La position de « Cause Animale Nord »

Nous reparlons, malheureusement, encore de cette affaire dont les conséquences nous semblent, pour dire les choses sans ambages, catastrophiques.

Surtout qu’on est passé de la France à la diffusion de l’information dans la presse mondiale continue, avec à chaque fois comme présentation les « extrémistes » pro-animaux enlevant un chien à un SDF.

On en saura un peu plus aujourd’hui, parce que l’association « Cause Animale Nord », dont le « président » a arraché un chiot de force à un SDF, a annoncé la tenue d’une conférence de presse aujourd’hui à Lille, à la maison des associations.

Vue toutefois la manière dont est présentée cette « conférence de presse », on peut craindre toutefois le pire, à la fois dans la vision du monde « chevalier blanc », dans l’expression de préjugés, dans la prise en otage de l’ensemble des défenseurs des animaux.

Nous espérons que tous et toutes comprennent l’ampleur du problème et ce qui est en jeu!

 

La légitimité de l’intervention en faveur des animaux

Dans l’affaire du chiot arraché de force, la situation est tellement terrible que la vraie question qui se pose, c’est : avec qui faut-il avoir tort ? Avec ceux et celles qui considèrent que cela ne se fait pas ? Ou bien avec ceux et celles qui considèrent que cela se fait ?

Normalement, ce qui compte c’est la vérité, mais là on ne sait pas si la personne à qui le chiot a été pris était un SDF ou quelqu’un utilisant les animaux dans sa mendicité, en rapport avec une mafia.

Le résultat est qu’on est soit embarqué avec des gens dénonçant la brutalité de l’action et considérant que l’interventionnisme pour les animaux dépasse les bornes… Soit avec l’auteur plein de préjugés d’une action spontanée, puisant sa légitimité dans l’interventionnisme pro-animaux.

Si on dit qu’on est avant tout là pour les animaux, on n’a pas le choix : mieux vaut des gens semi-fachos qui agissent vraiment (et qui donc logiquement demain ne seront plus fachos s’ils sont conséquents) que des anars qui ont raison sur tout parce qu’ils ne font rien du tout pour les animaux.

Réfléchissons un peu à cette problématique, en voyant par exemple une vidéo mise tout récemment sur le facebook de Cause Animale Nord, dont le « président » a arraché le chiot de force au SDF. Voici la présentation de celle-ci :

« Des ouvriers ont rebouché une doline à Voronezh, en Russie. Une chienne errante et portante passait par là au moment où les employés rebouchaient le trou, et l’animal a été pris au piège.

Trois jours plus tard, Vadim, un habitant du quartier, a entendu le chienne criée. Le jeune homme a compris qu’elle était coincée dans les sous-sols. Il a alerté les autorités qui n’ont rien voulu faire. Le jeune homme a alors pris les choses en mains et a libéré lui même l’animal.

Belka et ses futurs petits sont aujourd’hui en bonne santé. Elle a été accueillie dans un refuge pour animaux et sera bientôt proposée à l’adoption. »

C’est une vidéo dont le contenu est typique dans le mouvement de défense des animaux. Il faut d’ailleurs avoir en tête que l’ALF en Angleterre n’est pas né comme proposition théorique végane, mais comme stratégie de la libération animale : c’est né sur le tas de la volonté pratique et concrète d’aider les animaux, comme on peut le voir avec l’ALF Supporters Group Newsletter ou la revue Arkangel.

D’où le fameux slogan « Si ce n’est pas toi, qui ? Si ce n’est pas maintenant, quand ? », repris d’une formule d’un rabbin de l’époque de Jésus, Hillel Hazaken : « Si je ne suis pas pour moi, qui le sera ? Si je ne suis que pour moi, que suis-je ? Et si pas maintenant, quand ? »

Évidemment, Cause Animale Nord n’a rien à voir avec cela, car la scène de l’ALF en Angleterre, dans les années 1970 et 1980, c’était un mouvement disposant d’une riche culture, pas des coups de force individuel.

Mais cela, les gens intervenant pour les animaux n’en ont pas conscience ; à leurs yeux l’ALF c’est une action « coup de force » en faveur des animaux et voilà tout. Bloqués souvent dans leur misanthropie, ils considèrent que de toutes manières c’est un peu eux contre le reste du monde. Brigitte Bardot est appréciée justement pour cette posture ; les fachos profitent de cela.

Seulement voilà, nous ne pensons pas que les fachos aient raison et nous penons en même temps que les gens intervenant en défense des animaux ont, à défaut peut-être d’être rationnel et d’agir de manière conséquente, une dignité très grande.

Ils représentent quelque chose d’essentiel à nos yeux. Ils sont tournés vers les animaux. Beaucoup ne sont pas vegans, mais ils ne sont pas vegans pour eux-mêmes comme beaucoup de vegans le sont. Et donc demain, ils pourront être vegans pour les animaux… Et là le véganisme a un vrai sens.

L’affaire du chiot du SDF : le silence des associations

La vague d’émotions au sujet de l’affaire du « vol » du chien d’une personne, soit SDF, soit membre d’une mafia jouant sur la compassion au moyen d’un chiot, commence à retomber.

Il y a tout de même quelques actualités, que nous allons présenter ici. Néanmoins, il faut bien voir que les dommages vont être bien entendu énormes. Les très nombreux commentaires qu’on trouve sur les sites de la grande presse sont véhéments, d’une grande agressivité.

L’intervention en faveur des animaux est pratiquement unanimement dénoncée. Dans les rares cas où l’hypothèse d’une mafia est considérée comme possible, l’Etat est présenté comme « de droit », il est dit qu’il suffirait de porter plainte, etc.

Le plus souvent, les 195 euros demandés par l’association pour l’adoption (nous en parlions hier) sont utilisés comme argument pour dénoncer le mercantilisme des animaux.

C’est une énorme propagande qui s’est développée et qui laissera des traces. C’est une criminalisation de l’interventionnisme qui, comme toute personne aidant les animaux le sait, n’est jamais vraiment « légal ».

Disons le franchement : souvent dans les cas où l’on intervient en faveur d’un animal, on dépasse le cadre légal. Les oiseaux, les chats, les chiens, les rongeurs qui sont récupérés par les associations le sont parfois dans des situations rocambolesques…

Ce n’est pas l’ALF, mais l’Etat ne veut pas de ça et dans une société conservatrice comme l’est la société française, l’interventionnisme pro-animaux est considéré clairement comme un truc d’illuminés.

Ce qui est vraiment frappant ici, d’ailleurs, c’est que les anarchistes antispécistes qui sont toujours à mettre des images « radicales » sont évidemment tombés à bras raccourcis sur cette intervention, au nom d’un anti-racisme totalement décalé par rapport à la question, malgré le positionnement de la personne intervenue, qui est pleine de préjugés.

Ce qui compte, c’est : est-il moralement juste ou non d’intervenir pour les animaux, y compris en dépassant le cadre fixé par l’Etat? Mais il faut croire que la réalité animale n’intéresse pas ceux pour qui tout cela n’est que prétexte à un discours « radical » queer et autres.

Quiconque aime et défend les animaux comprend tout à fait l’interventionnisme pro-animaux, même s’il est mal fait, même s’il est critiquable. Cela ne veut pas dire qu’il ne faille pas critiquer, mais participer à une campagne de dénonciation c’est soutenir l’exploitation animale.

En dénonçant « Cause Animale Nord » et en participant à la campagne contre l’intervention faite, les anarchistes ont montré qu’en étant « ultra » on n’est finalement qu’un appendice de l’exploitation animale.

Cela ne veut pas dire qu’il faille sombrer dans la bataille pour les institutions et il est significatif que L214 n’ait pas pris position, puisque justement cette association est née d’une position anti-spéciste anti-interventionniste, très violemment anti-ALF par exemple.

Le site Vegactu ne parle pas non plus de l’affaire, alors que la grande presse en a parlé : c’est très parlant.

Ces derniers temps, nous avons également dit que la « mode » vegan ne voulait rien dire au fond : on en a eu la preuve, car il n’y a aucun positionnement significatif des vegans.

En fait, ce qui s’est passé n’a intéressé que les gens les plus intéressants : ceux et celles qui mettent, comme le dit l’expression, les mains dans le cambouis.  Sans être forcément vegan, malheureusement, mais au moins sans avoir cette attitude moraliste individualiste tellement typique chez de nombreuses personnes veganes.

Voici d’ailleurs la réaction significative d’un facebook dédié à l’adoption:

LES ASSOCS
De la protection animale :-))))
Puis je vous demander ou vous etes a un moment ou ON s’en prend TOUS plein la gueule ?
On est attaqué de toute part , on nous fait passer pour de doux illuminés , mais vous , vous etes ou pour défendre CAN et un mec en train de se faire crucifier ?
Je l’aime pas Blanchard , c’est un con , mais son action était légitime et respéctable , alors les assocs , on devrait faire front derriere le mec qui en prend plein la gueule
Vous etes ou ?
Qui va laisser un com pour dire on le soutient ?
Alors nous on soutient , et vous l, a part le silence des agneaux , on entend quoi ?

Une polémique existe d’ailleurs entre ce facebook et le facebook ayant interviewé le SDF à qui le chiot a été pris, avec publiée une nouvelle vidéo, en mode toujours plus agressif.

Ce facebook défend en effet l’élevage des chiens et défend surtout la « propriété » du maître.

Ce même facebook avait posté cela d’ailleurs, de manière très étrange puisqu’en pratique c’était bien sûr impossible.

Pour résumer de manière très schématique, avec peut-être des corrections à faire finalement, il y a trois camps qui semblent se profiler :

– les gens proches de la défense des animaux, notamment par les refuges, qui ne disent rien ou expriment un soutien ou bien un scepticisme plus ou moins critique par rapport au « vol » du chiot ;

– les associations institutionnelles et les vegans, qui ne disent rien ou s’expriment contre l’interventionnisme ;

– les personnes extérieures aux véganisme ou à la défense des animaux, qui s’expriment contre l’interventionnisme.

Le prix de l’adoption d’un chiot

Parmi les innombrables commentaires anti-défenseurs des animaux de ces derniers jours, dans le cadre de l’affaire du vol du chiot (voir ici et ), il y a une accusation ridicule de vouloir faire du profit.

On peut accuser la personne qui a pris le chiot de force de beaucoup de choses, mais le fait de dire qu’il y aurait une question d’argent derrière ne tient pas debout une seule seconde.

Ceux qui disent cela n’ont pas d’autres horizons que le capitalisme et ils voient la course au profit partout, alors que justement il n’y a rien de cela dans l’abnégation pour les animaux, de par les frais très importants qui en découlent, le temps que cela prend, etc.

Il ne s’agit nullement ici de se plaindre – aucun défenseur des animaux ne le fera. Il s’agit de voir les choses telles qu’elles sont. Par exemple, dans l’article de la Voix du Nord dénonçant la personne ayant pris le chiot de force, il est donné la parole à un voisin expliquant que les chiens, qui sont plusieurs, hurlent quand leur « maître » n’est pas là et que la personne ferait mieux de s’installer à la campagne.

Ce ne serait pourtant que déplacer le problème : on se doute bien que les chiens présents ont été adopté et qu’ils sont terriblement anxieux. Dénoncer le « maître » n’a ici aucun sens, vraiment aucun.

De la même manière, il a été parlé très souvent de scandale car l’association demandait 195 euros pour placer le chiot.

Cela montre quelle est la logique derrière tout cela : celle de la dénonciation irrationnelle. Car toutes les adoptions ont un coût, et 195 euros est effectivement celui pour les chiots.

Voici les tarifs de la Spa Haguenau, par exemple.

Vaccins, tatouage… Chien Chiot – de 8 mois
CHPLR, toux du chenil + Tatouage 185 € 200 €
CHPLR, toux du chenil + Tatouage et Castration 265 € 260 €
CHPLR, toux du chenil + Tatouage et Stérilisation 275 € 290 €

Et voici leur explication:

Nous sommes obligés de pratiquer ces tarifs : les factures des vétérinaires sont de plus en plus élevées, chaque soin effectué sur un animal à un coût (frais de pharmacie, d’analyse etc…). Certains chiens ou chats arrivent en piteux état et nécessitent une hospitalisation : certains pourront vivre et d’autres trop atteints ou parce que nous ne pouvons assurer la prise en charge financière d’un traitement seront euthanasiés (acte que nous voulons à tout prix éviter).

Le grand refuge de la SPA de Paris à Gennevilliers demande le tarif suivant:

Une participation financière de :

150 € pour un chien – 200 € pour un chiot jusqu’à 6 mois

Le prix est le même au refuge SPA  de Loire-Atlantique, à la SPA de Basse-Normandie le tarif pour un chiot est de 185 euros, tandis qu’à la SPA de Carcassonne cela se passe de la manière suivante:

Chiot (moins de 4 mois) : 150 euros (pour les femelles, un chèque de caution de 200 euros, non encaissé, sera demandé pour leur stérilisation obligatoire à l’âge de 6 mois, et rendu dès l’opération effectuée),

Voici l’annonce passée par l’association de la personne ayant enlevé le chien de force. C’est une annonce comme une autre. Il ne faut rien connaître au monde des refuges pour dénoncer cela, et c’est bien le cas de la grande majorité des gens (mais aussi des ultras anarchistes antispécistes qui témoignent une fois de plus de leur nature).

Culturellement, une personne qui s’étonne du prix élevé d’une adoption d’un chiot a une posture de consommateur : elle nie les formidables efforts faits par les refuges derrière, l’abnégation, les sacrifices.

Suite de l’affaire du chiot arraché de force à un SDF à Paris

Voici les dernières nouvelles concernant l’affaire du « vol » du chiot d’un SDF à Paris. Il s’agit d’avoir un aperçu le plus clair possible, tant pour aujourd’hui, que pour demain. Car il faut avoir conscience que cette affaire, qui a pris des proportions médiatiques nationales (Le Figaro, Le Monde, L’Express…), cause un tort à la défense des animaux.

Le triomphe de l’émotion jusqu’à irrationnel, dans l’absence de sensibilité sur la situation réelle des animaux, provoque une sorte de tollé général contre les « extrémistes » de la cause animale. C’est une véritable catastrophe. La défense des animaux paie ici un prix absolument terrible.

Tentons de résumer le problème. Premier point : il est tout à fait vrai que des mafias roms utilisent des animaux drogués pour mendier.

C’est inacceptable et les personnes défendant les animaux ne l’acceptent pas. Les institutions, par contre, s’en accommodent parfaitement.

Cela dure depuis longtemps et c’est une problématique réelle, d’autant plus qu’elle frappe toutes les personnes aimant les animaux qui sont confrontées à cette situation. L’idée de récupérer l’animal a évidemment traversé (voire plus) la tête de toute personne végane.

Malheureusement, cette question disparaît totalement de l’affaire, qui est présentée comme celle d’un SDF à qui on a volé son chien, sans savoir justement s’il s’agit d’un SDF ayant un rapport traditionnellement très fort avec son ami canin – nous en avons souvent parlé – ou bien justement de quelqu’un lié à une mafia.

L’exploitation des animaux a totalement disparu de l’affaire, au profit du « fait divers ». Les réactions qui en découlent sont de ce fait à l’emporte-pièce, sans aucune analyse de fond. Il faut ici clairement noter que le responsable de l’association a une part de responsabilité énorme dans cette affaire.

Tout d’abord, habitant dans le Nord, il a pris cette initiative seul alors qu’il participait à une manifestation à Paris pour les animaux. Il affirme que le chien est drogué, mais il n’y aucun compte-rendu d’un vétérinaire.

Non content de ne rien expliquer, il a menacé de procès les gens le dénonçant, or la pétition contre lui a déjà plus de 175 000 signatures.

A cela s’ajoute que les médias ont largement relayé l’affaire, que le SDF a été soutenu par des gens et qu’il a porté plainte, que la police a elle-même affirmé suivre l’affaire.

Notons également à la charge de la personne ayant pris le chien, qu’il y a deux ans elle avait posté un message, enlevé par la suite, qui témoigne d’une paranoïa raciste forcenée, qui de toute manière suinte régulièrement dans ses opinions.

Elle affirme également que les papiers du chien, qui s’appelle Linda, seraient faux. Car entre-temps une vidéo est apparue avec une interview et des informations au sujet du chien. Elle a été mise en ligne par quelqu’un qui utilise facebook pour diffuser des informations sur la plainte contre le « vol » et explique que :

Ce SDF possédait un husky durant 17 ans. Sa mort l’a traumatisé et en avait fait son deuil. Il a adopté cette petite demoiselle qui avait été vaccinée et vermifugé par une association charitable. Ce SDF est connu dans le quartier pour l’amour et les soins qu’il apportait à ses animaux.

On notera toutefois que sur le net on trouve deux rumeurs au sujet du SDF : ce serait quelqu’un présent dans le quartier depuis 15 ans et ayant perdu « son » chien précédant un peu auparavant, une autre version le présentant comme un SDF arrivé depuis peu qu’on aurait vu souvent changer de chiot.

Il est en tout cas roumain et a 59 ans. Voici une vidéo où on voit quelqu’un donnant son point de vue, lui-même ne s’exprimant pas en français.

Essayons maintenant de voir ce qui compte. Selon nous, il faut avoir au centre des préoccupations la défense des animaux. Il est tout à fait stupide, comme les anarchistes antispécistes le font, de verser de l’huile sur le feu en affirmant que toute cette question de mafia rom utilisant des animaux est raciste, par exemple. Cela se voit que ces gens ne connaissent rien à la situation des animaux, prenant ces derniers en otage pour avoir l’air « radical ».

On ne peut pas nier les faits. Il existe des mafias, en général, et il y a, c’est vrai, une mafia de la mendicité, organisée, utilisant des animaux. Or, là, toute cette question, très importante (mais pas « essentielle » comme le prétend l’extrême-droite) et intolérable, disparaît totalement de la problématique, ce qui est grave.

On est dans la dénonciation des défenseurs des animaux, comme cet article de la Voix du Nord présentant la personne qui a pris le chien comme un extrémiste ayant trop d’animaux chez lui et qui à ce titre se fera expulser. On y lit cette explication d’une voisin :

« Quand il est arrivé dans l’immeuble, il était bien. Puis quand il a commencé à militer en faveur des animaux, s’est enfermé dans une logique, et s’est radicalisé. »

Toute personne défendant les animaux ne connaît que trop bien cette accusation totalement conformiste et relevant tout à fait de l’esprit dénonciateur fasciste.

C’est ce qui se passe en ce moment à grande ampleur : l’interventionnisme pro-animaux est criminalisé. Même si la personne qui a pris le chien est pleine de préjugés et même si elle s’est trompée, il faut bien comprendre que le sens de sa motivation n’est pour autant pas délirante du tout.

Voici ce qu’il dit à ce sujet dans Metronews.

Contacté par metronews, Anthony Blanchard, président de l’association et présent sur la vidéo – l’homme à la casquette blanche – se justifie : « En marge d’une manifestation pour le droit des animaux qui se tenait à Paris, samedi 19 septembre, une dame est venue nous voir (la femme blonde sur la vidéo, ndlr). Elle nous a dit qu’un Rom mendiant avait un chiot drogué avec lui. J’ai constaté de moi-même que le chien n’était pas dans son état normal. »

Ne voulant pas préciser si le vétérinaire, consulté par la suite, a bien confirmé que le chien était drogué, Anthony poursuit : « C’est un fait que les Roms droguent leurs animaux et les vendent sur le trottoir. Certains mangent des chats. »

Il ajoute, dénonçant le montage orienté de la vidéo filmée par une tierce personne : « Ce que vous ne voyez pas, c’est qu’on a d’abord discuté avec cet homme, qui n’a pas pu nous présenter les papiers de l’animal. Puis il l’a pris contre lui, l’a serré dans ses bras et s’est roulé par terre. »

Comme on le voit, tout cela est très compliqué. Et on paie le prix d’un interventionnisme velléitaire, gangrené par le style de travail misanthrope valorisant l’extrême-droite.

Mais c’est une question qui doit être résolue posément, en rejetant l’esprit calomniateur et dénonciateur visant ceux et celles qui veulent défendre les animaux.

« Six mois ferme pour actes de cruauté sur les chats »

En France, il est interdit de commenter une décision judiciaire. Comme c’est pratique! Cela vise à protéger les gens de la vindicte populaire (qui peut être juste, comme manipulée par les populistes), mais également à ne pas voir les problèmes sociaux en face.

Parce que ce qui est raconté là et tiré des « chroniques judiciaires » d’un blog du Monde, c’est absolument dramatique, pas seulement pour les chats tués, mais également pour la personne qui a commis les crimes. Il y a ici un problème de fond, on ne peut pas s’en sortir en disant qu’il est « fou ».

C’est la société, ici, qui est clairement responsable. Condamner un « cassos » à l’emprisonnement, c’est dans le cas présent un refus d’aider, une manière de se dédouaner sur le dos des gens du peuple qui souffrent.

Un jeune homme condamné à six mois ferme pour actes de cruauté sur les chats

Tristan le chat a été tué à coups de marteau le 4 août 2015. Kiki et Mimi avaient connu le même sort funeste un an plus tôt, à coups de couteau. Sébastien Labat-Gest, 20 ans, a comparu mercredi 23 septembre devant le tribunal correctionnel de Marseille pour « actes de cruauté » envers les animaux, une peine passible de deux ans d’emprisonnement.

Du jeune homme, on n’a vu qu’un visage blême aux traits fins, de longs cheveux châtain retenus en queue-de-cheval et un regard absent. Il a opposé le silence à toutes les questions que le président Fabrice Castoldi a tenté patiemment de lui poser et il a disparu au fond du box.

Le 4 août avait été pour lui une journée d’ennui ordinaire. Le jeune homme s’était levé tard et avait joué tout l’après-midi à l’ordinateur. Quand sa mère lui a refusé les dix euros qu’il lui demandait pour s’acheter du shit, il s’est fâché. Elle est sortie de la maison.

A son retour, elle a trouvé un sac dans un coin recouvert d’une couverture. Le cadavre du chat Tristan était dessous. Elle l’a emmené à la SPA pour le faire autopsier, puis elle est allée au commissariat pour porter plainte contre son fils.

Quand les policiers sont venus l’interpeller, tard dans la soirée, Sébastien s’était remis à jouer à l’ordinateur. Il leur a dit qu’il ne savait pas pourquoi il avait tué le chat.

Quand sa petite sœur de 10 ans a raconté qu’il en avait déjà tué deux autres avant, et qu’il lui avait même montré leur queue coupée, Sébastien a reconnu que ça aussi, c’était vrai.

Lorsque, en plein cœur du mois d’août, le président Castoldi avait vu arriver le jeune homme devant lui en comparution immédiate, il s’était inquiété de son état mental et il avait demandé à un psychiatre de l’examiner.

L’expert a considéré que Sébastien présentait « une réelle dangerosité sociale » mais que, au moment des faits qui lui sont reprochés, il ne souffrait ni d’abolition, ni d’altération du discernement.

Mercredi, faute de pouvoir dialoguer avec le jeune homme prostré, le président a lu ses déclarations à l’expert : « Je suis un bon à rien, je n’aurais pas dû naître, je suis une erreur de la nature. » De sa fratrie de quatre, tous nés de pères différents, il est le seul à ne pas avoir de relations avec son géniteur et il a « la haine contre lui ».

De sa mère, il dit qu’« elle préfère son chat à son fils ». Il a déjà un sérieux passé judiciaire : cinq condamnations en cinq ans pour avoir mis le feu près d’un collège, commis des vols avec violence, porté des coups contre sa mère.

Pour les chats, il a répété qu’il ne savait vraiment pas ce qui lui était passé par la tête, qu’il n’avait rien ressenti pendant qu’il les frappait mais que tout de même, il regrettait.

Six mois ferme, et douze mois de sursis révoqué

A l’audience, quatre avocats représentant six associations, dont la SPA, la Fondation Brigitte-Bardot, 30 Millions d’amis et une obscure association Stéphane-Lamart – « soutenue par la chanteuse Stone, de l’ex-duo Stone et Charden, qui est horrifiée » indique son communiqué – ont dénoncé des « actes de sadisme violents et barbares » et ont demandé chacun entre 500 et 2 000 euros de dommages et intérêts.

La procureure, qui aime aussi beaucoup les chats – « Je caressais le mien hier sur le canapé » a-t-elle confié – n’a pas caché son inquiétude. Estimant que les faits commis et le passé judiciaire du prévenu sont un très « mauvais présage », elle a requis un an d’emprisonnement ferme et la révocation des deux sursis prononcés lors des condamnations précédentes.

Après un rapide délibéré, le tribunal a condamné Sébastien Labat-Gest à six mois ferme pour les « actes de cruauté », auxquels s’ajoutent les douze mois de sursis révoqué, ainsi qu’une obligation de soins pendant trois ans et une interdiction définitive de détenir un animal.

Avant que les gardes ne l’emmènent, le président Castoldi lui a demandé s’il avait compris qu’il partait pour dix-huit mois en prison. Le jeune homme a murmuré que oui.

Sur le « vol » d’un chien a priori utilisé pour la mendicité

La vidéo qui est ci-dessous est extrêmement choquante. Elle montre des gens d’une association qui, à Paris en plein centre-ville, volent le chien d’un SDF. A leurs yeux, ce n’est bien entendu pas un vol, mais une sorte de libération.

La vidéo est d’une grande brutalité. Elle est très choquante. Le chien est terriblement apeuré ; les réactions du SDF sont pathétiques et on est gravement interpellé par ce qu’on voit. Elle est indigne.

On peut arguer légitimement, à l’inverse, que les trafics d’animaux et leur utilisation pour la mendicité sont tout aussi brutaux, odieux et mettent dans une rage folle.

N’est-il alors pas juste d’intervenir, de refuser l’inacceptable? Faut-il accepter cet étalage jouant sur la manipulation des sentiments, aux dépens des animaux?

On pourrait cependant considérer que l’action n’a pas été réalisée en mode ALF, selon le principe d’anonymat, etc mais en promotion d’une association, et que le chien s’est même vu attribuer comme nom… « vegan », prenant en otage toutes les personnes véganes par rapport à cette action.

On pourra répondre que ce qui compte c’est le chien. Ce qui est peut-être vrai.

A quoi on pourra répondre que si l’action est juste, elle est d’un mode opératoire au moins discutable, de par ce qu’elle a l’air d’impliquer. Ce qui est peut-être vrai aussi.

Aussi, s’il est difficile de faire la part des choses, nous mettons tout de même à titre informatif l’appel diffusé contre l’association en question, consistant en une pétition déjà signée par pratiquement 20 000 personnes.

Il y a des points soulignés qui sont très importants, mais surtout nous le faisons car l’association qui a « volé » le chien, d’une manière hautaine et non démocratique, a osé publier le communiqué suivant:

« L’association Cause Animale Nord dépose plainte contre l’ensemble des personnes portants des propos diffamatoires, insultes, menaces de mort, auteur de la vidéo concernant le chien Vegan. L’ensemble des sms, mails et la liste des numéros de téléphone seront demain remis à un huissier de justice. A titre d’information, la personne qui a voulu jouer à cela la dernière fois a été condamné. »

Nous ne savons pas d’où des gens peuvent arracher un chien à un rom dans des conditions visiblement sordides, en niant qu’une discussion soit nécessaire à ce sujet.  Sans compter que le terme de « vegan » a été attribué comme nom à ce chien. C’est là une décision qui engage tous les vegans par conséquent.

Inévitablement, des questions se posent.  Ce qu’on voit en vidéo est peut-être juste en soi, mais possiblement pas du tout, et alors c’est une sacrée insulte à toute l’histoire de la libération animale.

Si c’est une action « exemplaire », alors elle doit pouvoir être expliquée. Elle a un sens, une dignité, mais cela doit être expliqué en tant que tel.

Dans tous les cas, tout cela demande une discussion calme et sereine : il en va de la libération animale. Les réactions à l’emporte-pièce sont toujours marquées d’anthropocentrisme, privilégiant ses propres émotions à une réflexion et l’action pour la libération de tous les animaux.

La fermeture de toute discussion est une grossière erreur et inacceptable (et d’ailleurs très naïve de par le caractère à la base illégale de l’action). Il y a lieu de réfléchir. Les gens voulant avoir des informations sur facebook à ce sujet peuvent à ce titre aller voir ici.

Notons d’ailleurs ce message facebook, qui résume bien ce qu’on peut rationnellement considérer au vu de tout cela:

« Je salue le fond mais la forme franchement .. Quand on voit avec quel brutalité vous arrachez le chien à la personne avec en justifications ´ c’est un rom qui mendit ´ pour moi agir comme ça sans certitude de violence ou mauvais traitement ça ne se fait clairement pas »

Voici la pétition qui critique l’action.

Ce n’est pas la première fois que cette association fait parler d’elle, et pas qu’en bien.

Le 19 septembre ils sont allés trop loin, et ce, en total illégalité avec leurs statuts:  »

L’association a pour but
– Organisation d’événements pour la cause animale.

– La gestion et l’organisation du village associatif de Lille pour la cause animale et sa déclinaison dans la France.

– Œuvrer à la protection de la faune sauvage et domestique.

– Œuvrer à l’adoption des animaux domestiques.

– Sensibiliser et informer sur les différentes causes animales.

– La mise en place d’une campagne de stérilisation des chats errants sur le Nord, Pas de Calais.

– La création d’un refuge avec accueil du public dans un but pédagogique (en prévision).

L’association travaillera dans un premier temps avec des familles d’accueil sur la France et la Belgique. Elle prendra en charge les animaux domestiques (chiens, chats, rongeurs, équidés, caprins, NAC…). »

Nulle part il n’est stipulé qu’ils sont en droit d’enlever sans préavis un animal, or c’est ce qu’ils ont fait en s’attaquant violemment à un SDF pour lui prendre son animal (un chiot), le 19 septembre dans le quartier de Châtelet à Paris.

Pour justifier cet acte d’une extrême violence, ils allèguent que ce SDF est un Rom, que l’animal était drogué dans le cadre d’un trafic, qu’il n’était ni vacciné ni identifié et encore moins nourri.

En date du 23 septembre, cet animal est proposé à l’adoption, au tarif de 195€, étrange pour un animal prétendument drogué, qui n’a toujours pas été vu par un vétérinaire.

Plusieurs personnes demandent des preuves (résultats prouvant que l’animal était drogué), des explications, ils reçoivent pour seule réponse des invectives.

Nous exigeons que cet animal soit rendu à son propriétaire avec dédommagements, si il est établi que l’association a outrepassé ces droits, ce que semble largement prouver cette vidéo jointe à la présente.

Damned : « Torture me »

Si les Damned ont été un groupe très important de la vague punk, ils n’ont jamais été ni nihilistes ni engagés, n’hésitant pas à faire des albums très pointus musicalement par la suite, à changer d’orientation vers un son plus gothique, etc.

Et pourtant, on pouvait bien se douter qu’il y avait plus. Voici les paroles d’une chanson d’eux, intitulée « Torture me ». Son compositeur est « Captain Sensible », connu parfois pour son tube délirant des années 1980 « Wot » et engagé pour les animaux, tout en étant malheureusement seulement végétarien.

Sur ce plan, il fait partie de la même culture que Morrissey des Smiths : on est dans la dénonciation de nombreux aspects de la société anglaise, et Captain Sensible rejette par exemple catégoriquement toutes les religions, ce qui se reflète dans la chanson d’ailleurs.

Pour bien comprendre les paroles, il faut donc aussi saisir cet humour noir anglais, propre à l’esprit dénonciateur des années 1980.

Torture me
I’m just an animal you see
I’m the slap for your lap
Not upset
You know pets don’t really feel
Torture moi
Je suis juste un animal tu vois
Je suis la gifle à mettre à genoux
Pas bouleversé
Tu sais les animaux de compagnie ne se ressentent pas vraiment

Torture me
Why don’t you carve my body up
Throw me into a pot
Make it hot
And you’ll have a lovely meal
Torture moi
Pourquoi ne tailles-tu pas mon corps
Jette moi dans une casserole
Fais la chauffer
Et tu auras un bon repas

Torture me
‘Cause you’re the beauty i’m the beast
For your feast
Weddings, barmisphahs and all
Torture moi
Parce que tu es la belle moi la bête
Pour ton banquet
Les mariages, les barmitzvahs et le reste

Torture me
Take my skin and eat my flesh
‘Cause it’s fresh
Boil or roast’ll be a ball
Torture moi
Prends ma peau et mange ma chair
Parce que c’est frais
Bouilli ou rôti pour faire une boulette

And if I can suffer more
And if I can suffer more
I’ll improve your life for sure
Et si je peux souffrir davantage
Et si je peux souffrir davantage
J’améliorerai ta vie bien sûr

And if I can suffer more
And if I can suffer more
And if I whimper just ignore me
Et si je peux souffrir davantage
Et si je peux souffrir davantage
Et si je gémis, ignore moi simplement

La « pig parade »

On se souvient de cette ancienne image qu’on avait des artistes, tourmentés, engagés, tournés vers des idéaux inaccessibles, prêts à tous les sacrifices pour leur art, faisant face au conformisme et au goût pour la richesse et sa superficialité…

Fini tout cela, place à l’art contemporain. Voici en l’occurrence quelques exemples de quinze « cochons » en béton de 800 kilos.

Ces « oeuvres artistiques » sont le fruit d’un partenariat entre un « artiste » et un « éleveur », le tout en Bretagne et en mode « bonnet rouge ». Voici quelques explications donnés par les artistes pour expliquer leur « cochon »:

« Conçu et fabriqué en Côtes d’Armor, financé par une Bigoudène et peint par un Léonard ! Marcel milite pour l’amitié entre les ethnies bretonnes ! »

« Son aspect, inspiré de la mode des années 60, fait référence à la révolution agricole. La France était nourrie, mais l’animal a disparu sous cette nouvelle peau qu’est le film plastique de nos barquettes, de notre jambon emballé. Ô mangeurs de barquettes que nous sommes, redécouvrons l’animal qui donne beaucoup, présent dans notre histoire, dans nos fêtes, dans nos croyances. »

« D’une rareté et d’un éclat extraordinaire, le diamant noir est l’une des pierres les plus précieuses. Afin de mettre à l’honneur le cochon qui nous a été confié, nous avons pris le parti de le travailler comme ce diamant, à la fois rare et précieux. Rare dans la démarche, car celle-ci est unique dans le cadre du travail des éleveurs bretons. Précieux, car leur métier, comme leurs cochons, sont tellement communs pour tous et pourtant si précieux. De ce constat, nous avons souhaité sublimer cette sculpture en la transformant en un diamant noir des plus uniques, un diamant de 178 carats. »

« A travers la dichotomie du noir et blanc, éclot un paradigme de la non-couleur, révélant une vision conjoncturelle apte à épanouir une déhiscence intrinsèque liée à la confrontation du noir et du blanc en un ensemble présupposé mais finalement avéré. Une conception du monde, une manière de Weltanschaung. »

« Attention, attention! Le goinfre est dans les parages ! Il a été vu pour la dernière fois en bretagne.
Vous habitez la région et vous avez un cochon, cachez-le!
Cet homme rouge à grandes dents gobe les cochons roses comme un bonbon.
Si vous le rencontrez, appelez nous. Si vous êtes habillés de rose…fuyez! »

Ces « cochons » ont été exposés dans plusieurs villes (avec espaces grillades etc.) jusqu’à il y a quelques jours se clôturant par une vente aux enchères (ayant rapporté à peu près 100 000 euros, dont 25 000 devaient terminer aux restos du coeur mais il y a un souci d’organisation).

Voici l’affiche et l’explication officielles de l’initiative de promotion de ce secteur de l’exploitation animale.


C’est un exemple typique de logique identitaire – terroir – exploitation animale. La dimension « bretonne » est sans cesse réaffirmée, histoire de prendre les gens en otages, de les mobiliser en faveur des « éleveurs ».

Voici également les « soutiens » de cette initiative des « éleveurs » (le conseil régional a par exemple allongé 30 000 euros, Quimper Communauté 10 000 euros).

C’est là une sacrée opération de communication, avec un poids identitaire évident et qui en dit long. Notons qu’il y a une opposition de divers associations, au nom de la pollution provoquée par l’élevage industriel (notamment les fameuses algues vertes), avec la mise en valeur d’une consommation « responsable », le refus de la « maltraitance »…

C’est-à-dire que c’est une critique qui reste absolument interne à ce qui est dénoncé. Voici d’ailleurs une affiche d’une initiative faite par ces gens qui prétendent « défendre » les cochons… On y retrouve une insulte aux cochons comme caricature de capitaliste, l’apologie de la « charcuterie bio »…

Gros capitalistes bretons contre petits capitalistes bretons se battent pour leur manière d’exploiter les animaux… Les deux sont inacceptables et en contradiction avec l’esprit universaliste, sans oublier que c’est une insulte à la culture en Bretagne que de la résumer à ce style de vie en mode « bonnet rouge ».

Les animaux et leur « vie narrative »

La libération animale  ne doit pas être institutionnalisée, sans quoi elle perd sa substance, se dénature, se transformant en soutien objectif à l’exploitation animale.

Nous avons une version extrêmement mauvaise de ceux qui nient que le véganisme appartient au peuple et en est issu, qui en font une « idée » élitiste, universitaire, sur une base absolument non démocratique, niant toute l’histoire et ses faits (depuis le végétarisme dans le mouvement ouvrier au 19e siècle à l’ALF en Angleterre, le mouvement vegan straight edge, les squats vegans, etc.).

Voici un exemple avec deux extraits d’une thèse qu’on peut lire en ligne, intitulée « Une théorie contextuelle du statut moral des animaux », faite à la Sorbonne en 2014 par quelqu’un qui est vegan (et désormais professeur sur la philosophie et les animaux, à New York).

On y trouve aucune reconnaissance de la Nature, évidemment tout passe par le prisme de l’anthropocentrisme : il faudrait ne pas tuer les animaux, car eux aussi ont une « vie narrative ». On a ici un exemple classique d’existentialisme maintenu que coûte que coûte, simplement étendu aux animaux. .

1 CONTEXTE

Les études animales sont aujourd’hui en plein essor en France et dans le reste du monde. Les colloques et les publications fleurissent et le nombre d’étudiants effectuant des recherches sur les questions animales en philosophie, en droit, en littérature et en sciences humaines et sociales croit chaque année, bien qu’il demeure encore relativement faible en France.

Cette éclosion a pris racine dans le champ philosophique francophone notamment dans les travaux de Florence Burgat (1997; 2006), Georges Chapouthier (1990), Elisabeth de Fontenay (1998; 2008), Jacques Derrida (2006), Jean-Yves Goffi (1998) et Dominique Lestel (2004; 2007) et a été largement favorisée par la popularisation de l’éthologie.

Plus récemment, le travail d’édition, de traduction et d’introduction de Jean-Baptiste Jeangène Vilmer et d’Hicham-Stéphane Afeissa a contribué à diffuser en français de nombreux textes classiques de l’éthique animale et environnementale (Afeissa 2007 ; Jeangène Vilmer 2008; 2011 ; Jeangène Vilmer et Afeissa 2010).

Notons enfin la traduction française récente d’un grand classique de l’éthique animale, The Case for Animal Rights (Les droits des animaux) de Tom Regan (1983) et la réédition de la traduction épuisée d’Animal Liberation (La libération animale) de Peter Singer (1975).

Ma thèse est un travail de philosophie morale « analytique », en éthique animale, branche de l’éthique appliquée ou pratique dont l’objet est la moralité du traitement des animaux dans nos sociétés : élevage, expérimentation animale, animaux de compagnie, de divertissement, de zoo, préservation des espèces, assistance aux animaux sauvages, etc.

Depuis les travaux de Peter Singer, la littérature sur le sujet n’a cessé de croître. Elle constitue désormais un champ bien défini et vivace de la philosophie morale contemporaine, avec une grande variété de positions théoriques. Son introduction en France n’a cependant été que très tardive et demeure encore timide au sein des facultés de philosophie.

Elle se limitait encore récemment pour l’essentiel à 10 son rapprochement avec l’éthique environnementale , à la critique de l’anthropocentrisme métaphysique et moral traditionnel, à la discussion de deux grandes mouvances théoriques (l’utilitarisme de Peter Singer et la théorie des droits de Tom Regan), enfin à quelques études plus militantes et traductions néanmoins préciseuses des Cahiers Antispécistes.

Depuis sa formulation initiale sous le titre La vie des animaux, entre sciences, éthique, droit et littérature, mon sujet a évolué et s’est précisé. Son axe initial était un examen critique de la connexion entre ce que les sciences naturelles nous apprennent au sujet des animaux d’une part, et leur statut moral d’autre part, ou entre ce que nous savons des animaux et ce que nous leur devons.

Dans quelle mesure une découverte donnée en cognition animale, en éthologie ou en bien-être animal, ou encore une loi écologique donnée, déterminent-elle la façon dont nous devons traiter tels ou tels animaux ?

Les sciences sociales doivent-elles nous faire réviser, voire « relativiser » nos jugements moraux ? Enfin, les conclusions de l’éthique animale sont-elles censées se conformer à un supposé sens commun ? Ce sont des questions que j’aborderai ici mais en suivant les hypothèses précises que je vais présenter ci-dessous.

Les animaux sont irremplaçables car ils ont diverses histoires propres, selon les collectifs auxquels ils appartiennent : domicile, ferme, laboratoire, abattoirs, forêt, océans…

Ces histoires sont vécues en première personne par les animaux et nous sont contées par des souvenirs personnels, des récits d’éthologues, des œuvres littéraires ou des travaux historiques. Même ceux que nous ne voyons pas, ne comptons pas, ne nommons pas, ont leur histoire propre avant que nous ne les apercevions sous forme consommable ou dans des récits ou documentaires animaliers.

Ces histoires permettent, si l’on y prête attention, de percevoir l’irremplaçabilité de chacun et peuvent, le cas échéant, amplifier cette dernière quand elle dépend en outre de relations spéciales. La théorie contextuelle n’implique par conséquent pas que les animaux familiers seraient irremplaçables contrairement aux autres.

Mais leur cas nous a fait saisir ce qui détermine l’irremplaçabilité de tout animal : une vie narrative, pour le bien de laquelle nous et lui pouvons agir, inscrite dans des contextes relationnels divers. La théorie contextuelle prend acte de cette irremplaçabilité fondamentale en même temps que des variations inéluctables du statut.

« Qui est-ce qui est pire dans notre société? »

Dans l’histoire du mouvement ouvrier, l’alcool et les drogues ont toujours été rejetés, jusqu’à l’établissement d’un esprit de prohibition parfois. On sent que la Jeunesse socialiste suisse a dû sacrément changer pour en arriver à faire la proposition de la libéralisation de toutes les drogues.

Officiellement, c’est pour mieux lutter contre les drogues, mais à voir les revendications suivantes, on voit bien qu’il s’agit surtout de fumer tranquille et en bonne conscience…

• La légalisation complète et immédiate du cannabis et de ses dérivés.
• Un monopole d’état sur sa distribution des drogues nouvellement légalisées.
• Le développement de normes légales concernant l’usage médical des drogues et substances dérivées.
• Une interdiction de la publicité pour toutes les drogues, y compris l’alcool et le tabac

La JSS, qui a adopté cette ligne à son congrès hier, explique même carrément:

Une société sans drogues est une illusion invraisemblable à laquelle la Jeunesse Socialiste
Suisse ne souscrit pas. En particulier, car certaines, comme l’alcool, sont implantées dans
360 nos mœurs et traditions. De ce fait, à long terme, la JSS souhaite une légalisation contrôlée
de toutes les drogues à une prohibition favorisant le marché noir.

Une illusion invraisemblable, vraiment? C’est là rejeter tout esprit d’utopie. La ligne de la JSS est vraiment la ligne de cette figure que tout le monde a connu au lycée : le petit-bourgeois se voulant de gauche qui fume tranquille en mode baba cool critique de la société, sans pour autant vouloir réellement la changer…

Le plus inquiétant par contre, c’est de voir que le véganisme commence à faire partie de cette liste toujours plus grande d’oppressions en « -isme » qui servent de catalogue aux rebelles universitaires et intellectuels.

Il y a quelques jours la Jeunesse Socialiste Suisse a ainsi posté cet article pathétique, où le véganisme est une sorte de posture individuelle, totalement déconnectée des animaux et de la Nature…

On est ici vegan comme on serait autre chose, le seul problème étant une prétendue « phobie », un ostracisme, un rejet, etc.

C’est le véganisme du type anthropocentriste et individualiste, totalement déconnecté de la bataille planétaire pour sauver la planète, notre mère la Terre…

QU’EST CE QUI EST PIRE DANS NOTRE SOCIÉTÉ : ÊTRE VEGAN OU HOMOSEXUEL?
MURIEL WAEGER, 16. SEPTEMBRE 2015
Jovial et plein d’entrain, Pascal est quelqu’un de totalement « normal » que chacun pourrait apprécier. Mais il a tout pour être le « mauvais » exemple d’une affiche UDC.

On nous a toujours appris à ne pas se différencier, à se fondre dans la masse, à être « normal ». Mais la normalité est une question de point de vue, d’interprétation et d’éducation. Ce qui n’empêche pas Pascal (22 ans), de correspondre à tous les critères « normaux ». De Coire il est venu à Fribourg pour des études en médecine et vit en collocation.

Dans son canton natal il est bien intégré et fait même de la politique. Mais ce qui le différencie réellement de la masse sont son origine, son orientation sexuelle et son alimentation. Pas facile en effet pour un serbo-kosovar d’être homosexuel et vegan.

Pascal n’a pas rencontré de problème à faire son coming out auprès de ses amis qui étaient très tolérants ni auprès de sa famille de même génération que lui, mais ses parents sont un peu moins ouverts. Il nous raconte : « Lorsque je leur en ai parlé pour la première fois, mon père s’est levé de table et est allé pleurer dans sa chambre, ce n’était vraiment pas facile pour moi ». Pareil pour ses tantes, qui se sont mises à prier pour lui quand elles ont appris quelle était son orientation sexuelle. Heureusement, tous le traitent encore de la même manière même si l’homosexualité reste un sujet tabou.

La pilule la plus amère à avaler entre l’origine, l’orientation sexuelle ou le régime alimentaire, n’est étonnamment ni le fait d’être étranger, ni celui d’être homosexuel (ce qui peut paraitre étonnant au vu des commentaires et avis xénophobes, racistes et homophobes que l’on rencontre dans notre société), mais l’alimentation.

Nombre de gens, même au sein de la JSS, ne conçoivent pas qu’une alimentation sans aucun élément animal puisse contenir assez de vitamines. Pour la plupart des gens, être végétarien n’est déjà pas facile, mais il faut être fou pour être vegan. Pascal regrette les commentaires incompréhensifs qu’il subit constamment en révélant son mode de vie.

Il nous révèle que ce qui est le plus difficile, par exemple dans une collocation, c’est de devoir cuisiner à chaque fois pour soi-même et surprendre les papilles des autres habitants qui s’attendent à chaque plat vegan à quelque chose d’immangeable.

Après toutes ces expériences Pascal a finalement décidé d’emménager avec une amie vegan afin de ne pas avoir à cuisiner tout le temps pour lui-même et d’avoir davantage de compréhension.

Pascal poursuivra donc ses études en médecine avec brio et espère bien ouvrir les yeux de ses concitoyens et camarades de parti sur une manière différente de s’alimenter mais tout aussi saine et équilibrée que n’importe quelle autre, tout en défendant des valeurs telles que la protection animalière, la préservation de notre écologie et la solidarité.

Propagande religieuse djihadiste et vie animale

Continuons, comme hier (Propagande religieuse djihadiste et Nature), avec des exemples de démagogie religieuse. Commençons immédiatement avec des exemples ô combien significatifs.

On sait, en effet, que la société française rejette la Nature et les animaux en particulier. Pour la démagogie religieuse, il suffit alors de prétendre les reconnaître, en les intégrant dans l’ordre divin.

La religion exigeant un ordre social conservateur et refusant le principe d’évolution, les animaux sont utilisés comme vecteur non pas de la reconnaissance de la Nature, mais de la religion.

Dans l’image ci-dessous, un panda est utilisé pour mettre en avant le fait de mâchonner un arbuste pour se purifier les dents. Si Mahomet a rendu la pratique populaire dans le monde arabe alors, elle y était déjà connue et largement théorisée bien longtemps avant en Inde.

Comme on le voit, on retrouve facilement les animaux ou la question de la Nature dans la propagande djihadiste. Il faut dire, avec les libéraux libertaires, queers, post-modernes et autres choses affreuses qui prédominent, les religieux ont un boulevard. C’est particulièrement vrai pour les deux images suivantes.

Le texte dit de manière impropre évidemment que ce serait la logique d’un « athée », car un véritable athée ne considère certainement pas que le cheval ou le pigeon seraient le fruit du hasard : ils sont le produit de la vie, c’est-à-dire de la Nature qui se développe, se renforce, s’élargit, se complexifie, etc.

Ce sont justement les libéraux libertaires, queers, post-modernes etc. qui raisonnent en terme de hasard, n’obéissant qu’à l’anthropocentrisme.

Et c’est valable pour des gens pouvant être vegan : L214 proteste contre le réchauffement climatique en mettant en avant les élevages… C’est un exemple patent d’anthropocentrisme : au lieu de mettre Gaïa au premier plan, on met coûte que coûte l’humain en avant. L’humain, produit du hasard et séparé de la Nature, devrait « bien choisir », etc.

Les religieux djihadistes n’hésitent pas non plus à prendre la science en otage, ce qui est un comble. Dans la première image ci-dessous les fourmis évitent les pas de l’armée de Salomon car elles sont prévenues et en-dessous une autre citation explique que les fourmis peuvent communiquer.

Dans la seconde, les montagnes comme des « piquets » dans le Coran se voient donner une explication pseudo scientifique. La troisième est plus « pertinente », abordant la question du cycle de l’eau et de la vie, mais évidemment en forçant l’idée de Dieu là-dedans. La quatrième aborde la question de la botanique, toujours de manière démagogique.

Bien entendu, la religion étant anthropocentrique par définition, les animaux sont aussi des cibles, des « moins que rien »…

Concluons tout cela avec une image concernant l’embryologie, qui serait censé prouver la véracité du Coran.

L’image est très parlante pourtant : l’embryon humain a une petite queue. Comme d’ailleurs nombre d’embryons, témoignage justement de l’évolution de la vie, et donc nullement d’une pseudo création par Dieu…

Propagande religieuse djihadiste et Nature

L’un des arguments connus dans la protection animale est qu’il ne faut pas faire culpabiliser les gens. Ce qui est terrible dans cette approche, c’est qu’elle contient déjà l’esprit de la capitulation.

Etant en effet dans un pays de culture catholique, si on part de ce principe on ne peut arriver à rien, puisqu’en effet on peut faire ce qu’on veut du moment qu’on se confesse.

Là où c’est beaucoup plus intéressant quand on discute avec des gens de culture protestante, juive ou musulmane, c’est que la morale stricte, ils comprennent tout de suite ce que cela signifie. Pour le rapport harmonieux à la Nature, il en va de même chez les personnes de culture juive ou musulmane.

Le « hic » bien sûr ici est que quand on fait face à des gens croyants, la Nature est soumise à Dieu. Pour montrer la force de cette question, nous sommes allés chercher quelques exemples de propagande djihadiste (nous floutons la source lorsqu’elle est inscrite sur l’image).

Ces images s’inscrivent dans des packs de propagande, à côté d’apologie du meurtre. Pour souligner la dimension populaire à laquelle on a affaire, donnons un exemple avec l’image suivante.

Comme on le voit, on est en pleine démagogie. Nous allons procéder par thématique. Commençons par la défense des animaux. Impossible au 21e siècle, quand on veut une révolution, de ne pas prétendre être en défense des animaux.

L’image suivante prétend que les « hérétiques » sont en retard sur l’Islam. Évidemment ici, le véganisme avec son universalisme est nié et c’est au halal qu’il est fait allusion.

L’image suivante utilise un chat, car le prophète avait un chat et avait mis en avant sa défense. Ce qui caractérise l’hypocrisie religieuse, c’est toujours sa sélectivité, son refus de l’universalisme.

Cette image utilise quelque chose de propre à la culture afghane, avec un rapport millénaire aux pigeons, datant de bien avant l’Islam. Le texte sur l’image reprend même un slogan communiste arabe en le modifiant un peu : « Ils peuvent tuer toutes les hirondelles, ils n’empêcheront pas la venue du printemps ».

Il va de soi que le romantisme – niant la culture straight edge comme il se doit puisqu’on est là dans la démagogie pure et dure – est une constante, comme en témoigne l’image suivante.

L’utilisation d’animaux est récurrente et elle est liée à une vision de la Nature en général, comme on peut le voir dans les images suivantes.

La Terre est une « mère » mais elle n’est pas Nature comme chez LTD, ici elle relève de « Dieu ».

Il y a bien trois camps : les existentialistes qui sont anthropocentristes (même dans les rares fois où ils sont vegans) car ils voient l’humanité comme un heureux produit du hasard, les athées qui assument la Nature comme base de toute la vie organisée et enfin les religieux.

Cette propagande religieuse a l’air stupide peut-être, ou du moins simpliste. Personne ne peut en tout cas nier son impact très important. Son efficacité tient à donner une vision du monde que la société ne veut pas donner, car elle réfute la Nature. Quand on réfute la Nature et que certains la cherchent mais ne la trouvent pas, ceux-ci tombent dans la religion, le fanatisme… Dans la mort, au nom de la défense de la vie, pensent-ils…

Chokehold : Burning bridges

Né en 1990, « Chokehold » a été un groupe canadien vegan straight edge très apprécié dans la scène punk hardcore pour sa musique alternative et engagée. Sa renommée s’est développée exactement parallèlement aux groupes Earth Crisis et Vegan Reich.

Une grosse nuance cependant a existé, dans la mesure où Chokehold considérait que l’avortement devait être reconnu en particulier comme droit des femmes, par opposition donc à la défense de la vie en général. Cela provoqua de grandes tensions, notamment lors d’un concert à Buffalo en même temps que le groupe hardline Abnegation, qui a manqué à peu de choses de finir en bataille rangée.

Voici les paroles de la chanson « Burning bridges », qui exprime la vision du monde du groupe, relativement contradictoire dans la mesure où il est en même temps parlé d’éduquer et de détruire les ennemis !

Si on est très proche de la culture hardline d’un côté, de l’autre il y a un aspect qui reflète cependant plus le côté plus intellectualisé du groupe, plus gauchiste étudiant qui refuse les « dogmes » (que le hardline assume par contre en bloc), sans doute dans la même veine que le groupe suédois Refused, même si clairement plus dans l’esprit des squats de l’époque.

Le groupe avait arrêté en 1996, comme beaucoup de groupes de cette vague vegan straight edge. Il s’est reformé récemment, comme beaucoup de groupes hardcore, et dans cet esprit (donc plus dans l’esprit vegan straight edge en tant que tel).

I reach out my hands try to educate you on your crimes
i’m not a fucking preacher but you have to know your destruction for the depletion and the rape of this earth
Je tends mes mains j’essaie de vous éduquer quant à vos crimes
je ne suis pas un putain de prédicateur mais vous devez connaître votre destruction pour l’épuisement et le viol de cette terre

you’re just unaware i cannot blame you
just this system for teaching us desolation
vous êtes simplement ignorant je ne peux pas vous blâmer
seulement ce système pour nous enseigner la désolation

the corporations are aware while the average person is not
violence against one meat eater is not going to liberate one million animals
we must take action against those who run the industry not the ones lied to
les grandes entreprises conscientes tandis que la personne moyenne ne l’est pas
la violence contre un mangeur de viande ne va pas libérer un million d’animaux
nous devons prendre des mesures contre ceux qui dirigent l’industrie pas ceux à qui on a menti

and to take them down we must use as much violence as they do
animal liberation earth liberation human liberation will only come through education
et pour les faire tomber il faut utiliser autant de violence qu’eux le le font
la libération animale la libération de la Terre la libération humaine ne viendra que par l’éducation

Besoin d’aide à la Réunion

Le zoo de Saint-Denis de la Réunion est au centre d’un imbroglio depuis 2006 ; fermé depuis cette date, il devait ré-ouvrir mais les conditions n’étaient pas remplies par rapport aux normes européennes. On notera que cela doit être sacrément terrible, car des zoos qui ne sont pas aux normes mais qui ouvrent quand même, il y en a beaucoup en France…

A un moment, il y a eu l’idée de transformer le zoo en ferme pédagogique et des naissances ont été organisées pour cela. Entre-temps il a été décidé de le fermer et il avait été prévu que les animaux soient assassinés, c’est-à-dire en langage « zoo » qu’ils soient « euthanasiés ».

Heureusement, la municipalité qui essayait de faire cela en douce est tombée sur un vétérinaire qui a refusé de le faire! Une chance pour les 15 iguanes, 16 tortues de Floride, 2 chauves-souris et 2 émeus concernés!

Le journal Clicanoo de la Réunion informe donc que les animaux sont à placer. Voici leur présentation de cela, ainsi que le tableau qu’il fournit.

Les personnes intéressées devront se manifester auprès de la mairie par le biais d’un dossier de candidature (à télécharger ICI) à retourner avant le 9 octobre. Les dossiers seront ensuite examinés par une commission où siègeront des élus, des représentants d’associations de défense des animaux, ou encore un expert de la faune sauvage.

Evidemment, puisque tout le monde ne peut pas accueillir chez soi un animal sauvage, les candidats devront remplir certains critères, même si les animaux sont cédés gratuitement, notamment en ce qui concerne les tortues de Floride, les chauve-souris, le loriquet, et les émeus, qui nécessitent une parc et des éleveurs agréés selon la législation en vigueur. Idem pour les 42 tortues radiata.

Les autres animaux seront quant à eux cédés par lots, lors d’une vente aux enchères, toujours à des détenteurs privés ou parc agréés qui possèdent un certificat de capacité d’élevage. Par exemple, le serpent faux corail sera mis en vente à 300 euros, le lot de deux amazones à front rouge à 2000 euros, un lama à 300 euros, trois gris du Gabon à 3000 euros, ou… 17 iguanes verts à 3000 euros !

Enfin, les 20 poneys eux, seront vendus individuellement, entre 500 et 2000 euros, à l’exception de Kiri et Eliot, qui seront donnés à un éleveur ou à une structure, car devenus trop vieux ou nécessitant des soins particuliers.

Les tortues géantes des Seychelles – 15 000 euros les 4 – devraient quant à elles être acquises par le Conseil départemental, intention déjà annoncée par Nassimah Dindar il y a quelques temps.

Enfin, à noter que tous les animaux cédés sont régulièrement suivis par le vétérinaire sanitaire du parc. Un certificat de bonne santé pourra être délivré pour chaque espèce.

On notera qu’en 2009, trois femelles chimpanzés Zaza, Juju et Cheetah avaient été replacées dans le sanctuaire AAP aux Pays Bas, par l’intermédiaire de la Fondation Brigitte Bardot et de SOS animaux à la Réunion.

On voit ici que les pouvoirs publics sont totalement nuls : s’il n’y a pas d’associations ou de pression de l’opinion publique, l’assassinat maquillé en « euthanasie » gestionnaire est la règle!

C’est une vision froide, glaciale, calculatrice… Dans l’esprit cartésien, dans le rejet du respect de la Nature!

La croissance de l’exploitation animale : quelques données

Comme c’est la rentrée, il y a lieu de comprendre quelle va être la tendance annuelle en ce qui concerne la « viande ». On a le choix entre soit faire dans l’autosatisfaction et voir que la consommation de « viande » baisse un peu, soit être réaliste et voir que sur le plan mondial c’est la catastrophe.

En fait, tout prend une telle proportion que les gens qui en France font dans le sentimentalisme et le témoignage chrétien au sujet des animaux vont rapidement être démasqués. Le monde tel que nous le connaissons n’est rien comparé à ce qui attend la vie sur Terre.

Pour saisir ce qui se passe, on peut profiter de ce qui a eu lieu il y a quinze jours : le « Congrès international des Sciences et Technologies des viandes », accueilli par l’INRA de Clermont-Ferrand, avec comme « sponsors » notamment Fleury Michon, Bigard, Interbev, Inaporc…

Les partenaires directs de l’organisation du congrès, avec surtout l’unité Qualité des Produits Animaux (QuaPA) de l’Inra, ont été l’université d’Helsinki, l’ENV Toulouse, la Kentucky University, l’Institut de l’élevage, le Comité interprofessionnel de la dinde française, l’Institut français du porc, l’Institut technique agro-industriel des filières viandes et le Centre d’information des viandes.

500 chercheurs de 43 pays ont débattu du moyen de développer la production de « viande ». Voici comment Véronique Santé-Lhoutelier, directrice de recherche à l’Inra et organisatrice du congrès, a par exemple annoncé la couleur :

« Il s’agit d’échanger sur la science mais aussi de faire connaître le patrimoine français (…) Il y a un vrai potentiel d’innovation dans certains organes [il s’agit des « coproduits » (os, viscère, peau…)]. »

Lors d’une conférence à ce congrès, l’agroéconomiste (sic) belge Erik Mathijs a évalué la situation de la manière suivante :

« La tendance attendue est une augmentation de la consommation mondiale de viande de 1,6% par an lors des dix prochaines années. »

Pourquoi dit-il cela? Regardons quelques tableaux. D’abord, voyons la consommation de « viande » par pays, par kilo et par année. Comme on peut le voir, hormis certains pays particulièrement producteurs (comme le Brésil) qui sont déjà en avance, les pays peu développés économiquement sont loin derrière le style de vie « moderne ». Or, la tendance est de le rattraper.

Par exemple, la consommation de « viande » de boeuf et de porc en Chine va augmenter d’entre 20 et 30% d’ici 2023, selon l’ONU. Ces dernières années, la « production » de boeuf en Indonésie a augmenté de 35%.

Dans la même logique, les entreprises japonaises Itoham Foods et Yonekyu, 2ème et 7ème producteurs du pays, vont fusionner, formant une nouvelle entité valant 5,24 milliards de dollars. C’est une économie en expansion, avec un énorme potentiel.

Voici un tableau montrant justement la consommation de viande par habitant et par pays. Si l’on dit que la majorité de la population mondiale, laissée à l’écart de l’exploitation animale « moderne » pour ainsi dire, la rejoint…

Voici un tableau montrant l’augmentation annuelle de la consommation de viande, pour voir que lentement mais sûrement, l’exploitation animale grandit.

Maintenant regardons deux tableaux montrant la prospective à plus long terme. Rappelons ici, pour comprendre la tendance, que la consommation de viande est passée de 23,1 kilos par personne et par an en 1961, à 42,2 kilos en 2011.

Enfin, concluons sur une note relativisant le fait que l’exploitation animale recule dans les pays développés, avec le tableau de la consommation et de la production de « viande rouge » et de « volaille » aux Etats-Unis.

La consommation a repris, quant à la production bien sûr elle augmente, comme partout.

La conclusion est simple. Soit on joue à la personne qui se donne bonne conscience individuellement, soit on assume la vie animale au sein de Gaïa comme un tout… Et alors on a une rage terrible, sans compromis.

L’appel lancé par « écologistes! »

« écologistes! », issue d’une scission d’Europe Ecologie les Verts, comme nous en avions parlé, a désormais un site internet avec un appel que nous reproduisons ici.

Comme prévu, c’est ce qui manque qui est d’autant plus frappant : pas de Nature… Pas d’animaux…

La France, l’Europe et le Monde font face à des bouleversements écologiques sans précédent dans l’histoire de l’humanité. Ces bouleversements, nous les vivons déjà toutes et tous : nous savons qu’ils auront des conséquences sur la vie de nos enfants et de nos petits-enfants. Le dérèglement climatique bouleverse déjà la vie de 200 millions de personnes chaque année. Il a, de par le monde, des conséquences migratoires qui s’ajoutent à celles des guerres.

Dans le même temps, l’économie mondialisée produit des richesses, mais épuise la planète, les sols, le sous-sol, les ressources en eau. Elle offre des opportunités d’accéder à de nouveaux services, de nouvelles libertés, mais entretient et creuse des inégalités. Elle met en concurrence les territoires et les pays, elle détruit des emplois en même temps qu’elle en crée, fragilise les systèmes sociaux au risque de mettre en danger le pacte républicain.

Refuser la mondialisation est un mirage, un mensonge : elle ne résiste à aucun mur, aucune frontière physique ou réglementaire.

Se soumettre à la mondialisation sans tenter de lui fixer des règles, de la dompter pour qu’elle ne conduise pas à une catastrophe environnementale et climatique, à une désagrégation sociale porteuse de dangers totalitaires, ce serait un abandon.

Et si on commençait, ici, à faire de la réponse à la crise écologique, à la raréfaction des ressources naturelles, au défi climatique des opportunités pour vivre mieux et pour mieux vivre ensemble ? Telle devrait être l’ambition de l’écologie politique, appuyée sur une méthode : accompagner les initiatives, encourager, faciliter les choix individuels, porter des choix collectifs clairs et démocratiquement débattus, élaborés et partagés.

Etre écologiste, c’est vouloir mettre à profit les transitions énergétiques, technologiques, sociales indispensables et inéluctables pour créer des emplois durables, c’est parier sur la capacité d’initiatives, de création, d’innovation. C’est avoir conscience que face à l’immensité des défis qui se posent au monde, qui concernent chacun (rendre l’air plus respirable, conserver la qualité des eaux, des paysages, dégager notre système économique de sa dépendance aux énergies carbonées…) personne ne peut prétendre à lui seul détenir LA solution. C’est privilégier le dialogue, l’échange de pratiques, c’est refuser tous les prêt-à-penser.

Etre écologiste en politique, c’est vouloir placer l’écologie au cœur des politiques publiques, c’est rechercher, construire et assumer dans la durée les compromis indispensables sans lesquels l’action politique n’est que vaine incantation.

Etre écologiste en politique, c’est également affirmer que ce qui nous unit sur les questions écologiques est plus fort que ce qui nous distingue sur les autres sujets qui rythment notre vie démocratique, mais que cela ne gomme pas nos différences, qui sont une richesse : c’est l’accepter et l’assumer, et ne pas chercher à créer de toutes pièces un système ou une idéologie de plus – alors même que les idéologies du XXème siècle se sont, les unes après les autres, effondrées.

Il est temps de réconcilier les Français avec une écologie politique trop souvent perçue comme sectaire, principalement contestataire, contraignante, prescriptive. Il est temps de tenir la promesse d’une écologie positive, constructive, d’une écologie qui parle à chacun.

écologistes ! c’est l’affirmation d’une ambition pour le XXIe siècle.

Notre société est caractérisée par le morcellement : les représentations classiques ne tiennent plus face à la réalité vécue. Les facteurs d’inégalités se superposent, les identités sont multiples, chacun étant porteur d’origines, d’intérêts, d’aspirations qui forment autant de tribus éphémères ou mouvantes. C’est un constat : nous pouvons en faire une chance à condition de retrouver un objet de mobilisation collective, qui concerne chacun et qui nous pousse à voir au-delà des différences et des peurs pour agir ensemble.

Quels que soient les milieux sociaux, les croyances, les situations sociales, les convictions philosophies, les lieux de résidence, les pratiques culturelles, nous sommes tous confrontés au défi écologique : parce que la pollution touche chacun, que les modifications de l’environnement nous concernent tous, que nous partageons tous, d’où que nous venions, une même et unique planète.

Oui, le défi écologique est le nouveau dénominateur commun, capable de parler à tous les Français. Y répondre collectivement, c’est faire des choix politiques cohérents, et c’est permettre à chacun d’être, dans sa vie quotidienne, l’écologiste qu’il souhaite.

écologistes ! c’est l’affirmation d’une ambition pour la France

La persistance de la crise, les discours de repli et de stigmatisation, les populismes, mais aussi un courant intellectuel théorisant le déclin et cultivant la nostalgie d’un passé fantasmé ont plongé la France dans une dépression collective. Et pourtant, la France regorge de talents, d’aspirations inassouvies, de forces créatrices.

Et si la France apprenait à tirer de son environnement la force de ses habitants ? Il y a tant de combats à mener : pour le respect, l’entretien et l’amélioration de nos paysages, si divers, si riches, de nos côtes, de nos rivières, pour la préservation et l’amélioration d’une qualité de vie que le monde nous envie, pour le soutien aux créateurs économiques qui s’engagent dans la transition écologique, aux filières technologiques qui sont des pôles d’excellence que le monde reconnaît, pour l’accompagnement d’initiatives individuelles ou collectives qui concrètement participent du combat pour la planète.

Soyons fiers également de cette idée du vivre ensemble qui considère que la diversité humaine, à l’image de la biodiversité, est une richesse qui s’épanouit dans le respect mutuel : en France, cela s’appelle la laïcité.

Sachons tirer de la place de la France dans le monde, de son rayonnement historique, intellectuel et spirituel, les ressources pour peser sur la marche de la planète : ancrons clairement et sans ambiguïté le projet national dans une perspective européenne, et dans une dimension internationale. La France, en matière d’écologie et de nouveaux droits individuels et collectifs peut et doit tout à la fois se fixer comme objectifs d’être exemplaire, d’être un moteur, et d’être un partenaire actif de ses voisins et de la communauté internationale.

Oui, la France a besoin de se fixer une ambition collective : celle d’être le pays de l’écologie.

écologistes ! c’est vouloir adapter les formes de l’engagement politique aux réalités de la vie des citoyens

Pour peser sur les décisions collectives, pour accompagner les projets et les initiatives, les écologistes doivent participer à la vie démocratique.

Nous souhaitons le faire sans hypocrisie, et en assumant pleinement notre ambition de chercher à convaincre et à rassembler lors des scrutins électoraux, notre volonté prendre part, à chaque fois que cela est possible, à l’exercice du pouvoir dans le cadre d’alliances durables et assumées.

Nous souhaitons le faire en adaptant les formes d’engagement aux réalités sociales : les partis politiques, dans leur forme héritée du XXè siècle ont vécu. Trop souvent, ils épuisent leurs militants en débats internes et exigent d’eux une disponibilité et un engagement excessifs. Trop souvent, ils cherchent à constituer des corpus programmatiques artificiels, au prix de la mise à l’écart des opinions divergentes ou de la formulation de propositions fourre-tout. Trop souvent, ils négligent les retours d’expériences, les débats d’idées, les innovations issues de la société.

C’est pour répondre à ces défi qu’ECOLOGISTES ! entend s’appuyer sur deux piliers : le parti, dont la fonction est de participer au débat politique, de présenter des candidats aux élections, de participer à l’exercice des responsabilités, et le réseau, espace physique ou numérique d’échanges, de débats, de confrontations, autour des grandes questions écologiques.

Le parti a vocation à accueillir tous ceux qui, d’où qu’ils viennent, entendent participer à la vie démocratique et électorale, et partagent la même ambition d’une écologie concrète et pragmatique, le même engagement européen, la même vision d’une laïcité émancipatrice et la même volonté de voir le pays mener les réformes nécessaires pour permettre à la fois le développement économique et le maintien d’un système de protection social à la hauteur des besoins des citoyens. Le parti a l’ambition de participer au rassemblement des écologistes et des démocrates. Un rassemblement qui saura bâtir des alliances assumées et durables à gauche, avec les forces politiques qui refusent les facilités du populisme, le danger des extrémismes et agissent pour une démocratie vivante mais apaisée.

Le réseau a pour fonction de participer au débat des idées, à l’approfondissement des connaissances, à la détection et au partage d’initiatives qui concourent à l’écologie. Espace dénué d’enjeux de pouvoir, forum d’échanges, il est ouvert à quiconque souhaite y apporter sa contribution, sans engagement autre que la volonté d’accompagner et d’enrichir l’action politique des écologistes et de l’ancrer dans la réalité. La participation à la vie du réseau ne signifie pas adhésion au parti, elle n’est en rien incompatible avec l’appartenance à une autre formation politique – à l’exception de formations extrémistes.

Citoyens convaincus de l’importance de l’écologie et disponibles pour vous engager, élus, militants ou anciens militants désireux de porter autour de vous une écologie audacieuse, constructive et apaisée, vous êtes, nous sommes écologistes !

Le « Veggyvan » de Toulon demande de l’aide

Le principe d’un van – restaurant existe depuis longtemps dans quelques pays et il y en a quelques uns qui existent en France, comme le Veggyvan à Toulon.

Seulement voilà, pour que ce projet de restaurant sur roues, de « foodtruck », proposant une alimentation végétale et bio (et surtout locale) puisse se maintenir, il faut changer le van, qui a tout de même 31 ans.

Aussi y a-t-il un appel de la part du Veggyvan pour une campagne de financement participatif, qu’on peut trouver en cliquant ici. Le facebook du food truck est .

Voici quelques photos, ainsi qu’une vidéo des deux personnes du foodtruck présentant leur demande de soutien.




« La France se mobilise pour la COP21 »

Voici le communiqué officiel de lancement de la COP21, repris du site alternatif à ce sujet.

La France se mobilise pour la COP21

La France va présider et accueillir la 21e Conférence des Nations unies sur le climat du 30 novembre au 11 décembre. Pour témoigner de l’engagement et de la mobilisation de la France, le président de la République a réuni jeudi 10 septembre à l’Élysée les principaux acteurs de la COP21.

Tapis vert

Près de 400 invités du monde politique, associatif, culturel, les équipes en charge des négociations et de l’organisation de la COP ont répondu à l’invitation du président de la République, pour donner le coup d’envoi de la mobilisation. Pour l’occasion, le traditionnel tapis rouge sur le perron de l’Élysée a été remplacé par un tapis vert, couleur du logo officiel de la COP21.

Avant de s’installer, le président de la République François Hollande a parcouru l’exposition « 60 solutions face au changement climatique » de Yann Arthus Bertrand dont les panneaux ont été installés dans le couloir menant à la salle des fêtes. Le Premier ministre Manuel Valls a ensuite prononcé le discours d’ouverture insistant sur « les conséquences du changement climatiques déjà visibles » et sur le « rôle déterminant » de la France.

Évènement hors norme

La matinée a été rythmée par plusieurs séquences thématiques avec interviews, témoignages et clips. La vidéo en 3D du site de Paris-Le Bourget a été dévoilée en avant-première. À cette occasion, Pierre Henri Guignard, secrétaire général en charge de la préparation et de l’organisation de la COP21, a confié: « Organiser la COP est une aventure singulière, l’évènement est hors norme ». Puis Farha Derdar, actuellement en bac professionnel au lycée Nobel de Clichy-sous-Bois, qui sera en stage comme agent de liaison durant le COP, a parlé de l’action menée dans son lycée.

Pour démontrer l’urgence d’agir, des membres de la communauté scientifique (Gilles Lebœuf, spécialiste de la biodiversité, Valérie Masson-Delmotte, paléoclimatologue…) ont, chacun dans leur domaine, défendu les raisons d’agir. Nicolas Hulot a tenu à partager sa rencontre avec une personne qui lui a dit: « À Paris, vous allez décider qui va vivre ou mourir ». L’envoyé spécial du président de la République pour la protection de la planète a invité à « sortir des mots » pour « entrer dans l’action ».

Mobilisation immense

La séquence « De la négociation à l’action : l’accord de Paris » a été marquée par l’intervention de Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères et futur président de la COP21 : « Nous avons une chance de parvenir à un accord. Nous n’avons pas le droit d’échouer » a-t-il insisté. Puis Laurence Tubiana, ambassadrice en charge des négociations, a fait part de son expérience des COP : « La prise de conscience des risques fait que cette COP ne ressemble pas aux précédentes. La mobilisation est immense, ça change le contexte » a-t-elle souligné. Trois organisateurs de la Conférence des jeunes (COY) sur le climat, qui aura lieu du 26 au 28 novembre à Villepinte, ont fait entendre la voix de la jeunesse.

La culture au cœur de la COP21

Autre temps fort : la mobilisation de la société civile autour de Ségolène Royal. La ministre de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie a souligné l’exemplarité de la France avec la loi sur la transition énergétique. Avant de poursuivre : « « Sauver le climat, c’est sauver l’être humain ». A ses côtés, la navigatrice Catherine Chabaud qui a voulu « faire entendre la voix des océans et des littoraux » ; Lauranne Germond, présidente d’ArtCOP21, pour qui « les artistes ont un rôle à jouer pour mobiliser les citoyens sur le climat ; ou encore Adrien Suire, fondateur de la start-up Quivivo qui propose des solutions connectées pour la maison.

Le timbre officiel de la COP21 a été présenté en présence des cinq lauréats du concours, élèves à l’école de design de Saint-Étienne. Puis le président de la République a clos l’évènement : « Je me félicite de la mobilisation qui s’intensifie. La COP21 n’est pas une réunion internationale comme les autres. Ce n’est pas le point d’arrivée mais le point de départ. En avant la COP21 ! »

Le coût social de l’alcool, du tabac et des drogues

L’Observatoire français des drogues et toxicomanie vient de rendre public un rapport sur le « coût social » de l’alcool, du tabac et des drogues. En voici des extraits pertinents.

Le « coût social » de l’alcool et celui du tabac sont presque identiques, 120 milliards d’euros, suivi par les drogues illicites (8,7 milliards d’euros). Le coût social engendré par le tabac peut être rapproché des 13,4 millions de fumeurs et le coût social de l’alcool des 3,8 millions « d’usagers à risques d’alcool ».

Les drogues illicites engendrent un faible « coût social » total, en comparaison de l’alcool et du tabac, parce qu’elles sont moins consommées.

Le « coût externe » représente l’essentiel du « coût social » pour l’alcool, le tabac et les drogues illicites (respectivement 95,1 %, 85,2 % et 67,6 %).

L’importance de cette composante s’explique par le nombre très important de vies perdues (respectivement 49 051, 78 966, 1 605) et par la valeur de l’année de vie perdue (115 000 euros) qu’il est recommandé d’utiliser en France dans les calculs socio-économiques.

Le « coût externe » de l’alcool est 11 % plus élevé que celui du tabac bien que le nombre des décès par le tabac soit plus important que ceux engendrés par l’alcool. Cette différence s’explique par un âge moyen au décès plus précoce pour l’alcool que pour le tabac (63 ans vs 71 ans) et par le fait que de nombreux décès accidentels engendrés par l’alcool interviennent précocement.

Le « coût des drogues pour les finances publiques » est élevé (1,1% du PIB). Chaque année, l’État doit payer respectivement pour l’alcool, le tabac et les drogues illicites, 4,9 milliards, 14 milliards et 2,4 milliards d’euros.

Ainsi, 33 % du déficit budgétaire français serait constitué par le poids négatif des drogues sur les finances publiques.

Les recettes de taxation sont inférieures au « coût des soins » (respectivement 8,5 et 25,9 milliards d’euros). La taxation sur les alcools ne représente que 37 % du coût des soins des maladies engendrées par l’alcool tandis que les taxes sur le tabac sont également insuffisantes à couvrir le coût des soins engendrés par ce dernier et représentent 40 % des recettes de taxation. (…)

Kopp et Fenoglio (2006) estimaient le coût social de l’alcool à 37 milliards d’euros, celui du tabac à 47 milliards d’euros et celui des drogues illicites à 3 milliards d’euros. Le présent rapport conduit à des chiffres bien plus élevés. Le « coût social » de l’alcool et celui du tabac atteignent 120 milliards d’euros suivi par les drogues illicites (8,7 milliards d’euros). La présente étude conduit à des coûts sociaux par catégories de drogues approximativement trois fois plus élevés que l’étude précédente.

L’explication de cette envolée du coût social des drogues n’est pas la conséquence d’une augmentation de consommation et d’une politique publique inefficace. Cette multiplication est le résultat à la fois d’une amélioration des connaissances épidémiologiques et d’un changement dans la méthodologie du calcul économique public adopté officiellement par les pouvoirs publics.

L’étude de 2006 était basée sur l’hypothèse que 42 000 personnes décédaient prématurément du tabac et 44 000 de l’alcool chaque année et 547 des drogues illicites, au milieu des années quatre-vingt-dix. L’appareil statistique s’est amélioré et la présente étude est basée sur les hypothèses de 49 051 décès pour l’alcool, soit 11 % d’augmentation et 78 966 décès pour le tabac, soit une augmentation de 89 %.

Pour la croissance du nombre de décès engendrés par le tabac, on peut penser qu’une partie s’explique par l’augmentation du nombre de décès par cancers chez les femmes mais que l’essentiel résulte d’une meilleure prise en compte des causes de décès et notamment des décès pour les maladies cardiovasculaires et les cancers engendrés par le tabac.

La valeur de la vie humaine utilisée en 2006 était calculée à partir du revenu disponible brut des ménages (RDB) actualisé, ce qui était cohérent avec la valeur de la vie de 1,5 million d’euros alors recommandée par le rapport Boiteux (2001). Quinet (2013) préconise désormais une valeur de 3 millions d’euros ce qui multiplie par deux la valeur de chaque vie perdue.

Les calculs de 2006 furent réalisés avec un taux d’actualisation de 6 % (Boiteux 2001) et ceux de la présente étude avec un taux de 4 % (Quinet, 2013), ce qui augmente encore le poids des conséquences futures des décès présents.

L’étude de 2006 ne prenait pas en compte la perte de qualité de vie, contrairement à la présente étude. En conséquence, l’augmentation spectaculaire du « coût social » des drogues entre 2006 et 2010 s’explique par l’amélioration de nos connaissances épidémiologiques et par les modifications des paramètres de calculs et non par un changement négatif majeur du paysage des drogues en France.

Manger des cerveaux à Fort Boyard serait-il subitement justifié?

Fort Boyard est quelque chose que nous connaissons tous et toutes : c’est du divertissement ultra bas de gamme, racoleur comme pas possible, avec l’utilisation massive d’animaux pour jouer sur l’irrationnel, bref c’est insupportable.

C’est tellement odieux que rien que ça c’est une preuve qu’il faut une révolution et se débarrasser d’un certain nombre de barbares appelant aux plus bas instincts, jouant sur les pires préjugés.

Ne suivant donc pas l’actualité de cette horreur, ce qui est une erreur vu que des animaux y sont impliqués et que donc il faut étudier cela et lutter, nous avons raté ce qui s’y est passé au tout début juillet.

Voici un premier aperçu – en fait on peut se passer de visionner cela – avec Gérard Vives et Carinne Teyssandier qui doivent manger des cerveaux d’animaux qui ont été bouillis.

Infâme, mais on dira : LTD découvrirait-il le principe de Fort Boyard ? C’est toute la « culture » de cette émission, rien de nouveau.

Oui, mais ce qu’il y a, c’est que les animateurs Gérard Vives et Carinne Teyssandier appartenaient à une équipe… L214, conduite par Aymeric Caron, aux côtés également de Hélène Gateau (présentatrice d’Hélène et les animaux), Laurent Maistret (vainqueur de Koh-Lanta 2014) et Damien Thévenot (animateur).

12 000 euros y ont été récoltés, 12 000 euros pour ni plus ni moins que vendre son âme.

Participer aux institutions, c’est selon nous erroné, mais cela a un sens. Manifester dans les rues avec des animaux morts c’est selon nous moralement inacceptable, mais on peut penser que cela doit marquer, que c’est une confrontation au réel.

Mais Fort Boyard ? Là c’est carrément insulter les gens, c’est participer aux pires entreprises culturelles qui font de ce monde un enfer. Fort Boyard, c’est par essence quelque chose d’opposé à l’intelligence, au véganisme, à la rationalité…

Encore, à la limite, si c’était une émission « spéciale », mais non, et c’est logique : on est dans la banalité de la vie quotidienne d’une société décadente tournée entièrement vers le profit, où la vie ne compte pas.

Le « soutien » à L214 est ici une démonstration du fait que, en pleine expansion mondiale de l’exploitation animale, des idiots utiles sont savamment utilisés et orchestrés pour donner une image d’ouverture à un système intolérable, inacceptable.

C’est également une démonstration de plus, s’il en fallait une, que le pragmatisme est une horreur, qu’on ne peut pas contourner le peuple, que seul le travail à la base, tourné vers la population, fonctionne. Les initiatives par en haut, jouant sur l’irrationnel, le sensationnel – comme l’a fait PeTA, comme le fait L214 – n’aboutissent qu’à des résultats en surface, sans jamais remuer le fond du peuple, de la jeunesse.

Voici quelques réactions Facebook au sujet de cette sordide affaire de Fort Boyard.

[Voici le communiqué en question]

Du rêve à la réalité
À Fort Boyard, ce qu’on aime, c’est le sport, les énigmes, les casse-têtes, les joueurs qui se donnent à fond et les émotions qui vont avec. Le décor est magique, on se croirait dans nos rêves de gosses, avec ce bâtiment majestueux en plein milieu de l’océan, ces personnages hauts en couleur.
Et puis, il y a les animaux.
Rarement, nous nous posons la question de leur présence : elle va de soi, elle est partie intégrante du décor et du jeu.
Si on peut avoir du mal à appréhender les émotions d’une araignée ou d’un asticot, celles des tigres et autres souris sont à notre portée. Et leurs désirs aussi : le besoin d’espace, l’envie de liberté, l’envie de vivre leur propre vie.
Nous avons de nombreuses pratiques à remettre en question. Celle d’enfermer des animaux pour notre divertissement en est une.



« écologistes ! »

Ces histoires électorales sont une tambouille bien indigeste, mais il faut bien en parler, pour ne pas se faire piéger…

Nous avions donc parlé tout récemment du fait que François Goullet de Rugy et Jean-Vincent Placé quittent EELV. Leur motivation est simple et directe : faire de la « politique », et personne n’a jamais été dupe. Placé a, par exemple , toujours été un homme d’appareil (on a un aperçu très clair dans notre article « Beau bar de 47 cm pris au large à la ligne grâce aux conseils d’un maître pécheur« ).

Celle qui mécontente, c’est bien sûr Duflot, qui est sur la même position mais qui entendait qu’EELV ait un candidat au premier tour de la présidentielle : elle-même. De Rugy et Placé sont eux sur la ligne de soutien direct à Hollande, dès le premier tour.

Duflot est une carriériste du même acabit, le plus bel exemple, que nous mentionnons souvent tellement c’est énorme, fut son « coup » lors de la conférence de Copenhague sur le changement climatique : partie là-bas en train devant les médias, elle en était revenue… dès le lendemain… en avion, pour une interview télévisée!

L’écologie est ici un prétexte à la modernisation et à la carrière. Voici ce que Duflot a expliqué dans Libération hier:

Avez-vous été surprise par les départs de Jean-Vincent Placé et François de Rugy d’EE-LV ?

Non, pas vraiment. Ils ont renoncé à la transformation écologique de la société et pensent qu’il faut simplement s’adapter au monde tel qu’il est aujourd’hui. Je le regrette d’autant plus que le chemin
a été long pour en arriver là ensemble. Chacun suit désormais sa route. Je pense, et je l’explique dans mon livre, que la mutation du monde appelle d’autres réponses que l’orthodoxie et les recettes éculées: il faut un grand virage vers l’écologie.

Vous vous préparez même pour la prochaine élection présidentielle…

C’est vrai. Mais je ne souhaite pas que les écologistes reproduisent les mêmes erreurs que lors des trois dernières présidentielles. Est-ce que j’ai décidé de ma candidature ? Pas du tout. Ma priorité
c’est la déminorisation de l’écologie, c’est-à-dire construire une force capable d’exercer pleinement le pouvoir.

Comment peut-on dire qu’on se prépare pour la présidentielle et qu’en même on n’a pas décidé d’être candidat? C’est totalement délirant. Quant au contenu, il n’y en a pas.

Au moins, De Rugy et Placé ne font pas semblant. Ils ont annoncé leur parti, qui n’en est pas un, juste une « fédération » qui d’ailleurs n’existe pas encore. Il y a quelques jours, cela devait s’appeler « Union des démocrates et écologistes », maintenant cela doit s’appeler « écologistes ! ».

Il n’y a pas de contenu, aucun programme, aucune valeur, simplement un logo.

C’est même assumé, voici la réponse de De Rugy à une question d’Ouest France:

Vous en êtes le fondateur, le président ?

Oui, parce qu’il en faut un, on va dire ça comme ça. Le premier animateur. Il n’y a pas d’organigramme. C’est la première pierre que l’on pose : un nom, un logo, un site internet.

Il n’y a même pas de site internet, car il faudrait le remplir… mais de quoi? D’ailleurs, les portes sont ouvertes à tout le monde, comme il est dit d’une manière ultra-opportuniste, toujours à Ouest France:

Tout le monde est le bienvenu ! Ce qu’on veut, c’est être aussi ouvert que possible, en tant qu’organisation, et surtout du point de vue de l’état d’esprit. C’était d’ailleurs l’ambition au départ de Dany Cohn-Bendit, qui s’est complètement perdue en route. Nous, on appellera ça un réseau, pour des gens qui ne veulent pas s’engager directement dans un parti politique, qui permettra de fédérer des gens qui soit sont engagés ailleurs, soit qui souhaitent rester en dehors d’un appareil.

Si ce n’est pas du racolage! Guère étonnant que dans ce projet vide, ils ont été rejoint par Jean-Luc Bennahmias et Christophe Madrolle , tous deux ex Verts et ex MODEM, ayant fondé un « front démocrate ».

Car le seul sens de ce projet, c’est de participer au « front » électoral de Hollande, qui compte bien à la présidentielle apparaître comme le représentant de « l’union de la gauche » face à Nicolas Sarkozy et Marine Le Pen.

Rien sur le plan du contenu, sur plan de la morale, rien sur le plan de la culture… Mais est-ce étonnant? Notre époque a besoin d’un esprit de soulèvement, d’une indignation morale allant jusqu’à la pratique, critère de vérité : le véganisme. Allant jusqu’à l’affrontement avec la décadence et les destructions, avec la pratique comme critère de vérité, encore, le straight edge!

On ne peut pas défendre ces valeurs positives et être dans l’esprit de participer aux institutions, à une société aux valeurs agonisantes, n’existant que par son antagonisme à notre mère la Terre.

L’histoire de « Judge »

Nous sommes en 1989 et deux membres du groupe Youth of today, qui a joué un rôle moteur dans la vague straight edge dite de 1988, participent à un petit projet appelé « Judge ». Ce groupe n’aura duré que deux ans, produit un seul album, mais aura un impact très important dans la culture hardcore.

La raison en est, peut-être, qu’on a ici un groupe combinant la revendication straight edge avec le style (très) lourd du New York Hardcore. Le symbole choisi, deux marteaux s’entrecroisant, annonçait la couleur : ici, on n’est pas dans le hardcore adolescent positif, mais dans une position d’adulte straight edge prêt à l’agressivité, porté par les paroles du chanteur Mike « Judge » Ferraro, dont la personnalité authentique, issu du peuple, fut très appréciée et marquante.

Voici justement une vidéo document sur Judge, en quatre parties et sous-titrée en français, sauf la quatrième partie qui est par ailleurs moins intéressante, retraçant la reformation de Juge pour une série de concerts.

Une dernière vidéo propose également l’album de Judge, « Bringin it down », en entier pour se faire une idée.

La vidéo racontant Judge vaut le coup d’oeil bien au-delà de la musique. Avec les paroles et le style de Mike « Judge » Ferraro, le straight edge est passé, pour caricaturer, d’une position de désengagement relativement intellectualisé et petit-bourgeois à l’attitude ouvrière brut de décoffrage.

Comme il manquait par contre plein de choses pour encadrer – le véganisme, l’idée de révolution, etc. – le public ouvrier qui s’est ramené aux concerts était lui-même directement brut de décoffrage et cela a ramené les skinheads, les nazis, etc., le tout provoquant l’auto-dissolution du groupe.

« Wake and bake »

L’expression « wake and bake » signifie fumer du cannabis dès son réveil. Avant de faire quoi que ce soit, on fume. Évidemment, on devine quelles sont les conséquences : on est alors « stone » pour le reste de la journée.

Se « réveiller » pour se « cuire » est considéré comme très extrême même par les fumeurs occasionnels. En fait, c’est même considéré comme une ligne de démarcation. Une fois qu’on a basculé dans le fait de fumer seul, on est déjà dans le camp des dépendants.

Mais alors fumer le matin, c’est pire que tout. Car naturellement, cela va aussi avec le fait de fumer plus tard dans la journée. C’est en fait une preuve qu’on ne peut pas vivre sans que l’action du cannabis soit très forte et systématique, toujours présente.

Les conséquences sont d’autant plus fortes sur le plan de la faim, de la fatigue, de la paranoïa et surtout de l’angoisse. Les partisans du cannabis peuvent dire ce qu’ils veulent : le cannabis est une source d’angoisse extrêmement puissante quand les choses commencent à mal tourner.

Et il suffit de vivre mal un fait – un souci familial, la perte de proches, des problèmes d’emploi, des troubles sentimentaux, etc. – et tout déraille très vite.

Fumer le matin est alors plus qu’un symptôme, c’est le reflet d’une dépendance complète. S’arracher à cela devient extrêmement difficile. Là on ne raisonne plus en termes de jours ou de semaines, mais pratiquement d’années. Là on passe dans la figure pathétique du fumeur ramollo, tournant au ralenti, pratiquement le zombie vivant à un rythme totalement décalé et n’ayant plus qu’une seule préoccupation.

Toutefois, si on y regarde bien, c’est tout de même le cas de tous les fumeurs. Fumer du cannabis serait rebelle, permettrait de s’épanouir etc. etc. c’est une véritable idéologie, une vision du monde. Et force est de constater qu’elle n’y englobe rien d’autre que l’égocentrisme.

Fumer du cannabis est avant tout un egotrip et quand des gens fument ensemble mais séparément en fin de compte, on a pratiquement une copie de l’individualisme qui prévaut dans notre société, un peu quand des gens sont au PMU du coin et boivent chacun, ensemble, mais séparément, leur « petit verre » au comptoir.

Le « wake and bake » est l’étape supérieure : c’est le moment où l’on passe de l’égocentrisme à l’egotrip jusqu’au solipsisme. Il n’y a plus rien à part notre esprit qui compte, la réalité devient virtuelle, il n’y a plus que ce qui se passe dans notre tête qui apparaît comme réel.

La tendance individualiste s’épaissit à grands traits, mais comme on vit dans une société d’individualistes, cela passe… tant qu’on arrive à se lever et travailler, ou au moins faire semblant.

C’est pour cela qu’il y a tellement de fumeurs et qu’on trouve une telle apologie du cannabis sur internet, alors que théoriquement c’est interdit. A part pour un contrôle social minimal de la part de l’État, la société est tout à fait accoutumée aux fumeurs de cannabis. Cela ne la dérange absolument pas.

En quoi la société française est-elle dérangée par une jeunesse qui se précipite dans la futilité et fait l’éloge des drogues, avec le soutien des libéraux libertaires, avec un point de vue ouvertement exprimé par exemple dans un éditorial du monde en décembre 2014, ou encore dans la petite série « En passant pécho ».

Fumer du cannabis, ce serait être « moderne », être alternatif, refuser le système, alors qu’en fait il n’y a pas plus conventionnel, plus conformiste…

Refuser les drogues, voilà ce qui est une vraie rupture, une vraie confrontation…