« Le chien errant qui défie la loi »

Voici un article écrit dans l’esprit d’un feuilleton et qui décrit ce qui est une « anecdote », mais qui nous intéresse au plus haut point puisque cela présente l’évènement dans une situation bien particulière en ville. L’article a été publié par Courrier international, après avoir été publié à l’origine dans le journal colombien El Espectador.

Colombie – Le chien errant qui défie la loi

DES ANIMAUX ET DES HOMMES – A Bogota, un chien errant prend tout seul le bus et répète le même trajet depuis 2011. Une histoire publié par le quotidien El Espectador relate les réactions des usagers sur le vif face à cette présence incongrue.

Un chien des rues, visiblement sans maître, surgit dans la gare routière d’Humedal Córdoba, à l’arrêt de la ligne Suba du réseau Transmilenio. Les voyageurs qui à toute heure se pressent par centaines dans le réseau de transports en commun le plus important et le plus congestionné de Colombie regardent avec étonnement l’inopportun animal qui, en plein chaos, cherche à grimper par l’une des portes du bus à l’approche.

Il esquive la foule, pas moins indifférent que les usagers aux visage fermés, méfiants. Le chien file entre les jambes des voyageurs qui, comme lui, tentent de monter en meute dans l’autobus articulé. Personne ne le chasse, personne ne dit un mot, malgré les regards agacés.

Son instinct lui dit qu’il n’arrivera jamais à se frayer un chemin dans les bus avec la confusion ambiante. Alors il s’enfuit, filant comme une fusée à travers le troupeau turbulent qui se presse dans le couloir métallique. Et, disparaissant par une fente, il laisse derrière lui un tumulte d’individus qui, dans leur irritation, ne cherchent pas à savoir si ce sont ces transports intimidants qui les agacent, ou bien ce « chien insolent » qui a l’audace de pénétrer dans un site conçu pour l’usage des hommes.

Notre corniaud voyage sans maître et ne paie pas son billet

Le chien a l’air normal et en bonne santé, mais comparé à l’élégance et à la distinction des chiens de race, beaucoup le trouveront miséreux et vulgaire : c’est un bâtard de taille moyenne, au poil ocre et noir délavé par le soleil et la pluie, les oreilles crispées par le stress de la mégapole, les pattes usées par la rue, la démarche balancée en un étrange va-et-vient musical à cause, sans doute, d’une volée qui lui aura disloqué le train arrière.

Il parcourt cette ligne depuis 2011, de la gare de San Martín jusqu’au Portal de Suba [une vingtaine de kilomètres]. Son pèlerinage à répétition a commencé quelques mois à peine après qu’un arrêt de la Cour constitutionnelle a autorisé les chiens à utiliser les transports publics, à condition qu’ils soient accompagnés d’un responsable, paient un ticket, portent un collier et possèdent un carnet de vaccination.

Puis un jour le chien a disparu, et personne n’a plus eu de nouvelles. Un an et demi plus tard, le voici revenu sur sa ligne. On le retrouve plus inquiet, amaigri, mais toujours animé du même élan. Il brave les magistrats à l’origine de la décision historique : notre corniaud voyage sans maître, ne paie pas son billet, n’a ni collier ni carnet de vaccination, et court après quelque chose auquel il ne semble pas prêt à renoncer.

La maladie d’amour

« Il est toujours aussi fou », estime l’un des auxiliaires de police qui connaît son histoire et que son retour inopiné a surpris. L’agent a bien essayé de le calmer, en l’appelant par ces petits noms génériques qu’on donne aux chiens sans pedigree en Colombie : Sultan, Trotski, Général… Mais le bâtard reste indifférent, y compris quand on le siffle.

Son oubli de soi manifeste, son désintérêt pour les hommes et son manque d’appétit laissent penser qu’un « coup de foudre » pour une femelle est à l’origine de son inlassable quête. « Il est amoureux, c’est sûr : il ne mange jamais », assure en riant l’agent de police qui, pendant un temps, lui a apporté à manger – pas longtemps, car le chien s’en moquait visiblement. « S’il a une maladie, c’est la maladie d’amour », conclut-il.

Parmi les troupeaux qui attendent à la montée des bus, les gens hésitent entre chasser le « répugnant animal » ou exiger du policier qu’il s’en charge – mais la silencieuse prudence citadine l’emporte sur la colère. « Un monsieur m’a demandé de le chasser à coups de pied, mais je crois que c’est interdit », raconte le policier, qui souligne d’ailleurs que « le chien n’embête personne, c’est même la mascotte de la ligne ».

Un bus s’arrête, bondé, et ses portes s’ouvrent sur une marée humaine. Le chien errant arrive en courant et lance des aboiements fougueux, s’éloigne tranquillement vers l’autre côté, se retourne et aboie de nouveau, renouvelant l’expression de sa frustration. Les passagers contrariés qui, comme lui, n’ont pas pu monter tournent leur regard vers lui d’un air impuissant et grommellent entre leurs dents – sans se rendre compte qu’au fond, ils agissent exactement comme l’animal.

L’animal humain

Un autre bus arrive et le chien y trouve une place. Une heure plus tard, il descend dans la gare de Puente Largo comme en terrain conquis, mais la démarche toujours inquiète. Une jeune photographe amatrice immortalise cette scène étonnante avec son téléphone, sous les regards ironiques des autres voyageurs. Un agent de police fait étalage de son autorité en jetant de violents coups de pieds au chien, qui les esquive avec une adresse mécanique, visiblement passé maître dans l’art de se soustraire aux conflits avec les hommes. Le policier insulte l’auteur de ces lignes et la jeune fille, qu’il oblige à quitter la gare. L’ignorant ne sait pas qu’il est en train d’enfreindre le droit constitutionnel qu’a le chien à ne pas être maltraité. Il ignore aussi que son comportement vient en fait interroger la Cour elle-même : l’accès des animaux aux transports publics est-il un droit raisonnable ou simplement une façon de satisfaire le caprice de maîtres versés dans une inutile anthropomorphisation de leurs bêtes ?

Quelques heures plus tard, le vagabond pénètre dans un autre bus à moitié rempli et va immédiatement s’asseoir à côté du chauffeur. Le jeune homme caresse son ami, assis avec noblesse, et lui adresse au passage un sourire d’apaisement – chose de plus en plus rare, précise-t-il, dans ce travail épuisant qui consiste à transporter au quotidien une marée humaine apathique.

Rompant le lourd silence, un voyageur se met à huer la scène, imité par tous les autres. Ils ne sifflent pas parce qu’il y a infraction à la décision de la Cour, mais parce que c’est « un chien pas beau, et sans maître », pour reprendre les mots d’une dame qui regarde l’animal avec une mine de dégoût. Le chien, qui vit dans le monde réel des chiens et n’a pas été privé de son instinct en devenant l’esclave de la personnalité d’un homme, reste imperturbable : il a bien perçu l’aigreur dans les voix.

Action antifasciste et action antispéciste

L’assassinat de Clément Méric a amené une médiatisation certaine du logo « Action antifasciste », alors que de temps en temps le logo « Action antispéciste » apparaît ici ou là.

Le groupe VEAN (Vegan Edge Antifasciste Nord) appartient par exemple au réseau historique Action antifasciste (il existe toutefois d’autres groupes se revendiquant eux aussi « Action Antifasciste ») et utilise à la fois l’un et l’autre des logos.

Les deux logos ont leur origine en Allemagne. L’Action antifasciste est un mouvement né au fur et à mesure des années 1980, comme coordination de structures antifascistes (notamment la fameuse antifa M de la ville de Göttingen).

L’Action antispéciste est née à la fin des années 1990, pas du tout sous la forme d’une organisation par contre, seulement sous la forme d’une « démarche. »

Au tout début des années 1990, la question végane est devenue centrale dans le mouvement des « autonomes. » Dans les années 1980, les deux lignes directrices étaient soit les squatts, soit l’anti-impérialisme (avec des groupes armés comme la Fraction Armée Rouge).

Les rares personnes véganes existant étaient alors dispersées et sans véritable impact. La situation change totalement au tout début des années 1990, où le véganisme devient le thème incontournable et une démarche obligatoire chez les « autonomes. »

Aucun repas collectif ne pouvait alors ne plus être végan, et de fait ne pas aller dans le sens de la libération animale était pratiquement impossible. Il faut bien voir que sont concernées ici plusieurs milliers de personnes ; le congrès berlinois de l’autonomie, à Pâques 1995, rassemblait 3000/4000 personnes, et tous les repas étaient forcément végans.

Ce congrès justement fut un moment décisif pour le véganisme en Allemagne, mais dans le bon sens. En effet, il s’agissait de savoir comment le véganisme pouvait être intégré dans une vision du monde qui soit « révolutionnaire. »

A ce moment-là, les autonomes avaient décidé, dans leur majorité, d’adopter le principe de la « triple oppression » : capitalisme, racisme et sexisme étaient les fondements de la société et étaient la « cible » de la révolution.

Pour cette raison, le congrès berlinois de l’autonomie eut comme thème pratiquement central la question de la « unity of oppression » (« UoO ») : l’exploitation des animaux était ajoutée à la « triple oppression. »

Tout le monde trouva alors cela très bien, sauf qu’il n’y avait pas de bases explicatives ; le champ était laissé totalement libre quant aux interprétations. Il y eut ainsi des frictions importantes à Hambourg lors d’un congrès pour la libération animale, avec un conflit au sujet de la question de la Nature.

Un groupe de gens était en effet lié à « Frontline », un mouvement petit mais ayant un grand impact chez les végans et assumant les thèses Hardline, sans le rejet de l’homosexualité et sans être favorable à l’interdiction de l’avortement, et même sans dimension religieuse par ailleurs.

Néanmoins, le groupe Frontline était plus velléitaire qu’autre chose et n’existait déjà plus en 1995 ; inversement le véganisme fut parfaitement intégré culturellement au mouvement autonome, sans pour autant que la libération animale ne soit « combinée » à la question révolutionnaire.

Si on ajoute à cela l’autodissolution de la Fraction Armée Rouge et la grande vague d’extrême-droite, on s’imagine le repli sur plan des idées. Les logos « Action antifasciste » et « Action antispéciste » devinrent alors des symboles de valeurs, mais sans contenu très clair ni précisément défini.

Le logo « Action antispéciste » fut utilisé par les « restes » des autonomes vraiment impliqués dan le mouvement de protection animale. Le magazine « Vegan Info » avait tenté, sans succès, de former une nouvelle culture organisée dans le mouvement autonome, aussi ce sont des gens à Hambourg qui ont en pratique lancé la nouvelle démarche « Action antispéciste. »

Il s’agissait de relancer le mouvement autonome, comme avant, mais avec en plus la libération animale. Il faut bien concevoir ici que la définition du mot « antispécisme » n’a rien à voir avec celles faite en France, comme par exemple celle des « cahiers anti-spécistes », ou d’anarchistes comme lors du « détournement de la « veggie pride » à la fin pour bloquer le McDonald’s.

Il ne s’agit pas d’anarchistes qui sont également végans ou d’universitaires se focalisant sur la question du « spécisme. » Ce sont des gens qui entendent faire la critique générale de la société, du capitalisme, et qui en même temps sont végans et considèrent que c’est un point central.

Il ne s’agit pas de gens rassemblant plusieurs idées, par exemple l’anti-sexisme, l’anti-capitalisme, etc. Il s’agit d’une tentative de combattre le tout comme un ensemble. Cela n’a rien à voir avec l’assemblage hétéroclite pratique par des gens en France se revendiquant « antispéciste. »

L’initiative du groupe « Dämmerung », dont nous avons publié le manifeste (Théorie sociale, critique de l’idéologie et lutte de classe), représente la forme la plus développée de cette démarche anti-spéciste. On retrouve, dans cette même culture « antispé », des gens comme le rappeur Albino ou bien le groupe BerTA, de Berlin.

La mouvance « antispé » combat un système non pas composé de différentes oppressions se combinant, mais formant une seule oppression prenant des formes diverses. Le point central permettant de faire briser tout cela, qui est fondé sur l’exploitation, c’est la compréhension de l’importance du spécisme.

Nous n’avons de notre côté pas de critique à faire d’une telle démarche ; si nous n’utilisons pas le terme de « antispéciste », c’est pour refuser la variante française qui bricole un « spécisme » qui serait une oppression tombée du ciel, hors de toute réalité sociale.

Un tel « spécisme » et un tel « antispécisme » n’ont rien à voir avec la démarche, très élaborée, de la culture version « Action antispéciste. »

« Il faut arrêter de prendre le phoque pour une espèce royale, c’est un prédateur et rien d’autre. »

« On est en train de privilégier des animaux par rapport aux êtres humains. Il faut arrêter de prendre le phoque pour une espèce royale, c’est un prédateur et rien d’autre. »

Voilà les propos ô combien parlant de Pierre-Georges Dachicourt, vice-président du « comité contre la prolifération des phoques » de la baie de Somme, issu d’un article du Figaro. Il faut vraiment habiter en France pour avoir à faire face à des gens aussi francs, aussi ouvert dans leur apologie de l’exploitation animale, aussi méprisants.

Cependant, nul « spécisme » abstrait comme cause, mais bien l’exploitation animale. Car les gens de ce comité sont des pêcheurs, et ils trouvent inacceptable la « concurrence » des 470 phoques ont observés entre la baie de Somme et la baie d’Authie.

Et naturellement, les pêcheurs tentent de profiter d’autres forces sociales pour les appuyer; le « président » des anti-phoques raconte ainsi:

« En plus de poser des problèmes pour les marins pêcheurs, ils gênent aussi les plaisanciers et les pêcheurs à pied à cause de leur surprotection et de l’interdiction de s’en approcher à moins de 150 mètres. »

Que faut-il répondre à ces gens-là? Une seule réponse est possible: le mépris le plus complet. C’est là le principe « la Terre d’abord! » : entre les phoques et les humains pilleurs, on choisit les phoques!
Rien à faire des plaisanciers, et encore moins des pêcheurs!

Ce n’est pas la position de la « coordination mammalogique du nord de la France », qui est une association de protection de la nature, mais qui a choisi la voie de la collaboration.

Ainsi le « vice-président » du comité anti-phoques explique que des « des caméras vont être positionnées sur les embarcations des marins pêcheurs afin d’observer le comportement des phoques à leur proximité », qui selon lui permettront de « prouver l’impact néfaste du phoque sur la pêche au large. »

C’est une mauvaise réponse, comme est mauvaise la réponse de la Fondation Brigitte Bardot, qui a déclaré que « de nombreuses études ont déjà été menées et les résultats montrent que la présence des phoques dans une zone n’a aucune incidence sur la quantité de poissons. »

Aucune négociation n’est possible ni souhaitable avec l’exploitation animale, qui fera tout pour que les choses reviennent toujours en sa faveur: il en va de son existence.

Peu importe que les pêcheurs soient ruinés, qu’ils coulent donc avec leur mentalité de petit entrepreneur pillard. Il est étonnant que certains parlent des « requins de la finance », alors que le capitalisme est en réalité devant eux, sur les côtes, avec des espèces de pirates qui pillent et qui ne supportent pas qu’on ose les déranger dans leur initiative meurtrière!

Notons d’ailleurs que les pêcheurs expliquent qu’ils sont dans la « précarité », que la région est pauvre… Ce qui est indéniablement vrai. Mais n’y a-t-il aucune autre solution que la pêche et que le conflit avec les phoques? Rien d’autre ne serait possible? Allons donc!

 Exaspérés par la prolifération des ces mammifères gourmands en poissons, ils se sont rassemblés dans un collectif anti-phoque.

Entre pêcheurs et phoques, rien ne va plus. Depuis le début du mois, près de 470 phoques ont été observés entre la baie de Somme et la baie d’Authie. Les différentes colonies de la région sont essentiellement composées de phoques gris et de veaux marins. «C’est devenu presque impossible de pécher», se désole un pécheur de la région. En effet, un phoque mange entre 2 et 6 kilos de poissons par jour. Autant d’animaux qui échappent donc aux pêcheurs. Signe de leur exaspération, les pêcheurs de de la Côte d’opale ont créé un comité contre la prolifération des phoques. Le Courrier Picard explique que, début juillet, dans son quartier général de la baie d’Authie, le collectif anti-phoque a tenu une réunion publique à ce sujet.

«Un prédateur et rien d’autre»

«Toutes les personnes qui pratiquent la pêche sont gênées par les phoques: ils abîment les filets et ont un impact non négligeable sur les ressources actuelles en poissons», raconte un marin pêcheur picard, dans les colonnes du quotidien. «Il faut prendre conscience de la réelle problématique que constituent les phoques pour les pêcheurs. Ils sont beaucoup trop nombreux», insiste un autre. Le comité contre la prolifération des phoques souhaiterait la mise en place d’un quota de mammifères marins sur les côtes. «Nous ne sommes pas contre les phoques», précise Pierre-Georges Dachicourt, vice-président du comité, joint par Le Figaro mais «nous sommes opposés à leur prolifération». Pour lui, la situation est simple: «On est en train de privilégier des animaux par rapport aux êtres humains. Il faut arrêter de prendre le phoque pour une espèce royale, c’est un prédateur et rien d’autre».Du côté de la fondation Brigitte Bardot on trouve la création de ce collectif «totalement hors-sujet». Christophe Marie, porte-parole de la fondation, explique que «de nombreuses études ont déjà été menées et les résultats montrent que la présence des phoques dans une zone n’a aucune incidence sur la quantité de poissons».

Des caméras sur les embarcations

Lors du débat public organisé par le comité anti-phoque un premier accord avec la coordination mammalogique du nord de la France (association de protection de la nature, au service des mammifères marins du Nord-Pas de Calais) a été trouvé. Pierre-Georges Dachicourt explique que «des caméras vont être positionnées sur les embarcations des marins pêcheurs afin d’observer le comportement des phoques à leur proximité». Un système qui, il l’espère, réussira enfin «à prouver l’impact néfaste du phoque sur la pêche au large».

«Ce n’est pas un drame, même si j’ai perdu un veau»

« Ce n’est pas un drame, même si j’ai perdu un veau. » Sauf qu’en l’occurrence, c’est la vache qui a perdu son petit, et c’est un drame. La position de l’éleveur, mais aussi du Courrier Picard dans l’article suivant, est vraiment terrible.

Elle est tellement insensible qu’on atteint un très haut niveau d’absurdité, avec un éleveur ayant perdu « son veau » et expliquant que la vache est sauvée, alors qu’elle va être exploitée à outrance, puis assassinée pour être transformée en « viande »…

 

Belle solidarité pour sauver une vache

La cohésion des hommes a permis de sauver Fleur, une vache laitière qui se noyait dans un étang de Brusle, alors qu’elle était en train d’y mettre bas.

Il est sept heures hier matin. Arnaud Cassel, un agriculteur du petit hameau de Brusle, près de Cartigny (est de la Somme), arrive dans son étable pour nourrir ses vaches.

Il se rend vite compte qu’il en manque une : « Fleur », une génisse laitière de race montbéliarde, âgée de 2 ans et demi. Pleine, à terme, elle a disparu. Très vite, il découvre qu’une partie des fils barbelés qui entourent la pâture où paissent ses 35 bêtes ont été décrochés. Derrière, dans le petit bois qui borde cette pâture, il découvre Fleur dans un petit étang, exténuée. Seule sa tête sort de l’eau.

Une opération de sauvetage inédite

« J’ai essayé de la sortir mais je n’y parvenais pas. J’ai appelé des voisins à l’aide mais j’ai hésité à appeler les pompiers. Je ne voulais pas les déranger, ils avaient peut-être plus urgent à faire. »

Les pompiers de Péronne sont alertés vers 9 h 15 et envoient 7 hommes dont deux plongeurs.

« Ce n’est pas courant ce genre d’opération, explique le lieutenant Gilles Leperlier. Surtout que la vache était en train de vêler. Elle était dans un étang, situé dans un bosquet difficile d’accès. Il a fallu tronçonner tous les arbres pour pouvoir accéder. »

Histoire aussi de pouvoir faire passer un engin tout terrain, équipé d’un bras télescopique.

Les opérations se font en présence d’un vétérinaire d’Épehy : « La vache était en état de choc. Elle a dû commencer à vêler une fois tombée dans l’eau. Le veau était déjà mort à mon arrivée mais on a réussi à sauver la vache, en la soulevant grâce à une « pince lève vache », un appareil spécifique qui se règle sur le bassin de l’animal. C’est la première fois que je réalisais ce type d’opération, et elle a été réussie grâce à une belle solidarité. »

« Il y a eu une excellente cohésion » se félicite de son côté le lieutenant Leperlier, une fois Fleur sortie de l’eau, un peu avant 11 heures.

Le temps pour elle de se faire administrer du glucose, du calcium et des antibiotiques, et de boire pour se réhydrater. « Normalement, dans quelques heures, elle sera sur pattes. Elle ira beaucoup mieux » explique le vétérinaire.

Des propos rassurants pour Arnaud Cassel, qui pousse un grand « ouf ! » de soulagement.

« Ce n’est pas un drame, même si j’ai perdu un veau. C’était la première fois que Fleur était pleine et cette aventure se termine bien car Fleur est sauvée. Elle n’a plus qu’à se reposer après ce qu’elle a vécu. »

Elle n’a plus qu’à se reposer: tenir de tels propos n’a aucun sens de la part d’un représentant de l’exploitation animale! Toutes ces paroles sont fausses, tous ces propos sur la solidarité sont de l’hypocrisie, une fausse joie servant à masquer l’exploitation animale!

 

Kennel 35 ou la dévotion absolue

Voici une initiative (texte en citation ci-dessous, les passages en gras ne sont pas de notre fait) qui fera parler d’elle et qui, il faut l’espérer, ouvrira les yeux de certaines personnes.

La crise économique actuelle doublée de la période des grandes vacances, fait que les abandons se multiplient. Tous les ans des animaux se retrouvent sans foyer et cette situation s’empire au fil des années. A moins d’avoir une éthique en béton et de respecter certaines valeurs, sous n’importe quel prétexte, n’importe quelle personne reconnue pour être « correcte » peut abandonner un animal si ses propres règles ne sont ni solides ni strictes.

L’initiative en question se déroule en Angleterre et aura lieu dans 3 mois, dès le 5 octobre précisément.

L’auteur de cette action hautement éthique, s’appelle Sean Le Vegan – oui, cette personne est bien végane! Sean est bénévole au refuge pour chiens Manchester and Cheshire Dogs’ Home et à partir du mois d’octobre, il va s’enfermer pendant 35 jours dans une cage de ce refuge. Il partagera le box avec un chien, pas de lit mais juste une couverture. Il devra vivre avec le strict minimum, voire même rien du tout. Tout comme les animaux des refuges!

Par ailleurs, quand un chien arrive en refuge, il ne mange rien pendant les quatre premiers jours en moyenne, Sean Le Vegan fera de même! Bref, il (sur)vivra comme n’importe quel chien de ce refuge.

Au delà de la dénonciation de ce qu’endurent les animaux dans les refuges-prisons, Sean Le Vegan compte récolter des fonds pour le Manchester Dog’s Home. Pour se faire, il installera une webcam dans la cellule où il sera avec un chien comme compagnon de vie. Une petite somme de moins de 6 euros sera demandée aux abonnés afin de visionner la vidéo de cette émouvante aventure hors du commun. On voit donc bien que son but n’est pas de se mettre en avant, ni de faire parler de lui, lui ne voit que les chiens dans la misère :

« Le Manchester Dog’s Home est un organisme de bienfaisance fantastique qui fait ce travail depuis plus de 100 ans. Il a besoin d’argent pour rénover les chenils et les rendre plus sûrs face aux vandales et aux voleurs. Chaque centime leur reviendra »

Ce que va réaliser cet homme est extraordinaire, c’est une très belle preuve de compassion sans limite.

Trop peu de personnes vont aider dans les refuges, et donc trop peu de personnes savent ce que ressentent les animaux là-bas, et donc trop peu de personnes savent comment se passe le quotidien des animaux. Même si certains refuges sont accueillants, même si parfois les animaux ont de la place, des jouets et un minimum d’attention, cela ne remplacera jamais un foyer chaleureux et stable. Et le peu de bonnes âmes qui aide dans les refuges, tente de faire de son possible pour rendre une vie moins déplaisante aux animaux, mais face à des abandons toujours plus nombreux, le nombre de bénévoles pour aider ne suit pas, ces bénévoles ne peuvent pas se dédoubler…

Le problème est toujours le même : trop peu de dons, trop peu de bénévoles (ou pas assez de dons matériels, pas de propositions de famille d’accueil, pas d’adoptions) . Et sans dons et sans bénévoles, la vie des animaux abandonnés est terriblement triste dans les refuges, il n’y a pas de place pour l’épanouissement.

A défaut de vivre dans une société végane où les abandons n’existeraient pas et où les refuges seraient vides, il n’est pas possible de ne pas agir, il n’est plus possible d’attendre que cela passe, ni de se lamenter que « les gens sont méchants, que ça ne sert à rien ». L’exploitation des animaux s’arrêtera quand les végans seront devenus une force active, et quand ces mêmes véganes n’auront pas peur de se mouiller pour les animaux!

L’action de Sean Le Vegan est incroyable, un tel niveau d’empathie ne peut que donner des frissons, ne peut que donner envie de se bouger pour tous les animaux victimes des abandons qui attendent dans des refuges-prisons.

Au vu de son engagement et de sa démarche, il est indispensable de relayer au maximum cette information, surtout que pendant ce temps Sean Le Vegan récoltera des fonds pour les chiens du refuge.

Il s’appelle Sean Le Vegan, il a 35 ans, il est Anglais, il est bénévole au « Manchester Dog’s Home », et il envisage de se mettre à la place d’un chien enfermé dans un box de ce refuge pendant plus d’un mois.

A compter du 5 octobre, Sean va vivre tel un chien abandonné recueilli par le Manchester Dog’s Home. Il partagera son box avec un autre chien, il aura une heure pour utiliser une salle de bain, n’aura pas de lit, mais seulement une couverture.

« Je vais vivre comme n’importe quel chien du Manchester Dog’s Home »

On pourrait s’interroger sur l’utilité de cette expérience. Pour Sean, il s’agit de connaître exactement ce que les chiens endurent lorsqu’ils entrent dans un refuge.

« Lorsque l’idée m’est venue, les gens ont pensé que j’étais fou. Ca va vraiment être difficile » a déclaré l’homme. « Aller aux toilettes sera évidemment un problème, donc j’ai retiré la caféine, le sel et le sucre de mon alimentation pour maintenir mon niveau d’eau. Les premiers jours, je ne mangerai ni ne boirai rien » a-t-il ajouté.

En effet, les chiens qui arrivent dans un refuge mettent en moyenne 4 jours avant de manger. Pour que son séjour soit le plus authentique possible, Sean en fera de même.

Sensibiliser à l’abandon

Cette action, Sean souhaite la divulguer au monde entier, afin que tout le monde sache ce que c’est que de vivre dans le box d’un refuge. Pour ce faire, il mettre tout en œuvre pour faire sa propre publicité.

Ainsi, il espère récolter des fonds pour le Manchester Dog’s Home, et sensibiliser à l’abandon.

Concrètement, Sean installera une webcam dans son box, afin que tout le monde puisse assister à son quotidien. Il souhaite également faire appel à des invités célèbres, des dresseurs de chiens et toiletteurs.

« Le Manchester Dog’s Home est un organisme de bienfaisance fantastique qui fait ce travail depuis plus de 100 ans. Il a besoin d’argent pour rénover les chenils et les rendre plus sûrs face aux vandales et aux voleurs. Chaque centime leur reviendra » a expliqué Sean qui est lui-même bénévole dans ce refuge depuis de nombreuses années.

Si vous aussi, vous souhaitez suivre la progression de Sean Le Vegan, rendez-vous sur ses pages Facebook, Twitter, ainsi que sur son site web.

« Il est né en France ; mais il s’est fait naturaliser sauvage »

Dans l’extrait de Diderot que nous publions ici, l’auteur n’a pas choisi encore s’il était déiste ou athée. Mais dans tous les cas, c’est la Nature qui prime, car la religion est une illusion.

Et entre les deux, il n’y a rien, bien entendu… Il n’y a pas d’autres choix que d’être « au nombre des heureux disciples de la Nature »!

L’extrait est tiré de l’Introduction aux grands principes ou Réception d’un philosophe.

UN SAGE, LE PROSÉLYTE, LE PARRAIN.

le sage.

Que nous présentez-vous ?

le parrain.

Un enfant qui veut devenir un homme.

le sage.

Que demande-t-il ?

le parrain.

La sagesse.

le sage.

Quel âge a-t-il ?

le parrain.

Vingt-deux ans.

le sage.

Est-il marié ?

le parrain.

Non. Il ne se mariera même pas ; mais il veut marier les prêtres et les moines.

le sage.

De quelle nation est-il ?

le parrain.

Il est né en France ; mais il s’est fait naturaliser sauvage.

le sage.

De quelle religion ?

le parrain.

Ses parents l’avaient fait catholique ; il s’est fait ensuite protestant : maintenant il désire devenir philosophe.

le sage.

Voilà de très-bonnes dispositions. Il faut actuellement examiner ses principes. Jeune homme, que croyez-vous ?

le prosélyte.

Rien que ce qui peut se démontrer.

(…)

le sage.

Croyez-vous au témoignage de Dieu ?

le prosélyte.

Non, dès qu’il me vient par les hommes.

le sage.

Croyez-vous en Dieu ?

le prosélyte.

C’est selon : si l’on entend par là la nature, la vie universelle, le mouvement général, j’y crois ; si l’on entend même une suprême intelligence, qui ayant tout disposé, laisse agir les causes secondes, soit encore ; mais je ne vais pas plus loin.

le sage.

Croyez-vous à la révélation ?

le prosélyte.

Je la crois le ressort employé par les prêtres, pour dominer sur les peuples.

le sage.

Croyez-vous aux histoires qui la rapportent ?

le prosélyte.

Non ; parce que tous les hommes sont trompés, ou trompeurs.

le sage.

Croyez-vous aux témoignages dont on l’appuie ?

le prosélyte.

Non, parce que je ne les examine point.

le sage.

Croyez-vous que la Divinité exige quelque chose des hommes ?

le prosélyte.

Non ; sinon qu’ils suivent leur instinct.

le sage.

Croyez-vous qu’elle demande un culte ?

le prosélyte.

Non, puisqu’il ne peut lui être utile.

le sage.

Que croyez-vous de l’âme ?

le prosélyte.

Qu’elle peut bien n’être que le résultat de nos sensations.

le sage.

De son immortalité ?

le prosélyte.

Que c’est une hypothèse.

le sage.

Que croyez-vous de l’origine du mal ?

le prosélyte.

Je crois que c’est la civilisation et les lois qui l’ont fait naître, l’homme étant bon par lui-même.

le sage.

Quels sont, à votre avis, les devoirs de l’homme ?

le prosélyte.

Il ne doit rien, étant né libre et indépendant.

le sage.

Que croyez-vous de juste ou d’injuste ?

le prosélyte.

Que ce sont pures affaires de convention.

le sage.

Des peines et des récompenses éternelles ?

le prosélyte.

Que ce sont des inventions politiques, pour contenir la multitude.

le sage.

Bon ; voilà un jeune homme fort éclairé. Rien n’empêche qu’il ne soit agrégé, s’il répond aux questions que prescrit la formule. Croyez-vous que la foi n’est qu’une crédulité superstitieuse, faite pour les ignorants et les imbéciles ?

le prosélyte.

Je le crois, car cela est démontré.

le sage.

Croyez-vous que la charité bien ordonnée est de faire son bien, à quelque prix que ce puisse être ?

le prosélyte.

Je le crois, car cela est démontré.

(…)

le sage.

Promettez-vous de reconnaître la raison pour souverain arbitre de ce qu’a pu ou dû faire l’Être suprême ?

le prosélyte.

Je le promets.

le sage.

Promettez-vous de reconnaître l’infaillibilité des sens ?

le prosélyte.

Je le promets.

le sage.

Promettez-vous de suivre fidèlement la voix de la nature et des passions ?

le prosélyte.

Je le promets.

le sage.

Voilà ce qui s’appelle un homme. Maintenant, pour vous rendre totalement la liberté, je vous débaptise au nom des auteurs d’Émile, de l’Esprit et du Dictionnaire philosophique. Vous voilà à présent un vrai philosophe, et au nombre des heureux disciples de la Nature.

Par le pouvoir qu’elle vous donne, ainsi qu’à nous, allez, arrachez, détruisez, renversez, foulez aux pieds les mœurs et la religion ; révoltez les peuples contre les souverains ; affranchissez les mortels du joug des lois divines et humaines : vous confirmerez votre doctrine par des miracles ; et voici ceux que vous ferez : vous aveuglerez ceux qui voient ; vous rendrez sourds ceux qui entendent, et vous ferez boiter ceux qui marchent droit. Vous produirez des serpents sous des fleurs, et tout ce que vous toucherez se convertira en poison.

La couverture d’Arkangel numéro 12

La couverture de la revue Arkangel numéro 12 est un tour de force, elle vaut largement le coup qu’on s’y attarde. On peut ne pas aimer son esthétique, mais le principe est excellent.

Contrairement à ce qu’il y a le plus souvent en couverture (un archange allégorie de la libération), on a ici les grands principes pratiques de la libération animale.

A chaque fois, des animaux sont présents, en allusion en quelque sorte au zodiaque de l’astrologie. Sauf que là c’est bien différent: pas de balance ou de verseau. Dans une sorte de style celtique, on a déjà « direct action« , c’est-à-dire évidemment « action directe » avec une personnage masqué cisaillant symboliquement un grillage…

Et à côté, « rallies – pickets« , c’est-à-dire les rassemblements à l’anglaise, avec les pancartes, beaucoup de bruit, etc.

De manière formidable, on a également « sanctuaries« , pour les sanctuaires, avec une personne donnant à manger à un animal réfugié. Et à côté bien entendu le véganisme, avec une personne transportant des légumes.

On remarquera que sous « action directe » on avait un lapin et un rat, victimes de la vivisection, et que sous « rassemblement » se trouvent des animaux de l’océan, manière de dire qu’on doit également se rassembler pour les animaux de l’océan.

Là sous sanctuaire on a un chat (avec les refuges pour chats) et une vache sous véganisme (puisque celle-ci n’est plus une victime de l’exploitation animale quand on pratique le véganisme!). Tout à fait logique et très bien trouvé!

On a ensuite « fundraising« , le fait de lever des fonds en soutien, avec un cheval (en mouvement, comme le fait d’aller quêter de l’argent!). On remarquera, chose précieuse, que les fonds sont symboliquement redistribués, et non pas récoltés : c’est pour les animaux, pas pour nous! Absolument brillant!

Et on a le classique « hunt sabotage« , avec un renard et un cerf. On remarquera que le personnage fait du bruit avec une sorte de corne : c’est pour déranger les chasseurs! Le véganisme jusqu’au moindre détail….

On a ensuite « healing – homing« , c’est-à-dire « guérison – donner un foyer. » La personne tient en main un chien, suivant l’image bien connue du beagle sauvé par des gens de l’ALF (et qu’il faut donc forcément placer dans un foyer aimant par la suite!). Mais de manière très belle on a ensuite un oiseau: belle manière de ne pas les oublier et d’appeler à les soigner lorsqu’ils sont malades ou blessés!

De manière très intelligente encore, « campaigning » – « faire campagne » – montre une figure en train de distribuer des tracts, avec en-dessous des animaux d’Afrique, qu’on ne peut pas aider « directement » mais qui ne doivent pas être oubliés!

C’est, il faut le dire, une véritable oeuvre d’art! Et le 21ème siècle saura le reconnaître… Bientôt!

Il existe une série de « points de non-retour », ou points de rupture

« A côté de ces impacts attendus et pour la plupart modélisés du changement climatique, il existe la possibilité que certaines modifications du climat entraînent des perturbations majeures, brutales et irréversibles à la surface de la Terre.

En d’autres termes, nous savons qu’il existe une série de « points de non-retour », ou points de rupture, au-delà desquels le climat bascule vers un état qui entraînerait des changements abrupts et irréversibles sur les écosystèmes.

Le problème, c’est que nous ne savons pas exactement où se situent ces points de rupture, et certains scientifiques éminents, comme James Hansen, affirment même que nous les avons sans doute déjà dépassés.

Alors que nous pouvons prévoir et anticiper les impacts progressifs du changement climatique, ces transformations brutales auraient des conséquences catastrophiques et largement imprévisibles.

Les principaux points de rupture identifiés sont très divers.

Le plus connu et le plus redouté d’entre eux est la fonte de la calotte glaciaire du Groenland. A partir du moment où la fonte de cette masse glaciaire commencera, elle sera largement irréversible (…).

Ces points de rupture toucheraient également les forêts : la forêt boréale, ou taïga, pourrait ainsi disparaître, de même que l’Amazonie pourrait irréversiblement dépérir, avec les conséquences catastrophiques que l’on imagine, notamment en termes de biodiversité.

Les courants marins pourraient aussi être perturbés si la température de l’eau augmente, ou si les quantités d’eau douce qui s’y déversent sont modifiées.

Ainsi, la circulation thermohaline de l’Atlantique, dont dépend le Gulf Stream, pourrait être perturbée, de même que le courant El Nino.

Enfin, les précipitations pourraient devenir imprévisibles en divers endroits du monde : la mousson indienne estivale pourrait ainsi devenir chaotique, tandis que la mousson d’Afrique occidentale pourrait s’arrêter, ouvrant la voie à un assèchement du Sahara, ou au contraire, selon un scénario opposé, à de plus importantes précipitations qui signifieraient la fin du désert et le retour de la végétation. » (François Gemenne, Géopolitique du changement climatique)

Une boulangerie à la conquête de l’exploitation animale

Si en Allemagne à l’extrême-gauche le véganisme est une démarche incontournable depuis les années 1990, en France c’est l’individualisme et Descartes qui priment, et par conséquent les animaux…

Rue89 vient de publier un article au sujet d’une boulangerie anarchiste, qui se situe à Montreuil, ville populaire à l’Est de Paris, et donc connaissant une boboisation très importante.

Et comme toute boulangerie, l’exploitation animale est de rigueur pour les bénéfices. Voici une photographie qu’on trouve dans l’article. Chaque sandwich a comme nom celui d’une figure révolutionnaire, ce qui est ridicule.

 

 

Mais le plus fort, c’est qu’il y a de la viande dans tous les sandwiches, sauf un qui est.. végétarien.

On a donc ici une démarche s’appuyant sur le capitalisme dans ce qu’il a de plus terrible dans l’exploitation (et pas seulement des animaux, nous avons toujours souligné le caractère terrible des travailleurs, exploités et aliénés, de ce secteur industriel).

On a d’ailleurs un vrai business bien calculé sur le plan de l’exploitation animale avec de «savantes» combinaisons :

– « jambon » + « emmental » (pour le « Marx »)

– pareil pour le « Engels » (mais sans la salade et la tomate en l’occurrence)

– « bacon » et mayonnaise pour le « Bakounine »

– poulet et mayonnaise pour le « Angela Davis »

– saumon et Saint-moret pour le « Emma Goldmann »

– thon et Saint-Moret pour le « Rosa Luxembourg »

Seul le « Malatesta » n’a droit qu’au « jambon cru » et le « Louise Michel » au « chèvre » (en fait donc le fromage issue de l’exploitation de la chèvre).

On ne sera pas étonné de trouver, sous ce tableau, un autocollant de soutien au mouvement de Notre-Dame-des-Landes: on a ici le même esprit autogestionnaire individualiste, qui n’existe qu’aux dépens de son environnement pour « subsister. »

Certains argueront qu’il s’agit de faire vivre une utopie, que ces gens n’ont pas conscience, ou encore conscience de l’exploitation animale. A l’opposé, il faut dire que ce petit capitalisme est plus pernicieux que le grand, car il veut tout faire redémarrer.

Voici d’ailleurs comment ces gens expriment impeccablement leur compréhension de l’exploitation animale, dans le sens favorable de l’exploitation.

Cette boulangerie, qui s’appelle « La conquête du pain » (en référence à un ouvrage de l’anarchiste Kropotkine qui ne voyait certainement pas les choses en termes boutiquiers), est présentée comme « bio et autogérée. »

Sauf que dans l’article de Rue89, il est parlé de la difficulté de tenir financièrement, et là on apprend:

 

« Ils revoient aussi leurs exigences « bio » à la baisse : « La farine, les graines sont clairement bio, mais le beurre et les œufs, non, ça augmente les coûts matière de façon conséquente », certifie Thomas. »

 

Tiens donc, le beurre et les oeufs ne sont pas bios… et pourquoi cela? Car ces gens sont conscients qu’il y a ici une marge financière importante.

Ça se veut révolutionnaire, mais cela ne veut pas voir que les oeufs viennent des poules et le beurre des vaches. Plus de poules, plus de vaches, seulement des oeufs et du beurre qui sont de simples variables d’ajustement…

Et comme on le voit, le petit capitalisme tend vite à adopter les critères du grand; comme par hasard, la farine et les graines sont « clairement bio » (ce qui ne veut rien dire car c’est bio ou pas), mais les produits qui viennent de l’exploitation animale, ah ça non, bien sûr…

Petit ou grand, le capitalisme est condamnable, et l’exploitation animale insupportable!

Et pour ceux et celles qui ne sont toujours pas convaincuEs, voici le programme de Noël… On y trouve l’apologie du foie gras et des huîtres!

Aider les rongeurs a supporter la chaleur

Les températures très chaudes actuelles sont très dangereuses pour les rongeurs et il faut donc prévoir le coup si on a la responsabilité de certains d’entre eux.

A partir de 25°C, les rongeurs commencent à avoir trop chaud, et il faut agir pour les aider à supporter cette chaleur.

Avec les températures très élevées du moment, la situation est très critique pour eux, étant des animaux assez fragiles à la base, ils risquent un coup de chaleur si l’on ne fait rien pour les rafraîchir.

Le monsieur rat de l’image ci-dessus se repose en prenant un peu de frais sur un accumulateur de froid. Dans le tissu noir, sous le rat, se trouve un bloc de glace réfrigérant, le bloc bleu habituellement mis dans les glacières lors des pique niques (voir photo ci-dessous).

Ces blocs gardent la fraîcheur pendant plusieurs heures, un accumulateur de froid coûte environ moins de 2 euros, c’est un objet indispensable, à avoir en plusieurs exemplaires, quand on vit avec des rongeurs !

A défaut d’accumulateur de froid, il est possible d’utiliser des bouteilles plastiques remplies d’eau au ¾ (pour éviter qu’elles n’explosent en se gelant) et mises au congélateur. Comme les blocs réfrigérants, il faut les recouvrir d’un tissu avant de les mettre dans la cage du rongeur car le froid brûle et la peau peut se coller au bloc glacé…

Ces 2 astuces servent à soulager en cas de forte chaleur, mais il ne faut pas oublier un principe de base fondamental : pas de cage exposée au soleil, il ne faut pas oublier que le soleil tourne et que la chaleur est intense pendant la journée. C’est certainement basique, mais il faut y penser.

Si les rongeurs ne semblent pas prêter attention à ces sources de fraîcheur, diverses autres solutions existent pour leur donner indirectement un peu d’air frais.

Le ventilateur est une bonne idée, à condition que le rongeur ne reçoive pas l’air directement sur lui, et attention au courant d’air si une fenêtre est ouverte en même temps, le rongeur risque alors un coup de froid !

Il est possible aussi de mouiller légèrement le pelage avec un brumisateur ou avec un gant humide, à renouveler autant que nécessaire. Attention l’animal ne doit pas être trempé, le poil doit juste être humide.

Il est possible aussi de mettre une serviette humidifiée sur le dessus de la cage, peut être rajouté aussi, en plus, des bouteilles d’eau congelée ou des pains de glace sur ces serviettes. Ou bien des bouts de tissus humides directement dans la cage pour faire une zone rafraîchissante, comme avec des morceaux de carrelage (ou un pot de fleurs en terre cuite) disposés au sol sur la litière, préalablement mis au réfrigérateur.

Dans le cas des cochons d’inde à poils longs par exemple, il est possible de leur couper les poils très courts ou de les tondre. Et oui, les poils longs ça tient chaud, et ces poils longs ne sont pas là à la base, les éleveurs ayant poussé en ce sens, au mépris de toute utilité pour le pauvre rongeur…

Pour ce qui est de l’alimentation, il faut veiller à ce que le rongeur ait toujours de l’eau à disposition, de l’eau fraîche, et non froide à cause du risque de choc thermique ! Attention aux biberons à eau qui sont trop souvent dangereux à cause des fuites ou des billes qui se bloquent. Il vaut mieux prévoir des coupelles d’eau en plus, au cas où.

Enfin, les fruits et légumes riches en eau sont à privilégier : concombres, tomates, pastèques, melons.

Il existe quand même une petite panoplie de solutions pour protéger les rongeurs de la chaleur excessive, et ces astuces sont aussi et surtout valables en cas de transport extérieur.

Mais si malgré toutes ces précautions l’animal est prostré, refuse de boire ou de s’alimenter, respire très vite et semble inconscient, c’est certainement un coup de chaleur, et dans ce cas il faut aller en urgence chez le vétérinaire. Dès 30°C, les rongeurs risquent le coup de chaleur, une très grande vigilance doit être plus particulièrement apportée aux animaux fragiles, malades et âgés.

Un veau volé « en vue d’en faire des escalopes et des côtelettes »

Voici une petite nouvelle, lamentable, publiée par Sud Ouest. Elle est intéressante de par ce qu’elle révèle comme mentalité. Sur le plan culturel, on est revenu aux méthodes de Gengis Khan: un jeune passe en voiture, voit un veau et décide de le mettre dans son coffre!

 

On est là dans un esprit de conquête lamentable, tellement fort par ailleurs que la question de la propriété ne compte même plus: le jeune a considéré qu’il avait le droit de faire ce qu’il voulait du pauvre veau…

 

Landes/Gers : il vole un veau et finit contre un poteau

Un jeune Landais, allant travailler dans le Gers, a volé un veau en chemin. Mais l’animal s’est débattu et le conducteur a eu un accident
Mardi matin, un Saint-Pierrois de 23 ans se rendant au travail à Eauze, dans le Gers, a aperçu un veau déambulant en bord de route, du côté de Saint-Cricq-Villeneuve. Il a décidé de l’embarquer en vue d’en faire des escalopes et des côtelettes. Il a ainsi rabattu le siège arrière de sa Clio et enfermé l’animal dans le coffre.

La bête n’a pas apprécié l’invitation forcée et s’est débattue, tant et si bien que le conducteur a perdu le contrôle de son véhicule, qui a fini contre un poteau électrique sur la commune d’Estang (32). Ni le voleur, ni le jeune bovidé n’ont été blessés mais les gendarmes sont intervenus et ont découvert le vol.
Pas seulement le vol d’ailleurs, puisque le Saint-Pierrois, amateur de veau, était aussi coupable d’un défaut de maîtrise, titulaire d’une carte grise pas en règle, sachant qu’il n’avait pas non plus fait son contrôle technique dans les temps impartis.
L’animal a été remis au maire de la commune de Saint-Cricq, qui l’a lui-même ramené chez le frère de son propriétaire.

 

 

Le pauvre veau a été remis au maire, lui-même le remettant au frère du « propriétaire »: c’est ici une marchandise, et l’article ne fait même pas semblant d’éprouver un semblant de compassion ou quoi que ce soit!

 
On est ici dans du brutal pur et simple, dans la mise en avant d’un fait-divers dont un être sensible n’est qu’un prétexte; toute sa dignité se voit purement et simplement niée.

 
Cette transformation de la vie réelle en fait-divers est quelque chose d’absolument classique dans une société où l’exploitation animale est totalement installée. Tout est fait pour nier la reconnaissance de la sensibilité, pour que jamais le veau ne soit vu…

 

La libération animale a ainsi comme devoir de montrer la réalité naturelle dans ses moindres détails, afin que personne ne soit oublié! L’anthropocentrisme est fondamentalement réducteur, c’est sa tendance innée, qu’il faut rejeter!

Les couvertures d’arkangel

Les couvertures de la revue Arkangel reprenaient pratiquement toutes le symbole de l’archange (qui se dit « archangel » en anglais), qui a donné le nom à la revue. Bien entendu, Arkangel était une revue révolutionnaire, rejetant le capitalisme, il n’y avait rien de religieux. Peut-être une allusion à l’arche de Noé (« ark » en anglais), refuge des animaux?

Car le symbole de l’archange symbolisait naturellement la libération des animaux en pratique, le véritable sauvetage. D’où cette couverture depuis très connue dans le mouvement pour la libération animale, qui a été déclinée notamment en affiche.

Toutes les couvertures reprennent le même principe, avec une sorte d’archange placé dans différentes situations. L’esthétique est relativement tout le temps la même, comme par ailleurs pour les dessins d’animaux dans la revue. Il y a un grand effet d’unité et de continuité.

Dans les deux exemples précédents, on avait une allégorie de mère Nature, protectrice; sur la seconde image, on a des chasseurs en arrière-plan. Mais d’autres couvertures pouvaient avoir un « archange » en mode « militant » – sauvant, mais également « punissant. »

L’image suivante, comme toutes les autres par ailleurs, peut être trouvée plus ou moins « moche », mais c’est un style (anglais en l’occurrence) et ici on reconnaît bien l’allégorie de la justice. Les esprits chagrins trouveront que c’est trop religieux, mais c’est un prétexte rationaliste à la française pour masquer la désapprobation quant au fond.

D’autres couvertures n’ont pas d’archange, pour autant elles soulignent la dimension militante, offensive, pleine d’espoir de triomphe… « Join us on the road to victory« 

« Prétendrez-vous, avec Descartes, que c’est une pure machine imitative? »

Notre grand ennemi en France, c’est Descartes, sa démarche, sa méthode. Diderot est justement quelqu’un qui rejette sa manière de voir les animaux, les êtres vivants; si les animaux sont des robots, alors nous aussi! Il n’y a pas de différence de fond entre les êtres vivants, c’est une simple évidence.

Voici comment Diderot nous présente la chose dans l’Entretien entre d’Alembert et Diderot.

« À votre avis, qu’est-ce autre chose qu’un pinson, un rossignol, un musicien, un homme ?

Et quelle autre différence trouvez-vous entre le serin et la serinette ?

Voyez-vous cet œuf ? c’est avec cela qu’on renverse toutes les écoles de théologie et tous les temples de la terre. Qu’est-

ce que cet œuf ? une masse insensible avant que le germe y soit introduit ; et après que le germe y

est introduit, qu’est-ce encore ? une masse insensible, car ce germe n’est lui-même qu’un fluide

inerte et grossier.

Comment cette masse passera-t-elle à une autre organisation, à la sensibilité, à la vie ? par la chaleur.

Qui produira la chaleur ? le mouvement.

Quels seront les effets successifs du mouvement ? Au lieu de me répondre, asseyez-vous, et suivons-les de l’œil de moment en moment.

D’abord c’est un point qui oscille, un filet qui s’étend et qui se colore ; de la chair qui se forme ; un bec, des bouts d’ailes, des yeux, des pattes qui paraissent ; une matière jaunâtre qui se dévide et produit des intestins ; c’est un animal.

Cet animal se meut, s’agite, crie ; j’entends ses cris à travers la coque ; il se couvre de duvet ; il voit. La pesanteur de sa tête, qui oscille, porte sans cesse son bec contre la paroi intérieure de sa prison ; la voilà brisée ; il en sort, il marche, il vole, il s’irrite, il fuit, il approche, il se plaint, il souffre, il aime, il désire, il jouit ; il a toutes vos affections ; toutes vos actions, il les fait.

Prétendrez-vous, avec Descartes, que c’est une pure machine imitative ?

Mais les petits enfants se moqueront de vous, et les philosophes vous répliqueront que si c’est là une machine, vous en êtes une autre.

Si vous avouez qu’entre l’animal et vous il n’y a de différence que dans l’organisation, vous montrerez du sens et de la raison, vous serez de bonne foi… »

Réfuter la Nature, c’est réfuter le réchauffement climatique et l’écocide

Aujourd’hui, tout le monde voit bien l’atmosphère morne qui règne en France. Il n’est guère étonnant que dans cette ambiance anti-humaniste, l’écologie n’ait aucune place. Car penser écologie, c’est forcément voir à la dimension mondiale.

Les impacts du réchauffement climatique ne pourront jamais être ni compris ni combattus par une humanité désunie. A moins de mettre le paquet tous et toutes ensemble, aucune solution n’est possible.

Il n’y aucune place pour le chauvinisme, l’étroitesse d’esprit, la mise en avant de tel ou tel particularisme, national, régional, local, etc. Même quand il s’agit de défendre la Nature, par exemple en Amazonie, on ne saurait raisonner en termes « locaux », forcément on a une vision universelle de la Nature en tête.

Cela est également valable pour les causes, quelles qu’elles soient, et aussi progressistes qu’elles puissent être. Prenons bien entendu le véganisme : que voit-on ? Qu’il y a des gens qui manifestent pour la fermeture d’abattoirs, mais qui réfutent la Nature.

Or, réfuter la Nature, c’est réfuter le réchauffement climatique, c’est donc nier l’écocide en cours. Seulement, peut-on vouloir défendre les animaux et oublier tous ceux qui sont encore libres, mais dont les espaces, eux-mêmes naturels, sont anéantis ?

Il y a ici quelque chose d’impossible !

Prenons également une autre question, comme celle de l’existence de personnes immigrées ou réfugiées. Peut-on raisonner à ce sujet, sur ces individus de chair et d’os au destin bringuebalé, sans voir que le réchauffement climatique va produire des millions de personnes réfugiées ?

Si, par exemple, le chaos règne au sud du Bangladesh en raison du réchauffement climatique, de par la montée des eaux, le dérèglement des pluies, etc., cela n’aura-t-il pas une importance sur la vie des gens là-bas (et bien sûr de la Nature en général) ?

Cela montre bien qu’il n’y a aucune question qui se pose qui n’aurait pas de rapport avec le réchauffement climatique. Et pour cause : il n’y a pas deux mondes, avec la Nature d’un côté, les humains de l’autre.

Toutes les personnes humaines veulent vivre heureuse (sauf celles qui vivent dans la conquête au service du profit, bien sûr !) et ce qui en découle, c’est que le réchauffement climatique pose la question du bonheur de manière universelle, à moins d’avoir basculé dans une sorte de nihilisme faisant l’éloge du chaos…

Ce que font d’ailleurs les gens qui pensent qu’il faut refuser toute perspective mondiale, toute valeur universelle. Ces gens servent le réchauffement climatique parce qu’ils diffusent un relativisme qui bloque l’émergence d’une conscience globale.

L’exemple de l’huile de palme est ici frappant : consommer de l’huile de palme est criminel ; c’est un ingrédient à boycotter de manière absolue. Car les forêts, aussi loin soient-elles, nous concernent tous et toutes !

« La réduction de nos émissions de gaz à effet de serre ne se limite donc pas, comme on le croit parfois, à la seule réduction de nos émissions de gaz carbonique, même s’il constitue, en volume, le plus important gaz à effet de serre émis par l’homme.

Nos émissions de dioxyde de carbone proviennent pour l’essentiel de notre consommation d’énergies fossiles (pétrole et charbon en particulier), de certaines industries comme les cimenteries, ainsi que de la déforestation.

La déforestation est responsable d’environ un tiers des émissions anthropiques de dioxyde de carbone, et d’environ un cinquième des émissions totales de gaz à effet de serre.

Les arbres sont composés en grande partie de carbone : lorsqu’ils sont abattus ou brûlés, ce carbone est relâché dans l’atmosphère.

On estime que la déforestation génère ainsi, chaque année, quelque deux milliards de tonnes de carbone. Le problème de la déforestation est concentré dans un nombre très restreint de pays : les pays de l’Amazonie, et le Brésil en particulier, l’Indonésie, la Malaisie et les pays du bassin du Congo.

Lutter contre la déforestation est donc un moyen particulièrement efficace de réduire les émissions de dioxyde de carbone. » (François Gemenne, Géopolitique du changement climatique)

Et également, bien sûr, de défendre la vie dans les forêts, la vie des forêts !

La revue « Arkangel »

Arkangel est une revue fondée en 1989 et consacrée à la libération animale, pendant 31 numéros, jusqu’il y a peu. Elle fut fondée notamment par Ronnie Lee, la personne qui est à la base de l’existence de l’ALF, qui était alors en prison et a considéré qu’il était nécessaire d’utiliser toutes les informations qu’il recevait alors.

La revue a été la voix de la libération animale pendant plus d’une décennie en Grande-Bretagne.

Arkangel n’était évidemment pas qu’une revue diffusant les informations concernant l’ALF. C’était une revue avec des textes élaborés, depuis les argumentaires de critique de la vivisection jusqu’aux analyses sociales, comme concernant le rapport entre la violence contre les animaux et celle contre les enfants.

Aucun animal n’était « oublié » ; il était parlé des pigeons, des chinchillas… Et il était bien sûr parlé des sanctuaires, des refuges…

On n’y trouvait d’ailleurs pas d’images de boucheries, d’animaux tués, etc. Ce qu’on y trouvait tout le temps, c’est au contraire des dessins d’animaux, de la terre, de l’air, de la mer…

La revue se voulait très positive, et à la fin il y avait une section « La route de la victoire », avec une petite analyse du chemin parcouru et à parcourir.

On y trouvait également des collages d’articles de journaux parlant de la libération animale.

Parfois, il fut parlé de la France, comme dans cet article.

De manière intéressante, on trouve dans un article un panorama datant d’il y a 20 ans qui n’a pas changé, on a la même description d’une situation subissant les assauts de l’extrême-droite et de Brigitte Bardot !

On y apprend également que si en Angleterre le camp de la libération animal est radical dans les actes, en France on serait « radical dans les idées »… N’importe quoi et typiquement français dans la pseudo-radicalité !

Dans un autre article, David Olivier des cahiers antispécistes se fait critiquer par un groupe français pour son rejet complet de la protection animale et son intervention uniquement dans les mouvements féministes et anti-racistes. Depuis, on a au contraire un « végéta*isme » totalement ouvert, et même un David Olivier qui explique que de droite ou facho, on est bienvenue, comme quoi l’opportunisme…

Plus sérieusement, et donc les Français mis à part, la revue Arkangel reflète toute une histoire, celle du mouvement pour la libération animale en Angleterre.

Il est intéressant de voir qu’Arkangel reflétait le point de vue le plus radical de la libération animale, et que chaque numéro parlait des refuges et présentait des dessins d’animaux. Rien à voir avec un antispécisme anarcho-universitaire n’en ayant rien à faire des animaux…

Rien à voir non plus avec un welfarisme tourmenté en mode chrétien, ne voyant en les animaux que la souffrance, et jamais la réalité positive, naturelle !

Ici les 22 premiers numéros disponibles en téléchargement, au format PDF.

Les religieux sont des « naturalistes hérétiques et schismatiques »

Puisqu’il vaut mieux avoir raison avec Diderot que tort avec les gens ne comprenant pas ce qu’est la Nature, voici des extraits très parlants de De la suffisance de la religion naturelle, de Denis Diderot .

Les religions, dans ce qu’elles peuvent avoir de bien, ne consistent alors qu’en une tentative – qui est un échec – de formuler les principes de la Nature.

Quand Diderot dit que les religieux, comme les païens, sont des « naturalistes hérétiques et schismatiques », il a tout à fait raison.

Les personnes ayant comme religion le judaïsme ou l’Islam, mais c’est vrai du catholicisme ou des païens (folklos ou fachos!), considèrent toutes vivre « en conformité » avec la réalité naturelle (d’où le casher, le halal, le refus de l’homosexualité, les rites, etc.).

 IX.

Cicéron, dit l’auteur des Pensées philosophiques, ayant à prouver que les Romains étaient les peuples les plus belliqueux de la terre, tire adroitement cet aveu de la bouche de leurs rivaux.

Gaulois, à qui le cédez-vous en courage, si vous le cédez à quelqu’un ? aux Romains. Parthes, après vous, quels sont les hommes les plus courageux ? les Romains. Africains, qui redouteriez-vous, si vous aviez à redouter quelqu’un ? les Romains.

Interrogeons à son exemple le reste des religionnaires, dit l’auteur des Pensées. Chinois, quelle religion serait la meilleure si ce n’était la vôtre ? la religion naturelle. Musulmans, quel culte embrasseriez-vous, si vous abjuriez Mahomet ? le naturalisme. Chrétiens, quelle est la vraie religion si ce n’est la chrétienne ? la religion des Juifs.

Et vous Juifs, quelle est la vraie religion si le judaïsme est faux ? le naturalisme. Or ceux, continuent Cicéron et l’auteur des Pensées, à qui l’on accorde la seconde place d’un consentement unanime et qui ne cèdent la première à personne, méritent incontestablement celle-ci.

X.

Cette religion est la plus sensée au jugement des êtres raisonnables, qui les traite le plus en êtres raisonnables, puisqu’elle ne leur propose rien à croire qui soit au-dessus de leur raison et qui n’y soit conforme.

XI.

Cette religion doit être embrassée préférablement à toute autre, qui offre le plus de caractères divins ; or la religion naturelle est de toutes les religions celle qui offre le plus de caractères divins ; car il n’y a aucun caractère divin dans les autres cultes qui ne se reconnaisse dans la religion naturelle, et elle en a que les autres religions n’ont pas, l’immutabilité et l’universalité.

XII.

Qu’est-ce qu’une grâce suffisante et universelle ? Celle qui est accordée à tous les hommes, avec laquelle ils peuvent toujours remplir leurs devoirs et les remplissent quelquefois.

Que sera-ce qu’une religion suffisante, sinon la religion naturelle, cette religion donnée à tous les hommes, et avec laquelle ils peuvent toujours remplir leurs devoirs et les ont remplis quelquefois ?

D’où il s’ensuit que non seulement la religion naturelle n’est pas insuffisante, mais qu’à proprement parler c’est la seule religion qui le soit ; et qu’il serait infiniment plus absurde de nier la nécessité d’une religion suffisante et universelle, que celle d’une grâce universelle et suffisante. Or, on ne peut nier la nécessité d’une grâce universelle et suffisante sans se précipiter dans des difficultés insurmontables, ni par conséquent celle d’une religion suffisante et universelle. Or la religion naturelle est la seule qui ait ce caractère.

XXIV.

Il faut rejeter un système qui répand des doutes sur la bienveillance universelle, et l’égalité constante de Dieu. Or le système qui traite la religion naturelle d’insuffisante, jette des doutes sur la bienveillance universelle et l’égalité constante de Dieu.

Je ne vois plus qu’un être rempli d’affections bornées, et versatile dans ses desseins, restreignant ses bienfaits à un petit nombre de créatures, et improuvant dans un temps ce qu’il a commandé dans un autre : car si les hommes ne peuvent être sauvés sans la religion chrétienne, Dieu devient envers ceux à qui il la refuse un père aussi dur qu’une mère qui aurait privé ou qui priverait de son lait une partie de ses enfants.

Si, au contraire, la religion naturelle suffit, tout rentre dans l’ordre, et je suis forcé de concevoir les idées les plus sublimes de la bienveillance et de l’égalité de Dieu.

XXV.

Ne pourrait-on pas dire que toutes les religions du monde ne sont que des sectes de la religion naturelle, et que les juifs, les chrétiens, les musulmans, les païens mêmes ne sont que des naturalistes hérétiques et schismatiques ?

« et Dieu ou la nature ne fait rien de mal »

Voir que certaines personnes accusent LTD d’être « religieux » parce qu’il est parlé de Gaïa ne peut faire que sourire quand on connaît l’histoire des idées. En effet, soit on croit en Dieu, soit on reconnaît la Nature, entre les deux il n’y a strictement rien…

La reconnaissance de la Nature est le véritable athéisme, et inversement le véritable athéisme est la reconnaissance de la Nature…

Voici quelques exemples très pertinents de Denis Diderot, tirés de son « Addition aux Pensées philosophiques ou Objections diverses contre les écrits de différents théologiens. »

III.

Lorsque Dieu de qui nous tenons la raison en exige le sacrifice, c’est un faiseur de tours de gibecière [sorte de sac dans lequel les escamoteurs, les joueurs de gobelets mettent leurs instruments, et qu’ils attachent devant eux quand ils font leurs tours] qui escamote ce qu’il a donné.

V.

Si la raison est un don du ciel, et que l’on en puisse dire autant de la foi, le ciel nous a fait deux présents incompatibles et contradictoires.

VI.

Pour lever cette difficulté, il faut dire que la foi est un principe chimérique, et qui n’existe point dans la nature.

VIII.

Égaré dans une forêt immense pendant la nuit, je n’ai qu’une petite lumière pour me conduire. Survient un inconnu qui me dit : Mon ami, souffle ta bougie pour mieux trouver ton chemin. Cet inconnu est un théologien.

X.

Le mérite et le démérite ne peuvent s’appliquer à l’usage de la raison, parce que toute la bonne volonté du monde ne peut servir à un aveugle pour discerner des couleurs. Je suis forcé d’apercevoir l’évidence où elle est, et le défaut d’évidence où l’évidence n’est pas, à moins que je ne sois un imbécile ; or l’imbécillité est un malheur et non pas un vice.

XI.

L’auteur de la nature, qui ne me récompensera pas pour avoir été un homme d’esprit, ne me damnera pas pour avoir été un sot.

XII.

Et il ne te damnera pas même pour avoir été un méchant. Quoi donc ! N’as-tu pas déjà été assez malheureux d’avoir été méchant ?

XIII.

Toute action vertueuse est accompagnée de satisfaction intérieure ; toute action criminelle, de remords ; or l’esprit avoue, sans honte et sans remords, sa répugnance pour telles et telles propositions ; il n’y a donc ni vertu ni crime, soit à les croire, soit à les rejeter.

XVI.

Le Dieu des chrétiens est un père qui fait grand cas de ses pommes, et fort peu de ses enfants.

XVII.

Ôtez la crainte de l’enfer à un chrétien, et vous lui ôterez sa croyance.

XVIII.

Une religion vraie, intéressant tous les hommes dans tous les temps et dans tous les lieux, a dû être éternelle, universelle et évidente ; aucune n’a ces trois caractères. Toutes sont donc trois fois démontrées fausses.

XX.

Les faits dont on appuie les religions sont anciens et merveilleux, c’est-à-dire les plus suspects qu’il est possible, pour prouver la chose la plus incroyable.

XXI.

Prouver l’évangile par un miracle, c’est prouver une absurdité par une chose contre nature.

XXXVII.

In dolore paries (Genèse). Tu engendreras dans la douleur, dit Dieu à la femme prévaricatrice. Et que lui ont fait les femelles des animaux, qui engendrent aussi dans la douleur ?

XLI.

Dire que l’homme est un composé de force et de faiblesse, de lumière et d’aveuglement, de petitesse et de grandeur, ce n’est pas lui faire son procès, c’est le définir.

XLII.

L’homme est comme Dieu ou la nature l’a fait ; et Dieu ou la nature ne fait rien de mal.

Interdiction des cirques avec animaux sauvages. Et les autres?

Voici, ci-dessous, une information qui concerne les animaux prisonniers des cirques, et qui est une très bonne nouvelle.

Le 12 juillet, en Belgique, les Ministres fédéraux ont ratifié la proposition qui interdisait les cirques avec des animaux « sauvages », cette nouvelle loi empêchera la présence d’animaux « sauvages » dans des cirques.

Cette information est une très bonne chose pour les animaux « sauvages », qui sont contraints d’être loin de leur vie de vie, loin de leurs besoins vitaux (grand espace entre autres) mais surtout exploités pour faire du spectacle de pacotille.

Ce qui est dommage, en premier point, avec cette information, c’est qu’est uniquement mis en avant le fait que ces animaux ne puissent pas avoir un « bien être » correct. Il est pourtant évident qu’en mettant un tigre en cage, le forcer à faire des tours ridicules, le forcer à obéir, le forcer à vivre dans un espace restreint et émotionnellement pauvre, le forcer à supporter des cris de foule et des applaudissements, il ne sera pas heureux. Personne ne peut être heureux dans ces conditions.

La notion de « bien être » n’est pas la même pour tout le monde. Que l’on veuille des réformes ou que l’on veuille la libération animale totale et cette notion n’aura pas du tout le même sens !

Qu’est-ce que le « bien être » ? Ne pas être battu, ne pas être maltraité ? Avoir le droit de (sur)vivre dans une cage avec un mètre de plus ?

Etre exploité et prétendre au « bien être », est-ce que cela a du sens ? Bien sûr que non !

Imposer des normes minimales de condition de vie à des êtres utilisés pour se donner en spectacle et prétendre au « bien être » animal ? Non ça n’existe pas !

Alors, bien sûr que cette nouvelle est une très bonne chose pour les animaux « sauvages », leurs conditions de vie dans leurs milieux naturels sont déjà bien difficiles : braconnage, perte de territoire, difficulté toujours plus grande pour trouver de la nourriture et de l’eau etc.. Ne plus les voir tournés en ridicule dans des cirques est un bon départ.

Mais, le second point regrettable dans cette information concerne les autres animaux dont il n’est pas question. Les animaux dits « domestiques », ou non « sauvages », comme les chiens, chats, oiseaux, chevaux etc. etc.

Eux aussi sont utilisés et exploités par les professionnels du cirque. Eux aussi vivent dans des conditions plus que précaires. Eux aussi connaissent la vie de misère dans les cirques, et pourtant peu de voix s’élèvent pour protester contre leur présence dans ces lieux. Quand on pense « cirque », tout de suite se dessine l’image d’un éléphant faisant le poirier sur la tête ou d’un tigre sautant dans un cercle en feu. Mais il existe pourtant des chiens avec des déguisements affreux de clowns ou des chevaux qui courent avec des marionnettes qui font des cabrioles sur leur dos !

Eux non plus n’ont certainement pas leur place dans un cirque. Alors on pourra entendre que l’on en fait trop, et/ou que l’on est jamais content et contente, et que c’est déjà bien. Oui, c’est une bonne nouvelle, mais en se contentant de petites victoires, l’exploitation des autres animaux continue et en devient moins importante, en apparence seulement.

Cette loi interdisant les animaux « sauvages » dans les cirques est une bataille gagnée, mais la machine de guerre lancée contre Gaïa et ses habitantEs est gigantesque et est très loin d’être gagnée !

A nous de devenir la voix des animaux, à nous de refuser la présence de TOUT animal dans les cirques, à nous de bannir toute forme d’exploitation, à nous de lancer au plus vite la machine pour la libération animale !

 

LE CONSEIL DES MINISTRES RATIFIE L’INTERDICTION DES CIRQUES AVEC ANIMAUX SAUVAGES

12/07/2013

Bruxelles le 12 juillet 2013. Les Ministres fédéraux ont aujourd’hui ratifié la proposition de la Ministre en charge du Bien-être animal, Laurette Onkelinx, interdisant les cirques avec animaux sauvages. Cette nouvelle loi, qui attend l’approbation du Parlement, empêchera toute utilisation d’animaux sauvages dans des cirques. En adoptant cette mesure, la Belgique suit l’exemple déjà donné par l’Autriche et la Grande-Bretagne. L’organisation de défense des animaux GAIA se dit très satisfaite, et parle d’une importante avancée pour le bien-être animal dans notre pays.

Bien-être animal pas garanti

Plusieurs enquêtes de GAIA ont démontré que les cirques ne pouvaient d’aucune façon garantir le bien-être de leurs animaux sauvages, dont les besoins sont spécifiques. En cause principalement : les déplacements incessants et l’espace de vie réduit. Souvent, les animaux sauvages détenus dans des cirques manifestent en effet un comportement anormal et dérangé, un indicateur de leur mal-être.

Un combat long de 10 ans

Entre 1995 et 2002, GAIA a réalisé des enquêtes dans 18 cirques. En janvier 2003, l’organisation de défense des animaux dévoilait pour la première fois les mauvaises conditions de vie des animaux sauvages utilisés pour les spectacles (images visibles ici ). A ce moment, il n’existait aucune loi sur les animaux de cirques. Leurs conditions déplorables de détention furent flagrantes lors de la publication du rapport de GAIA « La souffrance animale n’a rien d’amusant ». Pendant toutes ces années, l’organisation a milité pour qu’une interdiction soit adoptée, même suite à la décision du législateur en 2005 d’appliquer aux cirques les mêmes normes que les parcs animaliers. Cette loi n’est entrée en application qu’en 2012, mais GAIA constata à plusieurs reprises que ces normes minimales n’étaient pas (ou ne pouvaient pas être) respectées.

Exemple donné par les villes et communes

A mesure qu’étaient révélés les problèmes de bien-être des animaux sauvages dans les cirques, et dans l’attente d’une interdiction nationale, GAIA répercuta ces dernières années sa revendication sur les autorités locales. Non sans succès : plus de 130 villes et communes belges refusent actuellement la présence de cirques avec animaux sauvages sur leur territoire. Pendant ce temps, GAIA a continué à réclamer une mesure similaire à l’échelle fédérale.

Victoire pour les animaux

« Cette décision du gouvernement vient couronner une lutte longue de 10 ans menée par GAIA en faveur d’une interdiction belge des cirques avec animaux sauvages. Il est clair que le bien-être des animaux sauvages ne peut être garanti dans les cirques, ils n’y ont pas leur place. Une interdiction est la seule mesure logique. Nous sommes très satisfaits, c’est une nouvelle victoire dans le combat pour les animaux », explique Ann De Greef, la directrice de GAIA.

Hulot et la vente des plumes de perroquets

Cette information est édifiante, mais bien entendu pas surprenante du tout, vu le personnage, dont nous avons déjà parlé plusieurs fois ici. Hulot ne représente rien d’écologiste, c’est un mystificateur au service de la stabilité d’un système qui s’effondre.

Lors de l’éviction de Delphine Batho du poste de ministre de l’écologie, il a joué son pseudo choqué dans le Journal du Dimanche (du 7 juillet) :

Je suis tombé de l’armoire. J’ai trouvé tout cela disproportionné. Delphine a accompagné avec opiniâtreté le débat sur la transition écologique. Le moment n’est pas opportun. Au-delà du fait que j’ai beaucoup de respect pour elle, dans l’ombre, on a beaucoup travaillé ensemble.

Pour saisir le degré de moralité de la démarche de Hulot, voici une information donnée par le Canard enchaîné. Une information édifiante, donc, et ce qui est frappant, c’est le caractère sans gêne, prétendument pour la bonne cause. En réalité, ces gens vivent de manière déconnectée des exigences morales et pratiques de l’écologie; ils se permettent tout, s’auto-justifiant, et il n’est guère étonnant que l’ethno-différentialisme soit utilisé dans leur démarche de relativisme, de rejet de l’universalisme de la libération animale et de la libération de la Terre!

Un million de rats exterminés sur l’île de Géorgie du Sud

C’est un projet mégalomane et criminel, et pourtant il est facile de voir que l’intention est louable. Difficile de dire si c’est un drame ou une tragédie, mais en tout cas cela montre que tout cela est fou.

Vient, en effet, de se terminer la seconde phase d’un projet sur plusieurs années, visant à sauver la majorité des espèces présentes sur l’île de South Georgia, en français Géorgie du Sud.

Cette île, qui a une superficie de 3 755 km2 , avec un officier de marine et quelques chercheurs comme seule présence humaine, se situe à pratiquement 1390 km des Malouines, et tout comme ces îles elle appartient à la Grande-Bretagne mais est revendiquée par l’Argentine.

Cette fois, c’est à un million de rats que la Grande-Bretagne a déclaré la guerre. Elle a distribué 200 tonnes de pellets empoisonnés sur 580 km² pendant 600 heures, avec 1000 vols.

Le but est d’exterminer les rats, qui vivent sur les côtes de l’île, avec notamment onze sommets de plus de 2 000 mètres ; les glaciers empêchent encore les rongeurs d’aller sur le reste de l’île.

Les pellets ont été jetés par hélicoptères.

On l’aura compris, les humains jouent ici aux apprentis sorciers. La logique expliquée est que ce sont les humains qui ont amené les rongeurs, et que leur tâche est donc de les supprimer, afin de « rétablir » l’équilibre naturel sur une île où vivent entre autres 400 000 manchots royaux, et en tout plus de 30 millions d’oiseaux.

Voici l’argumentaire du projet, qui connaîtra une troisième et dernière phase en 2015 :

« La souffrance endurée par tout animal est profondément regrettable, mais à moins que les rongeurs ne soient retirés de Géorgie du Sud, chaque année, des milliers voire des millions de jeunes oiseaux seront dévoré vivants par les rats.

La mort d’un rat va maintenant empêcher le meurtre de nombreux oisillons au fil du temps, et probablement sauver un oiseau, le pipit antarctique, de l’extinction.

Dans l’ensemble, la plupart des gens seraient d’accord pour dire que l’éradication des rongeurs de la Géorgie du Sud est justifiable, voire nécessaire. »

Tout cela est bien beau sur le papier, mais en pratique un million de rongeurs, principalement des rats, vont mourir en raison d’un anti-coagulant, leur amenant des lésions internes, en plus de les rendre photophobiques, pour les faire mourir dans leurs tanières, pour qu’ils ne soient pas eux-même mangés par la suite par des oiseaux.

A cette souffrance s’ajoute la prise de risque ouverte concernant les labbes antarctiques, largement susceptibles de manger les pellets et de mourir. Leur extinction est ouvertement prise en compte ; les chercheurs tablent sur le fait que les jeunes ne sont pas sur l’île à ce moment précis.

Les chercheurs estiment par contre « inévitable » la mort de l’ensemble des rennes, qui sont sur l’île depuis 100 ans.

Ce n’est pas tout : les rats ne sont pas les seuls rongeurs, il y a des souris. La « victoire » sur les rats pourrait amener le « triomphe » des souris.

Enfin, les humains prétendent avoir l’expérience de 1182 exterminations réussies d’animaux sur 762 îles.

Cela est absurde et faux. Faux, car les humains n’ont certainement pas compris le niveau de complexité de Gaïa. Les humains peuvent prétendre « gérer », en fait ils ne gèrent rien du tout, comme le prouve le réchauffement climatique et la destruction de la Nature.

S’imaginer qu’une « extermination » puisse réussir, c’est avoir de la Nature une vision totalement mécaniste. On en est ici encore à Descartes et son monde comme une horloge!

Ainsi, prétendre simplement faire un « retour » en arrière n’a pas de sens, alors que la situation a déjà changé. De plus, il fallait mettre le paquet pour trouver une autre solution qu’une extermination massive digne des nazis.

C’est terrible : non seulement Dieu n’existe pas, mais en plus des religions, il faut que la planète endure des humains se prenant pour « Dieu » !

Mafias sudaméricaines utilisant des chiens pour passer la drogue

L’information suivante (tirée de leparisien.fr) est terrifiante, mais tellement peu surprenante. Dans une société fondée sur le profit, comme la nôtre, l’exploitation animale et le trafic de drogues sont des évidences (comme la prostitution et la vente d’armes).

Quelqu’un qui veut faire du business en France, que va-t-il faire ? Vendre du haschisch, ouvrir un fast food ! Voilà pourquoi les gens critiquant le capitalisme ne peuvent pas ne pas assumer la culture vegan straight edge.

Exploiter les animaux, rendre les gens dépendants… Voilà des méthodes capitalistes traditionnelles, évidentes, à combattre !

Italie : les trafiquants utilisaient des chiens pour transporter la drogue

C’est bien connu, les narcotrafiquants ne manquent pas d’imagination lorsqu’il s’agit de transporter de la drogue sans se faire repérer. Des gangs sud-américains basés à Milan ont utilisé des chiens pour transporter de la cocaïne du Mexique en Italie, a annoncé mardi la police italienne.

Les animaux étaient contraints à avaler des paquets de plastique contenant la drogue avant d’être envoyés en Italie à bord de vols qui atterrissaient habituellement sur l’aéroport milanais de Linate.

Les paquets étaient emballés avec du scotch noir en vinyle de façon à contourner les contrôles de sécurité des aéroports.

A leur arrivée à destination, les chiens étaient abattus, puis dépecés par les trafiquants afin de récupérer les doses de cocaïne. D’après la police italienne, 48 chiens auraient été ainsi abattus.

49 personnes poursuivies

Un tribunal italien a ordonné mardi l’arrestation de 49 personnes liées à ce trafic, qui devront faire face à une procédure de jugement accélérée, a indiqué un porte-parole de la police de Milan. Plusieurs associations italiennes de défense des animaux, scandalisées par ces révélations, ont exprimé leur soutien à la police.

Ces pratiques entraînent souvent la mort des chiens avant même leur arrivée à destination, car même une fuite minimale de cocaïne hors du paquet peut leur être fatale.

En réalité, 75 personnes ont été arrêtées. Voici une photo d’un chien rescapé.

Milan est la plaque-tournante de la cocaïne en Europe, et parmi les personnes arrêtées, il y a 18 mineurs membres de « pandillas »

Une « pandilla », c’est un gang pratiquant le narco-trafic, comme par exemple les « Mara » au Salvador. Il y a un « code d’honneur », il est impossible de sortir du gang, etc. Les Etats-Unis considèrent qu’il y a sur leur territoire 30 000 gangs de ce type, comptant en tout 760 000 membres.

En Italie, quatre « pandillas » étaient concernées (« Trebol », « Neta », « Latin King Luzbel », « Latin King Chicago »), pour des jeunes originaires du Salvador, du Pérou, d’Équateur.

Et ce n’est pas la première fois que cela arrive : une telle découverte macabre a été déjà faite en Italie, en mars, avec cette fois 98 personnes concernées, sans compter 14 mineurs, pareils pour un transport de chiens depuis l’Amérique latine.

C’est une sacrée preuve, s’il en fallait une, que la mise en avant sur LTD des straight edge d’Amérique latine n’est pas du folklore, mais a une très grande valeur sociale et culturelle.

La culture straight edge, ce n’est pas une simple quête individuelle, c’est une bataille sociale pour un monde sans dépendances, sans la torture des drogues !

Occupation de forêt en Belgique par Groenfront! / Earth First!

Voici un appel de la part Groenfront! / Earth First! Belgique, pour une occupation visant à protéger une forêt!

Occupation de forêt en Belgique ! Donc, si vous pouvez passer quelques jours pour protéger la forêt avec votre présence et nous aider à construire nos chemins, plates-formes et pour la cuisine, s’il vous plaît passer!

L’adresse : adress : fotografielaan 7 wilrijk, train jusqu’à Anvers central (antwerp central), depuis la rooseveltplaats prenez le bus 500 pour descendre près du Pizza hut (demandez au conducteur), passez le Pizza hut, allez à droite, à la fin de la route (les vaches) allez à droite, première à gauche, et vous pouvez voir nos banderoles.

Contact :

steungroep.groenoord [arobase] gmail.com

www.groenoord.be / facebook van steungroep groenoord 0485507274

La zone a été cartographiée comme forêt depuis 1771 et c’est une forêt de chênes écologiquement très précieuse, c’est un habitat pour de nombreuses espèces d’oiseaux et de chauves-souris en voie de disparition. La forêt est une forêt appelée de manière erronée zone forestière, et a été zoné comme une zone industrielle depuis 2005.

La Flandre (la partie néerlandophone de la Belgique) est la deuxième région la plus pauvre en Europe quand il s’agit de forêts, avec seulement 8% des terres comme forêt. Environ un tiers de ces forêts sont mal zonées, ce qui signifie qu’elles sont souvent menacées. La plupart de ces forêts sont coupées sans que personne ne le sache.

Donc, nous ne battons pas seulement pour cette forêt spécifique, nous nous battons pour une politique forestière plus juste en Flandre.
Le propriétaire veut couper la forêt pour construire des bureaux et un espace de stockage, mais il n’est pas clair s’il a quelqu’un qui le louera. L’ancien partenaire a mis fin au contrat parce que les plans ont été retardés.

Il y a des tas d’immeubles de bureaux vides en Flandre. A une minute à pied de la forêt, il y a 4 bâtiments vides qui pourraient être rénovées ou détruits pour laisser la place à un nouveau bâtiment. Pourtant, ils veulent toujours couper la forêt.

Parce qu’ils n’ont jamais fait d’études géologiques appropriées, il y a de gros problèmes avec l’eau dans la zone. L’eau ne peut pas aller n’importe où et alors une partie de la forêt est souvent sous l’eau, ce qui a tué beaucoup d’arbres. Des mesures doivent être prises pour assurer la survie de la forêt.

A chaque fois qu’il y a une coupe de forêts en Flandre, ils parlent de compensation. Ce sont des conneries. Vous ne pouvez tout simplement pas couper une forêt ici et en planter une nouvelle ailleurs.

Il est temps que nous nous rendions compte que les arbres ont une valeur intrinsèque et arrêter de penser seulement à l’argent.

NO COMPROMISE IN DEFENSE OF MOTHER EARTH

Aidez-nous à défendre les arbres !

groeNoord / Groenfront ! (Earth First !)

« C’est parti pour la chasse aux pigeons ! »

Ils sont partout : sur les tables des terrasses, dans les rues du centre-ville, sur le rebord des fenêtres, sous les toits à l’affût de la moindre miette à manger.

Pour la quatrième année consécutive, la Ville  va entreprendre la chasse aux pigeons. Au total, six cages seront placées pendant cinq mois à des endroits où ces oiseaux urbains sont présents en nombre.

Rue de Ronde, rue Perrin, rue du Commerce, au Foyer Colbert et à la montée Gauthier-Villars notamment. « A ces endroits, ils trouvent forcément à manger » assure Laurent Vichard, directeur adjoint des services techniques de la Ville. L’entreprise Avipur de Genlis est alors chargée de venir quotidiennement récupérer les pigeons capturés, qui sont tués.

Plus d’informations dans notre édition papier du jeudi 20 juin.

Cet article traduit une indifférence terrible envers les pigeons. Mais au-delà de cette indifférence, c’est surtout de la méchanceté gratuite qui est déversée sur les pigeons. Rien que le titre « C’est parti pour la chasse aux pigeons ! » qui se voudrait humoristique, alors qu’il s’agit de tuer des êtres vivants, est très révélateur du contenu qu’aura le texte.

Et en effet, à lire la première phrase, on se croirait dans un film d’épouvante, où les pigeons seraient des êtres cauchemardesques. Des êtres « maléfiques » prêts à tout pour nous envahir, presque à nous attaquer même selon le ton de l’auteur, pour trouver de quoi se nourrir.

C’est une vision totalement social-darwiniste, un parfait reflet d’une société de concurrence, qui voit le mal partout.

Il est évident que les pigeons des villes ne mangent pas à leur faim et qu’ils cherchent tout le temps des miettes, mais employer un ton si moqueur, méprisant et hautain envers des animaux affamés est tout simplement cruel. Il n’est ici pas question de gérer des déchets au sol, mais des animaux, avec des émotions et des sensibilités!

Cette vision qui veut de la « pureté » exprime une démarche exterminatrice. Elle est le contraire de ce dont on a besoin?

Il ne faudra jamais assez répéter que les pigeons bisets vivent un cauchemar quotidien dans les villes : manque de nourriture, maladies, écrasés par les voitures, pourchassés, maltraités, tués car censés être trop nombreux etc.

C’est pour cela, que pour la quatrième année, la ville de Lons va procéder à la capture et à la mise à mort de pigeons. Cette fois-ci il est prévu de tuer 800 pigeons.

Si cela fait quatre ans que cette méthode est employée, cela montre bien que c’est une méthode inefficace, en plus d’être une barbarie terrible.

Les seuls moyens de réduire, de manière non brutale, la population des pigeons bisets, sont l’installation d’un pigeonnier contraceptif ou la distribution de graines contraceptives. Mais trop peu de mairies veulent investir dans ces méthodes, qui sont pourtant douces et bien plus « acceptables » que les captures et mises à mort, quand on a un minimum d’émotions et qu’on a pas été biberonné à l’idéologie dominante.

Constatons ici que même si réduire les populations animales s’avère être un acte anti-naturel (comme la stérilisation des chattes par exemple), c’est un acte indispensable, car il en va de la sécurité des animaux car un nombre trop élevé d’animaux crée des tensions, comme une concurrence accrue pour la nourriture par exemple. C’est une vaste question, mais qui paraît pour le moment être inévitable, dans un monde non vegan!

Et c’est aussi pourquoi ce monde non vegan est insupportable: il est totalement dénaturé, il amène le chaos, la survie au lieu du bonheur.

Alors, expliquer que des vies vont être supprimées avec autant de froideur et d’indifférence est très grave, mais cela est malheureusement le sentiment général vis-à-vis des pigeons, qui ne sont respectés que par bien peu de personnes. Et ce peu de personnes qui  a un minimum de respect pour les pigeons ne se fait que trop peu entendre, pas assez pour voir se dessiner au loin une prise de conscience en faveur de nos amis les pigeons.

Pour que la libération animale s’impose et gagne, il faut devenir la voix des pigeons, la voix de tous ces animaux méprisés et assassinés !

LTD – été 2013, le pdf

Nous avons dû affronter quelques petits problèmes techniques pendant quelques jours, ce qui a empêché de publier correctement. Heureusement ce n’était que passager, et c’est malheureusement inévitable avec internet et les interfaces de publication. Le tout est bien entendu d’aller de l’avant, aussi nous en avons profité pour mettre en pdf quelques articles publiés ces derniers temps (LTD été 2013), et nous le referons à chaque saison, comme une sorte de petite compilation, éventuellement imprimable.

Naturellement, nous espérons améliorer le tout au fur et à mesure; nous espérons également que cela permettra de voir davantage ce dont on peut avoir besoin sur le plan militant.

Nous avons toujours une totale confiance dans l’affirmation de la libération animale et de la libération de la Terre. Ces valeurs sont inévitables et inestimables, il ne peut pas y avoir de 21ème siècle sans que ces valeurs ne deviennent la clef pour une société nouvelle, sur une planète libérée des chaînes qui lui ont été mises.

LTD est et restera un média au service de cette grande cause, qui exige l’abnégation et une identité sans compromis face aux injustices et aux crimes. L’écocide doit être stoppé, la planète doit redevenir bleue et verte!

Cliquer pour télécharger.

SOMMAIRE La sisa, forme de métamphétamine en Grèce, la drogue d’extermination des pauvres (page 2) Qu’est-ce que Gaïa ? par James Lovelock (page 3) De quel « monde » les « animaux de compagnie » font-ils partie ? La mauvaise réponse de Gary Francione (page 4) Clément Méric, végétalien assassiné par un ultra-nationaliste présent à une manif anti-fourrure (page 6)Si un pigeon, blessé ou malade, est trouvé… (page 8) Des végans sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes (page 9) GaRENNES : Un point sur la lutte à Notre Dame Des Landes (page 12) Interview de Clear Minded Clothing (page 13) Les conditions de travail dans « la filière de la viande » (page 15) ►L’ISK allemande des années 1930 (page 16) ►Naturfreunde : les « Amis de la Nature » (page 18) ►Un message de Walter Bond (page 20) ►Earth Crisis: Firestorm / Forged in the flames (page 21) ►Guy de Maupassant, Amour (page 23) ►Les zoos sont des endroits de souffrance et de folie…

Delphine Batho, une politicienne qui utilise l’écologie

Le budget du ministère de l’écologie a baissé de 7 % et la ministre qui a fait part de son mécontentement a été « limogée. » Regardons comment tout cela s’est passé, maintenant qu’on peut avoir un bon aperçu de cela, ce qui est nécessaire pour bien voir les hypocrisies ici et là.

Car il faut déjà voir que la ministre de l’Environnement Delphine Batho n’avait rien dit lorsque le budget de l’État a été préparé, à part sur quelques points (par exemple sur la sécurité du nucléaire, ou sur la biodiversité).

Tout cela a été une surprise pour elle, ou tout au moins une semi-surprise. Car cela fait plusieurs mois que des ministres ont des propos très critiques sur leur propre gouvernement. Delphine Batho pensait pouvoir faire son faux pas…

Elle ne s’attendait pas à être viré, tellement c’est la cacophonie au gouvernement. Sauf que sa petite phrase a frappé les esprits :

« C’est vrai que c’est un mauvais budget. »

Pourquoi ? Parce que l’écologie, c’est un thème explosif. C’est un thème nié, mis de côté, mais tout le monde sait bien que c’est la grande question du 21ème siècle. Dans ce domaine, il faut garder le silence, à tout prix, ou bien ne balancer que des « bonnes nouvelles. »

C’est ce que Ségolène Royal a expliqué en disant de manière simple :

« L’écologie ne se résume pas à un budget. »

Exact : cela se résume à de la poudre aux yeux, comparé aux exigences de notre temps. Delphine Batho a joué avec le feu et risque de faire sortir le spectre de l’écologie, et quand il va s’exprimer il va faire très mal… Il va faire pas moins que littéralement faire sauter toute l’idéologie dominante.

Quand l’écologie va se concrétiser comme forme culturelle, cela ne fera pas dans la demi-mesure, ce sera pour la libération de la Terre… Ce sera : ou bien la planète doit redevenir bleue et verte, ou bien le triomphe complet du béton, entre les deux il n’y a rien…

Et justement il faut voir ici que Delphine Batho n’est pas une écologiste radicale, même pas une écologiste historique : c’est une spécialiste de la « sécurité » !

Pur produit de la gauche version années 1980 (SOS racisme, FIDL, etc.), elle a rejoint le bloc « sécuritaire » du Parti Socialiste (Ségolène Royal, Julien Dray…), devenant la spécialiste « sécurité » du PS !

Elle a beau jeu de se présenter comme quelqu’un de limogé en raison de sa volonté d’une part moins grande du nucléaire… Accusant même certains « lobbys » industriels, afin de se revaloriser politiquement, en lien avec EELV…

Voici en effet ce qu’a dit Batho :

«Certaines puissances économiques n’acceptaient pas le niveau d’ambition que je fixais pour la transition énergétique (…) Ces forces ne se sont pas cachées de vouloir ma tête, mais si le gouvernement avait été solidaire, elles n’y seraient pas parvenues. »

« Est-il normal que le patron de l’entreprise Vallourec directement intéressé par l’exploitation des gaz de schiste ait pu annoncer ma marginalisation des semaines à l’avance devant des responsables de son entreprise aux USA? De quelles informations disposait-il pour le savoir? Comment se fait-il que des conseillers de Matignon et de l’Élysée disent du mal de moi dans la presse? »

C’est cela dont il s’agit, et le magazine économique « Challenges » explique l’arrière-plan de cela :

« Le mois dernier, lors d’un voyage aux Etats-Unis, le président du directoire de Vallourec, Philippe Crouzet, avait dit devant l’état-major américain de son groupe, qu’elle était “un vrai désastre”. »

Philippe Crouzet, qui est aussi l’époux de Sylvie Hubac, directrice de cabinet de François Hollande, avait ajouté que le problème Batho était en passé d’être réglé, car son influence au gouvernement allait désormais décroître. Un propos prémonitoire qui montre que cela faisait belle lurette que la ministre de l’Ecologie n’était plus en odeur de sainteté auprès des proches du président. »

Comme on le voit, on est là dans une « tambouille » politique, pas dans du contenu. Car ce n’est pas tout, car Batho a aussi expliqué cela :

« Ce que je n’accepte pas, c’est le tournant de la rigueur qui ne dit pas son nom et qui prépare la marche au pouvoir de l’extrême-droite. »

« Ce dont il est question, ce n’est pas d’un poste ministériel, c’est du droit de ma génération à avoir des espoirs et à agir. Le temps est venu de reprendre la main du changement, j’appelle la gauche à un sursaut en faveur de l’écologie de l’espoir et des générations futures. »

« Ce que je n’accepte pas, c’est l’abandon le fatalisme le renoncement à l’espoir du 6 mai. »

L’écologie de l’espoir ? Cela ne veut rien dire. Delphine Batho se place du côté de chez EELV, voilà tout. Elle prévoit déjà un nouveau gouvernement, elle se place, grâce à l’écologie, mais sans assumer aucun contenu.

Le seul qui n’est pas dupe, peut-être, dans cette histoire, est Noël Mamère. Il a bien constaté que :

« Quand vous avez deux ministres de l’Écologie en un an qui sont virés comme des malpropres (…) vous êtes quand même en droit de vous interroger si vous devez continuer de jouer le rôle d’idiot utile ou faire tapisserie dans un gouvernement (…) qui n’a que faire de la transition écologique. »

Eh oui l’ancienne ministre de l’écologie s’était fait virée aussi… C’était en juin 2012, François Hollande venait de se faire élire (Nicole Bricq, débarquée du ministère de l’écologie par les industriels).

Tout cela est une insulte à la Nature qui subit de terribles assauts, chaque jour davantage !