« Altruisme Efficace France » : encore une OPA sur le véganisme

Comme on le sait le véganisme est « tendance », même BFMTV peut parler de la « folie végane », car l’approche est outrageusement existentialiste et liée aux classes sociales urbaines et favorisées.

Voici un exemple de plus à cela avec « Altruisme Efficace France« , une sorte d’association « à l’américaine » qui organise une conférence pour sa naissance à l’université de la Sorbonne, à Paris, pas moins!

C’est qu’il s’agit d’une de ces associations soutenues par des grands bourgeois, portées par des gens passés par les grandes écoles de commerce mondiales, des religieux, etc.

C’est la charité à l’américaine : apolitique, lié aux grandes entreprises, opposé à toute conception de révolution, etc.

L’altruisme efficace est donc soutenu par le cofondateur de Facebook Dustin Moskovitz, le cofondateur de PayPal Peter Thiel, le cofondateur de Skype Jaan Tallinn, l’ancien directeur de la très prestigieuse université américaine de Stanford Paul Brest…

En France, c’est le religieux Matthieu Ricard qui se charge de promouvoir cette forme d’ailleurs pratiquement religieuse de solidarité, avec en arrière-plan une multitude d’associations brassant des millions en se targuant de concepts tous plus délirants les uns que les autres…

On a ainsi GiveWell « évalue l’efficacité d’organisations caritatives », LessWrong « corrige les biais cognitifs humains pour faire plus de bien », Giving What We Can appelle à donner 10% de ses revenus, 80,000 Hours qui oriente vers une vie « vie professionnelle éthique », etc. etc.

Au niveau des animaux, on a Animal Charity Evaluators, visant « la recherche et la promotion de méthodes efficaces pour améliorer la vie des animaux ».

Car on l’aura compris, il y a désormais tout à fait clairement deux formes de véganisme, si l’on ose dire. Il y a le véganisme comme point de départ d’une utopie collective, dans une démarche que nous voulons fondée sur la Nature, et il y a celui lié aux couches sociales dominantes, d’orientation « éthique », personnelle.

On retrouve de ce fait, dans « l’altruisme efficace », le philosophe Peter Singer, qui s’appuie sur « l’utilitarisme », théorie juridique comme quoi si une chose arrange plein de monde, alors il faudrait le faire.

Avec Peter Singer, on a le fondateur du courant pro-animaux anti-ALF. C’est le fameux blablabla juridique aux multiples facettes, parfois contradictoires, qu’affectionnent particulièrement les « cahiers antispécistes » (qui ont donné L214), les abolitionnistes défendant le point de vue de Francione, etc. etc.

Le FAQ de l’association qui se fonde à la Sorbonne propose donc, fort logiquement, la thèse suivante : si on veut et qu’on trouve cela bien, alors on peut le faire.

Êtes-vous tous végétariens ?

Il n’est pas nécessaire d’être végétarien pour adhérer aux principes de l’altruisme efficace. Cependant, beaucoup de personnes qui se reconnaissent dans l’altruisme efficace sont végétariens ou véganes, ou cherchent à réduire leur consommation de produits animaux, pour des raisons liées à la souffrance animale mais aussi à la santé humaine et à l’impact sur le climat.

Ce n’est pas nécessaire, mais si on peut faire du bien, il faut le faire! L’aspect religieux d’une telle démarche saute aux yeux, puisqu’on est là dans l’individuel, sans aucune vision générale.

Les animaux sont réduits à l’objet d’une « projection » d’une morale déconnectée du réel… Les propos de Matthieu Ricard sont tout à fait compréhensibles si on saisit cet arrière-plan.

En plus de Peter Singer, il y aura Hélène Giacobino, directrice européenne de J-PAL, le « Laboratoire d’action contre la pauvreté ».

Ce « laboratoire » est dirigé depuis le très prestigieux Massachusetts Institute of Technology (MIT) par Esther Duflot, qui a suivi la voie royale :  classe préparatoire au lycée Henri-IV, passage à l’Ecole Normale Supérieure, DEA d’économie à l’EHESS, agrégation en économie, professeur à l’université de Princeton puis à vie au MIT à l’âge de 32 ans !

Si l’on ajoute qu’elle vient d’une famille protestante, on a ici le parcours rêvé pour être la tête de pont de la charité à l’américaine, géré et décidé par des millionnaires, dans une logique éthique uniquement individuelle…

Relatif succès du PACMA aux élections espagnoles de 2016

C’est un phénomène très intéressant, propre à l’Espagne, dont il y a des leçons à tirer, même si bien entendu il faut prendre en compte la spécificité de ce pays.

Il vient en effet d’y avoir des élections en Espagne et le Partido Animalista Contra el Maltrato Animal (Parti animaliste contre la maltraitance des animaux – PACMA) a obtenu 284 848 voix, soit 1,19% des suffrages.

Voici un graphique montrant la progression électorale.

Le système électoral espagnol est ainsi fait, pour autant, que le PACMA n’a pas eu de sièges à l’assemblée.

Reste que, quand même, avec de tels résultats et ce que cela représente comme lame de fond, le PACMA exerce forcément une pression morale et culturelle en Espagne.

C’est surtout vrai de par l’origine et la démarche du PACMA, qu’il est intéressant de connaître.

Quand on s’intéresse à l’ALF, on s’aperçoit que c’est la base de la protection animale qui l’a développé en Angleterre, avec notamment la chasse à courre des aristocrates en ligne de mire (voir ici, , encore ici, ainsi que ).

C’est un peu pareil, en mode institutionnel, avec le PACMA, qui est né en 2003 comme « Partido Antitaurino Contra el Maltrato Animal », avant qu’en 2011 le terme « antitaurino », désignant l’opposition aux corridas, soit remplacé par « animaliste ».

Le PACMA a assemblé en pratique toutes les revendications à la base des refuges, des opposants à la vivisection, des mouvements contre les diverses et nombreuses « fêtes » et « traditions » qui, dans toute l’Espagne, sont d’une cruauté sans égard à l’encontre des animaux.

C’est la raison pour laquelle le PACMA ne s’est pas allié à PODEMOS, ce dernier ne comptant pas du tout rompre avec ces « fêtes » et « traditions ».

On reconnaît ici la contradiction propre à une certaine « gauche » qui, dans les faits, assume une vie quotidienne tout à fait conservatrice…

La ligne du PACMA est donc un produit démocratique de la protection animale et est portée, comme on s’en doute, en très grande majorité par des femmes.

Toutefois, si toutes ces oppositions au conservatisme criminel sont tout à fait positives, évidemment, elles ne forment pas un programmet. C’est là que le PACMA bascule dans la logique du « bien-être animal », d’une certaine manière dans l’esprit de L214, mais avec de profondes différences.

C’est par des réformes institutionnelles, pense le PACMA, que les choses vont changer. A ce niveau-là, rien d’original, pas plus que les appels à la « justice sociale » ou à la lutte contre le réchauffement climatique.

C’est là la limite de la liaison unilatérale avec la base de la protection animale, d’esprit pragmatique à court terme. Il est intéressant de voir qu’en Angleterre cette limite avait été dépassée par l’ALF, entraînant une large partie de la dite base.

Pour cette raison, le PACMA est d’un côté très lisse, très propre, très figé dans une approche « associative » de la politique, avec la personnification, la réduction de la réflexion à quelques thèmes, l’oubli de tous les autres arrières-plans alors, que tout de même, l’Espagne a une histoire plus que compliquée et sa « démocratie » a toujours été considérée comme plus que douteuse par les gens de gauche sérieux…

En même temps, il faut bien voir que rien qu’avec ses exigences, le PACMA se confronte à la partie la plus conservatrice et la plus beauf de la société espagnole.

Ce n’est pas seulement que le PACMA considère le véganisme comme la démarche la plus correcte par rapport aux animaux. Il est toujours possible de le prétendre de manière abstraite : en France, même l’Association Végétarienne de France le fait, c’est dire…

Le PACMA va, en effet, plus loins : il exige aussi, par exemple, l’interdiction de la chasse!  Rien qu’avec cela, sa position rejoint celle de la fraction la plus militante des personnes défendant les animaux en France et montre qu’on est très loin de l’esprit de la protection animale à la française…

Rappelons qu’au grand maximum, les associations institutionnelles françaises demandent… « une journée sans chasse »…

A cela s’ajoute, de la part du PACMA, le refus de la vivisection, celui des zoos… Il y a là un garant démocratique, dans la mesure où jamais une société fondée sur le capitalisme, les rapports de domination, etc. n’acceptera jamais cela.

Le PACMA ne semble donc pas, jusqu’à présent, aller dans le sens de devenir un parti d’accompagnement du « bien-être animal » acceptant la « négociation » de l’oppression et de l’exploitation des animaux.

Certaines associations, en France, espèrent justement fonder un tel parti, sur la base d’une plate-forme annoncée tout récemment (voir « Animal Politique », fédération du réformisme du « bien-être » animal).

Que va faire le PACMA, que va-t-il apporter? Il y a tout à fait lieu de s’y intéresser et de voir ce que cela va donner.

Notre-Dame-des-Landes : la position de l’ACIPA sur les résultats de la consultation

Voici le communiqué de l’ACIPA suite aux résultats de la consultation de dimanche. Nous ne le comprenons pas du tout.

Il n’y aucune autocritique,  par contre il y a un déni total de la réalité et des rapports de force. Au lieu d’aller vers un saut qualitatif vers la défense de la Nature, seule position tenable, on a un repli mélangeant esprit procédurier et contestation en mode « petite production ».

Il est pourtant évident que pour débloquer la situation, il faut élargir le terrain et approfondir la compréhension de ce qui est en jeu…

Notre détermination reste intacte après une consultation savamment orientée !

Communiqué de presse – Notre-Dame-des-Landes, le 27 juin 2016

L’ACIPA, malgré ses réserves, avait choisi de faire campagne pour le NON aux côtés des autres organisations de la Coordination des opposants.

Il était naturellement impensable de laisser le champ libre aux porteurs du projet et de ne pas profiter de cette fenêtre médiatique pour dénoncer sans cesse leurs mensonges et continuer à porter à la connaissance du plus grand nombre les justes raisons de son long combat sur un dossier si complexe.

Qu’aurait-on entendu si l’écart des voix avait été bien supérieur par absence d’un des deux camps ?

Notons déjà que seuls 27,84% des électeurs inscrits ont dit OUI et que 22,65% ont dit NON, soit 5 points d’écart…

Dès que nous avons eu connaissance du lancement de cette consultation, nous avons dénoncé le périmètre honteusement réduit à un seul département alors qu’on nous vend depuis des décennies un aéroport « du Grand Ouest » et que l’État, ainsi que les Régions de Bretagne et Pays de la Loire, contribueraient largement au financement et devraient assumer les conséquences économiques et écologiques du projet.

Nous dénonçons à présent la méthode de sa réalisation.

Du financement public a été utilisé dans la campagne (campagne d’affichage financées par la Région par exemple, dont la couleur bleue ne doit rien au hasard). La CCI a submergé les entreprises de mails, affiches, autocollants, le président de l’Association des Maires de Loire Atlantique a abusé de son mandat pour faire campagne…

Nous dénonçons la partialité du document d’information au public rédigé par la CNDP (Commission Nationale de Débat Public). Une analyse précise de ce document, faite par l’Atelier Citoyen, en pointe les défauts. A la question sur l’adoption du document à l’unanimité de la commission, M. Leyrit, son président, s’est d’ailleurs retranché derrière un soi-disant secret des délibérations. On peut en déduire facilement que cette unanimité n’a pas été atteinte.

Nous aurions bien sûr aimé que le résultat des urnes, malgré tous ces handicaps, nous soit favorable, néanmoins, nous ne ressentons pas d’amertume, au contraire.

Une rapide analyse des résultats par secteur géographique est riche d’enseignements.

À Nantes, le raz de marée en faveur du OUI que les proAGO appelaient de leurs vœux, n’a pas eu lieu : il s’en est fallu de 100 voix pour que Nantes bascule dans le camp du NON. Le centre-ville n’a pas plébiscité le transfert de Nantes-Atlantique. Les mensonges des porteurs du projet n’ont pas eu prise sur les Nantais.

Sur le territoire de la Communauté des Communes Erdre et Gesvres, celle où devrait s’implanter le projet, force est de constater que la campagne ordurière du président de Région concernant les « zadistes » qu’il fallait « dégager », n’a pas été approuvée puisque le NON l’emporte dans 8 communes sur 12. La majorité silencieuse vivant à proximité du projet est bien opposée à ce dernier et connaît la réalité de ce qui se vit à Notre-Dame-des-Landes.

Au Sud Loire aussi le NON a fait des scores contrastés. Bouguenais ne souhaite pas autant qu’on veut bien le dire le départ de son aéroport puisque le résultat est extrêmement serré sur cette commune. Et que dire de Rezé, Saint-Sébastien-sur-Loire, Le Pellerin, Saint-Jean-de-Boiseau ou La Montagne qui refusent le transfert.

Le Nord du département par contre, secteur oublié et sans doute illusionné par les fausses promesses d’emploi a, lui, suivi aveuglement ses notables favorables au « transfert ».  Nous devrons donc renforcer nos actions d’information dans ce secteur à l’avenir.

Pour conclure, nous reviendrons sur la campagne exceptionnelle qui a été menée par la Coordination. Nous remercions tous les bénévoles, pour leur énergie inépuisable, ainsi que tous les collectifs qui ont permis cette formidable mobilisation et nous les remercions les électeurs pour leur confiance dans  l’action de l’ACIPA au quotidien.

Les soutiens nationaux (et même internationaux) continuent de se tenir à nos côtés en envoyant des messages de soutien.

Nous l’avons dit dès le début, cette « consultation » n’était qu’une étape. Le camp du NON sort renforcé de cette nouvelle épreuve, l’opposition a convaincu. Les comités de soutien sont au travail et sont prêts à venir sur le terrain.

Les prochaines étapes sont le rassemblement estival de la Coordination des opposants les 9 et 10 juillet à Montjean (Notre-Dame-des-Landes), le suivi de la procédure d’appel sur les recours loi sur l’eau et espèces protégées, l’attente de la réponse de la France aux questions portées par la Commission Européenne dans le cadre du contentieux environnemental, étudiée dans le SCoT Nantes- Saint-Nazaire dans quelques semaines.

Nous serons aussi très vigilants à ce que les suites du dossier entamé par les experts du Ministère de l’Environnement en février ne restent pas lettre morte.

L’ACIPA continue le combat, notamment juridique sur le fond du dossier, ainsi que l’information continue en direction des citoyens, pour le respect de la planète et des générations futures dans l’esprit porté par la COP 21.

L’ACIPA  continuera de s’opposer aux expulsions des habitants de la zone définie dans la DUP et à exiger que le Président de la République honore ses engagements locaux : « pas de travaux ni d’expulsion, tant que les recours juridiques ne sont pas tous épuisés ».

Il n’y aura pas d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes.

Notre-Dame-des-Landes : le oui l’emporte à la consultation

Malheureusement, le « oui » l’a emporté lors de la consultation concernant l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, avec 55,17%. C’est un résultat qui ne peut que nous attrister, surtout avec une participation de 51,08%.

On ne peut pas dire que la question de Notre-Dame-des-Landes n’était pas connue, qu’il n’était pas facile de connaître les enjeux. Mais c’est l’esprit tourné vers la « réussite économique » qui a primé, sans aucune réflexion sur la Nature, sur la logique totalement commerciale et délirante d’un vaste aéroport comme celui prévu.

Le piège de la consultation a été de poser la question sous forme de celle du « développement » et dans le cadre du chantage à la mondialisation et à la concurrence internationale, sans parler de la question de l’emploi, le piège était grand.

Voici une carte proposée par Ouest-France, montrant où le oui et le non sont respectivement majoritaires : on voit clairement la tendance.

Faut-il pour autant expliquer que la consultation a été biaisée, que tout n’a formé qu’un piège ? C’est ce que pensent les principaux opposants au projet, avec d’un côté l’ACIPA et de l’autre les zadistes.

Mais ce serait très facile de penser cela. Il y a une part de vérité, bien sûr, car les institutions n’auraient pas organisé la consultation sans espoir de succès, ni sans mettre les moyens pour y parvenir.

Reste qu’il n’y a pas eu de vaste mobilisation populaire, de projet de société alternatif visible et pour cause : la Nature n’a jamais été prise en considération.

La question de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes s’est vue réduite à son aspect environnemental, au mieux, car c’est surtout devenu un point de fixation pour des gens cherchant à vivre dans leur coin, de manière autosuffisante, avec une sorte de modèle médiéval…

C’est tellement vrai qu’il semble bien qu’ils n’ont pas compris l’enjeu de la consultation et qu’ils ne voient pas que la répression va désormais être générale, et d’une bien autre proportion que jusqu’à présent.

Il y a ici une part de naïveté, mais de naïveté voulue, car ces gens ne veulent pas changer la France et encore moins le monde. Ils ne sont pas universels, ils veulent vivre leur vie à leur manière, voilà tout.

Ils n’ont pas de sens d’abnégation pour les animaux, ils ne reconnaissent pas la Nature. Par conséquent, il ne peut en ressortir rien de positif.

Une victoire du « non » à la consultation les aurait obligé à porter quelque chose de plus grand, cela aurait pu faire avancer les choses, c’est dommage. Nous avions apprécié la ZAD à son début, alors que tout restait possible, avant le tournant « localiste ».

La consultation sur Notre-Dame-des-Landes a vraiment marqué la fin d’une époque et d’ailleurs, il faudra se souvenir de ceux qui n’ont pas mobilisé pour la victoire du « non », participant au triomphe d’un apolitisme général insupportable, d’un mépris pour la Nature qui dépasse l’entendement.

La conférence parisienne « Stratégie de gestion des rats en milieu urbain »

C’est le quotidien Le Monde qui en parle, de manière anecdotique : la mairie de Paris a accueilli le 17 juin un séminaire international au sujet de la formation d’une « Stratégie de gestion des rats en milieu urbain ».

Ne rêvons pas : il ne s’agit nullement de coexistence, mais bien de gestion anthropocentrique a posteriori. D’abord, l’humanité fait du grand n’importe quoi, et après elle tente de régler les « problèmes » à coup d’écocide.

Prenons des exemples récents de la vie quotidienne : la cité des Fleurs, à Carrières-sous-Poissy, voit ses bâtiments héberger des rats, mais la raison est qu’un opérateur internet les a chassé de là où ils vivaient…

A Neuchâtel en Suisse, il y a une taxe au sac-poubelle qui a été instauré : le résultat est que les incivilités consistent à jeter les restes nourriture dans les toilettes, qui fournit par la suite de la nourriture aux rats qui sont alors plus nombreux…

Quant à la mentalité de ceux qui gèrent cela, on la devine très bien en voyant cette image avec un commentaire ignoble. C’est un document officiel de la ville de Lyon, du service d’écologie urbaine…

Ces propos lamentables, typiques de l’anthropocentrisme le plus sordide, vient d’un vétérinaire toxicologue et hygiéniste alimentaire, à la tête du service d’une des plus grandes villes de France…

[A noter cette précision qui nous a été faite : le document serait, officiellement, uniquement destiné aux vétérinaires et l’emploi de l’expression « rats volants » servirait uniquement à décrire le fait que les rats et les pigeons s’orienteraient vers les mêmes sources d’alimentation laissées par les humains.]

Voici un exemple de sa prose lamentable [retranscrits par Lyon Capitale et qui s’avèrent en fait être pas de l’intéressé qui rejette par ailleurs cette approche d’amalgame.]

Adorant fouiner dans la pourriture, ils véhiculent passivement des parasites et des champignons sur les poils, les pattes et la queue, explique xx, vétérinaire en chef de la Ville de Lyon.

On dirait de la poésie contemporaine, vu comment la phrase est tournée…

Pas la peine de connaître le nom d’un tel triste sieur : ce n’est qu’un anti-animaux primaire qui a trop lu « La peste » de Camus et s’amuse à fantasmer, aux dépens d’êtres vivants.

Car s’imaginer que les villes, fondées sur le chaos complet dans la répartition des habitations, avec un gâchis capitaliste typique des aliments, puissent ne pas connaître la présence de rats, c’est nier la réalité de la vie, qui par définition s’immisce partout.

Toutefois, raisonner ainsi c’est déjà vouloir tout changer et à la mairie de Paris, on est là pour les bourgeois et les bobos, donc l’approche est toute différente.

Voici ce que nous dit, entre autres, l’article du Monde :

« L’objectif est de ramener sa présence au ratio d’un individu par habitant en ville – à Paris, il est de 1,75, avec 75 % à 80 % d’entre eux vivant dans les égouts –, pour éviter l’affaissement des chaussées, les courts-circuits électriques et autres risques urbains, tout cela au moindre coût.

Un Danois venu présenter son système de piège a envoyé un courrier recommandé à un autre intervenant avant la conférence pour demander que sa méthode ne soit pas critiquée : c’est dire si les enjeux commerciaux sont plus élevés qu’au siècle dernier.

« Avec sa technique de piégeage, ça fait le rat à 3,50 euros », explique Pierre Falgayrac, l’un des rares formateurs indépendants à la gestion des rats. Parlez-lui du métier, et vous le verrez remonté comme une pendule contre « les conceptions anthropomorphiques » de la bestiole.

Si on met des appâts partout et tout le temps, explique-t-il, c’est parce qu’on voit ces rongeurs comme des armées, avec une vision militaire propre à l’être humain. Voilà pourquoi, dans ces conférences, il voudrait qu’on apprenne à mieux connaître les rats que les produits.

« Ils percent le métal. Seul le béton et la brique résistent aux dents du surmulot [autre nom du rat brun] », poursuit-il dans l’auditorium.

Les écrans suivants sont consacrés aux capacités cognitives du rat. L’occasion d’apprendre qu’un seul stimulus inquiétant suffit au rongeur pour qu’il mette en place une stratégie d’évitement, d’où les limites des pièges.

« Les professionnels doivent arrêter de quadriller l’espace avec des boîtes d’appâtage : 90 % d’entre elles ne servent à rien. » La capacité des rats à comprendre les dangers va bien au-delà de ce que nous imaginons, insiste-t-il.

« Boulevard Sakakini [dératisé depuis], à Marseille, j’ai vu des rats sortir au rythme des feux rouges ! » Silence dans la salle.

Comble de la sophistication, Pierre Falgayrac et le responsable des déchets de la ville de Pau ont constaté que les rats étaient capables, dans une décharge, de dormir jusqu’à midi dès qu’ils avaient compris que la nourriture arrivait tous les jours à la même heure.

Ces animaux, explique-t-il encore, n’augmentent pas leur population au-delà de la survie. Sur les îles inhabitées où des chercheurs en ont introduit malgré eux, on a constaté que leur population se stabilisait en fonction des ressources.

« On n’a jamais vu des rats faire ce que les hommes ont fait à l’île de Pâques », avance-t-il (selon une thèse très controversée, les autochtones auraient disparu après avoir dilapidé leurs ressources naturelles). A se demander pourquoi les rats ont si mauvaise réputation… (…)

Enfin, un autre expert demande si la profession ne se fixe pas des objectifs trop dépendants de la perception politique envers les rats, qui voudrait qu’il ne faille pas en voir du tout. « Dans le fond, ne devrait-on pas organiser le vivre-ensemble ? »

Eh oui, il va bien falloir. En arrachant le pouvoir de décisions aux entreprises de dératisation, aux politiques démagogiques, aux promoteurs et aux urbanistes anthropocentristes…

Parution du guide « Femmes et addictions »

La Fédération Addiction vient de publier un guide de la collection Repère(s : « Femmes et addictions. Accompagnement en CSAPA et CAARUD ». On peut le télécharger en cliquant l’image ci-dessous. Suivent quelques extraits représentatifs d’un aspect très important (même si on regrettera que le document soit d’orientation très universitaire, c’est-à-dire pro-féministe, mais ayant une incompréhension complète pour la « stigmatisation » populaire des personnes droguées).

Selon l’Inpes, l’ODJ (Observatoire Des Jeux) et l’OFDT, en 2014, les femmes étaient plus représentées parmi les adeptes des jeux de grattage (54,9 %) et moins pour les jeux de table des casinos (28,9 %), les paris hippiques (25,9 %), le poker (19,4 %) et les paris sportifs (7,1 %).

Stefania Odoardi Comyn 19, psychologue, a travaillé sur la question de la dépendance aux jeux de hasard chez les femmes et fait un parallèle clair entre mécanismes d’addiction aux jeux et mécanismes d’addiction aux substances. Elle rappelle que les femmes commencent à jouer à un âge plus avancé que les hommes, mais développent plus rapidement une dépendance.

Elles préfèrent des jeux qui reposent uniquement sur la chance (loteries, machines à sous…), alors que les hommes préfèrent les jeux qui impliquent une composante de compétition et d’habileté. L’apparition d’une problématique de jeu pathologique chez les femmes est fréquemment liée à des expériences de vie difficiles et/ou des violences subies (abus sexuels, relations familiales conflictuelles ou instables, problèmes conjugaux…) ayant entraîné des troubles dépressifs et anxieux, en plus de l’exposition précoce aux contextes de jeu.

Les conséquences sont similaires aux consommations : culpabilisation, honte, faible estime de soi, anxiété, stress… La pratique pathologique du jeu entre en conflit avec les responsabilités dévolues à la mère de famille et renforce la peur d’être découverte. (…)

Le témoignage de «petite fille» est à cet égard très révélateur : «J’avais 14 ans, mon dealer la trentaine, gérant d’un magasin, mari et père, apprécié des tox pour sa bonne came, apprécié des non-tox pour son amabilité, sa culture, son argent.

J’avais 14 ans et besoin de cam ce jour-là, il avait un petit appartement en plus de sa maison familiale pour son commerce parallèle, je suis donc allée voulant demander une avance car pas de tune, c’est ce jour-là que pour la première fois il m’a dit qu’il pourrait arranger ça si j’acceptais de prendre un bain avec lui ! Oui un bain !!

1ère réaction : tu déconnes !!
2ème réaction : ça va pas dans ta tête !!
3ème réaction : (après une bonne heure de réflexion) ok

J’avais 14 ans et je me retrouvais nue contre le corps nu d’un homme qui me répugnait au plus haut point, mais me rendant compte que mon corps allait peut être me rendre la vie plus facile (ou pas !). Le bain s’est transformé en « des bains », ses mains baladeuses /mes poing serrés, ses yeux pétillants/mes yeux fermés plein de larmes, son sourire/mes dents mordant ma langue.

Puis un jour je suis arrivée chez lui, il avait allumé des bougies (comme si c’était romantique ???!!!) et m’attendait en peignoir, j’ai su que le bain ne suffisait plus pour un dépannage ! J’étais horrifiée, apeurée mais je l’ai fait quand même. Je suis sortie ce jour-là me jurant que ça n’arriverait plus et que je trouverais l’argent qu’il fallait pour éviter ça, taxer les potes, voler la famille, vider le compte prévu pour mes études, puis re-plus de tune, j’y suis donc retournée, encore et encore toujours plus de dépannage.» (…)

Les usagères racontent que la violence subie dans l’enfance a des répercussions psychiques importantes sur l’estime de soi et le mal-être.

Comme Snoppy : «moi, c’est mon père qui, très jeune, m’est tombé dessus… il est parti à mes 11 ans, et s’en est suivi un mal-être difficile à exprimer… ensuite, à l’âge adulte, j’ai suivi un mec (mon mec de l’époque), me suis installée avec lui, et blablabla, mais pareil que toi, je ne ressentais aucun plaisir dans la douceur… je me disais : «c’est pas grave, ça passera», mais un jour, mon mec a laissé son pote me violer devant lui, et ces connards ont pris leur pied à mes dépens (encore)…

triste constat de se dire qu’on n’est bonne qu’à ça, à satisfaire les penchants pervers des mecs, ce qui s’imprime au fer rouge dans notre esprit… je l’ai quitté, bien sûr, mais je me suis retrouvée à la rue, et avec cette façon de voir les choses (et j’étais une chose), je n’ai rien trouvé de mieux que de me prostituer !!»

Pour certaines femmes témoignant de maltraitances, le produit apparait comme une solution pour masquer ces traumatismes insupportables. Comme Bighorse qui témoigne : « je suis une (ex) enfant maltraitée et je peux donc témoigner que l’on devient plus tard son plus sévère ennemi !!!! (..)

Quand un enfant n’est pas aimé, qu’il est souillé soit par la violence physique, soit par la violence psychologique, voire les deux, il ne peut se raccrocher à personne ! Le monde se transforme en un lieu désertique, peuplé de monstres (les autres) et où la solitude existentielle fait planer l’ombre de la mort… les produits sont la bénédiction des mal aimés !» ou GoldenYear : « A cette même époque, j’ai fait ma première «rencontre avec le diable» alors que j’étais à l’apogée de la vulnérabilité et de la provocation.

Il avait 25 ans de plus que moi. Et peu à peu, ma situation s’est dégradée. Avec d’abord l’alcoolisme, puis le crack, je suis par la suite devenue une grosse consommatrice d’héroïne. Entre temps, les violences et viols conjugaux avaient pris le dessus. Je n’étais plus maître de mon existence et noyait mon désespoir dans le produit, qui me permettait de me voiler la face. »

Les trois philosophies de la vie aujourd’hui

Le journal 20 minutes s’étonne : des gens distribuent des documents contre les drogues lors des matchs de football ! Heureusement, tout va bien il s’agit d’une « secte » : il n’y a que des rabat-joies forcément sectaires pour agir ainsi.

Euro 2016: Vous avez remarqué les livrets anti-drogue près des stades? C’est la scientologie qui les finance

FOOTBALL Avant les matchs de l’Euro, « Non à la drogue, Oui à la vie » distribue des brochures sur les méfaits du cannabis près des stades. Cette association est financée par l’église de scientologie, considérée en France comme un mouvement sectaire…

Des personnes vêtues de t-shirt bleu turquoise, qui distribuent aux supporters des livrets contre les méfaits du cannabis, en français ou en anglais. Cette scène se répète avant chaque match de l’Euro 2016, à l’initiative de l’association « Non à la drogue, Oui à la vie ».

A Toulouse, les bénévoles sont postés près du Stadium, sur le pont Pierre-de-Coubertin. « Beaucoup de gens ne sont pas informés sur le sujet, indiquait Christian Guittard, le responsable local, avant Italie – Suède, vendredi. D’habitude, on fait des stands sur les marchés. Là, on profite de l’événement pour faire passer notre message. »

Le responsable local de « Non à la drogue, Oui à la vie » n’en fait pas mystère. « Le livret est financé par une association de scientologues. Je suis scientologue, mais les bénévoles ne le sont pas forcément. Nous ne faisons aucun prosélytisme.

Comme tout groupe spirituel, nous faisons passer le message que l’on peut vivre une vie épanouie sans drogue. »

Nous ne rentrerons pas dans le débat de savoir si la scientologie est une secte : toutes les religions sont des sectes, cessant d’avoir l’air d’en être une lorsqu’elles ont un certain succès historique…

Mais surtout, comment s’étonner du succès des religions et des sectes quand on voit que les bourgeois-bohèmes diffusent le principe que la vie n’a pas de sens, que chacun peut faire comme il veut, qu’il n’y pas d’hommes et de femmes mais qu’on peut choisir, etc.?

Il n’y a, finalement, que trois philosophies de la vie aujourd’hui : le conservatisme religieux et ses « idéaux » de pureté, l’existentialisme bourgeois-bohème et enfin l’athéisme prônant une vie naturelle.

Dans notre pays, qui a produit Sartre et Descartes, Pascal et Bernanos, on est pas à la fête, des décennies de propagande contre le « mythe du bon sauvage » ont fait leurs effets…

Pourtant, beaucoup de gens veulent bien faire. Alors ils trouvent ce qu’ils peuvent, ils tentent de faire bien. Dénoncer des gens menant des actions d’informations sur (et contre) les drogues n’a pas de sens : c’est un monde avec des drogues qui n’en a pas.

Aujourd’hui, un adulte sur 20 a consommé au moins une drogue chaque année dans le monde. Cela fait 247 millions de personnes… 12 millions de personnes dans le monde s’injectent des drogues…

Quand on voit cela, soit on dit que chacun fait ce qu’il veut du moment qu’il n’y a pas préjudice pour autrui… Soit on dit qu’il faut se tourner vers la spiritualité…

Soit on dit, et nous le disons, que c’est la Nature qui donne le sens à la vie. La vie, c’est la Nature, et inversement. Quand on sort du cadre naturel, on s’éloigne de soi-même : on est aliéné, on est malade. Psychologiquement et physiquement, on ne peut pas s’éloigner de la Nature.

Voilà pourquoi il faut adopter le mot d’ordre « la Terre d’abord! ». Défendre la planète, c’est protéger la Nature, c’est faire en sorte que la vie humaine vienne en adéquation avec la Nature. Qu’on cesse les pollutions, les folies anthropocentriques amenant la déforestation et la « disparition » de l’existence d’hommes et de femmes…

Il n’y a pas de séparation entre le corps et l’esprit, il n’y a que les sens et la Nature et il est temps de mettre notre esprit en adéquation avec cela !

L’impact des particules fines en France

L’organisme institutionnel Santé Publique France a rendu public un document sur les particules fines, expliquant qu’elles sont la source d’au moins 48 000 morts par an.

Les médias en ont beaucoup parlé et on sait qu’en arrière-plan on a la « surprise » d’une humanité anthropocentrique, découvrant que ses activités sortent de la logique Nature…

Voici une carte de France indiquant les niveaux de concentration.

On trouvera sur cette page les résultats région par région, le rapport global de 162 pages étant disponible ici.

Voici ce que Santé Publique France explique dans une petite synthèse, de manière tellement franche qu’on imagine facilement l’ampleur du désastre.

Le document tente de proposer des solutions, mais on voit bien qu’il s’agit de petits raisonnements partiels, sans vue d’ensemble. Rien n’est possible sans tout remettre à plat et de partir du principe : la Terre d’abord!

Santé publique France publie aujourd’hui de nouveaux travaux sur l’impact de la pollution atmosphérique sur la santé en France métropolitaine.

Ces derniers confirment le poids de la pollution atmosphérique en France : elle correspond à une perte d’espérance de vie [pour une personne âgée de 30 ans] pouvant dépasser 2 ans dans les villes les plus exposées, et au-delà des grandes villes, concerne les villes moyennes et petites, et les milieux ruraux.

Ces résultats confirment l’importance de poursuivre les efforts dans la mise en œuvre de politiques publiques en faveur de l’amélioration de la qualité de l’air.

La mortalité liée à la pollution particulaire toujours aussi importante
Santé publique France a réalisé une évaluation quantitative de l’impact sanitaire (EQIS) de la pollution atmosphérique afin d’en estimer le poids sur la santé. L’étude de Santé publique France apporte une nouvelle estimation nationale du poids de la pollution par les particules fines PM2.5 en lien avec l’activité humaine.

Ces nouvelles données actualisent la dernière estimation publiée en 2000 dans l’étude européenne CAFE annonçant plus de 40 000 décès liés à la pollution en France.

Estimé à 48 000 décès par an, confirmant le même ordre de grandeur que l’étude européenne.

La pollution de l’air n’affecte pas que les grandes villes
Si les effets de cette pollution sont plus importants dans les grandes villes, les villes moyennes et petites ainsi que les milieux ruraux sont aussi concernées :

dans les zones urbaines de plus de 100 000 habitants les résultats montrent, en moyenne, une perte de 15 mois d’espérance de vie à 30 ans du fait des PM2.5 ;

dans les zones entre 2000 et 100 000 habitants, la perte d’espérance de vie est de 10 mois en moyenne ;

dans les zones rurales, ce sont en moyenne 9 mois d’espérance vie qui sont estimés perdus.

Les travaux de Santé publique France mettent en exergue des bénéfices sanitaires potentiels importants associés à une amélioration de la qualité de l’air.

Les résultats montrent que les scénarios les plus ambitieux de baisse des niveaux de pollution conduisent à des bénéfices importants pour la santé.

Par exemple, si l’ensemble des communes réussissait à atteindre les niveaux de PM2.5 observés dans les 5 % des communes les moins polluées de la même classe d’urbanisation, 34 000 décès pourraient être évités chaque année (gain moyen de 9 mois d’espérance de vie).

Pour réaliser une EQIS de la pollution atmosphérique, l’OMS recommande de s’appuyer sur un couple polluant-effet sanitaire pour lequel les connaissances scientifiques sont suffisantes non seulement pour permettre une quantification de l’impact sanitaire mais aussi pour en assoir la validité.

Le couple « pollution aux particules fines PM2.5 – mortalité » répond à cette condition.

Les résultats d’EQIS de la pollution atmosphérique se fondent en effet sur une relation PM2.5 – mortalité issue des études épidémiologiques françaises et européennes, jugée de nature causale par l’ensemble des épidémiologistes.

De plus, les PM2.5 sont représentatives de la pollution dans sa globalité : prendre en compte des polluants supplémentaires comme l’ozone ne majorerait pas significativement l’impact estimé mais fragiliserait son estimation car la relation ozone-mortalité est moins solide que la relation PM2.5 – mortalité.

Les niveaux de pollution (PM2.5) ont été estimés dans 36 219 communes en France pour les années 2007-2008.

Différents scénarios de réduction des niveaux de pollution ont finalement été testés et les impacts correspondant, exprimés en  nombre de décès évitables et en gain moyen en espérance de vie pour une personne âgée de 30 ans, ont été comparés.

Les pics de pollution pèsent beaucoup moins sur la santé que l’exposition chronique.

Santé publique France a par ailleurs mené une étude7  dans 17 villes en France, de 2007 à 2010, afin de calculer la part des pics de pollution dans les effets sur la santé.

Les résultats confirment les travaux de surveillance menés jusqu’à présent : c’est l’exposition à la pollution, quotidienne et dans la durée qui a l’impact le plus important sur la santé, les pics de pollution ayant un effet marginal.

Des mesures possibles pour améliorer la santé et la qualité de vie de tous.

De nombreuses études dans le monde ont quantifié les bénéfices sanitaires de diverses politiques d’interventions : modification de la composition des carburants, mise en place de péage urbain, pratique du vélo, réduction d’émissions industrielles, …

La plupart de ces travaux concluent à des améliorations de l’état de santé en termes de mortalité, d’espérance de vie, d’hospitalisations pour asthme, de prévalence des maladies respiratoires et cardiovasculaires, de naissances prématurées…

Par ces travaux, Santé publique France confirme que la pollution atmosphérique a des conséquences importantes en termes de santé publique en France. Ils montrent que la mise en place d’actions visant à réduire durablement la pollution atmosphérique permettrait d’améliorer de façon considérable la santé et la qualité de vie de la population.

Le programme de surveillance air et santé de Santé Publique France sera élargi à l’étude des maladies en lien avec la pollution, comme les pathologies cardio-vasculaires, le cancer et l’asthme.

Le président de l’Andra comme rapporteur de la proposition de loi du projet Cigéo

Voici une information importante, montrant la nature bien peu démocratique des institutions.

On a le projet Cigéo, qui doit accueillir à Bure les déchets les plus radioactifs à 500 mètres sous terre, formant « une installation de stockage réversible en couche géologique profonde des déchets radioactifs de haute et moyenne activité à vie longue ».

Le Sénat a accepté le projet et voilà qu’il va passer en accéléré devant l’assemblée nationale, porté par… pas moins que le président de l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) lui-même !

Scandale : le président de l’Andra nommé rapporteur de la proposition de loi pour accélérer son propre projet CIGEO/BURE !

Le Réseau « Sortir du nucléaire », la Coordination Burestop [c’est-à-dire Burestop 55, Bure Zone Libre, Habitants Vigilants de Gondrecourt-le-Château, Meuse Nature Environnement, Fédération Mirabel Lorraine Environnement], les Amis de la Terre France dénoncent un conflit d’intérêt flagrant dans une lettre ouverte à M. le député Christophe Bouillon, président de l’ANDRA et rapporteur de la proposition de loi CIGEO et à M. Chanteguet, président de la Commission du développement durable de l’Assemblée Nationale.

Nos associations appellent les députés à refuser ce passage en force et à se prononcer contre le texte de loi proposé..

Le gouvernement veut accélérer la cadence en inscrivant en session extraordinaire cette proposition de loi qui sera examinée en séance publique le 11 juillet 2016 à partir de 16h.

Par le biais d’une incroyable « coïncidence », c’est le député Christophe Bouillon, Président du Conseil d’administration de l’Andra qui a été nommé le 15 juin 2016 rapporteur pour l’Assemblée Nationale.

Une manœuvre que même le sénateur Michel Raison, rapporteur sur cette proposition de loi au Sénat et membre du CLIS [Comité Local d’Information et de Suivi] de Bure, semblait ignorer jusqu’à récemment et qui a fortement interpellé le conseil d’administration du CLIS ce lundi 20 juin.

Au cours de ce conseil d’administration, des opposants siégeant au comité lui ont vivement reproché son rapport partiel et partial, tronqué d’informations essentielles.

M. Raison avait mené tambour battant des consultations éclair et un semblant de débat – ne reprenant aucun des éléments transmis par les associations ou présenté par un expert indépendant – pour faire voter la loi relative à la réversibilité de CIGEO à la quasi majorité des sénateurs le 17 mai dernier.

Les associations interpellent la Commission de développement durable par un courrier afin de pointer l’irresponsabilité totale d’une telle manipulation, dans un dossier marqué depuis plus de 20 ans par la prédominance des intérêts économiques et financiers et… le mépris total des risques et des principes démocratiques élémentaires.

Des signaux forts attestent de l’opposition large à la méga-poubelle nucléaire.

Depuis le 15 juin, des habitants locaux et des militants occupent la forêt de Mandres-en-Barrois (à quelques kms de Bure) que l’Andra a annexée pour y opérer des travaux – jugés illégaux par nos associations – préparatoires à l’une des deux zones importantes du projet CIGEO (zone des puits d’accès et de rejet de l’hydrogène du stockage souterrain)

. La mobilisation ne fait que commencer et devrait s’amplifier compte-tenu de la détermination des occupants à défendre leur forêt.

Face à l’accélération éhontée de l’implantation de la méga-poubelle nucléaire, alors même que tous les indicateurs montrent que l’ANDRA ne sait pas répondre techniquement aux questions essentielles, le Réseau « Sortir du nucléaire » et la Coordination Burestop et les Amis de la Terre France appellent à soutenir et à amplifier la résistance à CIGEO dès maintenant et dans les semaines et mois à venir.

L’Été d’Urgence est décrété !

Le Conseil d’Etat valide la consultation sur Notre-Dame-des-Landes

« Le « référendum » sur Notre-Dame-des-Landes est-il légal ? » se demandait hier le journal Le Monde, alors que le Conseil d’Etat, réuni  en formation collégiale de neuf juges, l’a justement validé.

Pourtant, tout le monde sait très bien que dans un pays républicain et centralisé comme le nôtre, une consultation partielle est impossible : c’est s’opposer au principe général de citoyenneté.

Il n’y a pas de différence légale entre une parisienne et un bordelais et par conséquent, l’Etat ayant décidé pour l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, tous les « citoyens » devraient participer à la « consultation » et non pas seulement les 968 000 électeurs de Loire-Atlantique.

Ce terme n’a lui non plus pas de sens, car normalement la souveraineté revient au peuple. On ne demande pas son avis au peuple : c’est lui qui décide. Normalement…

Car à l’arrière-plan, on retrouve la question du profit. Le journal des entreprises constate ainsi :

Pas moins de douze réseaux économiques ainsi que des entreprises parmi lesquelles InVivo NSA, poids lourd de l’économie morbihannaise, disent oui au projet d’aéroport de Notre-Dame des Landes. « Nous représentons plus de 2.000 entreprises, employons plus de 50.000 personnes, et nous voulons manifester notre soutien pour l’économie et l’emploi de nos générations futures. »

Pour en revenir à la question de la décision du Conseil d’Etat, voici comment Le Point (une revue de droite) raconte pourquoi il a été fait appel à lui.

Les deux principales associations opposées au projet, l’Acipa et le Cédpa, ainsi qu’Attac 44 et trois couples, expulsables depuis le 25 janvier, attaquaient devant le Conseil d’Etat le décret organisant cette consultation populaire, juridiquement non contraignante mais dont François Hollande avait affirmé qu’elle serait décisive.

Les associations avançaient que la question posée était « ambiguë », puisqu’elle passait sous silence le maintien d’une activité industrielle sur l’aéroport nantais, à la demande de l’avionneur Airbus, et que la consultation en elle-même n’était pas « sincère », car portant sur un projet déjà très avancé. (…)

La juridiction administrative a également balayé toute contestation du périmètre de la consultation, jugeant qu’en application du code de l’Environnement, « l’aire couverte par la consultation correspond au seul département, et non à la région, lorsque, comme c’est le cas en l’espèce, la préfecture de département avait été désignée, en cette qualité, comme lieu d’enquête ».

« Pas étonné » non plus du rejet de ce nouveau recours, qui s’ajoute à « 154 décisions précédentes » perdues par les opposants, Alain Mustière, le président de l’association pro-aéroport « Des ailes pour l’Ouest », a fustigé une stratégie de « communication pure », qui « ne sert qu’à troubler les électeurs » quelques jours avant la consultation.

Ce n’est malheureusement pas faux : il est facile de voir que les opposants à l’aéroport, refusant de poser la question en termes de défense de la Nature, se cantonnent dans des voies juridiques, associatives, zadistes, etc.

Cela masque la véritable question de fond. Dans 50 ans, la question de la réalisation ou non de l’aéroport de  Notre-Dame-des-Landes ne sera vu qu’à travers le prisme environnemental. Personne ne s’intéressera aux arguties juridiques qui n’ont aucun sens devant les rapports de force.

D’ailleurs le Conseil d’Etat va de nouveau examiner une autre requête dénonçant le caractère local de la consultation. Sauf que l’Etat a paré le coup par l’intermédiaire d’une ordonnance faite en avril autorisant à « consulter les électeurs d’une aire territoriale déterminée afin de recueillir leur avis sur un projet d’infrastructure ou d’équipement susceptible d’avoir une incidence sur l’environnement ».

Officiellement, ce n’est pas un référendum, simplement une consultation… Même si en réalité, c’est bien un référendum. Tout cela montre bien que l’Etat cherche à embrouiller le tout, alors restons simples : il faut protéger la Nature, le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes va dans le sens contraire et est donc à rejeter.

Le Times britannique et l’Etat dealer

The Times est une institution en Grande-Bretagne : c’est un journal considéré comme étant de haut niveau, avec une tradition remontant pas moins qu’à 1788. On peut d’autant plus comprendre la signification de son éditorial « Breaking good » d’il y a quelques jours.

Il faut y voir une allusion à la série « Breaking bad », présentant de manière romancée un trafic de méthamphétamine.

Le Times met en avant un document de la Royal Society for Public Health (RSPH), l’administration britannique pour la santé, qui a appelé dans un nouveau document à… légaliser toutes les drogues.

Personne ne devrait être considéré comme criminel pour posséder des drogues, car cela ne servirait à rien en pratique sur le plan de la justice, alors que de plus cela nuirait dans la mise en place de politiques de santé.

C’est le relativisme « classique » de ces derniers temps au nom de l’impossibilité qu’il y aurait à écraser les drogues et les mafias, et de la nécessité de promouvoir la santé au moins un minimum.

Soyons ici très clairs : la RSPH parle tant du cannabis que de l’héroïne ou la cocaïne.

Le Times adopte ce point de vue de manière résolue et appelle l’État à gérer le marché des drogues :

« Le gouvernement devrait être encouragé à penser la décriminalisation non comme une fin en soi mais comme un premier pas vers la légalisation et la régularisation des drogues, tout comme il régule déjà l’alcool et le tabac. »

Le Times prend en exemple le Portugal, qui depuis 15 ans a décriminalisé la possession de drogues. Le quotidien britannique ajoute toutefois qu’il ne s’agit pas de permettre pour autant aux mafias de continuer leur commerce, aussi l’État doit-il, logiquement, s’approprier ce commerce.

Il s’agit, selon le Times, de « passer de manière graduelle à l’approvisionnement légalisé, comme celui autorisé pour le cannabis en Uruguay et une minorité des Etats nord-américains ».

Il est d’ailleurs à noter que Windows vient de s’allier à l’entreprise Kind Financial, afin de développer des outils de suivi pour les graines de cannabis commercialisées légalement, dans le but d’éviter l’émergence du marché noir.

Le commerce du cannabis serait ainsi absolument supervisé par un Etat devenu dealer. La mafia continuerait d’exister, mais de manière moderne sous la forme d’entreprises liées à l’État.

C’est finalement en quelque sorte un condensé de l’histoire du capitalisme…

Et cela montre à quel point la question de la légalisation du cannabis est toujours plus prégnante. Le refus de cette légalisation devient, chaque jour, une bataille prenant davantage d’importance.

Car elle porte le refus de l’individualisme et des paradis artificiels, elle porte inévitablement en soi la conception d’une vie naturelle sans besoin de fuite.

The Housemartins : « Happy hour »

Nous sommes dans les années 1980 et une vaste vague soul-rock engagé se produit en Angleterre. L’un des groupes les plus fameux, à côté des Smiths et de Style Council, fut les Housemartins.

Conformément à ce style musical, il y a un fort engagement, marqué chez ce groupe par une approche religieuse sans être religieux, empreint de gospel et surtout de textes à l’approche socialiste – leur mot d’ordre était d’ailleurs « Take Jesus – Take Marx – Take Hope », Prenez Jésus, prenez Marx, prenez l’espoir.

Voici les paroles de la chanson « Happy hour » qui, on s’en doute, n’est pas un éloge de cet appel commercial à se saouler…

C’est au contraire pour montrer comment la convivialité de l’alcool aboutit à la soumission à l’idéologie des beaufs, mise en avant par le chef de la boîte…

It’s happy hour again
I think I might be happy if I wasn’t out with them
And they’re happy it’s a lovely place to be
Happy that the fire is real the barman is a she
C’est de nouveau l’happy hour
Je pense que je serai à la limite content si je ne sortais pas avec eux
Et ils sont contents c’est un endroit adorable
Contents que le feu soit vrai que le barman est une femme

Where the haircuts smile
And the meaning of style
Is a night out with the bass
Where you win or you lose
And its them who choose
And if you don’t win then you’ve lost
Là les coupes de cheveux sourient
Et la signification du style
C’est une sortie en soirée avec le patron
Là tu gagnes ou tu perds
Et ce sont eux qui choisissent
Et si tu ne gagnes pas alors tu as perdu

What a good place to be
Don’t believe it
‘Cause they speak a different language
And it’s never really happened to me
{It’s happy hour again}
Don’t believe it
‘Cause they speak a different language
And it’s never really happened to me
{It’s happy hour again}
C’est un endroit adorable
Ne le croyez pas
Parce qu’ils parlent un langage différent
Et ça ne m’est jamais vraiment arrivé
(C’est de nouveau l’happy hour)
C’est un endroit adorable
Ne le croyez pas
Parce qu’ils parlent un langage différent
Et ça ne m’est jamais vraiment arrivé
(C’est de nouveau l’happy hour)

It’s another night out with the boss
Following in footsteps overgrown with moss
And they tell me that women grow on trees
And if you catch them right they will land upon their knees
C’est une autre soirée de sortie avec le patron
Lui emboîtant le pas à travers la mousse [de la bière]
Et ils me disent que les femmes tombent du ciel
Et que si tu sais les attraper elles atterriront sur leurs genoux

Where they open all their wallets
And they close all their minds
And they love to buy you all a drink
And then we ask all the questions
And you take all your clothes off
And go back to the kitchen sink
Là ils ouvrent leurs portefeuilles
Et ils ferment tous leurs esprits
Et ils aiment vous offrir à verre, à tous
Et ensuite nous posons tous les questions
Et vous enlevez tous vos habits
Et retournez à l’évier de la cuisine

Un bébé tigre possédé par un dealer en banlieue parisienne

C’est une histoire qui ne surprendra personne, malgré son caractère sidérant : un bébé tigre était possédé par un dealer en banlieue parisienne !

Tout le monde sait que les trafiquants de drogues s’appuient sur l’idéologie mafieuse du luxe tape-à-l’oeil, cherchant des trophées spectaculaires, etc.

Les grands chefs d’entreprise pratiquent la chasse, les dealers agissent comme des petits commerçants cherchant à en imposer…

On se souvient de Željko « Arkan » Ražnatović, gangster devenu chef militaire et un terrible criminel de guerre lors de la guerre civile qui a ensanglanté la Yougoslavie…

Voici un récit des événements :

L’histoire commence par un selfie découvert dans le téléphone portable d’un suspect.

Selon les informations recueillies par Europe 1, un homme, arrêté pour trafic de drogue, a raconté aux policiers qu’un dealer de Saint-Ouen proposait une « option » à ses clients : au-delà de la vente de cannabis, il laissait sa clientèle se prendre en photo avec son bébé tigre, moyennant cinq euros le cliché.

L’affaire remonte aussitôt au parquet de Bobigny qui ouvre une enquête pour retrouver l’animal, détenu en toute illégalité par son propriétaire.

Tout commence par une rumeur… Depuis le début du mois de juin, une rumeur circulait à propos de la présence supposée d’un jeune tigre chez un homme dans la cité des Boute-en-Train, à Saint-Ouen.

Le soupçon s’était même renforcé à la lumière de photos publiées sur les réseaux sociaux, montrant des personnes posant avec l’animal.

Tout s’accélère jeudi lorsqu’une habitante de Noisy-le-Sec contacte une association de protection animale pour signaler qu’elle a recueilli un jeune fauve dans un jardin public. Les enquêteurs comprennent alors que le suspect a sans doute pris peur et s’est débarrassé du félin.

Déjà peu banale, l’affaire devient cocasse vendredi lorsque la femme qui a récupéré l’animal se montre récalcitrante. Elle refuse de rendre le tigre et de dire aux policiers où elle se trouve, tant qu’elle n’a pas obtenu la garantie qu’il sera confié à un zoo et bien traité.

Finalement géolocalisée par les services de police, cette habitante de Noisy-le-Sec a dû se résoudre à remettre le félin aux agents de l’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage (ONCFS).

La femme d’une cinquantaine d’années qui détenait l’animal a été interpellée, soupçonnée de « recel de vol d’un animal détenu illégalement et protégé par la convention de Washington ». En parallèle, les recherches se poursuivent pour retrouver le propriétaire du tigre et comprendre comment il a pu se procurer le félin.

Il semble bien que la personne qui a récupéré le tigre l’ait fait avec une bonne intention, puisqu’elle a appelé une association. Si elle voulait faire du recel, elle n’aurait pas agi ainsi… Son inquiétude quant à l’avenir du bébé tigre est tout à fait normale !

Le fait qu’elle soit accusée de recel semble donc être bien une de ces démarches bureaucratiques stupides caractéristiques des gendarmes et de leur approche « militaire » des problèmes…

Espérons qu’il y aura davantage d’informations à ce sujet et que si cette personne fait face injustement à la bureaucratie administrative, elle obtienne le soutien qu’elle mérite !

« Sauvons la forêt, bloquons Cigéo »

Dans le cadre de la lutte contre l’enfouissement des déchets nucléaires à Bure, des rassemblements ont lieu de manière régulière et le prochain se déroulera, sous la forme d’un pique-nique et d’une balade, le dimanche 19 juin 2016 à 11h dans le village de Mandres-en-Barrois.

Voici l’appel, lancé justement lors d’une marche précédente.

Communiqué des habitants, soutiens et collectifs en colère contre CIGEO et la destruction du territoire par l’ANDRA – 9 juin 2016

Projet de méga-poubelle Cigéo/BURE : blocage contre la déforestation sauvage imposée par l’ANDRA

Ce jeudi 9 juin 2016 de 6h à 10h du matin, une soixantaine de personnes se sont réunies sur les routes d’accès au bois communal de Mandres-en-Barrois, dit « Bois Lejuc », pour ralentir et bloquer les travaux débutés par l’ANDRA depuis mai 2016.

Munis de banderoles, de pelles, de pioches et en combinaisons blanches, ils ont fait face à de nombreux gendarmes mobiles et vigiles de l’ANDRA, qui avaient bouclé toutes les voies menant aux zones de travaux. Ils ont réussi à accéder à une première parcelle récemment coupée à blanc, puis à une large plate-forme sécurisée, qui crée beaucoup d’interrogations quant à sa finalité et à sa légalité.

Installation de barricades, tranchées pour ralentir les engins de chantier, conférence gesticulée par de vrais faux experts en nucléaire face aux policiers…. se sont déroulées dans une ambiance joyeuse et déterminée.

La présence supplémentaire d’un hélicoptère de surveillance témoigne bien de l’importance de l’enjeu qui se joue autour de cette zone stratégique, alors que l’ANDRA n’a toujours pas déposé sa demande d’autorisation de construction du centre Cigéo.

Mandres – Les habitants résistent au rouleau compresseur de l’ANDRA

Ce bois de plus de 200 ha intéresse l’ANDRA. Elle le raserait pour y construire sur près de 300 ha des infrastructures cruciales telles : puits d’accès aux installations souterraines, zones de ventilations pour les rejets radioactifs ou encore les zones de verses issues du creusement de 300 km de galeries.

Elle a accaparé cette forêt en juillet 2015 via une délibération litigieuse du conseil municipal de Mandres. En janvier 2013, lors d’une consultation publique, les habitants avaient pourtant majoritairement refusé un premier projet d’échange pour un bois mitoyen.

Depuis l’été 2015 les habitants et leurs soutiens se sont organisés pour récupérer la forêt. Des réunions publiques d’information ont été tenues. Un recours gracieux demandant l’annulation de la délibération, signé par 31 habitants a été envoyé au maire et au préfet de la Meuse. Constatant leur surdité, des habitants ont porté l’affaire au tribunal administratif depuis décembre 2015.

Malgré tout l’ANDRA continue sa politique du rouleau compresseur. En mai dernier, elle a rasé une première parcelle de la forêt pour y construire une plate-forme grillagée où sont installés engins de chantier, foreuses, bungalows, véhicules, le tout protégé par des grilles, des barbelés et des vigiles. Elle a commencé des coupes rases sur une nouvelle parcelle à l’entrée.

D’ici moins de deux mois, l’agence souhaite grillager tout le bois. Les travaux de coupe actuels, sans information, préfigurent de l’avenir si on laisse faire. L’ANDRA compte en faire bientôt une zone interdite et inapprochable.

Sauvons la forêt, bloquons Cigéo

Les gens s’y promènent, y chassent, y font des affouages pour le bois de chauffe, cueillent, flânent… elle fait partie de la vie quotidienne.

Nous bloquons ces travaux car nous refusons que notre territoire devienne un désert nucléaire au service d’une agence qui répand aujourd’hui ses largesses financières et demain ses pollutions mortelles.

Nous bloquons ces travaux car l’ANDRA est illégitime : elle se comporte en propriétaire alors qu’un recours juridique est en cours depuis plusieurs mois.

Nous bloquons ces travaux car l’ANDRA est illégale : le projet CIGEO n’a aucune existence juridique, ni déclaration d’autorisation de chantier, ni déclaration d’utilité publique. Et les deux défrichements entamés ne sont probablement pas conformes au plan de gestion prévu par l’ONF que l’agence s’est engagée à respecter tant que le projet n’était pas autorisé.

Nous appelons d’ores et déjà à un large rassemblement pique-nique et balade dimanche 19 juin 2016 à 11h dans le village de Mandres-en-Barrois pour continuer d’ancrer notre résistance Contre le projet de méga-poubelle nucléaire, la résistance sort du bois !

Contact mail : sauvonslaforet@riseup.net / Tel info : 07 58 65 48 89

Campagne pour le dauphin Galéon !

L’association One Voice lance une campagne pour le dauphin Galéon, emprisonné au « parc zoologique » de « Planète Sauvage » (sic!), à Port-Saint-Père près de Nantes.

On a pu entendre parler notamment de ce lieu il y a deux ans, en raison du transfert « indirect » de macaques nés là-bas à un laboratoire allemand de recherche pratiquant la vivisection.

One Voice a porté plainte pour aider Galéon, en s’appuyant notamment sur le constat d’Ingrid Visser, biologiste marine néo-zélandaise spécialiste des cétacés. Car ce sont de véritables conditions pénitentiaires que subissent les dauphins et dans cette situation tellement non naturelle, Galéon est en situation d’urgence.

Voici la situation présentée par One Voice :

Lorsqu’il a quitté le Parc Astérix en janvier 2015, laissant derrière lui sa mère et son groupe de naissance, la peau du jeune dauphin était encore intacte.

Aujourd’hui, des coups de dent en râteau, des lacérations, des blessures à vif, des traces de morsures la strient de la caudale au rostre. Des cicatrices anciennes attestent que le martyre de Galéo ne date pas d’hier.

S’ils se battent souvent en liberté pour se disputer les faveurs d’une femelle, même les dauphins mâles très âgés ne portent pas autant de marques que le jeune Galéo. Sans arrêt persécuté, son pauvre corps est un peu plus abîmé chaque jour.

Galéo a également perdu beaucoup de poids. L’arrière de son crâne s’affaisse peu à peu en «tête de cacahuète», signe généralement évocateur de malnutrition chez les cétacés.

Enfin, tout son corps est criblé de petits points noirs et d’auréoles de la variole des bassins, une infection principalement induite par le stress.

En août 2009, Bailly, sa mère, a commencé le travail en fin de show, lequel fut donc interrompu pour qu’elle puisse accoucher.

Ensuite, faute de bassin d’isolement approprié, tous les spectacles ont été suspendus pendant plusieurs semaines pour laisser le temps à Bailly d’élever son enfant sans être dérangée par les saltos de ses compagnons.

On s’extasiait alors sur le nouveau-né et, jusqu’à l’âge de deux ans, son dressage précoce ne manqua pas d’être suivi et illustré par de nombreuses photos sur le site du parc Astérix.

Quand il arrive à Port-Saint-Père aux côtés du petit Aïcko, Galéo perd aussitôt le soutien de sa mère. Il se retrouve seul, jeune mâle immature, face au caïd du parc, le «vieux» Péos à la gueule cassée, de dix ans son aîné.

Lui aussi est né au Parc Astérix, et c’est là qu’un mauvais coup reçu lors d’une bagarre entre femelles lui a déplacé la mâchoire. Dans son ombre, le jeune Océan, qui vient d’arriver de Bruges, les trois femelles venues de Hollande, Parel, Amtan et la pauvre Lucille, elle aussi fraîchement déportée.

Dès son arrivée, Galéo devient le souffre-douleur du groupe.

One Voice a lancé une pétition. Évidemment, il s’agit de diffuser l’information le plus possible et de soutenir la campagne!

La Cour des comptes sur les politiques de lutte contre les consommations nocives d’alcool

Qu’est-ce qu’une « consommation nocive d’alcool » ? Nous ne le savons pas précisément de notre côté, car selon nous l’alcool est nocif en général.

Du côté de la Cour des comptes, c’est la question des comptes qui détermine la nocivité. Et dans le rapport qui vient d’être publié, le bilan comptable apparaît comme trop négatif pour ne pas le dire.

Par conséquent, la Cour des comptes publie un document à charge, accusant l’Etat d’avoir littéralement abandonné le terrain. On lit entre autres :

La Cour des comptes rend public, le 13 juin 2016, un rapport sur les politiques de lutte contre les consommations nocives d’alcool. La consommation d’alcool est un sujet sensible en France, car l’alcool est associé aux évènements festifs, aux modes de vie et à la culture.

Cet héritage social et culturel, renforcé par des enjeux économiques, induit une tolérance générale vis-à-vis de la consommation d’alcool qui explique, pour une large part, la difficulté à définir et à mettre en œuvre dans la durée une politique intégrée de santé et de sécurité.

(…)

L’alcool causerait chaque année, selon la dernière étude épidémiologique publiée en 2013, 49 000 décès, la part des décès attribuables à l’alcool étant de 22 % pour les 15-34 ans et de 18 % pour les 35-64 ans.

En dépit d’une baisse régulière depuis les années 1960, la consommation moyenne d’alcool en France, qui a atteint près de 12 litres d’alcool pur par an et par habitant en 2014 selon l’Office français des drogues et toxicomanies, demeure près de 30 % supérieure à la moyenne européenne.

Des conduites à risque persistent parmi les 3,4 millions de buveurs réguliers excessifs et chez les femmes enceintes, les jeunes et les personnes en situation de précarité.

Trois pathologies (cirrhoses alcooliques, cancers des voies aérodigestives, maladies mentales liées à l’alcool) sont les principales causes de mortalité liées à une consommation excessive.

Le syndrome d’alcoolisation fœtale affecte 8 000 nouveau-nés par an.

Les consommations nocives d’alcool sont aussi responsables, chaque année, de 25 à 30 % des accidents mortels et de 50 % des délits sur les routes, de 30 % des morts violentes au sein des couples, de 70 000 ivresses publiques manifestes avec conduite en salle de dégrisement et de nombreuses incivilités et actes délictuels, voire criminels.

Le poids économique du secteur des boissons alcoolisées (22 Md€ de chiffre d’affaires, 555 000 emplois directs et indirects) est particulièrement notable en France, en raison en particulier de ses performances à l’exportation.

Le bilan économique global des consommations nocives n’est pas posé de manière sereine et leur coût sanitaire et social, pourtant très élevé, notamment en termes d’années de vie perdues et de qualité de vie, ne fait l’objet d’aucun chiffrage incontestable. La mesure de la modération en matière de consommation d’alcool ne fait pas non plus consensus.

(…)

En n’agissant qu’imparfaitement sur les différents leviers disponible, l’État ne s’est pas donné les moyens d’infléchir les comportements à risque.

La réglementation de la distribution n’est plus adaptée à l’évolution des habitudes de consommation et au développement de la vente à emporter. Celle-ci représente 60 % des ventes mais moins de 17 % des contrôles, rendant le produit très accessible, notamment aux mineurs, malgré l’interdiction de vente qui leur est applicable.

L’encadrement de la publicité des boissons alcooliques, mis en place par la loi Évin du 10 janvier 1991 et cité en exemple dans le monde, a connu des assouplissements successifs, en dernier lieu pour la défense des terroirs et de l’œnotourisme dans la loi de modernisation de notre système de santé du 26 janvier 2016, et la publicité numérique reste sans contrôle.

L’encadrement des groupes de pression demeure peu contraignant. La fiscalité, fortement encadrée par les directives européennes, paraît peu inspirée par des objectifs de santé publique.

Les recettes qu’elle génère sous forme de TVA, de droits de consommations (accises) et de cotisations sociales – 6,6 Md€ affectés pour près de la moitié à la protection sociale des agriculteurs – sont sans rapport avec les coûts que les consommations nocives entraînent pour la collectivité.

Les taux des différentes accises ne sont pas strictement proportionnels à la teneur en alcool, sauf exception pour les alcools forts et les « premix ». Le vin représente ainsi 58 % de la consommation, 71 % du chiffre d’affaires hors exportation et seulement 3,6 % des droits d’accise.

Le dépistage de l’alcool au volant régresse, du fait des contraintes pesant sur les forces de sécurité et de la lourdeur de la procédure (utilisation d’un éthylotest, puis d’un éthylomètre, voire prise de sang). Les sanctions restent peu dissuasives (amendes) ou difficiles à mettre en œuvre (suspension de permis).

La police de l’ivresse publique s’avère coûteuse en personnel et aucune mesure d’accompagnement n’est prévue pour orienter la personne dégrisée vers une démarche de soins.

Les actions d’éducation à la santé en milieu scolaire, universitaire ou professionnel et de prévention en matière de sécurité routière sont faiblement évaluées.

La prise en charge des patients présentant des consommations excessives et des pathologies liées à l’alcool pâtit de la faible implication de la médecine générale.

Selon un sondage commandé par la Cour, deux tiers des médecins généralistes ne connaissent pas le dispositif de repérage précoce issu des bonnes pratiques et 2 % seulement le pratiquent de manière formalisée. Si la prise en charge hospitalière est désormais bien structurée, les prises en charge spécialisées sont trop dispersées dans le secteur médico-social et associatif.

(…)

À la différence d’autres pays (Norvège, Suède, Royaume-Uni, Italie) qui ont mis en place des outils de suivi des données relatives aux consommations nocives, la France sous-estime largement ses coûts sanitaires, n’isole pas ses coûts de prévention et ne mesure pas de manière incontestable ses coûts économiques et sociaux.

L’enseignement et la recherche dans le domaine de l’alcool ne constituent pas de véritables priorités. L’enseignement en addictologie reste portion congrue (17 universités sur 33 sont dotées d’un enseignement universitaire et d’un niveau trois en addictologie).

La recherche est limitée, aussi bien dans le domaine de la recherche médicale que dans celui de la santé publique, notamment par comparaison aux travaux menés à l’étranger.

La coordination entre les acteurs publics est inaboutie. Le pilotage interministériel est encore flou et la gouvernance partagée au niveau local entre le préfet et l’agence régionale de santé, conjuguée à la non-concordance des niveaux de décision et à l’intervention des collectivités locales, est source d’incohérences.

À cette complexité s’ajoute le fait que les financements des actions locales sont fortement contraints et insuffisamment ciblés.

Une politique unifiée de lutte contre les consommations nocives doit avoir pour but d’infléchir les comportements des consommateurs à risque, qui doivent être responsabilisés dans leur rapport individuel à l’alcool, tout en sensibilisant l’ensemble de la population aux risques des consommations nocives et à l’accompagnement nécessaire des consommateurs à risque.

C’est un constat brutal, sur lequel nous reviendrons. C’est une preuve de plus que l’Etat a abandonné toute sa logique « républicaine » pour n’être plus qu’un accompagnateur d’une société à la dérive en raison des batailles commerciales, de la course au profit.

Car la Cour des comptes est très hypocrite dans sa position : l’Etat tend de plus en plus à vouloir légaliser le cannabis, et on peut se demander dans quelle mesure cette exigence de « gestion » du rapport à l’alcool n’a pas comme objectif de légitimer la gestion du cannabis…

Alcool et violence à l’euro 2016

Le thème de l’alcool est revenu ces derniers jours sur le devant de la scène dans notre pays. On a pu constater des bagarres à Marseille dans le centre-ville avec une personne grièvement blessée dans un état critique, un mouvement de foule en panique lors d’un match à Marseille également, et hier un supporter nord-irlandais de 24 ans alcoolisé est tombé dans le vide, décédant de sa chute d’une hauteur de 8 mètres.

Les scènes de violence débridée de la part de hooligans ont amené le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, à interdire la vente d’alcool la veille et le jour des matchs dans des « périmètres sensibles ».

Quelle hypocrisie, quand on voit que l’euro 2016 est une compétition prétexte à des publicités Heinken partout, alors que la bière Carlsberg est un partenaire officiel de l’euro 2016.

Personne ne doit être dupe sur la manière dont le football est massivement utilisé depuis 1998 comme divertissement démagogique.

Pour comprendre le principe, il suffit de se plonger dans l’histoire et de voir qu’à Rome également, le principe « du pain et des jeux » était utilisé par les tyrans pour rendre le peuple idiot.

Quand on critique les drogues et l’alcool, il faut donc rejeter la religion comme opium du peuple, mais également le football comme un opium du peuple très puissant, proche dans l’esprit des jeux de hasard.

Qu’on ne dise pas qu’on critique le football : tout cela n’a rien à voir avec le football en soi, mais avec le business développé autour de lui (ce que critique également par exemple, imparfaitement, le mouvement « against modern football »).

Le football a conquis une place toujours plus grande dans les médias et on se doute pourquoi. C’est le spectacle vide de sens, une fausse actualité, purement divertissant et prétexte à des mentalités tribales ou nationalistes, des personnalisations outrancières, etc.

On joue sur les sentiments, on joue sur les émotions, on occupe les esprits, tout cela pour des choses vides de sens permettant aux entreprises de faire des bénéfices.

Au lieu d’éduquer les enfants à prendre soin de la planète, à apprécier la Nature, à être bienveillant, le football propose l’argent facile et l’éloge de la simplicité idiote. Car les enfants sont les principales cibles d’un véritable lavage de cerveau.

L’image type du supporter selon les entreprises, diffusé à coups de publicités, de vidéos, etc., c’est l’anti-intellectuel assis sur son canapé devant son grand écran plat tout neuf, « l’ultra » qui vit sa vie uniquement pour « son » club et le fêter, l’anti-intellectuel adepte d’un triptyque délirant « bière-baise-baston », la femme servant de faire-valoir…

Preuve de cela, si hors des stades c’est l’alcool qui est de rigueur, à l’intérieur le menu obligatoire c’est McDonald’s – Coca Cola ! Rappelons également le partenariat de KFC avec la Fédération Française de football…

Si on critique le pape, il faut tout autant critiquer l’UEFA, papauté d’un nouveau genre. Quand l’État dénonce les affrontements il est donc hypocrite, il a accepté un phénomène business de grande ampleur, et l’UEFA ne paie d’ailleurs aucun impôt…

Même Le Figaro est obligé de titrer « Euro 2016: l’alcool et la bêtise ont transformé le centre de Marseille en champ de bataille ».

Mais ne parlons pas de « bêtise », parlons de culture. Car dans les affrontements, on n’a vu que des hommes. On a ici un mélange de virilisme et de nationalisme, de culte du guerrier et de l’aventure.

Le contraire de valeurs civilisées, d’une vie en harmonie avec la Nature. Est-ce plaisant de frapper ou d’être frappé ? Absolument pas. Est-il dans l’ordre des choses de gaspiller son énergie à agresser, à harceler ? Pas du tout.

Être bienveillant ne procure-t-il pas, à l’inverse, du plaisir ? Bien entendu.

Aussi est-il terrible de voir la société s’orienter dans quelque chose d’aussi laid…

Bruce Cockburn : « If a tree falls »

C’est une chanson classique de l’écologie, chantée par Bruce Cockburn qui est né en 1945 et qui pratique un folk-rock engagé très connu au Canada. Sa chanson, « If a tree falls », est une allusion à une phrase de l’évêque George Berkeley, au 18e siècle :

« Si un arbre tombe mais que personne ne l’entend, fait-il du bruit ? »

L’idée de Berkeley est que ce qui n’est pas perçu n’existe pas. Le chanteur prend la phrase à l’envers, dénonçant la destruction des forêts dans le monde. « If a tree falls » a également été repris par la suite comme titre d’un documentaire vidéo sur le Front de Libération de la Terre (ELF).

Rain forest
Mist and mystery
Teeming green
Green brain facing labotomy
Forêt tropicale
Brouillard et mystère
Vert pullulant
Cerveau vert faisant face à la lobotomie

Climate control centre for the world
Ancient cord of coexistence
Hacked by parasitic greedhead scam
From Sarawak to Amazonas
Costa Rica to mangy B.C. hills
Cortege rhythm of falling timber.
Centre de contrôle climatique pour le monde
Ancien cordon de coexistence
Piraté par des escrocs parasitaires à l’esprit avide
De Sarawak [en Malaisie] à l’Amazone
Du Costa Rica aux collines pelées de la Colombie Britannique
Un cortège de rythme d’arbres qui tombent.

What kind of currency grows in these new deserts,
These brand new flood plains?
Quel type de monnaie pousse dans ces nouveaux déserts,
Ces  nouvelles plaines inondables?

If a tree falls in the forest does anybody hear?
If a tree falls in the forest does anybody hear?
Anybody hear the forest fall?
Si un arbre tombe dans la forêt, est-ce que quelqu’un l’entend?
Si un arbre tombe dans la forêt, est-ce que quelqu’un l’entend?
Quelqu’un entend la chute de la forêt ?

Cut and move on
Cut and move on
Take out trees
Take out wildlife at a rate of species every single day
Take out people who’ve lived with this for 100,000 years
Inject a billion burgers worth of beef
Grain eaters, methane dispensers.
Coupe et continue
Coupe et continue
Arrache les arbres
Arrache la vie sauvage au rythme d’espèces [supprimées] absolument chaque jour
Arrache les gens qui ont vécu avec cela pendant 100 000 ans
Injecte la valeur d’un milliard de burgers de bœuf
Mangeurs de grains, distributeurs de méthane.

Through thinning ozone,
Waves fall on wrinkled earth
Gravity, light, ancient refuse of stars,
Speak of a drowning
But this, this is something other.
Busy monster eats dark holes in the spirit world
Where wild things have to go
To disappear
Forever
A travers l’ozone qui s’amincit,
Des vagues tombent sur la terre ridée
La gravité, la lumière, l’ancien déchet des étoiles,
Parlent d’une noyade
Mais cela, cela est quelque chose d’autre.
Un monstre occupé mange des trous noirs dans le monde des esprits
Là où les choses sauvages doivent aller
Pour disparaître
Pour toujours

If a tree falls in the forest does anybody hear?
If a tree falls in the forest does anybody hear?
Anybody hear the forest fall?
If a tree falls in the forest does anybody hear?
If a tree falls in the forest does anybody hear?
Anybody hear the forest fall?
(If a tree falls in the forest)
(If a tree falls in the forest)
Si un arbre tombe dans la forêt, est-ce que quelqu’un l’entend?
Si un arbre tombe dans la forêt, est-ce que quelqu’un l’entend?
Quelqu’un entend la chute de la forêt ?
Si un arbre tombe dans la forêt, est-ce que quelqu’un l’entend?
Si un arbre tombe dans la forêt, est-ce que quelqu’un l’entend?
Quelqu’un entend la chute de la forêt ?
(Si un arbre tombe dans la forêt)
(Si un arbre tombe dans la forêt)

Nouveau scandale à la SPA

Bien loin du véganisme d’escapade, nous considérons que les refuges sont au coeur de la compassion, de la bienveillance envers les animaux.

Aider les animaux dans les refuges est un devoir impératif, une composante de l’identité de toute personne ayant compris le sens de la libération animale, sa signification universelle.

A ce titre, il faut porter son attention sur les problèmes des grandes structures de refuges, dont on sait à quel point les dirigeants sont rapidement contaminés, corrompus par les valeurs dominantes, et ce d’autant plus qu’ils ne comprennent pas le véganisme, la libération animale.

La SPA (de Paris) est ainsi de nouveau dans une tourmente judiciaire, et comme d’habitude dans ces cas là, c’est très violent.

Tout est parti d’un article littéralement dévastateur du Parisien, dont voici quelques extraits.

Si les faits sont avérés, c’est une catastrophe de plus.

Après deux rapports très critiques de la Cour des comptes dans les années 2000, puis la nomination entre 2009 et 2012 d’une administratrice provisoire chargée de redresser la barre, on aurait pu penser la SPA (Société protectrice des animaux) aujourd’hui entièrement focalisée sur sa mission : améliorer « le sort de tous les animaux ». Las, l’heure n’est semble-t-il pas à la sérénité.

Selon nos informations, plusieurs adhérents de la SPA ont porté plainte contre X, en mars 2016, pour « usurpation de titre, escroquerie et abus de confiance, corruption active et passive, et prise illégale d’intérêt ».

Dans leur ligne de mire : les honoraires accordés à l’ancienne administratrice judiciaire (plus d’un million d’euros en trois ans et demi), « qui peuvent paraître exorbitants », souligne l’avocat des plaignants, William Bourdon ; la modification des statuts ayant permis l’élection en juin 2013 de la présentatrice Natacha Harry ; ou encore le fait que cette dernière se revendique « docteur vétérinaire », à tort, selon eux.

« Toute la lumière doit être faite sur la gestion de la SPA », résume M e Bourdon. En avril, le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire pour les faits dénoncés dans cette plainte. Une enquête a été confiée à la Brigade de répression de la délinquance économique (BRDE).

S’il n’y avait que cela… Il y a six mois, l’association Vaspa (les Vrais amis de la SPA) a de son côté porté une nouvelle fois devant la justice une vieille affaire d’évaporation de legs dans laquelle la SPA aurait potentiellement perdu 20 millions d’euros entre 2004 et 2008.

Enfin — hasard de calendrier ? —, même la Cour des comptes s’y met : depuis plusieurs mois, les magistrats épluchent les comptes 2011-2014. Ils auraient notamment tiqué sur le nombre élevé de marchés conclus sans appels d’offres.

La présidente Natacha Harry est visée dans un article à part, et à charges.

En 2012,quand elle se lance dans la course à la présidence de la SPA, Natacha Harry, chroniqueuse de « Télématin » et productrice d’émissions, sur Equidia notamment, se présente notamment comme vétérinaire — la même année, elle a même déposé la marque Docteur H à l’Institut national de la propriété intellectuelle.

Le souci, c’est qu’elle ne serait pas docteur vétérinaire, affirment les plaignants, pour qui il y a usurpation de titre. Si Natacha Harry a bien étudié quatre ans à Maisons-Alfort, elle n’aurait jamais soutenu sa thèse et ne serait donc pas diplômée — elle n’est par ailleurs pas inscrite à l’Ordre national des vétérinaires. Sollicitée, Natacha Harry dément en bloc (voir les réponses de la SPA ci-dessous). L’école de Maisons-Alfort, elle, a refusé de nous apporter une réponse.

Il y a une ligne de son CV, en revanche, que Natacha Harry, qui n’a pas souhaité nous recevoir malgré nos demandes répétées, passe sous silence lorsqu’elle se présente aux élections : depuis 2011, elle est « ambassadrice » de la marque Pedigree, qui dépend du groupe Mars — sollicitée, la SPA nous assure que cette collaboration s’est juste étalée « de 2011 à 2014 », tandis que le porte-parole de Mars, lui, évoque un contrat achevé « fin 2015 ».

Pourtant, sur le site Pedigree.com, les vidéos de Natacha Harry vantant les produits de la marque peuvent encore être visionnés. « Si Mars y a gagné ou y gagne une formidable caution morale, la SPA, elle, qu’a-t-elle gagné ? », interroge Alain Lambert, un adhérent qui a réclamé en 2014 la démission de Natacha Harry.

Jamais, en tout cas, les liens entre la SPA et une autre filiale du groupe Mars, Royal Canin, n’ont paru aussi forts : partenariats dans les grandes surfaces, association de logos, kits Royal Canin remis aux adoptants dans les refuges, etc.

Depuis fin 2015, le comité d’entreprise de la SPA a signé un accord préférentiel : les salariés bénéficient de prix cassés sur les croquettes.

Et gare à ceux qui iraient voir ailleurs, comme cette salariée de Seine-Maritime l’a appris à ses dépens en présentant sa note de frais. « Nous avons des fournisseurs référencés. Vous devez acheter la nourriture Royal Canin et non au Carrefour », lui rappelle la directrice comptable dans un mail.

Aujourd’hui, deux des neuf administrateurs de la SPA — dont Natacha Harry — sont (ou ont été) rémunérés par Mars. Et en 2015, selon nos informations, la SPA aurait acheté pour plus de 1 million d’euros de produits Royal Canin, sans mise en concurrence.

Moult dépenses, d’ailleurs, sont encore réalisées sans appel d’offres : en 2015, selon une liste que « le Parisien » – « Aujourd’hui en France » s’est procurée, un pharmacien aurait ainsi touché 1,5 M€, un chenil 736 000 €, un notaire 160 000 €, une agence de voyages 337 000 €… Au total, au moins 6 M€ auraient été dépensés sans aucune mise en concurrence cette année-là.

Les priorités budgétaires, voilà un autre reproche fait à Natacha Harry. Certes, l’an dernier, le nombre d’adoptions a bondi de 13 %. Mais sa promesse de campagne numéro un — moderniser et sécuriser les refuges — décolle à peine, trois ans plus tard. Ce n’était pourtant pas un luxe.

A Gennevilliers (Hauts-de-Seine), l’historique centre, « les cages sont en extérieur, les chiens dorment dans l’eau ou la neige, et des éléments rouillés menacent de les blesser », témoigne un ancien, forcément anonyme du fait de la clause de confidentialité à vie qu’il a signée.

« Il aurait été plus utile d’améliorer le confort des animaux que de repeindre les halls d’accueil aux couleurs du nouveau logo SPA », abonde Brigitte Piquet-Pellorce.

Sur les 41 M€ d’investissement promis en 2014, seuls 2 M€ ont été dépensés en 2015, dont 1,5 M€ pour acquérir Pervenchères (Basse-Normandie), le premier refuge pour… équidés. En faisant ce choix-là, Natacha Harry, qui produit une émission sur l’élevage des chevaux, s’est inévitablement exposée à de sévères critiques en interne.

Dans le même temps (de 2013 à 2015), le budget marketing a bondi, passant de 2,3 à 3,6 M€ (+ 50 %), tout comme le budget communication (institutionnelle, médias partenaires, portes ouvertes…), passé de 1,2 à 2,2 M€. Pourquoi par exemple convoquer le congrès annuel au château de Chantilly, début 2015 ?

Plusieurs dépenses, critiquent par ailleurs ses détracteurs, visent à mettre Natacha Harry en avant. Selon nos informations, l’animatrice a eu, ou aurait encore, un contrat avec N Consulting (3 500 € par mois) notamment pour des trainings presse. Elle aurait également réalisé un travail sur son image avec la société Image 7 d’Anne Méaux, facturé à prix d’or (8 400 € par mois pendant au moins un an) « Image 7 est là en sous-marin, en interne peu de gens le savent », témoigne une salariée bien informée.

22 millions d’euros manquent à l’appel, selon Le Parisien.

A la SPA, les legs constituent le nerf de la guerre. En 2015, la manne a dépassé 30 M€, soit 56 % des recettes. Mais une vieille histoire rebondit aujourd’hui. En 2008, la présidente de l’époque, Caroline Lanty, avait porté plainte pour abus de confiance après avoir été alertée sur ce qui constituerait de fortes irrégularités dans la gestion des legs : dix-huit SCI, gérées par une même personne, achetaient à petits prix les biens de la SPA pour les revendre ensuite deux, voire trois fois plus cher…

Ainsi, le legs Varnet, vendu par la SPA 171 000 € en août 2005, avait été revendu par la SCI du Pont-des-Arts 665 000 € six mois plus tard !

Appliqué à la centaine de biens vendus dans des conditions parfois surprenantes, « le manque à gagner pour la SPA pourrait avoisiner 22 M€ », calcule Henri Barbé, le président de l’association Vaspa (les Vrais amis de la SPA). En mars 2011, la justice avait classé l’affaire, jugeant que l’infraction n’était « pas suffisamment caractérisée ».

L’enquête de police menée à l’époque interpelle Henri Barbé. « Comment les enquêteurs ont ils pu accepter l’explication du gérant des SCI selon laquelle il avait sorti 350 000 € en liquide pour financer des voyages, alors qu’on ne pouvait à l’époque payer en liquide au-delà de 3 000 € ? questionne cet ancien professeur d’histoire-géographie. Pourquoi les banques n’ont-elles pas fait un signalement à Tracfin ? »

Vaspa a déposé une nouvelle plainte avec constitution de partie civile pour escroquerie et abus de confiance, il convient donc d’attendre ce que fera le juge d’instruction désigné.

La SPA a demandé un droit de réponse au Parisien, que voici.

DROIT DE REPONSE

La SPA souhaite apporter un démenti formel à votre article du 6 juin 2016, intitulé « Tourmente judiciaire en vue à la SPA » qui insinue que la gestion de la SPA serait gravement mise en cause.

Il n’en est rien.

Les faits dont vous faites mention relèvent d’une période ancienne qui remonte à 2004, soit bien avant que l’actuelle direction ne prenne les rênes de l’Association. L’amalgame qui est ainsi fait est de nature à créer une grave confusion dans l’esprit du public et des dommages d’un extrême gravité pour la SPA et les animaux dont elle a la charge.

Vous insinuez également que la Présidente de la SPA se prévaudrait « à tort » du diplôme de vétérinaire mettant ainsi en cause son honnêteté alors que ces faits ont été formellement démentis par la SPA.

Vous laissez enfin entendre que les contrats avec les fournisseurs de l’Association pourraient être entachés d’irrégularités et vous vous faîtes l’écho plus généralement d’une série de critiques gravement attentatoires à l’honneur du Conseil d’administration de la SPA.

Ces propos sont formellement démentis pas les faits et les instances de contrôle de la SPA ainsi que les Tribunaux le démontreront le moment venu.

La SPA ne peut que s’interroger sur la publication de telles accusations à moins d’un mois de la prochaine élection de la Présidente et déplorer une telle instrumentalisation, qui nuit à la mission de défense des animaux de la SPA, en déstabilisant l’Association.

NDLR « Nous maintenons nos informations. La principale plainte dont nous nous faisons l’écho date de mars 2016. Par ailleurs, cette plainte ne met pas en cause le fait que Natacha Harry serait vétérinaire mais qu’elle se revendique « Docteur vétérinaire », ce qu’elle ne serait pas.

Voici d’autres précisions de la SPA au Parisien.

Les réponses de la SPA

Sollicitée, l’association SPA nous a adressé une longue réponse écrite. Extraits.

Une plainte visant Natacha Harry dit qu’elle n’a pas le diplôme de vétérinaire ?
Elle est vétérinaire, diplômée de l’école vétérinaire de Maisons-Alfort.

A quelle date a-t-elle soutenu sa thèse ? Eu son diplôme ?
La SPA n’a pas répondu sur ce point.

Liens avec le groupe Mars.
Il n’y a aucun conflit d’intérêts. Royal Canin, fournisseur historique de la SPA depuis 2002, a conçu des croquettes spécifiques avec des qualités nutritionnelles adaptées au mode de vie des animaux en refuge. Cette société fait l’objet d’une mise en concurrence régulière.

Natacha Harry fait-elle encore des pubs pour Dentastix (marque Pedigree) ?
Elle était ambassadrice entre 2011 et 2014. Cette activité s’inscrit dans le cadre de ses activités professionnelles et est sans lien avec la SPA.

Combien de refuges ont été rénovés depuis 2013 ?
La SPA a engagé 6,5 M€ pour la rénovation et l’entretien des refuges en 2014 et 2015. Certaines installations ont été laissées à l’abandon pendant des dizaines d’années. Un plan de près de 50 M€ va permettre la rénovation totale ou partielle de près de 25 sites.

Il n’y a plus de sténos pour faire les comptes rendus des CA ? Qui les fait désormais ?
Un PV est rédigé après chaque CA et approuvé par le CA.

Beaucoup de marchés ont été passés sans appel d’offres, pourquoi ?
Tous nos marchés font l’objet d’une mise en concurrence.

Budgets alloués à Image 7 et N Consultaing : montant, durée des contrats et mission ?
Nous ne souhaitons pas rendre publiques ces informations qui font partie de la réussite de nos actions. C’est notre choix.

A quand un comité d’éthique ? Le travail est en cours. Comité de la Charte ?
Nous avons postulé au comité de la Charte (NDLR : qui garantit le « don en confiance ») en juin 2014. (NDLR : le 1er juin, la SPA a annoncé sur son site par un simple communiqué qu’elle adhérait désormais au comité de la Charte.)

Le « SMMMILE Vegan Pop Festival »

Le « SMMMILE Vegan Pop Festival« , qui se tiendra à Paris du 16 au 18 septembre 2016, est une de ces horreurs bobos propres à notre époque.

C’est la négation de la libération animale comme devoir moral concret au profit d’un véganisme individuel nombriliste et existentialiste.

Le festival utilise le terme d’escapade : très bien, reprenons le, tout cela c’est du véganisme d’escapade.

Un festival pour tous : véganes, végétariens, végé-curieux, écolos, gourmands, amateurs de pop, de rock, d’electro …

Un festival où les festivaliers et les partenaires collaborent différemment pour imaginer ensemble un futur désirable, collaboratif, vegan et pop !

SMMMILE, c’est une escapade hors du temps pour rêver en musique et en images, s’interroger sur l’alimentation de demain, se déconnecter et se questionner sur la place de la technologie, imaginer de nouveaux modèles sociaux et économiques …

Un festival où l’on découvre, où l’on partage des moments uniques, où l’on fait autant la fête que l’on prend le temps de réfléchir, dans un esprit ouvert, pop, familial et slow.

C’est encore une preuve qu’en France, les bobos ont réalisé une OPA sur le véganisme, tentant d’en dissoudre la signification par rapport aux animaux.

L’annonce du festival en question est d’ailleurs tout à fait claire :  qu’on remarque le « et/ou ».

La vidéo de présentation fait exactement de même. On a l’absurdité de fêter le véganisme avec « des gens pas végans » – les animaux apprécieront…

Tout cela parce qu’il y a de multiples raisons pour être vegan, avec naturellement, dans le style bobo, une allusion racoleuse à la sexualité (« plein de bonnes raisons », à 0mn33s).

Ce n’est même plus du véganisme sans animaux : c’est du véganisme ouvertement existentialiste, purement d’escapade.

C’est une simple forme de mode de vie bobo cherchant à être acceptable par le système.

6 000 personnes par jour
13 264 belles rencontres, 4 871 câlins et 2 964 numéros échangés

L’appel fait par le festival pour être soutenu tient de l’hypocrisie bobo la plus vile :

« SMMMILE débarque à Paris le 16, 17 et 18 septembre 2016 au cœur du Parc de la Villette !
SMMMILE c’est 3 jours de bon son, de bon sens et de bonne cuisine, dans un esprit ouvert, familial et pop. Ce n’est pas un festival comme les autres car une large partie du SMMMILE est en accès gratuit (!!) dans un esprit citoyen et n’a pas de buts expressément commerciaux. »

Pas de « but commercial », c’est une sacrée blague typique des bobos, qui pratiquent un business ne s’assumant pas tel quel. C’est du capitalisme qui se prétend « alternatif », dans l’esprit libéral-libertaire.

Pour preuve, la plate-forme du business « make sens », qui fait l’éloge des « entrepreneurs sociaux » (sic!) est d’ailleurs un partenaire du festival.

Les lieux du festival représentent le nec plus ultra du capitaliste bourgeois bohème parisien : le Trabendo, le Cabaret Sauvage, les pelouses du Parc de la Villette…

Preuve de cette culture capitaliste et bobo, le site officiel du festival met en avant des marques pas du tout végan, sous prétexte qu’il y a quelques produits qui le sont…

Il met en avant des personnalités « pop » et surtout consensuelles, à la mode… Le véganisme d’escapade surfe sur l’air du temps!

Le soutien officiel médiatique consiste en Radio Nova et Arte, ces bastions du libéralisme-libertaire le plus urbain et décadent.

Pour bien rassurer, du côté justification pratique, on a… l’Association Végétarienne de France, qui a également lancé une OPA sur le véganisme ces derniers temps.

La contradiction est évidente – pourquoi se dire végétarien si le véganisme est mieux? – mais ici on est dans la logique relativiste, libéral, etc.

Cela saute aux yeux et c’est indéfendable : comment peut-on prétendre parler du véganisme en parlant du végétarisme?

Regardons de ce fait la définition du véganisme faite par le festival. Les animaux arrivent en seconde place des préoccupations, et il n’y a aucune mention de la compassion, de l’amour pour les animaux, de la Nature.

On est là dans l’existentialisme bobo, qui se limite à ne pas vouloir « mal faire ».

Le véganisme est une philosophie et un mode de vie qui cherchent à exclure, autant qu’il est pratiquement possible, toutes les formes d’exploitation des animaux. Il soutient le développement d’alternatives pour le plus grand bien :

Des humains

La mortalité précoce baisse de 15% chez les végétaliens par rapport aux omnivores.
De nombreux paysans de pays pauvres ne mangent pas à leur faim tout en cultivant des champs de soja ou de maïs destinés à nourrir les animaux élevés pour la consommation des habitants des pays riches.

Des animaux

Plus de 60 milliards d’animaux terrestres et 1000 milliards d’animaux marins sont tués dans d’abominables conditions chaque année.

Et de l’environnement

51% des productions de gaz à effet de serre sont liées à l’élevage (selon l’étude Worldwatch Institute qui démontre la sous-estimation des chiffres de la FAO).

Tout est dit. La petite-bourgeoisie intellectuelle tente de faire sa place au soleil du capitalisme sous une forme bobo artificiellement vegan.

On est ici à mille lieux de la morale vegan, de l’abnégation complète envers les animaux.

Les clauses du contrat d’adoption sont protégées

C’est une nouvelle très importante pour les refuges. Le site officiel de l’administration française, service-public.fr, a diffusé une information absolument vitale au sujet des clauses du contrat d’adoption.

Quand on procède à une adoption, on doit signer un contrat avec des règles. Le problème est qu’il y a un certain flou juridique au sujet de la valeur d’un tel contrat.

On a désormais un argument juridique important – même si en pratique, tout relève d’un certain rapport de force bien souvent – avec la décision de la cour de cassation.

On a un couple qui avait revendu des animaux adoptés et à qui la SPA a demandé qu’elle rende les animaux, selon les clauses du contrat… Le couple a voulu casser la décision de la SPA et a perdu.

Heureusement ! Si ce couple avait gagné, cela aurait anéanti les clauses des contrats d’adoption!

Adoption d’un animal auprès de la SPA : il faut respecter les clauses du contrat

Publié le 09 juin 2016 – Direction de l’information légale et administrative (Premier ministre),

La clause des contrats de la SPA interdisant la cession de l’animal sans l’accord écrit de celle-ci n’est pas une clause abusive. C’est ce que vient de juger la Cour de cassation le 1er juin 2016.

La Société protectrice des animaux (SPA) avait conclu, avec un couple, cinq conventions portant donation de cinq chiens, à charge, notamment, de ne pas céder les animaux sans accord écrit de la SPA.

Le couple ayant vendu les chiens sans son accord, la SPA demandait la révocation des donations consenties.

Le couple faisait valoir que la clause des contrats subordonnant la cession de l’animal à l’accord écrit de la donatrice était abusive.

Ce n’est pas l’avis de la Cour de cassation.

Pour celle-ci, cette clause n’est pas abusive.

En effet, lorsqu’elle procède à un don d’animaux, la SPA agit à des fins qui n’entrent pas dans le cadre d’une activité commerciale, industrielle, artisanale, libérale ou agricole, de sorte qu’elle n’a pas la qualité de professionnel au sens du code de la consommation.

On rappellera par ailleurs qu’une donation peut être assortie d’une condition, par exemple ne pas vendre le bien donné.

Bien entendu, la plupart du temps il est très difficile de faire en sorte de surveiller que les clauses des contrats soient respectées. Il y a un manque de moyen pour les suivis. Mais cela reste une très bonne nouvelle, d’une importance capitale !

Reste qu’il y a une certaine précarité juridique : on sait ce que le contrat n’est pas, on ne sait pas ce qu’il est… Toutefois, c’est une information très importante, que les gens dans les refuges doivent connaître.

Condamnation de Daniel Amblevert

C’est un exemple parmi tant d’autres, mais celui-ci est très parlant de ce qui se cache derrière l’éloge de la « ruralité ».

L’histoire est la suivante : il y a en Gironde un canal artificiel de six kilomètres de long. Daniel Amblevert, maire de Sainte-Florence, qui est un village de 130 personnes, décide alors de procéder à son « nettoyage ».

Cela avait déjà été fait plusieurs fois et il a donc décidé de recommencer, en octobre 2011. Cela lui fut d’autant plus facile qu’il est vice-président de la communauté de communes, s’occupant notamment de l’environnement, des bassins-versants et des berges de la Dordogne.

Sauf qu’on ne nettoie pas un cours d’eau comme cela, même en prétextant des inondations. Il y a des lois, notamment une loi sur l’eau, datant de 2006. On sait bien qu’elles ne valent pas grand choses, ces lois, mais enfin il y en a.

La loi sur l’eau, c’est l’Office national de l’eau et des milieux aquatiques (Onema) qui s’en occupe et il n’a pas apprécié ce nettoyage lorsqu’il s’en est aperçu en janvier 2012.

Sauf que Daniel Amblevert est une figure emblématique de la « ruralité ». C’est-à-dire, en français, que c’est un notable, avec en arrière-plan le business. Il est d’ailleurs président de la Fédération Française de la Pépinière et sa pépinière représente :

2 millions de plants en 2015, dont 730 000 plants en pots

32 ha de vignoble AOC Bordeaux dont 12 ha en parcelles de multiplication clonale

50 ha de terres à céréales dont 30 ha à vocation pépinières

30 clones parmi les plus qualitatifs du bordelais

Un parc de vignes mères de porte-greffes

2300 m3 de chambres frigorifiques

3500 m2 de serres totalement automatisées

On est loin du petit paysan de l’image d’Epinal…

Quand l’entreprise s’est agrandie en 2015, plus de trois cent personnes assistaient à l’inauguration, avec notamment Alain Juppé, maire de Bordeaux et président de Bordeaux Métropole.

Lorsque le procès pour « activité nuisible au débit de l’eau et à la vie aquatique » a commencé, Daniel Amblevert a donc eu un soutien massif, avec un rassemblement de 200 personnes, dont une dizaine d’élus et d’agriculteurs.

Le procès avait lieu au tribunal correctionnel de Libourne et afin de faire pression, étaient présents dans la salle Gérard César, député UMP, Florent Boudié, député socialiste, le maire socialiste de Libourne Philippe Buisson, ainsi que le président de la Communauté d’agglomération du Libournais Gilbert Mitterrand (désormais il s’agit de Philippe Buisson).

Patrick Vasseur, le président de la FDSEA de Gironde, prendra même la parole pendant l’audience pour défendre Daniel Amblevert… Le journal Sud-Ouest parle d’une salle « bouillante » durant le procès…

Pour donner l’ambiance et la vision du monde de ces gens-là, citons Vitisphère, un site dédié à la vigne :

Max Despagne, 81 ans, viticulteur à la retraite, installé à Flaujagues, est remonté comme une pendule.

Depuis le début de l’affaire, il soutient Daniel Amblevert : « Pour avoir dérangé quelques crapauds et rainettes dans ce fossé, Daniel Amblevert  se retrouve accusé. Le bons sens n’existe plus »

Dans ce contexte de ruralité – des réactionnaires, des entrepreneurs, bref la France du passé – on ne sera guère étonné que le 8 avril 2014, c’est la relaxe : Daniel Amblevert et ses amis fêtent cela au champagne à quelques rues du tribunal.

De son côté, le procureur de la République Christophe Auger raconte que sur le plan juridique « la question de savoir s’il s’agit d’un canal ou d’un cours d’eau ne se pose pas ». Circulez, il n’y a rien à voir !

Sauf que le contexte a tout de même changé. L’Onema proteste, ainsi que l’association Sepanso (société pour l’étude, la protection et l’aménagement de la nature dans le sud-ouest), et même le parquet.

On a alors un procès en appel, à Bordeaux, en décembre 2015. Sauf que lorsque le délibéré est rendu en février 2016, la cour ne retient pas le terme de « fossé » : selon Daniel Amblevert, le « grand canal » n’était rien d’autre qu’une fosse artificielle remplie d’eau.

Il n’y a donc pas de loi qui s’applique… Pas besoin d’autorisation ! Le tribunal n’a pas retenu ce tour de passe-passe et a décidé que c’était un cours d’eau.

Résultat, Daniel Amblevert a été condamné et il a fait appel. La sentence vient de tomber définitivement, par la cour d’appel de Bordeaux ; elle consiste en une amende de 1.500 euros, alors qu’il y a aussi 5.000 euros de dommages et intérêts à l’association Sepanso.

Il risquait deux ans d’emprisonnement et 18.000 euros d’amende….

Le journal 20 minutes donne le point de vue de la cour d’appel :

Dans sa décision, la cour d’appel a invoqué « l’importance » des « conséquences environnementales sur la faune et la flore » des travaux réalisés à la demande du maire et « la volonté affirmée et réitérée de M. Amblevert de ne pas respecter la loi en ne faisant pas réaliser une étude environnementale d’impact et en ne régularisant pas la situation ».

Le Figaro nous donne le point de vue de Daniel Amblevert comme suit :

Daniel Amblevert accuse «l’excès de zèle et l’entêtement» de l’administration et «la dictature» des associations environnementales, qui défendent «une écologie utopiste et non pratique».

Au travers de ce jugement, regrette-t-il, c’est «la reconnaissance de la souveraineté de l’administration face au rôle des élus ruraux et à la réalité de terrain», «la victoire des lobbies écolo, de l’idéologie contre le bon sens».

«L’écologie est la plus belle chose à défendre dans nos territoires ruraux, ajoute-t-il, mais elle est mal défendue quand on le fait de manière excessive».

(…)

Profondément ébranlé par «un sentiment d’injustice», le maire de Sainte-Florence ne veut aujourd’hui retenir que «la force des soutiens, venus de partout en France» pour défendre «la cause non seulement d’un homme mais de la ruralité».

Bien sûr, alors que la France a connu des inondation, on assiste à une vaste démagogie faisant de Daniel Amblevert un héros en lutte contre le « pouvoir central ». On a là l’esprit typiquement borné de la ruralité, des petits producteurs et des notables, de la France qui idéalise les années 1960…

Tugdual Derville : « Le Temps de l’Homme »

Tugdual Derville est une figure intellectuelle qui a émergé de la vague catholique de ces dernières années.

Lui-même a été délégué général d’Alliance Vita et c’est l’ancien porte-parole de La Manif pour tous, il a six enfants, son frère est directeur spirituel de l’Opus Dei, il a fait Sciences-Po et la prestigieuse école de commerce ESSEC, etc. : un profil facile à comprendre.

Son objectif est de voir les failles de l’écologie dominante, qui rejette la Nature, pour récupérer ceux et celles qui voient qu’il y a des manques, pour rediriger vers l’Eglise catholique. On se rappelle que le pape François a engagé un processus en ce sens avec son encyclique « Laudato si ».

Par exemple, l’écologie dominante ne parle jamais des animaux : Tugdual Derville en parle alors, avec un bestiaire illustré intitulé « Animaux dans l’Évangile », expliquant qu’il faut être bienveillant envers les animaux, mais les utiliser quand même, les respecter car on se respecte soi-même (la même chose que ce que dit Kant dans le sujet de philosophie du bac de cette année à Pondichéry), etc.

Voici la présentation de son ouvrage venant d’être publié : « Le temps de l’ Homme« . On peut y voir qu’il pense comme nous énormément de mal des bobos branchés d’esprit libéral-libertaire, niant la différence homme-femme au nom du « queer », etc., mais que lui ne le fait pas au nom de la Nature, mais de Dieu.

L’avenir de l’homme est la grande question de notre temps.

Fragilisée par cinquante ans de déconstruction libertaire, l’humanité va-t-elle s’engouffrer dans la promesse du transhumanisme, de l’homme sans limites, unisexe, invulnérable et immortel ? C’est le nouveau fantasme totalitaire. Le défi du millénaire.

Pour Tugdual Derville, il est temps pour l’homme de préserver sa liberté d’une dissolution dans l’absolutisme technologique, la vacuité consumériste et le déni de ses repères culturels et naturels.

La solution ? L’écologie humaine, qui propose de revenir au réel – celui d’un homme fragile, sexué, enraciné corps et âme – et considère « tout l’homme et tous les hommes » comme critère de chaque décision.

Là où nous disons : « la Terre d’abord », l’humanité n’étant qu’une composante de la planète, de « Gaïa » comme métaphore de l’athéisme le plus complet où il faut prendre la Terre comme un grand ensemble, lui maintient coûte que coûte l’anthropocentrisme.

On a ici la même idéologique que les zadistes, mais en mode religieux : il faut rejeter le « monde moderne » en étant solidaires, par le « don ». Ce n’est pas seulement de la proximité intellectuelle : c’est exactement la même conception.

Voici ce que dit par exemple la revue ultra-conservatrice Valeurs Actuelles au sujet de l’ouvrage :

« La vertu du mouvement qui s’est levé en 2012 contre la loi Taubira est d’avoir démontré qu’audelà du “mariage pour tous” c’est à une véritable révolution anthropologique, issue de la “société liquide”, qu’il s’agit de résister. Négation du caractère fondateur de l’altérité sexuelle et du rôle social de la famille ; dématérialisation du processus reproductif ; marchandisation du corps de la femme ; instrumentalisation de l’enfant au service d’une parentalité réduite à un désir consumériste : tout cela était en jeu dans le sillage du mariage homosexuel. (…)

C’est contre cette « tyrannie du possible » — “puisque c’est possible, faisons-le”, devise éternelle de la science sans conscience —, qui aboutit à déconstruire les fondements anthropologiques de la civilisation, et à détruire notre humanité en voulant la libérer, que Tugdual Derville, dans un essai limpide et étayé, appelle à une « révolution de l’écologie humaine ».

Celui qui fut l’un des principaux porte-parole de La Manif pour tous voit dans le mouvement social qui en est issu la première étape d’une résistance visant à « préserver l’humanité de la dissolution dans l’absolutisme technologique ».

Car, se refusant à en rester au stade de la déploration catastrophiste, il définit les voies d’une nouvelle espérance : la restauration d’une « anthropologie du don » selon laquelle l’homme n’est pas fait pour se réinventer en permanence, mais pour se donner.

Cette révolution de l’écologie humaine, qui ne pourra se faire que sur un vaste terreau associatif formant ce que Václav Benda a appelé une “polis parallèle”, Tugdual Derville en définit les trois axes : le parti pris de la bienveillance, qui cherche avant tout le bien supérieur de l’homme et s’interdit de le considérer comme un objet ; le retour aux “communs”, qui consiste à privilégier ce qui nous réunit dans un même dessein plutôt que ce qui nous singularise ; une culture de la vulnérabilité, qui invite chacun à reconnaître sa propre fragilité et sa propre dépendance, condition sine qua non pour reconnaître la dignité de l’autre.

Quand l’écologie politique a trahi sa propre cause « en soutenant les réformes portant atteinte à l’écosystème familial naturel et à l’embryon humain », l’écologie humaine sait, comme l’écrit Benoît XVI, que « l’homme possède une nature qu’il doit respecter et qu’il ne peut manipuler à volonté ».

Elle vise à le replacer au centre, à retrouver le sens de l’homme pour sauver notre humanité menacée par des mirages d’autoengendrement. En cherchant ce sens du côté du don plutôt que de l’accomplissement personnel, elle ne vise en fait à rien d’autre qu’à sauver l’amour des fantasmes individualistes et technologiques.

Avec son ton tranquille et mesuré, c’est finalement comme une nouvelle version de la France contre les robots que nous offre Tugdual Derville. »

La « France contre les robots » est une allusion à un texte du très « zadiste » avant l’heure Georges Bernanos, dans l’esprit des fachos des années 1930 et de leur « retour à la terre ».

Voilà bien ce qui définit notre époque : nous sommes coincés entre les libéraux-libertaires et leur déconstruction d’un côté, les fachos voulant revenir aux années 1960 de l’autre !