La situation des animaux exploités dans les films produits à Hollywood

Aux Etats-Unis, une enquête attaque en règle l’American Human Association dans ses positions concernant les films produits à Hollywood. L’association est en effet censée surveiller que les animaux soient bien « respectés » (voir notre article « No Animals Were Harmed in the Making of This Motion Picture »).

Or, en pratique, elle est totalement dépassée par une industrie contournant la surveillance, par ailleurs très limitée. Au point que la quasi totalité des films obtient la « certification »…

On peut lire le rapport ici, et voici comment le quotidien Le Figaro présente cela:

L’enquête est accablante. Le journal The Hollywood Reporter assure que l’association chargée de certifier qu’aucun animal n’a été blessé sur un tournage ferme les yeux sur les mauvais traitements infligés aux animaux à Hollywood, des accusations démenties par l’ONG en question.

Dans un long article, au cours de laquelle il cite des membres de l’American Humane Association (AHA) ou des emails que certains d’entre eux ont échangé, The Hollywood Reporter énumère ainsi une série d’incidents ayant eu lieu lors des tournages de L’Odyssée de Pi, d’Ang Lee, de Pirates des Caraïbes, avec Johnny Depp, ou de Le Hobbit: un voyage inattendu, de Peter Jackson.

Au total, pas moins de 27 animaux sont morts sur le tournage du premier volet de la trilogie de Peter Jackson, selon le journal, qui évoque aussi des dizaines de poissons tués par des explosions sous-marines pour Pirates des Caraïbes ou encore un husky frappé à plusieurs reprises sur le tournage d’Antartica, prisonniers du froid, des studios Disney.

Le magazine cite aussi un email envoyé par un de ses représentants sur le tournage de L’Odyssée de Pi, qui met notamment en scène un tigre: «Cette scène s’est vraiment mal passé et il (le tigre, ndlr) s’est perdu en essayant de nager jusqu’au bord», écrit cette femme, chargée d’évaluer les conditions dans lesquelles les animaux sont traités sur le tournage.

«Il a failli se noyer… Je pense que cela va sans dire mais n’en parle à personne, surtout pas au bureau!». Ces incidents n’avaient pas empêché L’Odyssée de Pi d’obtenir le label garantissant qu’aucun animal n’avait été blessé durant le tournage.

Pour le Hollywood Reporter, l’AHA souffre d’un manque cruel d’indépendance, étant en grande partie financée… par l’industrie du cinéma elle-même.

«C’est fascinant et ironique à la fois: protecteurs des animaux, ils sont aujourd’hui devenus complices des cruautés infligées aux animaux», accuse Bob Ferder, un ancien procureur de Los Angeles.

«Autrefois association à l’écart, qui devait se battre pour surveiller de manière indépendante les tournages, l’AHA est devenue aujourd’hui un membre à part entière de l’industrie du cinéma», assène The Hollywood Reporter.

L’AHA a réagi en évoquant un article «qui travestit le travail et les réussites d’une organisation à but non lucratif respectée, qui a permis à des millions d’animaux acteurs d’être en sécurité sur les plateaux de cinéma et de télévision partout dans le monde».

«L’article dépeint une situation que nous ou quiconque connaît le travail de l’AHA ne pouvons pas reconnaître», ajoute encore l’association. «Au cours des années, malgré nos efforts, il y a parfois eu de rares accidents, la plupart sans gravité et involontaires», reconnaît l’AHA.

«De manière regrettable, il y a même eu quelques morts, mais dans la plupart des cas, cela n’avait rien à voir avec le traitement réservé aux animaux sur les plateaux ou c’est arrivé alors que les animaux n’étaient plus sous notre responsabilité», conclut-elle.

Tout est dit avec cette dernière phrase: l’association ne surveille que les plateaux… Pas ce qui se passe avant, ou après. Or, évidemment, les animaux ne vivent pas que le temps de la prise, il y a un avant et un après, et c’est précisément ce que l’association « oublie » au lieu de s’en préoccuper…

La FAO appelle à élargir l’exploitation animale dans la production des laits

Voici un terrible document de la FAO,  l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture. Terrible, car sous prétexte de combattre la pauvreté, il appelle à élargir l’exploitation animale. Le lait ne doit plus venir seulement des vaches, mais des lamas, des alpagas, des yaks, etc.!

Le potentiel du lait et des produits laitiers pour améliorer la nutrition des pauvres de la planète
Les Gouvernements invités à rendre le lait plus accessible aux ménages les plus vulnérables

Quelque 150 millions de ménages, soit 750 millions de personnes, pratiquent la production laitière dans le monde

26 novembre 2013, Rome – Le lait et les produits laitiers offrent un vaste potentiel d’amélioration de la nutrition et des moyens d’existence de centaines de millions de pauvres dans le monde, selon une nouvelle publication de la FAO parue aujourd’hui.

D’après l’ouvrage, Milk and Dairy Products in Human Nutrition, les gouvernements devraient investir davantage dans les programmes permettant aux familles pauvres de produire du lait et d’accéder au lait et aux produits laitiers.

« Dans le cadre d’un régime alimentaire équilibré, le lait et les produits laitiers peuvent constituer une source importante de calories, de protéines et de matières grasses », a indiqué Ellen Muehlhoff, experte en nutrition de la FAO, un des auteurs de la publication. « Ils sont également riches en oligo-éléments, indispensables pour la lutte contre la malnutrition dans les pays en développement où les régimes alimentaires des populations pauvres sont souvent à base de féculents ou de céréales et manquent de variété ».

Pour une alimentation équilibrée, il faut des aliments variés et le lait et les produits laitiers ne sont pas les seules sources de nutriments essentiels, a souligné Mme Muehlhoff.

Mais si les laits animaux ne sont pas conseillés pour les nourrissons de moins de 12 mois, ils constituent un moyen efficace d’absorber des substances nutritives vitales et d’améliorer la croissance des jeunes enfants, dont la nutrition est décisive durant les 1 000 premiers jours d’existence, a-t-elle indiqué.

Prix prohibitifs

Toutefois, en dépit des avantages qu’ils présentent, le lait et les produits laitiers sont encore trop onéreux pour les familles les plus pauvres, souligne l’ouvrage.

La consommation de produits laitiers dans les pays en développement devrait progresser de 25 pour cent d’ici 2025 compte tenu de la croissance démographique et de la hausse des revenus. Toutefois, le lait et les produits laitiers resteront vraisemblablement hors de portée des ménages les plus vulnérables.

Les gouvernements doivent affronter la question en intégrant la nutrition parmi les objectifs spécifiques du développement du secteur laitier et en investissant dans des programmes aidant les familles pauvres à élever de petits animaux laitiers comme les chèvres.

« Le petit élevage laitier est particulièrement adapté aux ménages pauvres à la fois en tant que source d’alimentation et de nutrition, et de revenus réguliers », a déclaré Anthony Bennett, spécialiste du secteur laitier à la FAO et co-auteur de la nouvelle publication.

« Si les agriculteurs tirent des revenus de leurs récoltes une ou parfois deux fois par an, les produits laitiers, en revanche, sont produits et vendus chaque jour, ce qui veut dire que les petits exploitants disposent de liquidités pour pourvoir aux besoins immédiats de la famille – nourriture, biens du ménage, habillement et frais scolaires – et cela change leur vie ».

A l’heure actuelle, quelque 150 millions de ménages – soit 750 millions de personnes – pratiquent la production laitière dans le monde, dont la majorité dans les pays en développement.

« Un enjeu majeur pour les gouvernements est d’élaborer des politiques inclusives et d’encourager l’investissement du secteur privé afin d’aider ces petits agriculteurs à exploiter la demande croissante de lait et de produits laitiers dans les pays en développement pour améliorer leurs moyens d’existence », a souligné M. Bennett.

Un verre de lait de lama?

Bien que le terme ‘lait’ soit devenu presque synonyme de lait de vache, le lait de nombreuses autres espèces animales est consommé dans différentes parties du monde. L’ouvrage décrit la composition du lait d’autres grandes espèces laitières telles que bufflonnes, chèvres et brebis, et des espèces actuellement sous-exploitées pour la production de lait comme les rennes, élans, lamas, alpagas, ânesses, yaks, chamelles et gayals.

« Il existe une énorme marge de développement d’autre espèces laitières, en particulier des chèvres, qui sont plus faciles à élever que les bovins et offrent une bonne opportunité pour les familles rurales pauvres d’accéder à la production laitière », a précisé M. Bennett.

En Amérique du Sud, par exemple, les lamas et les alpagas n’ont jamais été élevés pour leur lait mais pourraient être une source nutritionnelle et économique précieuse pour les populations des zones montagneuses de la région, suggère l’ouvrage.

Le lait de certaines des autres espèces laitières sous-exploitées possède des qualités nutritionnelles particulières. Par exemple, du fait de leurs profils protéiques, les laits de jument et d’ânesse pourraient être adaptés à la tranche de 2-6 pour cent de la population qui est allergique au lait de vache.

Les laits de renne et d’élan ont une consistance crémeuse et ont une teneur très élevée en matière grasse et en protéines. Ils contiennent également moins de la moitié du lactose que renferme le lait de vache et pourrait constituer une alternative intéressante pour les personnes intolérantes au lactose.

Problèmes d’environnement et de santé

La publication de la FAO évoque également les problèmes d’environnement et de santé qui sont nés ces dernières années autour du lait et des produits laitiers.

Selon Mme Muehlhoff, il est important d’examiner les problèmes de santé dans leur contexte. « Une grande partie des problèmes de santé naît avant tout dans les pays développés et n’est pas tant liée aux produits laitiers qu’à la surconsommation d’aliments caloriques en général », a-t-elle expliqué, en soulignant qu’il est démontré que le lait et les produits laitiers jouent un rôle dans la prévention des maladies non transmissibles liées à l’alimentation, telles que le diabète de type 2 et certains cancers.

L’intolérance au lactose, dont la fréquence varie fortement d’une population à l’autre, peut aussi constituer un problème, même si la plupart des individus tolèrent certains produits laitiers comme le yaourt et les fromages affinés.

L’ouvrage invite à collaborer à de nouvelles initiatives pour affronter les effets sur l’environnement du secteur laitier, qui représente quelque 4 pour cent de toutes les émissions de gaz à effet de serre dues à l’homme, et qui accroît la pression sur les ressources en terres et en eau.

« La production, la transformation et la distribution de lait et de produits laitiers, tout comme pour d’autres aliments, a des répercussions sur la planète, et des efforts soutenus sont nécessaires pour réduire les gaz à effet de serre émis par le secteur », a précisé M. Bennett.

La publication Milk and Dairy Products in Human Nutrition de la FAO est également disponible sous forme de livre électronique.

Télé Loisirs et le végétalisme

Le dernier numéro de l’hebdomadaire Télé Loisirs – qui tire à un peu plus d’un million trois cent mille exemplaires, a consacré une page au végétalisme, et cela dès le début du journal, à la page 20.

Maintenant, il y a deux possibilités : où l’on est naïf et l’on considère que la présentation va être « objective », « neutre »… Ou bien on est adepte de la cohérence, et on se doute bien que cela cache un piège.

Qu’à cela ne tienne, comme d’habitude les gens de l’association L214 se sont précipités dans ce piège justement : à côté de deux colonnes très savamment construites, la porte-parole de l’association L214 développe un discours d’une grande faiblesse et d’une grande incohérence… qui ne fait que servir la propagande anti-végane.

Voici à quoi ressemble déjà la page, le titre annonçant déjà la couleur : « Être végétalien a-t-il des incidences sur la santé ? »

On est dans Télé Loisirs, il est joué ici sur la peur de la « ménagère », l’angoisse des « foules », la méfiance de la « France profonde »…

Voici la présentation par Télé Loisirs. On retrouve ici tous les ingrédients de la presse populaire : fausse actualité, approche racoleuse et voyeuse, sensationnalisme et dramatisation, c’est odieux.

Voici la colonne du milieu, où là on a l’apothéose de la propagande. Il ne faut pas seulement voir que Pascale Modaï est présentée comme « nutritionniste », elle est surtout – on est dans Télé Loisirs – présentée comme chroniqueuse sur France 5.

C’est un gage de « crédibilité » pour les personnes lisant Télé Loisirs, comme l’est certainement pour la chaîne de télévision le fait qu’elle tienne un cabinet au cœur du très chic arrondissement de Passy à Paris…

Pascale Modaï, ici, mélange tout, et pratique une savante propagande anti-végane. Elle présente d’ailleurs les « ovo-lacto-végétariens » comme finalement plus sympas et surtout ayant comme simples motivations la santé ou l’écologie.

C’est une manière, bien entendu, de contourner la question animale. Cependant, ce qui compte ici, c’est son discours ultra-racoleur et faussement moraliste prenant les enfants en otages, et expliquant que les personnes végétaliennes sont des assassins potentiels d’enfants…

Enfin, on a ce que dit la porte-parole de L214. Bien entendu, ses propos ne sont présentés que comme faire-valoir des deux autres colonnes… Et de plus, quelle incohérence !

Ce qui est terrible dans ces propos, c’est que les animaux ne sont toujours présentés que par rapport aux humains. Il est même parlé de « bêtes », ce qui est d’une connerie totale quand on se prétend pour les animaux…

Et passons sur l’absurde « On ne doit pas les maltraiter et les tuer sans nécessité », ce qui en français revient à dire qu’on peut le faire si c’est « nécessaire »…

Mais, et c’est très important : ce qui est mis en avant comme plats ne peut que choquer les personnes non véganes. Il est parlé de couscous de légumes : n’importe qui sachant ce qu’est un couscous pensera qu’il manque quelque chose.

De la même manière, il est parlé de pâtes sans œufs ou de pizzas avec du faux fromage : à croire qu’être végétalien c’est s’abstenir ou bien se nourrir de substituts.

Quant au choix de parler de plats libanais ou indiens, on est là dans le pathétique ; la cuisine mondiale est ici littéralement dégagée : adieu la Chine, adieu l’Amérique latine, adieu l’Afrique, alors qu’historiquement il y a des plats végétaliens très nombreux…

Anecdotique ? Pas du tout : il ne faut absolument pas présenter le végétalisme comme un « repli » ou bien une « abstinence », et là c’est bien le cas.

Avec une telle logique « défensive », et fausse, on tend le bâton pour se faire battre, comme le montre la dernière réponse donnée.

Regardons simplement : la ménagère voit que la justice reproche à des parents d’avoir forcé leurs enfants à être végétaliens (alors qu’en fait ils ont été victimes de malnutrition), puis un médecin dit que c’est dangereux pour les enfants et qu’il ne faut pas laisser les parents végétaliens imposer cela, que c’est immoral…

Puis on a, non pas une affirmation universelle, mais une mère qui parle de ses enfants à elle et dit qu’ils sont végétaliens…

Il est facile de deviner à qui la ménagère accordera sa confiance…

Le coût de la « transition énergétique » pour l’Allemagne, le Royaume-Uni et l’Espagne

La plus célèbre des écoles de commerce française, HEC, s’est associée avec le « cabinet de conseil » en management Kurt Salmon (avec 1400 « consultants »), pour produire un intéressant document.

Il s’agit d’une évaluation assez poussée de la faisabilité économique de la « transition énergétique » annoncée par trois pays : l’Allemagne, le Royaume-Uni et l’Espagne.

Le choix de ces pays tient notamment au fait qu’ils représentent 40 % de la consommation pétrolière de l’Union européenne en 2012, mais également qu’ils ont des stratégies assez poussées dans ce sens. Tant qu’à faire cela permet de contourner la question française.

Si on lit le rapport, en effet, on comprend en fait surtout que la « transition énergétique » est impossible, et qu’elle n’est gérable que très partiellement, et encore à un prix faramineux. Les faits parlent d’eux-mêmes : il faudra des centaines de milliards d’euros ; or on se doute bien, de notre côté, qu’avec la crise et la primauté du profit de toutes manières, on ne les trouvera jamais…

Si l’on regarde « l’ambitieux » projet allemand, selon le rapport, il va coûter 400 milliards d’euros, impliquant un hausse de 44 % du prix d’électricité par rapport à aujourd’hui, ainsi que de la production de la tonne CO2 (+ 467 %).

Ce qui signifie également que :

Si la part des énergies renouvelables doit être doublée, des investissements cumulés s’élevant à plus de 200 milliards d’euros seront nécessaires entre 2010 et 2020 (jusqu’à 580 milliards d’euros entre 2020 et 2050).

Le résultat serait alors une réduction de 50 % de la consommation en énergie primaire, avec également l’accroissement de la part des énergies renouvelables jusqu’à 60 % dans
la consommation finale à l’horizon 2050. Grosso modo, c’est éventuellement faisable, mais en faisant en sorte que les gens paient le prix fort pour la modernisation du capitalisme, car il ne s’agit pas ici d’écologie…

Voici ce que le rapport dit pour l’Espagne :

Le déficit tarifaire du système électrique espagnol résultant du fort niveau de soutien aux énergies renouvelables (augmentation de 497 % en 8 ans) et de son non financement initial par le consommateur particulier, aboutit à une dette cumulée entre 2005 et 2013 de + 26 milliards d’euros ;

Le caractère tardif et limité de la réponse des pouvoirs publics à travers la Reforma del sistemo electrico de 2013 a finalement conduit à une explosion de la facture pour les ménages : + 63 % en 8 ans.

Le prix de l’électricité pour le consommateur final y est désormais l’un des plus élevés d’Europe en 2013, avec une augmentation de la facture électrique de 63 % en 8 ans

Donc cela fait 400 milliards d’euros d’ici à 2030 pour l’Allemagne, l’Espagne qui a déjà 26 milliards d’euros de dette cumulée pour le secteur électrique entre 2005 et 2013, quant au Royaume-Uni, il faudrait 200 milliards d’euros d’ici à 2050 dont 130 milliards pour la restructuration du secteur électrique à l’horizon 2030 !

Tout cela veut dire que ce n’est pas praticable. Et d’ailleurs ce ne même pas prévu. Le rapport constate tout simplement que :

A l’exception d’une étude produite le 4 juin 2012, à l’initiative de la Direction Générale de l’Emploi au sein de la Commission Européenne « The jobs potential of a shift towards a low-carbon economy », il n’existe pas d’étude économique des implications des transitions énergétiques sur l’emploi à l’échelle des pays. Chaque pays continue de présenter les bilans annuels de l’emploi par secteur et filière, sans analyse des transferts/destructions/créations d’emplois induits par les orientations de leurs politiques de l’énergie.

On voit donc facilement que le Royaume-Uni est tourné vers une certaine « transition énergétique » dans la mesure où il y a un intérêt commercial (exportation de « savoir-faire ») et que l’Allemagne entend être à la première place d’un nouveau « type de développement », notamment en s’appuyant sur la Russie et les achats de gaz.

Naturellement, on voit d’avance se pointer ici l’industrie française du nucléaire, qui va utiliser les arguments suivants: le nucléaire est la seule énergie « propre » et alternative au charbon (passant sous silence les déchets…).

 

Est-ce qu’alors l’histoire s’arrête là? Est-ce qu’il faut dire: c’est trop cher, ou alors passons par le nucléaire? La réponse est non, la réponse est: révolution. Ou bien la planète est reconnue comme un système global et alors l’humanité s’organise de telle manière à planifier un rapport correct avec ce système.

Ou bien on continue à aller droit dans le mur au nom d’intérêts particuliers.

Il n’y a pas 36 possibilités; seule une remise à plat peut permettre d’organiser une vie qui ne soit pas antagonique à notre planète. Il n’y aucune raison d’accepter que les destructions continuent sous prétexte de la course aux profits. Il faut casser la logique dominante, tourner la culture vers la Nature, afin d’enrayer une véritable machine à engloutir la planète.

La libération animale et la libération de la Terre sont ici les valeurs fondamentales qui permettent à l’humanité de se rattraper et de se ré-intégrer correctement à la vie de la planète, et le prix à payer pour cela c’est la rupture avec la dynamique actuelle!

Le RER Nord-Pas de Calais, un projet d’urbanisation

Voici un très intéressant article, très moderne et résolument progressiste, de nouveau de Vean (Vegan Edge Antifa Nord), sur un projet qui une importance facilement aussi grande que l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes.

Il s’agit en l’occurrence de donner à Lille un « réseau express régional » comme l’ont Paris, Londres, etc., c’est-à-dire une ligne de chemins de fer où une « capitale » absorbe ni plus ni moins que sa banlieue, la façonnant selon ses besoins. Le paradoxe est bien sûr que ce RER se présente comme une solution « écologiste » au problème de transport; en réalité ce grand projet coûtant au minimum 1,25 milliard d’euros implique un accroissement des transports et de l’urbanisation.

La réflexion de Vean est ici un très bon exemple d’une critique que l’on peut et que l’on doit ancrer dans le réel, dans le local, afin de mener une critique authentique de ce qui se passe.

Le RER Nord-Pas de Calais, ce serait encore plus de ville

Les habitants du Nord-Pas de Calais, en particulier ceux du bassin minier, sont depuis des décennies concernés par la question des transports. Les anciens ont arraché le charbon à la terre et forgé l’acier pour le rail, nos parents ont construit les moteurs et moulé les pare-chocs des autos, et les plus jeunes attendent d’avoir le permis…

Le bassin minier est sillonné de routes. Il est aussi engorgé de bouchons, chaque matin. Le conseil régional propose de mettre en place un Réseau Express Régional (RER) dans le but affiché de limiter le trafic automobile. Si le train peut paraître mieux que l’auto, notamment parce qu’il semble plus écolo, le projet de RER est en réalité une fuite en avant vers toujours plus de ville.

Le projet de RER Nord-Pas de Calais, c’est l’aménagement de nouvelles voies ferrées entre Hénin Beaumont et Lille, dans un premier temps. Pour le réaliser, il faut créer de nouvelles gares -des stations- à Hénin, Carvin, Seclin et Lesquin. Des extensions sont envisagées vers Lens, Douai, Arras et même Cambrai au sud, et d’autres vers Armentières, Roubaix, Tourcoing et Mouscron au nord.

Le tracé de la partie principale du tronçon serait parallèle à l’autoroute A1. Douze trains par heure mettraient Hénin à une vingtaine de minutes de Lille, avec un arrêt de 45 secondes à chaque gare, dans des rames contenant 225 personnes et roulant à 160 km/h.

Le bassin minier est un ensemble de villes de taille moyenne aglutinées les unes aux autres. C’est une zone de constructions accumulées au fil du temps, sans organisation. C’est un croissant d’une soixantaine de kilomètre de long sur une trentaine de large composé de pavillons, de canaux, de champs, de corons, de zone d’activité, de routes, de centres commerciaux, de voies ferrées semés comme au hasard.

Cet étalement anarchique ni réellement de villes ni tout à fait de campagnes a rongé les plaines d’Artois au fil des décennies. Aujourd’hui, les habitants sont totalement dépendants de l’automobile qui est indispensable aux déplacements de la vie quotidienne.

L’autoroute A1 est un des axes routiers importants (avec la rocade minière) qui traverse le bassin minier. C’est l’axe qui mène à Paris au sud et permet l’accès aux ports et aux villes industrielles du Bénélux au nord. Le bassin « minier », dans lequel les industries ferment les unes après les autres, voit passer près de 40000 poids lourds chargés de marchandises sur l’autoroute A1.

Capitale régionale, l’agglomération de Lille est le lieu d’une activité économique intense si bien que chaque jour 430 000 véhicules entrent et sortent de la ville. Chaque matin, les travailleurs émigrent de toutes les villes du bassin minier pour rejoindre leur boulot. Près de 200 000 d’entre eux viennent par l’A1, ce qui occasionne des bouchons, souvent dès Dourges.

Chacun est dans sa voiture qui est immobilisée la plupart du temps. C’est la désorganisation totale. On perd un temps précieux qui pourrait être consacré aux loisirs, à la vie sociale ou au repos. Le temps de transport est du gâchis.

Le Conseil régional porte le projet de RER et d’après ses calculs, 50000 personnes l’utiliseront chaque jour. Bien sûr, moins il y aura de moteurs de voiture en marche pour rien, et moins il y aura de pollution. Ce qui est une bonne chose pour les humains comme pour le reste du vivant. Mais le projet de RER, est-ce que c’est seulement ça ?
L’enjeu est économique. L’avis du CESER (institution qui regroupe des associations, des syndicats et des entreprises régionales) rendu en avril 2013 est très clair :

« Il est inadmissible que la situation de thrombose de la métropole lilloise perdure. On estime aujourd’hui le coût de la congestion régiuonale à 1,5 % du PIB, soit 1,4 milliards d’euros. »

Le projet de RER est une solution pour accélérer la circulation des biens et des personnes qui les produisent et les consomment. Le RER, c’est une façon d’augmenter le débit du capitalisme.

Pour réaliser le projet, il faudra construire de nouvelles gares, dont certaines en sous-sol, comme à Lesquin par exemple. Il faudra évidemment tracer les voies et poser des rails, surplombées de lignes électriques. Il faudra construire des viaducs, des ponts, des tunnels, des parkings. Il faudra raser des talus, ravager des bosquets et assécher des mares. C’est donc encore un peu plus de béton, de métal et de goudron qui seront étalés dans le bassin minier.

Par endroit, les plaines et les bois, tous les lieux de vie des animaux non-humains seront coupés par l’autoroute, la ligne TGV Lille-Paris et le RER. Des frontières infranchissables, marquées par le passage d’un train toutes les cinq minutes : de véritables lignes de mort pour les espèces sauvages.

Par la réalisation de ce projet, c’est Lille qui sort de ses limites actuelles pour se répandre jusque dans le bassin minier. C’est une ville monstrueuse qui se développe. Tous ceux qui ont du vivre en région parisienne, pour y travailler par exemple, savent que ce genre de ville rend l’épanouissement difficile. Entourés de béton et d’asphalte, on est plongé dans une foule compacte d’individus qui s’ignorent entre eux.

Les portes s’ouvrent. On se bouscule les uns les autres pour monter et pour descendre. Pas un mot. Pas un sourire. Chacun va dans sa direction sans savoir où vont les autres. C’est un chaos inhumain dans le bruit du métal et sous la lumière des néons…

Le projet de RER, c’est encore plus de ville.

A ce titre, notons que les verts comme le front national bottent en touche sur la question. Pour les verts, en carricaturant un peu : le train, c’est mieux que la voiture. Ils montrent là qu’ils se fichent de l’impact qu’aura le RER sur de nombreuses espèces animales et végétales dans la région. Quant au FN, Steeve Briois se dit favorable au projet, à condition que les stations soient en centre ville.

Le FN veut bien du futur, mais à condition qu’il ressemble au passé. Briois croit que le projet de RER, qui sert au développement d’une métropole concentrant toute l’activité, laissera une place à une petite ville commerçante du 20ème siècle. Les fascistes ne comprennent rien à ce qu’il se joue.

Ce qu’il se joue, ce n’est pas qu’une question de transport, c’est une question de civilisation. Ce ne sont pas de trains qui nous mènent vers une ville qui bouffe tout qu’il nous faut. Nous ne voulons pas d’une campagne soit disant paisible qui vivrait au rythme des traditions éternelles à la mode bobo ou facho. Nous avons besoin d’une autre cité, rationnelle et organisée, dans laquelle les humains pourront vivre et travailler, en paix avec les autres espèces.

La future conférence Conférence Paris Climat 2015

La « grande » conférence sur le réchauffement climatique aura donc lieu en France en 2015, à Paris, et aura comme nom « Conférence Paris Climat 2015. » Les « festivités » ont déjà commencé, avec par exemple cette initiative sans intérêt que d’inscrire ce nom sur la tour Eiffel…

C’est une sacrée interprétation de l’écologie qu’il faut avoir pour mettre en avant cette conférence en utilisant le symbole de la technique pour la technique qu’est la tour Eiffel, symbole français s’il en est…

Cela commence très mal…Et on peut se douter que les illuminations sont justifiées par le nucléaire, qui permet de produire moins de Co2 (ce qui permet de masquer la question des déchets).

Voici d’ailleurs le petit texte ministériel expliquant les « motivations » de la candidature à la tenue de cette conférence:

Les raisons de la candidature française

Chaque année, la Conférence se déroule par rotation dans un des pays des cinq groupes régionaux de l’Organisation des Nations Unies (PDF) : Asie-Pacifique, Europe de l’Est, Amérique Latine – Caraïbes, Europe de l’Ouest élargie (WEOG) et Afrique. Le choix du pays hôte se fait en interne au groupe.

La Pologne a été choisie comme pays-hôte pour 2013, le Venezuela pour la réunion préparatoire de 2014, et enfin le Pérou pour la Conférence proprement dite fin 2014. En 2015, la présidence de la Conférence sur le climat reviendra à la France qui s’est portée candidate pour la zone de l’Europe de l’Ouest.

La France a engagé sa transition écologique et énergétique avec pour objectif de réduire sensiblement ses émissions de en carbone. Ses émissions de gaz à effet de serre par habitant sont déjà parmi les plus faibles des pays développés.

Elle travaille étroitement par ailleurs avec les pays en développement, par le biais de son aide au développement, pour favoriser des transitions vers des économies sobres en carbone. Au sein de l’Union européenne, la France défend une position ambitieuse, axée sur un objectif de -40% d’émissions de gaz à effet de serre en 2030 puis de -60% en 2040 (par rapport à 1990), pour que l’Union européenne maintienne une approche ambitieuse et exemplaire.

Forte de cette expérience et de cette ambition, la France a été désigné pour accueillir la COP21 en 2015.

En gros et pour résumer, c’est donc une manière pour la France de continuer son petit jeu consistant à se prétendre la patrie des droits de l’Homme et de l’universalisme, en jouant sur la corde « nous, on est pas comme les Américains », « nous, on est proches du tiers-monde », etc.

Sauf que dans l’histoire, ce qui devrait compter c’est la Nature, et non pas une « opération de com » aux dépens de l’urgence face au réchauffement climatique… Le texte ne parle que de la France, de la France et de la France, ce qui est totalement décalé par rapport à l’horizon nécessaire… Il n’y a même pas une ligne sur l’océan, dont une partie « dépend » de la France…

Forcément, cela se révèle dans un autre article ministériel, qui présente les enjeux. Là encore, on retrouve la dynamique commerciale, où la France « se place » en se prétendant « différente » des Américains, etc. et proches du tiers-monde, entendant tirer son épingle du jeu avec un nouveau modèle économique, etc.

Il n’y a aucune remise en cause, aucune compréhension de la nécessité de protéger la vie végétale et animale, rien: on est dans un simple anthropocentrisme.

Les enjeux de la COP21

Cette conférence devra marquer une étape décisive dans la négociation du futur accord international pour l’après-2020, en adoptant ses grandes lignes comme convenu à Durban, avec comme objectif que tous les pays, dont les plus grands émetteurs de gaz à effet de serre – pays développés comme pays en développement – soient engagés par un accord universel contraignant sur le climat.

La France souhaite un accord applicable à tous, suffisamment ambitieux pour permettre d’atteindre l’objectif des deux degrés, et doté d’une force juridique contraignante. Celui-ci devra trouver un équilibre entre l’approche de Kyoto – une division mathématique des engagements de réduction d’émissions, à partir d’un plafond commun – et celle de Copenhague, un ensemble d’engagements nationaux non contraignants et sans caractéristiques comparables.

L’accord devra enfin mettre en œuvre un changement de paradigme, prenant en compte le défi climatique non comme un nécessaire « partage du fardeau » des émissions, mais également comme une opportunité de créations d’emplois et de richesses, d’invention de nouveaux modes de production et de consommation.

L’échec inévitable de la future conférence Conférence Paris Climat 2015 tient précisément à cette approche totalement pragmatique, à cette vision du monde anthropocentrique.

Plus le temps passe, moins on peut faire semblant, et en 2015 on peut s’attendre à l’effondrement de la façade faussement écologiste, la brutalité destructrice se révélant ouvertement, dans un grand mouvement d’égocentrisme et d’égoïsme, de tribalisme au niveau national.

Fin de la conférence de Varsovie sur le réchauffement climatique

Cela devait être la fin du début de la lutte contre le réchauffement climatique, en pratique c’est le début de la fin. La conférence de Varsovie, en Pologne, sur le réchauffement climatique, avait comme but de préparer « la » grande conférence, celle de Paris en 2015 : ce qu’on a vu c’est une incapacité complète à prendre des décisions.

En pratique, la conférence avait mal commencé : le gouvernement polonais a été modifié et le ministre de l’environnement de Pologne, Marcin Korolec, s’en est fait éjecté ! Alors qu’il présidait la conférence ! C’est un sacré symbole…

Dans le même genre, l’Australie et le Japon ont directement annoncé qu’ils ne respecteraient pas leur engagement et que leur production de Co2 allait se renforcer… Cela donne le ton !

Bien entendu, les irresponsables chargés du débat – 190 responsables gouvernementaux, 800 membres d’association – ont perpétué leur tradition de donner le change.

Ainsi, la conférence s’est terminée hier soir, au lieu de vendredi soir, histoire d’arriver coûte que coûte à un accord. Sur le papier, la carte est encore de faire semblant, pour faire croire à l’humanité que des responsabilités sont prises.
La commissaire européenne au Climat, Connie Hedegaard, a ainsi osé dire :

« Cela a demandé beaucoup d’efforts, il y a eu beaucoup de drames et des intérêts différents, mais à la fin, les gens ont vu qu’il y avait un vrai risque si nous ne faisions pas les progrès dont nous avions tellement besoin. »

Et bien entendu, il y a des ONG pour claquer la porte vers la fin, de manière médiatique, afin de préserver leur maigre crédibilité et apparaître comme plus « volontaristes. »

Du pur cinéma, de l’hypocrisie de haute voltige, surtout quand on sait que parmi les sponsors de la conférence on trouvait des producteurs de charbon et de pétrole…

Car bien sûr, en réalité tout le monde s’en moque et l’objectif est d’ailleurs simplement de limiter la casse du réchauffement climatique, sans plus. D’ailleurs, les responsables des 190 pays ont fabriqué une sorte de texte n’engageant à rien mais disant que, cette fois ce serait sûr, la prochaine fois serait la bonne !

En fait de prochaine fois, cela sera plutôt, comme dit plus haut et selon ces sires à la triste figure, lors de la conférence de Paris, en 2015. Auparavant, il y en aura une au Pérou, en 2014, mais apparemment cela n’intéresse personne, la conférence de Paris étant censée être « la » conférence ultime, et il s’agit donc de vendre du rêve.

Que sera-t-il dit au Pérou ? Il n’en est pas parlé, il n’en est jamais parlé, c’est tout simplement passé sous silence.

Le fait est que tout le monde sait que le « rêve » d’une lutte contre le réchauffement climatique est bien limité, et il ne faut pas croire d’ailleurs qu’à Varsovie on ait parlé de la Nature.

Non, on a parlé profit. Les pays servant d’usines du monde du moment, comme la Chine et l’Inde, refusent tout abaissement de leur production de Co2.

Les autres pays pauvres du « Sud » s’aperçoivent que les transformations écologiques vont leur coûter très cher, et que les fonds de soutien sont inexistants ; le négociateur du Bangladesh, Qamrul Chowdhury, a ainsi simplement expliqué que « Cette conférence devait être la conférence des finances. Tout ce qu’on a, ce sont des cacahuètes. »

Le texte de la conférence de Varsovie appelle de fait chaque État à préparer pour mars 2015 des « contributions sans préjuger de leur nature légale » : cela signifie que tout cela reste virtuel.

Il ne s’agit pas d’engagements, fixes, assumés, non : seulement des contributions, sans même se soucier de si elles seront appliquées ou pas ! Aucun État n’est appelé à s’engager !

Ce qui n’empêche pas le ministre français du Développement Pascal Canfin dire que cette formulation ne serait pas « moins forte qu’un engagement. »

Il faut sacrément manier la langue de bois pour oser dire cela…

Et on voit mal comment le secrétaire général de l’ONU Ban Ki Moon pourra convaincre, le 23 septembre 2014, les chefs d’État lors d’une conférence à New York, alors que le climat de concurrence et de guerre économique se sera encore plus renforcé…

Nous vivons un moment clef, un moment où l’humanité montre qu’elle est divisée, qu’elle ne sait pas comment surpasser sa division, que sa dynamique obéit au profit, à la logique du chacun pour soi, sans aucune reconnaissance de notre planète comme système global abritant la vie.

C’est, au sens strict, de la folie, un égocentrisme humain délirant, un anthropocentrisme à la fois criminel et aberrant. Il y a là toute une époque de résumée.

« Le temps est venu – de briser cette culture de mort »

La culture vegan straight edge a de multiples facettes, et son dénominateur commun est sa radicalité et sa créativité. Pas de compromis avec l’exploitation animale, toujours dans un esprit combatif et positif !

Voici un petit article de Vean, sur un groupe de musique actuel défendant la culture vegan straight edge.

WOLFxDOWN est un groupe de hardcore vegan straight edge originaire d’Allemagne dont une des particularités est d’être mené par une voix féminine. Leur troisième album Stray From The Path pose la nécessité de la libération animale, en insistant sur la souffrance que les humains causent aux animaux.

Voici par exemple la traduction que nosu proposons du titre No Silent Approval (Pas d’acceptation tacite). Le texte original, en anglais est disponible sur leur blog bandcamp .

while the blood drips off the blade the cries still resonate
estranged, cut into pieces – rediscovered on your plate
pendant que le sang ruisselle le long de la lame les cris résonnent encore aliéné, coupé en morceaux – réapparu dans votre assiette

you stop at nothing for the privileg of taste
like a panel of judges you’re deciding their fate
rien ne vous arrête pour le privilège du goût
comme un panel de juges vous décidez de leur sort

born in misery, abused – got nothing to lose
exploited for profit therefore you breed by humyn greed
nés dans la misère, violés – ils n’ont rien à perdre
exploités pour le profit, donc, ils grandissent du fait de la cupidité humaine

this machine that turnes lives to products is called tradition
your silent approval – what an imposition!
cette machine qui change des vies en produits est appelée tradition
votre acceptation tacite – quelle contrainte!

individuals – facing perversion by superior forces
social, sentient beings degraded to resources
Des individus – témoins forcés de cette perversion
des êtres sociaux, sensibles déclassés comme ressources

you stop at nothing for the privileg of taste
like a panel of judges you’re deciding their fate
vous ne vous arrêtez à rien pour le privilège du goût
comme un panel de juges vous décider de leur sort

this is about freedom, this is about compassion,
abolish exploitation – animal liberation!
The time has come – to break this culture of death
il est question de liberté la liberté, il est question de compassion,
abolissons l’exploitation – animal libération! (libération animale)
Le temps est venu – de briser cette culture de mort

La situation économique de l’industrie meurtrière du « foie gras »

Les fêtes de noël arrivent et avec elles, l’inévitable « foie gras. » En décembre, c’est la moitié des 18 000 tonnes de « foie gras » qui sont « produites » en France qui sont vendues.

Et on sait déjà que sur les sept premiers mois de l’année, les ventes de « foie gras » français ont progressé de 6%. La raison en est facile à comprendre : ces dernières années, il y a une grande « démocratisation » de ce « produit de Noël. »

Il est considéré que la moitié des ménages en achète, que 80 % des gens en mangent pour les fêtes, et un sondage organisé il y a deux mois par… le ministère de l’économie, pas moins, affirme que 48 % des gens le voient comme le plat le plus emblématique de la gastronomie française.

On voit donc quelle est la situation, et ce qui se passe est facile à comprendre : les gens « imitent » les riches, en apparence du moins grâce à de tels produits (ou encore l’équitation, etc.). L’industrie du « foie gras » constate ainsi « la nette orientation des consommateurs vers les offres premium comme le foie gras entier. »

Et il y a deux jours, dans le Tarn, entre 1500 et 2000 boîtes ont été volées dans l’atelier de « Gaillac foies gras »: même les mafieux s’y mettent, voyant un marché possible et facile à atteindre…

Le phénomène est également valable à l’international, avec des gens plus ou moins aisés des pays pauvres imitant ceux des pays plus riches.

Les ventes se développent ainsi dans certains pays, comme l’Indonésie (+4783%), la Thaïlande (+75%), Singapour (+39%), le Japon (+35%), les Émirats arabes unis (+63%), le Canada (+180%), la République tchèque (+22%), etc.

En Chine, il existe également une « production » de « foie gras » qui se lance, visant le marché local du « haut de gamme » – c’est ici encore une fois un mode de vie qui s’exporte.

Au niveau mondial, depuis 2000, la « production » de « foie gras » a une croissance de 40 %. En France, depuis 10 ans, la « production » a une augmentation de 1 % par an; le chiffre d’affaires est désormais de deux milliards d’euros.

Et justement la France est le moteur de cette « production », avec un peu plus de 19 000 tonnes, puis viennent la Bulgarie avec 2 800 tonnes et la Hongrie avec 2 500 tonnes. Il y a donc tout un discours de nationalisme économique, de spécificité culturelle, d’anti-universalisme, etc.

Le tout évidemment au nom du terroir, et cela d’autant plus que  les ¾ de la « production » française se situent dans le Sud-Ouest (Auvergne, Aquitaine, Midi-Pyrénées, Limousin) et le reste dans l’Ouest (Bretagne, Pays de la Loire, Poitou-Charentes), et que 70 % de la « production » est organisée par Labeyrie, Montfort-Rougié et Delpeyrat.

Il y a donc des poids lourds économiques, capables de défendre leur « production »… et de l’aménager. Ainsi, les canards remplacent de plus en plus les oies, pour des raisons de productivité. C’est la grande tendance, récente, de l’industrie du « foie gras. »

Tout est une question de profit, comme le montre bien la dernière évaluation, d’il y a quelques jours, de cette industrie:

Selon Kantar World Panel/FranceAgrimer, les achats des ménages ont progressé de 5,9 % en 2012/2011 mais ne retrouvent pas toutefois le niveau record de 2010.

Le budget moyen a atteint 30,9 euros par ménage, soit une progression de 12,3 %.

Cette progression, liée à une légère revalorisation des prix mais surtout à la progression de la part des foies gras entiers, place le foie gras au premier rang des produits festifs en 2012.

Selon IRI Symphony, la part du foie gras entier en volume a atteint 40,9 % et prend la pole position pour la première année. Le gain du marché lié à la progression des ventes de foie gras entier (152 t) a été compensé par la baisse des achats de blocs avec morceaux (-96 t).

Selon KantarWorldpanel, les achats totaux des ménages en foie gras baissent de 5 % au cours des 8 premiers mois de l’année 2013, qui représentent 26 % des quantités annuelles.

La baisse est de 3 % pour les foies gras prêt à consommer. Les achats en magrets baissent de 11 % en volume mais seulement de 3 % en valeur, du fait d’une belle revalorisation du prix moyen.

La force de cette exploitation animale est assez exemplaire. Aussi faut-il critiquer l’initiative absurde de l’association de L214 qui après avoir enquêté, demande aux grands bourgeois d’arrêter leur « luxe. » Hier avait ainsi été organisée une journée mondiale contre le foie gras, et L214 explique à ce sujet:

Une « Marianne à l’embuc » s’installera devant le Fouquet’s [sur les Champs-Elysées à Paris], l’occasion pour L214 de demander à l’établissement de suivre l’exemple de Joël Robuchon qui a renoncé au foie gras de la société Ernest Soulard, à la suite d’une enquête menée par L214 dans 6 de leurs élevages.

La même demande, formulée au chef Alain Ducasse (Le Meurice et le Jules Verne), au Georges V, au Royal Monceau, à Lenôtre et à la Grande Brasserie FLO, également approvisionnés par la société Ernest Soulard, est restée jusqu’ici sans réponse. Brigitte Gothière, porte-parole de L214 s’étonne de ce silence : « Le gavage en batterie à la pompe hydraulique satisfait-il ces ambassadeurs de la gastronomie ? »

Le Fouquet’s, c’est là où Sarkozy avait fêté son élection, auprès de ses amis richissimes… La logique ici, ce serait demander à la haute bourgeoisie d’avoir un « luxe » plus… « moral »? La porte-parole de l’association L214 est allée jusqu’à raconter aux médias que :

« Si la production de foie gras doit se maintenir, il faut qu’elle deviennent moins préjudiciable aux animaux »

Euh… l’exploitation animale, moins préjudiciable aux animaux? Cela n’existe pas, mais on voit bien la barrière fondamentale sur laquelle s’écrase l’association L214: elle ne veut tout simplement pas critiquer le profit.

Mais ce n’est pas tout: cette association sait qu’elle est finalement le reflet du développement de l’exploitation animale, en tant que réaction morale à la généralisation par exemple ici du foie gras. Son identité ne puise pas sa force dans le refus de cette société et de ses valeurs, mais au sein de cette société et de ses valeurs, dans la perspective de « réformer », d’améliorer, etc.

Mais quand on voit les chiffres, quand on voit que l’exploitation animale par le « foie gras » augmente et que l’association L214 s’est développée strictement parallèlement, comme réaction morale juste, mais par définition insuffisante, car sans vision d’ensemble. D’où l’incapacité à assumer la libération animale qui, par définition, ne négocie rien et exige l’universalisme!

 

 

Le scandale du « fonds cheval » pour les centres hippiques

L’affaire du « fonds cheval » est un exemple de plus de comment l’exploitation animale est portée à bout de bras.

L’histoire est la suivante : à partir du premier janvier 2014, le taux de TVA est censé changer pour les centres hippiques. Ce taux était de 7 %, mais une mise en conformité avec les règles de l’Union Européenne doit le faire payer à 20 %.

On a alors assisté à diverses manifestations ces dernières semaines, qui continuent d’ailleurs, avec des chevaux et des poneys, sur lesquels étaient même mis parfois une pancarte « en grève. »

On a même eu droit au slogan « Non à l’euthanasie de 80 000 chevaux » et « Non à la TVA à 80 % pour le sport » !, et avec de multiples thèses toutes plus farfelues les unes que les autres, comme celle qu’en fait « le cheval » ce n’est pas une affaire de nantis, le tout serait démocratique, etc.

Même le ministre de l’économie Pierre Moscovici s’y est mis en disant :

« Nous sommes attentifs à cette filière équestre et nous ne souhaitons pas que ce sport devienne ou redevienne un sport de nantis. »

En réalité on sait bien que « le cheval » est une actualité très bourgeoise, alors qu’inversement les gens des centres hippiques travaillent dans des conditions vraiment très difficiles, dans une grande dépendance vis-à-vis justement des « clients » qui se prennent parfois pour des seigneurs de l’époque de la féodalité.

Tout le génie des entreprises appelées « centres hippiques » (il y en a 7000 en France) est d’avoir ouvert les vannes en faisant miroiter la possibilité d’imiter les riches. Il y a ainsi plus de deux millions de personnes liées à ces centres hippiques, soit 60% de plus entre 2001 et 2010…

Et tout cela également en profitant des aides européennes ; il y a lieu ici à décortiquer tout cette exploitation animale autour des chevaux, des études approfondies s’imposent… On a un exemple moderne et « branché » d’exploitation animale, avec parfois des prétextes thérapeutiques…

Donc, au final, l’État a décidé d’aider cette activité : il y a ainsi un « fonds cheval » qui a été créé il y a une semaine, avec un budget entre 15 et 20 millions d’euros, afin ni plus ni moins que de combler la hausse de la TVA…

Et ce n’est pas tout, il y a d’autres mesures, comme celle qui veut que les contrats d’abonnement de cours d’équitation ou pour les chevaux en pension pris avant le 31 décembre 2013 continuent d’être soumis au taux réduit jusqu’à leur terme !

Il suffira d’antidater, ou de prolonger sur des années les contrats, et le tour est joué… Monsieur le nanti pourra continuer à ne pas payer la TVA sur le cheval qu’il maintient en esclavage…

Puis, tant qu’à faire, les centres hippiques se voient attribuer un crédit impôt compétitivité emploi!

Enfin, pour faire plaisir aux centres hippiques, il est prétendu que tout cela ne comblera que les 2/3 de la hausse de la TVA, ce qui est bien sûr mensonger, surtout alors qu’on voit que la mobilisation des centres hippiques ne faiblit pas, avec le chantage à l’emploi et de l’abattoir pour les chevaux…

Finalement, comme le résume fort justement un commentaire d’un article du Monde :

On attend avec impatience la création d’un Fonds caviar et d’une zone franche Neuilly -Auteuil – Passy…

C’est bien vu, parce que justement on a l’exploitation animale et les riches, le tout formant une industrie, un divertissement, devenant soi-disant un droit, avec également le développement de ramifications pour « massifier » l’activité.

Il y a peut-être ici un certain modèle typique de l’exploitation animale, car finalement on a relativement la même chose avec le foie gras ou la chasse.

On a un noyau dur de gens très riches consommant des « produits » de « haute qualité », puis des sortes de déclinaisons plus « populaires » afin d’asseoir la démarche comme idéologie dominante…

« Cela a été la tragédie de ma vie »

La figure de Gandhi est parfois utilisée pour mettre en avant un rapport différent aux animaux. Voici sa position à ce sujet, qu’il a exprimé dans un discours au Meeting de la société végétarienne de Londres, le 20 novembre1931.

Gandhi était une sorte de décroissant, défendant à la fois une sorte d’hindouisme « léger » mais sans animosité aucune envers les autres religions, et lui-même a été profondément influencé par le jaïnisme. Mais dans l’extrait ici présenté, il pose également la question du lait, dont il aurait aimé se passer (on peut bien entendu toujours se passer de lait, mais accordons lui ici le bénéfice du doute en raison de la situation particulière et pauvre de l’Inde alors).

Si un végétarien tombe malade, et qu’un médecin lui a prescrit du viandox, alors je ne dirais pas de lui qu’il est végétarien. Un végétarien est d’une autre trempe.Pourquoi? Parce que c’est pour la construction de l’esprit et non du corps. L’homme est plus que de la viande. C’est l’esprit dans l’homme qui nous intéresse.

Les végétariens devraient donc avoir ce fondement moral – qu’un homme n’est pas né comme un animal carnivore, mais né pour vivre des fruits et des plantes que la terre fait pousser. Je sais que nous devons tous faire faute. Je cesserais le lait si je pouvais, mais je ne le peux pas.

J’ai fait cette expérience un nombre de fois incalculable. Je ne pouvais pas, après une maladie grave, retrouver mes forces sans revenir au lait. Cela a été la tragédie de ma vie.

Mais le fondement de mon végétarisme n’est pas physique mais moral. Si on me disait que je mourrai si je ne prenais pas de bœuf ou de thé de mouton, même après avis médical, je préférerais la mort.

C’est le fondement de mon végétarisme. J’aimerais penser que tous ceux d’entre nous qui se disent végétariens aient ce fondement.

Il y avait des milliers de mangeurs de viande qui ne sont pas restés les mangeurs de viande.

Il doit y avoir une raison précise pour que nous fassions ce changement dans nos vies, pour que nous adoptions des habitudes et des coutumes différentes de celles de la société, même si parfois ce changement peut offenser ceux qui nous sont les plus proches et les plus chers.

Pour rien au monde vous ne devriez sacrifier un principe moral.

Par conséquent, le seul fondement pour avoir une société végétarienne et proclamer un principe végétarien est, et doit être, un fondement moral. Je ne vais pas vous dire, en tant que je vois et j’erre dans le monde, que les végétariens, dans l’ensemble, jouissent d’une bien meilleure santé que les mangeurs de viande.

J’appartiens à un pays qui est principalement végétarien par habitude ou par nécessité. Je ne peux donc pas témoigner que cela montre une bien plus grande endurance, un bien plus grand courage ou bien moins de maladie. Parce que c’est une chose personnelle particulière. Cela exige une obéissance, et une obéissance scrupuleuse, à toutes les lois de l’hygiène.

Je pense donc que ce que les végétariens devraient faire c’est, non pas insister sur les conséquences physiques du végétarisme, mais explorer les conséquences morales.

Tandis que nous n’avons pas encore oublié ce que nous partageons en commun avec la bête, nous avons pas suffisamment conscience qu’il est certaines choses qui nous différencient de la bête. Bien sûr, il y a des végétariens dans la vache et le taureau – qui sont de meilleurs végétariens que nous – mais il y a quelque chose de bien plus haut qui nous appelle dans le végétarisme.

Je pense donc que, durant les quelques minutes où je m’accorde le privilège de m’adresser à vous, je soulignerais juste le fondement moral du végétarisme. Et je dirais que j’ai trouvé dans ma propre expérience, et l’expérience de milliers d’ami et de compagnons, qu’il trouve satisfaction, pour autant que le végétarisme est concerné, du fondement moral qu’ils ont choisi pour soutenir le végétarisme.

« Une écologie de développement »

On peut comme il a été dit constaté que les documents d’EELV ne parlent jamais de la Nature, ni des animaux. Mais alors qu’est-ce que « l’écologie » dont il est parlé par ces gens?

Voici la réponse avec ce texte à proprement parler illisible. Il a toutefois son utilité, car il montre que l’écologie, pour EELV comme pour les gens de la ZAD, c’est une idéologie qui appelle à « geler » l’économie et la société, voire à retourner en arrière.

Puisque la machine capitaliste s’emballe et commence à engloutir la planète de manière de plus en plus systématique, alors il faut, pour ces gens, non pas tout renverser, mais s’arrêter là, voire « reculer » (là on retrouve donc les « décroissants »).

C’est, pour simplifier, le discours des bobos, des classes moyennes, face aux très riches. L’écologie ce n’est donc pas ici l’écologie, mais une sorte de caisse à outils d’exigences au nom du développement durable, pour que les classes moyennes aient leur part du gâteau.

Le texte suivant est donc exemplaire, puisque pour lui la « révolution écologique » c’est juste faire en sorte que les actionnaires aient moins de poids dans l’entreprise…

L’écologie peut-elle se montrer révolutionnaire ?
Dans le monde du travail, l’écologie suppose 
d’en finir avec le Wall Street management

Par Jean-François Bolzinger, membre du comité national du PCF, codirecteur de Progressistes. La transition écologique ne peut être que politique. Produire et consommer autrement suppose d’inscrire l’écologie dans son rapport au travail, d’en finir avec le management financier, le Wall Street management, fondé sur la performance financière.

En ce sens, l’écologie est révolutionnaire. Le levier est au cœur de l’entreprise avec la promotion d’un management de rupture, de long terme, qui exige donc de définanciariser l’entreprise et le travail. Elle doit aussi être portée par la responsabilité sociale de l’entreprise (RSE) avec des préconisations plus contraignantes qui rendent, grâce au poids du collectif de travail, l’entreprise solidaire du bien commun et du territoire.

Aujourd’hui, le Wall Street management procède par objectifs quantitatifs de court terme, incompatibles avec le développement social et durable : il tue le travail et tue au travail, impose un mode de surexploitation de la part intellectuelle du travail. Il génère la démobilisation, la non-qualité et provoque des accidents industriels majeurs comme celui d’AZF.

Nous avons besoin donc d’un management qui accepte le rôle contributif des salariés, conjugue social, économie et environnement. Mais sans reconnaissance et paiement des qualifications, on ne peut obtenir qu’une société du low cost, ignorante des ambitions écologiques.

Déjà, des cadres supérieurs du nucléaire déplorent la disparition des disputes professionnelles sur la sécurité des centrales, remplacées par de procédures normatives et comptables. Or la révolution écologique a besoin de réflexions, d’innovations et d’investissements.

Elle appelle une conception de l’entreprise différente de la société d’actionnaires. Elle induit une entreprise qui soit communauté de travail, créative et qui redéfinisse ses liens avec la société. Cette révolution écologique passe par une 
nouvelle conception de l’industrie et impose de faire le choix du progrès social, scientifique et environnemental.

La production marchande incontrôlée et le productivisme doivent laisser place à une production satisfaisant les besoins de tous. Une révolution écologique démocratique, qui intègre les choix écologiques dans les procès de travail.

Le partage des rôles qui prévaut est aujourd’hui mortifère : le social aux syndicats, l’économie aux employeurs, l’écologie aux associations ! Si nous ne brisons pas cette trinité, l’écologie sera récupérée par les stratèges de l’économie libérale.

Il y a urgence car le processus a déjà débuté. Le détournement des aspirations des salariés à mieux vivre le travail s’exprime par l’individualisation, la psychologisation du mal-être. Les préoccupations environnementales des salariés se retrouvent sur le papier glacé de chartes largement diffusées, mais exposer à longueur de communication un problème ne veut pas dire le résoudre.

Il est aussi légitime de s’intéresser à l’utilisation des subventions ou crédits de tous ordres comme le crédit impôt recherche (CIR), le crédit impôt innovation (CII)… comme il aurait été légitime de s’interroger sur l’utilisation d’un partenariat public-privé (PPP) pour gérer l’écotaxe : une manne pour la société privée, un déficit pour les finances publiques. L’information et la transparence doivent être la règle.

L’enjeu écologique doit être pensé globalement, sur le long terme, car il touche au bien commun. Il ne peut donc être question d’une écologie de repli alors même que l’action locale fait de chacun un acteur du processus. C’est à ce prix que nous ferons échec à la financiarisation de l’écologie.

Nous sommes pour une écologie de développement qui s’appuie sur l’élévation et la reconnaissance des qualifications, la formation, le développement des droits démocratiques dans les entreprises, l’interactivité avec la société civile. Nous sommes en fait pour une écologie non politicienne et qui redonne sens au progrès.

Le bleu et le vert de la vie contre le gris et le noir de l’écocide

Il y aura dans les 25 prochaines années un vaste mouvement écologiste qui va émerger, puis changer la face de la planète. C’est inévitable, parce que l’humanité a provoqué des bouleversements qu’elle n’a pas compris, et auxquelles elle devra faire face, qu’elle le veuille ou non.

Le processus de destruction de la planète va être tel dans les 25 années à venir qu’inévitablement, les prochaines générations vont prendre conscience de ce qui se passe et dire stop de manière la plus radicale qui soit.

La société telle qu’elle existe et telle qu’elle se présente demain est inacceptable ; en huit ans, il y a 70 % de fast-food en plus en France : l’avenir c’est celui de l’exploitation animale à outrance, d’emplois pénibles et mal rémunérés, dans un univers bétonné, sans épanouissement naturel, culturel.

Cet enfer invivable, la vie elle-même dira non, l’humanité saisira qu’elle a pris un mauvais tournant. Et déjà aujourd’hui, la prise de conscience émerge, comme avec le mouvement très important en Équateur contre les puits de pétrole en pleine forêt amazonienne, ou avec la diffusion à l’échelle mondiale du véganisme.

Tout cela ira en grandissant, comme une boule de neige, de manière parallèle aux destructions, et il est du devoir des personnes comprenant les enjeux de poser les bases pour faire triompher le bleu et le vert de la vie contre le gris et le noir de l’écocide.

C’est la raison pour laquelle, malgré l’ennui et la dimension pathétique, il est nécessaire d’étudier et de relater ce que fait et ce que ne fait pas EELV.

C’est la première fois qu’un parti politique connu de tout le monde assume ouvertement l’écologie et participe même à un gouvernement. Inévitablement, vus les gens dedans et les méthodes, sans parler de la vision du monde, cela devait être lamentable.

Mais demain, lorsque l’écologie se relèvera, ce qui est inévitable, il faudra bien avoir un bilan d’EELV, comprendre comment l’opportunisme a pu triompher, et expliquer pourquoi justement il faut se couper de tout cela.

Qu’on le veuille ou non, et surtout si on ne le veut pas, EELV est une réalité, non pas culturelle, mais politique au moyen de la participation au gouvernement comme support du Parti Socialiste.

Il est facile de voir comment aujourd’hui l’écologie est rejetée, parce que ceux qui y sont opposés utilisent EELV dans leur argumentation. Ainsi, si on n’a pas une critique précise et connue d’EELV, on ne peut pas aboutir à grand chose en défense de l’écologie…

Il faut aussi voir que tout cela compte aussi énormément pour le véganisme. Un véganisme coupé de l’écologie, cela donne, comme les faits le montrent, une tendance inévitable à basculer dans la question simplement alimentaire, voire même dans le végétarisme.

Les animaux perdent leur réalité dans ce processus, car les animaux vivent dans la Nature quand ils ne sont pas opprimés par les humains, et donc on ne peut pas vouloir le véganisme sans défendre les animaux dans la Nature….

Il n’y a pas « les animaux » de manière abstraite, mais très concrètement la Nature qui consiste en les animaux, les végétaux, l’océan, les bactéries, les fungis, les lacs, les montagnes, etc.

L’échec d’EELV, c’est aussi paradoxalement l’échec du véganisme, parce que le véganisme « indépendant » de l’écologie se transforme en abstraction, parce qu’on ne voit pas à quoi cela se relie, aussi moral que cela soit.

Quand on lit les documents EELV, on ne comprend pas ce qu’est l’écologie : il y a des propositions, mais reliées à quoi ? A rien, il n’y a pas d’animaux, pas de Nature !

Eh bien c’est pareil parfois quand on se confronte à certaines démarches véganes : cela semble une proposition morale peut-être juste, mais on ne voit pas à quoi c’est relié.

Or, en tant qu’être vivant, nous faisons partie de la réalité de notre planète, c’est de là qu’il faut partir pour développer une manière de vivre qui soit la plus civilisée possible, et donc dans le respect de la sensibilité !

Résultat des élections internes d’EELV

Les 30 novembre et 1er décembre prochains aura lieu à Caen en Normandie le congrès d’EELV. 600 personnes y participeront, étant déléguées par des élections internes qui viennent de se dérouler.

EELV a officiellement 10 000 personnes adhérentes, et en pratique moins de la moitié aurait participé au vote. Le journal Le Parisien est par exemple allé assister à une réunion à Chelles en Seine-et-Marne : sur les 170 personnes adhérentes, 3 s’étaient déplacées pour la réunion pour ce vote, à côté des deux responsables du département et des représentants des sept motions…

Plus personne n’est dupe : EELV est un parti fictif, qui tient comme appendice du Parti Socialiste. Les résultats des motions sont significatives :

Motion A : « POUR UN CAP ÉCOLOGISTE » – 38,29%
Motion B : « LÀ OÙ VIT L’ÉCOLOGIE » – 8,76%
Motion C : « OBJECTIF TERRE » – 3,47%
Motion D : « VIA ECOLOGICA » – 17,07%
Motion E : « AVENIR ÉCOLO » – 6,30%
Motion F : « LA MOTION PARTICIPATIVE » – 20,58%
Motion G: « DÉTERMINÉ-E-S » – 4,14%

Ou pour un aperçu par classement:

Motion A : « POUR UN CAP ÉCOLOGISTE » – 38,29%
Motion F : « LA MOTION PARTICIPATIVE » – 20,58%
Motion D : « VIA ECOLOGICA » – 17,07%
Motion B : « LÀ OÙ VIT L’ÉCOLOGIE » – 8,76%
Motion E : « AVENIR ÉCOLO » – 6,30%
Motion G: « DÉTERMINÉ-E-S » – 4,14%
Motion C : « OBJECTIF TERRE » – 3,47%

La motion A qui fait un peu moins de 40 % est celle de la direction d’EELV. On y retrouve Cécile Duflot, Jean-Vincent Placé ou encore Pascal Canfin (ministre délégué au Développement) et Pascal Durand (le secrétaire national sortant). La tête de liste de cette motion était Emmanuelle Cosse, vice-présidente du conseil régional d’Ile-de-France en charge du logement, censée devenir la nouvelle responsable d’EELV.

En pratique, on voit donct que la direction qui participe au gouvernement n’a même pas la majorité dans sa propre organisation…

Derrière, à un peu plus de 20 % (donc tout de même finalement assez loin), on a « LMP – La Motion Participative – Pour une écologie autonome, radicale et responsable
. »

Y participent notamment Yves Cochet et Alain Lipietz, sur une base assez difficile à cerner, la motion expliquant en fin de compte que :

« Décolonisons les imaginaires à coup d’écologie joyeuse, créative et partagée. Soyons à la fois radicaux et responsables, idéalistes et pragmatiques. »

En gros, il s’agit de gens exprimant la ligne « bobo » au sein des parlementaires et des élus municipaux, avec l’Europe fédérale comme orientation, le fait de se tourner vers le peuple comme argument démocratique, etc.

« Via ecologica », qui a fait un peu plus de 17 %, est sur une ligne similaire, mais tournée vers les mouvements sociaux, en quelque sorte le Front de gauche, etc. ; on y retrouve le maire de Sevran Stéphane Gatignon, le député européen Karim Zéribi, Marie-Pierre Bresson qui est adjointe au maire de Lille, etc.

A côté de ces trois motions qui représentent la grande majorité, on retrouve :

* « Là où vit l’écologie » (love), qui fait moins de 9 % malgré la présence d’Eva Joly, qui a par ailleurs « oublié » de payer sa cotisation à EELV pour 2013, et n’a pas pu voter !

La ligne de cette motion est l’ouverture du gouvernement au Front de gauche.

* « Avenir écolo », avec un peu plus de 6 %, représente le courant « décroissant. »

* « Déterminé-e-s », qui fait un peu plus de 4 %, rassemble des élus qui ont peur pour leur place et prône donc l’autonomie d’EELV, sur une ligne d’Europe fédérale.

* « Objectif Terre », avec un peu plus de 3 %, est une autre liste décroissante, mais sur une ligne plus « dure. »

Maintenant, posons la question essentielle : y a-t-il une motion qui parle des animaux ? La réponse est non.

En fait, on ne peut même pas dire qu’une motion parle d’écologie, car ici l’écologie c’est toujours un fourre-tout où l’on trouve : l’Europe fédérale, une Europe sociale, les droits sociaux, la décroissance, la démocratie, la sixième République, la relance économique, etc. etc.

Protéger la Nature… n’est pas au programme d’aucune motion ; toutes les motions se posent comme des gestionnaires d’une sorte de crise écologique en arrière-plan.

Mais il n’y a ni nouvelle culture, ni morale. La Nature n’existe tout simplement pas. On chercherait en vain une urgence, un appel moral, une volonté de se confronter au réchauffement climatique.

Les motions d’EELV sont soit conforme au carriérisme, soit l’expression de bobos, soit une sorte de défouloir décroissant. Il n’y a aucune ambition, aucune fidélité à la Nature, aucune considération comme quoi l’écologie est la question essentielle du 21e siècle…

Le porte parole de la Fondation Brigitte Bardot et l’ALF

Depuis le départ, nous ne publions rien de la « Fondation Brigitte Bardot », en raison de sa porosité avec l’extrême-droite, et nous boycottons de la même manière toute initiative qui lui est liée. C’est une question de cohérence et inversement comme cette « fondation » ne l’est pas, voici un article écrit par Christophe Marie, porte-parole de la Fondation Brigitte Bardot.

Si nous publions cet article, paru dans le Nouvel Observateur en ligne, c’est pour son dernier paragraphe…

Serge le lama, une star ? Il faut interdire l’exploitation d’animaux dans les cirques

LE PLUS. Après sa virée dans le tramway, Serge le lama est devenu la nouvelle mascotte de la cité bordelaise. Et le cirque propriétaire de l’animal a décidé de profiter de ce succès inopiné. En effet, le camélidé a donné le coup d’envoi dimanche 10 novembre du match Bordeaux-FC Nantes. Christophe Marie, porte-parole de la Fondation Brigitte Bardot, s’insurge d’une telle provocation.

On pensait à une blague de potaches mais l’escapade, bien involontaire, de Serge le lama dans le tramway bordelais a eu pour conséquence un regain d’intérêt pour le cirque franco-italien qui affiche désormais complet et loue les services (bien involontaires eux-aussi) du camélidé.

Que le cirque tire profit de la situation c’est assez logique et prévisible, mais de là à utiliser cette notoriété fulgurante pour rendre « sympathique » une activité basée sur l’exploitation d’animaux captifs, c’est aller un peu loin dans la provocation.

Interdire l’exploitation d’animaux dans les cirques

Trimbalés dans des camions-cages, qui ne répondent nullement à leurs besoins les plus élémentaires, contraints d’exécuter des numéros contre-nature, ces animaux-esclaves ont une existence qui n’a rien d’amusante, bien au contraire…

Il y a un peu plus d’un an, la Fondation Brigitte Bardot a pris en charge un alpaga trouvé errant près de Nîmes… L’animal aveugle provenait de toute évidence d’un cirque, mais son handicap l’a condamné à l’abandon.

Outre Serge le lama, le cirque franco-italien présente des fauves, malheureux félins condamnés à perpétuité. Nous avons procédé à de nombreuses saisies de lions détenus sans autorisation, mais c’est un combat sans fin, et la France doit absolument légiférer à son tour, comme d’autres pays l’ont déjà fait, pour interdire l’exploitation d’animaux dans les cirques.

Considérer l’animal comme un individu

Serge le lama est devenu un produit publicitaire, nous le déplorons, mais peut-être deviendra-t-il un symbole de l’animal objet, et qu’à travers lui l’homme apprendra enfin à considérer l’animal comme individu ayant des droits, à commencer par celui de vivre dans un environnement adapté à ses besoins.

Enfin, c’est peut-être anecdotique mais c’est très révélateur, il est curieux et assez affligeant de constater l’élan de sympathie dont bénéficient ces jeunes bordelais éméchés, qui ont voulu s’amuser avec un animal, lorsque dans le même temps ceux qui prennent des risques pour libérer des animaux exploités (dans des élevages pour la fourrure, des laboratoires d’expérimentation, etc.) sont traités comme des terroristes…

Christophe Marie a ouvert ici la boîte de Pandore. Depuis la sortie de « ALF le film », tout un pan institutionnel de la protection animale a décidé de jouer sur l’image radicale de l’ALF. Une chose d’autant plus facile qu’en France, l’ALF n’existe pratiquement pas ou pour des actions de très faible envergure.

On a donc un romantisme de la « libération animale » qui n’existe pas, d’où le boulevard populiste pour Christophe Marie, qu’on voit mal diffuser manuels et communiqués de l’ALF…

La terrible affaire de la soirée de la marque Bonpoint

La soirée Bonpoint est un exemple vraiment terrible des valeurs dominantes, et de leur barbarie. Et pour bien en saisir la portée, voyons le contexte, qui est marqué par l’apologie de l’exploitation animale en Bretagne et l’affaire de « Serge le lama ».

Le « propriétaire » de ce dernier vient d’ailleurs de déclarer « Serge le lama » comme marque, demandant 10 000 euros par prestation: l’enfer se prolonge et devient toujours plus terrible pour le pauvre lama…

La « rigolade » sur cette douloureuse histoire continue, avec par exemple ici la gendarmerie qui fait du lama un objet.

Mais parlons désormais de cette terrible affaire de la soirée Bonpoint, et ce alors qu’il y a plusieurs jours, des intellectuels non végans signaient un manifeste afin que les animaux soient reconnus autrement que comme des « biens meubles. »

Car à cette même période, lors d’une soirée presse qui avait pour but de présenter la nouvelle collection vestimentaire de la marque haut de gamme (plus de 100 euros la robe pour petite fille) pour enfants Bonpoint, celle-ci a eu la bien triste idée de donner des rongeurs au public présent, composé de journalistes et de personnalités du show business, entre autres.

Sur le principe d’une roue qu’il faut tourner pour recevoir un cadeau surprise, soit des peluches, soit des hamsters, des cochons d’inde, des gerbilles… qui ont ainsi été « distribués » comme de simples objets !

C’est littéralement incroyable. Que sont devenus ces animaux distribués tels des jouets, alors que rien n’était prévu pour eux qui plus est? C’est sidérant.

Et comme si cela ne suffisait pas, en guise de « décoration » et de « divertissement »il y avait pendant cette soirée une jeune panthère, un chimpanzé, une otarie, entre autres !

On est ici face à de la barbarie pure et simple, dans le simple amusement des riches, dans l’esprit de la Rome antique décadente ou d’où on ne sait quel empire finissant où une élite part dans des délires toujours plus fous!

Car faut connaître l’arrière-plan pour voir un tel dédain : la marque Bonpoint appartient à une entreprise ne révélant pas son chiffre d’affaires, et à qui appartient également le champagne Piper-Heidsieck, ou encore les incontournables chaussures Weston pour tout bourgeois « de qualité » (par exemple Valéry Giscard d’Estaing, François Mitterrand, Nicolas Sarkozy, François Fillon, etc.).

On ne doit donc pas être étonné que l’on trouve donc de « l’exotisme » pour épater la galerie, ni que le magazine « people » Gala en parle…

En guise d’excuse terriblement fausse et hautaine Bonpoint s’est contenté de dire de manière snob :

« La Maison s’excuse d’avoir heurté la sensibilité de certains lors de son événement du 6 novembre avec des animaux. »

On sent bien le dédain que cette marque a envers les animaux; il n’y aucune remise en cause, la marque trouve juste dommage d’avoir choqué quelques humains, et quelques humains seulement…

On est ici face à de la barbarie pure et simple, et la « Maison Bonpoint » révèle bien ici ses valeurs, qui sont celles d’un monde de profit méprisant la vie, tout cela pour amuser une poignée de nantis s’égayant dans la vanité et la superficialité!

« une ou plusieurs personnes, certainement anti-chasse, on commit un acte d’une incroyable cruauté »

Il y a quelques jours le site « chasse passion » a repris un article de Sud Ouest, mais en y ajoutant un titre particulier, ici en gras…

Lundi dernier dans les Landes, une ou plusieurs personnes, certainement anti-chasse, on commit un acte d’une incroyable cruauté en massacrant 27 appelants de Palombe.

«Ce ne sont pas des humains. » La gorge de Michel Laffont, paloumayre habitant de Saint-Michel-de-Rieufret, est encore serrée hier, lorsqu’il retourne une énième fois à sa palombière de Saint-Selve. « Ils ont tué à coup de barre en bois ou en fer mes 27 appelants. » Les malheureux oiseaux étaient encore attachés dans leur volière lorsque le ou les agresseurs ont arraché un panneau de bois de la baraque pour y entrer et tuer tous les oiseaux.

Michel Laffont confie avoir pleuré contre un de ses pins la perte de ses oiseaux. « Ils ont aussi coupé tous les fils des mécanismes pour monter les appeaux en haut des arbres, décrit le paloumayre. Je pense que ce n’est pas un hasard. Ce doit être des gens du coin, mais ce ne sont pas des paloumayres. Des chasseurs n’auraient jamais fait ça à des palombes. » Le vol ne semble pas être le mobile puisqu’aucun objet n’a été dérobé dans la palombière.

« Pourtant, j’y avais laissé mes fusils, puisque je ne m’absentais que quelques heures. »
Michel Laffont a, en effet, passé la matinée de lundi et le déjeuner à la palombière avec des amis. « Le temps étant détestable, nous n’avions même pas sorti les palombes. Vers 14 h 30, tout le monde est parti pour se rendre chez moi. J’y suis retourné à 17 heures pour nourrir les appeaux. »

Une plainte déposée

Ceux que Michel Laffont qualifie de « truands », d’êtres « inhumains » sont donc intervenus dans un court laps de temps. « Ils ont dû nous pister et voir que deux voitures chargées de monde sont parties. Et ils sont immédiatement allés s’en prendre à ces pauvres palombes qui ont des casques, étaient attachées. »

Les gendarmes de Castres-Gironde se sont rendus lundi soir pour constater ce qu’ils considèrent comme un acte de vandalisme. Michel Laffont a, quant à lui, déposé plainte hier après-midi.

Le paloumayre doit désormais nettoyer les dégâts. « Je vais devoir jeter ces pauvres appeaux, et ranger tout mon matériel. Pour moi, la saison est finie. »
Une enquête est ouverte par les gendarmes pour retrouver le ou les auteurs de cet acte.

Les « appelants » sont des pigeons qui sont élevés et éduqués dans le but, dans le seul et unique but de piéger les pigeons « sauvages ».

Les « appelants » sont entièrement dépendants du chasseur qui les exploite et les force à rester sur place. Ces pigeons ont par exemple appris que le seul et unique point de nourrissage des environs était le pigeonnier.

Ces pigeons sont totalement privés de liberté et doivent vivre avec un casque sur la tête (qui leur cache les yeux) afin qu’ils soient totalement coupés de l’extérieur, de toute « tentation » provenant de la Nature… Alors lire qu’un chasseur parle de « pauvres appeaux », on voit le degré de barbarie et de tromperie…

Et évidemment, mais est-ce la peine de le préciser, une personne anti-chasse qui aurait fait cet acte de sabotage aurait tout simplement relâché les pigeons, ou les aurait pris avec afin de les placer.

Quel intérêt de détruire du matériel de chasse et de tuer des pigeons esclaves de la chasse ?! Cela n’a aucun sens et est totalement absurde, sauf naturellement de la part des chasseurs, ces beaufs machos n’hésitant pas à basculer dans la violence et la vendetta.

Se servir du malheur de ces pigeons pour discréditer les activistes anti-chasse, se servir du malheur de ces pigeons morts, pour passer pour des chasseurs victimes est une honte…

Et quelqu’un a ajouté à l’ignominie en postant cela sur le forum d’adoption Rescue, avec comme pseudo « chassepassion » et sous le titre « Alors, qui a le courage de ses opinion? »

On reconnaît là l’esprit de ces gens, arriéré et barbare, appartenant au passé!

Quelques exemples de la question animale lors de la première guerre mondiale

Sans vouloir prétendre ici à l’exhaustivité, voici quelques témoignages historiques de la condition animale durant la première guerre mondiale. Ces images sont parlantes et révèlent l’utilisation mécanique des animaux dans le processus de meurtre de masse…

Commençons par le fameux pigeon espion, muni d’un appareil photographique à prise programmée…

Voici une image montrant à quoi peut ressembler une photo prise de cette manière. Sur la photo suivante, on reconnaît les ailes sur les côtés.

La guerre ruinant la civilisation, y compris quand elle est à un niveau peu avancé, on retourne dans le passé et donc à la petite production. Ce qu’on rêve sur la ZAD avec la petite production, l’armée française le prônait déjà en 1914-1918…

Voici une autre affiche du même esprit, montrant comment l’exploitation animale s’adapte, selon les conditions.

Un aspect important est bien sûr le social-darwinisme, avec en l’occurrence le pauvre aigle présenté comme un « ennemi. »

Voici ici, a contrario mais dans un esprit tout de même d’exploitation, des affiches en soutien aux animaux utilisés sur le front et blessés.

Voici une affiche appelant au recrutement pour le service vétérinaire de l’armée américaine. On prétend ici bien s’occuper des animaux, alors que c’est la guerre et qu’il y aura donc encore moins de compassion que dans des conditions « normales » déjà terribles…

Voici une affiche que nous n’avons pas su expliquer. Sans doute faut-il comprendre que les autorités militaires voulaient assassiner les chats et les cuisiner?

La question des rats était une très grande actualité pour les soldats dans les tranchées, qui par ailleurs tenaient en se saoulant de manière terrible. Ici un dessin montrant une « chasse organisée. »

Ici, nous avons des mules, en Alsace en 1917, transportant du matériel.

Ici, il s’agit de chiens esquimaux. 450 d’entre eux ont été « utilisés » sur le front, il existe un site relatant leur histoire.

Bien entendu, les chiens ont été très largement « employés ».

Ce ne sont que quelques exemples parmi bien d’autres, et il faut bien sûr également parler de comment la Nature a été grièvement blessée par les bombes tombant en série. Mais ce qui apparaît déjà comme évident est que lorsque l’humanité fait « avec les moyens du bord », elle tend toujours à l’utilisation d’animaux afin de parer au plus urgent.

C’est la preuve que le refus de l’exploitation animale ne peut aller qu’avec l’utopie d’un monde pacifié, débarrassé de la guerre pour le profit, qui toujours se veut pragmatique et utilise les animaux (et les humains) comme chair à canon!

 

La première guerre mondiale et les pigeons, les mules, les ânes, les boeufs, les chameaux…

Les cérémonies du 11 novembre n’ont bien entendu pas aborder la question des animaux employés dans ce qui a été surnommé « la grande boucherie. » Nous allons reparler de cela, mais pour commencer voici deux articles présentant les faits. Le premier article est canadien, du blogue de Bibliothèque et Archives Canada, qui est très intéressant car il montre que les animaux faisaient partie de « l’intendance. »

Le second est plus succinct, mais il présente une exposition dans la Marne, forcément intéressante quand on s’intéresse à la condition animale.

Voici l’article canadien.

Les animaux à la guerre (1914-1918)

Pendant la Première Guerre mondiale, les conditions du terrain au front – souvent boueux et sans routes pavées – rendaient difficile l’utilisation des véhicules motorisés. C’est pourquoi on a fait appel à une grande variété de bêtes de somme, dont les chevaux.

Ceux-ci servaient principalement aux troupes  de cavalerie, mais aussi au transport des canons, des munitions et de la nourriture, en plus de tirer les ambulances non motorisées.

Les chevaux étaient omniprésents dans le théâtre des opérations.

Le premier contingent de troupes ayant quitté le Canada pour l’Angleterre en septembre 1914 a embarqué 7636 chevaux! Même s’ils appartenaient aux unités de cavalerie, la majorité d’entre eux avaient été achetés à des propriétaires privés par le gouvernement canadien, afin de combler les besoins de l’armée.

Des centaines de milliers de chevaux supplémentaires ont, par la suite, été envoyés au front.

À la fin de la guerre, l’armée avait perdu huit millions de chevaux au combat.

D’autres animaux ont aussi été utilisés par l’armée pendant la Première Guerre mondiale. C’est le cas des mules, des ânes et des bœufs, qui transportaient principalement les matériaux, les munitions et la nourriture. Dans les régions orientales – comme en Égypte – on a aussi utilisé des chameaux.

Les conditions du terrain, continuellement bombardé dans certains secteurs, ou très montagneux, ne permettaient pas de communiquer facilement. On a alors utilisé des messagers ailés ou poilus.

Il existait même des unités spéciales chargées d’entretenir une volée de pigeons voyageurs, prêts à être envoyés munis de messages attachés à leur patte. Les chiens ont également rempli ce rôle de messager.

L’armée canadienne possédait alors un Corps vétérinaire, des unités de forgerons et de maréchaux ferrants. Tous veillaient aux soins des animaux au service de l’armée.

Pendant le conflit, des hôpitaux vétérinaires et des unités vétérinaires mobiles ont été créés derrière le front, pour soigner les animaux et veiller à l’alimentation en fourrage.Les animaux ont aussi, de tout temps, accompagné les soldats au front comme compagnons d’infortune.

Les mascottes militaires remplissent depuis toujours le rôle de symbole du groupe qui l’a adopté. Même les membres du Corps expéditionnaire canadien lors de la Première Guerre mondiale avaient leurs mascottes, dont on peut voir un exemple. Pour voir plus de photographies, veuillez consulter notre album Flickr.

Et voici la présentation de l’exposition, qui a lieu à Suippes.

Proposée par le Centre d’Interprétation Marne 14-18

A la veille du conflit, les animaux occupent une place importante dans la société civile, en grande partie rurale. Un grand nombre d’entre eux (chevaux, ânes, chiens, pigeons…) sont  mobilisés dès le début des hostilités. Leur présence dans l’armée implique des métiers spécialisés : vétérinaires, maréchaux-ferrants, selliers…

Les animaux exercent de multiples fonctions : montures pour la cavalerie, traction de pièces d’artillerie, surveillance, transmission de messages, portage de charges diverses, recherche des blessés sur le champ de bataille.

Ils sont également de fidèles compagnons pour les soldats, au point que certains deviennent la mascotte d’un régiment ou d’un bataillon. L’animal est également essentiel pour assurer la substance des soldats, tant alimentaire que vestimentaire.

Certains animaux nuisibles, tels que les rats, les poux ou les puces, doivent au contraire être combattus. L’absence des animaux réquisitionnés se fait cruellement sentir dans la vie civile, notamment dans le domaine de l’agriculture.

L’animal occupe aussi une place importante dans les représentations artistiques et symboliques. On le retrouve fréquemment sur les objets fabriqués par les soldats, mais aussi dans les oeuvres de propagande. Ainsi, sur les affiches, les différents belligérants sont souvent symbolisés par un animal (coq français, aigle allemand par exemple).

 

Le passage du typhon Haiyan – Yolanda

Les médias ont largement parlé, à juste titre, du typhon appelé Haiyan (« pétrel » en chinois) ou encore Yolanda, qui a touché les Philippines et va vers le Vietnam. En fait, cela a même été un super typhon.

Voici ce que dit à ce sujet Steven Testelin, prévisionniste à Météo France, dans une interview au Monde :

Est-ce le plus puissant cyclone mesuré à ce jour ?

C’est le plus puissant mesuré à ce jour parmi les cyclones ayant touché terre depuis qu’on effectue des relevés météorologiques. Jamais encore sur terre, on n’avait jamais enregistré des vents soufflant à plus de 360 km/h.

On peut également dire qu’il s’agit de l’un des typhons les plus violents depuis qu’on est en mesure d’estimer la puissance des cyclones en mer, c’est-à-dire depuis les années 1970. Avant cette date, on se contentait de mesurer ceux qui touchaient terre, car on avait du mal à estimer l’intensité des vents en mer.

Parmi les cyclones les plus violents connus à ce jour figurent l’ouragan Camille qui avait balayé le golfe du Mexique avec des vents de 305 km/h en 1969 ainsi que le typhon Tip, dans l’océan Pacifique, avec également des vents à 305 km/h.

Et voici une autre question-réponse, particulièrement révélatrice alors qu’il y a eu 10 000 personnes humaines tuées sans doute, aux Philippines, et que 500 000 personnes ont été évacuées au Vietnam.

Le phénomène s’est-il aggravé ces dernières années ?

Il n’y a pas plus de cyclones, mais ils semblent être plus forts, même si cela reste à confirmer. Une des explications possibles pourrait résider dans le réchauffement climatique, mais le groupe d’experts sur l’évolution du climat(GIEC) est resté très prudent sur cette question.

Les cyclones puisent, en effet, leur énergie dans la température de la surface de la mer et on a observé une hausse de la température des 75 premiers mètres de 0,3 °C au cours des trente dernières années.

L’évaporation des eaux de surface est le carburant de la formation du cyclone et, lorsqu’il n’y a plus d’alimentation, le phénomène cesse. C’est ce qui explique que le cyclone faiblit dès qu’il touche terre.

Le réchauffement des eaux de mer est pourtant loin d’être uniforme et certaines mers se réchauffent plus vite que d’autres, ce qui peut favoriser des cyclones plus intenses par endroits. Au-delà du changement climatique, il existe également une variabilité annuelle des cyclones : cette année par exemple il n’y a pratiquement pas eu d’ouragans dans l’Atlantique.

On reconnaît ici la ridicule prudence des scientifiques version institutions. La vérité est que tous ces gens sont débordés, qu’ils ne maîtrisent rien et qu’ils utilisent un discours à l’apparence rationnelle pour donner l’impression de saisir ce qu’il se passe.

Et en même temps, ce qui est un comble, ils nient l’évidence : le fait que les activités humaines ont forcément un impact, et que partant de là, il y a nécessairement un impact sur les phénomènes naturels comme les typhons, qui se fondent précisément sur les questions climatiques.

Le discours posé du spécialiste s’oppose ici aux faits : c’est une ville qui a été frappée, Tacloban, qui a un peu plus de 200 000 personnes y vivant. Les cadavres sont disséminés un peu partout, l’aéroport a subi des dommages extrêmement importants.

Cela signifie que malgré ses prétentions, l’humanité ne gère rien, ne peut rien prévoir, ne sait pas organiser. Et même qu’elle fait face à des choses qu’elle n’a pas directement connue à court ou moyen terme, sinon elle agirait en conséquence pour se protéger…

Pour cacher cela, les médias vont faire en sorte que le passage du typhon va relever du pittoresque et du glauque, du passager et de l’exotique ; on peut pour cela comparer comment les médias en parlent avec l’année dernière, lorsque Sandy, bien moins puissante, est arrivée sur New York…

Ce qui se passe est simple : l’humanité n’est pas tournée vers la Nature, elle considère qu’elle habite un gros rocher peuplé d’événements à gérer. Seulement, la Nature est un système et on ne peut pas « gérer », on doit coexister.

Et ce n’est pas en niant en 2013 les dérèglements provoqués par l’humanité qu’on va arriver à quelque chose : le caractère posé faussement scientifique n’est que le masque de la figure raisonnable du simple comptable dépassé par les événements !

Abattoir Gad, l’écotaxe et reprise du logo de la « marche des cochons »

Le hasard n’existe pas, et surtout pas dans le monde des idées. Ce n’est pas un hasard si en Bretagne on a droit à une révolte dont la philosophie ressemble point par point à celle de la ZAD. Le grand mot d’ordre de ces derniers jours a d’ailleurs été l’autonomie alimentaire de la France…

La révolte en Bretagne ne serait nullement corporatiste, elle porterait en elle une grande cause, au service de tous : la possibilité de s’alimenter français… Une belle manière de cacher les faits et de masquer la réalité terrible de l’exploitation animale, que celle-ci existe à petite ou grande échelle.

Car on peut voir que les uns veulent l’autonomie alimentaire à l’échelle du pays, les autres à l’échelle locale…

Nous au contraire, nous voulons l’universalisme des échanges planétaires, sur une base différente d’actuellement bien sûr.

Le véganisme ne peut pas exister à l’échelle locale, à l’échelle nationale c’est d’ailleurs difficile mais largement faisable, et une humanité unifiée pourra très facilement organiser une production végane.

Nous n’avons aucune envie d’aller vers le passé et de basculer dans le relativisme, au nom des « cultures », des « nations », etc. Tout cela appartient au passé. Il peut et il doit exister aujourd’hui une morale universelle, un rapport vivant avec la Nature ; tout ce qui s’y oppose est condamné.

Pas étonnant donc que tous les nationalismes s’opposent au véganisme, par définition. Et la photo suivante est terriblement révélatrice…

Il s’agit d’une photo montrant des personnes présentes à la « Manifestation pour l’emploi et contre l’écotaxe à Quimper. » On peut reconnaître un slogan pour l’abattoir de GAD (voir Abattoir Gad de Josselin et affrontement anti-bloqueurs et L’abattoir Gad et le « pacte d’avenir » ministériel), ou encore des drapeaux du syndicat force ouvrière.

Mais un œil avisé reconnaîtra le cochon dessiné sur la banderole : il s’agit du cochon utilisé par les « identitaires », lors de leur opération de « buzz » du « Front de Libération des Cochons. » Nous en avions parlé en mai 2011 dans l’article intitulé Une « marche des cochons » immonde sur tous les plans.

Est-ce un hasard que ce soit précisément ce dessin qui aboutisse sur une telle banderole ? Absolument pas, bien sûr. Il y a là des valeurs qui se rejoignent, un esprit qui est le même, une tendance qui a une dynamique si proche qui fait que tous ces gens finissent par se rejoindre.

Ces gens disent : l’ordre doit être maintenu en s’appuyant sur une base locale… Le petit capitalisme est la meilleure forme qui soit… L’exploitation animale est acceptable de manière « humaine »…

Difficile de faire plus anti-universel. Et évidemment, en temps de crise, cela a l’air rassurant. Proposer un « retour » aux années 1960 est une proposition totalement démagogique, menteuse, mais efficace.

Et ce qui est frappant, c’est que ce qui est considéré comme universel par ces gens, ce serait le grand capitalisme et sa « mondialisation »… Alors qu’en réalité, petit et grand capitalismes ne sont qu’une seule et même chose.

Pour en revenir justement au logo, voici d’autres photos où on le voit repris.

Même si l’on considère que le logo a été repris « par hasard », cela ne change pas grand chose au problème de fond : on a des ouvriers qui n’ont rien d’autres à faire que puiser dans ce qui est proposé par l’extrême-droite.

Cela en dit long sur la mentalité, à la fois totalement fainéante intellectuellement et totalement poreuse au conservatisme nationaliste culturellement. On est au-delà d’une situation « pas terrible » ; c’est carrément catastrophique.

Le repli sur soi est un poison terrible : comment convaincre les gens d’aller de l’avant, si la tendance générale est au repli, avec comme fantasme de « protection » le pavillon avec un petit jardin et quelques poules, voire une petite ferme ?

Si en tout cas le véganisme pouvait apparaître à certaines personnes comme « décalé » par rapport à la société, au contraire on voit que le véganisme est un véritable humanisme, puisqu’il reconnaît l’humanité toute entière telle quelle.

Et c’est précisément cela que ne veulent pas accepter les fachos, mais aussi les relativistes localistes ou les végétariens.

La publicité et « Serge le lama »

Nous pensions en avoir terminé avec cette terrible histoire du pauvre lama (voir La pathétique et terrible histoire de « Serge le lama » et Serge le lama : un faux « conte » pour adultes barbares). Malheureusement, ce pauvre être se voit désormais encore plus esclave, puisque le cirque qui l’exploite a décidé de profiter de sa notoriété.

Et pas que le cirque d’ailleurs : d’Air France à l’UNICEF, tous ont décidé de profiter du malheur du lama pour faire progresser leur propre cause, commerciale ou morale, ce qui dans le dernier cas est un comble.

On peut ainsi tout à fait comprendre la démarche d’Air France, qui a fait le tweet suivant :

« Le Pérou et ses animaux célèbres dès 998 EUR. #lamadebordeaux »

Car Air France est là pour essayer, dans une option ouvertement commerciale, de se faire de la publicité à peu de frais. La situation du lama importe peu aux responsables publicitaires et marketing.

Mais que même l’UNICEF joue sur cette carte, c’est ouvertement dérangeant. Théoriquement, on a ici une opposition entre la superficialité et un véritable engagement. En pratique, on a ici quelque chose qui s’appuie ouvertement sur l’opposition condition animale / « humanisme » moderne.

Cela n’a rien de nouveau, nous avions parlé de l’Observatoire Internationale des Prisons qui avait déjà fait de même (La fausse opposition animaux / humains: quelques exemples très parlant).

D’ailleurs, l’initiative de l’UNICEF, qui vise à « récupérer » un phénomène superficiel, est strictement équivalente aux autres initiatives du même type.

La superficialité appelle la superficialité et par exemple mener une campagne contre le cirque en tentant de « surfer » sur le buzz actuel serait contre-productif, car en appelant non à l’intellect, mais au divertissement (une chose que l’association PeTA n’a jamais comprise, par exemple).

Voici une publicité lancée par le le comité du tourisme gersois, son directeur, dans la presse, expliquant cette initiative par un très identitaire (c’est à la mode en ce moment) :

« L’humour, pour souligner notre esprit de Gascons ! »

Le responsable du cirque reçoit par ailleurs d’innombrables propositions pour faire de la publicité, des supermarchés aux discothèques. Après le pathétique arrive l’ignominie.

On remarquera d’ailleurs la référence à la Nature dans la publicité suivante…

Et on a même le club de football des Girondins de Bordeaux qui joue dessus, et qui affirme l’avoir comme invité demain dimanche avant le match…

La liste est de fait innombrable. Et cette récupération montre bien le fond: il est parlé d’humour, mais on est dans une culture perverse du décalé et de l’exploitation. Faire passer la barbarie pour de l’originalité, voilà le tour de passe-passe du capitalisme…

Ce qui est aussi à noter, c’est que ces publicitaires au niveau intellectuel et culturel aussi bas sont payés une fortune et encensés… Cela en dit long sur ce qui est valorisé…

Nous avions sous-estimé le vide de la société: après les médias, même la publicité s’est mêlée de cette terrible histoire. Et Serge le lama est encore plus esclave…

Les vétos défendent leurs bénéfices provenant des antibiotiques

« Voulez-vous vraiment d’un monde sans vétérinaires ? » : voilà le slogan totalement démagogique mis en avant par le Syndicat National des Vétérinaires d’Exercice Libéral (SNVEL). Mais il a ses raisons : le business est le moteur des vétérinaires….

L’origine de la question tient en fait à une décision gouvernementale concernant les antibiotiques. En effet, dans le cadre de la lutte contre la prescription abusive d’antibiotiques, un projet de loi agricole vise à empêcher les vétérinaires de délivrer eux-mêmes les antibiotiques pour les animaux à soigner.

Il y a deux jours, le 6 novembre, les vétérinaires étaient ainsi en grève et suite à l’appel du Syndicat National des Vétérinaires d’Exercice Libéral, 4000 personnes manifestaient dans les rues à Paris.

Évidemment, l’antibiorésistance est un problème important et grave ; le chaos des services médicaux et vétérinaires amène une situation toujours plus dangereuse. Chacun fait n’importe comment dans son coin et personne ne se préoccupe de santé publique. C’est vrai pour les humains, c’est d’autant plus vrai pour les animaux.

Ainsi, les animaux qui sortent de chirurgie ont droit à une cure préventive d’antiobio (pour éviter les abcès post-opératoires), les rongeurs malades (même pour un simple rhume) ont aussi droit à des antibios, les chats au coryza chronique prennent des antibios lorsqu’ils font une rechute….

N’importe qui partage sa vie avec des rongeurs – par exemple – pourra en attester : de plus en plus d’animaux sont devenus résistants aux antibiotiques et les soigner est devenu très difficile, si ce n’est impossible.

Certains vétérinaires ne prescrivent plus un certain type d’antibio, car à force d’être prescrit à tout va, des résistances se sont développées. Les personnes qui font de l’auto médication avec les animaux leur créent aussi des résistances. Donner un antibio 4 jours seulement au lieu des 10 jours prescrits sous prétexte que ça va mieux créé des résistances chez l’animal.

Même deux antibiotiques donnés sur plusieurs semaines ne soignent pas définitivement , par exemple, les problèmes respiratoires de certains rongeurs gravement atteints. Si on ajoute à cela les problèmes de consanguinité dû au commerce des animaux, on a des résultats toujours plus terribles sur la santé.

Et bien sûr, il ne faut pas oublier les éleveurs, qui « gavent » à outrance leur « bétail »…

Alors quand on lit ce qui suit ci-dessous, tiré d’un article de presse, il y a de quoi rire de la prétention des vétérinaires, qui tout comme les médecins sont de plus en plus des sortes de « mécaniciens » fonctionnant au moyen répété de recettes miracles :

C’est également l’avis d’Adrien, étudiant en deuxième année à l’école vétérinaire de Nantes: «Il faut 7 ans d’études pour devenir vétérinaire et nous sommes particulièrement bien formés sur l’antibiorésistance, il ne faut pas croire que nous faisons n’importe quoi avec les médicaments.»

Car les vétérinaires et les médecins sont liés à l’industrie du médicament, ils ne sont capables d’aucune initiative, ils acceptent et plus ils vieillissent, la plupart du temps, plus ils se replient sur un véritable fond de commerce de manière pratiquement ouverte.

Ils ne veulent donc pas perdre la moindre prérogative, comme celle d’apparaître comme seul interlocuteur. Il ne faut pas que l’industrie du médicament soit trop visible…

Or là, la loi si elle passe signifie que les médicaments à usage vétérinaire ne seraient plus délivrés directement et de suite par le vétérinaire, mais qu’il faudrait passer par la case pharmacie pour avoir l’antibiotique en question.

La raison en est justement que les « liens » entre vétérinaires et l’industrie pharmaceutique sont tellement forts que le « choix » des antibiotiques devient vraiment marqué par des considérations financières, à savoir ces fameux prix de gros permettant des bénéfices significatifs…

Alors évidemment ce serait une perte de temps énorme quand on a un animal malade. Ce qui est une aberration quand on a un animal fragile a soigner au plus vite, pour peu que les pharmacies n’aient pas le médicament vétérinaire en réserve, ce qui ne manquerait pas bien sûr…

Et oui ce projet de loi est absurde, parce que ce sont les animaux qui vont en subir les conséquences : ce sont les animaux qui doivent être soignés qui voient leur traitement retardé.

Mais il ne faut pas se leurrer et considérer que les vétérinaires soient de simples « sages. » Il y a là une question d’intérêt….

Ce qui se voit d’ailleurs dans les tarifs de plus en plus exorbitants des vétérinaires (minimum 30 euros la consultation et plusieurs dizaines d’euros l’euthanasie d’un être en souffrance)… Et leur attitude hautaine voire méprisante pour les animaux en général.

Les vétérinaires ne sont pas en première ligne contre la souffrance animale, les abandons, les commerces d’animaux, non ils n’en parlent jamais, ils font juste du commerce.

Tout comme les pharmaciens, qui eux comptent bien récupérer le marché des médicaments pour animaux…
Et on aurait tort de penser que cela n’a pas son importance. Pour une clinique vétérinaire, environ la moitié du chiffre d’affaires passe par la vente de médicaments, et le chiffre est encore plus important en zone rurale…

Donc, si la loi passe, les vétérinaires vont augmenter massivement le prix des consultations…

Et encore ne parlons nous ici que des animaux dits de compagnie, la situation étant encore plus complexe pour les éleveurs, ces esclavagistes, qui auront désormais deux interlocuteurs au lieu d’un, devant se procurer les antibiotiques ailleurs que chez le vétérinaire.

Comme on le voit, jamais la situation des animaux n’est prise en compte. C’est le business des vétos face au business des pharmaciens, avec la question de ce qui est pratique ou pas pour les éleveurs.

Les animaux sont pris entre le marteau et l’enclume dans la course au profit…

L’Organisation météorologique mondiale sur les gaz à effet de serre en 2012

La bataille pour la planète est en cours, et chaque jour l’écocide profite de la passivité, de la méconnaissance et de l’incompréhension. Le réchauffement climatique est une réalité, qui à un moment ou un autre s’emballera, forçant l’humanité à reconsidérer sa position. Il dépend de nous que cela soit dans le bon sens, et que la prise de conscience transformant la réalité vienne le plus tôt possible!

Nouveaux records pour les concentrations de gaz à effet de serre dans l’atmosphère

Genève, le 6 novembre 2013 – La teneur de l’atmosphère en gaz à effet de serre a atteint un niveau inégalé en 2012, poursuivant et accélérant une progression qui alimente le changement climatique et façonnera l’avenir de notre planète pendant des milliers d’années.

Le Bulletin de l’Organisation météorologique mondiale sur les gaz à effet de serre révèle que le forçage radiatif de l’atmosphère par les gaz à effet de serre, qui induit un réchauffement du système climatique, s’est accru de 32 % entre 1990 et 2012 à cause du dioxyde de carbone et d’autres gaz persistants qui retiennent la chaleur, tels le méthane et le protoxyde d’azote.

Le dioxyde de carbone (CO2), dû principalement aux émissions liées aux combustibles fossiles, est responsable de 80 % de cette progression. Selon le Bulletin de l’OMM sur les gaz à effet de serre, la hausse de CO2 survenue entre 2011 et 2012 est supérieure au taux moyen d’accroissement des dix dernières années.

Depuis le début de l’ère industrielle, en 1750, la concentration moyenne de CO2 dans l’atmosphère du globe a augmenté de 41 %, celle du méthane de 160 % et celle du protoxyde d’azote de 20 %.

Les processus qui se déroulent dans l’atmosphère ne sont qu’un aspect des changements en cours. La moitié environ du CO2 rejeté par les activités humaines demeure dans l’atmosphère, le reste est absorbé par la biosphère et par les océans.

«Les observations provenant du vaste réseau de la Veille de l’atmosphère globale de l’OMM montrent une fois encore que les gaz d’origine anthropique qui retiennent la chaleur ont perturbé l’équilibre naturel de l’atmosphère terrestre et contribuent largement au changement climatique», a déclaré le Secrétaire général de l’OMM, Michel Jarraud.

«Dans son cinquième Rapport d’évaluation paru récemment, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) souligne que les concentrations atmosphériques de dioxyde de carbone, de méthane et de protoxyde d’azote ont atteint des niveaux sans précédent depuis au moins 800 000 ans», a-t-il rappelé.

M. Jarraud a poursuivi: «C’est pour cela que notre climat change, que les conditions météorologiques sont plus extrêmes, que les inlandsis et les glaciers fondent et que le niveau de la mer s’élève.

«Selon le GIEC, si nous poursuivons dans la même voie, la température moyenne du globe à la fin du siècle pourrait excéder de 4,6 degrés ce qu’elle était avant l’ère industrielle – et même plus dans certaines régions. Les conséquences seraient catastrophiques.

«Il faut réduire de manière sensible et prolongée les émissions de gaz à effet de serre pour limiter le changement climatique. Nous devons agir aujourd’hui pour ne pas mettre en péril l’avenir de nos enfants, de nos petits-enfants et de bien d’autres générations encore. Le temps joue contre nous.»

Le Bulletin de l’OMM sur les gaz à effet de serre rend compte des concentrations – et non des émissions – de ces gaz dans l’atmosphère. Par émissions, on entend les quantités de gaz qui pénètrent dans l’atmosphère et, par concentrations, celles qui y restent à la faveur des interactions complexes qui se produisent entre l’atmosphère, la biosphère et les océans.

Dioxyde de carbone (CO2)

Le dioxyde de carbone est le principal gaz à effet de serre rejeté par les activités humaines, telles la combustion de matières fossiles ou le déboisement.

D’après le Bulletin de l’OMM sur les gaz à effet de serre, la quantité de CO2 présent dans l’atmosphère du globe a atteint 393,1 parties par million en 2012, ce qui correspond à 141 % du niveau préindustriel (278 parties par million).

Entre 2011 et 2012, la teneur de l’atmosphère en CO2 a augmenté de 2,2 parties par million, une hausse supérieure à la moyenne des dix dernières années (2,02 parties par million), ce qui dénote une accélération de la tendance.

Pendant l’année 2012, les concentrations mensuelles relevées par plusieurs stations de la Veille de l’atmosphère globale dans l’Arctique ont franchi le seuil symbolique de 400 parties par million.

En 2013, les données horaires et quotidiennes ont excédé cette valeur ailleurs dans le monde, notamment à Mauna Loa, Hawaii, la plus ancienne station de mesure continue des paramètres de l’atmosphère, couramment considérée comme un site de référence au sein de la Veille de l’atmosphère globale. Les concentrations de CO2 fluctuent d’une saison et d’une région à l’autre.

Si le rythme actuel se maintient, la teneur annuelle moyenne en CO2 à l’échelle du globe devrait dépasser le seuil de 400 parties par million en 2015 ou 2016.

Parce qu’il demeure dans l’atmosphère pendant des centaines voire des milliers d’années, le dioxyde de carbone déterminera la moyenne mondiale du réchauffement en surface d’ici à la fin du XXIe siècle et au-delà. La plupart des aspects du changement climatique persisteront pendant des siècles, même si les émissions de CO2 cessaient sur-le-champ.

Méthane (CH4)

Le méthane est le deuxième gaz à effet de serre persistant par son abondance. Environ 40 % des rejets de CH4 dans l’atmosphère sont d’origine naturelle (zones humides, termites, etc.) et 60 % d’origine humaine (élevage de bétail, riziculture, exploitation des combustibles fossiles, décharges, combustion de biomasse, etc.).

Le CH4 atmosphérique a atteint un nouveau pic en 2012 – 1819 parties par milliard environ, soit 260 % du niveau préindustriel – en raison de l’accroissement des émissions anthropiques.

Après une période de stabilisation, la teneur de l’atmosphère en méthane augmente de nouveau depuis 2007. Le Bulletin précise, dans une partie consacrée au méthane, qu’il n’y a pas à ce jour d’augmentation mesurable des concentrations de CH4 dans l’Arctique sous l’effet de la fonte du pergélisol et des hydrates.

L’accroissement des teneurs moyennes en CH4 dans le monde est plutôt associé à une hausse des émissions aux latitudes tropicales et moyennes de l’hémisphère Nord. Une meilleure couverture et des observations plus fines que celle s dont on dispose actuellement permettraient de dire si cette progression est due à des facteurs humains ou naturels.

Protoxyde d’azote (N2O)

Les émissions de protoxyde d’azote dans l’atmosphère sont d’origine naturelle (environ 60 %) et humaine (environ 40 %), puisqu’elles proviennent notamment des océans, des sols, de la combustion de biomasse, des engrais et de divers processus industriels. La concentration atmosphérique de N2O a atteint quelque 325,1 parties par milliard en 2012, ce qui représente 0,9 partie par milliard de plus que l’année précédente et 120 % du niveau préindustriel.

À un horizon de 100 ans, l’impact du protoxyde d’azote sur le climat est 298 fois plus grand que celui du dioxyde de carbone, à émissions égales. Ce gaz joue aussi un rôle important dans la destruction de la couche d’ozone stratosphérique qui nous protège des rayons ultraviolets nocifs émis par le soleil.

Autres gaz à effet de serre

Le forçage radiatif total induit par l’ensemble des gaz à effet de serre persistants correspondait en 2012 à une concentration de 475,6 parties par million en équivalent CO2, contre 473,0 parties par million en 2011. Parmi les autres gaz à effet de serre persistants figurent les chlorofluorocarbures (CFC) destructeurs d’ozone, ainsi que les hydrochlorofluorocarbures (HCFC) et les hydrofluorocarbures (HFC) qui augmentent à un rythme assez rapide.

Serge le lama : un faux « conte » pour adultes barbares

Il y a quelques jours, nous parlions du lama qui a été « volé » dans un cirque bordelais et transporté dans le tramway.

Une « chanson » a été réalisée à cette occasion et « Lamaoutai » recceuille en fin de soirée pas moins de 2 100 000 vues sur Youtube. La page Facebook compte 800 000 fans. Tout le monde trouve cet événement incroyable et fun…

Sous prétexte de la devise française « on peut rire de tout », sous prétexte d’une terrible morosité ambiante, cette histoire a ravi tout le monde. Pratiquement aucune critique n’est trouvable, et quand il y en a, on se moque de la personne qui l’a faite.

Il est pourtant évident que ce lama, transporté dans un tramway était terrorisé. Il est pourtant évident que ce lama, emmené par 5 personnes ivres, a été stressé de se retrouver hors du seul milieu qu’il connaît, et qui n’est guère plaisant : le cirque.

Toute cette pathétique histoire démontre encore la vigueur du statut de l’animal objet, de l’animal jouet que l’on peut utiliser à sa guise… Un être vivant que l’on peut voler, à qui l’on peut faire endurer du stress, se servir de lui pour faire parler de soi.

Sur internet on peut lire ici ou là que cette histoire n’est pas bien grave pour le lama, que rien ne lui est arrivé et que cet acte était « bon enfant. »

Il est dit que cette petite sortie était toujours mieux pour lui que de rester tout le temps enfermé dans sa (minuscule) cage de cirque. Pour résumer, comme « il n’y a pas eu maltraitance, ce n’est pas bien grave ». Ce qu’à pu ressentir le lama n’a aucune importance !

Mais pourquoi et comment est-il resté aussi « sage » pendant cette escapade ? Parce qu’il a été écrasé par l’asservissement qui a lieu dans le cirque, où on le force à faire ceci, à faire cela.

Les cinq jeunes se sont amusés en s’appuyant sur l’esclavage des animaux, sur leur capacité à subir, à obéir.

Le lama n’avait pas le choix, on ne lui laisse pas le choix. Il a intériorisé le fait que s’il ne veut pas souffrir, il doit faire ce qu’on lui impose de faire.

Cela est masqué derrière le discours sur « l’animal domestique. » Cette idéologie sert à faire en sorte qu’on confonde la symbiose, le partenariat tel qu’il s’est d’une certaine manière développé entre les humains et les chats, voire les chiens, avec l’asservissement pur et simple.

La preuve de cela est que jamais il n’a été, dans cette histoire, fait attention au lama en tant que tel. Sinon on demanderait : que fait un lama en Europe, que fait-il dans un cirque ?
Et comment un lama peut-il arriver dans un tramway ? C’est à croire que ce serait quelque chose de magique, de fabuleux, tel un conte.

La manière dont les médias ont présenté cette histoire, c’était celle du fait divers de Noël : il était une fois cinq joyeux lurons ayant l’occasion de faire du jamais vu, etc. etc.

Cependant, on n’est pas ici dans un conte de Noël, mais dans une réalité sordide : celle de l’exploitation animale, celle de l’alcool comme moyen de se « lâcher. »

On voit ici très bien comment la culture vegan straight edge s’oppose à cette manière de vivre simpliste, égocentrique, totalement primitive, sans réflexion ni considération aucune.
Une fois bourré, tout est permis selon la logique de la barbarie moderne ; la loi n’intervient qu’en cas de trouble à l’ordre public… Combien de drames passent inaperçus, car l’alcool a servi de détonateur et « justifie » aux yeux de la société tant de violence et de crime !

Et on aurait bien tort de ne pas voir dans cette histoire de « Serge le lama » le fond absolument pathétique de notre société en ce moment. On touche le fond. Le fond individualiste, le fond barbare, où on se comporte chacun pour soi, avec une sensation de griserie et de toute puissance à plusieurs.

Il y a un mot bien connu pour cela, un mot historique, qui s’appelle le fascisme. Le fascisme ce n’est pas simplement cette caricature de crâne rasé ou d’apprenti dictateur. Le fascisme, c’est l’individualisme total où l’on part à l’aventure au coin de la rue, quelle que soit cette aventure.

C’est la raison à la base du succès populaire des jeunes se « baladant » avec « Serge le lama », et c’est dire comment la société n’a plus aucune valeur pour parler à ce point là, avec « humour » de cinq jeunes alcoolisés qui ont le « panache » de se « promener » avec un lama…