurtres, Sarkozy en profite pour renforcer ses valeurs à lui (qui sont également celles de beaucoup d’autres) bien sûr.

Il annonce par conséquent cela :

« Toute personne qui consultera de manière habituelle des sites internet qui font l’apologie du terrorisme, ou véhiculant des appels à la haine ou à la violence, sera puni pénalement. »

Dans le code pénal français, un tel délit existe déjà concernant la consultation de sites pédopornographiques. On comprend alors le principe. Et l’idée de Sarkozy est de dire : qui refuserait une telle loi pour le terrorisme ?

Le problème bien sûr, c’est que la notion de terrorisme est extrêmement floue et peut évidemment être largement utilisé à des fins directement politiques.

Si l’on prend l’exemple du site Bite Back !, qui publie les communiqués des actions du Front de Libération Animale (ALF), il est par exemple évident que puisqu’il publie des communiqués d’actions illégales, consulter ce site de manière régulière aboutira à être pénalement coupable.

Évidemment, cela dépend de ce que signifie régulière. Néanmoins, quelqu’un allant une fois par mois sur un tel site pourra aisément être assimilé à une personne sympathisante.

Bite Back a tenté récemment de contourner une telle éventualité, en mettant un avertissement sur le côté, qui dit : « Bite Back ne publie pas d’informations sur des actions dont l’intention est de porter physiquement dommage à quelqu’un » (Bite Back does not publish news of actions in which the intent is to physically harm someone).

C’est une manière de séparer les actions de l’ALF de celles de l’ARM (Milice pour les droits des animaux), cette dernière ne rejetant pas la mise en danger d’humains. Mais cela ne changera rien : un incendie et un appel à fermer une boucherie ou un laboratoire, cela reste une forme d’intimidation, donc légalement c’est de la terreur, du terrorisme.

Poussons le bouchon plus loin. LTD publie systématiquement les compte-rendus des actions de l’ALF en France. Quand nous voyons une information de tel type sur Bite Back, nous la publions. Pour nous c’est un principe et un refus de toute dissociation.

Nous sommes d’ailleurs le seul média vegan à le faire. On peut donc constater que les personnes parlant de « libération animale » mais ne mettant pas Bite Back en lien et en niant les actions de l’ALF en France auront énormément aidé le gouvernement à prendre ses futures mesures de répression en ce domaine.

Et ce que cela signifie, de manière immanquable, c’est que théoriquement, LTD pourra être considéré comme un média appelant à la violence, puisque publiant sans commentaires des communiqués de l’ALF et appelant « de la même manière » à la libération animale.

Conclusion : les personnes visitant régulièrement LTD pourront théoriquement être répréhensibles pénalement, si le gouvernement décide que la libération animale a trop progressé en France et qu’il faut frapper cette tendance.

Il suffira juste aux médias de pratiquer une grosse propagande contre les amis « dégénérés » des animaux, les « hystériques » de la cause animale, etc., et une telle répression passera comme une lettre à la poste, à moins que…

A moins que la libération animale ne soit pas une initiative simplement morale, mais une vraie culture populaire. Tout progrès enfermé dans un microcosme, même d’importance mène inévitablement à la répression par l’Etat, et ce quel que soit la forme de lutte.

Que ce soit SHAC en Grande-Bretagne, ou à l’inverse VGT en Autriche, que les méthodes soient illégales ou légales, cela ne change rien : si l’État ne veut pas d’un mouvement de libération animale, il le réprimera, quelle que soit sa forme.

Enfin, sauf si évidemment la forme consiste en aller manger de la nourriture végétalienne comme lors des « Paris Vegan Day » ou en des rassemblements appelant les gens qui seraient « méchants » à comprendre que le spécisme, ce n’est pas bien…

Mais dans une optique sérieuse et radicale, une éventuelle répression échouera si c’est une cause considérée comme « noble » par les gens, car alors la cause sera portée par des personnes motivées qui, arrêtées, seront remplacées par d’autres de manière « automatique. »

C’est le principe de toute cause « révolutionnaire » et évidemment cela ne marche pas si la libération animale se réduit à une posture misanthrope.

Mais comme la libération animale est de toutes manières une cause naturelle, qui parle foncièrement à toute personne consciente du caractère dénaturé et barbare de l’humanité, tous les espoirs sont permis.

Nous ne laisserons pas faire, nous n’accepterons pas que notre mère soit assassinée… La planète redeviendra bleue et verte !

Le véganisme est un humanisme

L’actualité, c’est bien sûr le meurtrier assiégé à Toulouse. La brutalité avec laquelle il a pu assassiner des enfants de sang froid fait frémir. Rattraper une enfant, la tirer par les cheveux et tirer, il faut être un monstre… A moins qu’il ne soit un être humain justement dénaturé et barbare.

C’est une question très importante et même de fond. Soit on considère avec Rousseau que l’être humain était bon mais a été corrompu, soit on est misanthrope.

Voici un exemple pour illustrer cette question, douloureuse et difficile. Il s’agit d’une information tiré du Courrier Picard et datant d’hier.

On a ici un meurtrier qui semble avoir une attitude glacée par rapport au meurtre commis. Mais dans cet article, c’est la dernière ligne qui nous intéresse particulièrement.

Car l’article reproche à l’assassin justement là où en réalité réside le cœur de l’humanité qui lui reste. Mais pour voir cela, il faut comprendre le sens du véganisme et d’une existence humaine au sein de Gaïa.

Cela n’excuse en rien le criminel. Cependant, cela permet de comprendre en quoi il s’agit d’un être insensible qui a été emporté dans un tourbillon l’amenant à devenir un barbare.

La cour d’assises de l’Oise rendra, ce soir, son verdict à l’encontre de Philippe Duflos. Hier, l’accusé a encore accumulé les maladresses.

Au moins, on ne reprochera pas aux avocats de Philippe Duflos, Mes Makarewicz et Robin, d’avoir conditionné leur client.

Depuis deux jours, l’homme accusé du viol et du meurtre de Jennifer, le 13 octobre 208 à Creil, accumule les maladresses et les provocations.

Il dresse à chaque fois qu’il ouvre la bouche un florilège de ce qu’il ne faut pas dire en cour d’assises quand on encourt la réclusion criminelle à perpétuité.

Hier, il a remis ça. Me Thavard, pour la partie civile, l’interroge sur son état d’esprit. Vindicatif, il répond : « Oui, j’ai de la colère pour Jennifer. Parce qu’elle a engendré le mal dans ma famille ».

L’avocat s’étrangle : « Mais vous parlez d’une morte ! Vous l’avez tuée il y a trois ans ! » Il enchaîne, froidement : « Tout le monde savait qu’elle profitait du trafic de drogue de mon fils. Elle a beaucoup profité de nous… »

Le président Damulot croit utile de lui préciser : « Vous ne réalisez pas… On parle du meurtre d’une jeune fille et vous évoquez votre petit cœur qui saigne… »

Duflos n’en a cure : « Aujourd’hui, votre peine de prison, je m’en fous complètement. Il n’y a personne qui m’attend. La seule question, c’est pourquoi et comment ».

Comment, on sait : par strangulation. Duflos l’a longuement détaillé, comme il l’avait fait en reconstitution, au point de choquer des policiers aguerris par son absence d’émotion.

Pourquoi, c’est une tout autre histoire, que trancheront les jurés ce soir. La dernière version (il y en eut plusieurs pendant l’instruction) de Philippe Duflos, 50 ans, gardien du stade Salengro à Creil, c’est qu’il entretenait depuis cinq ans des relations sexuelles avec la petite amie de son fils Nicolas.

Ce soir-là, elle lui aurait prodigué une fellation avant qu’il ne découvre qu’elle tenait dans son sac à main une lettre de dénonciation du trafic de stupéfiants mené par son fils. Il l’aurait alors étranglée pour protéger Nicolas.

Version qui fait de lui à la fois un Don Juan et un père modèle, quand bien même Nicolas se suicide en mai 2009, incapable de digérer le drame ; quand bien même, aussi, tous les proches de Jennifer jugent « impossible » que cette jolie jeune fille fût tombée amoureuse d’un rondouillard sur le retour.

L’accusation, portée par Isabelle Verissimo, développe une thèse plus simple : Duflos en obsédé sexuel, qui viole Jennifer, puis la tue pour masquer son premier crime.

Au fait, hier, il a pleuré. Enfin. Pas pour Jennifer, ni pour Nicolas, mais pour Caramel, son petit chien dont une voisine lui a annoncé la mort. Incorrigible Duflos…

Au lieu de se moquer et d’opposer la mort d’un animal à la mort d’un humain, le journaliste aurait dû saisir l’occasion pour se demander où était la contradiction dans l’attitude du criminel. Car il y a là une valeur positive, et en s’appuyant dessus on peut amener un changement, ou au moins une prise de conscience.

Le journaliste, friand de sensations fortes et morbides, préfère enfoncer ce qu’il reste de dignité au criminel et le présenter comme « incorrigible. » Ce n’est pas correct. Il n’y a pas de monstres, Gaïa ne produit pas de monstres. Ce sont les humains qui se fabriquent eux-mêmes comme des monstres. Personne ne naît fou, on devient fou, et nous sommes tous et toutes responsables de l’existence de ces fous. D’ailleurs, l’humanité est folle et assassine Gaïa. Alors on sait par où commencer pour supprimer toute la folie et cesser de vivre de manière dénaturée!

« Maintenant, tout le monde saura »

Voici un tract américain plutôt rigolo, intitulé « Maintenant, tout le monde saura. »

C’est un peu simpliste, et également un peu vain car les gens qui achètent de telles voitures ne se laisseront pas convaincre facilement, voire pas convaincre du tout, car c’est une question de prestige, de classe sociale.

Mais culturellement, c’est très sympathique, et une idée très vraiment bien mise en œuvre. Ce n’est pas pour rien que les plus anti-écologistes et anti-végans sont des hommes, et qu’inversement le mouvement pour la libération animale et l’écologie radicale soient composées de femmes dans une mesure très importante, alors que les hommes refusent le patriarcat.

Si plein de choses se développaient dans le genre, il est sûr que cela aiderait à faire émerger une nouvelle tendance !

[A noter: on peut très bien penser (comme nous l’avons fait) que le tract se moque de la vision viriliste qu’ont d’eux-mêmes les possesseurs de 4×4, et qu’il s’agit de désacraliser cela. Cependant, on peut tout aussi bien penser que c’est en fait une critique viriliste…]

C’est un bon exemple pour faire de l’émulation ! En France, il est vrai en tout cas qu’il n’y a pas autant de « hummer » qu’aux États-Unis. Et il est vrai qu’en France, les 4×4 ont été mis en avant comme correspondant soi-disant aux exigences de sécurité des femmes (riches, pour le coup). Une manière de parer à la critique que l’on trouve dans ce tract américain.

Mais cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas plein d’idées à avoir dans le genre !

Avec tous les aspects qu’il y a critiquer dans la société, les idées peuvent toujours trouver une voie pratique pour se réaliser !

Pour une Belgique sans delphinarium

Voici un appel lancé il y a peu par la Dolphin Connection concernant la Belgique!

Le 6 janvier 2012, une jeune delphine a été retrouvée morte dans le dernier delphinarium de Belgique, connu sous le nom de «Boudewijn Seapark de Bruges».

Flo aurait eu 14 ans le 18 juillet prochain. Elle naquit dans le bassin même où elle décéda, sans jamais avoir ressenti la caresse directe du soleil, de la pluie ou du vent sur sa peau, sans jamais avoir su ce qu’était la mer, les vagues, les algues, les rochers, les coquillages ou les poissons vivants, et sans jamais avoir eu la moindre chance de connaître un jour la liberté (1).

Selon le communiqué du delphinarium, Flo serait morte des conséquences d’une infection dentaire, alors qu’il semblerait qu’elle ait plutôt été victime d’une surdose d’antibiotiques. Récemment, deux autres dauphins sont morts pour la même raison au Connyland en Suisse. Une enquête est en cours pour faire toute la lumière sur les circonstances de ces décès, trop fréquents chez les dauphins captifs. (2)

En Belgique, il n’en a rien été.

Malgré le fait que depuis son ouverture en 1971, le delphinarium ait officiellement perdu 18 dauphins et transféré 6 autres en Italie, en France, en Espagne et au Portugal, dont 2 sont morts, malgré la mise en place d’une première commission d’enquête parlementaire (3) et le dépôt d’une proposition de résolution en juin 2005 relative à l’interdiction de toute nouvelle implantation de delphinariums sur le territoire belge et au suivi médical et scientifique du delphinarium de Bruges (4), malgré un rapport accablant relatif à la détention d’animaux sauvages dans un environnement zoologique en Belgique rédigé pour ENDCAP par la Fondation Born Free (5), malgré une évaluation non moins critique de la détention des cétacés en Union européenne menée par Born Free et la WDCS (6), le SPF Santé publique (7) n’a pas bronché à l’annonce de ce 20ième décès. Les 2 rapports des 3 ONG cités plus haut ont pour leur part fait l’objet d’une fin de non-recevoir aussi expéditive qu’inexplicable par les mêmes services fédéraux et leur Ministre de tutelle, fin 2011. (8)

Il serait bon pourtant que l’on s’interroge enfin sur la pertinence de la présence d’un delphinarium en Belgique ainsi que sur l’avenir des six dauphins survivants au Boudewijn Sea Park de Bruges. (9).

Au vu du décès inopiné de Flo, de la mort de Milo en 2008, des menaces qui pèsent sur la vie du jeune Océan et de la fin prochaine de la vieille Puck, il semble clairement qu’il y ait urgence et qu’une enquête devrait être diligentée, tant pour vérifier les conditions de suivi sanitaire par le vétérinaire référent du parc que pour analyser la politique global du Boudewijn Sea Park en matière de « conservation de l’espèce ».
On le sait : ce delphinarium s’acharne à faire naître des dauphins qui meurent généralement au moment de l’adolescence ou avant l’accouchement. Il n’hésite pas non plus, lorsqu’il s’agit de dégager de l’espace, à expédier ses surplus vers des établissements non-conformes aux normes belges (10).

Entre autres exemples, Linda (capturée en mer) et son fils Mateo sont détenus aujourd’hui à Gènes dans un bassin métallique où ils ne sont plus que 2. Leur isolement contrevient d’évidence aux règles imposant un minimum de 3 à 5 dauphins par bassin, chiffre qui correspond peu ou prou à celui d’une cellule familiale en milieu naturel.

Rappelons que depuis 2002, le Boudewijn Sea Park est géré par l’entreprise espagnole Aspro Ocio. (11) Cette multinationale, qui se proclame elle-même « leader du marché du loisir», détient une quarantaine de parcs marins ou zoologiques ainsi que divers centres d’attractions disséminés dans toute l’Europe, dont une « Sioux City» située aux Canaries.

En tant que succursale de ce groupe sponsorisé par Pepsi et Nestlé, le Boudewijn Seapark peut-il raisonnablement être qualifié de « zoo » ? Ses objectifs sont-ils réellement de faire découvrir aux enfants les prodigieuses cultures des cétacés et de protéger une espèce classée sur la liste rouge de l’IUCN comme étant « peu menacée », en sachant par ailleurs qu’aucun dauphin de Bruges n’a jamais été remis en mer pour renforcer les populations sauvages ?

A cet égard, soulignons que si 13 États membres de l’Union Européenne, dont la Belgique, possèdent encore un ou plusieurs delphinariums, 14 autres États, à savoir l’Autriche, Chypre, la République tchèque, l’Estonie, la Hongrie, la Lettonie, le Luxembourg, la Pologne, la République d’Irlande, la Roumanie, la Slovaquie, la Slovénie et le Royaume-Uni, ont fait le choix d’y renoncer, ceci pour des raisons éthiques étayées par les récentes découvertes sur l’intelligence, le langage et la vie sociale de ces mammifères marins.

Selon la cétologue de réputation internationale, le Dr Lori Marino, ceux-ci sont en effet bien trop évolués que pour supporter la vie captive. (12) Quant à la Grèce, qui n’a pas habilement transformé (et protégé) son delphinarium en zoo par la magie d’une loi, elle ne peut plus exhiber ses 11 dauphins de cirque d’Attika en vertu d’une récente législation.

Il est donc plus que temps que la Belgique dénonce enfin cette pratique inutile, obsolète, cruelle et destructrice que constituent les delphinariums.

* Inutile, car sur le plan scientifique autant que sur celui de la conservation des espèces, les delphinariums sont largement disqualifiés depuis les années 70, du fait de la  dégénérescence physique et mentale des spécimens qu’ils enferment, de l’impossibilité de remettre en liberté les individus nés captifs et du problème moral que pose la captivité. (13). La seule bonne manière d’aider les cétacés, c’est de les observer et de les protéger dans  leur milieu naturel. C’est ce que font aujourd’hui tous les scientifiques sérieux. (14)

* Obsolète, car au niveau pédagogique, les delphinariums ne montrent aux enfants qu’une image humiliante de dauphins clowns et ne leur apprennent rien sur la culture, le langage, les modes de chasse ou la vie sociale de ces mammifères marins. Il existe désormais assez reportages et de voyages peu coûteux (les dauphins libres vivent partout le long des côtes européennes, y compris en Belgique !) que pour nous dispenser de ces prisons aquatiques.

* Cruelle, car aucun bassin nu ne remplacera l’océan pour ces créatures faites pour les grands espaces, les plongées profondes et la vie sociale. Le stress qu’ils y subissent constitue un facteur de morbidité bien connu des spécialistes indépendants de l’industrie du cétacé captif (14) mais également des scientifiques liés aux delphinariums (15)

* Destructrice au niveau environnemental, car les naissances en bassin ne tiennent pas leurs promesses : afin d’alimenter les nouveaux bassins qui s’ouvrent sans cesse dans le monde, des captures incessantes de jeunes femelles et de leur bébé ont lieu ou auront lieu dans tous les océans et provoquent à terme l’épuisement génétique et la disparition progressive des populations de cétacés.

Ces captures ont toujours lieu dans le contexte d’une sauvagerie inouïe et parfois même sanglante, comme à Taiji, Japon. Quant aux nés captifs, ils semblent incapables de survivre au-delà d’une quinzaine d’années (le temps de vie moyen d’un dauphin libre est de 40 ans) et se reproduisent rarement entre eux. Un « fondateur » mâle, capturé en mer, s’avère encore nécessaire pour obtenir des naissances trop souvent couronnées par des avortements. (16)

Maintenir un « cirque aquatique » de ce genre en activité est une façon de cautionner cette pratique insensée, non seulement en Europe mais dans le reste du monde. En légiférant contre toute forme de captivité pour les cétacés, la Belgique encouragerait les autres nations à faire de même et à comprendre une fois pour toutes que les dauphins sont des créatures hautement intelligentes dotées de cultures propres qui sont faites pour nager en mer libre, et non dans une fosse en béton remplie d’eau chlorée. (17)

A cette fin, nous demandons aux autorités fédérales responsables qu’elles :

* déterminent de quelle façon la fermeture du delphinarium de Bruges pourrait être menée à bien dans des délais raisonnables.

* fassent interrompre immédiatement le programme de reproduction.

* définissent les mesures à prendre pour que les dauphins actuellement détenus puissent à terme bénéficier d’un accueil décent dans une baie marine close en Croatie, Roumanie, Chypres, ou tout autre pays d’Europe opposé à la captivité et susceptible d’en prendre soin.

(1) http://www.dauphinlibre.be/flo-le-dauphin-meurt-au-boudewijn-seapark-de-bruges.htm

(2) http://www.tdg.ch/suisse/faits-divers/Les-deux-dauphins-sont-morts-a-cause-dantibiotiques/story/26633075

(3) http://www.dauphinlibre.be/giet.htm

(4) http://www.lachambre.be/FLWB/pdf/51/1430/51K1430003.pdf

(5) http://www.bornfree.org.uk/zooreports/Belgium-Fr/pages/BFF_EZR_BELGIUM_SML_FINAL_.pdf

(6) http://www.ladolphinconnection.com/Rapport_WDCS_Delphinariums_UE.pdf

(7) http://www.health.belgium.be/eportal/index.htm

(8) http://www.dauphinlibre.be/zoos-en-belgique.htm

(9) http://www.dauphinlibre.be/dauphinsbruges.htm

(10) http://reflex.raadvst-consetat.be/reflex/pdf/Mbbs/1999/08/19/63330.pdf
(11) http://www.aspro-ocio.es/index.php

(12) http://www.dauphinlibre.be/dauphins-trop-intelligents-que-pour-rester-captifs.htm

(13) ttp://www.plosone.org/article/info%3Adoi%2F10.1371%2Fjournal.pone.0024121

(14) http://www.wilddolphinproject.org/

(15) http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1002/zoo.10004/abstract

(16) http://www.dauphinlibre.be/breeding.htm

(17) http://www.blog-les-dauphins.com/conference-helsinki-declaration-de-droits-pour-les-cetaces-baleines-et-dauphins/

Les personnes âgées et les animaux « domestiques »

Parmi les très nombreuses questions que pose notre rapport aux animaux non humains, il existe un problème énorme, qui ne peut être résolu qu’à l’échelle du pays tout entier : celui des personnes âgées et de « leur » animal « domestique. »

C’est un problème dont il faut avoir conscience et auquel il fait réfléchir. La théorie, c’est aussi cela.

Car effectivement nous critiquons, nous critiquerons tant que les animaux et la Terre se feront torturer. Mais cela va avec la pratique plus une réflexion pour mettre des choses positives en avant, comme la notion d’adoption.

Voici donc à ce sujet une initiative suisse qui consiste à placer les animaux des personnes âgées partant en maison de retraite.

C’est un problème énorme en effet : que deviennent les animaux « domestiques » lorsqu’une personne âgée doit l’abandonner, ou même meurt ?

Ici, donc, Aide Seniors Animaux (http://www.asajfk.ch/) vient en aide aux personnes âgées qui doivent se séparer, temporairement ou définitivement, de leurs animaux « de compagnie ».

Des bénévoles les accueillent quelque temps chez eux en cas de séjour à l’hôpital. Et si la personne âgée part définitivement vivre en maison de retraite/hôpital, son animal sera replacé par les membres d’ASA.

La fondation s’occupe aussi de trouver un nouvel animal aux personnes âgées qui auraient perdu leur compagnon, et à lui trouver par la suite des nouveaux maîtres en cas de décès.

Voilà donc une belle initiative qu’il faut soutenir, développer et mettre en avant. Car contrairement à ce qu’il se passe en France dans des cas similaires, ici l’animal est placé et est certain de ne pas se retrouver abandonné au refuge.

Mais cela amène d’autres questions. Car il est vrai que quand on voit des seniors à la santé fragile se promener dehors avec leur chien, on se demande si le chien a une vie heureuse, ce qu’il va se passer pour l’animal en cas de décès, d’hospitalisation etc.

Comme les refuges sont saturés et la famille (si la personne âgée en a une!) n’a pas forcément la possibilité de prendre l’animal, la situation est difficile.

En même temps, les personnes âgées ont bien souvent une autre vision des animaux que les jeunes, happés par la consommation et le rapport destructeur à la nature.

C’est une question difficile : un animal « domestique » sera inévitablement malheureux car dénaturé ; s’il n’est pas dénaturé il lui faut une liberté maximale, mais quelle peut être cette liberté alors que des animaux comme les chats et les chiens ont déjà été intégré à la société humaine ?

D’un côté, il faut reconnaître la dignité des personnes âgées qui établissent ou tentent d’établir un rapport positif avec un animal. Un film comme « Pour le pire et pour le meilleur » avec Jack Nicholson montre comment même le pire dénaturé peut se ressaisir grâce au contact de la nature, par l’intermédiaire des animaux.

De l’autre, les animaux ne sont pas des esclaves, les personnes âgées et les personnes aveugles doivent être aidées par les humains en priorité.

Tout cela est contradictoire, tout en donnant naissance à plein de questions, auxquelles il y aurait des réponses très intéressantes dans une société végane.

C’est une question du quotidien, et pour que la libération animale triomphe, il faut être prêt à répondre à toutes les questions du genre !

Enseignez à vos enfants ce que nous avons enseigné aux nôtres, que la terre est notre mère…

Il n’y a pas d’endroit paisible dans les villes de l’homme blanc. Pas d’endroit pour entendre les feuilles se dérouler au printemps, ou le froissement des ailes d’un insecte…

Si’ahl (1780-1866) était le chef de la tribu amérindienne des Dkhw’Duw’Absh. Son nom a été déformé de différentes manières, comme Sealth, Seathle, Seathl, See-ahth ou Seattle, ce dernier nom étant à l’origine de celui de la ville américaine dans le nord-ouest des Etats-Unis, qui a été le lieu d’origine du grunge avec des groupes comme Nirvana, Alice in Chains, Pearl Jam, Mudhoney, Soundgarden.

Soundgarden justement a repris dans une chanson le texte du discours que nous publions ici, et qui a été donné par Si’ahl en 1854, devant un parterre composé notamment du gouverneur. Si’ahl y expliquait pourquoi il était contre la vente de terres aux colons… Il y a différentes versions de ce texte, voici la variante « classique » dans sa version française.

Un texte très beau, qui s’il n’est pas vegan en raison des difficultés à vivre à l’époque, porte déjà en germe ce qui doit être la philosophie de l’humanité demain: la Terre est notre mère!

Comment pouvez-vous acheter ou vendre le ciel, la chaleur de la terre ?

L’idée nous paraît étrange. Si nous ne possédons pas la fraîcheur de l’air et le miroitement de l’eau, comment est-ce que vous pouvez les acheter ?

Chaque parcelle de cette terre est sacrée pour mon peuple.

Chaque aiguille de pin luisante, chaque rive sableuse, chaque lambeau de brume dans les bois sombres, chaque clairière et chaque bourdonnement d’insecte sont sacrés dans le souvenir et l’expérience de mon peuple.

La sève qui coule dans les arbres transporte les souvenirs de l’homme rouge.

Les morts des hommes blancs oublient le pays de leur naissance lorsqu’ils vont se promener parmi les étoiles. Nos morts n’oublient jamais cette terre magnifique, car elle est la mère de l’homme rouge. Nous sommes une partie de la terre, et elle fait partie de nous.

Les fleurs parfumées sont nos soeurs; le cerf, le cheval, le grand aigle, ce sont nos frères. Les crêtes rocheuses, les sucs dans les prés, la chaleur du poney, et l’homme, tous appartiennent à la même famille.

Aussi lorsque le Grand chef à Washington envoie dire qu’il veut acheter notre terre, demande-t-il beaucoup de nous. Le Grand chef envoie dire qu’il nous réservera un endroit de façon que nous puissions vivre confortablement entre nous. Il sera notre père et nous serons ses enfants. Nous considérons donc, votre offre d’acheter notre terre. Mais ce ne sera pas facile. Car cette terre nous est sacrée.

Cette eau scintillante qui coule dans les ruisseaux et les rivières n’est pas seulement de l’eau mais le sang de nos ancêtres.

Si nous vous vendons de la terre, vous devez vous rappeler qu’elle est sacrée et que chaque reflet spectral dans l’eau claire des lacs parle d’événements et de souvenirs de la vie de mon peuple. Le murmure de l’eau est la voix du père de mon père.

Les rivières sont nos frères, elles étanchent notre soif. Les rivières portent nos canoës, et nourrissent nos enfants.

Si nous vous vendons notre terre, vous devez désormais vous rappeler, et l’enseigner à vos enfants, que les rivières sont nos frères et les vôtres, et vous devez désormais montrer pour les rivières la tendresse que vous montreriez pour un frère.

Nous savons que l’homme blanc ne comprend pas nos mœurs. Une parcelle de terre ressemble pour lui à la suivante, car c’est un étranger qui arrive dans la nuit et prend à la terre ce dont il a besoin. La terre n’est pas son frère, mais son ennemi, et lorsqu’il l’a conquise, il va plus loin.

Il abandonne la tombe de ses aïeux, et cela ne le tracasse pas. Il enlève la terre à ses enfants et cela ne le tracasse pas. La tombe de ses aïeux et le patrimoine de ses enfants tombent dans l’oubli. Il traite sa mère, la terre, et son frère, le ciel, comme des choses à acheter, piller, vendre comme les moutons ou les perles brillantes.

Son appétit dévorera la terre et ne laissera derrière lui qu’un désert.

Il n’y a pas d’endroit paisible dans les villes de l’homme blanc. Pas d’endroit pour entendre les feuilles se dérouler au printemps, ou le froissement des ailes d’un insecte. Mais peut-être est-ce parce que je suis un sauvage et ne comprends pas. Le vacarme semble seulement insulter les oreilles.

Et quel intérêt y a-t-il à vivre si l’homme ne peut entendre le cri solitaire de l’engoulevent ou les palabres des grenouilles autour d’un étang la nuit ?

Je suis un homme rouge et ne comprends pas.

L’Indien préfère le son doux du vent s’élançant au-dessus de la face d’un étang, et l’odeur du vent lui-même, lavé par la pluie de midi, ou parfumé par le pin pignon.

L’air est précieux à l’homme rouge, car toutes choses partagent le même souffle.

La bête, l’arbre, l’homme. Ils partagent tous le même souffle.

L’homme blanc ne semble pas remarquer l’air qu’il respire. Comme un homme qui met plusieurs jours à expirer, il est insensible à la puanteur. Mais si nous vous vendons notre terre, vous devez vous rappeler que l’air nous est précieux, que l’air partage son esprit avec tout ce qu’il fait vivre. Le vent qui a donné à notre grand-père son premier souffle a aussi reçu son dernier soupir.

Et si nous vous vendons notre terre, vous devez la garder à part et la tenir pour sacrée, comme un endroit où même l’homme blanc peut aller goûter le vent adouci par les fleurs des prés. Nous considérerons donc votre offre d’acheter notre terre. Mais si nous décidons de l’accepter, j’y mettrai une condition : l’homme blanc devra traiter les bêtes de cette terre comme ses frères.

Je suis un sauvage et je ne connais pas d’autre façon de vivre.

J’ai vu un millier de bisons pourrissant sur la prairie, abandonnés par l’homme blanc qui les avait abattus d’un train qui passait.

Je suis un sauvage et ne comprends pas comment le cheval de fer fumant peut être plus important que le bison que nous ne tuons que pour subsister.

Qu’est-ce que l’homme sans les bêtes ?

Si toutes les bêtes disparaissaient, l’homme mourrait d’une grande solitude de l’esprit. Car ce qui arrive aux bêtes, arrive bientôt à l’homme. Toutes choses se tiennent.

Vous devez apprendre à vos enfants que le sol qu’ils foulent est fait des cendres de nos aïeux. Pour qu’ils respectent la terre, dites à vos enfants qu’elle est enrichie par les vies de notre race. Enseignez à vos enfants ce que nous avons enseigné aux nôtres, que la terre est notre mère. Tout ce qui arrive à la terre, arrive aux fils de la terre. Si les hommes crachent sur le sol, ils crachent sur eux-mêmes.

Nous savons au moins ceci : la terre n’appartient pas à l’homme ; l’homme appartient à la terre. Cela, nous le savons. Toutes choses se tiennent comme le sang qui unit une même famille. Toutes choses se tiennent.

Tout ce qui arrive à la terre, arrive aux fils de la terre.

Ce n’est pas l’homme qui a tissé la trame de la vie : il en est seulement un fil. Tout ce qu’il fait à la trame, il le fait à lui-même.

Même l’homme blanc, dont le dieu se promène et parle avec lui comme deux amis ensemble, ne peut être dispensé de la destinée commune. Après tout, nous sommes peut-être frères. Nous verrons bien. Il y a une chose que nous savons, et que l’homme blanc découvrira peut-être un jour, c’est que notre dieu est le même dieu. Il se peut que vous pensiez maintenant le posséder comme vous voulez posséder notre terre, mais vous ne pouvez pas.

Il est le dieu de l’homme, et sa pitié est égale pour l’homme rouge et le blanc. Cette terre lui est précieuse, et nuire à la terre, c’est accabler de mépris son créateur.

Les Blancs aussi disparaîtront ; peut-être plus tôt que toutes les autres tribus. Contaminez votre lit, et vous suffoquerez une nuit dans vos propres détritus.

Mais en mourant vous brillerez avec éclat, ardents de la force du dieu qui vous a amenés jusqu’à cette terre et qui pour quelque dessein particulier vous a fait dominer cette terre et l’homme rouge.

Cette destinée est un mystère pour nous, car nous ne comprenons pas lorsque les bisons sont tous massacrés, les chevaux sauvages domptés, les coins secrets de la forêt chargés du fumet de beaucoup d’hommes, et la vue des collines en pleines fleurs ternie par des fils qui parlent.

Où est le hallier ? Disparu. Où est l’aigle ? Disparu.

La fin de la vie, le début de la survivance.

Véganisme : rien à attendre des présidentielles

Voici une petite présentation du rapport des candidats à la présidentielle par rapport à quelques thèmes concernant les animaux et l’écologie.

La liste des candidats à la « présidence de la République » ne sera il est vrai présentée officiellement que lundi, mais on la connaît déjà (à part en ce qui concerne le cas de Corinne Lepage, que nous intégrons ici quand même).

Voici par conséquent un mini panorama de mesures que l’on pourrait considérer comme intéressantes, même en étant vraiment extrêmement ouvert (par exemple, au sujet du végétarisme, une absurdité à notre époque pourtant).

Par contre, nous prenons les mesures « tel quel » et au sens strict.

Être pour le véganisme voire le végétarisme, ce n’est pas vouloir que l’on mange « moins de viande. »

Pour la corrida, le fait de se prononcer pour l’interdiction des mineurs à assister à une corrida ne place pas une personne dans le camp des anti-corridas.

De la même manière, des propos en faveur de « publicités » à la télévision contre l’abandon des animaux ne signifie pas être en faveur de la généralisation de refuges.

Tout comme se prononcer contre la « chasse à courre » ne signifie pas du tout être contre la chasse en général. Et se prononcer contre les « animaux sauvages » dans les cirques ne signifie pas être contre l’utilisation d’animaux dans les cirques en général…

Voici d’abord la liste des candidats :

La liste des candidats, dans l’ordre alphabétique :

Nathalie Arthaud – Lutte ouvrière

François Bayrou – Mouvement démocrate

Jacques Cheminade – Solidarité et Progrès

Nicolas Dupont-Aignan – Debout La République

François Hollande – Parti socialiste

Eva Joly – Europe Écologie Les Verts

Corinne Lepage – Cap21

Marine Le Pen – Front national

Jean-Luc Mélenchon – Front de gauche

Philippe Poutou – Nouveau Parti anticapitaliste

Nicolas Sarkozy – Union pour un mouvement populaire

Et voici quelques mesures.

Nous mettons un « X » quand aucune personne candidate ne soutient cela, et si quelqu’un soutient la mesure, nous mettons son nom.

Contre la chasse : X

Sortie de l’expérimentation animale : X

Contre la fourrure : X

Construction et gestion de refuges par et pour chaque département : X

Contre les zoos et les cirques : X

Mise en avant du véganisme : X

Affirmation d’un nouveau rapport nécessaire avec les animaux : X

Mise en avant du végétarisme : X

Contre la corrida : Corinne Lepage

Préoccupation du bien-être animal dans le cadre de l’industrie de l’exploitation animale : Eva Joly

Sortie du nucléaire : Eva Joly – Corinne Lepage – Philippe Poutou

Il est facile de voir qu’un « réformisme » en faveur des animaux, en faveur de leur « bien-être » (des cages plus grandes, par exemple), ne peut même pas exister en France.

Les personnes représentant aux élections l’écologie n’assument même pas le refus de la chasse, alors que c’est quand même quelque chose de très basique.

Aucune perspective de « réforme » n’existe, sur strictement aucun point, à part éventuellement avec Eva Joly pour un peu plus de « bien-être » dans le cadre de l’exploitation animale, et encore dans le cadre d’une alliance avec un Parti Socialiste totalement hégémonique qui se désintéresse totalement d’une telle question.

Bien entendu, en forçant la réalité, on peut imaginer trouver dans de vagues propos de telle ou telle personne candidate quelque chose qui ressemblerait à quelque chose de positif. Mais c’est une pure illusion, qui n’a strictement aucun rapport avec la libération animale.

Les faits parlent d’eux-mêmes : les institutions réfutent absolument et complètement le véganisme et l’écologie radicale.