COP 21 : le premier jour (inofficiel)

Nous avons bien fait de préciser depuis le départ que les violences anti-COP 21, ce serait n’importe quoi : nous n’aurions pas apprécié d’avoir à assumer l’arrestation, pour rien au final, de 170 personnes (sur les 1500-2000 présentes) place de la République à Paris, sans parler de l’utilisation lamentable de bougies et de pots de fleurs (comme projectiles anti-policiers) volés au petit mémorial pour les victimes des attentats islamistes…

De manière plus sérieuse, et malheureusement institutionnelle, la COP 21 a connu sa première journée. Ce qui est étrange ici, pour le coup, c’est que les négociations ont donc commencé hier… mais que la COP 21 n’ouvre officiellement ses portes qu’aujourd’hui, avec la venue des chefs d’État.

C’est vraiment très formel, mais il est vrai que les représentants des États risquent très gros et que pour eux il s’agit d’assurer au moins la communication. S’ils n’apparaissent pas comme efficaces, il y aura une révolte écologiste, ce qui peut sembler utopique vue de France.

Mais un pays comme la Chine, qui produit 28 % de CO2 dans le monde, subit de plein fouet les dégâts climatiques, la pollution, et le peuple commence sérieusement à gronder là-bas. C’est pareil en Inde : d’un côté, 300 millions de personnes n’ont pas encore l’électricité dans ce pays qui a l’arme nucléaire, de l’autre côté les menaces sont là, depuis la Mousson qui se voit modifier jusqu’à la fonte des glaciers.

Les effets se font déjà sentir et la prise de conscience de l’ampleur de la situation grandit. C’est une problématique mondiale et d’ailleurs il y a eu 2300 « marches pour le climat » qui ont eut lieu ce week-end, mobilisant 570 000 personnes dans une atmosphère « bon enfant ». Voici une photographie du Japon.

Le futur c’est inévitablement une unité mondiale sur ce sujet. Ségolène Royal n’a vraiment rien compris lorsqu’elle a dit hier que :

« L’histoire n’a jamais vu et ne reverra sans doute jamais un tel moment. »

Elle n’a rien compris, ce qui n’est guère étonnant. C’est le contraire qui va se dérouler à l’avenir : la COP 21 ne va pas réussir, mais la tendance est forcément aux décisions mondiales. Finie l’humanité fragmentée, divisée, s’opposant à la Nature… Ou bien finie l’humanité tout court. Le choix sera fait, malheureusement en catastrophe.

Cette difficulté de la division entre pays amène que le risque d’échec est vraiment dans l’air. D’où le fait que le moindre jour compte, d’où par conséquent l’ouverture in-officielle un jour avant. Laurent Fabius, ministre des affaires étrangères et président de la COP 21, a d’ailleurs prévenu hier les responsables :

« Si on voulait s’en remettre au pseudo miracle de la dernière nuit, je crains que ce ne soit pas la bonne solution. »

Jusqu’à présent, en effet, les délais ont toujours été dépassés et c’est en catastrophe, en pleine nuit, que de pseudos accords ont été signés. C’est précisément ce qui doit être évité, alors qu’en plus le protocole de Paris est censé remplacer celui de Kyoto. C’est une nouvelle base générale qui est censée être formulée.

D’ailleurs, les négociations, en elle-même, n’ont pourtant pas duré longtemps hier, commençant à 17 heures, après une minute de silence en raison des attentats. Mais elles étaient interdites aux médias quand même, puisqu’on est là dans le noyau dur : l’ADP, c’est-à-dire le « Ad Hoc Working Group on the Durban Platform for Enhanced Action », la « plate-forme de Durban pour une action renforcée ».

Il s’agit de la structure négociatrice, la matrice de la COP 21, celle qui doit parvenir au plan établissant la réduction de l’émission des gaz à effet de serre à partir de 2020, pour que le réchauffement ne dépasse 2°C en 2100 par rapport à 1880.

Elle va devoir donc établir des chiffres, mais aussi organiser le moyen de contrôler que les pays respectent les chiffres… Trouver des financements pour cela, ainsi que pour soutenir les pays subissant de graves problèmes climatiques. Les jours à suivre s’annoncent rudes.

Finissons avec quelques images du groupe anglais Brandalism, qui a annoncé avoir modifié 600 panneaux publicitaires dans Paris.

Ouverture de la COP21

La COP21 commence une journée plus tôt que prévu, officiellement à la demande des deux co-présidents du groupe de rédaction du protocole devant être signé à la fin des discussions. L’idée est de :

« permettre un meilleur usage possible du temps très limité dont disposent les délégués pour finaliser le projet d’accord. »

Est-ce déjà le grand stress, la peur de l’échec que tous les observateurs attentifs redoutent ? En tout cas, il y a déjà une porte de sortie de trouvée : les accords ne seront pas signés le 11 décembre, mais seulement « avalisés », la signature se déroulant un mois après, lors d’une cérémonie organisée par l’ONU.

En cas de souci, il y aura donc de la poudre aux yeux le 11 décembre, puis des négociations derrière, avec une hypothétique signature. On peut bien se douter, en effet, que les négociations ont déjà eu lieu et que si tout allait bien, la confiance régnerait… S’il y a déjà de la crainte, c’est qu’on sait que les intérêts sont trop divergents.

Trop de nations, trop de concurrence économique, trop de divergences égoïstes : l’humanité n’est clairement pas en mesure d’affronter le changement climatique et cela en raison de sa vision anthropocentriste du monde. Il faut se soumettre à Gaïa, mais cela, l’humanité n’y est pas prête…

Donnons un exemple de ce qu’il faudrait faire. La page officielle de la COP21, à la page entreprises et mécènes, nous explique que :

« Les entreprises contribuent directement ou indirectement au réchauffement climatique et sont donc naturellement des acteurs incontournables dans l’élaboration de solutions efficaces qui permettront de rester sous la limite d’une augmentation des températures de +1,5 à +2°C. »

Ce qu’il faudrait donc, c’est prévoir et exiger, afin d’empêcher de continuer à produire des gaz à effets de serre. Le problème est que le capitalisme, par définition, s’oppose tant à « prévoir » que « exiger »…

L’irrationalité des individus et des entreprises et des nations s’oppose à la rationalité écologiste d’une humanité unifiée, forcément pacifiée, logiquement végane…

Pour en revenir au programme, la COP21 commence aujourd’hui, alors qu’hier, le lieu de négociations au Bourget, en périphérie de Paris, non loin de l’aéroport, a été remis symboliquement à l’ONU, le ministre des Affaires étrangères et futur président de la COP21 Laurent Fabius remettant des clefs à Christiana Figueres, Secrétaire exécutive de la CCNUCC (Convention des Nations unies sur les changements climatiques).

Ce lieu de discussion est appelé « zone bleue » et est désormais supervisé directement par l’ONU, avec des gardes bleus, équivalents des casques bleus en quelque sorte. Y sont attendus 20 000 personnes : les délégations des 196 « parties » (195 États et l’Union européenne), les journalistes, mais aussi lundi les chefs d’États, etc.

Pour cette raison, en raison de la sécurité exigée en ces cas là, l’État a demandé aux gens de ne pas se déplacer du tout, fermant des tronçons d’autoroute, faisant en sorte que les transports soient gratuits à Paris jusqu’à lundi, tout en demandant en même temps… de ne pas les utiliser.

Dans la foulée de l’état d’urgence, mais en passant donc des islamistes à l’extrême-gauche, l’État a également assigné à résidence 24 personnes, accusées de vouloir perturber l’ordre public à l’occasion de la COP21. Cela signifie qu’elles ne pourront plus sortir de chez elles pendant quinze jours…

Au passage, la police ne s’est pas privée de mener de multiples opérations de perquisitions en même temps, rentrant par la force, menottant, menaçant par les armes, intimidant, utilisant du matériel sophistiqué pour inspecter les téléphones, les ordinateurs, etc. etc.

Tout doit être le plus lisse possible : la COP21 ne doit être rien d’autre qu’une opération de communication, servant à renforcer la légitimité de l’État et des entreprises.

Mais l’État fait ici une lourde erreur, tout autant que les zadistes d’ailleurs. Un statu quo est impossible, tout comme le fait de revenir en arrière à la petite production. Le changement climatique est la preuve du défi qui se formule, et qui exige un changement radical : c’est pourquoi l’idée nouvelle, celles de la défense de notre mère la Terre par une humanité unifiée, est la seule qui tienne et elle va se diffuser inéluctablement…

Nouvelle loi sur la promotion du vin

L’OCDE a publié un rapport sur la santé en France, et dans la fiche de synthèse on apprend des choses très intéressantes…

« La France doit poursuivre ses efforts pour réduire les facteurs de risque pour la santé, notamment le tabagisme et la consommation nocive d’alcool.

Le pourcentage de la population qui fume quotidiennement en France reste bien supérieur à la moyenne des pays de l’OCDE (24% en 2013 par rapport à une moyenne de 20% pour l’OCDE) et il est presque deux fois plus élevé qu’en Suède et en Australie.

La France doit s’inspirer des mesures prises par ces pays pour réduire davantage la consommation de tabac. Bien que la consommation d’alcool ait diminué en France au cours des 30 dernières années, elle demeure parmi les plus élevées dans les pays de l’OCDE, avec une moyenne de 11.1 litres d’alcool pur par habitant contre 8.8 litres en moyenne dans les pays de l’OCDE (25% supérieure).

Comparée aux autres pays de l’OCDE, la France a des niveaux de taxes sur l’alcool plus faibles, en particulier pour le vin. Par ailleurs, la France s’est dotée depuis le début des années 1990 d’un large éventail de mesures pour limiter la publicité des boissons alcoolisées (la loi Évin), qu’il est important de maintenir le plus possible afin de promouvoir la santé publique.

Le nombre d’adultes en surpoids ou obèse en France est plus faible que dans la plupart des autres pays de l’OCDE, mais il augmente de façon régulière. Un adulte sur 7 en France était obèse en 2012, contre un sur 9 seulement en 2000.

La probabilité d’être obèse varie fortement selon le statut socioéconomique : les femmes et les hommes ayant un faible niveau d’éducation en France ont environ deux fois plus de chance d’être obèse que les plus éduqués. Un vaste éventail de mesures doit être mis en place pour lutter contre l’obésité, joignant la promotion d’une alimentation plus saine et de l’activité physique, et ce dès le plus jeune âge. »

On voit bien dans les dernières lignes que l’OCDE dit ouvertement que les pauvres ont une alimentation bien plus mauvaise que les autres. C’est un aspect essentiel de l’exploitation animale.

Mais regardons aussi ce qui est dit sur l’alcool par rapport à ce qui s’est passé ces derniers jours. En raison de l’état d’urgence, le préfet du Nord a interdit la vente d’alcool à emporter après 20 heures, parce que les gens alcoolisés fournissaient trop de travail aux « forces de l’ordre » qui avaient mieux à faire.

Pour taper bien large, étaient également interdites la détention et la consommation sur la voie publique de boissons alcoolisées, et même le fait d’avoir une boisson dans un contenant en verre, afin d’éviter que l’alcool soit transvasé afin de contourner l’interdiction.

Cela devait être valable pendant tout l’état d’urgence, soit au moins jusqu’à la mi-février. Evidemment, les commerçant ont mené bataille et voilà qu’hier le préfet du Nord a abrogé cette interdiction, faisant comme si cette abrogation avait été prévue dès le départ… Quelle hypocrisie!

Cela en dit long sur les valeurs qui dominent en France. D’ailleurs, le communiqué de l’OCDE y fait une allusion…

Comparée aux autres pays de l’OCDE, la France a des niveaux de taxes sur l’alcool plus faibles, en particulier pour le vin.

Cette remarque sur le vin est à rapprocher à ce qui est dit dans le communiqué au sujet de la loi Evin, qu’il s’agirait de maintenir le plus possible. C’était une référence au débat parlementaire en France. Or, justement, la situation a changé, la loi a été modifiée…

On peut désormais légalement promouvoir une « région de production ou au patrimoine culturel, gastronomique ou paysager liés à une boisson alcoolique ».

En clair, les producteurs de vin pourront désormais promouvoir leur alcool, s’ils font passer cela pour quelque chose de culturel. C’est l’idéologie du terroir.

Voici comment « Vin & Société » – tout un programme, puisque c’est le lobby du vin – se félicite de cette modification tout à fait dans l’esprit du « terroir » :

« Ce vote sécurise l’information journalistique et oenotouristique sans donner pour autant plus de droits publicitaires. Il devrait également éviter une forme d’autocensure préjudiciable à la fois aux médias et aux acteurs régionaux en charge de développer l’oenotourisme.

Le contexte règlementaire ainsi clarifié, permettra à chacun d’exercer sa responsabilité sereinement. Ce vote, n’assouplit pas la loi Evin mais en favorise l’application » déclare Joël Forgeau, Président de Vin & Société.

Depuis 2 ans, Vin & Société au nom des 500 000 acteurs de la vigne et du vin, défend l’idée qu’il est souhaitable de trouver une position équilibrée permettant de concilier les enjeux de santé publique avec l’économie.

Or, une étude conduite par l’IFOP* en juin 2015 fait apparaître que cette position, ainsi que le vote intervenu à l’Assemblée Nationale, trouvent un large écho dans l’opinion publique française.

En effet :

– 75 % des Français interrogés pensent que la loi Evin doit être clarifiée pour distinguer ce qui relève de l’information et ce qui relève de la publicité sur les vins et alcools.

– 84% des Français sont favorables à ce que le secteur de l’oenotourisme puisse faire de la publicité et de la promotion.

– 76 % des Français pensent que la promotion de l’oenotourisme est compatible avec la préservation de la santé publique.

– 62 % des Français font confiance aux professionnels de la filière viticole sur la question de l’encadrement de la publicité en faveur de l’alcool.

Cela révèle tellement de choses sur notre pays, sur qui décide de quelles valeurs doivent prédominer!

Cop21 : assignation à résidence et appel à un « rassemblement » illégal

Le grand cinéma commence! Au lieu de parler d’écologie, au lieu que les thèmes soient abordés démocratiquement, qu’il y ait des débats sur comment changer le monde, on a des « opérations de comm ».

Voici les deux du jour : tout d’abord, profitant de l’état d’urgence contre les islamistes, l’Etat assigne à résidence un militant de la coalition climat 21. De l’autre, il y a un appel pour braver l’état d’urgence et manifester à Paris ce dimanche.
Le rapport avec l’écologie de tout cela? Rien, bien entendu.

Voici le communiqué de la Ligue des Droits de l’Homme pour la première information.

Le ministre de l’Intérieur perd ses nerfs, confond et assimile le mouvement associatif au terrorisme

Après avoir interdit les manifestations citoyennes autour de la COP21, voici que le ministre de l’Intérieur assigne à résidence M. Joël Domenjoud, en charge de la « legal team » de la coalition au motif qu’il ferait partie de l’ultra-gauche parisienne qui veut remettre en cause la tenue de la COP. M. Domenjoud est tenu de pointer trois fois par jour au commissariat.

Si l’on avait besoin d’une confirmation que l’état d’urgence est un danger pour les libertés publiques, cette mesure en attesterait tant elle révèle que la lutte contre le terrorisme n’est ici qu’un prétexte pour interdire toute voix dissonante.

Comme nous l’avions craint, l’état d’urgence s’accompagne de mesures de plus en plus arbitraires.

D’ores et déjà nous demandons la levée immédiate de l’assignation à résidence de M. Joël Domenjoud.

Tout cela est sans doute vrai, mais en même temps on voit qu’un voile pudique a été jeté sur le fait que « l’ultra-gauche » annonce depuis plusieurs semaines vouloir tout casser. Ce qui n’a, à nos yeux, comme nous l’avons déjà dit, strictement aucun intérêt, en l’absence complète de projet positif, réellement écologiste derrière.

Guère étonnant d’ailleurs qu’il y ait une belle convergence entre cette ultra-gauche zadiste et les bobos. C’est dans Libération qu’on lit entre autres cette tribune, appelant à prendre d’assaut la place de la République à Paris ce dimanche…

On ne trouvera dedans aucune référence à l’écologie. Seulement à l’esprit français, et il est dit d’ailleurs que « S’il existe quelque chose comme une valeur française, c’est d’avoir refusé depuis au moins deux siècles de laisser la rue à l’armée ou à la police ».

Ce qui est franchement pittoresque quand on voit que l’histoire de France, c’est historiquement la domination par un « homme fort » au sein d’un Etat ultra-centralisé avec une police ultra-efficace. Mais bon, du moment que les intellectuels bobos refont le monde devant un café et que les anarchistes peuvent jeter quelques pavés tous les 4-5 ans…

Bravons l’état d’urgence, manifestons le 29 novembre

Il n’aura pas fallu attendre longtemps pour comprendre que l’état d’urgence décrété pour trois mois n’allait pas se limiter à protéger la population française contre de nouveaux attentats.

Ce week-end, une grande partie de la ville de Sens (Yonne) a été soumise à un couvre-feu, sans rapport clair avec les attentats. C’est la perquisition d’un appartement – dont les locataires n’auraient finalement pas été inquiétés – qui a justifié cette punition collective.

Parmi les 1072 perquisitions nocturnes diligentées hors de tout cadre judiciaire par les préfets, moins d’une sur dix a abouti à une garde à vue. À Nice, c’est une fillette de six ans qui a été blessée lors d’une opération de police : les policiers intervenus en pleine nuit avaient enfoncé la mauvaise porte. Dimanche en Loire-Atlantique, c’est une caravane de 200 vélos accompagnée de 5 tracteurs qui a été bloquée par les forces de l’ordre : il s’agissait de dissuader les cyclistes de rejoindre Paris pour la COP21.

Pendant ce temps, le gouvernement reprend sans scrupule des mesures promues hier encore par l’extrême droite. Les journaux nous l’assurent : les sondages confirment l’adhésion massive des Français à cet état d’exception sans précédent depuis cinquante ans.

C’est une victoire pour Daesh que d’être parvenu, avec moins d’une dizaine d’hommes, à faire sombrer l’État dans ses pires réflexes réactionnaires. C’est une victoire pour Daesh que d’avoir provoqué la mise sous tutelle sécuritaire de la population tout entière.

Le dimanche 29 novembre, une gigantesque manifestation était prévue dans les rues de Paris pour faire pression sur les gouvernants mondiaux, à qui personne ne faisait confiance pour trouver une solution au réchauffement climatique. Des centaines de milliers de personnes étaient attendues de toute l’Europe. Manuel Valls, certainement lucide sur le caractère dérisoire des accords qui sortiront de la COP21, craignait beaucoup cette manifestation.

Il a donc décidé de l’interdire, au prétexte que la foule risquerait d’être la cible d’un attentat. M. Valls jouerait-il avec le feu en laissant les Français risquer leur vie en faisant leurs courses de Noël ? Il se donne en tout cas les grands moyens : ceux qui voudraient manifester encourent 6 mois de prison. M. Valls va-t-il nous mettre en prison pour nous protéger des attentats ?

La proposition que nous faisons, nous savons que dans les circonstances actuelles nous aurons du mal à la faire entendre. Depuis dix jours, les écrans ressassent la gloire des « valeurs » françaises. Nous prenons cela au pied de la lettre. S’il existe quelque chose comme une valeur française, c’est d’avoir refusé depuis au moins deux siècles de laisser la rue à l’armée ou à la police. La mobilisation à l’occasion de la COP21 est un enjeu primordial et nous n’acceptons pas que le gouvernement manipule la peur pour nous interdire de manifester.

Dimanche 29 novembre, nous appelons à braver l’état d’urgence et à nous retrouver à 14h sur la place de la République.

P.-S.
Pétition en ligne : https://www.change.org/p/la-rue-bravons-l-etat-d-urgence-retrouvons-nous-le-29-novembre-place-de-la-republique

Paris, le 26 novembre 2015

« Etat d’urgence climatique »

Voici un nouvel appel de la « mouvance zadiste » au sens large, dont le vecteur est anticop21.org.

Cette fois, la ligne est changée: il s’agit d’un appel à des actions décentralisées, légales comme illégales, même si ce n’est pas dit ouvertement comme cela. S’il est parlé de Nature avec qui il faudrait « coopérer » – c’est déjà ça – il est surtout expliqué que le but n’est pas d’éveiller les consciences mais de foncer dans le tas, afin d’exprimer une « insatiable envie de vivre ».

De nouveau donc le discours existentialiste zadiste – autonome à la « insurrection qui vient », et encore une fois une claire prise de la COP21 comme prétexte pour une « révolte » considérée comme forcément individuelle.

On est très loin de ce dont nous avons besoin comme exigence : celle d’une humanité entièrement unifiée, se reconnaissant comme une composante de Gaïa, cessant collectivement son oeuvre de destruction par conséquent et se mettant au service del a vie.

Nous refusons l’avenir qu’ils voudraient nous imposer par la peur. Nous refusons de nous soumettre à la politique de l’autoritarisme qui étouffe les libertés au nom de la sécurité. La plus grande menace pour la sécurité, pour la vie sous toutes ses formes, c’est la catastrophe climatique.

En effet, dans quelques jours à Paris, gouvernements et multinationales voraces du monde entier vont se réunir, afin de trouver des « solutions » vertes et lucratives aux problèmes qu’ils ont provoqué, afin de rendre « durable » le pillage des dernières ressources de notre planète, afin d’asseoir encore davantage leur domination sur les peuples.

Nous n’avons plus rien à attendre d’eux car c’est bien eux le problème !

Pour que Paris 2015 soit un moment historique écrit par nous et non par les auteurs du désastre présent, faisons table-rase des fausses promesses du Vieux Monde. Écrivons Notre Histoire !

C’est bien ce que des milliers de personnes ont décidé de faire.
En effet, la COP 21 est une occasion sans précédent pour provoquer un changement radical en partant de la base : Nous.
Ne ratons pas ce qui peut être le plus grand virage de l’Histoire de l’Humanité.
Celui où elle aura décidé de se reprendre en main en coopérant avec la Nature dont elle fait partie.

Nous savons bien, et la plupart des climatologues s’accordent à le dire, que c’est probablement la dernière occasion que nous avons avant de dépasser d’ici quelques années, le point de « non-retour », ce qui provoquerait un phénomène d’emballement climatique sans rétroaction possible.

Ce moment approche, celui où il sera trop tard, où nous n’aurons rien d’autre dans les yeux que les larmes du regret face à un quotidien en état d’urgence permanent.

Alors ne gaspillons plus notre énergie à débattre des différents aspects du
réchauffement climatique, car il n’y a pas d’autre catastrophe que celle dans laquelle nous tentons de vivre.

Le vieux monde ne s’effondrera pas tout seul, et nous n’avons plus le temps « d’éveiller les consciences » pour ce faire.
Montrons leur que notre détermination est à la hauteur de leur capacité de nuisance.
Montrons-nous à la hauteur de notre insatiable envie de vivre !

Nous savons bien que l’épicentre se situera à Paris, mais que les ondes sismiques se feront sentir bien au-delà. C’est pourquoi, l’appel est lancé d’organiser partout ailleurs, des actions décentralisées, directes ou moins directes, en petits comités ou à plus nombreux, de jour comme de nuit, face aux caméras ou pas, avec ou sans revendication, en escaladant ou en s’asseyant, avec nez de clown ou masque de Zorro…

Ce que nous avions toujours rêvé de faire mais que nous avions jugé irréalisable ou trop fou, il est temps dès aujourd’hui, de l’organiser. Et ce, à 2 ou à 1000.
L’éventail des possibilités (de modes) d’actions est infini.

Cette pluie de météorites, ce Joyeux Bordel, à la frontière du rêve et du réel, où l’imaginaire se déploie au-delà des peurs, se déroulera PRES DE CHEZ VOUS DU 28 NOVEMBRE AU 11 DECEMBRE… et se poursuivra jusqu’à la chute de leur monde.

ILS SE SONT BIEN JOUES DE NOUS, A PRESENT C’EST A NOUS DE JOUER ! ;-)

Nouveau « plan de mobilisation » de la coalition climat 21

La coalition climat 21, qui regroupe les associations institutionnelles qui sont, pour résumer, un pied dedans un pied dehors avec la COP21, a réalisé un appel suite aux interdictions de manifester, expliquant ce qu’il était possible de faire, comme par exemple une marche virtuelle (le site ne marche apparemment pas encore) ou encore le fait de porter un ruban vert sur ses habits.

On est là clairement dans la posture. Comme la COP21 va se montrer en total décalage avec ce qui est nécessaire, l’échec n’en sera que plus parlant, et ce ne sont pas les zadistes qui rejettent le concept de changement climatique au nom de l’horreur du monde aujourd’hui qui vont y changer quoi que ce soit.

PLUS QUE JAMAIS MOBILISÉS POUR LE CLIMAT : LA COALITION CLIMAT 21 PRÉSENTE SON NOUVEAU PLAN DE MOBILISATION

Malgré les récentes interdictions de la marche du 29 novembre et des mobilisations du 12 décembre et suite à la décision de prolonger l’état d’urgence, ces deux dates restent des moments clés de mobilisation citoyennes pour le climat.

LE 29 NOVEMBRE, ÇA MARCHE ENCORE POUR LE CLIMAT !

Dimanche 29 novembre, la journée sera placée sous le signe du climat aussi à Paris :

– Des installations artistiques visuelles et sonores permettront de tracer autrement le parcours de la marche. Ces créations permettront d’exprimer nos messages : rappeler l’urgence de la crise climatique mais aussi témoigner de notre solidarité avec les populations qui sont aux premières lignes de la crise et du changement ; le lien entre climat, emploi et justice sociale ; les solutions qui existent ; les responsables à qui profitent le crime climatique, la nécessité de protéger la nature pour protéger le climat et enfin, la masse citoyenne qui appelle à l’action – des groupes religieux à la jeunesse, en passant par les grands parents pour le climat.

– Se rassembler autrement : en terrasses de café, dans les boulangeries, les coins de rue, les balcons et les fenêtres, et même sur les vêtements, un symbole commun sera proposé pour exprimer son engagement pour le climat.

– March4me.org : un outil inédit qui permettra à tous ceux qui ne peuvent pas marcher ce jour-là, de Beyrouth à Bamako en passant par Paris, de se faire représenter par tous ceux qui marcheront en Amérique, en Afrique, en Asie, en Europe. Ces derniers représenteront les marcheurs « empêchés » en arborant leurs photos et prénoms dans les défilés. Le site www.march4me.org permettra ces mises en relation et le déploiement de cette solidarité internationale. Il sera mis en ligne dès le 25 novembre.

La mobilisation sera mondiale à la veille de l’ouverture de la COP21 : les 28 et dimanche 29 novembre, des centaines de milliers de personnes de tous horizons marcheront dans les grandes villes du monde pour faire entendre haut et fort leurs attentes à leurs responsables politiques : à Johannesburg, Berlin, Sydney, Kampala, Ottawa, Barcelone,…57 marches sont prévues en tout.

LES 5 ET 6 DÉCEMBRE : RENDEZ-VOUS À MONTREUIL POUR LE SOMMET CITOYEN POUR LE CLIMAT

DU 7 AU 11 DÉCEMBRE : LA ZONE D’ACTION POUR LE CLIMAT SE MAINTIENT AU CENTQUATRE-PARIS

LE 12 DÉCEMBRE : NOUS MAINTENONS L’APPEL À UNE MOBILISATION INTERNATIONALE !

L’état d’urgence aujourd’hui c’est aussi l’état d’urgence climatique. Les nécessités minimales pour une planète juste et vivable sont des lignes rouges qui sont depuis longtemps franchies. Le 12 décembre, nous nous mettrons en mouvement pour le rappeler.

Nous souhaitons que le 12 décembre soit l’occasion pour les communautés affectées par les changements climatiques et leurs conséquences de s’exprimer, et nous maintenons donc notre volonté d’organiser des actions à Paris dont nous sommes en train de revoir les modalités au vue des circonstances. Elles seront placées sous le signe de la paix et de la justice climatique. Rien ne nous empêchera de faire entendre nos voix à la fin de de la COP21.

facebook.com/climat21

@Climat21
www.coalitionclimat21.org

Actions anti-COP21… mais pas pour l’écologie

En raison des attentats, l’Etat a déclaré l’état d’urgence et il y a une interdiction de manifester au moins jusqu’au 30 novembre. La mouvance zadiste, qui prévoit de manifester depuis longtemps à l’occasion de la cop21, compte bien passer outre.

Il y a ainsi déjà un rassemblement prévu dimanche :

L’Assemblée pari­sienne contre la COP 21 main­tient son appel à ras­sem­ble­ment Place de la République à Paris le diman­che 29 novem­bre à 12 h 00.
Nous ne lais­se­rons pas l’État déci­der à notre place. Nous ne vou­lons ni de ses faus­ses solu­tions pour le climat, ni de ses inter­dic­tions de nous retrou­ver dans la rue.
Si l’accès à la Place de la République est rendu impos­si­ble diman­che par l’état d’urgence, nous appe­lons à mar­cher par­tout ailleurs dans Paris avec nos slo­gans et nos idées.

Il y a également différents « convois » qui vont arriver dans le sud de Paris à Châtillon samedi. Dans les deux cas on s’imagine que le but du jeu pour la mouvance zadiste est la « confrontation ».

Voici d’ailleurs un document synthétisant bien le point de vue de ces gens. Comme le réchauffement climatique ne colle pas à leur point de vue : en effet, ils rejettent l’existence de la planète comme « grand ensemble » et ne rêvent que de retour en arrière.

Aussi la COP21 est-elle propice à un discours où les animaux n’existent pas, ni la Nature, l’enjeu étant seulement une sorte de rébellion individuelle existentialiste, dans une sorte de mélange de pétainisme à la zad et de radicalisme version « L’insurrection qui vient ».

Il est évident que l’écologie est pour ces gens un simple prétexte.

Un appel à manifestations et blocus lycéens/étudiants contre la mascarade climatique.

Du 30 novembre au 11 décembre, a lieu la COP21, énième sommet international sur le climat. 20 000 chefs d’état, fonctionnaires internationaux, industriels, lobbyers vont y prendre leurs habits de justiciers climatiques, protégés par quelques milliers de policiers ONUsiens et Français.

Le spectre du réchauffement climatique est un leurre. La véritable catastrophe écologique n’est pas située dans un futur abstrait mais inscrite au cœur de nos quotidiens. Aucune solution « experte », aucun travestissement « durable » du système productif et économique n’y changera quelque chose. Que des technocrates se réunissent dans un aéroport d’affaires pour décider du sort de la planète marque bien la prétention d’un monde à « gérer » l’intégralité de nos vies. S’opposer à la COP21, c’est se donner la possibilité de reprendre en main nos conditions d’existence, politiser la question écologique loin des cabinets d’experts, percer à jour la volonté de gouverner toute l’étendue du vivant.

Les dirigeants eux-même admettent que ce sommet, dans la continuité de Copenhague, sera une mascarade. Rien de très étonnant. On ne s’attendait pas à ce que les premiers responsables du ravage des écosystèmes reviennent subitement sur leurs pas. Cette fois-ci le cynisme est poussé très loin puisque la COP21 est sponsorisée par EDF qui en profite pour vendre son nucléaire « propre ». La Coalition Climat 21 sensée incarner la « société civile » vient clore la farce : elle n’existe que pour donner une caution citoyenne aux non-décisions prises à la COP21.

L’opération revient à brouiller les pistes, en pilotant une pseudo-contestation pour prévenir toute opposition consistante. Nous ne sommes pas dupes, et voyons notamment que cibler la seule hypocrisie des gouvernants – comme si l’on attendait encore qu’ils prennent au sérieux la question de l’écologie – ne suffit pas. Car plus qu’une simple affaire d’intérêts politiciens, ce sommet est une opération de police mondiale.

En effet, quand les apologistes de la COP21 – la presse de gauche en première ligne – glosent sur une fin prochaine de la civilisation ou un autre cataclysme imminent, il s’agit bien d’une technique de gouvernement. Cette menace que l’on repousse à l’infini rentre dans une logique de mobilisation générale et de mise au pas des populations. L’enjeu politique est sur l’instant, de rediriger les inquiétudes collectives pour neutraliser en elles tout potentiel de rupture. Cette terreur distillée par la COP21 prend la forme d’une injonction au repentir individuel (le refrain inquisiteur du « petit-geste-qui-sauve-la-planète ») ou citoyen comme s’il nous revenait de sauver ce monde sous un vague vernis « écolo ».

Tout comme la mobilisation « Je suis Charlie » a servi à occulter le fait brûlant que ce monde fabrique des millions de Kouachi potentiels, individus dépressifs, nihilistes prêts à tout pour donner un sens à leur vie, la binôme COP21/Coalition 21 cherche à ce que, pris dans l’urgence, nous ne voyions pas que le désastre écologique n’est pas en instance, qu’il est déjà là et que son périmètre dépasse la simple donnée abstraite du changement climatique. On n’étouffe pas que de l’air pollué.

Car non seulement ces pseudo-solutions et leur pseudo-contestation sont de la poudre aux yeux, mais la façon-même de les formuler fait partie intégrante du problème. Mesurer la transition climatique, calculer le rythme de la fonte des glaces revient toujours à défendre la même approche gestionnaire du vivant consistant à penser l’homme arraché de son milieu naturel pour qu’il s’y rapporte selon un rapport technique et scientifique soumis aux impératifs de croissance.

L’urbanisme, même « écologique », consiste à délier tout attachement organique à un territoire pour en faire un espace aseptisé, consacré à la circulation des flux et à la consommation. Nous refusons cette vision désastreuse du vivant, portée par l’époque et étalée lors de la COP21.

Car prendre au sérieux la question écologique signifie plutôt pour nous : se fonder sur son expérience quotidienne et sensible, penser l’écologie à une échelle plus locale, accorder une attention poussée aux rapports que tissent nos existences communes avec les territoires où nous vivons. Aussi, la COP21 est le moment opportun pour affirmer et tenir une position antagoniste sur l’écologie. Dans le processus-même de la lutte contre ce sommet qui prétend borner un peu plus l’horizon des possibles, réside la possibilité d’élaborer NOS mondes.

La situation exige donc d’opposer une résistance matérielle à la COP21 et se donner les moyens d’entraver le bon déroulement du sommet. Ce n’est pas à coup de pétitions Avaaz pour le rééquilibrage du marché des crédits carbone, de défilés « Bastille-Répu » bien sages ou de bulletins de vote EELV – autant de signes d’une même impuissance politique – que nous violenterons le cours des choses.

Nous n’aurons que ce que nous saurons prendre, sur la base d’un rapport de forces. Il ne faut pas se contenter de la diffusion d’une critique de la COP21 – même « radicale » – chose permise sous le régime de la « liberté d’expression » qui autorise à tout critiquer tant que ça n’appelle pas à conséquence. Ici, l’enjeu est de relier la pensée et les actes et assumer notre propre légitimité politique.

Ce monde perdure car il a aboli l’idée-même que l’on puisse en finir pratiquement avec lui, en masquant ses points de vulnérabilité, alors que les flux peuvent être bloqués facilement. Le mouvement des retraites en 2009 a montré qu’un blocus des raffineries était infiniment plus menaçant pour le pouvoir que 300 000 personnes qui geignent sur les boulevards de la capitale. Si quelques centaines de personnes suffisent à paralyser l’économie d’un pays, saboter un sommet international pourrait presque paraître chose aisée…

L’expérience de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes montre que quelques centaines de personnes organisées peuvent arracher un territoire à la République, y expérimenter d’autres formes de vie tout en repoussant plusieurs assauts policiers.

La COP21, grand-messe du capitalisme vert n’est pas le sommet de la « dernière chance ». Nous ne succombons pas aux sirènes alarmistes des gouvernants mais prenons acte que la catastrophe est déjà là. Celle-ci ne se décrit pas avec des chiffres, des statistiques car elle est affaire de sensibilité. Il est de notre droit le plus intime de reprendre aux institutions ce qui nous a été spolié : nos conditions d’existence. Partant de ce constat, il ne nous faut plus réclamer, suggérer, revendiquer mais nous donner les moyens de vivre autrement maintenant et opposer une autre idée du politique, indistincte de la vie. La COP21 est l’occasion de faire apparaître cette conflictualité et de l’habiter.

Rendons visible le pouvoir comme infrastructure matérielle, bloquons tout : lycées, facultés, routes. Faisons de Paris notre aire de jeu. Trouvons des lieux pour s’organiser et manifester notre haine dans la plus grande des joies. Voici déjà quelques moments ou nous pourrons nous retrouver. D’autres suivront.

Jeudi et vendredi 26-27 novembre – 3-4 décembre – Blocus et manifs lycéennes/étudiantes (départ Nation – 11h)
Samedi 28 novembre – Arrivée de la marche des ZADs à Paris http://marchesurlacop.noblogs.org/
Dimanche 29 novembre – Manifestation à PARIS
8-12 décembre – Semaine d’actions à PARIS

L’association Volée de piafs a besoin de soutien

Hier, nous parlions des difficultés des associations ; voici un exemple concret de comment aider. L’association Volée de piafs,  basée non loin de Lorient en Bretagne, appelle au soutien pour financer une salle de lavage pour les oiseaux marins, une volière à passereaux, le tout coûtant 9200 euros.

Un peu plus de 2000 euros a déjà été récolté, par l’intermédiaire du site kiss kiss bank bank et il reste une trentaine de jours pour cumuler le tout. Il faut savoir ici que tout don est déductible des impôts : un don de 50 € revient à 17 €.

Voici l’appel de l’association, qui en profite pour se présenter.

L’association Volée de piafs, au travers de son centre de sauvegarde de la faune sauvage, a pour objectif la préservation de la biodiversité. Sa mission principale est d’accueillir, de soigner, de réhabiliter et de relâcher la faune sauvage en détresse. Elle sensibilise également le grand public à la lutte contre les nuisances et pollutions touchant à l’environnement.

Située à Languidic en Bretagne, l’association accueille chaque année environ 2500 animaux. L’activité est dévorante : Marie et Didier, les deux fondateurs du centre, n’imaginaient pas que les accueils prendraient une telle ampleur. Mais le grand public est sensible à la souffrance animale, d’autant plus que la majorité des causes d’accueil sont dûes aux activités humaines (choc route, baie vitrée, empoisonnement…) : le centre ouvert 7j/7 reçoit 20 à 60 appels par jour.

Ainsi, oiseaux marins, rapaces, corvidés, passereaux, petits et gros mammifères, sont nourris, soignés et réhabilités tout au long de l’année à Volée de piafs, grâce à une équipe entièrement bénévole !

Contrairement aux idées reçues, l’association est très peu subventionnée, à peine 15% de notre budget provient d’aides publiques. Notre principale source de financement est obtenue grâce aux dons et adhésions des particuliers. Malheureusement, malgré la générosité de nos donateurs, nous ne disposons pas de ressources suffisantes pour construire de nouveaux aménagements indispensables pour accueillir convenablement certains « pensionnaires ». C’est pourquoi nous lançons cet appel aux kisskissbankeurs !

Les accueils ne cessent d’augmenter et nos infrastructures sont toujours insuffisantes:

Nos volières à passereaux sont bien trop petites et surtout mal adaptées. Nous avons besoin d’une structure plus vaste et bien aménagée pour que la rééducation des oiseaux blessés et l’évolution des juvéniles se déroulent dans les meilleures conditions.

Nous ne disposons pas d’une salle de lavage pour les oiseaux, digne de ce nom. Or, nous recevons régulièrement des oiseaux dont le plumage est souillé par des hydrocarbures ou des huiles.

Notre projet est, tout d’abord, de construire une volière de 28 m² entièrement sécurisée de 3 m de hauteur. Le revêtement extérieur (côtés, sol et sommet) est prévu en grillage galvanisé maille 1,4 cm pour empêcher toute intrusion. Ce grillage sera doublé dans la partie intérieure de la volière d’un filet maille 1,4 cm tendu sur toute la surface afin que les oiseaux ne se blessent pas et n’abîment pas leur plumage sur le grillage.

Concernant la salle de lavage pour les oiseaux : nous recevons fréquemment des oiseaux dont le plumage est souillé par des hydrocarbures, des huiles et produits en tous genres. Or, nous manquons cruellement d’une structure adaptée pour les laver, à savoir une pièce chauffée supportant d’être inondée sans dommages. Cette salle doit être munie d’un double poste de lavage pour les petits et moyens oiseaux, ainsi qu’un autre pour les grands oiseaux.

Nous possédons ces postes de lavage, le chauffe-eau et une partie de la plomberie, mais pas ce qui va autour. Actuellement nous lavons les oiseaux dehors dans des bassines quand il fait chaud en été, mais l’hiver nous ne pouvons laver que les petites espèces dans un évier.

Refuges : quelles critiques sont valables?

Le véganisme signifie aider les animaux très concrètement. On sait que cela ne semble pas aller de soi pour beaucoup de personnes vegans, malheureusement, et qu’inversement beaucoup de gens travaillant dans les refuges ne vont pas jusqu’au véganisme.

Cette contradiction s’exprime très souvent dans les véritables « batailles » qui ont lieu autour des pratiques des refuges. La situation est tellement difficile qu’à certains moments, il y a des gens qui craquent, à tort ou à raison. Cela est valable tant pour les gens dans les refuges que pour les gens dénonçant d’éventuels manquements.

Le quotidien La dépêche raconte ici une affaire dans l’Aveyron, concernant le refuge d’Espalion :

David, un homme de 53 ans, comparaissait devant le tribunal, mercredi, pour avoir publié sur Facebook, le 7 novembre 2014, des menaces à l’encontre du directeur du refuge d’Espalion, employant les termes de «refuge boucherie», «usine à fric basée sur l’euthanasie», et menaçant : «Je me ferais un plaisir de vous gifler malgré votre grand âge».

à la barre, David, président d’une association qui gère des fourrières et des refuges, explique ainsi son acte : «J’avais proposé mes services gratuitement à la mairie d’Espalion. Ensuite, ce monsieur m’a appelé pour m’insulter. Si j’ai écrit cela, c’est parce que le bilan de ce refuge est suspect car il y a autant d’entrées que de sorties. Un taux de 100 % de placement d’animaux, ça n’existe dans aucun autre refuge».

Me Xavier Bacquet, pour la partie civile, défend : «Le prévenu se crée des films et attaque ceux qui agissent sur le terrain. Il n’a de la notoriété que sur Facebook. Il n’en est pas à son coup d’essai et il faut que ça cesse», avant de demander 15 000 € de dommages et intérêts pour la victime de diffamation.

Carole Gonzalez n’a pas souhaité requérir : «Je m’en remettrai à la décision du tribunal», lance le substitut du procureur.

Pour Me Alexandra Gosset, défenseur du prévenu, «David est un passionné habité par ses convictions et il n’a pas les moyens de payer 15 000 € de dommages et intérêts».

Le tribunal a mis son jugement en délibéré au 16 décembre.

Tout cela est très triste et très dommageable. La question reste entière : dans quelle mesure critiquer un refuge est valable? Au-delà des bisbilles et des erreurs, à partir de quand commence une faute? Vu la situation, faut-il repousser au maximum une éventuelle critique et quelle est la ligne jaune?

C’est là une question qui ne peut être répondue qu’au cas par cas, mais qui trouverait bien des réponses si le véganisme était la règle. Un véganisme extrêmement strict et refusant toute promotion individuelle et tout profit matériel, bien entendu. Ce qui est bien difficile dans une société célébrant l’ego et la maximisation du profit…

Ce qui ferait avancer les choses, c’est bien sûr des groupes locaux, diffusant les informations et donnant des points de vue, permettant aux refuges d’avoir davantage de lisibilité, de s’insérer dans la société et de ne plus dépendre de l’abnégation d’une poignée de personnes.

C’est inéluctable, et c’est très difficile, et même parfois les gens des refuges appréhendent cela : ils ont peur d’avoir davantage d’animaux à s’occuper en étant encore plus connus, sans profiter d’une aide matérielle pour autant. Pessimisme et scepticisme sont bien souvent de rigueur et on peut bien entendu comprendre cela!

Il n’y a en tout cas pas de raisons de ne pas se confronter à cette réalité des refuges : il en va du soutien absolument nécessaire que l’on doit pratiquer, de la bataille pour que les animaux ne soient plus les victimes d’une humanité considérant que la morale et la Nature sont totalement secondaires, voire inutiles.

« Alcool, foot & rock’n roll » comme « nouvelle devise de la capitale »

Suite à l’attentat terrible du 13 novembre, il y a eu une grande campagne de la part des bobos et des hipsters pour expliquer que c’était eux les véritables cibles des djihadistes. Leur mode de vie qui serait festif et joyeux serait l’antithèse de l’obscurantisme et du fanatisme…

La couverture de Charlie hebdo reflète cette approche totalement ridicule.

Dans un même ordre d’idée, il y a eu l’appel sur facebook à « une partouze géante place de la République ». 35 000 personnes ont déclaré vouloir participer et 150 000 étaient invitées en attente. Bien entendu elle n’a pas eu lieu. Difficile en tout cas de faire plus affligeant…

Voici comment les bobos et hipsters ont vu les choses, avec un point de vue qui est celui de Libération. C’est impressionnant de délire, mais aussi de mauvaise foi : le groupe qui jouait au Bataclan, les « Eagles of death metal », ne se prennent pas au sérieux, mais le chanteur est vraiment un fanatique de droite, considérant Obama comme un bolchevik, tout en faisant des prêches chrétiens en faisant l’apologie de la pornographie.

Le terrifiant mur d’images qui se constitue sous nos yeux avec les photographies des victimes identifiées des attentats de vendredi apporte cette confirmation : la population visée par les terroristes de l’Etat islamique (EI) était clairement ce biotope de jeunes urbains cool qui remplit au crépuscule cafés, gargotes et salles de concert de la capitale.

Il faut être singulièrement instruit des habitudes sociales et de la symbolique des lieux pour, non pas s’attaquer à un fief touristique (Beaubourg, les Champs-Elysées, le Louvre) ou à une enclave communautaire (le Marais gay ou le XIIIe arrondissement chinois), mais à une zone à la fois bourgeoise, progressiste et cosmopolite – certes en cours d’hipsterisation avancée.

Dérision maligne.
Si l’on regarde le plan de ce fragment rive droite de la capitale, on sait, pour les avoir arpentées en tous sens, que ces rues témoignent d’une hétérogénéité sociale et ethnique qui a disparu de bon nombre d’autres arrondissements.

Echoppes à la mode, bars pakistanais, cafés arabes, bouis-bouis chinois ou vietnamiens, librairies musulmanes et synagogues coexistent dans un espace urbain chahuté.

Et le Bataclan était évidemment rempli, ce soir-là, d’un public d’ados et de jeunes adultes venus en toute décontraction applaudir un groupe rock à succès qui joue à fond d’une dérision maligne à l’égard des codes machos et bas de plafond de la sous-culture redneck.

L’attentat foiré du Stade de France visait quant à lui à détruire l’épicentre d’une ample communion dans l’hédonisme sportif avec, en son cœur, une équipe de France elle-même à l’identité composite, dont les plus brillants éléments sont issus des banlieues défavorisées.

La suite de l’article raconte ensuite que les islamistes ont fait exprès d’attaquer une réunion de Charlie hebdo et un concert, lieu de joie « collective »…

C’est là une construction intellectuelle sidérante. On a là une logique qui est de dire : picoler dans des bars parisiens, tromper son conjoint, ne prendre rien au sérieux, voilà le mode de vie « idéal » et les djihadistes seraient des rabats-joies, des gens austères non épanouis, etc.

Pour le coup, impossible de voir que pour ces gens, les religieux intégristes et les vegan straight edge ne différeraient en rien. Le sens de la vie, ce serait « picoler » de manière « festive ».

Le magazine Les inrockuptibles, autre grand classique des bobos et hipsters, ne dit pas autre chose : non aux « séparatistes » :

« Cette fois, c’était le peuple lui-même qui était visé, c’est-à-dire nous tous, qui aimons les stades, les terrasses de cafés et les salles de concerts. A Saint-Denis comme à Paris, il s’agissait de faire le plus de morts possible, parmi cette multitude française, naturellement diverse et colorée, joyeuse et mélangée, qui s’obstine à vouloir vibrer, aimer et manger ensemble, contre toutes les injonctions séparatistes. (…)

Quand on lui parle “d’attentats aveugles”, Pierre-Jean Luizard, directeur de recherche au CNRS, auteur du Piège Daech – L’Etat islamique ou le Retour de l’Histoire, rectifie aussitôt : “Ce que visait l’Etat islamique était bien cette jeunesse bobo française qui a élu domicile dans ces Xe et XIe arrondissements.

A la fois parce qu’elle symbolise un mode de vie insouciant jugé “répréhensible”, mais surtout aussi parce qu’elle illustre mieux que tout autre milieu les espoirs (et les illusions) attachés aux idéaux républicains français (lutte contre le racisme, les inégalités et les discriminations, empathie envers la population immigrée, tolérance envers l’islam comme “culture du monde” à Paris). En la choisissant pour cible, l’Etat islamique visait à faire sauter un écran de tolérance en opposition avec son projet : susciter la peur et des réactions communautaires en chaîne.”

C’est de nous que parle Luizard, de nous et de nos amis, de nous et de nos lecteurs, de nous et de nos morts, nombreux, trop nombreux, à une poignée de mains de chacun d’entre nous, à un degré de séparation. »

Les bobos et hipsters, nouvelle figure révolutionnaire, on aura tout vu! Et pour ceux et celles qui n’auraient pas compris, un autre articles des « inrocks » indique le mot d’ordre à suivre :

Alcool, foot & rock’n roll. C’est la nouvelle devise de la capitale, en forme de bras d’honneur aux assassins.

Pour finir, regardons chez les bobos et hipsters en mode « alternatif », c’est-à-dire dans les squatters et autonomes choisissant la marge, dans l’esprit de l’ouvrage « L’insurrection qui vient ».

« La doxa du moment veut que ce qui ait été attaqué soit « notre mode de vie », celui qui serait incarné, les vendredis soirs, par le foot, les bars branchés et les concerts de rock – un mode de vie décomplexé, libéral, libertin, athée, transgressif, urbain, festif, etc. Ce serait cela la France, la civilisation, la démocratie, les « valeurs » : la possibilité de vivre sans croire à rien une vie d’après la « mort de Dieu », que voudraient justement abattre ses fanatiques.

Le seul problème, c’est que toutes les caractérisations qui sont ici données de ce « mode de vie » par tant de ses partisans enthousiastes ou mélancoliques coïncident à peu près avec ce que des penseurs occidentaux à qui l’on s’accorde à reconnaître, en d’autres circonstances, une rare lucidité n’ont cessé de flétrir. (…)

La Une de Libé sur les attentats n’efface en rien celle qui était annoncée initialement, et qui portait curieusement sur le chancre social et humain que sont les hipsters dans le cœur des métropoles, et plus particulièrement de Paris.

La sorte de coup d’État émotionnel qui a voulu, en janvier dernier, faire de Charlie Hebdo « la France » ne parviendra pas, cette fois, à imposer l’identification à une certaine forme de vie métropolitaine. La petite-bourgeoisie cognitivo-communicationnelle, l’éclate, la drague, le salariat branché, l’hédonisme du trentenaire cool, n’arriveront pas à se faire passer pour « notre mode de vie », « nos valeurs », ni même pour « la culture ».

C’est une certaine forme de vie, comme il y en a tant d’autres dans cette époque, dans ce pays, et qui ne suscite pas que de la tendresse. L’instrumentalisation des attentats par certains propagandistes afin d’assurer l’hégémonie morale de cette forme de vie-là ne peut que contribuer à la rendre haïssable.

Puissent les attentats de vendredi, et ceux qui ne manqueront pas de suivre au vu de l’engrenage que les gouvernants ont délibérément choisi d’enclencher, nous rendre plus vrais et moins distraits, plus profonds et moins hypocrites, plus sérieux et plus communistes.

Telle est, pour nous, la guerre véritable, celle qui, en Occident, mérite que l’on y risque sa vie : la guerre pour en finir avec l’économie. Mais voilà aussi une guerre qui ne se mène pas à coups de spectaculaires carnages, aussi anti-économiques fussent-ils. C’est une guerre essentiellement indirecte.

C’est par le communisme vécu que l’on fait reculer le terrain de l’économie, ce qui n’exclut pas des coups d’audace opportuns. La construction d’un communisme sensible est plus que jamais la seule chose à même de faire brèche dans le cauchemar historique dont nous essayons de nous réveiller. »

Seulement, un communisme vécu, à la marge, est-ce possible? Surtout sans véganisme, car cette mouvance est odieusement anti-vegan. Bien sûr que non : aucun changement ne peut se faire à la marge, aucun changement ne peut ne pas porter le véganisme… Et les bobos et hipsters ne sont pas quelque chose de bien : ce sont juste des décadents, qui regardent s’effondrer le monde, pendant que d’autres, comme les djihadistes, participent activement à cet effondrement.

Cop 21 : interdiction des manifestations publiques

Il y avait deux manifestation des prévues à l’occasion de la COP21. L’Etat a décidé qu’il fallait mieux les interdire. Voici le communiqué officiel expliquant cela.

COMMUNIQUÉ DE LA PRÉSIDENCE DE LA COP21
La COP21 doit permettre la mobilisation de tous pour le climat. La société civile est appelée à y prendre sa pleine place.

Elle sera donc fortement présente sur le lieu même du Bourget où les « espaces Générations climat » accueilleront, pendant toute la durée de la Conférence, plus de 300 événements, débats et conférences. Une mobilisation importante, comportant de nombreux événements, est également prévue partout en France. Tous ces événements sont maintenus, à l’exception des déplacements scolaires sur le site du Bourget.

La situation créée par les attentats odieux du 13 novembre et les investigations menées depuis imposent toutefois que les conditions de sécurité soient renforcées. Dans ce cadre, la totalité des manifestations organisées dans les espaces fermés et aisément sécurisables seront maintenues.

En revanche, afin d’éviter tout risque supplémentaire, le Gouvernement a décidé de ne pas autoriser les marches pour le Climat prévues sur la voie publique à Paris et dans d’autres villes de France les 29 novembre et 12 décembre.

C’est une décision difficile et qui décevra sans doute certains de ceux qui envisageaient d’y participer mais, dans le contexte actuel, l’exigence de sécurité l’impose.

Elle ne remet nullement en cause la nécessité pour la COP21 d’accueillir très largement – et ce sera le cas – la société civile et ses organisations qui remplissent un rôle majeur.

Voici le communiqué de « protestation » de la Coalition climat. On peut mettre des guillemets, parce qu’en pratique vu le fiasco des mobilisations, la passivité complète de l’opinion publique à ce sujet, cela n’aurait guère été un succès, et cela enlève une sacrée épine du pied à pas mal de monde…

MARCHE DU 29 NOVEMBRE ET MOBILISATIONS DU 12 DÉCEMBRE INTERDITES À PARIS

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Paris, le 18 novembre 2015

La Préfecture de police de Paris vient de nous informer qu’en raison des tragiques attentats qui ont eu lieu le 13 novembre dernier, la Marche mondiale pour le climat du 29 novembre et les mobilisations prévues le 12 décembre sont interdites à Paris.

Nous regrettons qu’aucune alternative n’ait été trouvée pour permettre nos mobilisations. Pour autant, nous sommes plus que jamais déterminés à faire entendre nos voix sur les questions de justice climatique.

« Nous avons conscience de la gravité de la situation. Plus que jamais nous ferons part de créativité pour mobiliser et rassembler. Pas de COP21 sans mobilisation de la société civile » Juliette Rousseau, coordinatrice de la Coalition climat 21.

En effet, le week-end des 28 et 29 novembre, à la veille de l’ouverture de la COP 21, des millions de personnes marcheront pour la justice climatique :

2173 événements se préparent dans plus de 150 pays
57 marches sont prévues dans le monde entier
Plusieurs dizaines de marches dans les régions de France sont annoncées

Le 29 novembre et le 12 décembre à Paris, nous trouverons une forme alternative de mobilisation citoyenne, pour montrer que la COP 21 ne se fera pas uniquement avec les négociateurs.

Le Sommet citoyen pour le climat qui se tiendra les 5 et 6 décembre à Montreuil (Seine Saint-Denis) ainsi que la Zone d’action pour le climat, qui se déroulera du 7 au 11 décembre au CENTQUATRE-Paris devraient être maintenus. Ces mobilisations seront deux grandes occasions de démontrer que nous portons les solutions et les alternatives au dérèglement climatique et que la société civile est déterminée à lutter contre la crise climatique.

La Coalition climat 21 rappelle que la COP 21 n’est pas une fin en soi et que, nous citoyennes et citoyens du monde entier, nous construisons un mouvement qui ne fera que se renforcer à l’issue de ce sommet et au-delà.

« Alternatives véganes » annulé

Normalement, nous aurions dû annoncer la tenue d’une sorte de petit salon en banlieue parisienne, « Alternatives véganes », tentant en quelque sorte de prendre le relais du « Paris Vegan Day ».

Alternatives Véganes aura lieu les 12 ET 13 décembre. Les ateliers, les conférences et l’espace exposant sont garantis. Vous avez été nombreux à nous donner d’excellentes idées, nous voulons les concrétiser : show musical, défilés de mode, championnat de cuisine, démonstrations sportives, exposition d’art…

 

Cela a été annulé, et c’est très difficile à suivre. Ce qui en ressort c’est un mélange d’échec personnel et de magouille. Voici un extrait du communiqué diffusé.

Les nouvelles circulent vite, les ragots encore plus. Le temps permettra à la vérité de se révéler.

Beaucoup d’entre vous ont su que Monsieur Pascal Sage avait démissionné de son poste. Il m’a vendu ses parts pour un euro symbolique me donnant la présidence d’Alternatives Events SAS. Je vous invite à considérer ceci comme étant un gage de ma bonne foi envers les donateurs et tous ceux qui nous ont toujours soutenus. Au vu de la situation dans laquelle l’entreprise fut laissée par Monsieur Sage : dépenses inconsidérées, mauvaise organisation de sa part n’effectuant pas les tâches qui lui incombaient, malversations envers ma personne, alors qu’il avait ma confiance.

Ce dernier me certifiant que je devrais le haïr et qu’il était désolé de me laisser dans une telle situation parce qu’il avait exagéré. Etant enfin informée de la situation puisque j’ai eu enfin accès aux documents qu’il me cachait jusque là, il me fut forcé de constater qu’il n’était pas possible de faire le second versement de réservation de la salle du Palais des Congrès de Montreuil à temps. Ce qui implique que le Salon Alternatives Véganes, sera décalé de quelques semaines, à une date qui sera communiquée très prochainement.

Il y a en effet un lourd problème : à la base, il y a eu un appel à un soutien financier sur Ulule, et 22 000 euros de récoltés. Ils doivent être remboursés si l’événement n’a pas lieu… Le repousser peut être une sortie, sauf qu’on ne loue pas une salle aisément à Paris et en banlieue…

A cela s’ajoute que s’il y a eu des « dépenses inconsidérées », l’argent n’est tout simplement plus là.

Pour ne rien faciliter, il y a l’information selon laquelle la personne organisant l’événement à l’origine serait malade. Or, l’organisation n’a annoncé l’annulation que plus de dix jours après, rendant les gens très mécontents, surtout ceux venant de loin et ayant réservé des transports et des hôtels, etc.

Les partisans du premier organisateur répondent alors à la personne ayant pris les commandes, l’accusant de harcèlement, de ne pas avoir payé le webmaster (qui a démissionné), le comptable (qui a démissionné aussi), de croire aux illuminatis, au fluor mis dans l’eau pour contrôler les pensées, etc.

Impossible de s’y retrouver, si on ajoute qu’en plus, des gens disent ne pas vouloir diffuser une information qu’ils rendent pourtant public : le nouvel organisateur mangerait de la viande…

Tout cela est terrible, absolument terrible. Mais c’est le prix à payer pour les vegans, qui sont trop souvent dans une posture consommatrice, passive et autocentrée, déléguant les responsabilités, partisans d’actions témoignages, sans organisation de fond, sans travail en profondeur.

Le résultat est le carriérisme, l’opportunisme et du n’importe quoi comme on en a ici un exemple.

« Je suis un soldat »

Aujourd’hui sort au cinéma le film « Je suis un soldat ». C’est une date historique, car c’est enfin un film qui parle des gens, des vrais, ceux qui n’ont pas d’argent, et qui parlent en même temps des animaux qui sont des marchandises. C’est ce qu’on appelle le réalisme, et c’est de cela on dont a besoin!

Voici le synopsis et la bande-annonce.

Sandrine, trente ans, est obligée de retourner vivre chez sa mère à Roubaix. Sans emploi, elle accepte de travailler pour son oncle dans un chenil qui s’avère être la plaque tournante d’un trafic de chiens venus des pays de l’est. Elle acquiert rapidement autorité et respect dans ce milieu d’hommes. Mais parfois, même les bons soldats cessent d’obéir…

Après, il va de soi que c’est un « film français », et on sait comment le film français est traditionnellement très axé sur le psychologique et les drames sociaux, avec un côté souvent forcé malheureusement.

La critique de Paris Match semble confirmer que c’est le cas.

(…) Avec parfois un sentiment de honte ou de violents accès de désespoir. « Mais comment font les autres ? » hurle le beau-frère en démolissant les murs d’une maison qu’il ne peut ni payer, ni construire tout seul.

Charriant un romanesque rugueux, Laurent Larivière évoque la tragédie du déterminisme social et observe avec une certaine acuité le mal être, la solitude et la frustration de ceux qui se demandent jusqu’où il faut aller pour se faire sa place.

Cheveux courts, combinaison de travail et bottes en caoutchouc, Louise Bourgoin apporte de la douceur et de la détermination à cette combattante envoyée au front pour faire fructifier le trafic de son oncle. La brutalité de cet univers exclusivement masculin et marginal, évoquant en biais celui de la boxe dans lequel Marion Cotillard s’imposait dans « De Rouille et d’Os ». Face à sa résilience, Jean-Hughes Anglade habite intensément son rôle de vilain dans lequel il insinue une menace sourde et un malaise étrangement sensuel.

Les choses se gâtent nettement avec le dernier acte qui cumule un geste radical dont ne comprend pas les motivations, une rédemption à laquelle on ne croit pas et un détour romantico-sexuel assez peu crédible. Sans être totalement convaincant, cet hymne à la vulnérabilité est un début prometteur et la preuve que Louise Bourgoin a du cran.

Reste que l’approche est excellente et que ce film vaudra certainement le détour. Voici quelques propos du réalisateur dans le dossier de presse.

« J’avais envie de parler de la honte sociale et de ce sentiment d’échec qui pousse quelqu’un à revenir dans le giron familial après avoir tenté, sans succès, de se construire un avenir meilleur ailleurs. Dans le film, loin du refuge escompté, la famille devient paradoxalement le lieu d’un affrontement et d’une déperdition. »

« Sa mère part travailler et sa chambre de jeune fille est occupée par sa sœur et son beau-frère. Elle l’accepte et se résigne à dormir sur le canapé. Mais toute cette tension rentrée, cette solitude extrême dans laquelle se trouve le personnage est en permanence contrebalancée
par l’amour, réel, qui circule dans cette famille. Aucun de ses membres n’est d’une seule pièce. »

Q. : À aucun moment, Sandrine ne se pose des questions face à la façon dont sont traités les chiots exportés illégalement de Slovénie et de Pologne via la frontière belge.

R. : Sandrine ne se préoccupe pas de morale. Par exemple, elle ne considère jamais ou presque la violence faite aux animaux : comme s’il s’agissait de l’ordre des choses, d’un mal nécessaire.

Pour elle comme pour beaucoup d’autres, nécessité fait parfois loi.

Q. : Peu de gens connaissent ces trafics qui font le bonheur des animaleries.

R. : Je les ai moi-même découverts un peu par hasard. Avec François Decodts, mon coscénariste, nous ne voulions pas que ce soit le sujet du film mais un cadre qui nous permette de suivre au plus près la trajectoire de nos personnages en faisant écho à leur propre violence.

Cependant c’est une réalité très cruelle et très prolifique. J’ai lu un article dans le journal Libération où, selon WWF, le trafic d’animaux domestiques ou sauvages se situe au 3ème rang mondial des trafics après celui de la drogue et des armes. Il représenterait 15 milliards d’euros.

Et la France est le pays d’Europe qui compte le plus grand nombre d’animaux domestiques avec notamment 8 millions de chiens…
Et seuls 150 000 chiens des 600 000 vendus chaque année en France proviendraient d’un élevage français déclaré. Ça laisse de la marge pour les importations des pays de l’Est où il existe de véritables usines à chiots. Au-delà de cette réalité, le trafic est devenu pour nous une sorte d’allégorie de la cruauté contemporaine. »

Giuseppe se remet de son agression

[Désolé pour la non publication d’un article hier, nous nous sommes emmêlés dans les dates.]

Nous avons déjà parlé de Giuseppe, un SDF vivant à Paris, dans un camion, et qui s’occupe des pigeons (Il faut aider Giuseppe !, « SDF parce qu’il nourrit les pigeons », Nouvelle vidéo sur Giuseppe, l’ami des pigeons).

Il a connu de nombreuses agressions, dont une toute récente, il y a quelques jours dont il se remet. Elle a été commise avec brutalité, avec le classique sentiment d’impunité des patrons de bar.

Voici comment les choses se sont passées, racontées par les amis de Giuseppe, une page facebook de solidarité.

Giuseppe a de nouveau été gravement agressé. Ils vont finir par le tuer à force de bêtise, de méchanceté, de haine!

Un jeune employé ou patron de bar a, ce matin, aspergé Giuseppe d’eau de javel le blessant très gravement.

A 5H du matin, Giuseppe met en effet quelques graines devant le bistrot de ce Monsieur. Ce matin, l’homme est sorti et a lancé un seau plein de javel sur le visage de Giuseppe. Sur le visage!!!

Une plainte a été deposée. Giuseppe a passé la matinée aux urgences.son oeil est très gonflé et très douloureux. Sa vue est très mauvaise. Ce, malgré les crèmes et autres traitements administrés par l’hôpital.

Ce quartier du centre de Paris me fait vomir. Je suis allée dans ce café. J’ai prévenu le monsieur qu’une plainte avait été déposée et que Giuseppe a des graves problèmes de vision depuis l’agression.

Je me suis fait traiter de clocharde. L’homme a bien regardé mon vélo, sans doute pour le reconnaître et se venger . Il m’ont demandé mon nom, plusieurs fois.

Ces gens sont des malades, d’une violence inouïe . Le traitement réservé à Giuseppe est totalement démesuré et profondément inhumain. Giuseppe nourrit les oiseaux les gars! C’est un homme âgé qui nourrit les oiseaux !

Ce quartier est vraiment un quartier de violence, de sexe, d’alcool et de zone, où chacun fomente sa vengeance contre celui qui dérange.

Mais bon sang de la javel plein les yeux pour quelques graines…. Pauvre humanité , pauvre quartier! Pauvre Giuseppe, nous sommes avec toi… De tout cœur.

On notera que « les amis de Giuseppe » avaient rencontré des gens de la mairie, et on lit dans le compte-rendu que :

La mairie nous a invité a venir discuter de Giuseppe et du nourrissage des pigeons.

Il a été glissé dans la discussion que la page de soutien à Giuseppe risque des poursuites pour incitation au nourrissage des pigeons.

Quelle sinistre attitude! Quelle approche nauséabonde et indigne! A quoi il faut répondre par l’exigence de la morale. Cette histoire de poursuite pour « incitation au nourrissage des pigeons », la municipalité voit cela comme une simple question administrative.

Cela est faux ; en réalité, il s’agit d’une question d’identité, pratiquement révolutionnaire, née de la compassion et de la rupture. S’il y a des limites, elles doivent être dépassées par un élan en faveur des animaux, et non contre.

On peut critiquer les comportements comme ceux de Giuseppe ou de la « vieille-folle-aux-chats« . Mais cela doit être fait de manière adéquate.

Car il y a plus de dignité dans leurs actions, désordonnées voire erronées, que dans les postures faussement civilisées de représentants du désastre actuel, détruisant notre planète.

« Taxer la viande transformée »

On connaît le discours des carriéristes qui veulent à tout prix disposer de moyens pour « réussir ». A leurs yeux, tout doit se soumettre à leurs envies de possession. En voici un qui vaut sacrément le détour…

Il s’agit d’une tribune parue dans Le Figaro, par Eric Verhaeghe, qui a été président de l’Apec (Association pour l’emploi des cadres pendant plusieurs années et auteur d’un livre au titre évocateur : « Faut-il quitter la France? ». Son objectif est de dénoncer les taxes, rien d’original.

Sauf que cette personne prend comme prétexte une taxe sur les cabanes de jardin pour faire de l’humour « décalé » et évidemment, chez les personnes de cette classe sociale, cela donne du beauf en mode extrêmement brutal, avec des propos ignobles sur les animaux.

Après avoir proposé de taxer les nains de jardin et les voitures tunées, l’auteur attaque les animaux… Voici les passages les concernant…

Les adeptes du tuning pourraient donc acquitter une vignette spéciale sur l’ensemble des aménagements qu’ils apportent à l’apparence de leur véhicule. (…)

Par les temps qui courent, le culte rendu à l’automobile ne peut qu’être une incitation scandaleuse au réchauffement climatique.

Taxer la viande transformée

A un moment où la consommation de viande, et spécialement de cochon, est à la fois synonyme de mal-bouffe, de préparation active au cancer et d’islamophobie à tendance bretonnante, il est temps que le gouvernement sévisse!

Entre les ris de veau, les oreilles de cochon, les sabaudets, les saucissons cuits et tous ces crimes contre l’animalité, le Trésor public devrait trouver son bonheur. Sans oublier, bien entendu, le saucisson, la rillette, la saucisse sèche ou non, qui injurient quotidiennement nos amis les animaux.

Taxer les bérets basques et autres coiffes traditionnelles (…)

Taxer les corridas

Enfin, ultime taxe indispensable à notre arsenal: toute corrida devrait donner lieu à une taxation confiscatoire destinée à faire disparaître ces vestiges de la barbarie dans nos contrées.

La taxe pourrait utilement être acquittée sur le billet d’entrée. Elle rapporterait à coup sûr quelques fifrelins politiquement corrects.

Voilà qui est bien lamentable et qui correspond à ce qu’il y a de pire en France : l’esprit moqueur et persifleur, la célébration du terroir comme authentique, le mépris pour la Nature.

Ces gens, qui ont du pouvoir et décident de l’idéologie dominante, sont entièrement rétrogrades, ils vivent dans de vieilles valeurs avec lesquelles ils sont incapables d’avoir de la distance. C’est là un obstacle fondamental à la libération animale, à la reconnaissance de l’écologie, de la planète, de Gaïa!

Face au nihilisme

Nous vivons dans un monde de fous, ou plutôt nous vivons dans un monde où la rationalité et la sensibilité disparaît devant le nihilisme. Détruire, détruire et encore détruire, voilà la seule logique ; pratiquer la fuite en avant, voilà la seule solution semblant viable.

Les attentats ignobles et insensés qui ont eu lieu à Paris hier soulignent à quel point les valeurs essentielles de la vie – la compassion, l’abnégation, le don de soi, le partage – sont niées au profit d’une « lutte pour la survie », des célébrations du spirituel et de la consommation superficielle.

On ne se bat pour une cause, avec des valeurs, des principes, mais pour la « révolte » en elle-même, sans contenu réel, sans morale concrète. Car quel intérêt de tuer des passants, si ce n’est de satisfaire les pulsions les plus morbides, de pratiquer la terreur aveugle ?

N’est-ce pas là d’ailleurs, paradoxe pour des gens se voulant religieux, avoir le goût de la toute puissance tel un Dieu omnipotent ?

Triste anthropocentrisme qui prend le masque de la religion… Triste culte de l’individu s’imaginant tel un chevalier des temps modernes – un chevalier assassin mais au moyen-âge c’était déjà le cas en fait. On est dans le refus de l’esprit de la collectivité, du changement collectif, de la réflexion collective.

Tout cela est une agitation insensée et meurtrière d’une humanité entièrement tournée vers elle-même, s’auto-mutilant pour essayer de trouver un sens à son existence. C’est la fin d’un monde.

Mais là où la nuit est la plus noire, le jour ne va pas tarder à poindre. Si nous mettons en avant les valeurs vegan straight edge, c’est justement parce qu’elles sont vertueuses.

Elles appellent à la dignité, au respect de soi-même, au refus de la fuite et de l’auto-destruction. Elles exigent un rapport positif avec le vivant, dans le respect et l’admiration.

C’est une démarche qui apporte beaucoup dans la vie, qui indique des pistes à la construction, évitant la fuite dans la destruction, la destruction de soi-même, la destruction des autres.

C’est d’une manière certaine une révolution intérieure, qui va de pair avec l’exigence d’une révolution en général, pour changer le monde… ensemble.

Gaïa a besoin d’une humanité collective, hors de la quête individuelle du profit, hors de l’anthropocentrisme célébrant la toute puissance. L’humanité niant la Nature a dans la bouche un arrière-goût : celui de la mort.

Quelques poèmes de la canadienne Huguette Gaulin

Nous avions parlé de la canadienne Huguette Gaulin, qui s’était immolée par le feu le 4 juin 1972 à Montréal, ses derniers propos étant « Vous avez détruit la beauté du monde! ». La chanson « L’hymne à la beauté du monde » avait écrit en son honneur par Luc Plamondon et chantée par Diane Dufresne.

Cherchant à en savoir un peu plus, cela nous amène à proposer quelques uns de ses poèmes. Même si on ne les apprécie pas, en raison de leur caractère hermétique et cryptique (typique de la poésie d’ailleurs), cela donne un aperçu… Et cela contribue, au moins un peu, à faire connaître quelqu’un dont l’acte et l’accusation sont si terribles, si émouvants, tellement parlants!

où sommes-nous
le quart déserteur ajoure l’insolite

il chuchote
entre mes cheveux ses doigts
nous serions « unter den linden »

rideau
cette confusion sera superbe

N°588
cimetière de la Côte des Neiges

le soleil ronge aérolithe à cinq heures

***

nous reprenons notre territoire de
fourrures neigeuses
haches ironiques
et peaux crevées

continent à rebours
où elles se creusent
lavé à la potasse du rêve

les cortèges de tortues s’estompent
aux coins saignant de la main

soutenez l’oeil au talon
l’arc accomplit ses glaçons d’endroit

***

on marchande
des reflets de cieux
de briques encadrés

et l’intime hauteur
surpeuplée de méninges
reprend ses thèmes

un point blanc
juste avant que l’oiseau s’allume
et tourne

***

l’eau enfermée
leur peur
arrêt l’encre sèche
et les poissons carrés pose presque érotique
autour des joints s’informent

une saison buccale
quand il vente sous l’eau
fermez le rideau

***

suffire aux feutres de ceindre l’altruisme
amours polythèmes si lisses
où ils s’entreplient
évitant les meublés éccliptiques

cet intervalle
leurs noms chers à leur bottin d’argon
les fauteuils-mains
or les petits biscuits les caressent

ils auscultent les mauves
et circulent la gloire
dilettante aux genous
des barbouillements de foules

et pensent leur salive parmi les achats

***

debout

je mesure face contre l’éparpillement
entre un peu de mots et de mort
nagent les bordures doucement

murmure l’étrangeté du bien-être

l’envoûtement me déplace
le corps cloué

***

ce que nous inversons de bandes muettes

l’horizontal rayé
crissement

les spectacles rendent la forme

imagine l’escalade

l’objectif: autant de lueurs coincées
(d’insectes en feu)
et sur fond noir
ils descendent les fièvres les courbes pleines
(les talus)

vaincue la force de répulsion (trop de beauté ou
d’amour)

tout s’assemble

***

morsure autour des réseaux nombreux

les plans se vident complètement

s’ils se taisent plus tard
ils entendent le lent retour des feux

la distance plonge
une arme contre la fatigue

de longs couloirs qu’on file
sous les muscles tendus

alors qu’ils rendent la cérmonie
dans la méditation des arcs

Allain Bougrain Dubourg agressé dans les Landes

Voici le communiqué de presse de la LPO suite à son « Opération pinsons 2015 » visant la chasse (illégale) des pinsons en France, plus précisément dans les Landes.

Ce qui s’y passe est simple à comprendre : les Landes sont un lieu de passage pour de nombreuses migrations, les oiseaux s’y arrêtant pour s’y nourrir lors de leurs voyages.

Or, l’Etat donne des « dérogations » pour la capture d’alouettes, et en pratique de très nombreux autres oiseaux, y compris protégés, sont chassés. Tout cela est su, mais accepté, de par la base culturelle locale, avec ses notables, ses valeurs réactionnaires, etc.

Les gens de la LPO ont sous-estimé cela : leurs illusions sur un « Etat de droit » les ont amené à faire face à la violence.

Des dizaines de milliers de pinsons tués illégalement : Les Landes territoire de non droit ?

Ce matin 9 novembre 2015, dès l’aube, Allain Bougrain Dubourg accompagné de militants de la LPO a une nouvelle fois dû intervenir sur le terrain dans les Landes pour dénoncer le braconnage des pinsons. Après les ortolans -également protégés par la Loi- un peu plus tôt dans la saison, c’est au tour des pinsons d’être massivement victimes de braconnage.

Chaque année, ils sont entre 150 000 et 300 000 Pinsons des arbres et 30 000 à 50 000 Pinsons du Nord à être capturés et tués à des fins « culinaires » (en brochette) au mépris de la loi. La France fait partie du petit groupe des mauvais élèves de l’Europe aux côtés de la Grèce, la Croatie et l’Albanie. Des braconniers s’en sont violemment pris au Président de la LPO et son équipe.

En septembre dernier, la LPO et ses collègues européens de CABS avaient réussi à identifier 45 sites de braconnage du bruant ortolan, fait saisir près de 700 matoles (piège cage) et libéré 117 oiseaux. Deux mois plus tard, faute d’intervention par l’État, la LPO est contrainte de retourner sur le terrain pour dénoncer le braconnage des pinsons dans les mêmes conditions et avec les mêmes méthodes.

Cette fois, plus de 20 sites ont été préalablement repérés, et des pièges trouvés avec différents passereaux. Des pinsons ont pu être relâchés. Ce ne fut malheureusement pas le cas pour ces Chardonnerets élégants, écrasés sauvagement faute d’être comestibles.

Chaque saison, des milliers de pinsons sont braconnés lors de leur passage migratoire sur la façade atlantique française, au moment où leurs effectifs sont les plus importants. Les deux espèces –Pinson des arbres et Pinson du Nord- sont pourtant protégées par l’article 3 de l’arrêté du 29 octobre 2009 du Code de l’Environnement. Leur capture constitue un délit passible d’une peine de prison d’un an et de 15 000 € d’amende. Il est donc strictement interdit de les capturer, les détenir, les transporter, ou les commercialiser.

Les méthodes de captures utilisées sont identiques à celles des ortolans : matoles, cages-pièges… des procédés non sélectifs qui impactent d’autres espèces protégées : rouge-gorge, chardonnerets, verdiers…

Crédit photo : LPOArrivés sur l’un des sites de piégeage, les militants de la LPO et les journalistes se sont violemment fait prendre à partie par deux individus. Les pneus des véhicules ont été crevés mais ce ne fut pas le pire : 4 militants de la LPO dont le Président, le Vice-Président et le Secrétaire Général ont été violemment agressés.

Après constatation des contusions à l’hôpital de Dax, une plainte a été déposée à la Gendarmerie.

Sous prétexte d’on ne sait quelle « tolérance » dès qu’il s’agit de petite délinquance de l’environnement, l’État, de droite comme de gauche, est défaillant depuis trop longtemps, et son autorité bafouée dans les Landes, grâce à l’aide de quelques parlementaires complaisants.

Cette situation est d’autant plus inacceptable que se discute actuellement à l’Assemblée nationale et au Sénat la loi sur la biodiversité.

Alors que le Président de la République affirmait en 2012 vouloir faire de la France un pays exemplaire en matière de biodiversité Allain Bougrain Dubourg estime qu’il est temps que ces engagements se concrétisent enfin et lance une pétition de grande ampleur intitulée « Mettons fin au massacre illégal des oiseaux familiers ».

Tous concernés !

Chaque citoyen peut appeler par cette pétition nos gouvernants à mettre fin à ces pratiques barbares et faire appliquer le « simple » respect de la loi. Signez et faite signer la pétition :https://secure.avaaz.org/fr/petition/Mettons_fin_au_massacre_illegal_des_oiseaux_familiers/?nJYhBdb

« Le végétalisme est donc à déconseiller en toutes circonstances »

Le « Larousse médical » de 2006 a été « conçu par une équipe de 150 éminents spécialistes ».

Et qu’en dira-t-on dans 50 ans? Que ces éminents spécialistes étaient pleins de préjugés sur le végétalisme – au mieux ! Peut-être même qu’il s’agit de charlatans…

Car ce qu’on lit est du niveau de Ohmymag au sujet du végétalisme dont nous parlions hier (« Mon corps était en train de s’éteindre à petit feu ») : être végétalien amènerait à la mort…

végétalisme

Régime alimentaire excluant tout aliment d’origine animale.

Le végétalisme, à la différence du végétarisme, exclut non seulement toutes les viandes mais également tous les produits d’origine animale (œufs, lait, miel, etc.).

Sous-tendu par des principes philosophiques, religieux ou hygiéniques, ce régime très restrictif provoque des carences, notamment en protéines ; en effet, les protéines végétales sont déficitaires en certains acides aminés indispensables (que l’organisme ne sait pas synthétiser et qui doivent lui être fournis par l’alimentation) et ne peuvent donc pas couvrir la totalité des besoins.

Une autre carence importante concerne les minéraux tels que le fer (dont les sources essentielles sont la viande, le poisson et les œufs), le zinc (que l’on trouve essentiellement dans la viande) et certaines vitamines, en particulier la vitamine B12 (contenue exclusivement dans les produits animaux : viande, poisson, œufs, lait et produits laitiers).

De surcroît, la très grande richesse de ce régime en fibres alimentaires aggrave ces déséquilibres en inhibant l’absorption intestinale des minéraux.

Le végétalisme est donc à déconseiller en toutes circonstances et, tout particulièrement, au cours de la croissance, de la grossesse, de l’allaitement ainsi que chez les personnes âgées, les malades et les convalescents.

Il ne s’agit pas de dire qu’il s’agit d’une position fondée sur la précaution, qu’il s’agit simplement de « déconseiller ». Car ce qui est écrit est absolument faux. Le régime végétalien n’est nullement carencé, le seul problème étant la vitamine B12 et encore, aucune analyse scientifique ne fournit une réponse claire et nette à ce sujet (dans le doute il faut donc surveiller et se complémenter).

On a ici un témoignage d’un point de vue qui se veut « objectif », « neutre », « scientifique », alors qu’il ne peut pas l’être car il est prisonnier de préjugés, qu’il est borné. Le résultat – le fait de déconseiller – était là de prime abord, avant même que la position « scientifique » soit construite.

C’est une question de mentalité, de culture. Le véganisme est une vision du monde ; si l’on est pas pour… on fait partie, encore du monde du passé, et donc on le voit avec les yeux du passé.

« Mon corps était en train de s’éteindre à petit feu »

Ohmymag.com est un site dédié, pour faire court, aux « fashionistas », et on peut y lire un article très impressionnant, au titre ouvertement provocateur :

Vegan, elle explique comment cette façon de vivre lui a ruiné la vie

L’article raconte qu’une femme de 25 ans, Jordan Younger, était vegan et tenait un blog appelé « The blonde vegan » (ainsi qu’un instagram The balanced blonde) avant de rompre avec sa démarche. L’article présente la situation et demande de manière faussement candide :

Cet [sic] alimentation végétalienne dite « saine » et cette idée de lutte contre l’exploitation des animaux a traversé les frontières mais est-elle si positive qu’on le pense ?

Et voici la charge, l’attaque, l’agression, consistant en la présentation des « désavantages » :

Le premier d’entre eux étant quand elle recevait du monde ou qu’elle était invitée à manger.

Elle devait alors expliquer son mode de vie tout en sachant qu’elle était jugée et non comprise.

Le second point négatif est le fait que quelques temps plus tard, son corps lui a dit « stop ».

Elle a perdu 11 kilos en un rien de temps, ses cheveux commençaient à tomber et elle se blessait beaucoup plus facilement.

Elle explique qu’elle ressentait beaucoup plus de fatigue qu’auparavant et que son système immunitaire était affaibli.

Elle en a même perdu ses menstruations ; ainsi, pendant 6 mois elle n’a eu aucune règle. « Cela m’a montré que mon corps était en train de s’éteindre à petit feu » conclut-elle.

Ce n’est pas seulement absurde : c’est répugnant. Il s’agit ici de faire peur, de terroriser.

Sur le plan psychologique, d’abord : le véganisme amènerait une désocialisation, ce qu’il faut traduire ici par : on ne peut plus vivre comme tous les bourgeois, de manière traditionnelle, son propre « ego » serait dévalorisé, il n’y aurait plus de reconnaissance de soi, etc.

Sur le plan physique, ensuite : en présentant le végétalisme comme quelque chose d’anti-naturel, provoquant une réaction en chaîne dans le corps provoquant des dégâts, un affaiblissement général, etc.

Ce qui est d’autant plus grave, et honteux, c’est que ce n’est même pas ce que dit Jordan Younger. Elle n’a rien contre le végétalisme et elle a des amis végétaliens. L’attaque de Ohmymag est donc pratiquement de la récupération anti-véganisme.

En réalité, Jordan Younger explique en réalité qu’elle a abandonné le végétalisme par rejet général de « l’orthorexie », c’est-à-dire le principe de suivre une alimentation « précise », « droite ». Elle aurait connu cette « maladie », qui viendrait s’ajouter à la boulimie, l’anorexie, etc.

Elle explique qu’elle avait suivi le végétalisme par quête d’une alimentation « pure », qui ne provoquerait pas de dégâts pour son corps, etc. Elle raconte qu’elle n’a pas choisi le végétalisme tant par moral que par quête de « pureté ». C’est avec cela qu’elle rompt et elle n’a rien contre le végétalisme, ses troubles étant les siens, relevant de problèmes personnels. On est très loin de ce que dit l’article de Ohmymag…

D’une certaine manière, on comprend ce avec quoi rompt Jordan Younger : cette quête irrationnelle de « pureté » très à la mode, prenant en otage différents régimes alimentaires sans aucune analyse sérieuse et juste parce que cela semble « radicalement » sain (sans gluten, paléo, raw, même le végétalisme malheureusement, etc.).

Mais c’est bien qu’elle n’avait rien compris au sens fondamental du véganisme : la compassion, l’amour des animaux. Et vu le titre de son oeuvre – rompant avec le végétalisme – on voit bien que sa démarche a été pratiquement d’aller au véganisme pour mieux le saboter, pour rompre « de l’intérieur »…

Répression contre le collectif Straight Edge Madrid

Poster une image et une vidéo du groupe « Tears Of Gaia » (dont nous parlions justement hier) aura été la dernière chose que le collectif Straight Edge Madrid aura publié sur son twitter, avant d’annoncer son autodissolution sur son facebook.

Le collectif a en effet été démantelé par la police, avec l’accusation d’avoir construit une « organisation criminelle » et commis des actions illégales. Déjà en mars 2015, alors qu’à la suite d’une manifestation il y avait eu des affrontements avec la police, et que trois personnes sur les 17 arrêtées appartenaient au collectif, il y avait eu une campagne de criminalisation dans la presse.

Voici des documents concernant la répression du collectif (qui était en fait vegan straight edge, pour la libération animale et la libération de la Terre, dans un esprit anarchiste insurrectionaliste qu’on peut considérer comme proche de la scène latino-américaine).


Voici une information du Secours Rouge, basé en Belgique :

7 novembre 2015
Espagne : 4 des 6 straight edge libérés ce midi sous caution
Après avoir passé deux jours au poste de police, quatre des six membres du collectif Straight Edge de Madrid arrêtés ont été libérés aujourd’hui à midi contre caution de 20.000 euros par la troisième cour de l’Audience nationale. Les deux autres personnes restent en détention provisoire. La somme des dépôts des quatre personnes libérées montants à un peu plus de € 20,000.

Lors de l’opération la police nationale a accusé les détenus d’être « responsable de l’attaque avec des engins incendiaires de quatre succursales de banques à Madrid ». Une vidéo diffusée par la police montre que les détenus avaient des vis, des écrans d’ordinateur mais pas les « dispositifs incendiaires » que la police prétend avoir trouvés. Pour sa part, le collectif Straight Edge de Madrid a publié aujourd’hui sur sa page Facebook un communiqué annonçant sa dissolution.

Voici des informations diffusées par Non Fides,  un média anarchiste insurrectionaliste français (donc non vegan straight edge) :

Madrid : Opération Ice

Six anarchistes arrêtés lors de l’opération « Ice » du 4 novembre 2015, dont deux envoyés en taule

dimanche 8 novembre 2015

Mise à jour du 6 novembre : Finalement, on apprend que six compagnons (au lieu des 5 annoncés initialement) ont été arrêtés lors de l’opération « Ice ». Deux d’entre eux ont été envoyés directement en taule. Les autres devraient sortir sous caution. Durant la matinée du vendredi 6 novembre, des compagnons se sont rassemblés en solidarité devant l’Audiencia Nacional.

Le 4 novembre, la brigade d’information de la police nationale de Madrid a arrêté 5 personnes, membres du groupe anarchiste « Straight Edge », accusés d’appartenance à une organisation criminelle à des fins terroristes, destructions et apologie de terrorisme.

Lors des perquisitions aux domiciles des compagnons, les flics ont mis la main sur du matériel servant selon eux à confectionner des engins explosifs, diverses quantités de poudre et de manuels pour fabriquer des bombes artisanales.

Cette énième opération policière envers le milieu anarchiste, baptisée cette fois-ci « Operacion Ice », est menée dans le cadre de l’enquête concernant l’attaque incendiaire de quatre agences bancaires de Madrid. Les flics les soupçonnent également d’être les auteurs de l’incendie d’un autre établissement bancaire et d’un centre commercial à Barcelone.

Les compagnons détenus comparaîtront devant l’Audiencia Nacional pour appartenance à une organisation criminelle à des fins terroristes, destructions et apologie de terrorisme. Quatre des compagnons arrêtés résident à Madrid, le cinquième résidant dans la municipalité madrilène de « Las Matas ».

En plus de ces 5 arrestations, les flics de la brigade d’information de Madrid ont mené plusieurs perquisitions de domiciles avec l’autorisation du Tribunal central n°3 de l’Audiencia Nacional. Lors de ces perquisitions, les flics ont trouvé de la poudre, ds mèches, des manuels pour confectionner des bombes artisanales et des engins explosifs. Les flics ont annoncé s’être aussi emparés de plusieurs documents et propagande relatifs aux Groupes Anarchistes Coordonnés (GAC), ce pourquoi plusieurs compagnons – dont Monica et Francisco – sont incarcérés.

A la suite des perquiz, les flics font le lien entre le groupe « Straight Edge » et les GAC. Cette nouvelle vague d’arrestations contre les anarchistes est la cinquième depuis l’incarcération de Monica et Francisco pour l’attaque incendiaire de la basilique « Del Pilar » de Saragosse. S’en est suivi l’opération Pandora le 16 décembre 2013, celle du 30 mars 2014 nommée opération Pinata, ainsi que celle plus récente du 28 octobre dernier (qui serait la suite de la première opération), pour laquelle une personne est incarcérée.

[Traduit à partir de la presse espagnole par Le Chat Noir Émeutier]

*****
Cinq compagnons de plus, une même lutte !

Dans la matinée du 4 novembre 2015, la brigade d’information a fait irruption aux domiciles de cinq compagnons appartenant au collectif STRAIGHT EDGE MADRID, en perquisitionnant les logements et en s’emparant un matériel du collectif. Les perquiz se sont soldées par l’arrestation de cinq compagnons qui se trouvent détenus au commissariat de Moratalaz et ils ne pourront pas parler à un avocat jusqu’au jour suivant. On s’attend à ce qu’ils comparaissent devant la justice ce vendredi.

C’est une autre opération contre le mouvement anarchiste après le deuxième épisode qui vient de se dérouler de l’Opération Pandora, où des compagnons de Barcelone (des quartiers de Graçia, de Sant Andreu et de Sants) et de Manresa ont été arrêtées pour appartenance supposée aux GAC (Groupes Anarchistes Coordonnées) et dont l’une d’elles se trouve en détention préventive.

La même année, nous avons vécu il y a quelques mois à Madrid, à Barcelone, à Palencia et à Grenade la dénommée Opération Piñata durant laquelle la même chose s’est passée : des perquisitions de domiciles et de centres sociaux qui se sont soldées par l’arrestation de 15 personnes accusées “d’appartenance à une organisation terroriste”.

Idem en décembre dernier nous avons subi la même chose lors de l’Opération Pandora : la police a fait irruption dans 14 maisons et centres sociaux et les flics ont arrêté 11 anarchistes à Barcelone, à Sabadell, à Manresa et Madrid. Nous ne pouvons pas oublier nos compagnons enfermés depuis 2013, Monica et Francisco, qui dès le début ont été envoyés en prison sous le régime F. I. E. S (déclaré illégal par le Tribunal Supremo [sic ; NdT]) accusés d’avoir placé un engin explosif dans la basilique del Pilar à Saragosse, sans blesser personne. […]

Face à la répression notre solidarité est une arme.

Solidarité avec les compagnons détenus !

[Traduit de l’espagnol par Le Chat Noir Émeutier de Contra Madriz]


Tears Of Gaia – Justice Through Insurrection

Le groupe américain Tears Of Gaia n’a fait que quelques chansons, dans l’esprit de la culture hardline, dans la première moitié des années 2000. Le groupe a, en effet, implosé très rapidement, le chanteur basculant notamment dans un délire morbide, fasciné par l’esthétique du troisième reich, etc.

C’était le risque d’avoir une critique radicale, mais sans entrevoir de possibilité réelle de changement. Le mouvement hardline avait utilisé la religion comme « espoir », ici il n’y avait pas cela et l’autodestruction apparaissait comme inévitable.

Le niveau des quelques chansons de Tears of Gaia en est, par conséquent, d’un très haut niveau, reflétant une véritable confrontation à la réalité.

Voici les paroles de « Justice Through Insurrection », « La justice par l’insurrection ».

Blood pours down and collects in pools,
and floods to cover the earth,
helpless victims cry out from their confines in laboratories,
but their voices have gone unheard.

Le sang coule, tombe et est recueilli dans des piscines,
et inonde la terre, la couvrant,
les victimes impuissantes crient de leur confinement dans les laboratoires,
mais leurs voix n’ont pas été entendues.

No more tolerance will be given to those who choose to support this cruelty,
the torture of the innocent, their fate shall befall the guilty,
never in my eyes have i witnessed justice for these horrible crimes,
the bloodthirsty ambitions of the wicked shall bring their own demise.

Plus aucune tolérance ne sera accordée à ceux qui choisissent de soutenir cette cruauté,
la torture de l’innocent, leur sort doit abattre le coupable,
jamais à mes yeux je n’ai assisté à la justice pour ces crimes horribles,
les ambitions sanguinaires des fous apporteront leur propre disparition.

Life is too precious to have it suffer for these lies they call science.
Testing reaction to humyn satisfaction, no fraction of mercy spared,
screams break the silence, reflection in their eyes, uncaring knife closes in to end this life… suffer, the torture ends!

La vie est trop précieuse pour la faire souffrir pour ces mensonges qu’ils appellent science.
Des tests de réaction à la satisfaction humaine, aucune fraction de miséricorde accordée,
les hurlements brisent le silence, le reflet dans leurs yeux, un couteau insensible se rapproche pour mettre un terme à cette vie … souffre, la torture se termine!

The innocent shall be avenged! Through countless nights death has stalked you and your every move, now the firm hand of justice casts its shadow over you, for this blatant desecration, you’ve earned your judgement well, take their place upon the table and join their tortured souls in hell. Burn!

L’innocent sera vengé! Grâce à d’innombrables nuits la mort vous a traqué vous et chacun de vos mouvements, maintenant la main ferme de la justice jette son ombre sur vous, pour cette profanation flagrante, vous avez bien mérité votre jugement, prendre leur place sur la table et rejoindre leurs âmes torturées en enfer. Brûlez !

« Un appel à tout casser lors de la COP 21 »

Au site alternatif sur la COP21 s’en est ajouté un autre, intitulé anticop21.org.

Pour résumer ce qu’on peut en penser, disons simplement que la « casse » qui aura lieu à l’occasion de la manifestation qui se déroulera à l’occasion de la COP21 n’aura aucun intérêt.

Se rebeller c’est bien, en effet, mais encore faut-il savoir pourquoi, et la logique zadiste – nihiliste ne propose strictement rien à part un retour en arrière. C’est vide de sens au mieux, réactionnaire au pire.

C’est, disons, peut-être du romantisme, avec plus ou moins un rapport étroit à ce culte de la terre propre au pétainisme si français. Voici, exemplaire de cet esprit nihiliste, sans valeur, un « appel à tout casser lors de la COP 21 ».

Tout est vide, on voit très bien que l’écologie n’est qu’un prétexte pour un anarchisme relooké, avec des teints « métaphysiques » pour donner l’illusion d’avoir un sens « profond ». Alors qu’il n’y a rien… On ne doit donc pas s’étonner si un média très à droite comme Le Point peut déjà faire des articles comme « Un groupe ultra-violent menace la COP21« .

Tout va être caricatural dans un mois : la COP21 de par son échec, la manifestation folklorique et ses quelques casseurs.

« Dirigeants du monde », vous avez bien joué votre partie. Vous avez gagné la guerre de classes, liquidé ce qui restait du monde ouvrier, mis au travail l’ensemble de la population, à peu de choses près, encaissé la crise et ses innombrables répliques, exterminé ce qui n’était pas soluble dans le matin blême de l’Occident …

Vous avez tout réussi, sauf à garantir les conditions fondamentales de la vie humaine sur terre. Vous avez tout réussi, et loupé l’essentiel. Et maintenant, vous vous agitez, légèrement transpirants, essayant de vendre sans y croire vraiment, l’idée que la technologie nous sortira de la situation où elle nous a mis ; mais au fond, vous le savez bien : ce monde, votre trophée inerte, s’effondre, et vous-mêmes serez engloutis, comme tout le monde, dans l’égalité des derniers jours.

Vous vous en rendez peut-être compte : vous n’êtes pas capables de résoudre ce problème. En matière d’ « environnement », le point de non retour, cela fait quarante ans qu’on l’a franchi. Vous avez déjà échoué. Il n’y a pas de solution qui vienne de vous, et vos simagrées nous lassent. Nous sentons bien qu’elles vous fatiguent aussi, mais ne vous inquiétez pas. Elles ne dureront plus.

Deux questions se posent alors à nous, en ces temps qui s’essoufflent :

1) Qu’est-ce qu’un sommet ?

Une poignée de dirigeants foncièrement incapables, des lobbyistes en tout genre, quelques experts, des chefs de cabinets et des attachés de presse se réunissent dans un aéroport d’affaires pour discuter des mesures à prendre pour éviter une probable fin du monde.

Ils n’ont absolument rien à se dire que leurs technocrates ne savent déjà. Ils n’ont absolument rien à décider que leurs armadas de conseillers n’aient déjà négocié. Ils n’ont aucune solution à apporter, puisqu’ils sont eux-mêmes le visage du problème.

Tout cela, au moins depuis Copenhague, fait consensus. Jusqu’à l’écologie la plus institutionnelle, personne n’attend de cette COP 21 autre chose qu’un pénible théâtre d’ombres. Pourtant, tout le monde s’affaire, du gouvernement Valls à la Coalition Climat, des ONG aux entreprises, des collectifs citoyens aux cabinets de conseils. Tout le monde s’affaire pour qu’ait lieu cet événement. Cette rédemption. Ce « sommet ». Sans doute qu’on y aura mis les moyens : parait-il que le climat serait cette année « cause nationale ».

Que se passe-t-il donc pendant un sommet, si personne n’a rien à dire ? Que peuvent faire tous ces sinistres hommes publics lorsqu’ils se trouvent réunis ? Prendre de la coke, ou des selfies ? On en serait presque à leur souhaiter, eux qui peuvent encore se payer le luxe de tromper leur impuissance.

Frivolités dans les hautes sphères : de quelle couleur sera la cravate de Manuel Valls ? On vous l’accorde : mesurer le ridicule de l’opération n’est pas si facile. On serait désemparé pour moins que ça. Evidemment, le tableau n’est pas encore complet. Il manque l’élément principal.

Inutile en effet de dire qu’entre nous et cette douteuse clique retranchée au Bourget, il y aura 10 000 flics français, une fraction conséquente de l’armée de l’air, des contingents de toutes les polices d’Europe et une solide cohorte de casques bleus.

Entre nous et les acteurs de cette scandaleuse farce, l’élite du maintien de l’ordre à la française, le résultat de 1500 ans de construction d’un monopole de la violence légitime. Le fleuron de l’Etat, l’aboutissement armé de notre rationalité politique. Voilà ce qui entend se déployer pendant ces deux semaines d’hiver. Faut-il rire, faut-il trembler ? On ne sait plus très bien.

2) Qu’est-ce qu’un contre-sommet ?

Une fois n’est pas coutume, la réponse sera d’une extrême simplicité. Etant donné l’inanité du débat public et l’arrogance absolue d’un gouvernement qui téléguide sa propre contestation citoyenne, il n’y a rien d’autre à attendre de telles circonstances qu’une honnête flambée de violence. Qu’on ne se méprenne pas : il ne s’agit pas de se défouler impuissament, ou de compenser un manque d’idées par des actions bien attestées. Il s’agit de se venger.

Ainsi, ce n’est pas seulement le bon sens qui se trouvera, cette fois, du côté des casseurs, des Black Blocks, des radicaux, qu’importe le nom qu’on veuille « leur » donner. C’est aussi le sens de l’honneur, et un certain amour-propre.

Car à l’heure où l’on vous parle sans cesse de ce à quoi ressemblera le monde en 2030, ou en 2050, il n’est pas inutile de s’attarder sur ce à quoi il ressemble déjà. De ce à quoi il ressemble depuis 200 ans, 200 ans d’industrialisation et de développement, de civilisation inquestionnable, de colonisation intérieure, d’impérialisme béat.

Deux siècles durant lesquels nous avons tant bouleversé les grands équilibres écologiques qu’aujourd’hui, l’environnement change plus vite que la société. Nous vivons à un âge où la vie disparaît déjà mille fois plus vite qu’elle ne se renouvelle. Alors, si nous ne savons pas précisément dans quel état sera le monde en 2050, nous savons en revanche que l’état dans lequel on l’a déjà placé mérite amplement qu’on le venge.

La jeunesse, notamment a un droit illimité à une telle vengeance : amenée de force dans un monde qui s’écroule, elle n’a rien demandé, commis aucune faute, participé à aucun mensonge collectif. On attend d’elle qu’elle paye bien gentiment les fautes de ses aînés, qu’elle prenne sur ses épaules tant d’années d’arrogance et d’incurie ; on comprendra donc qu’elle souhaite faire payer aux représentants de l’ordre ancien cette situation proprement désespérée.

En coulisse, certains s’agitent, et parlent de « justice climatique ». Il s’agirait de partager équitablement les conséquences de la catastrophe. Mais si nous faisons l’effort, un instant, de donner un sens à ces mots tant galvaudés, la « justice climatique » n’est que la réparation impossible d’une injustice, injustice incalculable faite non seulement à notre espèce, mais à des milliers, des millions d’autres, faite à la Terre elle-même, aux innombrables formes de vie qui la parsèment.

Attendue l’énormité de la faute, la peine sera capitale : la destitution immédiate de cette mafia du climat et le renvoi de ses porte-paroles aux oubliettes – aux côtés de l’armada de flics qui s’interpose entre eux et la réalité. Sentence qu’il s’agira de rendre, le 29 novembre, dans les rues de Paris.

La vengeance ne constitue pas une politique, diront certains. Et encore moins une « solution » aux grands déséquilibres écologiques. Mais cela vaut mille fois le cocon gestionnaire dans lequel la COP 21 entend nous emmailloter. Gardez vos illusions de maîtrise et vos « petits gestes qui sauvent ». Quitte à être les derniers hommes, nous garderons les yeux ouverts.

Pauvres Coyotte et Swiffer !

Les chiens et les chats sont plus que des compagnons : ce sont des membres de la famille. En fait, l’humanité en dehors de la Nature n’a de toutes façons pas de sens, mais en plus il est évident que l’humanité ne peut pas se concevoir elle-même sans les chiens et les chats.

Une longue évolution côte à côte, un partenariat se prolongeant en symbiose, tout cela fait qu’on ne peut plus trop séparer les uns des autres.

Aussi devons-nous dire : pauvres Coyotte et Swiffer ! Ces deux pauvres chats se sont vus « rangés » comme des objets, à l’occasion de la visite de François Hollande dans l’appartement de Lucette.

Rappelons les faits : François Hollande est en Lorraine et, apparemment spontanément, va rendre visite à Lucette, qui habite un F2 dans un HLM dans un quartier de Vandoeuvre-lès-Nancy en Meurthe-et-Moselle.

Le Parisien présentait cela ainsi :

Le chef de l’Etat s’est ensuite invité chez Lucette Brochet, infirmière à la retraite de 69 ans, vivant dans le quartier depuis 20 ans.

Assise en face du chef de l’Etat, dans son tout nouvel appartement, la septuagénaire a raconté son précédent logement « dans un tour de huit étages » et qui « donnait sur les poubelles avec des rats ».

« Ici, je suis super bien! », s’est-elle réjouie en partageant un café avec son invité non moins ravi.
« Merci de m’avoir reçu. Ici, on est presque mieux qu’à l’Elysée, je peux vous le dire », a ainsi répondu le président, avant une brève visite chez des voisins de palier, un couple d’origine tunisienne qui lui a offert un thé à la menthe.

En fait, la pauvre Lucette a pris en otage par le maire pour cette opération de communication. Tout était préparé, les fleurs coupés… dans les jardins de la municipalité, un membre du personnel municipal faisant le café, Lucette priée de ne pas parler des clochards oubliés aux dépens des migrants et donc les chats… enfermés pour ne pas déranger.

L’Est républicain nous explique à ce sujet :

Lucette nourrit un seul (petit) regret. Pendant la visite, elle a dû enfermer ses deux chats, le gros Coyote, celui qui louche, et la petite Swiffer, toute tigrée. « De toute façon, avec tout ce monde, ils auraient pris peur », se console-t-elle.

Lucette a du mal à se remettre du battage médiatique – la visite « surprise » a été éventée par BFM tv – et s’est réfugiée chez sa fille.

C’est ainsi un fiasco sur toute la ligne, et cela en dit long sur notre société. Il y a un changement d’époque. Les gens comme François Hollande ne conçoivent même pas qu’en caressant un chat, ils gagneraient une sympathie qu’ils visent pourtant. Ils sont tellement populistes, tellement hautains, tellement anti-Nature, que leur vision du monde est bornée, entièrement bornée.

On est dans la mise en scène, digne du Moyen-Âge peut-être. Les médias ont d’ailleurs souligné que Lucette regardait « Plus belle la vie » et « Les feux de l’amour » pour souligner sa dimension « peuple ». Le « roi » rend visite au « bas peuple »…

Seulement, on n’est plus au Moyen-Âge. Le peuple sait rendre des coups et si jamais on doit critiquer Lucette ici, c’est tout de même qu’elle aurait pu poser des limites. Elle est responsable aussi de tout cela, dans la mesure où elle a été sympathique, comme tous les gens du peuple. Ce qui amène à se faire avoir, toujours avoir par des gens comme François Hollande…

Si elle avait suivi la morale populaire, jamais elle n’aurait enfermé les chats, jamais elle n’aurait accepté de les déplacer comme des objets. Et elle n’aurait pas accepté la visite de quelqu’un demandant de dégager les chats…

Le pauvre taureau de l’Opéra Bastille à Paris

L’humanité peut prétendre être sortie de la Nature, mais inévitablement elle se sent mal à l’aise même à travers ses mensonges. Pour cette raison, il y a des « jeux » autour des animaux, des intégrations plus ou moins farfelues, pour « réintégrer » la Nature.

On se souvient de la marque pour enfants Bonpoint qui avait fait lors d’une soirée événement une « roue de la fortune » où l’on pouvait « gagner » des rongeurs, alors qu’étaient présents une jeune panthère, un chimpanzé, une otarie…

Lamentable ! Et pour fournir les animaux, c’est un vrai business, notamment avec l’agence Jacana, qui propose pas moins de… 2000 animaux pour les films, les événements, etc.

Cette agence a été montée par la même personne ayant servi de « dresseur » pour le film « L’ours », alors que la pauvre ourse Kiwi justement, qui y a été filmée et qui a désormais 27 ans, se retrouve dans des conditions qu’on imagine au zoo de Fort-Mardyck à Dunkerque, ainsi que son compagnon Dominique, qui a 18 ans…

C’est indigne, typique de l’esprit business. Remarquons au passage que parmi les nombreux clients de cette agence, comme Dior, Air France, Kiabi, Meule d’or, etc., on trouve… Sojasun. Si jamais d’aucuns avaient encore des illusions sur l’éthique du bio…

Est-ce que le taureau « Easy Rider » vient de cette agence? Il y a de bonnes chances, puisqu’il vient de Sologne, base de l’agence. Ce taureau est en ce moment placé pendant deux fois quinze minutes dans une cage de plexiglas lors d’un opéra à Paris, une peinture noire étant déversée sur lui dans une scène d’orgie.

Un être vivant réduit au statut d’objet… Dans une logique malsaine, par des esprits ennemis de la Nature…

Une musique « moderne » anti-classique (celle de Schoenberg), une femme nue, un taureau badigeonné… C’est tout un esprit « moderne » que cet opéra ! Le prix est là d’ailleurs : on sait que le prix de la présence du taureau est de 5 000€ par représentation, soit au total 40 000€.

Ce n’est pas la crise pour tout le monde : les riches veulent du spectaculaire! Jusqu’à l’irrationnel le plus complet : on a même fait écouter au taureau l’opéra en question, Moses und Aron, d’Arnold Schoenberg, deux heures par jour pendant six mois….

L’Ecole vétérinaire de Maisons-Alfort participe à cette infamie en hébergeant le taureau entre les représentations.

Infamie qui ne choque pas les partisans de l’opéra, chose logique puisque l’opéra désormais relève d’un esprit « moderne » ouvertement décadent, d’esprit bobo, pseudo créatif et faisant du délirant une marque de fabrique esthétique.

Ce commentaire sur un forum dédié à l’opéra est significatif :

J’avoue être très surprise par cette véritable campagne en défense d’Easy Rider, alors qu’il y a très souvent des animaux vivants sur les scènes d’opéra : deux chevaux au TCE pour Macbeth l’an dernier, un chien pour l’Elixir d’amour en ce moment, un cheval et un chien à Strasbourg pour Pénélope et dans l’histoire de l’opéra, il y en a eu beaucoup d’autres sortes. Pourquoi maintenant soudain ? Un taureau aurait-il des droits particuliers ? Je confirme ce que dit Marie-Laure, il est très bien traité, n’a pas l’air stressé, et n’est pas plus mal que dans son étable. Et beaucoup mieux qu’à l’abattoir où hélas, il finira probablement comme ses congénères.

Quel esprit pervers que d’opposer une horreur à une autre, en affirmant que l’une est moins terrible que l’autre… Une sale mentalité, qui participe à l’injustice dans notre monde, en relativisant.

Ces gens sont tellement décadents qu’ils ne s’aperçoivent même pas d’ailleurs que le taureau est utilisé comme une chose, dans la négation absolue de la Nature. On est dans un esprit aliéné et consumériste qui cherche du « créatif », du divertissant en mode « spirituel ».

Télérama, organe bobo et « moderne » par excellence, comprend de son côté bien qu’il y a un souci, mais ne trouve pas lequel…

Evoqué avec une surprenante retenue (on pourrait même parler d’ascèse) par Romeo Castellucci, le culte orgiaque du Veau d’or n’en crée pas moins des images extrêmement fortes, comme ce baptême à l’envers que s’infligent les idolâtres, passant du blanc au noir dans un processus qui suggère autant la souillure que le retour au négatif et le renoncement à la révélation, au sens photographique des deux termes.

Seul point d’interrogation : l’utilité réelle de ce malheureux taureau vivant, amené sur le plateau où il se fait, lui aussi, recouvrir d’un liquide noir. Encore a-t-il le bon goût de rester stoïque, si bien qu’on finit par l’oublier.

Les très bourgeois « Les Echos » ne font pas tant de « sensiblerie » :

Le metteur en scène italien Romeo Castellucci s’est naturellement bien gardé de toute illustration qui limiterait la portée du message spirituel, préférant l’épure. Il ne refuse toutefois pas les danses, ni l’adoration du Veau d’or : il a ainsi convoqué un impressionnant taureau qui, paraît-il, écoute du Schönberg depuis des mois, ce qui explique sans doute son apparente docilité.

Cela dit, l’animal n’ajoute rien à un spectacle voué à conserver sa part de mystère, qui marque par sa beauté stylisée, ses images fortes comme des rituels et sa dialectique du noir et du blanc, reflet du conflit moral et des difficultés à dire et à montrer. Le liquide noir qui se répand sur les chanteurs évoque immanquablement l’encre, l’encre des Ecritures, qui tente de saisir l’insaisissable. Vertigineux.

Vertigineux, c’est le mot : on a le vertige devant tellement de rejet de la Nature. On ne sera d’ailleurs étonné que ces derniers jours, l’Opéra Garnier a fait sauter de multiples cloisons dans les loges, juste pour gagner trente places et autant de bénéfices. Tout se vend, tout s’achète…