Jean-Pierre Coffe, truculent barde du terroir

Il est toujours désagréable de critiquer quelqu’un qui vient de mourir, mais Jean-Pierre Coffe était un personnage public, largement reconnu institutionnellement, notamment par une institution que nous combattons : l’agriculture actuelle.

Jean-Pierre Coffe avait ainsi été nommé chevalier de la Légion d’honneur en 2014, pour ses activités de « journaliste gastronomique ». Cette nomination avait été faite à la demande du ministre de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt, Stéphane Le Foll. Jean-Pierre Coffe est d’ailleurs également commandeur de l’ordre du Mérite agricole !

Les médias l’appréciaient particulièrement ; il a fait partie de cette institution beauf que sont les « Grosses têtes » de RTL. Jean-Pierre Coffe a été un partisan acharné du « terroir », et en tant que cuisinier du président Giscard d’Estaing, il a refusé de faire un hamburger pour le président américain Carter : « Je n’ai jamais fait de hamburger, je n’en ferai jamais. »

Voilà bien une action pleine de « panache » de la part d’un personnage « truculent » qui plaît bien à ce que la société française a de pire, dans la superficialité, l’étroitesse et la petitesse.

L’ont par conséquent salué le président de la république, le ministre de l’agriculture, la ministre de la culture…

 

 

 

 

Les médias l’ont également porté aux nues, bien entendu, lui-même ayant tenu un restaurant avant de suivre un long parcours médiatique (Canal +, France 2, France 3, TF1). Michel Denisot, qui avait fait commencer sa carrière chez « Canal », a très bien résumé l’esprit de Jean-Pierre Coffe :

« Il a été le fervent défenseur des charcutiers. Chaque fois qu’on mettra un bon produit dans notre assiette et qu’on défendra ceux qui produisent des bons aliments, on se rappellera de Jean-Pierre Coffe. »

En apparence, Jean-Pierre Coffe luttait contre la « malbouffe », publiant une soixantaine d’ouvrages.

Le ministère de l’agriculture a tenté de synthétiser ses conseils :

« Préférez les produits de proximité pour des raisons écologiques et aussi économiques

Privilégiez les produits de saison

Prenez le temps d’apprendre ou de réapprendre à reconnaitre la qualité et la fraicheur des produits, faites en une priorité

Lisez soigneusement les étiquettes

Renouez avec le plaisir de cuisiner le plus souvent possible

Faites preuve d’ima-gi-na-tion !

Consommez de vrais repas et réfléchissez à votre équilibre nutritionnel

Réduisez le gâchis, autant que possible, en brossant les légumes et en réutilisant le pain et les eaux de cuisson »

En réalité, ce discours de sobriété volontaire, cet argumentaire de zadiste, cette propagande du terroir, n’est rien d’autre que l’éloge de la « convivialité » du « pinard », du « saucisson » et du « frometon ».

C’est la tentative de mettre en avant le terroir contre une réflexion générale sur le rapport à la Nature. Dans un passage télé, Jean-Pierre Coffe se moquait des jeunes, qui à ses yeux pensaient que le chocolat venait d’une tablette. Mais lui-même n’a été mis en exergue que pour masquer la sinistre réalité de l’exploitation animale, depuis le terroir jusqu’à l’agro-business.

Preuve de cette convergence, Jean-Pierre Coffe a réalisé des publicités pour Weight Watchers et Leader Price, contribuant de manière très active avec ce distributeur à créer des produits « sains », comme par exemple un « rôti de dinde » pour Noël, à contribuer à l’assortiment des vins, etc.

Jean-Pierre Coffe a été un truculent barde du terroir, un activiste de la France passéiste et statique, célébrant la nostalgie et enfermé dans des valeurs qu’il s’agit de dépasser!

Le Monde fait l’éloge de L214

C’est une opération de promotion de la plus haute qualité. Hier, le quotidien a mis l’association L214 en tête d’affiche de sa version papier, ainsi que sur le site du Monde, avec plusieurs articles mis en avant, et deux actualités.

La première est un article intitulé « Un nouveau cas de cruauté mis au jour dans un abattoir français« , avec une vidéo vue en exclusivité par Le Monde. Ce qui signifie bien évidemment que cela a été préparé en amont, avec l’aval de la direction du quotidien, à l’occasion d’une vidéo « choc » où l’on voit des animaux martyrisés lors de leur mise à mort.

La seconde, intitulée « L214, la méthode choc pour dénoncer les abattoirs » mais disponible en lien sous le titre « L214, des végans contre les abattoirs », consiste en une biographie des deux dirigeants.

Les deux articles ont été écrits par la journaliste du Monde Audrey Garric, que nous critiquions tout récemment en raison de sa position relativiste par rapport à un écocide de manchots (voir Écocide de manchots : « la réalité est beaucoup plus nuancée »).

Sur le fond, elle a « très bien travaillé » : L214 est présentée comme une association entendant radicalement abolir l’exploitation animale, avec des dirigeants sérieux et légalistes actifs depuis longtemps dans cet esprit institutionnel et médiatique, disposant d’un vaste budget de 600 000 euros par an, etc.

On trouve également, preuve de la bonne organisation, deux réactions suite à ce nouveau scandale de maltraitance dans un abattoir (ce qui est tout de même un pléonasme) : celle du directeur « choqué » de l’abattoir, ainsi que du directeur général de l’alimentation, qui exprime des propos allant dans le sens de L214, ce qui ne doit bien entendu rien au hasard :

« S’ils sont confirmés, ces faits sont inacceptables, et entraîneront une enquête judiciaire et administrative, avance Patrick Dehaumont, directeur général de l’alimentation, qui dépend du ministère de l’agriculture, avant d’avoir pu voir les images. S’il y a bien une nouvelle dérive, nous ne pourrons pas en rester là : il faudra renforcer les contrôles, avec une présence d’agents plus fréquente et peut-être une pose de caméras. »

Par la suite, l’abattoir en question a été fermé, le ministère de l’agriculture a demandé une enquête dans chaque abattoir dans les trente jours, le vice-président de la Confédération française de la boucherie s’est dit sur BFMtv scandalisé par ce qu’on voit dans la vidéo,  etc.

C’est un fait que l’on peut sans doute qualifier d’historique. Il faut voir les choses de manière concrète, et cela signifie comprendre que l’Angleterre a eu dans les années 1990 l’ALF, porté par les gens aimant les animaux et liés aux refuges, faisant face à une répression totale, une criminalisation terrible.

La France a, quant à elle, eu dans les années 2010 une vague de « végéta*isme » bobo et médiatique, cherchant à tout prix un ancrage institutionnel et commercial, avec le rêve de devenir professeur de faculté ou d’ouvrir son restaurant au moyen d’appel à financement fait en ligne.

Il n’est guère étonnant qu’un système prompt à s’aménager et à se réaménager soit tout heureux de dévoyer la cause animale dans un tel cul-de-sac. Au lieu d’appeler cet article « Le monde fait l’éloge de L214 », il aurait d’ailleurs été peut-être plus clair de dire : « Le quotidien des milliardaires Pierre Bergé, Matthieu Pigasse, Xavier Niel fait l’éloge de L214 ».

Il s’agit véritablement de deux approches qui, culturellement n’ont rien à voir et les gens de L214 en sont totalement conscients, puisque historiquement ils représentent les lignes anti-ALF et anti-Nature portées par les Cahiers Antispécistes.

On peut lire à profit comment par exemple la revue anglaise Arkangel – nous conseillons vivement nos articles La revue Arkangel, Les couvertures d’Arkangel, La couverture d’Arkangel numéro 12 – se faisait dénoncer par les Cahiers Antispécistes pour sa position pro-ALF et pro-Nature.

Ont également un intérêt certain les propos tout récents du porte-parole de L214 expliquant que, dans certains cas, il peut manger des oeufs et cautionner la vivisection.

Il y a deux visions du monde et la nôtre est très claire : ce n’est pas l’antispécisme, mais la défense de notre mère la Terre, l’amour des animaux, la libération animale comme valeur universelle non négociable, le véganisme démocratique porté par les gens.

Amener un ami canidé au travail et congés payés pour un deuil

Voici une information fournie par un média canadien, TVA nouvelles : il y a aux Etats-Unis, dans quelques entreprises, un congé payé pour le deuil d’un « animal de compagnie ».

Une poignée d’organisations américaines ont la réputation d’offrir ces congés : les entreprises d’informatique VMware et Maxwell Health, notamment, ainsi que l’assureur Trupianion.

Cette dernière entreprise fait preuve de cohérence, puisqu’elle se spécialise dans l’assurance d’animaux de compagnie.

Ses employés peuvent compter, dans leurs avantages sociaux, sur un produit d’assurance pour leur animal favori, la possibilité d’amener un animal au travail, un service de promenade de chien et, enfin, un congé d’une journée pour le deuil d’un animal.

La chaîne Kimpton Hotels and Restaurants va plus loin avec trois jours de congés payés pour tout employé affecté par la funeste disparition de son animal de compagnie.

Pour cette entreprise, ce congé s’inscrit dans une politique très flexible en ce qui concerne les animaux de compagnie, depuis 1981.

Plus que bienvenus dans les hôtels, boutiques et restaurants, les animaux de la clientèle sont chouchoutés : nourriture et bols d’eau fournis dans les chambres d’hôtels, « sacs de courtoisie » pour la promenade des chiens, etc.

« Tout le monde mérite un peu de respect. Votre animal de compagnie est accueilli par son nom », indique le site web de Kimpton Hotels and Restaurants.

Il y a ici un aspect surtout commercial, naturellement. Pourtant, il y a en arrière-plan une véritable question de fond qui touche la vie quotidienne des salariés.

Normalement, les syndicats sont censés aborder une telle question, ce qui semble totalement impossible en France, de par le degré d’arriération culturelle tant des syndicats que des syndiqués!

Il est pourtant évident qu’il y a ici une question de fond qui concerne la vie des gens, et cela de manière très importante. Si l’on peut amener son compagnon canin dans un bureau plutôt que de le laisser s’ennuyer à la maison, c’est bien mieux!

Rien qu’amener son chien dans un restaurant est une chose pratiquement impossible, alors qu’en Allemagne ou en Autriche il est la bienvenue, avec même une gamelle d’eau qui lui est fourni…

Quant aux congés payés en cas de deuil, n’en parlons même pas dans notre pays. Il est toutefois évident que s’il y avait vraiment une envie de changer la société de la part des gens, ce genre de revendications serait pris en compte.

Le problème étant naturellement que les gens considèrent bien souvent l’ami canidé, ou tous les autres « animaux de compagnie », comme leur propriété, comme devant être un esclave attendant passivement à la maison, n’ayant pas le besoin de s’épanouir, etc.

Ce repli individualiste et anthropocentriste est nocif pour tout le monde : pour soi-même car on perd le fil avec la Nature, pour les animaux qui sont réduits à de simples choses « calculables »…

Nouveau rapport de l’Organe international de contrôle des stupéfiants

L’Organe international de contrôle des stupéfiants, un organisme de l’ONU, vient de rendre son rapport, en anglais, avec une partie traduite en français.

Voici quelques passages intéressants.

12. Les résultats des conventions sont difficiles à mesurer car il est difficile de savoir ce qui se serait produit si l’on ne s’était pas mis d’accord au niveau international sur des mesures de contrôle des drogues. En 1906-1907, alors qu’aucun accord international en matière de contrôle des drogues n’avait encore été adopté et que la Terre comptait moins de 2 milliards d’habitants, la production mondiale d’opium était estimée à 41 600 tonnes.

Alors que la Terre compte maintenant plus de 7 milliards d’habitants, l’estimation la plus récente de la production mondiale illicite d’opium publiée dans l’édition de 2015 du Rapport mondial sur les drogues de l’ONUDO donne un chiffre de 7 554 tonnes, ce qui ne représente qu’une fraction des quantités qui étaient produites il y a un siècle. En outre, la mise en oeuvre effective des conventions par les gouvernements peut expliquer, au moins en partie, qu’il est difficile de détourner des stupéfiants, des substances psychotropes ou des précurseurs chimiques du commerce international licite.

13. Par ailleurs, l’abus de drogues a été contenu par rapport à la consommation d’autres substances plus facilement accessibles comme l’alcool et le tabac, dont l’abus est beaucoup plus répandu. Ealcool entraîne plus de violence et le tabac nuit davantage à la santé que toutes les drogues placées sous contrôle réunies, principalement parce qu’ils sont plus faciles à obtenir et que les personnes qui en consomment et en abusent ou qui sont susceptibles de le faire sont plus nombreuses.

De fait, ces deux substances font infiniment plus de victimes que les substances placées sous contrôle. Ces exemples de produits disponibles dans le commerce montrent les dangers qu’il y aurait à utiliser à des fins non médicales des substances placées sous contrôle. Les conventions ont pour objectif de protéger la santé physique et morale des populations en prévenant ces dangers.

14. La difficulté pour les États lorsqu’ils s’acquittent de leurs obligations conventionnelles est de bien équilibrer leurs efforts de lutte contre la drogue. Ils devraient veiller à ce que ces efforts ne produisent pas des effets secondaires non désirés. Les usagers problématiques, qui ne représentent qu’une minorité des usagers de drogues, consomment l’immense majorité des drogues, généralement plus de 80 % du volume total.

En outre, c’est aux consommateurs qui se droguent en permanence ou régulièrement qu’est imputable la plus grande partie des dommages sanitaires et sociaux. L’un des moyens les plus efficaces de décourager les trafiquants serait de les priver de leurs clients.

Le fait d’éliminer une partie importante de cette source de demande grâce à des mesures de prévention et de traitement opérantes affaiblirait n’importe quel marché illicite de la drogue. Des efforts visant à prévenir l’usage de drogues de manière efficace et systématique devraient être entrepris dans ce contexte.

16. S’attaquer aux problèmes sociaux, économiques et politiques qui sont susceptibles de créer des conditions propices à la violence et à l’usage de drogues peut être aussi efficace que de cibler directement les drogues proprement dites.

Comme l’OICS l’a noté par le passé, la pauvreté, la faim, les inégalités économiques, l’exclusion sociale, le dénuement, les migrations et les déplacements de populations, l’accès limité à l’éducation et à remploi, et l’exposition à la violence et aux mauvais traitements sont au nombre des facteurs socio-économiques qui ont une incidence à la fois sur l’offre et sur la demande de drogues. Ces facteurs jouent un rôle important dans le problème de la drogue et ils doivent être pris en considération dans le cadre d’une approche globale.

Lors de la conception et de la mise en oeuvre de politiques visant à aider les personnes présentant des troubles liés à la toxicomanie, les États doivent examiner de plus près les facteurs socio-économiques tels que la pauvreté, la marginalisation, le genre et le développement de l’enfant. On ne saurait trop insister sur le fait qu’il incombe aux familles et à la société de protéger les enfants en créant des conditions propices à la prévention de l’abus de drogues.

24. La violence est peut-être la conséquence la plus visible et la plus pernicieuse du trafic de drogues. Les perspectives économiques intéressantes qu’ouvre la demande illicite de drogues attirent les criminels et renforcent leur volonté et leur capacité de recourir à la violence pour protéger les opérations illicites liées à la drogue.

Les conflits territoriaux entre organisations rivales de trafiquants, les règlements de comptes et les actes d’intimidation génèrent une violence dont l’objectif est la domination du commerce illicite de drogues; c’est le cas en particulier dans les communautés situées dans des zones de production illicite ou à proximité, sur les itinéraires de trafic et dans les quartiers où la revente a lieu au grand jour.

De nombreux pays de transit sont également concernés par la violence liée au trafic de drogues. Des niveaux élevés de violence peuvent être atteints lorsqu’un groupe de trafiquants dispute le contrôle d’une zone à un autre groupe ou à l’État. L’imbrication du commerce de drogues et des conflits politiques peut aboutir à des niveaux terrifiants de violence.

L’alcool, vecteur de la brutalité

L’alcool enivre et permet à toutes les influences déraisonnables de prendre le dessus. Le résultat en est régulièrement, chaque week-end en particulier, un déferlement de brutalité.

Dans les situations les plus précaires, quand le désespoir côtoie le désœuvrement et la misère, cette brutalité est acharnée.

Voici ce qu’on lit dans La voix du Nord au sujet d’une rixe dans un camp de migrants proche de Dunkerque ces derniers jours :

Un règlement de compte entre réseaux de passeurs sur fond de guerre de territoire ? Pas du tout. Ce soir-là, d’après des sources policières, l’alcool a coulé à flots dans le camp. Les esprits se sont échauffés. Dans ce contexte d’alcoolisation, une trentaine de migrants, principalement des ressortissants irakiens, ont décidé d’en découdre.
À coups de bâtons, de battes de base-ball et de couteau, dans la mêlée, trois Irakiens ont été blessés à l’arme blanche.

Cela est vrai aussi pour les pauvres en général, avec le plus souvent les femmes qui sont des cibles, comme ici en Charente, comme le raconte Sud-Ouest:

Monsieur a un problème avec l’alcool. Madame est son défouloir. (…) Lundi, il a pris sa journée pour s’occuper de ses deux jumelles de 3 ans. Sa compagne, élève infirmière, est absente. Quand elle rentre le soir, son conjoint, ex-alcoolique, a bu. Une dispute éclate, les insultes fusent.

Alertée par le bruit, une voisine intervient et pousse l’homme à partir. Ce n’est que le mardi, vers 8 heures, qu’il rentre à la maison après avoir copieusement abusé de l’alcool une grosse partie de la nuit. C’est là qu’il empoigne la mère de ses enfants par le cou, la plaque au mur. En pleurs et enfermée dans les toilettes, elle appelle la police qui vient rapidement interpeller le compagnon violent.

On aurait tort de penser que ce n’est pas toute une culture. Voici ce que nous raconte le journal 20 minutes :

Samedi dernier, juste avant la rencontre de Ligue 1 entre Lyon et Nantes (2-0), les buvettes du Parc OL avaient préparé comme à chaque fois depuis janvier de nombreux verres de bière afin d’anticiper le rush des commandes d’avant-match.

Sauf que ce coup-ci, la plupart des supporters ont rebroussé chemin en constatant qu’il s’agissait de boissons sans alcool. « Au total, nous avons vendu deux fois moins de bières que lors des six premières rencontres au Parc OL. Et celles sans alcool coûtent un euro de moins », constate le stadium manager lyonnais Xavier Pierrot.

Comme on le voit, c’est bien l’ivresse qui est recherchée. L’article raconte ensuite comment c’est le club lui-même qui a appuyé cette tendance à l’alcool, en prenant des « libertés » avec la loi.

Sauf que l’OL, qui a déjà vendu de l’alcool à six reprises dans son nouveau stade, n’avait nullement prévu de se plier à cette loi [de dix autorisations par an de vente d’alcool dans les enceintes sportives].

« Nous ne sommes pas sur ce schéma-là. Nous nous appuyons sur le rugby, qui a beaucoup plus l’habitude de vendre des bières que le football. Les mairies de Vénissieux, Toulon ou Clermont-Ferrand n’imposent pas cette limite. Nous assumons la sécurité des spectateurs, notamment grâce à une vidéosurveillance bien meilleure qu’à Gerland », répond Xavier Pierrot.

Dans son antre historique, l’OL avait déjà introduit la vente de bières alcoolisées depuis deux ans. Le club évitait juste d’en faire la demande à la Ville de Lyon lors des matchs de gala (OM, PSG, ASSE…), au vu « du dispositif global de sécurité pas optimum » au cœur de cette enceinte ouverte en 1920.

L’article mentionne également la réaction du président du club lyonnais, qui est d’un cynisme complet.

L’affluence est liée à l’ivresse : c’est bien là un éloge de la déraison. Quant au motif, il est bien entendu économique.

Une sacrée preuve de la guerre des riches contre les pauvres: ceux-ci doivent rester déraisonnables, se cantonner dans la brutalité, travailler pour enrichir d’autres!

Face au sordide

Le refus des drogues, de la dépendance, va de pair avec la volonté de s’édifier, d’assumer ses choix en s’appuyant sur sa raison. Le choix d’assumer la vie naturelle va de pair avec la défense militante de ce qui est juste. Sans relativisme.

Il s’agit d’une bataille, il y a une ligne de front, avec des comportements à adopter, d’autres à refuser. C’est une question de valeurs, de choix de société.

Voici deux exemples, qui viennent de « Hauts de France », l’étrange nom choisi pour le Nord-Pas-de-Calais (l’article vient de La voix du nord) et de Picardie (l’article vient du Courrier Picard).

Ils témoignent de la perte d’orientation de gens dont la personnalité a été massivement déformée.

Ces informations doivent nous révolter et cela de manière franche, car il est faux de dire que ces gens sont « fous » ou que leurs pulsions criminelles et morbides sont « innées » : c’est là simplement le produit d’une société malade.

Être vegan straight edge, c’est assumer la rupture, dans la vie quotidienne, c’est poser les jalons d’une autre perspective.

Berck : l’homme accusé de sévices sexuels sur son animal a été incarcéré

Ce sont des faits sordides, pratiqués sur une chienne, que les magistrats boulonnais ont jugés ce jeudi. Ces actes ont été commis entre le 1er et le 23 septembre 2015 au domicile du prévenu. Les personnes demeurant dans la maison mitoyenne du prévenu ont fait appel aux services de police le 23 septembre.

Depuis leur arrivée dans les lieux (une vingtaine de jours), ils sont dérangés matin, midi et soir par des nuisances sonores provenant de la télévision de leur voisin occupé à regarder des films pornographiques. Mais ce n’est pas la seule raison qui pousse ces personnes à demander l’assistance des policiers. Ils font également état de cris et d’aboiements d’une chienne se trouvant dans les lieux.

L’individu est interpellé et il nie tout acte de nature sexuelle avec son animal. Devant l’état de stress de l’animal, les enquêteurs l’emmènent dans une clinique vétérinaire où une série d’examens sont pratiqués. Le praticien confirme que l’animal a bien été maltraité sexuellement.

En 2013, le prévenu Fabrice Leborgne avait déjà été condamné deux fois, pour agression sexuelle sur une mineure mais aussi pour détention d’images à caractère pédopornographique. Il fait alors de la prison et est suivi par un médecin spécialiste. Un suivi qui selon les déclarations du prévenu ne sert à rien puisqu’il ne se considère pas comme « malade ».

Cinq associations de défense des animaux étaient présentes au tribunal, pour défendre l’animal. Comme elles, le parquet juge très graves les faits commis par Fabrice Leborgne et requiert son incarcération et l’interdiction de détenir des animaux. Le prévenu possède, depuis Noël dernier une autre chienne.

Le tribunal le condamne à 18 mois de prison dont 6 mois avec sursis avec obligation de soins. Il lui est définitivement interdit de détenir un animal. Les cinq associations de défense des animaux se voient accorder entre 600 et 1000 euros de dommages et intérêts.

ABBEVILLE Le père traitait son enfant comme un vulgaire animal

Mardi 22 mars, un père de famille abbevillois a été condamné à huit mois de prison avec sursis assortis de 24 mois de mise à l’épreuve pour violences habituelles sur son fils de cinq ans. En janvier 2015, c’est l’oncle et l’école de l’enfant qui ont alerté les autorités. Pâle et chétif, le garçonnet de cinq ans arrivait régulièrement à l’école le corps et le visage couverts de coups ou d’hématomes. Affamé et assoiffé, l’écolier était également très souvent absent. Le jeune père de 31 ans originaire d’Abbeville s’était remis en couple avec une femme qui ne s’entendait pas avec l’enfant.

Dans ce nouveau couple, le petit de cinq ans était devenu un intrus. Pour le père dépressif et débordé, « Dylan cause trop de problèmes : il est gourmand, insulte ma femme ». Relégué au banc de cette famille recomposée, le tribunal a estimé que le petit souffrait d’un grand manque d’affection, raison pour laquelle il lui arrivait de jouer avec ses excréments. En guise de punition, le couple le rouait de coups, le mettait à genoux les mains sur la tête pendant plusieurs heures, dehors au milieu des excréments du chat ou encore dans le cagibi.

On lui jetait son goûter par terre, où il pouvait aussi lui arriver de dormir. Il n’était pas rare non plus qu’il soit privé de repas ou d’eau pour éviter qu’il n’urine au lit. Aujourd’hui, le jeune garçon est de nouveau scolarisé et placé en centre d’accueil où il a « très vite repris ses marques ». Le centre social décrit un enfant « calme, souriant, attachant et qui ne demande jamais après son père. » Un enfant facile à vivre, simplement en mal d’amour. Pour le tribunal, le père ne faisait finalement que reproduire le schéma familial puisqu’il avait lui-même été battu enfant. Le tribunal a conclu l’audience en disant qu’« aimer n’était pas inné. »

Les choses importantes à savoir sur la physiologie des cochons d’Inde

Il est vraiment dommage que les vétérinaires soient une caste, qui se prive de la très riche expérience quotidienne des gens connaissant les animaux.

Il est vrai que l’accès aux médicaments doit être supervisé, pour autant la diffusion de connaissances est tout autant nécessaire que la capacité d’effectuer des soins.

Cela est par exemple d’une très grande importance pour le cochon d’Inde : souvent, on ne s’aperçoit que lorsqu’il est trop tard qu’il y a un souci…

Le travail en amont est d’une grande importance et ici il y a une contradiction entre les exigences démocratiques et la caste des vétérinaires!

Voici un long passage très intéressant sur nos amis cochons d’Inde,  qui constate bien cette contradiction et qui fournit également les aspects essentiels à connaître au sujet des cochons d’Inde.

Il est tiré d’une thèse intitulée « Physiologie et pathologie digestive du cobaye domestique », faite à l’école nationale vétérinaire de Toulouse et disponible en ligne ici, qu’il est toujours très utile de consulter pour en savoir davantage.

Ce passage résume que :

Les cobayes sont souvent présentés à la consultation pour des problèmes digestifs. Ces affections représentent, avec la pathologie respiratoire, 50% des motifs de consultation, les problèmes dentaires et les diarrhées figurant en tête.

Le tractus digestif du cobaye est en effet particulièrement enclin aux perturbations, du fait de la longueur de son intestin qui dépasse deux mètres, de la lenteur de son transit qui dure jusqu’à une semaine, et de la sensibilité de sa flore au moindre déséquilibre.

Outre ces facteurs prédisposants anatomiques et physiologiques, les pathologies digestives sont très souvent la conséquence de conditions d’entretien inadaptées, d’erreurs alimentaires ou de thérapeutiques inappropriées.

Cela explique que l’éventail des pathologies digestives du cobaye domestique est bien plus large que celui du cobaye de laboratoire soumis à des conditions sanitaires et alimentaires codifiées.

Aussi, comme les études sur la pathologie digestive ont été réalisées, dans leur majorité, sur des animaux d’élevage ou de laboratoire, la simple transposition à nos cobayes familiers est insuffisante puisqu’elle ne tient pas compte des nouvelles maladies liées aux conditions d’entretien défaillantes, aux régimes alimentaires inadaptés ou à la vieillesse.

Le cobaye est un animal plutôt robuste, le motif de consultation est en général plutôt grave, il met souvent en jeu la vie de l’animal. Un diagnostic précoce et un traitement efficace doivent alors rapidement être mis en œuvre pour prévenir une évolution fatale.

Une règle d’or peut d’ores et déjà être énoncée : la première chose à faire face à un cobaye malade, est de lui administrer systématiquement de la vitamine C en sachant que ses besoins augmentent durant la convalescence. (…)

Réputé robuste, il présente néanmoins un point faible : sa fragilité digestive.

En effet, les problèmes digestifs tels que les diarrhées ou les malocclusions dentaires sont des motifs de consultation fréquents et souvent graves.

Ce talon d’Achille s’explique par quelques particularités anatomiques et physiologiques qu’il est bon de connaître pour aborder la consultation sereinement.

Le cobaye se distingue des autres rongeurs, majoritairement omnivores, par son régime végétarien.

La présence d’un tube digestif très long, d’un transit très lent et d’une microflore intestinale très vulnérable le rend sensible tant au rythme de distribution qu’à la qualité des aliments reçus.

La ration doit apporter suffisamment de fibres pour permettre le bon déroulement de la digestion et suffisamment de vitamine C pour couvrir les besoins journaliers, le cobaye étant incapable de la synthétiser.

Le rendement digestif est optimisé par le comportement de coprophagie commun aux Rongeurs et aux Lagomorphes.

Très souvent, l’alimentation est le point de départ ou le facteur favorisant de maladies digestives, du fait de la méconnaissance ou de la négligence des propriétaires quant aux conditions d’entretien, d’alimentation ou d’abreuvement de leur protégé.

Pourtant, le cobaye est un petit animal peu exigeant et facile d’entretien [sic] pour peu que sa ration couvre l’ensemble de ses besoins et que son environnement soit stable.

C’est un animal très sensible au stress et aux moindres modifications de ses habitudes. Lorsqu’il est malade, le premier signe annonciateur est une baisse d’appétit.

Elle passe malheureusement souvent inaperçue, et le ‰cobaye n’est présenté à la consultation que lorsque son état général s’est déjà fortement dégradé.

C’est un animal assez difficile à soigner compte tenu de sa petite taille, de la symptomatologie souvent fruste et de l’évolution rapidement fatale de bon nombre de pathologies digestives.

La démarche diagnostique, souvent limitée au simple examen clinique, exige un sens clinique aiguisé. L’antibiothérapie doit toujours être raisonnée pour éviter de déséquilibrer la flore cæcale et d’engendrer des entérites iatrogènes mortelles.

De manière générale, la prévention reste le meilleur remède. Elle passe par l’information des propriétaires, rôle qui incombe au vétérinaire.

La « revue d’Ecologie intégrale Limite »

Avec son encyclique à prétention écologiste Laudato Si, le pape a lancé le début d’une offensive religieuse sur l’écologie, en mode décroissance, sobriété, retour à la terre, etc. On aurait tort de penser que cela n’a pas d’effets.

Déjà parce que les catholiques disposent d’une très riche tradition dans le genre datant des années 1920-1930, ensuite parce qu’ils sont aidés indirectement par les zadistes, qui racontent peu ou prou la même chose.

On a donc tout intérêt à se pencher sur la Revue d’Ecologie intégrale Limite, titre faisant très peur car la seule fois que le terme intégral a été employé dans un tel cadre, c’est pour le « nationalisme intégral » de Maurras.

A vrai dire, on en est pas loin, mais de manière masquée, derrière l’inévitable défense du terroir, la critique de l’usure, etc. On est là dans la ligne catho réac mais sympa, dans la figure du scout ou du militant de la Manif pour tous, qui est social, convivial, mais conservateur.

Dans un article on trouve exposée la perspective de front de la revue, dans un article parlant d’un rassemblement :

« Anticapitalistes, libertaires, zadistes de Notre-Dame-des-Landes, élus, chrétiens écolos, ou simples citoyens sensibles à la beauté de la nature… les visages de la décroissance sont multiples. »

A côté de multiples éloges de la décroissance (le concept, comme le journal), on y trouve également appel de chrétiens contre Notre-Dame-des-Landes, évidemment avec de nombreuses références à Laudato Si.

Voilà exactement le but des cathos « écolos » : aider à la formation d’une critique du « monde moderne » qui passe par les idées de conservation, de localisme, d’autogestion, de sobriété, etc.

Un retour à la France des années 1960, voire 1930-1940 pour les idées « communautaires ». On lit par exemple dans la revue :

« Nous préférons un monde divers, multiple, riche de l’incroyable variété de ses paysages et des sociétés qui la peuplent. Et si nous voulons résolument nous réenraciner, si tout ce qui est jet set, offshore, Sofitel et CAC 40, bref, hors-sol ou indifférencié, nous est étranger, voire odieux, c’est que nous sommes nous-mêmes d’une génération précarisée, éparpillée. »

Le monde moderne nous a individualisé, nous allons nous reconquérir notre « identité », qui est forcément ici localiste-régionaliste, « enracinée », etc. bref le discours des années 1930.

On a ici du zadiste de droite, ou plutôt devrait-on dire que les zadistes sont des cathos réacs de gauche. Car on reste en terrain éminemment religieux, proche de médias comme Philitt ou Le verbe.

Voici un exemple, lyrique et mystique, de ce qu’on peut trouver dans la revue Limite :

« Voilà ce que le dinosaure en peluche insinue au petit enfant, lequel, devenu grand, n’a plus guère d’autre alternative : ou bien se jeter dans les divertissements du désespoir, ou bien s’ouvrir à une espérance divine, qui l’entraîne à cultiver cette terre précisément parce qu’elle ne durera pas toujours, et parce que c’est la gloire de l’Éternel de prendre soin des éphémères. »

De notre côté, nous préférions que les enfants en profitent pour apprécier les oiseaux qui sont le prolongement des dinosaures, mais bon on l’aura compris les catholiques ne quittent pas l’anthropocentrisme.

Les animaux restent un thème absolument inaccessible. Ces gens savent que, dans ce domaine, on ne peut pas faire semblant, alors ils n’en parlent pas.

Reste que la revue, bien faite, avec des articles construits, présente une tendance réelle, conforme à tout un pan de la société française hostile à l’universalisme, au véganisme, au rejet de l’anthropocentrisme. Il y a donc tout lieu de s’y intéresser et de s’y confronter.

« Kebab vegan à Paris »

Voici le communiqué de presse au sujet de l’ouverture du « premier kebab vegan ce week-end à Paris ». Notons juste, pour le principe, que nous ne partageons pas l’idée que cela sera « un bond en avant pour le mouvement vegan », notamment parce que nous sommes contre le principe du simili-carné.

*OUVERTURE DU 1ER KEBAB VEGAN CE WEEK-END A PARIS !*

*Une start-up parisienne ouvre ce vendredi 25 mars 2016 à Paris un fast food végétalien qui aura la particularité de proposer des kebabs vegans plus vrais que nature ! Implanté dans le 17ème arrondissement, à deux pas de l’Avenue de Clichy où le Kebab traditionnel est roi, le restaurant Super Vegan veut proposer une nouvelle expérience de restauration, et montrer que l’on peut tout à fait se régaler sans viande sans que cela implique de n’avoir « que trois petits pois dans son assiette ».*

Super Vegan est plus qu’un restaurant, c’est un concept audacieux imaginé par trois jeunes entrepreneurs franciliens. La fine équipe veut proposer des plats « délicieux et innovants » pour montrer que l’alimentation végétalienne (sans viande ni aucun ingrédient d’origine animale) « ne se résume pas à trois petits pois dans une assiette ». Le produit phare de l’établissement ? Le Super Kebab, un Kebab végétalien « qui a tout d’un Kebab, sauf la souffrance animale », explique Simon, le Chef qui officie en cuisine.

* »Malbouffe saine »*

« Nous voulons aussi montrer que l’on peut se régaler sans mettre sa santé en péril », ajoute Orianne, l’une des co-fondatrices du projet. Le créneau de Super Vegan est en effet la « malbouffe saine » : la viande et le fromage sont remplacés par des similis qui ont l’avantage de ne contenir ni cholestérol, ni graisses saturées (lesquels ne sont présents que dans les produits d’origine animale). De quoi se régaler en toute légèreté !

*Fromage végétal et similis carnés maison*

Le restaurant a un autre point fort : l’éthique. D’abord en cuisine, où on ne trouve que des produits bruts issus de l’agriculture raisonnée, lesquels sont transformés sur place par les cuisiniers en pains, fromages végétaux et autres similis carnés tous faits-maison selon des recettes exclusives.

Mais aussi du côté ménager : « Tous les produits que nous utilisons, même le savon mis à la disposition des clients dans les toilettes, sont non-testés sur les animaux et respectueux de l’environnement », expliquent ses fondateurs.

*Ouverture le 25 mars à 19 heures*

Super Vegan ouvrira ses portes le 25 mars 2016 à 19 heures pour un week-end « spécial kebab » qui se prolongera les 26, 27 et 28 mars (avec un brunch le dimanche 27 mars). Pendant ces 4 jours, les clients pourront déguster le Super Kebab, des frites, du brownie, tout en buvant citronnade et thé glacé maisons, ainsi qu’une sélection d’alcools vegans. Puis, à partir du 1er avril, le restaurant étoffera son offre et proposera de nombreux autres délices aux gourmands : pizzas, burgers, fajitas, mac’n’cheese, tajines, etc. Le tout, à petits prix et dans une ambiance ludique et colorée !

*INFORMATIONS PRATIQUES :*

*Adresse :* 12 rue Berzélius 75017 PARIS
*Transports :* Métro L13 « Brochant » ou « Guy Moquet » ; RER C « Porte de Clichy » ; Transilien L « Pont Cardinet »
*Horaires :* 08h00-14h30 / 19h00-23h30 tous les jours, sauf le jeudi (jour de fermeture)
*Programme du week-end d’ouverture « spécial kebab »
: https://www.facebook.com/events/1014540425305052/
*Services :* Chiens acceptés, WC handicapés, plats à emporter, CB acceptée
*Téléphone :* 01.55.32.34.05
*E-mail :* supervegan75017@gmail.com

*EN CUISINE :*

*SiMON (25 ans) :* A la base illustrateur et dessinateur de comics (bande dessinée américaine), ce gourmand prend un grand plaisir à transposer son inventivité dans les assiettes depuis plusieurs années. Dans l’aventure Super Vegan, Simon sera à la fois aux fourneaux et en charge de tous les supports de communication du restaurant (menus, prospectus, visuels publicitaires) dont il a créé le logo et le super-héros mascotte.

*OLiViA (20 ans) : *Malgré son jeune âge, Olivia est végane depuis 7 ans déjà (et végétarienne depuis bientôt 10 ans) ! Passionnée de cuisine végétale, elle la pratique de façon inventive depuis 8 ans (et à titre professionnel depuis 2 ans). Pour elle qui a toujours voulu ouvrir son propre restaurant, Super Vegan est la concrétisation d’un rêve. «Ce concept unique et innovant va permettre au mouvement végan de faire un bond en avant. C’est parfait pour concilier convictions et passion !», s’enthousiasme-t-elle.

Le véganisme relève de la compassion et non pas de l’anthropocentrisme

C’est l’un des arguments les plus classiques, effectué par les personnes religieuses et les antispécistes : Dame Nature serait mauvaise.

Ne voit-on pas dans la Nature les animaux s’entre-tuer ? Des animaux ne sont-ils pas mangés, dans des conditions éminemment cruelles ?

Nous en avons parlé quelques fois, et nous le referons encore beaucoup, car il y a ici la clef d’une problématique essentielle : le véganisme est-il le point culminant d’un processus se terminant déjà, ou bien le début d’un processus qui commence seulement ?

Est-ce que le véganisme est un choix moral propre aux êtres humains « civilisés » et sortis de la Nature ? Ou bien le véganisme est-il pratiqué par l’humanité dans le cadre d’une tendance générale à la compassion qui s’exprime dans la Nature ?

La critique que l’on peut faire à la première interprétation est qu’elle est ridiculement anthropocentriste ; la critique qui est faite au second point de vue, pourtant correct, est que cela serait du mysticisme.

Nous, nous disons : c’est simplement de l’athéisme. Et l’athéisme considère que les humains sont bons, par nature, que la Nature est bonne aussi, puisqu’elle est la vie elle-même.

Pourquoi la vie a-t-elle donné naissance à des êtres qui se mangent ? La réponse est simple : s’il n’y a pas de Dieu, la vie est un processus en cours, qui s’appelle l’évolution.

Et si l’on considère que la compassion est ce qui traverse le plus la vie, ce qui se voit le plus dans la Nature, si l’on a pas les préjugés propres à notre société de compétition, alors on ne peut que se douter que la Nature tend à la compassion.

Le véganisme n’apparaît alors pas comme un choix moral individuel, mais bien comme une tendance collective inéluctable. La société humaine du futur devenue végan ne consistera pas en un assemblage d’individus qui sont végans pris séparément : il y a quelque chose en plus.

Ce quelque chose en plus, c’est aider la vie à s’épanouir. Il y a ici un espace de réflexion sans limites, et on peut se douter que l’humanité connaîtra aussi des erreurs dans cette aide. Mais c’est une tendance obligée, inhérente à la vie elle-même.

La vie n’a pas donné naissance à l’humanité pour qu’elle détruise tout : ce serait s’auto-détruire… De ce fait, si l’humanité comprend qu’elle a été le produit de la Nature, sa place est toute trouvée.

Ici, on raisonne donc de manière universelle et certainement pas individuelle. Qui est végan pour sa bonne conscience, sa santé morale n’a pas saisi l’arrière-plan : la bataille pour le triomphe de la compassion à l’échelle planétaire, dont l’humanité n’est qu’un simple aspect.

Le véganisme est l’amour des animaux ou il n’est rien, car la joie de vivre est le coeur de la vie : chaque être veut s’épanouir et la reconnaissance générale de ce principe doit être notre morale.

Jetons un œil sur un paragraphe d’un article disant le contraire (« Je suis vegan : c’est un défi moral. N’importe qui peut y arriver »). Tiré du Nouvel Observateur, habitué des articles vegans en mode bobo, on y lit les propos suivants d’une « citoyenne militante » qui est végane :

« Je mangerais un humain mort pour ma survie

Alors oui, certains animaux en mangent d’autres, c’est la chaîne alimentaire, c’est dame nature, c’est la vie. Mais ils sont dans une situation de survie. Pas toi. Leurs corps le réclament, pas le tien.

Si tu m’autorises à faire un second point Godwin (et après c’est fini je te le jure), dans une situation de survie, moi je mangerais un autre être humain si il était mort. C’est d’ailleurs une question morale, qui s’est posée parfois à des survivants de crash d’avions et autre. Est-il moral de manger un autre être humain mort si moi je veux pouvoir continuer à vivre ? Oui, double oui.

Parce que tu n’ôtes rien à personne. Mais il est je crois, immoral de consommer la chair d’un autre être vivant alors que ton corps ne le réclame pas et que tu pourrais en faire autrement. Ne blâme donc pas les lionnes qui chassent pour nourrir leurs petits. Avant de les brandir comme argument – parce que c’est l’un des seuls arguments qu’il te reste – regarde toi d’abord, et remets toi en question. Même si ça te dérange. »

Lignes étonnantes, guère appréciables, principalement parce que la pratique végane fait que le rapport aux animaux entraîne la connaissance de l’importance du respect du corps mort, de l’enterrement, de l’incinération.

Bien loin de ceux récupérant les morts pour en faire des coproduits, les jetant dans une poubelle, les exhibant dans un rassemblement…

Tout cela est vraiment glauque comme raisonnement. Mais pour ce qui compte ici vraiment : Dame Nature est mauvaise, la vie est mauvaise : c’est la « chaîne alimentaire ». Mais si nous sommes nous-mêmes naturels et que la Nature est mauvaise, pourquoi alors être bon ?

La seule réponse logique serait alors qu’on soit sorti de la Nature, et c’est bien le point de vue totalement commun aux religieux et aux « antispés ».

Le véganisme est ici, dans l’esprit de ce paragraphe, un existentialisme, une possibilité où l’on peut, comme l’avait formulé Jean-Paul Sartre, être un salaud, ou pas. La personne végane est alors la personne qui a choisi de ne pas être un salaud.

C’est là un point individuel et anthropocentriste : l’humanité serait sortie de la Nature, l’individu serait séparé de l’humanité.

Eh bien, non : le véganisme ne puise pas sa source en nous. Le véganisme n’est pas d’origine humaine. Le véganisme relève de la compassion, il est le produit de la Nature, et même le produit le plus naturel, puisque c’est la chose la plus logique possible que la vie aime la vie, et la soutienne.

Le véganisme n’est pas un choix et encore moins un choix individuel : c’est une tendance tout à fait logique de la vie, qui tend autant qu’elle peut à aller vers la compassion, le respect de la vie se réalisant.

La compassion comme tendance universelle s’oppose donc au « choix » moral individuel fondé sur la sensibilité ou plus précisément la « sentience », concept totalement abstrait inventé par des universitaires bobos pour justifier leur véganisme individualiste.

Dans les commentaires de l’article cité, on a d’ailleurs une critique tout à fait cohérente (et très classique) de cette posture, à défaut d’être juste :

« Le veganisme, c’est une faiblesse morale, d’hypersensibles incapable d’accepter la dureté de la vie.

Qu’ils soient hypersensibles, ça les regarde, chacun ses défauts, ça ne serait un un problème s’ils ne se sentaient pas obligés de le crier au monde et d’emmerder tout un chacun avec leurs convictions. »

Sauf que la vie n’est pas « dure » : la preuve, elle a produit, produit et produira une infinité d’être vivants, dans une évolution ininterrompue caractérisée par toujours plus de développement, de complexité, de perfectionnement…

Le véganisme respecte cela et sa source ne peut être que la vie elle-même.

Les « coproduits » de l’exploitation animale

Le journal Le Monde a publié un article d’enquête sur un aspect évidemment très opaque de l’économie. Le titre dit déjà tout : « Coproduits et cadavres d’animaux : une industrie parallèle« .

On l’aura compris, le quotidien s’interroge sur la manière dont des parties des corps des animaux sont récupérés et utilisés dans l’industrie, de manière massive.

Voici quelques points utiles à connaître, par exemple avec la question de la réglementation :

Pour s’y retrouver, un règlement européen (n° 1069/2009) les a classés en trois catégories.

La première catégorie comprend les matières présentant un risque pour la santé publique (comme par exemple celles qui présentent un risque maximum d’Encéphalopathie spongiforme bovine (ESB, soit la maladie de la vache folle) ou la présence de substances interdites, comme les hormones de croissance).

Elles doivent être détruites en tant que déchets, par incinération ou mise en décharge, après avoir subi un traitement thermique approprié.

Dans la seconde catégorie, se trouvent les matières organiques qui présentent un risque de contamination avec d’autres maladies animales.

C’est le cas des animaux morts ou abattus dans le cadre de mesures sanitaires mais aussi ceux qui risquent de présenter des traces de médicaments vétérinaires. Ces matières ne se retrouveront pas dans l’alimentation animale. En revanche, elles peuvent être recyclées et utilisées après application d’un traitement thermique dans certains secteurs limités comme la production de biogaz ou le compostage.

La troisième catégorie concerne les morceaux issus d’animaux sains mis à mort en abattoir et destinés à la consommation humaine. Seuls ceux-là peuvent être intégrés dans l’alimentation des animaux. Ce sont aussi ces produits qui se retrouvent dans l’alimentation humaine (gélatine par exemple), ou en lipochimie (savon), cosmétique…

Voici ce qui est expliqué au sujet de la manière dont cela se passe :

En 2014, 3,25 millions de tonnes de tous ces produits ont été collectés en France, selon le rapport du Syndicat des industries françaises des coproduits animaux (Sifco). Les sociétés d’équarrissage sont les seules à être habilitées à enlever puis traiter les cadavres d’animaux retrouvés morts dans les élevages. Pour le reste, des sociétés spécialisées ainsi que les abattoirs travaillent ces matières. (…)

Les sociétés d’équarrissage et de transformation envoient leurs camions dans les élevages et abattoirs pour récupérer les cadavres et coproduits. Ils sont ensuite acheminés vers les usines où ils vont être traités. « Après avoir chauffé la matière, il rester une pâte, que l’on va presser pour séparer la graisse et les protéines », explique Sophie Grégoire [directrice de la communication du groupe Akiolis].

Les protéines récoltées vont servir à réaliser des farines animales, lorsqu’elles viennent de cadavres d’animaux – donc impropres à la consommation humaine –, qui seront utilisées en cimenterie et chaufferie.

Par ailleurs, les fameuses protéines animales transformées (PAT) sont obtenues à partir de la matière issue d’animaux sains dont la viande est consommée. Elles servent en grande partie dans l’industrie « petfood » et la pisciculture. En revanche, l’interdiction de leur usage dans l’alimentation des ruminants est maintenue.

La graisse ira, quant à elle, dans le secteur de l’oléochimie, c’est-à-dire qu’elle se retrouve dans la composition des savons, lubrifiants, peintures ou encore de cosmétiques.

C’est un aspect à prendre en compte : l’industrie de l’exploitation animale dépasse largement la simple alimentation, elle est de manière tout à fait logique une course au profit absolument totale. Imaginer réformer un tel système est totalement idéaliste…

La clinique Hasan Ferit Gedik d’Istanbul

Puisque nous parlions hier de la Grèce par rapport au refus des drogues, déplaçons nous un peu plus à l’est, en Turquie. Il existe en effet depuis deux ans à Istanbul, dans le quartier de Gazi Mahallesi, une « clinique » pour drogués, montée par le mouvement révolutionnaire là-bas.

Aucun médicament n’est délivré, il s’agit de soutien matériel et psychologique. La clinique a comme nom « Hasan Ferit Gedik », du nom d’un manifestant tué de six balles en septembre 2013 lors de l’attaque par la mafia d’un rassemblement anti-drogues.

L’objectif de cette clinique est de « resocialiser » les consommateurs de drogues, ce qui est considéré comme la base pour que la personne puisse « décrocher ». Naturellement, ces personnes dépendantes, parfois depuis plusieurs années, ont perdu au fur et à mesure leurs amis, leurs connaissances, leur famille, etc.

L’une des méthodes de la clinique est de tenter une reprise de contact. Dans tous les cas, même si cela ne marche pas, la clinique est un lieu de collectivité, de valorisation de chaque personne.

Dans la clinique, il y a une vie réglée : les personnes mangent ensemble le matin, le midi et le soir, menant différentes activités le reste du temps. Il y a toujours quelqu’un pour aider les autres et pour la valoriser, ce qui permet de renverser la situation individuelle où la personne dépendante est comme prise au piège.

C’est par ces activités qu’il y a une revalorisation de la personne et une avancée pour décrocher psychiquement et physiquement. Concernant ce dernier aspect, chaque mardi et vendredi, des médecins sympathisant avec la cause révolutionnaire viennent à la clinique, afin de discuter de thérapies avec les personnes cherchant à stopper la dépendance.

Il y a ici un mélange de pression sociale (par le contact repris avec la famille), d’environnement militant, de vie collective bien réglée, qui permet d’aider à « relancer » la personne dépendante.

La clinique considère que son taux de succès est entre 40 et 50 %, ce qui bien entendu est déjà très bien dans la mesure où cette initiative est portée par la base, sans aides de l’État, sans moyens financiers massifs, etc.

Ce qu’il faut bien comprendre ici, cela semblera un paradoxe pour beaucoup, est que ce même mouvement qui organise la clinique organise également des séances de tabassage en règle de mafieux et de dealers, devant les gens dans la rue, en criant des slogans et en filmant pour mettre les vidéos en ligne.

Voici les photos de l’enterrement de Hasan Ferit Gedik, dont la dimension militante, qu’on peut qualifier d’« agressive », est frappante, puisque comme à Athènes pour le cortège anti-drogues dont nous avons parlé, il y a la présence de personnes munies d’armes.

Cortège armé anti-drogues à Exarcheia à Athènes

Nous parlions brièvement, il y a peu de temps,  de la main-mise de mafias de la drogue sur des lieux de vie dans le Nord-Pas-de-Calais et de la tentative de la part des habitants d’empêcher cela, ainsi que de la manière dont en Irlande du Nord les milices républicaines punissaient militairement les trafiquants.

Voici un autre exemple, qui se situe cette fois en Grèce. Il s’agit d’un cortège anarchiste contre la mafia et les trafiquants, mais pas anarchiste à la française, puisque d’ailleurs il est accompagné d’un groupe muni d’armes à feu, comme on peut le voir.

L’initiative a été portée par « l’Assemblée contre le cannibalisme social ».

from rozkordeles on Vimeo.

L’arrière-plan de cela, c’est le quartier d’Exarcheia, bastion contestataire d’Athènes. En l’occurrence, ce qui a amené la manifestation est une attaque au couteau perpétré par plusieurs mafieux dans la nuit du 26 au 27 février, contre des gens ayant interrompu leurs remarques sexistes à l’égard d’une femme qui passait. L’un de ces mafieux est connu dans le quartier pour avoir porté des coups de couteaux à vingt personnes, attaqué une femme ayant parlé de cette situation sur Indymédia Athènes, etc.

A la suite de cette attaque de plus, 200 anarchistes ont « nettoyé » le quartiers des individus ayant des « comportements anti-sociaux », selon l’expression employée là-bas, qui choquera beaucoup d’anarchistes ici on s’en doute, mais aussi en Grèce. Les anarchistes de l’assemblée contre le cannibalisme social ont en effet décidé de rompre avec un certain « libéralisme » aboutissant à la tolérance de comportements anti-sociaux, ce qui donne un aspect indéniablement « autoritaire ».

Derrière l’assemblée, il y a également une pratique, polémique chez les anarchistes d’attaques contre les mafias, afin de les chasser de certaines zones, les mafieux n’hésitant pas à attaquer un squat (le Centre Social Occupé Vox) avec des armes à feu, etc.

Le problème est donc saisi, mais tardivement. Cela fait des années qu’il y a plusieurs centaines d’histoires comme cela, qui ont touché la population « normale ». La police a laissé faire afin d’isoler dans une sorte de « ghetto » les contestataires, n’hésitant pas à pousser les trafiquants et consommateurs de drogues à s’installer dans cette zone.

Comme on s’en doute, la police fait tout pour faire en sorte que les drogues se diffusent, servent de vecteur à la dépolitisation, etc. A cela s’ajoutent la corruption directe des forces de police, qui est paraît-il, très grande là-bas et la mentalité de fuite individuelle, de consommation « alternative » de drogues, etc.

L’image du quartier d’Exarcheia s’est donc particulièrement dégradée, n’ayant pas l’air du tout d’être un bastion révolutionnaire, mais plus une zone de non-droit et l’assemblée contre le cannibalisme social tente de renverser la tendance.

Capitulation des parlementaires devant l’huile de palme

Hier, les parlementaires ont capitulé devant l’huile de palme. La taxe – parfois appelée « taxe Nutella » – devait commencer par 300 euros par tonne à partir de l’année prochaine, pour passer à 500 euros dès l’année d’après, puis 700 en 2019 et 900 euros en 2020, puis encore une nouvelle augmentation en 2021.

Finalement, les députés l’ont décidé hier, la taxe sera de… 90 euros, et de rien du tout pour les filières dites durables qui, rappelons le, n’existent pas de manière réellement vérifiée concernant cette huile ! Mais c’est un moyen de ne pas se confronter à la grande entreprise Ferrero, qui produit son Nutella justement en utilisant une certification RSPO (Table Ronde pour une Huile de Palme Durable).

On se souvient de comment Ségolène Royal s’était lamentablement dégonflée devant cette entreprise, en juin de l’année dernière. Comme d’ailleurs beaucoup de Français, puisque notre pays consomme 26% de la production du Nutella (dont 72% sont du sucre et de l’huile végétale)…

On a ici un degré d’inconscience, de mépris de son corps, de la Nature en général, qui représente une terrible aliénation. Que dire alors des traîtres, comme Barbara Pompili, qui est « l’écologiste » secrétaire d’Etat à la biodiversité, dont l’une des premières tâches est donc d’assumer cette capitulation totale devant un des phénomènes les plus barbares de ce début du 21e siècle.

Au moins, elle a le mérite de ne pas s’être dégonflée dans la trahison, justifiant la position des parlementaires en disant :

« Nous ne voulons ni d’un boycott de ces deux pays, ni même de l’huile de palme. »

Eh bien si, justement, il faudrait boycotter l’huile de palme, et toute personne ayant une conscience écologiste en France devrait pratiquer ce boycott. L’huile de palme est une cause de déforestation massive ; elle est un des principaux vecteurs de l’écocide.

Voici un simple exemple avec la déforestation concernant l’île de Bornéo….

Encore une fois, les intérêts des grandes entreprises passent avant tout. On remarquera encore à quel point celles-ci savent défendre leurs intérêts. Car cette fausse taxation (qui se répercutera simplement sur les prix) est un appel d’air pour la production d’huile de palme en Afrique. Le fait que l’huile de palme, que personne n’employait il y a peu, pousse aussi rapidement donne le même résultat que pour le soja : tout est systématisé.

Il n’échappera à personne que ce sont les grandes entités économiques – entreprises productrices, exportatrices, transformatrices, distributrices – qui décident de tout ici.

C’est très important de le voir parce qu’on trouve ici et là des argumentations totalement spécieuses contre la taxation. Sur Sciences et Avenir, on a par exemple le directeur régional du Cirad (Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement), qui explique candidement que le lien entre déforestation et l’huile de palme n’est pas direct, que la taxe ne servirait à rien à part nuire aux petits producteurs, etc.

Quelle hypocrisie que tout cela, alors que l’huile de palme est une arme pour rendre justement les « pays en développement » dépendants, en les cantonnant dans leur rôle d’approvisionnement… Alors que de toutes manières ce sont les grandes entreprises qui donnent le ton et profitent de la situation!

Le député socialiste Jean-Louis Bricout a tenu le même discours, affirmant qu’il ne fallait « pas déstabiliser brutalement les approvisionnements des entreprises installées en France, ainsi que les revenus des producteurs de ces huiles, qui se situent majoritairement dans des pays en développement ».

Ne pas déstabiliser brutalement revient à ne pas déstabiliser du tout, et qui plus est il ne faut pas déstabiliser, mais supprimer… La planète Terre l’exige, la rupture complète avec ce mode de vie destructeur est une impérative nécessité!

État de fiabilité « inacceptable » des diesels de secours des centrales nucléaires

L’information révélée au sujet de la fiabilité des diesels de secours des centrales nucléaires fait froid dans le dos. Pas seulement de par la remise en question, justement, de leur fiabilité, mais parce que si une telle chose est possible, c’est qu’à l’arrière-plan, la sécurisation complète et absolue du parc nucléaire se révèle être une supercherie…

C’est le Journal de l’énergie qui a révélé le problème, en expliquant notamment :

Entre juillet 2012 et décembre 2014, EDF a jugé « dégradé » l’état de ses diesels de secours. L’évaluation négative de la fiabilité des diesels repose sur plusieurs centaines de bilans effectués sur les systèmes de secours des réacteurs.

Dans trois documents internes inédits publiés aujourd’hui par le Journal de l’énergie, EDF donne à voir une réalité différente de celle qu’il propose aux Français sur la sûreté des réacteurs français.

A des degrés divers, la très grande majorité des groupes électrogènes des réacteurs nucléaires posaient problème à cette période. Six cents anomalies « actives » étaient signalées sur les diesels de secours en mai 2014 et 458 en mars 2015.

Exemples d’anomalies « actives » : « De nombreux suintements ou fuites d’huile, d’air ou de carburant sur les circuits auxiliaires des Groupes Électrogènes dégradent la fiabilité d’ensemble », indiquent les bilans mi-2012-2013 et 2014 d’EDF. Ces bilans précisent aussi que la majorité des incidents de sûreté sur les diesels « a pour origine des causes de Facteur Humain ». C’est-à-dire qu’ils découlent d’erreurs humaines. (…)

EDF présente le bilan 2014 de « l’état de santé » des groupes électrogènes (dénommés LHG, LHH, LHP, LHQ) de chaque réacteur français (« une tranche », dans le jargon d’EDF) dans un tableau intitulé « Evaluation de la fiabilité des systèmes ».

L’évaluation des deux diesels de secours de chaque réacteur est classée selon son état de santé : « État correct » en vert, « État à surveiller » en blanc, « État dégradé » en jaune et « État inacceptable » en rouge. Les bilans sont répartis sur les quatre trimestres de l’année 2014.

Les cases vides indiquent les diesels pour lesquels il n’y a pas eu de bilan dans l’année.

Dans chaque case une note déterminée par de nombreux paramètres est attribuée aux systèmes de secours des réacteurs. Parmi ces paramètres : l’état des moteurs, la vétusté des pièces, l’historique des pannes, les anomalies non résolues et la disponibilité des diesels. (…)

Le classement d’EDF est édifiant. Aucun bilan effectué sur les diesels de secours en 2014 des réacteurs français n’est classé en « État correct ». Tous les bilans des diesels de secours posaient problème en 2014.

Ces systèmes de secours sont tous classés : « État à surveiller », « État dégradé » et « État inacceptable ». L’évaluation globale des groupes électrogènes de secours basée sur la moyenne de 205 bilans réalisés en 2014 est mauvaise. « L’état de ces systèmes sur le parc [nucléaire, ndlr] est donc « dégradé » », indique le document d’EDF.

La majorité des bilans des diesels sont soit classés en « État dégradé » (43,9 %), soit en « État inacceptable » (13,2 %). Dans la synthèse du document, EDF en déduit pourtant que « la fiabilité globale de ces systèmes est considérée à l’état « à surveiller ». (…)

Si les deux diesels de secours de chaque réacteur venaient à tomber en panne, un groupe électrogène diesel « d’ultime secours » ou une turbine à combustion (selon le site) est à la disposition de tous les réacteurs de la centrale. Mais ces « secours des secours » rencontrent également des problèmes importants de fiabilité.

Dans une note interne d’EDF intitulée « AP 913 – BILAN SYSTEME LHT 2014 » datée de juillet 2014, EDF fait le bilan de ces matériels sur les années 2012 et 2013.

Les bilans des groupes électrogènes « d’ultime secours » sont majoritairement classés par EDF dans « État à surveiller » (48,7 %) et « État dégradé » (40,5 %). Seuls 2,7 % des bilans sont classés dans « État correct ». « L’état du système sur le parc [nucléaire, ndlr] est donc « à surveiller », indique le bilan des diesels « d’ultime secours ».

Les bilans des turbines à combustion sont encore moins bons. Le plus grand nombre est classé dans « État dégradé » (45,6 %) et « État inacceptable » (21,6 %). 3,5 % des bilans atteignent l’« État correct ».

Voici ce que dit notamment Sortir du nucléaire à ce sujet :

Parmi les centrales les plus touchées, tous les générateurs de secours de Paluel (Seine-Maritime) présentaient pendant plusieurs trimestres un état de fiabilité « inacceptable », ainsi qu’une partie de ceux de Flamanville (Manche) et de Gravelines (Nord). Au dernier trimestre 2014, les diesels du réacteur 1 de Fessenheim étaient également dans un état de fiabilité « inacceptable ».

Ce constat est grave : ce sont ces générateurs qui, en cas de défaut d’alimentation électrique (en cas d’accident, séisme, mise à mal du réseau électrique…) sont censés fournir le courant nécessaire pour, pendant 15 jours, assurer les fonctions vitales de la centrale, dont le refroidissement du combustible nucléaire. À Fukushima, ces diesels avaient étés noyés et la fusion du coeur s’en était suivie en quelques heures.

Le gouvernement doit cesser de cautionner le comportement irresponsable d’EDF !

Il apparaît dans ces documents que la dégradation de ces moteurs diesels résulte de nombreux facteurs : vieillissement et obsolescence accélérée – un fait sur lequel le Réseau « Sortir du nucléaire » avait déjà alerté en 2011 – mais aussi erreurs humaines et maintenance insuffisante.

Pour réduire son manque à gagner lié aux arrêts de réacteurs pour maintenance, EDF aurait donc fait des impasses sur l’entretien d’équipements de sûreté indispensables ?

Que penser des dispositifs post-Fukushima tant vantés par EDF si l’entreprise ne peut même pas compter sur la disponibilité de ses équipements de secours les plus importants ? Il est dans tous les cas irresponsable qu’EDF prétende allonger la durée de fonctionnement de ses centrales alors qu’elle est déjà incapable d’assurer le bon fonctionnement de ces diesels.

Pourquoi faut-il attendre une fuite dans la presse pour que ces informations soient connues ? Quant à l’Autorité de sûreté nucléaire, pourquoi n’est-elle pas informée de ces données et pourquoi n’intervient-elle pas ? Devant une telle situation d’insécurité, l’ASN doit exiger d’EDF la mise à l’arrêt immédiat de tous les réacteurs aux systèmes de secours défaillants.

Le Réseau « Sortir du nucléaire », qui étudie la possibilité d’action en justice, interpelle Ségolène Royal. Il est inacceptable que se poursuive la complaisance envers une entreprise qui met en danger les Français et dissimule de telles informations sur l’état de dégradation de ses équipements.

Cet exemple de dégradation des installations conforte la nécessité de l’arrêt des réacteurs vieillissants, à commencer par ceux qui ont dépassé leur durée de fonctionnement initialement assignée.

L’explosion du trafic de drogues à Lille

La Voix du Nord a publié quelques articles au sujet du trafic de drogues, notamment d’héroïne, à Lille… Un panorama terrifiant. En voici quelques extraits, édifiants.

Rappelons encore une fois que ce genre de reportage est exactement ce que nous devons faire, nous les gens combattant les drogues, luttant en faveur des animaux… Présenter les faits, montrer la réalité pour que l’on réfléchisse dessus, voilà ce qu’il faut! En présentant bien entendu des solutions positives. Sans quoi aux bobos de « gauche » succéderont par ailleurs les fachos…

Voici un témoignage sur la vie quotidienne.

Mohammed (prénom modifié) habite dans un HLM de Moulins, le quartier lillois le plus impacté par les trafics de drogues. « Dans mon entrée d’immeuble, c’est Auchan ! Une dizaine de jeunes vendent de tout (héroïne, cocaïne, cannabis), jour et nuit. L’été, ils font des barbecues devant la porte d’entrée. Ils ont tagué le hall et cassé des faux-plafond pour cacher leurs produits. Les passages de toxicomanes sont incessants. Et on ne peut rien dire… »

Ici, le point de vue d’un dealer sur la situation.

Et oui, Lille est une plaque tournante [du cannabis] : « Du coup, les prix sont 30 % moins chers qu’ailleurs. Il y a environ 700 personnes qui en vivent directement. Il y a moins de fusillades qu’à Marseille, par exemple, parce que c’est bien organisé et que les frontières des secteurs sont, en gros, respectées. Après, il y a de plus en plus d’armes et les mentalités changent, la stabilité ne va donc peut-être pas durer éternellement. »

La Voix du Nord présente ici l’ampleur financier de la question…

On connaissait le boulevard du shit, à Hem, près de Roubaix. Voilà désormais les boulevards de la poudre, à Lille. De la porte de Valenciennes au boulevard de Metz, dans les quartiers populaires au bord du métro et du périphérique sud, elle s’écoule en quantité astronomique : une tonne d’héroïne vendue par an sur cet axe, soit onze millions d’euros de bénéfice (!), d’après une évaluation confidentielle menée par la police en 2015.

Ici, un consommateur d’héroïne exprime son point de vue.

Face à la demande, l’offre s’est accrue. « Avant, je pouvais galérer jusqu’à 16 h pour trouver un dealer. Maintenant, dès 8 h, il y a des plans. Ça tourne H 24. Il suffit d’aller près du métro, de la porte de Valenciennes au CHR. La vente se fait dans les immeubles, ça défile dans les escaliers. »

Pascal veut tourner la page. « J’ai commencé à 18 ans, dans les boîtes belges. » La consommation festive (speed, ecstasy…) a viré à la dépendance. Une descente aux enfers : perte de boulot, désocialisation, périodes SDF. « Je n’en peux plus. »

Il fréquente Ellipse, un centre d’aide pour toxicomanes à Moulins. Et veut tourner la page. « Si à 50 ans, je ne suis pas sorti de cette merde, je mettrai fin à ma vie. »

Voici un témoignage sur la manière dont l’héroïne est consommée.

C’est un discret sentier boisé, entre un mur bordant le périphérique et les barres HLM Herriot-Naquet, plaque tournante du trafic d’héroine et de cocaine de Moulins, Porte de Valenciennes. Chaque jour, de nombreux drogués s’y défoncent dans des conditions épouvantables. Un tapis de seringues jonche le sol.

Des salariés d’Ellipse, un centre d’aide aux toxicomanes, en ramassent plusieurs centaines par semaine. Une réalité crue, qu’ils veulent montrer pour éclairer un débat d’actualité. « Les gens contre les salles de shoot, il faut les emmener ici. »

Voici enfin une présentation d’une révolte populaire qui a échoué.

Leur mobilisation avait fait le tour des médias du pays. Durant l’hiver 2012-13, des habitants de la tour HLM Charles-Six, à Wazemmes, s’étaient révoltés contre les dealers qui squattaient leur entrée. Assurant la sécurité eux-mêmes, ils occupaient chaque soir le hall pendant plusieurs semaines.

Trois ans plus tard, les dealers sont toujours là, mais les habitants sont résignés : « Du matin au soir, des jeunes, parfois une vingtaine, squattent l’entrée et le parking, explique Sofiane (prénom modifié). Ils vendent de la drogue, cachée dans les appartements, crient, mettent de la musique, sifflent, fument.

C’est arrivé qu’ils fassent du scooter dans les parties communes. Leurs restes de sandwichs sont jetés à terre.On passe dans des nuages de fumée de cannabis. Il y a déjà eu du vomi dans les escaliers, des excréments dans l’ascenseur. Le hall a été saccagé et tagué. La sécurité n’existe pas. On se sent abandonnés. »

Qu’aurait-il fallu pour que la lutte des habitants réussisse? Une vaste campagne, un appel démocratique contre les drogues… Isolé, on ne peut que constater qu’on est impuissant face à la véritable déchéance morale et psychologique de la société…

La fausse gauche et dépénalisation

Ces dernières semaines, le thème de la dépénalisation du cannabis est très présent dans les médias. Nous en avions parlé notamment avec un numéro des « inrocks », la revue bobo expliquant la possibilité qu’il y aurait pour Hollande de redonner du tonus à son quinquennat en abordant la question…

Voici deux extraits de positions de mouvements de jeunesse pro-dépénalisation ; on devrait se dire qu’elles sont de gauche, mais on est là dans la version bobo, « moderne »…

Les deux documents datent de l’année dernière et expriment le soutien officiel à « l’appel du 18 joint », à travers un pseudo discours « responsable » qui ne vise qu’à masquer l’esprit mélangeant décadence et business, au nom de la « modernité »…

Voici la position des « jeunes socialistes » :

« Les Jeunes Socialistes participent aux rassemblements à l’Appel du 18 Joint pour la légalisation du cannabis. Loin de considérer que fumer du cannabis est sans risque, les Jeunes Socialistes réaffirment néanmoins que la légalisation du cannabis est une nécessité pour réduire la délinquance et s’assurer que la consommation du cannabis soit soumise à un contrôle et sujette aux moins de risques possibles. Une légalisation permettra un meilleur contrôle de la production et de la consommation, notamment chez les jeunes. (…)

Soumis aux lois du marché et considéré comme un produit anodin, le cannabis sera plus accessible pour les populations à risques. La libéralisation d’un produit qui reste un produit dangereux entraîne de facto une négation des problématiques de santé et de prévention, au profit des recettes.

Une solution à la fois efficace et protectrice des consommateurs serait celle d’une légalisation de la production, de la vente, et de l’usage, dans le cadre d’un monopole public, comme en Uruguay. La vente se ferait alors en pharmacie ou en parapharmacie et rapporterait plus de 1,6 milliards en divers impôts et taxes à l’État. Cette forme de légalisation permet de répondre tout autant aux problématiques de santé publique que de prévention de la délinquance, amenant une disparition du marché noir, avec une acquisition du cannabis sous le contrôle de professionnels de santé.

La légalisation permettrait d’en finir avec l’économie souterraine autour du cannabis, souvent coupé avec d’autres substances très nocives qui augmentent les risques sanitaires. C’est pourquoi il faut contrôler la qualité et réguler la vente du cannabis, par la puissance publique.

Parallèlement, une vraie politique de prévention permettrait d’informer les consommateurs et de les sensibiliser directement aux risques liés à la surconsommation ou au mélange avec d’autres substances (alcool, médicaments…). Les professionnels de santé pourraient, au sein des « coffee shop », d’avoir un contact régulier et individualisé avec les consommateurs. »

Voici la position des « jeunes écologistes » :

« Convaincu-e-s qu’une autre politique des drogues est possible, les Jeunes Écologistes participent cette année encore à l’Appel du 18 joint. Cet événement festif, moment d’échanges et de rencontres, vise à demander un changement de politique sur les drogues et en particulier le cannabis. Il est organisé dans plusieurs ville de France comme Paris, Lille, Lyon et Tahiti. Depuis 1970 et la loi sur les drogues, la politique répressive est un échec total : les jeunes Français et Françaises restent les premiers consommateurs en Europe ! En plus d’être inefficace et coûteuse, la prohibition du cannabis n’endigue en rien le trafic et la criminalité. Alors que la législation sur le cannabis évolue un peu partout en Europe et dans le monde, la France reste immobile. « À en croire les nouvelles annonces, l’État semble vouloir s’acharner à mener une répression accrue envers les personnes consommatrices, au détriment d’une réelle politique d’éducation et de prévention ! » s’insurge Rosalie Salaün, porte-parole des Jeunes Écologistes. L’efficacité anti-douleur du cannabis n’est plus à démontrer. La question de l’utilisation thérapeutique est donc essentielle et la commercialisation de médicaments de synthèse coûteux, monopolisés par l’industrie pharmaceutique, ne peut rester l’unique solution. Les Jeunes Écologistes demandent donc la dépénalisation de la consommation de cannabis à usage thérapeutique et récréatif, l’autorisation de l’autoproduction de cannabis dans un cadre non-marchand et le développement de la filière du chanvre, produit agricole écologique ayant de nombreux usages. C’est à nous, première génération concernée, d’ouvrir le débat. Soyons courageux-ses et demandons la dépénalisation du cannabis, une véritable politique de santé publique et de réduction des risques ! »

3 associations portent plainte contre Marineland

Les associations « Réseau-Cétacés », « C’est Assez ! » et « ASPAS » ont porté plainte contre Marineland d’Antibes et ses dirigeants. Voici des extraits du dossier de presse.

Les graves méfaits en question sont des actes de cruauté et de maltraitance envers les cétacés, l’absence de soins et la mise à mort sans nécessité.

Maltraitance des cétacés : Trois associations portent plainte contre

le Marineland d’Antibes

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Les chefs d’accusation retenus sont la commission d’actes de cruauté et de

maltraitance envers les cétacés, défaut de soins et la mise à mort sans

nécessité. Cette plainte est accompagnée de 4 témoignages édifiants qui lèvent le voile sur la condition des cétacés captifs au Marineland :

celui de John Hargrove, ancien employé du parc marin et

principal témoin à charge du documentaire «Blackfish» qui a mis

à mal l’industrie de la captivité aux Etats-Unis,

celui de Jennifer Reynaud, ancienne stagiaire au Marineland,

celui de Franck Dupraz, Docteur Vétérinaire et membre du Groupe d’Etudes des Cétacés de Méditerranée,

celui de Morgane Perri, Biologiste Marin.

Derrière le business, la détresse…

A quelques semaines de la réouverture du parc marin, les associations

« Réseau-Cétacés », « C’est Assez ! » et « ASPAS » rappellent qu’elles ont

déposé une plainte officielle, le 29 décembre 2015, contre la société

Marineland qui exploite le parc marin et animalier d’Antibes et contre ses

dirigeants. Plainte déposée auprès du Tribunal de Grande Instance de

Grasse, par l’intermédiaire de Maître Alexandre Faro, Avocat au Barreau

de Paris.

«… Un matin, en arrivant au travail, nous avons trouvé sept orques grièvement brûlées, lésions provoquées par une défaillance du système de filtration dans la nuit qui envoyait du chlore en continu dans le bassin. Les orques étaient tellement brûlées qu’elles n’arrivaient pas à ouvrir les yeux, même pas pour se nourrir… Cet incident a aussi provoqué des problèmes de peau. Des lambeaux de peau tombaient au niveau de la tête et du dos. Pendant des jours, leur peau était gravement endommagée et exposée aux infections bactériennes… ».

Extrait du témoignage de John Hargrove.

Marineland enfreint manifestement le code pénal qui sanctionn

–  les actes de cruauté envers des animaux tenus en captivité.

Comment ? D’après le témoignage de Jennifer Reynaud, la société Marineland emploie des méthodes de dressage particulièrement draconiennes afin que les animaux réalisent leurs acrobaties. Selon les attestations jointes à la plainte, les cétacés sont affamés pendant plusieurs heures avant une représentation aux fins de s’assurer de leur volonté et de leur efficacité pendant le spectacle :

«… Les animaux ne sont nourris qu’en fonction du planning. Afin d’obtenir l’entière coopération de l’animal durant un spectacle ou une séance de dressage, il faut préalablement l’affamer. Voilà pourquoi les animaux ne seront pas nourris plusieurs heures avant une représentation, pour s’assurer de leur totale volonté et efficacité durant le show… Si l’animal veut se nourrir, il doit obéir…»

– les actes de mauvais traitements envers des animaux.

Comment ? Par souci d’économie, Marineland refuserait de prodiguer les soins nécessaires à ses cétacés, leur causant ainsi d’insupportables souffrances.

«Durant mon stage, un soigneur m’avait expliqué que l’orque Shouka souffrait d’une maladie qui lui attaquait la dentition et que l’orque Inouk semblait contracter les mêmes symptômes. Le vétérinaire américain en charge des soins de Shouka aurait trouvé une solution pour la soulager, voire la guérir et aurait proposé ses services au Marineland pour Inouk. Le soigneur m’a affirmé que le directeur de l’époque, M. Mike Riddell, avait refusé de payer les frais de déplacement du vétérinaire (qui pourtant ne demandait aucune contrepartie financière sinon son billet d’avion et son logement sur place) et avait forcé les soigneurs à soulager Inouk avec de l’Efferalgan». Extrait du témoignage de Jennifer Reynaud.

– les atteintes involontaires à la vie ou à l’intégrité des animaux tenus en captivité.

Comment ? Depuis l’ouverture du parc en 1970, 27 dauphins et 11 orques ont perdu la vie à un âge précoce. A titre d’exemple, chez les dauphins, Manon est décédée vers 13 ans, Fenix et Kaly vers 8 ans. Chez les orques, Calypso est morte vers 11 ans, Clovis vers 4 ans, Kim Oum vers 14 ans et Betty vers 13 ans. Notons a contrario la présence, en Colombie Britannique, de l’orque Granny, qui nage paisiblement et librement, à l’âge de 104 ans…

«… il est important de noter que les différentes études basées sur le suivi à long terme des populations sauvages de Grands Dauphins et d’Orques prouvent, par comparaison avec les bases de données accessibles des animaux captifs, que ces deux espèces ont une espérance de vie nettement réduite (à de rares exceptions près) par la détention en captivité. Cette simple constatation à elle seule prouve que la captivité est totalement nocive pour les cétacés, qu’elle ne peut en aucune manière respecter les conditions biologiques et physiologiques permettant un bien-être de l’animal, et donc de fait est une aberration qui doit être stoppée». Extrait du témoignage du Docteur Franck Dupraz.

Et puisque nous en sommes à la triste rubrique nécrologique du Marineland, il est intéressant de noter l’omerta qui plane sur celle-ci : début 2015, 2 dauphins ont été signalés manquants à l’appel aux associations de protection. La Direction de Marineland n’a avoué leur décès, en juillet dernier, que sous l’effet de surprise induit lors d’une interview improvisée lors de laquelle la question du sort de ces dauphins a été soulevée. La liste des différentes entorses au Code Pénal est malheureusement longue et détaillée dans la plainte. Néanmoins, la violence infligée aux cétacés a pris une toute autre ampleur dans la nuit du 3 au 4 octobre 2015, lors de laquelle de violentes intempéries et une vague de 2 mètres se sont abattues sur le parc marin, le détruisant à 90% et recouvrant les bassins de boue. De nombreux animaux du zoo ont trouvé la mort, ainsi que l’orque Valentin âgé de 19 ans. Monsieur Giampaolo – alors Directeur général du parc, appelé depuis à d’autres fonctions – évoquait « une situation apocalyptique».

Dès lors, un collectif d’associations s’est formé en vue de faire diligenter différentes démarches par la Direction Départementale de la Protection des Populations. L’enquête sanitaire réalisée par la DDPP est restée très laconique, soulignant simplement «une préoccupation pour le bassin des orques» et faisant fi de la demande d’analyse de l’eau. La demande de mesure de sauvegarde de la dépouille de l’orque Valentin est restée totalement vaine, ce qui n’a pas permis de réaliser la nécropsie contradictoire.

Vers un effet «Blackfish» en France ?

Nous avons décidé de produire aux débats, le film «Blackfish, l’orque tueuse» de Gabriela Cowperthwaite. qui lève le voile sur la cruauté de l’industrie de la captivité. Bon nombre de témoins à charge de ce film ont eux-mêmes été des maillons de cette industrie (chasseurs, dresseurs etc…). Depuis sa sortie aux Etats-Unis, «Blackfish» a mis SeaWorld au centre de la polémique, entraînant la tourmente et la chute du monstre industriel. L’impact du film a même incité les gouvernements fédéraux à réviser les lois encadrant la détention des cétacés captifs. Alors est-il étonnant que « Blackfish» ne soit pas sorti dans les salles de cinéma en France ? Qu’à cela ne tienne, il débarquera dans notre système judiciaire…!

Bande annonce : www.youtube.com/watch?v=VuXnU6RTAW8

Si la fermeture de Marineland est prononcée, que faire des animaux captifs ? Nous rappelons ici que le but de la procédure n’est pas forcément la remise en liberté des cétacés captifs. Le dressage en delphinarium consiste à briser la nature même de l’animal qui perd tout instinct de survie en milieu naturel. Un animal captif ne peut donc être réintégré à son milieu naturel qu’au terme d’un protocole de réhabilitation qui va, pas à pas, lui faire retrouver ses réflexes naturels, notamment pour ce qui concerne la chasse.Si certains cétacés tenus en captivité ne sont pas réhabilitables, il faudra envisager leur placement en «lagon de retraite» – c’est-à-dire, une zone protégée en mer où ils pourront couler des jours paisibles sans avoir à se soumettre à des shows, à des interactions forcées avec les humains, etc…

La même problématique se posera pour les autres animaux tenus en captivité par ce parc d’attraction (manchots, otaries, ours polaires…) pour lesquels une procédure de réadaptation à la vie en milieu naturel devra être également mise en place. Le cas échéant, il faudra leur trouver une structure d’accueil adaptée à leur espèce et apte à leur offrir une vie digne de ce nom. La procédure en Justice envisagée par nos équipes va être longue… Sa durée est estimée à 3 ans. Ce qui va nous permettre de nous rapprocher des différents spécialistes – travaillant sur des projets de réhabilitation ou de placement d’animaux captifs en lagon de retraite notamment – et d’étudier, avec eux, les différentes possibilités en vue de formuler des demandes précises à la Justice. En conclusion…

En Europe, 15 Etats préfèrent les dauphins libres, il s’agit de l’Autriche, de Chypre, de la République Tchèque, de l’Estonie, de la Hongrie, de l’Irlande, de la Lettonie, du Luxembourg, de la Pologne, de la Slovaquie, de la Slovénie, du Royaume-Uni, de la Croatie, de la Norvège et de la Suisse. Ailleurs dans le Monde, l’initiative a été suivie par le Chili, le Costa Rica, le Nicaragua et l’Inde qui est allée encore plus loin en conférant aux dauphins le statut de personnes non humaines. La France, avec ses cétacés libres présents tout le long de son littoral, doit elle aussi sérieusement envisager de revoir sa législation vis-à-vis de leur détention  en captivité ; ce qui passera par la fermeture ou la reconversion de ses 4 delphinariums : Marineland (Antibes, 06), Parc Astérix (Plailly, 60),  Planète Sauvage (Port Saint Père, 44) et le Moorea Dolphin Center (Moorea, 98).

Il y a 5 ans, Fukushima…

A l’occasion du triste anniversaire de Fukushima, le réseau Sortir du nucléaire a fourni une petite présentation des événements, dont en voici l’ extrait :

Nous commémorons ce 11 mars 2016 les 5 ans du début de la catastrophe de Fukushima. Si les médias ont quelque peu déserté le suivi au quotidien de celle-ci et que le gouvernement japonais a autorisé la relance de plusieurs réacteurs nucléaires au Japon, malgré l’opposition de sa population, il est pourtant fondamental de rappeler que la situation n’est en aucun cas sous contrôle et que le bilan ne peut que s’alourdir au fil du temps. Retour sur les événements marquants de ces cinq dernières années, au cœur de l’enfer radioactif d’un désastre industriel, humain, économique et sanitaire.

 

Le vendredi 11 mars 2011 à 14 h 46, heure locale, un séisme de magnitude 8.9 a lieu à 130 km des côtes japonaises. C’est alors le plus fort séisme jamais mesuré à proximité de l’archipel depuis que les relevés sismiques existent.

L’onde de choc déclenche un tsunami, vague géante atteignant 30 mètres par endroits, qui frappera de plein fouet la côte est japonaise en moins d’une heure parcourant jusqu’à 10 kilomètres à l’intérieur des terres.

Les effets combinés de ce séisme et du tsunami seront la cause directe du décès de plus de 28 000 Japonais dans les jours qui suivent. Mais c’est également le point de départ de la catastrophe nucléaire de Fukushima…

La centrale de Fukushima Daiichi est composée de 6 réacteurs nucléaires à eau bouillante construits entre 1967 et 1979, exploités par la multinationale Tokyo Electric Power Company (TEPCO).

Le 11 mars 2011, les effets cumulés du séisme et du tsunami privent la centrale nucléaire de toute alimentation électrique extérieure, élément fondamental pour assurer le pompage de l’eau servant au refroidissement du combustible nucléaire et à modérer la réaction de fission dans le cœur des réacteurs.

Des groupes électrogènes de secours étaient certes prévus pour pallier la rupture de l’approvisionnement électrique nécessaire au refroidissement, malheureusement ceux-ci ont été tous mis hors d’usage par le séisme… La panique gagne l’équipe des employés de la centrale jusqu’à son directeur Masao Yoshida qui témoignera plus tard de son état d’esprit lors d’une enquête publique :

J’ai été choqué, pensant que le pire état critique était arrivé. Un accident grave pourrait se produire. Nous devions être prêts pour cela. Ne pourrions-nous pas utiliser un générateur diesel de secours ? Si nous ne pouvions pas l’utiliser, que devais-je faire ? Si nous disposions d’un condenseur de secours contenant encore de l’eau, nous pourrions refroidir les réacteurs pendant quelques heures. Ces pensées tournaient dans ma tête. [1]

Masao Yoshida – directeur de la centrale au moment du séisme

Dans les premières heures de la catastrophe, de l’eau de mer est injectée pour assurer le refroidissement ; corrosive, elle risque de rendre inutilisable les différentes soupapes et structures indispensables à la sécurité du site. Mais le combustible entame déjà sa fusion…

Ces tentatives sont insuffisantes pour refroidir suffisamment le cœur des réacteurs et la pression monte à l’intérieur des enceintes de confinement. Les opérateurs tentent de faire baisser la pression en ouvrant certaines vannes, commençant ainsi à relâcher des gaz radioactifs dans l’atmosphère (opération pendant laquelle certains employés recevront une dose de plus de 100 mSv – 5 fois la dose annuelle limite pour les travailleurs du nucléaire français).

Sans système de refroidissement, la température au cœur des réacteurs devient telle que les gaines contenant le combustible commencent à se désagréger et le combustible à fondre, formant un mélange d’éléments surchauffés jusqu’à plusieurs milliers de degrés que l’on appelle « corium ».

Dans le cœur des réacteurs, de l’hydrogène sous forme gazeuse se forme à cause de la catalyse de la vapeur d’eau par le zirconium surchauffé, matière présente dans les barres de combustible. Cette nappe de gaz se condense sous le toit du réacteur n°1, la pression étant désormais quasiment impossible à contrôler par les employés de la centrale.

La chaleur ambiante et le contact avec l’oxygène finissent par enflammer cet hydrogène, provoquant une explosion qui soufflera le toit du réacteur et une bonne partie de l’enceinte de confinement.

Entre le 12 et le 15 mars, ce scénario se répète dans les réacteurs n°3 et n°2, mais aussi par un incendie dans la piscine de stockage des combustibles usés du réacteur n°4 ; leurs enceintes, soufflées par des explosions, sont détruites.

Une épaisse fumée chargée en éléments radioactifs s’échappe alors des centrales accidentées.

De mars à août 2011, cette série de 4 catastrophes nucléaires répand 168 fois plus de césium-137 dans l’atmosphère que l’explosion de la première bombe atomique à Hiroshima en 1945 selon le quotidien Tokyo Shimbun [2].

Si les autorités de sûreté japonaise ont tenté d’atténuer la gravité de ces événements au lendemain du séisme en déclarant un accident de niveau 4 sur l’échelle INES (barème international de classification des accidents nucléaires selon leur gravité), la série d’explosions a été finalement été considérée comme un seul dramatique événement permettant de classer la catastrophe au niveau 7, le plus haut niveau de cette échelle, qui avait été atteint une seule fois à Tchernobyl en 1986.

À la suite des explosions, les employés de TEPCO cherchent à refroidir à tout prix les cœurs des combustibles en fusion ainsi que les barres de combustible usagées stockées dans les piscines.

Une seule solution pour cela, immerger en permanence ces éléments dans un courant d’eau froide afin d’éviter de nouveaux rejets de radioactivité dans l’atmosphère.

Des équipes se relaient ainsi en permanence pour arroser les cœurs des réacteurs et les piscines de combustible, mais ces opérations engendrent un autre problème insurmontable : l’eau se retrouve chargée d’éléments radioactifs, et il faut absolument éviter qu’elle se déverse dans l’océan ou qu’elle s’infiltre dans les nappes phréatiques.

Au bout de quelques semaines, un expédient de fortune est décidé, L’eau contaminée sera stockée dans des réservoirs sur place et elle sera à nouveau réutilisée pour refroidir les réacteurs endommagés.

Malheureusement, le circuit utilisé pour cette opération est tout sauf étanche, les enceintes de confinement ayant été très sérieusement détruites par les explosions, de l’eau en fuit en permanence et se répand dans l’océan Pacifique et dans le sous-sol.

Les accidents et les graves fuites sur les opérations de refroidissement se succèdent, la fuite d’eau très radioactive du mois d’avril 2011 (pendant laquelle les rejets ont atteint 20 000 fois l’autorisation de rejet annuel !), devrait à elle seule être considérée comme un accident nucléaire de niveau 5 ou 6 sur l’échelle INES !

Aujourd’hui près de 6000 personnes travaillent quotidiennement sur le chantier de décontamination de Fukushima où plus de 300 m³ d’eau sont injectés chaque jour dans les circuits de refroidissement pour rejoindre ensuite les quelque 400 000 tonnes d’eau contaminée accumulées sur le site dans de gigantesques réservoirs occupant de plus en plus d’espace… et dont on ne sait que faire !

La contamination de l’environnement marin induite par cet accident est considérée comme étant la plus grande pollution radioactive marine de l’Histoire !

Si les éléments charriés par les courants marins auraient eu par la suite tendance à se déposer sur les couches sédimentaires de par leur masse atomique conséquente, une bonne partie de ces éléments se retrouve pourtant dans tout l’écosystème marin. Le plancton à la base de l’alimentation des animaux marins a incorporé des éléments nocifs tels que le césium137 qui se retrouve ainsi dans la chaîne alimentaire.

C’est ainsi que le taux de radioactivité dans les thons péchés dans le Pacifique (poisson très prisé de la gastronomie japonaise) a augmenté significativement (avec des concentrations en radio-césium jusqu’à 10 fois plus élevées qu’avant Fukushima [3]), et les migrations des bancs de poisson ont répandu cette contamination jusqu’aux thons péchés aux abords des côtes californiennes [4].

J-L Mélenchon et la question animale

Nous avions parlé il y a quelques jours du Front National qui a monté un collectif pour diffuser ses idées au sujet de la question animale : regardons maintenant ce qu’a dit Jean-Luc Mélenchon à ce sujet tout récemment. Non pas qu’il faille les mettre sur le même plan, quoique les deux sont très chauvins et que les deux abordent surtout la forme de l’ouverture aux animaux, refusant le contenu.

Voici ce qu’a dit Jean-Luc Mélenchon à l’occasion d’une interview à Ouest-France :

« Vous allez visiter des fermes bretonnes. L’État consent de gros allégements de charge. Pas suffisant ?

Ce qui se produit était absolument prévisible. Nous n’avons cessé de dire que le démantèlement de la politique agricole dans un sens libéral serait une catastrophe. Depuis que l’humanité est humanité, elle fait des réserves pour parer aux mauvaises périodes.

Ce qu’il faut mettre en cause, c’est le modèle de marché,le modèle européen et de l’agriculture industrielle qui martyrise les animaux, détruit la santé des paysans, les sols, l’eau et l’air.

Aujourd’hui, on ne produit plus pour les Européens, mais pour le marché mondial, ce qui est une deuxième catastrophe, parce que nous effondrons les cours des pays qui sont en train de construire une agriculture vivrière. Nous sommes perdants sur toute la ligne. Le résultat, c’est un suicide de paysan par jour.

Mais comment fait-on pour les sauver, là, tout de suite ?

C’est toujours la même affaire : on crée des situations insolubles, et on nous met en demeure de régler le problème tout de suite ! L’état et les systèmes collectifs sont en mesure de le faire.

Dans un monde ouvert, que peut faire une gauche radicale ?

Je ne me situe pas comme gauche radicale. Comment on s’y prendrait, nous ? D’abord, on aurait comme objectif la relocalisation de la production. Il ne faut pas se couper du marché mondial, mais il ne faut pas en faire le régulateur de l’agriculture française. Deuxièmement, établir un protectionnisme solidaire autour de l’Europe. Nous devons d’abord produire les quantités dont nous avons besoin. 

Troisièmement, créer une nouvelle attitude de consommation. Les protéines carnées, ça a une limite. Il est normal, compte tenu de l’étroitesse des salaires, que les gens aillent au moins cher. Les protéines végétales seraient les bienvenues. 

C’est une affaire de mode, de goût. Il faut changer nos mœurs. Nous savons que le changement climatique a commencé. Mais le changement pour la santé aussi : nous sommes en pleine épidémie de cancers, de l’obésité.

Il faut dire aux gens que ce modèle ne pourra pas durer. C’est vrai pour la consommation alimentaire comme pour le reste. »

Ce qu’on voit ici n’est pas original. On a encore et toujours le coup du « avant c’était mieux » ce qui revient à un éloge du terroir, des traditions du petit capitalisme, etc. Comme si les animaux n’étaient pas martyrisés dans la petite production, avec la sale mentalité des petits producteurs faisant des animaux leurs objets, leurs marchandises…Faut-il regretter la manière barbare dont les cochons étaient assassinés dans les fermes il y a soixante ans ? Certainement pas et tant la petite que la grosse production de l’exploitation animale sont insupportables.

Il n’y a rien de « révolutionnaire » à dire qu’il faut manger moins de « viande » d’autant plus que cela revient à accepter qu’à l’échelle mondiale, il y a une croissance exponentielle de l’exploitation animale.

Accepter de s’insérer dans le système économique actuel, c’est accepter cette évolution… Cependant, Jean-Luc Mélenchon ne s’intéresse pas aux animaux : sa position sur les « protéines carnées » n’existe que comme contribution à son nationalisme.

On ne peut pas vraiment dire que ce que dit Mélenchon corresponde au progrès que les gens de gauche sont censés défendre… Et le seul progrès ici possible, c’est l’abandon de l’anthropocentrisme.

Mélenchon ne défend même pas ici la position de la « vieille gauche » car historiquement le mouvement ouvrier connaissait déjà la problématique animale. C’est juste un opportuniste tentant de faire comme le Front National : de la démagogie, se limitant à la forme pour mieux éviter le contenu.

Interview de « Rise Clan »

Voici une interview de la marque Do It Yourself Rise Clan, basée au Portugal et qui cherche à diffuser l’éthique vegan straight edge.

Qu’est-ce que le projet Rise Clan et comment est-il né ?

Tout a commencé avec une étincelle de rébellion et l’idée de donner naissance à une marque de vêtements qui représentent véritablement mes croyances. En fait, c’est simplement une excuse parfaite dont j’avais besoin pour commencer à mettre en vente des vêtements de streetwear qui soient de haute qualité écologique et fairtrade, avec des messages forts et positifs.

J’ai pratiqué la sérigraphie depuis mon adolescence et j’ai toujours voulu commencer un projet qui ne soit pas que simplement imprimer des choses commerciales. Je voulais commencer un projet ayant de la consistance et de vrais buts.

Rise Clan est bien plus qu’une marque de vêtements, c’est une arme contre leurs mensonges. Je suis là avec une attitude forte et la volonté de faire la différence dans le monde. Le slogan n’a pas été choisi par hasard… Il veut dire quelque chose de réel : choisir le feu contre l’apathie ! Rise Clan est un business sobre et vegan, de type Do It Yourself sur une base familiale, fondé en 2008.

Que proposez-vous et est-ce que vous choisissez le type de production ?

Quand tout a commencé, Rise Clan était juste une entreprise de produits équitables mais désormais toutes les nouvelles collections se basent sur du coton bio, non issu d’ateliers avec des salaires misérables et neutre en CO2, avec des t-shirts, des sweat-shirts et des tote bags [des sacs en toile].

Mon but est de continuer à chercher des matériaux fairtrade, non issus d’ateliers avec des salaires misérables, et écologiques, afin de mettre en vente de jolies nouvelles coupes avec des designs frais.

Je veux que Rise Clan soit professionnel, autant que des marques mainstream, mais en étant humain et honnête comme tout projet underground Do It Yourself.

Quelles sont les valeurs que vous défendez ?

Rise Clan se place pour la liberté, pour la Nature, pour toutes les créatures vivantes sur la Terre, pour la production équitable et pour la Justice ! Je me dédie entièrement à la mise en valeur de l’éthique vegan straight edge dans le monde, cela étant accompagné avec un esprit ouvert car la libre-pensée est nécessaire pour se libérer de l’esclavage mental et physique.

Quels sont vos plans pour le futur ?

Dans la vie tout change et évolue. Rise Clan n’est pas une exception. Je suis tout à fait reconnaissant à chacun qui a soutenu cette marque depuis le tout début. Je prévois de garder le projet réel et Do It Yourself.

Je veux mettre en place de nouveaux designs et aussi de nouveaux produits au cours de l’année.

Rise Clan est basé au Portugal et envoie dans le monde entier. En ce moment, c’est disponible chez Fair Fair (le seul magasin vegan de Lisbonne, au Portugal), Sapato Verde (un magasin de chaussures vegans à Cascais, au Portugal), Vega-Life (une boutique vegan à Amsterdam, aux Pays-Bas), Bamboo Vegan (une épicerie végane à Athènes, en Grèce), chez Epidemic Records (un magasin en ligne vendant des disques et des marchandises leur étant reliées, de Brescia, en Italie) et au Black Cat Cafe (un collectif de travailleurs vegans tenant un café et un magasin à Londres, en Angleterre), ainsi que chez Chris Rowe, un body builder vegan de Sydney, en Australie.

Merci beaucoup pour l’interview et l’opportunité d’en expliquer un peu plus quant à Rise Clan !

www.riseclanworld.com
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www.instagram.com/riseclanworld