« La Compagnie des Vétérinaires » à l’assaut du profit

Reparlons des Echos, ce média promoteur du capitalisme, avec un thème qui nous est extrêmement cher : l’incinération des animaux.

Naturellement, nous préférons bien entendu les enterrer, c’est bien plus conforme au cycle naturel. Néanmoins, dans les villes il est très difficile de faire cela, pour ne pas dire impossible et il est donc important de savoir préserver la dignité du défunt.

Malheureusement, c’est bien entendu un commerce comme un autre. Un commerce terriblement sous-développé par ailleurs et une question essentielle se pose : en France, il y a des millions d’animaux dit de compagnie, que deviennent-ils une fois décédés ?

Il y a ici un non-dit terrible. Dans une société « normale », c’est l’État qui l’organiserait, tout en faisant la promotion du véganisme et en le systématisant, mais comme il n’y a pas eu de révolution, tournons-nous vers les Echos pour voir l’actualité dans ce domaine, en l’occurrence avec l’entreprise « La Compagnie des Vétérinaires ».

Le spécialiste de la fin de vie des animaux lèvent 3 millions d’euros. La PME développe de nouvelles games de service : assurance pour les propriétaires de chien et de chats et informatique pour les cabinets vétérinaires

La fin de vie animale est un marché en pleine expansion. La très discrète Compagnie des Vétérinaires, née il y a vingt ans à Cambrai sur l’idée de développer des crématoriums pour les animaux, vient de décider d’investir 26 millions d’euros, à la fois pour se développer à l’international et pour créer de nouveaux services.

Basée à Villeneuve-d’Ascq, la société, dont les 2.000 actionnaires sont des vétérinaires, emploie 320 salariés, réalise un chiffre d’affaires de 29 millions d’euros et détient le quasi-monopole de la crémation des animaux en France. (…)

Avec son dernier centre ouvert à Faulquemont (Moselle) en décembre, le groupe compte désormais 14 centres sous l’enseigne Incinéris, qui couvrent l’Hexagone. Le premier volet du programme prévoit de consacrer 10 millions d’euros à l’international, avec un programme d’acquisitions et de créations qui débute par la Pologne et l’Allemagne.

La Compagnie des Vétérinaires ouvre aussi son activité à d’autres segments comme celui de l’assurance-santé animale, démarrée il y a six ans. L’offre, encore émergente, sous la marque Bulle Bleue a séduit 35.000 premiers clients, mais le potentiel existe.

L’entreprise se lance aussi dans l’édition logicielle à destination des vétérinaires. Mi-2016, elle a acquis deux entreprises dans cet univers, Vétocom à Pau et Bourgelat à Caen, et prévoit d’investir 10 millions d’euros.

Il s’agit d’élargir sa palette pour offrir aux vétérinaires des solutions qui faciliteront le lien avec les clients, mais aussi de créer une plate-forme de services. Une tranche de 6 millions d’euros sera enfin dévolue à la modernisation des centres actuels et à leur mise aux normes.

Ces développements doivent porter le chiffre d’affaires à environ 50 millions d’euros avec 400 voire 450 salariés dans les trois ans.

Le financement de ce programme passe par plusieurs opérations de dette, dont la première est une ligne obligataire de 3 millions d’euros souscrite auprès du nouveau fonds Humanis Croissance, partagé entre l’IRD et la mutuelle Humanis, dont c’est la première participation. Le groupe prévoit également une recapitalisation de 15 millions d’euros en deux temps en 2018, dont une ouverture du capital à des non-vétérinaires. Celle-ci doit être autorisée par la prochaine assemblée générale en mars.

La prose liée à la question de l’enrichissement a toujours quelque chose de saisissant. Il est toujours admirable de voir des gens en quête de profit tirer des plans sur la comète.

Sauf que là c’est honteux et terrible, car il s’agit de vétérinaires. C’est la faillite de cette corporation, qui non seulement ne dit rien en faveur des animaux, mais qui plus est plonge de manière éhontée dans la quête de l’enrichissement, sans même faire un tant soit peu semblant.

Investissements à l’international, mise en place d’un monopole, ouverture aux non vétérinaires pour se renforcer… Les cours pour devenir vétérinaires doivent en fait avoir comme contenu parfois les mêmes que ceux des écoles de commerce…

Benoît Hamon et les animaux

Benoît Hamon a gagné la primaire organisée par le Parti Socialiste et comme il prétend vouloir changer les choses, comme les réformistes de la protection animale prétendent que les choses changent, voyons ce qu’il pense des animaux.

Il n’a pas abordé le sujet dans sa campagne pour les primaires, ni même hier dans son discours quand il a gagné. Il aurait pu cependant, il auraît dû, tout au moins on ne peut pas se dire progressiste, ancré dans son époque, et rater une question aussi brûlante du 21ème siècle…

En cherchant bien, on trouve dans son projet la proposition suivante, dont on remarquera aisément à la fois qu’elle n’engage à rien, mais surtout qu’elle est d’un flou le plus complet.

Lancement d’un plan contre la maltraitance animale

Je garantirai le respect des plus hautes exigences en matière de bien-être de l’animal, en toutes circonstances, et sans exception. Nos objectifs en matière de qualité de vie et de qualité de l’alimentation ne justifient pas les maltraitances qui se sont multipliées récemment dans les abattoirs, à des seules fins de rendement économique.

Je soutiens, je partage sur les réseaux #StopMaltraitance

On a ici une simple promesse électorale, assez typique du genre. Elle promet des choses, qu’on peut interpréter comme on le veut, avec rien de bien concret.

Le bien-être animal n’étant en effet pas un concept défini, il est très facile de demander de l’appliquer dans les « plus hautes exigences ». Ce qu’on retient, c’est le mot exigence, on se dit qu’il ira au bout… mais au bout de quoi ?

Car il ne s’agit nullement d’un premier pas. Benoît Hamon le dit bien, en mentionnant la qualité de vie et la qualité de l’alimentation : il parle ici des humains. Cela veut dire qu’il accepte comme un fait acquis que les animaux soient utilisés dans une production servant les humains.

Il dit juste ce que les gens ont retenu, à tort ou à raison, des campagnes largement médiatisées de L214 : le rendement économique fait qu’on est allé « trop loin » dans les abattoirs et les fermes industrielles.

A part une infime minorité qui a été touchée par la question du véganisme, les gens qui ont été marqué par les campagnes de L214 résument leur raisonnement à « cela va trop loin ».

Ils pensent qu’il y a eu une évolution et que cela dépasse les bornes. Cela s’arrête là et c’est cela dont parle Benoît Hamon, en utilisant le concept de « maltraitance ».

Seulement, ce n’est pas vrai ou plus précisément c’est une demi-vérité. Les abattoirs et les fermes industrielles sont en soi un problème. Il n’y a pas eu de saut qualitatif dans l’horreur, mais une généralisation de ce qui était déjà instauré : un régime de terreur sur les animaux, de terreur et de meurtres.

Prétendre qu’il y aurait eu un changement général de la situation des animaux, c’est confondre la systématisation quantitative avec la modification qualitative. C’est considérer que finalement, dans les années 1990, dans les années 1980, les années 1970… tout allait bien mieux, tout était correct.

Et cela montre que Benoît Hamon est réactionnaire dans son projet : il ne veut pas aller de l’avant, il veut simplement aller en arrière…

Ce qui montre que le but ne doit pas être d’arriver au véganisme, comme but lointain et ultime, mais qu’il faut partir du véganisme comme démarche nécessaire, afin de construire là-dessus des perspectives, une utopie !

Les films d’horreur prenant comme prétexte les requins

Cela a l’air anecdotique, mais cela révèle tout un fond culturel et malheureusement également une certaine démarche : depuis le fameux film « Les dents de la mer », les films de série Z avec des requins monstrueux sont réguliers.

Ils tombent du ciel en tornade, ils « naviguent » dans le sable ou dans la neige, ils ont une tête, deux têtes, trois têtes…

Le requin est utilisé, c’est l’un de leurs points communs, comme prétexte à une sorte de catastrophe, ce qui permet d’un côté des mises en scène loufoques, délirantes, etc., mais de l’autre surtout de mettre en scène des gens normaux, comme tout le monde, ce qui change des films avec des « héros ».

Cependant, cette approche proche des gens s’efface bien vite devant un des grands dénominateur commun de ce type de film, à savoir disposer d’un prétexte pour racoler : on a systématiquement des « bimbos » en bikini, c’est-à-dire des femmes obéissant au stéréotype dominant de l’apparence, dont on se moque en les faisant être massacrées dans des scènes sanguinolentes.

C’est une sorte d’anti-capitalisme délirant et anti-féministe…

Et la plupart de ces films se targuent d’attitude « rebelle » en dénonçant dans un esprit complotiste des expérimentations secrètes, militaires ou commerciales, ou encore la pollution, comme à l’origine de l’apparition du monstre.

C’est donc très mauvais : on a une volonté de montrer des gens normaux, de critiquer les puissants, mais cela bascule dans le complotisme et le racolage anti-féministe. C’est un peu du Dieudonné et du Soral version cinéma…

Le tout, et c’est sans doute le plus pervers, dans un mode potache, qui ne se prend pas au sérieux. Le mépris de la vie animale, de l’océan, de la femme, est masqué derrière un package de divertissement.

On ne peut pas assez souligner ce grand problème qui est l’absence de prétention de ces films qui fait qu’on ne remarque pas leur impact culturel, qu’ils évitent toute considération et donc toute remise en cause.

Et comme il y a beaucoup de ces films, le racolage va toujours plus loin, puisque de toutes manières les limites sont toujours repoussées et le n’importe quoi est toujours plus acceptable, voire souhaité dans le « genre ».

Le genre est tellement prolifique qu’on trouve même des séries ! Sharknado a par exemple quatre versions différentes…

Ce genre de navets n’a bien entendu le plus souvent pas qu’un budget très peu élevé, voire pratiquement inexistant. Ils sortent d’ailleurs directement en DVD ou sur des chaînes câblées.

C’est par exemple le cas de Sharknado, qui a coûté deux millions de dollars tout en ayant été vu directement par plus d’un million de personnes sur la chaîne Syfy.

Et, forcément, comme le genre est désormais codifié, fixé, accepté, les variantes les plus multiples se déclinent, fournissant toujours plus d’exemples à un modèle de base attendu par le spectateur avide de vide et de racolage…

On aura compris justement en rapport à cela que, la plupart du temps, un grand effort stylistique est accordé à l’image présentant le film, toujours dans un esprit racoleur qui se veut une allusion intellectuelle aux films du passé, aux années 1970, etc.

Et pour conclure, voici quelques petits exemples en vidéo. Tout d’abord, une scène « classique » tirée de Megashark qui vous marquera forcément pour la vie…

Enfin, quelques bandes annonces de ce genre de films.

Un embryon chimère « homme-cochon »

C’est une information très grave qui montre que, sans changement complet de perspective, on court à la catastrophe générale.

En effet, des chercheurs du Salk Institute de La Jolla, en Californie ont réussi à mettre en place des embryons chimères, humains et porcins, avec un embryon composé à 99,999 % de cellules de cochon, le matériel génétique humain faisant 0,001 %.

C’est un premier pas vers un but lointain, mais à la teneur catastrophique : la modification d’animaux afin qu’ils produisent des organes humains qu’on leur enlèverait ensuite pour les greffer à des humains.

Le comble de l’horreur approche donc un petit peu plus. On aurait ici un véritable esclavagisme du vivant.

S’il faut mépriser les religions et leur obscurantisme, cela ne veut pas dire pour autant qu’il faille célébrer cette science sans conscience, où des humains peuvent payer d’autres humains pour porter des bébés, où des animaux vont naître pour porter des organes d’autres êtres et mourir.

Surtout que l’une des raisons de cette situation est le manque de dons d’organes : au lieu de renforcer cette perspective, on fait tourner la science vers la barbarie.

Il faut également souligner l’hypocrisie ignoble des chercheurs, par ailleurs, qui tentent de nier le caractère vivant des animaux afin de leur donner un statut de non-être, de stock qui serait à notre service, tout en sachant très bien que ce n’est pas le cas.

Voici les terribles propos, sans morale aucune, de John de Vos, professeur, responsable du département ingénierie cellulaire et tissulaire au CHU de Montpellier, dans une interview pour Francetvinfos :

« Il y a certains organes qu’il ne faut surtout pas « humaniser ».

Le premier qui tombe sous le sens, c’est le cerveau de l’animal. Il ne faut à aucun prix que le cerveau de l’animal soit humanisé et qu’on se retrouve avec un porc qui aurait un cerveau en grande partie d’origine humaine.

Ensuite, il y a aussi les organes reproducteurs, et tout ce qui touche à la représentation de l’humain. Cela concerne la peau, les membres, les cordes vocales, etc.

Même si l’animal garde son cerveau, cela brouillerait la frontière entre l’animal et l’humain et ce serait inacceptable. »

En clair, ce chercheur a tout à fait conscience de la contradiction complète où se situe sa démarche : si l’animal est « humanisable », alors on voit bien qu’il y a unité du vivant et donc dignité du vivant en tant que tel, au-delà des définitions.

Il faut donc masquer ces définitions… Laisser l’animal à tout prix comme « stock ».

Voici un exemple de prose en cette direction, dans un article de Futura Sciences, qui de notre point de vue relève du néant moral absolu :

« Le cochon est un animal particulièrement intéressant pour cette recherche car ses organes sont de taille proche de celle des organes humains.

De plus, la croissance de cet animal est bien plus rapide que celle des humains puisqu’il est possible, à partir d’une cellule fécondée, d’obtenir un cochon de 100 kg en seulement neuf mois. »

Cette dimension de stock va tellement loin que le caractère animal de l’organe est assumé, comme le constate Sputnik news :

« Comme la gestation des cochons dure quatre mois et qu’un porcelet atteint une masse de 90 kilos en cinq mois environ, il serait possible d’obtenir un organe prêt à être greffé en seulement neuf mois.

L’organe résultant aurait une anatomie animale, mais sa composition génétique serait humaine, ce qui diminuerait le risque qu’il soit rejeté par le système immunitaire du patient. »

Sputnik News a même mis en illustration pour l’article abordant ce thème… une image du film Porco Rosso de Hayao Miyazaki des studios Ghibli !

Une tentative de dédramatiser une situation terrifiante : la science sans conscience atteint un seuil critique !

Le véganisme accaparé par la grande distribution et les grandes marques

Puisque nous parlons intégration du véganisme dans l’économie, jetons un oeil sur un avis sérieux à ce sujet. Les Échos sont un média sérieux, c’est en quelque sorte le journal qui représente Fillon et Macron.

Qu’est-il pensé du véganisme ? On trouve à ce sujet un article dans la section « business », intitulé « Les marques s’engouffrent dans le végan ».

L’article donne une définition et quatre tendances commerciales qui joueront en 2017.

Quelle est la définition du véganisme ? Voici ce que cela donne :

Le véganisme est le mode de vie qui cherche à exclure toute forme d’exploitation des animaux, que ce soit pour se nourrir, pour s’habiller ou pour tout autre but. C’est l’expression actualisée de la mode végétarienne des années 1970.

Cette idéologie a été portée à l’origine par des communautés militantes, les « veggies » ou plus familièrement « VG »… Le véganisme a ensuite été récupéré par les bobos qui en ont fait une mode via le bio.

Le véganisme est présenté comme le prolongement du végétarisme, une sorte de mouvement hippie engagé, qui aurait été récupéré par les bobos via le bio.

C’est bien entendu tout à fait partiel, cela concerne le véganisme à la L214 uniquement. Mais c’est très bien vu, de ce point de vue.

Il y a bien un « végéta*isme », pour reprendre l’affreux concept de la « veggie pride », qui a fusionné avec les bobos, pour donner un mode de vie tout à fait intégré dans le capitalisme, comme « style » de centre-ville bourgeois bohème.

C’est donc un marché à prendre et Les Échos nous parlent de quatre tendances.

Il y a déjà la formation de centaines de marques, mais, est-il précisé, « moins d’une dizaine s’imposeront dans la prochaine décennie ».

En clair, des gens qui veulent faire du business tentent de faire des affaires, mais peu réussiront.

A cela s’ajoute, comme constaté dans notre article sur les supermarchés allemands Veganz, la « récupération rapide des distributeurs ».

S’il y a achats et ventes, les grands commerçants en place ne comptent pas rater l’occasion.

C’est valable pour les marques bios, présentées par Les Echos comme « historiques et très légitimes », mentionnant Soy, Céréal, Bjorg, Sojasun.

C’est aussi valable pour les « marques industrielles » : Les Echos mentionnent Herta, Fleury Michon, mais émettant un doute sur la capacité de Bigard ou Charal à le faire.

Cette tendance est bien vue, naturellement et elle aura une conséquence culturelle extrêmement grave pour le véganisme.

Le véganisme va se réduire à une consommation, au même titre que le très à la mode « sans gluten ». Le véganisme sera non pas un acte conscient et actif, mais une consommation individuelle purement passive.

Le véganisme sera réduit à un 1% de consommation différente dans le capitalisme en général, une sorte de version bobo du halal ou du cacher.

La dimension révolutionnaire sur le plan moral du véganisme va être mis à mal, dans la mesure où le système proposera des produits végans et donc prétendra être capable de changer… si les gens le veulent, par la consommation, sans révolution, sans bataille contre l’exploitation animale.

Si l’on veut aller plus loin dans l’analyse, mais cela ne se vérifiera que dans dix ans, on peut même dire : toute la mouvance de L214 au sens très large n’a été que l’avant-garde de la naissance d’un nouveau marché capitaliste.

De toutes manières, c’est comme cela que les gens le voient et à un véganisme bobo leur semblant une lubie, ils préfèrent Marine Le Pen et son refus de la mondialisation.

Mais rien n’est perdu : un véganisme populaire est encore possible, portant une utopie concrète, dans la reconnaissance de la planète comme notre « mère ».

Cependant, après les bobos, il va falloir tenir le coup face à la vague industrielle…

Le Conseil national du cuir en guerre contre le « cuir vegan »

C’est une initiative qui rejoint la problématique abordée hier avec la fermeture des supermarchés allemands Veganz, mais également le combat mené par les industriels contre les dénominations des simili-carnés.

En effet, l’industrie du cuir se lance dans la bataille. Elle est prête à reconnaître l’habillement végan, mais cela passe par son intégration comme forme minoritaire.

Le Conseil national du cuir vient de publier un livre blanc, avec dix mesures, dont la suivante.

PROTÉGER LE MOT CUIR ET RENFORCER LA LUTTE CONTRE LA CONTREFAÇON

De plus en plus, le consommateur est aujourd’hui confronté à des articles évoquant des produits fabriqués avec des matières issues de fibres de fruits ou de légumes appelées «cuir »

Le Conseil National du Cuir rappelle que l’utilisation du mot « cuir » est encadrée par le décret 2010-29 du 8 janvier 2010 portant application de l’article L.214-1 du code de la consommation : «  L’appellation « cuir » concerne uniquement la matière obtenue de la peau animale qui est ensuite transformée pour être rendue imputrescible ». Le but étant de renseigner au mieux le consommateur et d’éviter qu’il ne soit trompé.

Cependant, plusieurs entreprises de la filière ont constaté que le décret ne tient pas compte des produits importés venant d’Europe, vendus en magasin ou via internet.

Cette situation est très défavorable pour les entreprises françaises car elle constitue une distorsion de concurrence.

En conséquence, le CNC est décidé à agir avec la plus grande détermination contre cette forme de concurrence déloyale qui usurpe l’utilisation du mot cuir.

La France s’est dotée d’un cadre juridique large et contraignant en matière de lutte contre la contrefaçon, mais reste le 3ème pays au monde le plus touché par ce fléau. La contrefaçon engendre là encore une concurrence déloyale et représenterait une perte de 40 000 emplois chaque année. En outre, le trafic de produits frauduleux peut mettre en danger la santé et la sécurité des consommateurs.

Les entreprises victimes de contrefaçon rencontrent ainsi des difficultés pour protéger leurs brevets, leurs marques et leurs créations. Dans la pratique, cela se traduit par un usage timoré des saisies-contrefaçon mais aussi par des sanctions minimales prononcées à l’encontre des contrefacteurs. Il en résulte que la vente de produits contrefaisants demeure en France une source de revenus facile et sans risque pour les trafiquants.

Le Conseil National du Cuir propose de prendre un certains nombre de mesures pour lutter efficacement contre la contrefaçon notamment en renforçant les compétences des tribunaux en matière de propriété intellectuelle grâce à la spécialisation des magistrats, en créant un guichet unique chargé de centraliser le traitement des plaintes des consommateurs, en collaboration avec les titulaires de droits de propriété industrielle et les opérateurs de paiement en ligne et en instaurant un « devoir de diligence » des acteurs de l’internet en matière de contrefaçon.

En apparence, on voit mal le rapport au véganisme. Mais c’est l’Usine nouvelle qui explique ce qu’il y a derrière cette mesure, dans un article intitulé pompeusement « La filière française du cuir craint de souffrir de la tendance vegan ».

Pompeusement, car l’article reconnaît lui-même que l’industrie du cuir en France représente 9 400 entreprises, 130 000 salariés et 25 milliards d’euros de chiffres d’affaires. Le véganisme n’est encore, malheureusement, nullement une menace…

Et d’ailleurs, l’expression « cuir vegan » n’est pas si répandu que cela.

Mais on sait comment les industriels savent faire « pression » juste avant les élections (un livre blanc avait pareillement été publié en 2012 d’ailleurs).

C’est une manière également pour le Conseil national du cuir de se montrer solidaires de l’exploitation animale en général. Les propos recueillis par l’Usine nouvelle sont très clairs d’ailleurs.

« Parmi les principales craintes des entreprises du cuir, la montée du mouvement vegan. Mené par des associations au nom du bien-être animal, le rejet des produits animaliers prend de l’ampleur.

En promouvant des matières synthétiques appelées « cuir vegan », à base de fibres de fruit ou de légume, ces associations cherche à détourner ls consommateurs du cuir véritable.

Car le mot est « galvaudé » selon Jérôme Verdier, le président de la Fédération française de la tannerie mégisserie. « Le cuir vegan n’existe pas », martèle-t-il.  (…)

Un savoir-faire reconnu partout dans le monde à travers les grandes marques françaises du luxe. La filière du cuir, qui réalise 9,3 milliards d’euros d’exportations, veut protéger sa part d’activité dans le haut de gamme en augmentant la qualité de ses peaux.

Mais là encore, la tendance vegan porte préjudice à ce secteur. Les nombreuses vidéos volées dans les abattoirs ont mis en lumière des actes de maltraitance animale, mais ont surtout servi à détourner un peu plus les Français de la viande.

Les effets néfastes sont bien connus dans la filière de la viande, mais reste confidentiels quant à leur impact sur la filière cuir.

Chaque année, la consommation de viande diminue de 4 % en France et c’est autant de peaux non-récoltées par la filière cuir.

« En l’espace de 25 ans, la quantité de peaux disponibles a été divisée par deux », déplore Denis Geissmann, le président du syndicat général des cuirs et peaux. »

Voici une perversion de plus : le véganisme est pris comme prétexte par les industriels pour renforcer leurs exigences…

La « faillite » de Veganz

L’entreprise Veganz, chaîne allemande de supermarchés vegans, est en faillite, en apparence. Les choses sont un peu plus compliquées que cela et voyons ce qu’il en est.

Il existe aujourd’hui huit supermarchés vegans Veganz : à Berlin (où il y en a trois), Leipzig, Hambourg, Essen, Cologne, à quoi s’ajoutent Prague et Vienne.

Plusieurs ont déjà fermé, comme celui de Munich il y a six mois ou encore de Francfort la semaine dernière, et sur les huit supermarchés n’en subsisteront plus que quatre. Le projet d’en ouvrir un à Portland, dans l’Oregon, la fameuse ville « alternative » aux Etats-Unis, a été repoussé.

Car le problème est le suivant : les supermarchés traditionnels proposent de plus en plus de produits vegans. En Allemagne et en Autriche, les restaurants tout comme les supermarchés ne peuvent pas ne pas proposer du vegan, c’est impossible.

Veganz le sait bien et cesse donc son projet d’ouvrir 60 supermarchés en Europe. Il n’y aura pas de Veganz en France…

Et, dans ce cadre, Veganz a en fait organisé sa propre faillite des supermarchés, afin de se concentrer sur la production de ses gammes de produits et la distribution de ceux-ci.

L’entreprise d’investissement vegan allemande Katjesgreenfood a dans la foulée renforcé sa position dans Veganz, passant de 5 % à 11 %.

Il est bien plus intéressant pour Veganz, d’un point de vue économique, de passer par des supermarchés traditionnels comme par exemple Edeka, leader en Allemagne, Kaufland, Netto, Müller ou encore Spar en Autriche.

Pourquoi s’ennuyer avec des supermarchés, si les profits peuvent être élargis à ceux d’un pays tout entier ?

Surtout que les supemarchés vegans dépendent d’une tendance.

Berlin et Vienne sont des villes où il existe une très forte scène alternative, avec une extrême-gauche très forte ne concevant pas que le véganisme ne soit pas une valeur reconnue.

Mais ce n’est pas le cas à Francfort, où Veganz vient de fermer. Dans cette ville le Café Edelkiosk qui avait ouvert en 2012 a fermé en novembre 2016, au même moment que le Wondergood. Le Café Extravegant et le bistro vegan d’une boucherie bio n’ont tenu que quelques mois en 2015.

Une ville comme Vienne peut avoir deux supermarchés vegans (Veganz et Maran Vegan), Berlin trois Veganz, mais ailleurs c’est un problème car la masse critique n’est pas atteinte et n’est pas prête de l’être si les supermarchés distribuent du vegan…

A Francfort, à deux pas de Veganz on trouvait ainsi plusieurs DM, qui distribuent des produits Veganz, par exemple.

Or, on sait bien que le capitalisme rime avec produire toujours plus. Comme Veganz espérait gagner l’année dernière 80 millions et n’en a eu que 56 (contre 25 il y a deux ans), le projet d’accumulation ne marche pas, donc les magasins rentables… ferment.

Car Veganz n’est pas un projet militant pour agglomérer les 900 000 végétaliens en Allemagne, mais une entreprise comme une autre…

Bien sûr, son facebook contient de nombreuses images pro-animaux. Mais ce n’est pas pour autant que Veganz se sent lié ou dépendant d’un mouvement : l’entreprise a ses propres priorités.

C’est en tout cas historique et cela montre bien une chose : le véganisme n’existe dans le cadre de cette société que comme petite minorité intégrée à la vaste tendance dominante de l’exploitation animale.

Si Herta et Fleury Michon se mettent au végétal, c’est pour s’occuper également de cette « niche », cette part de marché.

C’est bien la preuve que le véganisme n’existe que comme forme universelle et antagonique aux valeurs de cette société : quel est le sens d’un véganisme réduit à une consommation de produits d’un rayon au milieu de produits fondés sur l’exploitation animale ?

Cela peut satisfaire sa consommation personnelle, mais c’est bien tout sauf révolutionnaire.

Le gavage, la corrida et la chasse n’incarnent pas «l’esprit du Sud»

Une tribune très intéressante a été publiée dans Libération, qui cherche à remettre en cause, en quelque sorte, l’idéologie dominante du terroir du Sud.

Mais le Sud existe-t-il ? Est-ce que de toutes manières l’universalisme ne doit-il pas être affirmé envers et contre toute culture « locale » qui reste prisonnière d’une manière passéiste de vivre ?

Par exemple, faut-il un « foie gras » végétalien ou l’idée même de quelque chose s’y rapprochant ne devrait-il pas être rejeté ?

Il y a ici plein de questions qui se posent, il y a matière à réflexion.

Le gavage, la corrida et la chasse n’incarnent pas «l’esprit du Sud»

La production de foie gras est une activité qui n’est pas exempte de périls ; les éleveurs de canards et d’oies destinés au gavage en font, une nouvelle fois, la triste expérience avec l’épidémie de grippe aviaire qui a conduit l’Etat à ordonner l’abattage de plus de 1 million de palmipèdes, sacrifiés afin d’éviter la contamination des populations humaines.

Pourtant, le foie gras, selon certains, ferait partie de ces traditions «participant de l’esprit du Sud», qu’il faudrait maintenir à tout prix. Ainsi, au mois d’octobre à Mont-de-Marsan, une manifestation a été organisée pour «défendre les traditions» et «l’esprit du Sud».

On pouvait y entendre : «Gardons nos traditions», «Nos ortolans, cessez d’en faire tout un fromage», ou encore «Les interdits, ça suffit !» A cette occasion, une «charte des libertés et de la diversité culturelle», aussi appelée «charte de Plumaçon» du nom des arènes de Mont-de-Marsan, a même été remise à la préfecture.

La grandiloquence de ce titre ne doit pas dissimuler que les traditions, qui sont ainsi bruyamment défendues, sont d’abord celles qui autorisent et encouragent la souffrance et la mort des animaux.

Nous aussi, nous sommes du Sud. Et nous refusons de laisser certains résumer son esprit à ces traditions moyenâgeuses de torture animale qui nous font honte : la corrida, la chasse ou le foie gras. Nous avons grandi dans le Sud et nous défendons une certaine idée de la justice : celle des droits des animaux.

Les organisateurs de ces diverses manifestations se posent en victimes et dénoncent «une volonté d’uniformisation de la société». Ils nous feraient presque oublier les véritables victimes…

Chaque année, en France, ce sont 40 millions de canards qui sont gavés par pompe hydraulique ou pneumatique à l’aide d’un embuc métallique d’une vingtaine de centimètres enfoncé dans l’œsophage. Et on sait que durant la période de gavage, le taux de mortalité des canards est multiplié par dix (1).

Dans les arènes françaises, ce sont plusieurs milliers de jeunes taureaux qui sont torturés pendant vingt minutes, puis tués à l’arme blanche.

Quant à la chasse, elle implique que plus de 30 millions d’animaux sauvages soient traqués dans leur habitat – pour certains jusqu’à l’épuisement – avant d’être tués par balle. A cela s’ajoutent tous les animaux piégés, comme les 30 000 ortolans capturés (de surcroît dans la plus grande illégalité) et engraissés dans le noir pour finir, le plus souvent, noyés dans de l’armagnac.

On notera au passage qu’avec seulement 2 % de femmes parmi les adhérents de la Fédération nationale des chasseurs, cette tradition n’est pas partagée par une moitié de la population. L’esprit du Sud, vraiment ? Les organisateurs de ces manifestations se voient comme des résistants. Mais défendre son bout de foie gras, ce n’est pas résister à un occupant.

Faut-il le rappeler, les traditions lorsqu’elles sont profondément injustes et cruelles ne méritent pas d’être maintenues.

C’est d’ailleurs ce qu’a fait Mataelpino, un village espagnol situé dans les montagnes près de Madrid. Depuis quelques années, cette petite commune organise un boloencierro (3), c’est-à-dire un lâcher de taureaux où les animaux sont remplacés par des boules géantes en polystyrène de 125 kilogrammes et 3 mètres de diamètre.

Cet événement a augmenté l’attraction touristique du village (4) ; voilà l’esprit du Sud que nous aimons ! Et cet esprit, c’est aussi celui de nos voisins catalans, qui, à la suite d’un long processus démocratique, ont voté, en 2010, l’abolition des corridas.

De même, chez les Républicains espagnols qui voulaient, en cas de victoire, abolir les corridas sur tout le territoire (5).

Malheureusement, Franco gagna la guerre civile et développa ce spectacle barbare dans toute l’Espagne.

Pour nous, l’esprit du Sud-Ouest, c’est aussi un véritable esprit de résistance qui nous fait prendre le parti des plus faibles.

Et aujourd’hui, les plus faibles sont souvent les animaux. Nous défendons ceux qui n’ont pas de droits, comme au XVIIIe siècle la Montalbanaise Olympe de Gouges plaidait la cause des femmes. Nous le faisons, comme au XIXe siècle le Castrais Jean Jaurès défendait les ouvriers et s’élevait contre l’injustice.

Et nous croyons, avec Claude Lévi-Strauss, qui a enseigné la philosophie au lycée Victor-Duruy de Mont-de-Marsan, qu’«un jour viendra où l’idée que, pour se nourrir, les humains du passé élevaient et massacraient des êtres vivants et exposaient complaisamment leur chair en lambeaux dans les vitrines, inspirera sans doute la même répulsion qu’aux voyageurs du XVIe ou du XVIIe siècle, les repas cannibales des sauvages américains, océaniens ou africains (6)».

Enfin, il n’est pas non plus interdit de regarder ce qui se passe autour de nous. Israël était le quatrième producteur de foie gras au monde. Caracas au Venezuela ou encore les Etats Sonora, Coahuila et Guerrero au Mexique organisaient des corridas.

La chasse à courre était également une tradition ancrée en Grande-Bretagne. Pourtant, à un moment donné, ces peuples se sont questionnés et ont interdit ces pratiques. Et à chaque fois, la raison invoquée était la souffrance animale.

Voilà pourquoi, nous, enfants du Sud, nous nous désolidarisons de cette minorité, qui prétend représenter l’esprit du Sud, alors qu’elle ne fait qu’avaliser l’injustice et la cruauté.

SIGNATAIRES: Hervé Berbille Ingénieur agro-alimentaire, Marie Bernadou Psychologue clinicienne en Haute-Garonne, Jean-Baptiste Del Amo Ecrivain, Mylène Demongeot Actrice, Jean-Paul Dubois Ecrivain, Tristan Garcia Ecrivain et philosophe, Héloïse Guay de Bellissen Ecrivaine, Théo Ribeton Journaliste auxInrockuptibleset à Stylist, Olivier Steiner Ecrivain.

(1) Rapport du Comité scientifique de la Commission européenne de la santé et du bien-être des animaux : «les Aspects de bien-être des canards et oies dans la production de foie gras», adopté le 16 décembre 1998. (2) Serge Ravanel, l’Esprit de résistance, Seuil, 1995. (3) El Mundo, du 21 août 2011 http://www.elmundo.es/elmundo/2011/08/21/ madrid/1313932751.html (4) http://www.digitaljournal.com/news/world/running-of-the-balls-becomes-major-event-in-spanish-town-video/article/405755 (5) Journal espagnol ABC, du 11 juillet 1937, pp. 5. (6) Claude Lévi-Strauss, «la Leçon de sagesse des vaches folles», Etudes rurales, pp. 157-158, 2001.

Benoît Hamon et François de Rugy : l’écologie réduite à un outil

La primaire organisée par le parti socialiste a amené deux vainqueurs en vue du second tour et l’écologie est réapparue de deux manières.

Pas avec le candidat Manuel Valls, que le thème n’a jamais interpellé, mais avec Benoît Hamon et François de Rugy.

Benoît Hamon, qui est arrivé en tête, a utilisé l’écologie comme argument lors de son discours de victoire, en résumant celle-ci, bien entendu, à l’environnement.

Voici ses propos :

Tout au long de cette campagne, j’ai été à la rencontre des Français et je tire la conviction des échanges nombreux que j’ai eu avec vous, qu’il faut en finir les vieilles recettes, la vieille politique, ces vieilles solutions qui ne marchent plus.

Demain [lundi] dans plusieurs villes de France, il y a aura à nouveau un pic de pollution atmosphérique qui va mettre en danger la santé des Français les plus vulnérables et à commencer par les plus jeunes, les enfants.

Qui ne voit pas qu’il faut aujourd’hui impérativement changer de modèle de développement, placer la conversion écologique de notre économique en tête des politiques de notre pays, sauf à accepter, sauf à tolérer de laisser à nos enfants un monde qui va devenir de plus en plus invivable ?

C’est d’une certaine manière anecdotique, mais c’est un grand indicateur : l’écologie ne sera jamais ici qu’un faire-valoir.

Un faire-valoir que François de Rugy compte utiliser. Il n’appelle pas à soutenir Benoît Hamon ni Manuel Valls mais espère les rencontrer aujourd’hui, en vue bien entendu des places à prendre pour l’avenir…

François de Rugy compte être, dans tous les cas, la béquille écologiste du parti socialiste…

Il est tellement content qu’il se vante d’être le candidat écologiste qui a eu le plus de voix à une primaire, quelle qu’elle soit !

Sauf qu’il n’y en a qu’une autre, en 2011, et qu’il n’y avait pas de candidat écologiste… Quel racolage !

Voici sa déclaration d’hier soir, dont le vide est complet : l’écologie est directement présentée comme une béquille à la gauche.

Mesdames, Messieurs,

Je veux avant tout remercier celles et ceux d’entre-vous qui avez participé à cet exercice démocratique de la primaire de la gauche.

J’avais dit que je serais le candidat du parler-vrai : je le serai jusqu’au bout.

La participation enregistrée aujourd’hui doit interroger tous les progressistes qui ne se résignent pas à devoir choisir au deuxième tour de la présidentielle François Fillon contre Marine Le Pen.

C’est pourquoi je pense aussi à vous, qui étiez venus voter à la primaire en 2011 et n’avez pas voté aujourd’hui. Je pense à vous qui avez voté François Hollande au premier tour de la présidentielle et êtes « ailleurs » aujourd’hui.

Il nous faut renouer ce fil d’ici le 23 avril prochain.

Le parler-vrai, c’est de reconnaître que j’aurais aimé obtenir un résultat plus important.

Je constate que dans une campagne très courte, une mécanique s’est mise en place qui a eu pour conséquence de concentrer l’attention médiatique sur quatre candidats, et finalement de polariser les choix sur trois d’entre-eux.

Pour autant, vos 60.000 suffrages – c’est une estimation à cette heure- font qu’aucun candidat écologiste n’avais rassemblé autant de voix, lors de primaire, quelle qu’elle soit.

Tout au long de cette campagne, je me suis employé à faire entendre une voix nouvelle : celle d’une écologie positive et pragmatique, une écologie responsable et concrète, une écologie du bon sens. Une écologie qui s’inscrit dans le rassemblement des progressistes.

A chacune et chacun d’entre-vous qui m’avez apporté votre suffrage aujourd’hui, je veux dire ma détermination à continuer dans les mois qui viennent à porter cette voix : celle du progrès par l’écologie.

C’est dans cet esprit que je propose à Benoit Hamon et à Manuel Valls – que je félicite pour leur qualification au deuxième tour-, de les rencontrer dès demain.

A l’un et à l’autre, je demanderai quels points du projet que j’ai porté ils sont prêts à intégrer dans leur programme.

Et je les interrogerai également sur les points de divergences que j’ai pu identifier lors des débats.

Je leur demanderai enfin comment ils entendent, concrètement, contribuer à l’indispensable rassemblement des progressistes d’ici le premier tour de l’élection présidentielle.

Je ferai ensuite connaître ma préférence, chacun demeurant évidemment libre de son expression dimanche prochain.

Mes derniers mots iront à mon équipe, à ma directrice de campagne, Véronique Massonneau, mais aussi aux militants, aux élus, parlementaires, et ministres qui m’ont soutenu.

A eux comme à chacune et chacun d’entre-vous qui m’avez apporté votre soutien, je veux dire que pour rénover la gauche, rénover la vie politique française, inscrire l’écologie au coeur du projet des progressistes, nous avons tant à faire ensemble.

Vive la République !

Vive la France !

De tels propos, face à une crise écologique planétaire, face à la destruction de la Nature de manière accélérée, sont de la poudre aux yeux pour tenter de calmer les esprits.

« Dormez, braves gens » est-il expliqué, nous nous occupons de tout ! Eh bien non, justement, ils ne s’occupent de rien…

« What The Fuck France » sur l’alcool

« What The Fuck France » est une série de courtes vidéos où un anglais qui vit en France raconte les désagréments culturels qu’il connaît. Hier, il a abordé la question de l’alcool et sa vidéo vaut vraiment le détour.

Paul Taylor cautionne bien entendu l’alcool, mais ce qu’il remarque c’est une hypocrisie typiquement française concernant cette question, et c’est plutôt très bien vu.

En fait, l’alcool en France est tellement présent dans la convivialité, qu’il passe inaperçu : c’est un constat étrange à dire, mais c’est avoir bien cerné les choses.

Et effectivement, la question de l’apéritif est assez typique de l’approche française, qui vise à « socialiser » la prise d’alcool afin de la faire passer inaperçu.

L’alcool est censé faire partie de la convivialité, mais il n’est pas difficile de voir qu’en réalité, la convivialité est un prétexte pour l’alcool.

La preuve, la convivialité en question n’est pas capable d’exister sans l’alcool, alors qu’elle est censée exister de manière autonome.

Les habitants de Paris se veulent par exemple les champions de la convivialité, mais les piques-niques sur les ponts ou les quais pourraient-ils se passer de l’alcool ? Logiquement, oui, et pourtant ce n’est pas le cas, au point qu’il n’y a que de l’alcool.

Il n’y a même pas l’idée de proposer également autre chose, l’alcool est considéré comme le vecteur inévitable pour se « lâcher ».

Consommer en France autre chose que de l’alcool (ou un café) dans un café, c’est se faire escroquer, on se voit proposer grosso modo un coca, un orangina, un jus de fruit de petite taille hors de prix.

Tout est fait pour qu’il soit tellement plus facile de prendre de l’alcool, ce qui renforce une certaine image de la convivialité, qui elle-même renforce l’alcool, dans un cercle vicieux.

Enfin, pour l’anecdote, une mauvaise anecdote, voici le « What The Fuck France » sur les fêtes de fin d’année. Paul Taylor dit que les Français apprécient tellement le foie gras que même les végétaliens français acceptent d’en consommer, juste pour les fêtes…

Une sale image pour les végans français, qui provient naturellement de leur propension aisée au libéralisme…

Jean-Luc Mélenchon et le chat

Jean-Luc Mélenchon a un grand succès sur youtube, où ses vidéos dépassent en quelques jours la centaine de milliers de vues. On le voit assis, en train de répondre aux questions, nous avons déjà parlé de cela au moment où il a expliqué être en faveur de la légalisation du cannabis, pour la raison qu’il serait pour (voir ici).

On sait aussi qu’il a prétendu se mettre au quinoa, qu’il raconte qu’il faut se réfréner dans la consommation de « viande », etc.

Voici un exemple qui montre à quel point en réalité il n’a rien compris, vraiment rien, un exemple en fait tout « bête ».

Cela se passe dans sa 13ème revue de la semaine. Jean-Luc Mélenchon y aborde plusieurs thèmes et alors qu’il parle, on peut voir si on a suffisamment d’attention un chat qui passe par-ci par-là à certains moments.

Voici une courte vidéo avec les extraits avec le chat.

Forcément, comme les gens aiment les animaux, le chat attire l’attention. Mais comme Jean-Luc Mélenchon s’aime surtout lui-même, il n’apprécie pas du tout, mais alors vraiment pas.

Il aborde la question dans sa 15ème revue hebdomadaire, à 33:30. Il est très énervé, fait semblant d’être sérieux, pour en réalité se moquer méchamment : des gens osent demander le nom du chat !

Jean-Luc Mélenchon n’a strictement rien compris, mais vraiment rien. S’il avait été réellement progressiste, il aurait bombardé de photos du chat, se montrant avec le chat, expliquant qu’il faut aimer les chats, comme tous les animaux.

Les gens adorent les chats, on connaît le mythe amusant comme quoi la moitié d’internet consiste en des photos de chats.

Et que fait Jean-Luc Mélenchon ? Il est odieux, parce qu’on ose lui poser une question sur un chat, au lieu de parler de lui et de ses propositions pour être président !

C’est vraiment un révélateur et ce qui est incroyable avec les animaux, c’est qu’il est incroyablement difficile de faire semblant. Même l’idée de faire semblant est véritablement très difficile d’accès.

Marine Le Pen s’essaie beaucoup à ce niveau, mais elle n’y arrive pas, il y a trop de contradictions.

Alors le véganisme, n’en parlons pas (nous parlons bien entendu du véganisme comme amour des animaux, pas comme bonne conscience passive et individualiste).

C’est la raison pour laquelle, d’ailleurs, il y a une tendance à chercher à faire en sorte que le véganisme disparaisse au profit d’un « antispécisme » qui ne va pas de pair avec une définition pratique immédiate.

L’amour pour les animaux demande un esprit positif, une pratique réfléchie : on ne peut pas mentir et, même, on ne peut pas comprendre si on est vraiment en-dehors de la compassion.

34 animaux massacrés au refuge « la ferme de doudou »

« La ferme de doudou », un refuge dans l’Hérault faisant également office de sanctuaire, a été victime d’une ou plusieurs personnes qui ont massacré 34 animaux.

Parmi les animaux recueillis par le refuge, il y a par exemple Leggy, une jeune lapine lâchement jetée au bord d’une route avec triple fracture de la patte arrière, Angel un cochon d’inde handicapé des pattes arrières provenant d’une animalerie, Chanel et Prada jeunes furettes retrouvées dans une cave d’un immeuble enfermées dans une cage à oiseaux sans eau ni nourriture.

Pour l’année 2016, le refuge a récupéré 989 animaux d’abandons ou de sauvetages,  procédé à 18 adoptions, donné 32 850 repas, avec 17 tonnes de nourriture.

Il y a un appel à soutien, bien entendu. Le site de l’association est ici, le facebook , une cagnotte ici.

Voici un compte-rendu de la sinistre découverte.

Il y a 15 jours, un couple de 60 ans était venu de Montpellier au sanctuaire adopté Mojitos et en arrivant pour l’adopter , le type me dit « je prends le truc et je me casse » et je n’ai fais qu’un tour , et je l’ai dit de prendre sa bagnolle et se casser, mojitos le furet n’est pas un truc mais un animal!

Il voulait me casser la gueule mais voyant que je lui tenais tête (malgrès mes 1m50) sans avoir peur de lui et le regardant droit dans les yeux , il a été surpris, genre je suis légionnaire (oui et alors) bref menace et insulte mais il n’a pas adoptés Mojitos et repartie en gueulant comme un con et sa femme n’a pas bronché..

L’histoire en est resté là
Mojitos se fait adopté hier

Cette nuit un ou plusieurs individus sont rentrés au sanctuaire au fond (le sanctuaire possède 2 hectares de terrain) protégés par un filet éléctrifié de 1m10 (aucun animal ne peut rentrer)J’habite sur place mais les doudous se trouvent à 400m de la maison, je n’ai rien entendu ni les 4 chiens aboyés ni les oies , je n’ai pas de voisins et il n’y a pas de lumière non plus de ce coté

Le sanctuaire est isolé de tout.

Ce matin: découverte du carnage,enclos du fond défoncé, des animaux au sol, mon sang n’a fait qu’un tour, déboussolée , des vertiges , je n’ai rien touchée, j’ai emmené mon fils à l’école et je suis parti directement au commissariat « déposé plainte » , j’ai indiqué les soupçons à la police et donnez le téléphone que j’avais gardé puis je suis revenue ramassé les cadavres :oasis et Noisette divaguaient , je n’ai pu contaster que le massacre en attendant la police à 14h00

La police est venu prendre des photos mais malheureusement il ne fit que constater l’ampleur du massacre et ne m’a pas laisser d’espoir pour la suite!!Difficile d’exploiter quoique ce soit
J’espère tout de même que mes soupçons seront pris au sérieux!

Les soupçons ne veut pas dire coupable
Il manquaient des doudous aux milieux de ces cadavres , j’ai retrouvé Rosalie sui était revenu dans son enclos, la seule survivante avec les poils arrachés sur le dos , il étaient 6 dans cet enclos

J’ai retrouvé un autre cochon d’inde à l’extérieur du sanctuaire qui peut être grâce aux roseaux et herbes hautes, a dû être lançé mais les herbes ont ammortis la chute, il va bien!
J’ai changé de place Tilou dont l’enclos est en miette
Après l’école de mon fils, radiographie des corps pour connaitre la cause,

Verdict: non ce n’est pas un animal qui a fait ça mais un monstre d’humain, il y a été à l’aveugle en détruisant tout sur son passage avec quoi, je sais pas: batte de base ball ou à une masse pour les enclos en acier et nos doudous ont subis le massacre de la lançée tel une balle de tennis, ils ont pris les doudous par les poils et les ont fait voltiger jusqu’à s’écraser au sol, le vétérinaire confirme les suspicions du policier, aucune trace de sang

UN MASSACRE GRATUIT et je pleure je pleure et je pleure encore

Mais une chose est sure: « plus jamais « je vais installer des caméras partout partout
Je suis anéantie mais je me batterez jusqu’au bout pour eux quoi qu’il arrive, je ne me rabaisserais pas même après ça, je continuerais pour eux




Le monopole de la « Française du cannabis »

La proposition de loi sur le cannabis propose l’établissement d’une « Française du cannabis ». Voilà comment la chose est formulée.

« Article 7

Il est créé un monopole de production et de distribution du cannabis et des produits du cannabis, la Française du cannabis, auquel l’État donne pour mission de lutter contre le trafic de stupéfiants et de protéger la santé et la sécurité publique.

Le cannabis n’est pas une marchandise ordinaire. C’est une drogue psycho-active qui suscite une dépendance et une tolérance susceptibles de provoquer des abus dangereux pour les consommateurs et pour les tiers. La politique de l’État vise donc à instaurer une éthique de la modération grâce à des mesures de contrôle adaptées à sa dangerosité.

Le monopole a pour objet d’encadrer et de contrôler strictement sa consommation, son commerce et sa production sur le territoire métropolitain et dans les départements et territoires d’outre-mer. »

Cela signifie ici non pas que l’État autorise à certains niveaux une drogue, mais qu’il devient lui-même dealer. Dealer au sens strict du terme, par ailleurs, parce que l’État ne produirait pas lui-même.

Il achèterait une production qu’il supervise et qu’il prétend vouloir…. écologique. Les bobos veulent du business, et un business qui renforce leur approche d’une écologie réduite à une consommation « propre ».

« Article 8

Le monopole délimite les régions et définit les parcelles où la culture du cannabis est autorisée. Seules les personnes agréées par le monopole ont le droit de se livrer à cette culture. Le monopole fournit les graines aux planteurs qui doivent lui livrer la totalité de leur récolte. Il conclut avec chaque planteur un contrat de culture qui définit les conditions d’exploitation de sa parcelle et autorise ses agents à y pénétrer afin de contrôler le nombre de plants cultivés ainsi que la production livrée.

La culture du cannabis à la lumière artificielle est interdite en dehors de celle qui a pour objet la production de cannabis thérapeutique en laboratoire. L’utilisation de pesticides ou d’engrais chimiques est proscrite.

De façon générale la production de cannabis doit être écologique et respectueuse de l’environnement. »

Cela veut dire, forcément, que l’État décide de la production, de la quantité de cannabis produite. Voici le passage concerné, où l’on remarque la pseudo tentative de présenter tout cela comme une expérimentation, comme quoi on pourrait retourner en arrière le cas échéant !

Oui, on le pourra, mais pas sans révolution…

« Dans un délai de cinq ans à compter de la date d’entrée en vigueur de la présente loi, un rapport d’évaluation de la politique de légalisation contrôlée du cannabis et des produits du cannabis est adressé par le Gouvernement au Parlement. Le rapport précise en particulier les quantités produites et distribuées chaque année ainsi que l’évolution du nombre de consommateurs modérés et excessifs au cours des cinq années d’activité.

Il propose, le cas échéant, la fin de l’expérimentation de cette politique ou, si elle mérite d’être poursuivie, les adaptations nécessaires de la présente loi. »

Dans ce cadre, c’est aussi l’État qui décide quels coffeeshops (le terme n’est pas employé) peut ouvrir et les prix ne seront pas libres.

Seulement voilà : nous sommes dans un capitalisme toujours plus libéral, ce qui ne veut pas dire qu’il n’y a pas de très grandes entreprises. Or, si celles-ci peuvent décider du prix qu’elles veulent de par leur poids, l’État français va buter ici sur deux obstacles.

D’abord, dans le cadre de la libre-concurrence, les prix fixes sont impossibles. Ensuite, l’idée même de monopole étatique se heurte de front aux directives européennes.

En clair, à terme le marché du cannabis sera inéluctablement libéralisé, tout comme la Poste l’a été.

L’idée même d’imposer des prix aux coffeeshops est de toute manière impossible dans les dispositions légales du capitalisme, car les coffeeshops étant formellement indépendant juridiquement, on ne peut pas lui imposer de prix par une entité extérieure.

Pareillement, il est expliqué qu’une partie du prix de vente, hors cannabis thérapeutique, ira à la sécurité sociale.

Là aussi, c’est impossible, car nous ne sommes plus en 1944-1945 avec le conseil national de la résistance instaurant la sécurité sociale. On est au contraire en pleine liquidation de celle-ci. Par conséquent, inévitablement ce dispositif servant uniquement à faire accepter la légalisation du cannabis disparaîtra à terme.

Cette proposition de loi n’est rien d’autre qu’un hold up politique visant à faire passer, coûte que coûte, la légalisation du cannabis.

Erreurs et aberrations de la proposition de loi sur la légalisation du cannabis

Accordons notre attention au contenu de la proposition de loi dont nous parlions hier (Premier pas vers le référendum sur la légalisation du cannabis) et qui vise à légaliser le cannabis au moyen d’un référendum. Il y a un nombre d’erreurs et d’aberrations qui est tel que cela en est tout de même surprenant.

Il ne s’agit pas ici du fait que, chose terrible, le cannabis y soit défini comme « stupéfiant », comme n’étant « pas une marchandise ordinaire », comme « une drogue psycho-active qui suscite une dépendance et une tolérance susceptibles de provoquer des abus dangereux pour les consommateurs et pour les tiers ».

Ce serait la reconnaissance par la loi de la légalité d’une drogue. C’est terrible, c’est une terrible défaite culturelle, la liquidation de tout projet de société idéale, c’est reconnaître qu’il faut faire avec, que finalement la vie est ce qu’elle est, c’est-à-dire dure, amère parfois, qu’il faut savoir fuir, etc.

Mais les erreurs et les aberrations vont au-delà : on sombre dans l’incohérence, avec une proposition de loi tellement pleine d’hypocrisie que le bricolage est mal fait.

On apprend par exemple que la consommation de cannabis est interdite dans les lieux et les transports publics, sous peine d’une contraventions de deuxième classe (22 euros).

On sent déjà l’absurdité de la chose : déjà que tout le monde fume partout dans les grandes villes, avec la légalisation une répression serait d’autant plus impossible…

On note une dérogation possible, à demander au préfet, pour les lieux publics : les coffeeshops (le terme n’est pas mentionné) et les manifestations publiques.

Ce qui revient à placer le cannabis simplement au niveau de l’alcool. Ce n’est pas faux en soi, nous sommes à ce titre contre l’alcool et contre le cannabis. Mais déjà que l’alcool est un vrai problème, là on voit qu’avec la loi proposée, la société assumerait encore un autre problème !

Cela montre une première erreur : prétendre gérer le cannabis comme l’alcool ou les cigarettes. Le libéralisme ne distingue rien, or tout cela n’amène que des problèmes.

Autre rapprochement, d’ailleurs, avec l’alcool, il est précisé que le cannabis ne doit pas être vendu ni offert aux mineurs.

C’est naturellement invérifiable, comme pour l’alcool et les cigarettes, c’est donc une erreur… ou de l’hypocrisie.

Mais d’ailleurs, où le cannabis va-t-il être vendu ? Ce n’est pas dit. Ce qui est absurde pour une proposition de loi…

Il est parlé des « débits à consommer sur place », des « débits à emporter du cannabis ou des produits du cannabis », mais on ne sait pas si ces endroits seront les mêmes.

On devine la reconnaissance des coffeeshops, mais pourquoi n’est-ce pas dit alors ? Et auront-ils le droit de vendre ? Cela sera-t-il vendu par les pharmacies ? Les débits de tabac ?

En tout cas, il est précisé que les coffeeshops n’auront pas le droit de vendre de l’alcool, mais par contre celui de vendre des boissons non alcoolisés. On notera pour l’anecdote que la proposition de loi par les des « boissons alcooliques des groupes 2 à 4 », en sachant que le groupe 2 n’existe plus : on sent tout de même un léger amateurisme juridique…

Il sera également interdit de fumer. En clair, cela sera des bars à chicha, mais à cannabis. Sauf que… les bars à chicha, ce n’est pas légal. On n’a pas le droit de fumer dans un espace public…

Pourtant, les bars à chicha existent bien ! Et ils pourraient donc être illégaux, mais pas les coffeeshops… A moins de devenir coffeeshop. Belle incitation !

D’autres aberrations sont par ailleurs présentes et plus marquées encore.

Ainsi :

« L’exploitant doit tenir à la disposition des clients quittant son établissement des éthylotests leur permettant d’évaluer leur degré d’imprégnation alcoolique. »

Juridiquement, cela ne tient pas, car l’endroit n’est pas censé vendre de l’alcool, donc aucune obligation juridique sur ce plan ne peut exister…

Plus délirant, il est précisé la chose suivante :

« Art. L. 3611-6. – Toute forme de propagande, de promotion ou de publicité en faveur du cannabis ou des produits du cannabis est rigoureusement interdite.

Cette interdiction ne s’applique pas aux enseignes des débits à emporter ou à consommer sur place, ni aux affichettes disposées à l’intérieur de ces établissements, non visibles de l’extérieur, à condition que ces enseignes et affichettes soient conformes aux prescriptions d’un arrêté du ministre chargé de la santé. »

En clair, la promotion du cannabis est interdite, mais les coffeeshops sont autorisés. Pourtant, les coffeeshops sont en soi une promotion du cannabis, donc ils devraient être interdits. CQFD.

Plus humoristique, on peut aussi lire :

« Art. L. 3611-7. – Il est interdit de vendre des quantités de cannabis de plus de cent grammes sauf si l’acheteur justifie de son identité et des raisons de son acquisition. »

Quelles pourraient être ces raisons, justement ? Cela n’est pas dit. Donc juridiquement, cela n’a juste aucun sens.

Pareillement, voici ce qu’on lit sur la question de la conduite :

« Même en l’absence d’ivresse manifeste, le fait de conduire un véhicule sous l’influence du cannabis caractérisé par une concentration de tétrahydrocannabinol dans le sang égale ou supérieure à 8 nanogrammes par litre est puni de deux ans d’emprisonnement et de 4 500 euros d’amende. »

Amateurisme, encore une fois, car il s’agit de millilitres, pas de litres. Et il faut savoir qu’un taux supérieur à 1 ng/ml signifie qu’on a fumé au moins dans les six heures précédentes.

Donc non seulement il s’agit de millilitre et pas de litre, mais en plus le chiffre de 8 est énorme et permet de consommer du cannabis juste avant de conduire !

Cette proposition de loi montre qu’il s’agit d’un prétexte pour légaliser entièrement le cannabis, avec quelques petits aménagements comme pour l’alcool.

Le bricolage est tel qu’on sent qu’il s’agit juste d’une contribution pour faire pencher la balance de l’opinion publique.

Premier pas vers le référendum sur la légalisation du cannabis

C’est la grande offensive pro-cannabis. Le thème a été abordé de manière ouverte lors du second débat de la primaire du parti socialiste…

Francetvinfo se demande A quoi ressemblerait la France si le cannabis était légalisé ? en interrogeant les proches des candidats pro-cannabis (Jean-Luc Mélenchon, Benoît Hamon, François de Rugy, Yannick Jadot, Sylvia Pinel, Jean-Luc Bennahmias)…

Quant au Figaro, il nous explique que Les buralistes attendent avec impatience la légalisation du cannabis.

Mais où est alors le référendum dont nous annoncions la venue depuis quelques temps déjà ?

Eh bien cette fois le processus est enclenché, puisque onze députés ont en effet fait une proposition de loi de légalisation du cannabis, avec un appel à un référendum d’initiative partagée, sorte d’initiative forçant à un référendum.

Les onze députés sont surtout d’EELV : Laurence Abeille, Danielle Auroi, Michèle Bonneton, Sergio Coronado, Cécile Duflot, Jean-Louis Roumégas.

On a également Isabelle Attard apparentée EELV et Noël Mamère, qui a quitté EELV en 2013. A cela s’ajoute Philippe Noguès qui a quitté le PS en 2015, ainsi que Sylviane Alaux et Mathieu Hanotin, tous deux du PS.

Voici le préambule de cette proposition de loi, qui explique  justement comment le référendum peut être « forcé ».

L’article 11 de la Constitution prévoit depuis la loi constitutionnelle du 23 juillet 2008 et la loi organique du 6 décembre 2013 un référendum d’initiative partagée.

Celui-ci ne peut être organisé qu’à « l’initiative d’un cinquième des membres du Parlement soutenue par un dixième des électeurs inscrits ».

Il faut donc réunir 185 parlementaires (sur un total de 925 députés et sénateurs) et environ 4,6 millions de Francais pour pouvoir consulter le peuple.

La procédure référendaire longue et complexe exige tout d’abord le dépôt d’une proposition de loi relative à la « politique économique, sociale ou environnementale de la Nation ».

Tel est le cas de la présente proposition sur la légalisation contrôlée du cannabis qui remplit parfaitement cette condition.

Ce texte propose en effet la création d’un monopole national de production et de distribution, la Française du cannabis, pour remplacer la prohibition actuelle au profit du crime organisé.

On peut en attendre 20 000 à 30 000 emplois dans l’agriculture, l’industrie, le commerce et les services ainsi que 2 à 3 milliards d’euros de recettes et d’économies pour l’État.

Il remplace les réseaux de trafiquants qui menacent et pourrissent la vie des citoyens par une nouvelle filière d’emplois marchands et honnêtes.

La légalisation contrôlée ne se confond pas pour autant avec la dépénalisation. Tout en tolérant l’usage par un majeur à son domicile privé, le monopole national lutte contre les abus préjudiciables à la société et aux tiers.

Le texte prévoit donc d’importants garde-fous (interdiction de vente aux mineurs, d’usage public, de conduite sous l’influence du cannabis, de publicité, etc..) pour protéger la santé et la sécurité publique.

On comprend pourquoi en octobre 2016 une majorité de Français (54 % selon l’institut Yougov) se sont déclarés favorables à cette légalisation sous le contrôle de l’État. Un pourcentage qui passe à 62 % chez les 25-34 ans pour atteindre 77 % chez les 18-24 ans.

En clair la jeunesse est massivement pour la légalisation du cannabis dans laquelle elle voit une source de richesse et d’emploi. Elle regrette cependant qu’aucune offre politique ne corresponde à ses aspirations, car si elle est puissante sur les réseaux sociaux elle n’est pas représentée au Parlement.

Elle s’adresse donc à l’ensemble de la représentation nationale dans une démarche engagée mais apolitique. Considérant que la légalisation du cannabis est une mesure d’intérêt général, elle souhaite que sa proposition soit soumise au débat public ses dispositions pouvant être discutées.

En tout état de cause, dans le référendum d’initiative partagée, qui reste sous le contrôle du Conseil constitutionnel, les élus ont le dernier mot. Autre avantage, cette procédure démocratique permet de réconcilier les élites et le peuple grâce à une action commune des parlementaires et la jeunesse.

La dimension démagogique est ouvertement expliquée : on se rapprocherait du peuple avec une mesure attendue… Quelle démagogie !

Et les précautions prises pour expliquer la loi proposée amènent à des choses aberrantes conceptuellement, avec l’invention d’une légalisation « contrôlée ».

La clef du problème se retrouve dans la phrase suivante :

La légalisation contrôlée ne se confond pas pour autant avec la dépénalisation.

On est ici dans une absurdité juridique, car légaliser c’est rendre légal. Or, est légal ce que la loi autorise.

Dépénaliser signifie abandonner toutes sanctions pénales, c’est-à-dire cesser de considérer comme un délit, mais il peut exister des amendes.

Donc la phrase explique qu’on va légaliser quelque chose, c’est-à-dire le reconnaître juridiquement, donc en l’encadrant, tout en continuant de le considérer comme un délit, ce qui est un non-sens.

C’est intenable et on se doute bien que si le cannabis est dépénalisé, il sera légalisé entièrement par la suite…

Alors pourquoi cette construction intellectuelle étrange ? C’est pour obtenir la majorité au référendum justement, au moyen du simple mot « contrôlé » qui est là pour rassurer.

C’est le concept clef, la clef de voûte de la campagne pro-cannabis.

Il a d’ailleurs déjà été présent tout récemment : dans la pétition signée à Marseille, il y a quelques jours, en faveur d’une légalisation « contrôlée » du cannabis, ainsi que lors d’une conférence qui s’est déroulée au sénat en octobre.

La question du cannabis devient donc ouverte et la campagne en sa faveur s’appuie désormais sur le concept de « légalisation contrôlée », qu’il va s’agir de critiquer.

Emmanuel Macron et le tabagisme et l’alcoolisme dans le bassin minier

La question de l’alcool est tabou, il ne faut pas en parler et surtout ne pas mentionner son existence.

Aussi Emmanuel Macron a-t-il mis les pieds dans le plat lors de sa visite vendredi à Nœux-les-Mines, dans le Pas-de-Calais, où il a affirmé la chose suivante :

« Dans ce bassin minier, les soins se sont moins bien faits, il y a beaucoup de tabagisme et d’alcoolisme, l’espérance de vie s’est réduite, elle est de plusieurs années inférieure à la moyenne nationale »

C’est, au sens strict, un simple constat, lorsqu’il a constaté que les personnes travaillant dans les abattoirs avaient un niveau de scolarité extrêmement bas (voir Les travailleurs illettrés de GAD).

Une Mission bassin minier du Nord-Pas-de-Calais de 2013 constate ainsi :

« La surmortalité est la plus nette pour les décès liés à l’alcoolisme : leur nombre est supérieur de 87% chez les hommes et 138% chez les femmes à ce que l’on aurait observé dans le Nord-Pas-de-Calais si la mortalité y était la même qu’en France. »

Ce constat, Emmanuel Macron le reconnaît par populisme, car il prétend pouvoir faire changer les choses. C’est son leitmotiv comme quoi le libéralisme va redynamiser l’économie et donc les gens vont voir leur niveau de vie s’améliorer, etc.

Il est hypocrite, car ce qu’il propose ne résout rien, mais on ne peut pas dire qu’il affabule… A moins d’être populiste. On a eu droit à une déferlante sur ce plan.

Voici par exemple ce qu’a dit Steeve Briois du Front National :

Avec sa morgue de banquier parisien, Macron insulte toute la population du bassin minier ! Il doit s’excuser et vite

Macron humilie les habitants de notre région, en relayant des clichés dignes de l’ignoble banderole déployée il y a 10 ans.

Il s’agit ici d’une allusion à la banderole totalement honteuse faite par des supporters du club de football du Paris Saint-Germain, où était écrite « Pédophiles, chômeurs, consanguins : bienvenue chez les Ch’tis ».

Pierre Laurent du PCF a publié ce message :

« Analphabètes, alcooliques, fumeurs, #costard »@EmmanuelMacron. Qui méprise le peuple, méprise la France.

Dans l’émission Le grand jury, Jean-Luc Mélenchon a donné son point de vue, également similaire :

« Il n’en rate pas une, il ne peut pas s’en empêcher. Il arrive dans le Pas-de-Calais et il leur dit: +ah bah oui, il y a le tabagisme et l’alcoolisme+. Il ne manque plus que l’inceste et comme ça le tableau serait complet! »

Ce sont des réactions totalement stupides et populistes, qui nient les problèmes de l’alcool, du tabac, des drogues. Emmanuel Macron a d’ailleurs été très satisfait de cela, puisque cela lui permet de se présenter comme proche des gens et de leurs problèmes…

Voici le communiqué du mouvement d’Emmanuel Macron, En marche, où il peut profiter de la stupidité des réactions pour se prétendre le défenseur du peuple…

➜ COMMUNIQUÉ DE PRESSE

En déplacement dans le Pas-de-Calais, Emmanuel Macron s’est publiquement inquiété de l’écart d’espérance de vie entre les habitants de ces territoires paupérisés et ceux des métropoles : 5 ans de moins pour les hommes et 3 ans de moins pour les femmes que les habitants de Paris, par exemple. Le Nord-Pas-de-Calais est le territoire où les femmes et les hommes meurent le plus jeune de France.

Cet écart d’espérance de vie est lié en partie à une surconsommation d’alcool et de tabac, comme cela a été rappelé par le directeur de l’Agence Régionale de Santé du Nord-Pas-de-Calais, ancien Directeur Général de la Santé, le Dr. Jean-Yves Grall : « une forte précarité socio-économique (RSA, chômage), des habitudes de vie, notamment alimentaires, liées à la précarité, avec leurs conséquences (diabète, obésité), beaucoup d’addictions (alcool, tabac, drogue), qui sont d’ailleurs des marqueurs de la précarité ».

Il ajoutait : « Les nordistes sont durs au mal et ont recours souvent trop tard aux soins », ce qui ne permet pas de remédier à ces situations de manière satisfaisante. D’où une surmortalité de 29% chez les hommes par rapport à la moyenne nationale, et de 22% chez les femmes.

Ces comportements ne viennent pas de nulle part. Car la vérité de ce territoire, ce ne sont pas des chiffres, mais des parcours de vie. Quand un bassin de vie se paupérise, ses habitants sont frappés de plein fouet. Emmanuel Macron, conforme à sa volonté de nommer les choses et d’affronter la réalité, ne retire donc pas un mot de ce qu’il a dit.

Il note en revanche que la coalition des bien-pensants va de l’extrême-gauche à l’extrême-droite, utilisant de manière indifférenciée les mêmes déformations et les mêmes caricatures.

Il déclare : « Je trouve déplorable et malsain le choix de sujets aussi graves pour polémiquer. Ce qui m’intéresse, c’est de savoir ce que l’on peut faire pour cette région dont je viens et ces territoires que je connais depuis toujours. C’est pour cela que j’ai proposé la semaine dernière un service sanitaire de trois mois pour les plus de 40 000 étudiants en santé qui les conduiraient là où l’accès aux soins est le plus difficile.

C’est pour cela également que j’ai souhaité rendre hommage aux acteurs qui contribuent à la rénovation des logements, comme le groupe SIA que j’ai vu hier dans la cité minière de Fond-de-Sains, à Nœux-les-Mines. Je prendrai des mesures concrètes pour faciliter et accélérer leur travail qui est décisif pour le pouvoir d’achat et le confort des habitants.

Je refuse de répondre à ceux qui ont abandonné ces territoires hier, comme le Parti communiste, ou leur mentent aujourd’hui, comme le parti Front national ou des élus en mal de publicité »

Emmanuel Macron qui donne des leçons de ligne populaire au PCF, c’est dire si la polémique lui donne des ailes !

Plutôt que de faire du populisme, il faut bien plutôt assumer qu’il y a des problèmes et combattre leurs causes. A quand la diffusion de manière prolongée et populaire de la culture (vegan) straight edge dans le bassin minier ?

Il y a eu des initiatives, mais il faut de la continuité, du travail sur le terrain… C’est un combat difficile ! Mais le seul qui vaille le coup, à l’opposé d’Emmanuel Macron et de son capitalisme sauvage : il est même pour légaliser le cannabis !

Menace de black-out et sûreté nucléaire dégradée

L’Etat a toujours mis en avant le nucléaire comme une « garantie » d’avoir de l’électricité toujours disponible et à bas prix. La vague de froid qui s’abat sur la France révèle pourtant la très grave crise de l’industrie du nucléaire, qui s’avère en très mauvaise posture pour être capable de remplir son rôle.

Voici la présentation de la situation par Sortir du nucléaire.

Face à la menace de black-out et à une sûreté nucléaire dégradée, la transition énergétique est une urgence

Alors que l’arrivée d’une vague de froid provoque de nouvelles inquiétudes quant au risque de panne de courant et que plusieurs réacteurs doivent être relancés, le Réseau “Sortir du nucléaire“ rappelle la responsabilité d’EDF et des autorités qui ont fait le choix d’un programme nucléaire massif.

EDF et les autorités qui ont fait le choix du programme nucléaire portent la responsabilité des risques de black-out

C’est bien EDF qui, il y a plus de 40 ans, a poussé à la mise en place d’un programme démesuré de monoculture nucléaire, ainsi qu’au développement du chauffage électrique pour en écouler la surproduction.

Un tiers des Français sont désormais équipés, le plus souvent de manière subie, de ce mode de chauffage extrêmement consommateur, coûteux et peu efficace… et en grande partie responsable d’une pointe de consommation électrique à laquelle EDF ne parvient plus à faire face.

Rappelons également que le développement du programme nucléaire français est allé de pair avec l’abandon des mesures de « chasse au gaspillage », faisant prendre à la France un retard important dans les mesures d’économies d’énergie dont elle fait actuellement les frais [1].

Cette surconsommation, accentuée en période de grand froid, place la France dans une situation de grande vulnérabilité où la panne de courant ne peut être évitée qu’au prix de coûteuses importations.

Ce problème s’accentue avec le vieillissement des réacteurs et la multiplication des pannes, ainsi qu’avec le risque de découverte de nouveaux défauts génériques obligeant à arrêter un grand nombre de réacteurs, sur lequel l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) alerte depuis des années [2].

Des impasses sur la sûreté pour garantir l’approvisionnement électrique ?

Plusieurs réacteurs arrêtés pour contrôle ont déjà été relancés, ou doivent l’être prochainement, et deux arrêts sont différés. Pourtant, les réacteurs en question sont équipés de générateurs de vapeur suspects, qui ne satisfont pas aux meilleurs critères de sûreté.

En tout état de cause, aucun test destructif n’a été réalisé pour vérifier si leur concentration élevée en carbone posait un risque.

En outre, l’ASN n’a toujours pas dévoilé les autorisations de redémarrage et les justifications techniques qui les accompagnent, ni le détail des « mesures compensatoires » censées être mises en œuvre pour pallier la plus grande fragilité des pièces concernées.

Le Réseau “Sortir du nucléaire“, opposé au redémarrage de réacteurs potentiellement dangereux, étudie actuellement des possibilités de recours juridiques.

Par ailleurs, pour ne pas arrêter de réacteurs supplémentaires, EDF a dissimulé à l’ASN des dysfonctionnements importants à la centrale de Dampierre (Loiret), où le réacteur n°2 fonctionne depuis un mois en mode dégradé et a provoqué des nuisances pour les riverains [3].

Au mépris de la sûreté, EDF continue de repousser l’arrêt du réacteur concerné, pourtant nécessaire pour effectuer des réparations.

Le choix du nucléaire fait subir aux Français à la fois le risque du black-out et de l’accident !

Face à la fuite en avant impulsée par EDF et à l’inaction d’un gouvernement censé réduire la part du nucléaire, une véritable transition énergétique est, plus que jamais, urgente et incontournable !

1] Rappelons que la consommation moyenne des ménages français est d’un tiers plus élevée que celle des ménages allemands : http://www.sortirdunucleaire.org/IMG/pdf/BL_Trois_aspects_Elec_All-Fr_020614-1.pdf

2] Cet enjeu avait déjà été rappelé par Claude-André Lacoste, précédent président de l’ASN, comme rapporté ici : http://www.senat.fr/rap/r11-667-1/r11-667-117.html

3] Voir le reportage de France 3 Centre

La dernière vidéo mentionnée est effectivement très intéressante! La voici.

La loi sur les caméras dans les abattoirs

Les députés ont voté hier une loi concernant les abattoirs. Les médias ont réduit cela à la question de l’installation de caméras dans ces lieux de mises à mort.

C’est en réalité plus compliqué que cela. Il s’agit en effet d’une opération générale de modernisation des abattoirs d’un côté, du rapport des institutions à la question animale de l’autre.

Voici, pour comprendre l’arrière-plan, la manière dont l’un des députés ayant proposé la loi votée a lancé la discussion à ce sujet à l’assemblée.

M. Olivier Falorni, rapporteur de la commission des affaires économiques.

Madame la présidente, monsieur le ministre de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt, madame la présidente de la commission des affaires économiques, mes chers collègues, le débat que nous entamons ce soir est, en quelque sorte, historique, car c’est la première fois que la question des abattoirs fait l’objet d’un débat spécifique dans cet hémicycle, ce qui est déjà, en soi, une première avancée.

Les abattoirs, ces lieux cachés dans lesquels on abat quotidiennement des animaux, se sont rappelés, hélas, à notre souvenir, avec la diffusion, depuis maintenant deux ans, par l’association L214 Éthique et animaux, de vidéos montrant des comportements scandaleux de maltraitance animale, vidéos qui ont profondément choqué chacun de nous, ici présents.

Allons plus loin, car les députés ont même parlé du véganisme lors de leurs discussions…

Mme Karine Daniel. Madame la présidente, monsieur le ministre, chers collègues, au cours des deux dernières années, l’opinion publique s’est largement saisie de la question des pratiques et des méthodes qui ont cours dans certains abattoirs de notre pays.

Nous devons en partie cette prise de conscience aux actions et aux vidéos réalisées par l’association L214. Bien que les méthodes employées par celle-ci soient peu orthodoxes, il est indéniable qu’elles ont comme résultat positif de mettre en lumière des abus illégaux et des pratiques qui, bien que légales, sont largement contestables.

On peut constater l’évolution majeure et récente de certaines sociétés de la grande distribution, de l’industrie, de la restauration collective ou de l’hôtellerie quant à la provenance des œufs commercialisés ou consommés.

Ces sociétés s’engagent désormais à s’acheminer progressivement vers un abandon total en 2025 de l’approvisionnement en œufs de catégorie 3, c’est-à-dire pondus par des poules élevées en batterie. Ce mouvement d’ampleur va dans le sens d’un plus grand bien-être des animaux mais induit également et évidemment une profonde mutation de cette filière, que nous devons observer et accompagner dans les années à venir.

La finalité que porte l’association L214 est celle d’une société se passant de produits d’origine animale, reposant donc sur l’alimentation dite « végane ». Bien qu’une telle vision de la société soit défendable et respectable, ce n’est pas la position de la majorité du groupe socialiste, écologiste et républicain, que je représente aujourd’hui.

M. Thierry Benoit. Très bien !

Mme Karine Daniel. Notre position n’est pas non plus celle d’une vision industrielle de l’élevage fondée sur un productivisme débridé niant aux animaux le moindre degré de sensibilité.

M. Thierry Benoit. Très bien !

Mme Karine Daniel. Nous pensons qu’il existe un chemin entre ces extrêmes, qu’on peut pratiquer un élevage respectueux des animaux et de leur bien-être et avoir une alimentation reposant en partie sur des produits d’origine animale.

La chose est entendue : pour les gens qui ont voté la loi, celle-ci renforce non pas le véganisme, mais le chemin entre deux « extrêmes » (sic).

Et c’est vrai : c’est une manière de masquer les problèmes de fond, de nier la dimension morale, de mobiliser dans des choses qui font perdre le lien avec l’ensemble, etc.

Aussi, les institutions ont prévu le coup : elles instaurent un pseudo comité d’éthique, chargé de rendre valide leur démarche sur le plan philosophique, en embarquant comme prévu avec elles les associations orientées vers le « bien-être animal ».

Voici l’extrait concerné de la loi votée hier.

« Mise à mort et abattage des animaux

« Art. L. 214-19. – Un comité national d’éthique des abattoirs est mis en place au sein du Conseil national de l’alimentation mentionné à l’article L. 1 afin de débattre de l’évolution de la législation et de la réglementation relatives à la protection animale en abattoir.

« Ce comité comprend notamment des représentants du secteur de l’abattage, des représentants des organisations professionnelles de salariés représentatives du secteur, des éleveurs, des associations de protection animale, des associations de consommateurs, des vétérinaires, des personnalités qualifiées en matière de bien-être animal, des représentants des cultes concernés par l’abattage rituel et des parlementaires.

« La composition et les modalités de fonctionnement de ce comité sont précisées par décret. »

Subtile loi, qui met en place sans en donner les modalités ! C’est que justement, la loi est un espace formé pour happer tous les idiots utiles possibles…

Il en va d’ailleurs de même pour le passage concernant l’installation des caméras.

« Art. L. 214-22. – À compter du 1er janvier 2018, à l’issue d’une expérimentation permettant d’évaluer l’opportunité et les conditions de leur mise en place, des caméras sont installées dans tous les lieux d’acheminement, d’hébergement, d’immobilisation, d’étourdissement, d’abattage et de mise à mort des animaux.

« La finalité exclusive de cette installation est la protection animale. Toutefois, si un accord collectif le prévoit, les images peuvent être utilisées à des fins de formation des salariés.

« Au titre de la protection animale, seuls ont accès aux images les services de contrôle vétérinaire et les responsables protection animale, au sens du règlement (CE) n° 1099/2009 du Conseil du 24 septembre 2009 sur la protection des animaux au moment de leur mise à mort. Au titre de la finalité de formation des salariés, ont également accès aux images les représentants du personnel ainsi que les personnes habilitées et nommément désignées par l’établissement.

« Les images ne peuvent être conservées plus d’un mois.

« Ces enregistrements sont soumis à la loi n° 78-17 du 6 janvier 1978 relative à l’informatique, aux fichiers et aux libertés, notamment en ce qui concerne le contrôle de la Commission nationale de l’informatique et des libertés et le droit d’accès aux enregistrements.

« Les modalités d’application du présent article et d’utilisation des données collectées sont définies par un décret en Conseil d’État pris après avis de la Commission nationale de l’informatique et des libertés. »

En clair, il y a des caméras, mais dont les images ne pourront être évaluées que par les institutions…

Voici justement la position de L214 au sujet de la loi votée hier, qui souligne très bien le caractère hypocrite de la démarche générale.

Paradoxalement d’ailleurs, car c’est cette association qui est à l’origine même de la proposition de loi !

Et donc de l’hypocrisie, qui était inévitable, comme nous l’avions expliqué lorsque les représentant de L214 ont participé aux premières loges à la fameuse Commission d’enquête parlementaire.

Loi sur les abattoirs: les animaux peuvent continuer à souffrir.

Ce soir l’Assemblée nationale a voté sur les articles de la Loi Falorni concernant l’abattage des animaux. Seuls 32 députés présents (sur 577 élus) dans un hémicycle presque vide, ont décidé du sort des animaux: rejet de l’interdiction de l’abattage des vaches gestantes, rejet de l’interdiction de l’abattage sans étourdissement, rejet du droit de visite inopinée des parlementaires dans les abattoirs…

Parmi les maigres mesures adoptées, une expérimentation de contrôle vidéo a été validée, destinée à évaluer l’opportunité de sa mise en place dans tous les abattoirs d’ici 2018.

Mais seuls les services vétérinaires et un salarié de l’abattoir y auront accès: ni les associations, ni les citoyens, n’auront la possibilité de savoir ce qu’il s’y déroule au quotidien, alors que les contrôles du ministère de l’Agriculture révèlent que 80% des abattoirs ne respectent même pas les normes minimales, qui n’empêchent déjà pas d’immenses souffrances.

Par ailleurs, au lieu de légiférer contre le gazage au CO2 ou l’abattage des vaches gestantes, seuls des rapports vont être produits à ces sujets par le gouvernement.

Au cours des débats en séance publique, les élus n’ont eu de cesse de soutenir l’industrie de la viande et de chercher à rassurer les consommateurs. Saluons en revanche le courage politique de la députée Laurence Abeille (EELV) pour avoir défendu une loi plus ambitieuse et tournée vers les animaux.

Les élus n’ont eu cesse de soutenir l’industrie de la viande, lit-on. Quelle découverte !

Seulement il ne suffit pas de dire cela, il faut en tirer des conséquences. A savoir, ne pas participer au pseudo comité d’éthique…

« Pour une légalisation raisonnable du cannabis »

C’est une ironie qui en dit long : à quelques heures près, on trouvait deux tribunes pro-cannabis publiées sur internet, l’une expliquant que c’est quelque chose forcément de gauche, l’autre affirmant que c’est au conforme au libéralisme!

Le Monde a ainsi publié Rénover la gauche : « Légalisons le cannabis » de l’économiste Christian Ben Lakhdar, tandis que Les échos publiaient Pour une légalisation raisonnable du cannabis.

Voici cette dernière tribune, écrite par Gaspard Koenig, / philosophe et president du Think Tank Generation Libre.

Elle est le signe que le champ s’est élargi : désormais des libéraux à Jean-Luc Mélenchon, la légalisation avec des formes plus ou moins variées du cannabis a le vent en poupe.

Au moment où Emmanuel Macron, pris d’une soudaine crise paternaliste, promet une « génération sans tabac », cent cinquante personnalités marseillaises font le pari d’une « génération cannabis » en publiant une tribune en faveur de sa légalisation.

Les arguments favorables, que j’ai déjà eu l’occasion d’exposer dans cette colonne, se fondent sur la régulation intelligente d’un marché aujourd’hui souterrain : élimination des réseaux de trafiquants, baisse de la criminalité, développement économique, diversification agricole, hausse des recettes fiscales, mise en place de contrôles sanitaires, et renforcement de la prévention – sans même mentionner la liberté fondamentale, garantie par notre Déclaration des droits de l’homme, de pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui…

Ce qui restait une hypothèse théorique est désormais validé par les retours d’expérience positifs des deux Etats américains qui ont franchi le pas depuis 2013 (Colorado et Washington), rejoints depuis par six autres.

Il va sans dire que légaliser le cannabis ne revient pas à encourager sa consommation ni à minimiser ses effets parfois dévastateurs, mais à le traiter pour ce qu’il est : une drogue douce, généralement considérée comme moins addictive et moins nocive que le tabac ou l’alcool, et dont les vertus médicinales sont connues depuis l’Antiquité.

Les derniers doutes qui pouvaient me rester ont été balayés – ou plutôt : évaporés… – par la lecture de Bruce Barcott, un journaliste américain qui a enquêté sur l’histoire du cannabis aux Etats-Unis et en a tiré un livre au titre incitatif : « Weed the People ».

On y découvre comment la politique de prohibition fut l’oeuvre d’intérêts bureaucratiques puis politiques, parfaite illustration de la théorie des choix publics.

Son architecte en chef, Harry Anslinger, directeur du bureau fédéral des narcotiques, se cherchait une raison d’être dans l’Amérique de la Grande Dépression, et se lança dans une croisade idéologique tous azimuts, multipliant les corrélations hasardeuses et les dénonciations abusives (il s’indignait par exemple que la marijuana tende à favoriser les relations sexuelles entre femmes blanches et hommes noirs).

Le rapport La Guardia de 1944, reprenant les conclusions de l’Académie de médecine de New York, conclut pourtant à l’innocuité du cannabis ; près de trente ans plus tard, la commission Shafer, présidée par des républicains conservateurs, demanda sa dépénalisation.

Mais les névroses de Richard Nixon puis de Nancy Reagan eurent raison de l’évidence scientifique. Et la France, en criminalisant à son tour le cannabis dans les années 1970, n’a fait que suivre la tristement inefficace « guerre contre la drogue » lancée outre-Atlantique.

Depuis, nos gouvernants s’appliquent eux aussi à enterrer les rapports, comme l’année dernière les conclusions de la mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives, qui préconisait à tout le moins de transformer le délit de consommation de cannabis en simple contravention.

Faute de quoi, les 17 millions de Français ayant déjà fumé du cannabis restent toujours passibles d’un an de prison…

La question n’est donc plus d’évaluer les mérites d’une prohibition qui n’aurait jamais dû voir le jour, mais de comprendre qui peut encore s’opposer à une politique de légalisation raisonnable, éprouvée, respectueuse de l’individu et bénéfique pour la société.

Les signataires de la tribune marseillaise dénoncent à juste titre « un ordre moral qui ne repose sur aucun élément prouvé par la science ».

Ils auraient pu ajouter que, bien souvent, les mêmes qui s’opposent à la légalisation au nom de principes indicibles, se lamentent que la France n’ait pas encore mis en place ces fameuses réformes-structurelles-que-tout-le-monde-connaît. Comme si la rationalité politique devait s’exercer dans un cas, mais pas dans l’autre.

Comme si l’on pouvait faire confiance à l’individu pour « se former », « être flexible », « entreprendre sa vie », mais pas pour gérer convenablement ses plaisirs. Si vous vous pensez réformateur vis-à-vis du droit du travail, élargissez la lunette, poussez le raisonnement, regardez le cannabis sous toutes ses facettes. Concluez.

Les caves de l’Elysée contiennent, dit-on, quinze mille bouteilles des meilleurs vins français. Il est temps que son prochain occupant en tire les conséquences, et permette à ses compatriotes de savourer sans craindre le gendarme les moments de détente du corps et de l’esprit que la République offre si généreusement à ses hôtes.

« La protection des animaux en cinq dates »

Voici un excellent exemple par la négative, publié par France Culture. Il contient une pseudo chronologie de la protection des animaux en France, afin de faire semblant qu’il y ait un « progrès ».

Les mentalités ne sont pas abordés, l’explosion de l’exploitation animale n’est pas prise en compte, on n’a juste une sorte de point de vue institutionnel, qui valorise le droit, parce que tel est le but : faire en sorte d’amener à la voie de garage de la soumission aux institutions…

Du meuble à l’être sensible : la protection des animaux en cinq dates

Les récents scandales sur les abattoirs, dénoncés notamment par les vidéos de l’association L214, ont ramené sur le devant de la scène la question de la souffrance animale, et donc des droits des animaux. En 200 ans de réglementation du traitement de l’animal, celui-ci apparaît de plus en plus protégé pour lui-même, en tant qu’être vivant et sensible :

1791 : Première loi de défense de l’animal… en tant que propriété de l’homme

La jeune assemblée législative vote une loi pour la défense de l’animal en tant que propriété des hommes. Les atteintes à l’animal sont punies comme des atteintes à la propriété d’autrui. Cette loi concerne principalement les chiens de garde.

1850 : Première loi de protection de l’animal… pour préserver la sensibilité des hommes

« Seront punis d’une amende de 5 à 15 francs, et pourront l’être d’un à cinq jours de prison, ceux qui auront exercé publiquement et abusivement des mauvais traitements envers les animaux domestiques ». Ce sont les mauvais traitements sur la voie publique qu’interdit la loi Grammont. Il s’agit au fond de préserver la sensibilité des individus témoins de la souffrance animale dans l’espace public, et en particulier des chevaux, utilisés à de multiples tâches éprouvantes : transport urbain, travail dans les mines, mutilations lors des guerres… Le cheval est le premier et quasiment le seul animal à bénéficier du souci des protecteurs du XIXe siècle, sans que cela parvienne cependant à modifier les pratiques.

1963 : L’acte de cruauté envers l’animal est un délit

La loi de 1963 innove en créant le délit d’actes de cruauté, que ceux-ci soient ou non commis en public, envers les animaux domestiques apprivoisés ou tenus en captivité. Les animaux sauvages sont exclus de ces mesures. Une loi de 1898 interdisait les mauvais traitements publics et privés, mais sans aucune sanction. En 1959, un décret avait réprimé pour la première fois les mauvais traitements infligés aux animaux. Mais c’est la loi de 1963 qui réprime le plus explicitement la cruauté envers les animaux, en tant que volonté de faire souffrir.

1976 : Reconnaissance de l’animal comme être sensible

« Tout animal étant un être sensible doit être placé par son propriétaire dans des conditions compatibles avec les impératifs biologiques de son espèce » stipule la loi de 1976. Par la reconnaissance nouvelle dans le droit positif du caractère sensible de l’animal, cette loi se démarque de l’esprit des textes précédents. Elle comporte aussi des aspects bénéfiques aux espèces animales sauvages par la création des réserves naturelles et des parcs nationaux. Les élevages intensifs hors sol, les conditions de transport, les conditions de détention des animaux de laboratoire, les cirques et les zoos, ou les élevages d’animaux à fourrure entrent ainsi en conflit avec ce texte.

2015 : L’animal devient un « être doué de sensibilité » dans le Code civil

Le Parlement reconnaît aux animaux la qualité symbolique d' »êtres vivants doués de sensibilité », dans le cadre de la loi de modernisation et de simplification du droit. Le Code civil, qui considérait jusqu’ici les animaux comme « des biens meubles », est ainsi aligné sur le Code pénal et le Code rural qui les reconnaissent déjà comme des êtres vivants et sensibles. Les animaux restent toutefois soumis au régime des biens corporels. Abattages rituels, corrida, chasse à courre ne sont donc pas remis en cause par cet amendement. Les animaux sauvages, pris en compte par le Code de l’environnement, ne sont pas concernés.

Sources : Florence Burgat, « La protection de l’animal », Paris, PUF, coll. « Que sais-je? », n° 3147, 1997 et « L’animal dans les pratiques de consommation », Paris, PUF, coll. « Que sais-je? », n° 374, 1995

« On a étudié tous les profils, on a creusé »

On peut très bien ne pas être d’accord avec l’ALF, tout en considérant que c’est un mode d’action qui a sa dignité. Aux Etats-Unis, l’association PETA est réformiste, mais se refuse de condamner l’ALF, qu’elle considère comme menant simplement une forme de lutte différente.

Bon, il est vrai que dans sa prise de position, PETA fait pratiquement l’éloge de l’ALF et de ses actions, concluant même sur le fait que « n’importe qui peut être un activiste ».

Mais, dans tous les cas, ne pas être d’accord est possible sans pour autant se dissocier et condamner, sans parler de soutenir la police.

On se souvient qu’il y a eu au moment de Noël un incendie volontaire à la « ferme des mille veaux ».

Eh bien Le Figaro révèle une chose particulièrement odieuse dans son article Défense de l’environnement: la violence pour mieux se faire entendre ?, qui traite de cet incendie, ainsi que d’une tentative d’incendie contre une usine d’incinération en Haute-Savoie (en rapport avec la pollution dans la vallée de l’Arve).

L-PEA / Lumière sur les Pratiques d’Elevage et d’Abattage explique en effet au Figaro la chose suivante :

La présidente confesse qu’«au départ, on a tous eu un doute, on s’est demandé si les auteurs faisaient partie de nos militants.

Puis on a étudié tous les profils, on a creusé, et on est arrivé à la conclusion qu’aucun de nous n’était capable d’aller si loin.»

Or, naturellement, posons la question : que se serait-il passé si la conclusion avait été différente?

Quand on « creuse » afin de savoir qui est capable de faire quoi, qui est susceptible de faire quoi, c’est qu’on a une idée derrière la tête une fois qu’on a trouvé quelque chose…

Et, surtout, cela montre ici qu’il y a eu une étude approfondie de « tous les profils », selon les critères, en gros, de sympathie avec l’ALF…

Cela, c’est un travail de policier, c’est une méthode de répression. Dit dans Le Figaro, c’est même un appel à la délation.

Et rappelons que le contexte est celui où le groupement de la gendarmerie de la Creuse a mis en place une cellule d’enquêteurs spécifique pour répondre à la « gravité de la situation » selon les termes du Parquet…

Que le Président de la République de passage en Corrèze il y a quelques jours a rencontré les éleveurs de la ferme des mille veaux, pour leur assurer leur soutien…

Concluons par la prise de position de L-PEA / Lumière sur les Pratiques d’Elevage et d’Abattage suite à l’incendie. On a droit à un éloge de L214 et de 269 Life : le réformisme, cela marcherait, la violence oui mais sur soi-même (269 Life organise des happenings avec des marquages au fer), l’esclavage aurait été aboli grâce à des « campagnes »…

C’est une vision chrétienne, qui voit en l’anti-spécisme un « mal » ayant corrompu les esprits. C’est une vision qui nie la réalité de l’exploitation animale dans ses rapports économiques, qui nie la nature de l’Etat d’être au service du capitalisme en général.

C’est un déni complet de la réalité, une lecture angélique de la société, de l’Etat, de l’économie. Et qui prétend que les choses peuvent changer sans révolution…

§ Mise au point concernant les objectifs de L-PEA §

SVP Prenez le temps de lire jusqu’au bout. Ce message est destiné à répondre aux interrogations et à apporter aux militants et citoyens qui rejoignent L-PEA la certitude que nous nous regroupons tous autour des mêmes idées.

Suite à l’incendie de l’Usine des 1000 Veaux, une mise au point s’impose. Cet évènement a soulevé plusieurs questions fondamentales.

L-PEA condamne cet acte criminel dans le sens où il aurait pu porter atteinte à la vie d’animaux (peu importe le nombre), voire d’humains, il a provoqué de la souffrance supplémentaire pour ces animaux parqués et n’a eu pour résultat que de nuire à tous les efforts de l’association pour montrer la réalité de ce projet et l’affaiblir jusqu’à son abandon. Contrairement à ce qui a été dit par les actionnaires, nous sommes loin d’être à court d’arguments et la bataille est tout aussi loin d’être perdue.

Ce type d’action est longue, laborieuse, souvent décourageante mais c’est, selon nous, la seule voie pour une réelle évolution à grande échelle.

Car être en colère et « tout casser » ne fait que renforcer nos adversaires qui bénéficient d’assurances et, si l’on s’y prend de cette manière, de la faveur du grand public.
Que nous soyons en colère, ne va pas changer le monde, ne va pas toucher les millions de personnes dont dépendent les souffrances que nous condamnons.

Aller dans cette voie c’est se rendre compte que la terreur ne changent pas les habitudes, c’est aller toujours plus loin, toujours assujettis à cette même colère, puis finir par ressembler aux bourreaux que nous condamnons.
L’évolution est longue, les victimes et les souffrances innombrables et insupportables, mais taper des poings contre les murs ou taper du pied, ne les arrêtera pas.

Si les militants pour l’abolition de l’esclavage s’étaient contentés de mettre le feu à quelques plantations, cela aurait soulagé leur colère, leur besoin de voir changer les choses (de manière illusoire) mais n’aurait amené aucune évolution. En revanche, le travail de fond réalisé auprès de tous les citoyens, de pression sur les politiques et sur le plan juridique, ont permis l’abolition.

Cela ne veut pas dire qu’L-PEA condamne toute forme d’action directe mais seulement celles qui mettent en péril des vies et ne sont pas réalisées avec un état d’esprit pacifique.

Nous soutenons les actions de L214, comme celles de 269Life Libération Animale car elles permettent de jeter la réalité en place publique sans aucune violence ni mise en danger d’aucune vie, si ce n’est celle des militants qui ont choisi de se sacrifier, en toute conscience des risques et des séquelles psychologiques qui en découlent, pour le bien-être de tous (humains et non humains).

Dans le même état d’esprit, si nous nous fermons au grand public, ce sera condamner les animaux à un holocauste perpétuel. Si nous n’avons pas la patience et la détermination suffisantes pour porter la réalité devant chaque porte, devant chaque conscience, les consommateurs continueront de consommer, les animaux, comme les humains de souffrir et les militants d’être en colère.

Nos adversaires ont installé cette rupture entre la chair présentée sur les étals et sa provenance, à grand renfort de conditionnement par la publicité, le matraquage et le « lavage de cerveaux » à grande échelle. Nous avons tous mis, plus ou moins longtemps, à nous séparer de ce conditionnement.

Aussi, plutôt que d’accuser et d’insulter (ce qui ne soulage que notre impuissance immédiate), il faut s’ouvrir, accompagner et reconstruire en chacun la compassion envers les êtres vivants qu’ils soient ou non humains. Ce sera avancer vers l’abolition des souffrances que nous combattons.

L-PEA a pour objectif d’offrir un accueil aux animaux exploités, même si cela demeure « une goutte d’eau » au sein de l’océan d’êtres en souffrance. Ces rescapés deviennent les ambassadeurs de leurs congénères en souffrance, en plus de nous apporter réconfort, joie et apaisement de notre colère. Ils sont notre force, notre énergie vitale pour mener à bien la libération de leurs congénères.

L-PEA a pour objectif de combattre tout projet agricole nuisible au bien-être animal, à la santé humaine et à l’environnement car chaque projet de ce type qui s’effondre, chaque campagne qui porte cette lutte, supposent une sensibilisation efficace avec un exemple concret, un précédent qui précipite la chute des autres projets.

L-PEA a pour objectif de montrer la réalité de la production de viande, de lait… d’une manière globale, de tous produits provenant d’un animal à destination de la consommation ou de l’utilisation humaine. Montrer la réalité c’est inscrire dans chaque inconscient, dans chaque esprit le lien entre «le steak, l’exploitation et la mort de l’animal ».

L-PEA revendique le fait que l’arrêt de la consommation de viande, de lait et de tous produits issus de l’exploitation d’animaux est une nécessité pour l’arrêt de souffrances intolérables.

L-PEA revendique le fait que l’arrêt de la consommation de viande, de lait et de tous produits issus de l’exploitation d’animaux est une nécessité environnementale pour mettre un terme aux famines, pour conserver notre planète avec une population grandissante qui devra devenir consciente individuellement des dégâts qu’elle fait ou disparaitre.

L-PEA revendique le fait que l’arrêt de la consommation de viande, de lait et de tous produits issus de l’exploitation d’animaux est une nécessité pour construire un avenir meilleur, pour mettre un terme à la violence des hommes entre eux et envers les autres espèces.

On ne peut espérer un changement des mentalités en supportant l’idée de la théorisation d’un rendement lié à l’exploitation et la mise à mort d’êtres vivants.

On ne peut espérer un changement des mentalités en laissant défiler aux 4 coins de notre pays mais également du monde, des chaines de cadavres issus d’êtres tués dans l’indifférence et du bourreau et du consommateur. Cette violence, cette injustice, cette immoralité profondes s’inscrivent dans les esprits, dans les fondements de nos sociétés et les pourrissent de l’intérieur.

Tant que nous nous donnerons le droit de tuer et de torturer au nom d’une infériorité, d’une utilité, d’une nécessité… nous ne pourrons espérer rendre l’humain et le monde meilleurs et nous assisterons à des holocaustes (Massacre, grande destruction de personnes, de choses, inspirés par une idéologie, source : Larousse).

L-PEA est donc abolitionniste mais ouverte à tous, quelque soit le chemin parcouru vers une prise de conscience, prône le pacifisme et le sacrifice de sa colère au profit de la patience pour une communication efficace et à grande échelle, pour espérer, un jour, ne plus avoir à combattre que l’immoralité d’une poignée et non plus l’indifférence et le déni d’une majorité.

Le secteur agroalimentaire se détourne-t-il vraiment massivement de l’élevage des poules en cage?

Le quotidien Le Monde publie régulièrement des éloges de l’association L214, comme il y a quelques jours l’article sobrement intitulé « L214, les croisés de la cause animale« .

Le problème est évidemment qu’il faut plus que de la mise en valeur virtuelle, il faut prétendre qu’il y a des résultats. Hier, Le Monde a donc publié un article avec un titre tout aussi sobre : « L’industrie alimentaire se détourne en masse des œufs de poules en cage« .

A lire ce titre, on se dit : grande victoire, l’ennemi recule, c’est un pas énorme. La première phrase de l’article est d’ailleurs grandiloquente en ce sens :

Le temps des poules en cage pourrait bientôt être révolu en France.

L214 ne se prive pas de célébrer sa victoire, légitimée par Le Monde.

Maintenant soyons sérieux et regardons ce qu’il en est. Car l’industrie alimentaire ne se détourne nullement des oeufs de poule en cage, même si, comme l’article du Monde l’explique, le groupe de grande distribution Les Mousquetaires (Intermarché, Netto, etc) va arrêter de les distribuer, tout comme Carrefour, Lidl, Aldi, Norma, Super U (sur sa seule marque), Monoprix.

Relativisons tout de suite : Les Mousquetaires va procéder de manière lente, d’ici à 2020 sous sa marque propre et d’ici à 2025 pour l’ensemble des fournisseurs de ses rayons.

Mais la question de fond n’est pas là, même si le temps est important : il faut faire vite.

Car ce n’est pas une victoire, mais une tendance de fond, comme l’article du Monde est obligé lui-même d’en convenir :

Un changement majeur car la France est le premier producteur européen d’œufs, avec 14,7 milliards d’unités en 2015, selon les données de la filière avicole.

Or 68 % des 47 millions de poules pondeuses sont aujourd’hui élevées en cage, contre 25 % en bâtiments avec accès au plein air et 7 % au sol sans accès au plein air.

L’Hexagone reste à la traîne de ses voisins européens, qui enregistrent une moyenne de 56 % d’élevages en batterie. En Belgique, aux Pays-Bas ou en Allemagne, tous les supermarchés ont déjà banni de leurs rayons cette production.

Il apparaît que la France est à la traîne : elle ne fait que rattraper une tendance existant déjà. Celle, bien entendu, à proposer des produits plus chers, plus élaborés, avec plus de profit à la clef…

Notons également que l’article du Monde reconnaît lui-même qu’il faut relativiser ce qui se passe :

« Les marques ne se rabattront pas exclusivement sur les poules élevées en agriculture biologique ou en plein air. Elles vendront également des œufs issus d’élevages au sol, dans lesquels les poules sont neuf par mètre carré (soit un cercle de 38 cm de diamètre chacune), sans accès à l’extérieur ni à la lumière naturelle. »

Mais ce n’est pas tout et là est un aspect peut-être central. Les statistiques officielles donnent les chiffres suivants pour la manière dont l’exploitation animale organise l’exploitation des poules :

En 2010, 70 % des élevages disposaient de 1 000 à 20 000 poules (21 % des effectifs nationaux), 15 % des élevages disposaient de 20 000 à 100 000 poules (37 % des effectifs) et 5 % disposaient de plus de 100 000 poules (41 % des effectifs)

La tendance est, comme toujours dans le capitalisme, à du plus gros, du plus lourd.

En effet, 40 % de la production française d’œufs est destinée aux industries alimentaires (pâtisserie, biscuiterie, pâtes alimentaires, industries laitières, etc.) et à la restauration hors domicile.

Ici, ce sont les oeufs de poule élevées en cage qui vont être utilisés.

C’est cela la vraie raison pour laquelle l’industrie alimentaire se « détourne » des oeufs en cage.

Car ici on est dans la production de masse sans « qualité », alors qu’inversement lorsque le consommateur va au supermarché, on peut élever les prix sous des prétextes divers afin de davantage faire de profit.

La raison de l’agrandissement des cages des poules, c’est de pouvoir tuer la petite concurrence à coups de règlements, c’est de trouver des prétextes pour arracher plus de profits au consommateur.

Il faut être bien naïf pour y voir une ouverture des entreprises au bien-être animal !

D’autant plus que les poules de l’industrie alimentaire connaissent des cadences toujours plus grandes, des modifications génétiques terribles….

On a bien une accentuation de l’exploitation animale et ceux qui prétendent le contraire confondent une tendance particulière avec la tendance générale…

Bordeaux : inscription de l’ALF sur une devanture

Le journal 20 minutes informe de nouvelles actions de l’ALF à Bordeaux, consistant encore en l’inscription de slogans sur la devanture de commerce.

Il s’agit en l’occurence de la devanture d’un vendeur de « jambons pata negra », Viandas de Salamanca. Ce commerce est par ailleurs ouvertement pro-tauromachie.

Campagne forcenée pro-cannabis à Marseille

Cette tribune rendu publique hier dans le Journal du Dimanche est une énième provocation de plus en faveur du cannabis. Elle a cela d’on ne peut plus hypocrite, cependant, qu’elle vient… de Marseille.

Une ville gangrenée par la mafia, et certainement pas uniquement par la mafia du cannabis ! Prétendre donc pacifier Marseille au moyen de la légalisation « contrôlée » du cannabis est donc ridicule.

Il est vrai que les actions spectaculaires des mafieux ces derniers temps à Marseille ont marqué les esprits. Mais pense-t-on réellement que ces pratiques et la culture qui va avec vont disparaître aussi simplement?

C’est le profit facile qui est l’objectif des mafieux, qui est le moteur des mafias. Qu’il y ait une répercussion sociale pour le petit dealer tentant de gagner sa vie, c’est relativement vrai mais ce n’est nullement le moteur réel de la mafia.

Quel rapport alors avec « l’ordre moral » et l’exclusion des personnes dépendantes dénoncés dans le texte?

Notons au passage que Patrick Mennucci a signé également cette tribune. Aux élections municipales marseillaises de 2014, il a terminé derrière l’UMP et le FN. S’il croit que c’est avec ce genre de choses qu’il va revenir dans la course, c’est raté…

Quant à une autre signataire marseillaise, Marie-Arlette Carlotti, député dans les Bouches du Rhône, citons au passage un de ses propos pro-corrida :

« Au début j’avais peur. Mes amis m’y ont amenée. Quand ça vous prend, ça ne vous lâche plus. Maintenant, c’est sans culpabilité. »

Pas de rapport avec le cannabis, mais il y a tout de même un fond commun : l’incapacité à proposer une utopie positive, des valeurs morales, des principes universels, le tout en adéquation avec une vie naturelle.

Voici la tribune.

« Depuis près d’un demi-siècle, la loi qui s’applique à la consommation du cannabis est prohibitionniste, répressive et punitive. Pourtant la dangerosité du cannabis est sans commune mesure avec celle du tabac (60.000 morts par an) et de l’alcool (40.000 morts par an), qui sont des drogues licites.

La prohibition du cannabis est un échec :

• Elle est directement responsable, chez nous, de réseaux, de trafics très organisés, qui brassent des sommes considérables et gangrènent de nombreux quartiers. Les règlements de comptes (2014 : 15 faits, 10 décès, 2015 : 13 faits, 14 décès, 2016 : 34 décès) sont très majoritairement liés au trafic de cannabis. 20% de l’activité policière concerne le trafic de cannabis (9.095 procédures pour infraction à la législation sur les stupéfiants en 2015, à 90% pour le cannabis, contre 6.808 en 2012, soit une augmentation de 25%).

• La répression a un coût important (santé, police, justice, prison) qui ne va pas aux investissements nécessaires et productifs (santé, logement, école, travaux publics, sécurité).

• Elle est dommageable pour la santé, car la clandestinité des pratiques éloigne les consommateurs de la prévention, de la réduction des risques et des soins. Le rajeunissement constaté des premières consommations impose des mesures innovantes auprès des jeunes ; mais aucun dispositif spécifique opérant n’existe dans les établissements scolaires, des points accueil écoute jeunes ferment, et les consultations jeunes consommateurs peinent, du fait de la prohibition, à attirer de jeunes usagers inquiets d’exposer leurs questionnements.

• La prohibition génère de l’exclusion puisque des personnes présentant un mode de vie particulier ou une pathologie addictive sont stigmatisées, rejetées, punies, rendues responsables de méfaits dont elles sont souvent les victimes. Et ce, au nom d’un ordre moral qui ne repose sur aucun élément prouvé par la science.

«C’est pourquoi nous lançons de Marseille cet appel à la France, pour que le débat sur la légalisation du cannabis soit ouvert»
Nous, Marseillais, conscients du désastre que cause le trafic dans notre ville, appelons aujourd’hui à une légalisation contrôlée de la production, de la vente et de la consommation, telle qu’elle existe déjà dans plusieurs pays, comme la solution raisonnée que nous devons choisir.

La fin de la prohibition aurait de nombreux effets positifs : la fin des réseaux mafieux qui prospèrent sur l’interdit, et qui tuent ; les économies substantielles qui bénéficieront à notre économie ; une taxation légitime sur la vente qui ferait rentrer de l’argent dans les caisses de l’État ; la réorientation de l’activité de la police et de la justice vers d’autres actions de sécurité ; l’amélioration de la santé des jeunes consommateurs parfois piégés dans un usage nocif ou une dépendance, et une vraie politique de prévention qui serait connexe à la légalisation ; la sortie de l’exclusion et une amélioration de la citoyenneté des personnes qui consomment et que la criminalisation de leur comportement rejette dans l’illégalité ; une organisation nouvelle de la production qui créera des emplois dans l’agriculture.

Il est temps d’agir. Marseille souffre des dommages causés par la prohibition du cannabis. Nous voulons porter le changement et appeler à une politique plus efficace et plus humaine. C’est pourquoi nous lançons de Marseille cet appel à la France, pour que, dans la période électorale qui arrive, le débat sur la légalisation du cannabis soit ouvert. »

La liste des signataires :

Menucci Patrick, Député
Stambul Béatrice, Psychiatre. Présidente d’honneur de l’Association Française de Réduction des Risques
Granger Yann, Coordinateur du CAARUD du Bus 31/32
Pérez Fabien, Avocat

Adloff Céline, Éducatrice spécialisée
Appia Brigitte, Retraitée
Apostolidis Thémis, Professeur de psychologie sociale
Battesti Emma, Comédienne
Bagnis Olivier, Médecin référent CSAPA des Baumettes
Barles Sébastien, Enseignant, Chargé de Mission au Parlement Européen
Bartolo Karine, Psychiatre addictologue
Bartolomei Christine, Magistrat retraitée
Bartolomei Louis, Magistrat retraité
Bayet Guillaume, PH Unité Sanitaire des Baumettes APHM
Beau Sophie, Directrice d’association humanitaire
Beaucamp Aurélien, Président AIDES
Beetlestone Emma, Psychiatre
Beitone Alain, Professeur retraité
Benmaria Nassera, Conseillère d’arrondissement, députée suppléante
Benmohammed Djamel, Coordinateur ASUD
Bennahmias Jean-Luc, Président du Front Démocrate UDE
Bensussan Agnès, Sociologue
Billy Pierre, Chef de service Foyer d’Accueil Médicalisé
Blaine Julien, Poète
Blanc Dominique, Médecin généraliste UCSA Baumettes
Bonnemain Tristan, Graphiste
Bonnet Didier, Association ADRETS
Boulanger Sylvie, Psychologue clinicienne Réseau Marseille Santé Sud
Bourelly Michel, Militant associatif, Moniteur d’études en sciences sociales ANRS
Bourlière Marc, Chef de service Hépatogastroentérologie Hôpital Saint-Joseph
Bret Robert, Retraité, ancien parlementaire, militant associatif (OIP)
Breton Christine, Conservateur honoraire du Patrimoine
Brollo Sylvie, Psychologue CSAPA Prisons de Marseille
Brun François, Médecin généraliste
Bruschi Christian, Professeur émérite des facultés de droit, avocat honoraire
Bruschi Myrtho, Avocat Honoraire
Camil Silvie, Directrice ASUD Mars Say Yeah
Cano Lucia, Architecte
Carlotti Marie-Arlette, Députée
Carouge Clément, Fondateur de la Nuit Magazine
Carrieri Patrizia, Chercheure INSERM
Chabannes Jean-Marc, Psychiatre APHM
Chapiro Claude Renard, Intervenant culturel
Chappe Cécile, Technicienne d’études cliniques Hôpital St Joseph
Chevalier Marielle, Éducatrice spécialisée
Chuzeville Marie-Claude, Ancienne Principale de collège
Clarte Florian, Moniteur d’escalade
Clarte Renaud, Psychiatre APHM
Condro Salvatore, Sociologue
Correard Régis, Salarié
Corsini Lionel, Dj Oil
Cottereau Joris, Moniteur éducateur
De Boissezon Bruno, Chef d’entreprise
Decamps Yann, Comédien
De Cerou Jean-Baptiste, Haut fonctionnaire
De Leusse Christian, Responsable associatif
Denambride Alix, Metteure en scène
De Severac Marie-Laure, Médecin
Desgranges Béatrice, Directrice de festival
Marie Dijon, Chef de cuisine
Dinard Michel, Auteur Compositeur Interprète
Diakhaté Lamine, Responsable PS sénégalais à Marseille
Djaffri Abdelghani, Intervenant de proximité
Doumenc Camille, Éducatrice spécialisée, coordinatrice CSAPA
Duport Claire, Sociologue
Febvrel Didier, Médecin de Santé Publique
Félius Stéphane, Chef de service structure Médico Sociale
Fieulaine Matthieu, Coordinateur Association SANTé!
Fourest Alain, Responsable associatif
Frappas Mylène, Cadre de Santé Publique – Marseille
Freschel Agnès, Journaliste
Gadelius Hans, Médecin addictologue
Galinier Anne, Coordinateur Espace Santé APHM
Gasiglia Caroline, Présidente CAARUD Le Tipi
Gaudion Lucien, Artiste
Girard Vincent, Psychiatre APHM
Goldet Hélène, Présidente du CIQ
Granjon Bernard, Président d’Honneur de Médecins du Monde
Hadj-Chick Haouaria, Conseillere départementale
Hariton Bernard, Médecin généraliste
Hazer Bénédicte, PH Médecin urgentiste
Hispa Dorian, Responsable EELV
Hoareau Emmanuelle, Sociologue InCITTA et GVRS
Hourrier Ketty, Éducatrice spécialisée
Iivanez Philippe, Artiste & Cuisinier
Jordan Claude, Directeur CSAPA/CAARUD
Kerdudo Olivier, L’Amateur (Artiste et programmateur)
Kerimel Eric, Directeur général d’Habitat alternatif et Social
Kilidjian Dro, Programmateur musique
Laberthe Sandra, Infirmière
Lacoste Patrick, Responsable associatif
Lagati Nadia, Artiste & Cuisinière
Lancon Christophe, Psychiatre APHM
Lardillier Dominique, Médecin
Lasolle Claire, Citoyenne – Trésorière de l’association SOLARIS / Videodrome 2
Laurent-Crippa Dominique, Infirmière de secteur psychiatrique
Lebrun Maela, Infirmière Cheffe de service
Le Flour Marine, Artiste Plasticienne et Dj Pé Pé, Régisseuse
Lenoir Sylvia, Chef de service CHRS et CAARUD
Levi Joachim, Association Nouvelle Aube
Longère Serge, Directeur d’établissements médico-sociaux
Lyon Delphine, Policière
Mahachi Osman, Militant associatif
Malaval Isabelle, Coordinatrice générale PACA Médecins du Monde
Martel Frédéric, Journaliste/ Ecrivain
Martin Victor, Intervenant de réduction des risques
Matenot Nicolas, Psychologue Social de la Santé
Mélère Julie, Professeur de lettres modernes
Mélia Corinne, Coordinatrice Réseau Santé OEB
Merbah Nasser, Professeur d’EPS
Mikowsky Sonia, Scénographe
Mokhtari Saadia, APHM Médecin maladies tropicales
Monge Axelle, Chef de projet culture
Moukomel Marianne, Orthophoniste retraitée
Musso Sandrine, Antropologue
Nave Constance, Présidente SOS Hépatites PACA
Naudin Jean, PUPH Psychiatre, Docteur en philosophie
Noël Benoît, Chef de service établissement médico-social
Nugoli Hélène, Policière
Ohanessian Yannick, Elu CESER PACA
Olenine Alexandre, Animateur de prévention
Paraponaris Hervé, Artiste, Enseignant chercheur
Pendaries Jean-René, Citoyen
Pétrot Jean-Philippe, Infirmier psychiatrique
Pigamio Marion, Cheffe d’entreprise
Pigamo Nathalie, Conseillère Métropolitaine
Policard Yael, Etudiant
Poitevin Christian, Adjoint à la culture Marseille 89-95
Putzschel Dirk, Médecin addictologue APHM
Richez-Battesti Nadine, Enseignante – chercheur AMU
Rooijackers Jean-Régis, Coordinateur de structure médico-sociale
Roux Perrine, Chercheure INSERM
Saint-Girons Nicolas, Enseignant
Santucci Jean-Jacques, Directeur Addictions Méditerranée
Scheidt Bertrand, Producteur de spectacles
Scotto Eric, Commerçant
Simon Nicolas, Psychiatre APHM
Spire Bruno, Ancien Président de AIDES
Sportis Cécile, Ancienne diplomate
Stambul Édouard, Professeur
Stambul Pierre, Professeur retraité
Stambul Samuel, Architecte
Tagawa Anne-Marie, Éducatrice de Prévention Quartiers Nord retraitée
Tiran Emma, Fonctionnaire Territoriale
Toubiana Pierre, Médecin de Santé Publique retraité
Trignac Cyrille, Militant associatif, politique, syndical
Tur Vera, Directrice d’école maternelle
Vassas Stéphanie, Directrice ANPAA
Vercey Renaud, Réalisateur multimédia
Viard Jean, Chercheur
Vidal Anne, Psychologue clinicienne
Vigier Emmanuel, Réalisateur
Zurbach Etienne, Coordinateur TREND SINTES

113 : Demain j’arrête

Si le groupe de hip hop 113 avait déjà perdu la source de son énergie, sa chanson « demain j’arrête »  de 2010 est un assez bon témoignage de la fascination / répulsion que produit le cannabis.

D’un côté, il y a tout l’esprit propre à la fuite, au paradis artificiel, à l’esprit mafieux, de l’autre il y a une vraie prise de conscience des dangers, de la dépendance et de la nécessité d’arrêter… même si cela s’avère un voeu pieux : « J’pense à arrêter, c’est c’que j’me dis chaque année », « Je roule un dernier pét’, c’est sûr qu’demain j’arrête »…

Il est très important de voir cette dimension, car si les religions ont du succès c’est notamment parce qu’elles se proposent comme vecteur d’une capacité à dire non aux drogues, aux comportements irrationnels, etc.

La recette c’est 2 feuilles, une clope, un briquet
Spliff allumé
Big fumée
Big-big fumée
Big fumée
Big fumée
J’bloque la pochette avec ma patte de grizzly
Avant la saisie, avant l’amnésie, envoie la Cheesy
Envoie l’paquet d’feuilles comme un frisbee
Téléphone, shit, maison, j’parle comme E.T
J’rappe au ralenti, je fume un lo-ki
J’fume 2-3 taffes pour couler un bronze, hachek, c’est les lentilles
Sur la tête de ma skunk que j’suis pas un yencli
J’suis un Yankee, j’enquille

Mes spliff font 3 mètres, j’les allume au feu d’bois
Tu m’as pas vu quand j’bois, comme un rot’ j’mords et j’abois
La verdure c’est d’la drogue dure
Tu la planques dans tes ieup, ton froc, c’est la cannabis cup
J’fume, j’fume, j’pense, j’suis dans aucune branche
Donc j’pose une plaquette sur la planche
La pochette est pleine donc la Playstation j’la branche, j’l’enclenche

J’suis dans un délire étrange, c’est nuit blanche

Elle te frappe à la tête, elle te cogne les pec’
Je roule un dernier pét’, c’est sûr qu’demain j’arrête
Tu lui mets de l’engrais et elle prend la grosse tête
Y’a des boulettes sur tous les sièges de ma charrette
J’ai semer le shérif, j’mets la beuh chimique dans une cigarette
C’est sûr demain j’arrête

J’ai semer le shérif, j’mets la beuh chimique
En un tour de magie, elle disparaît

J’attends une cargaison sur les docks
Mon shit c’est d’la dope, j’mets à l’amende Snoop Dogg
Le plus souvent, j’suis dans un délire, les yeux qui pétillent
Mon p’tit tour du ghetto sur un vélib’, essaye c’est terrible

J’pense à arrêter, c’est c’que j’me dis chaque année
Fais fumer bess et vite on va s’enfumer
Hey fumier, j’ai pas fini fais fais fais fumer
Que j’monte en orbite j’rallume la fé-fé-fé fusée
En pénurie on lève l’ancre

On met l’cap sur Meda, voiture de loc’, un stock de Rizzla
Ma skunk t’agresse comme au free fight
2-3 taffes et t’es en phase finale, défiguré comme un pirate
Les prix flambent, il est à plus d’cinq le kilo
J’veux être entrepreneur, un sac de graines, un ventilo
Hummm elle est trop bonne
Plus je « ffff » « ffff », plus j’déconne

Elle te frappe à la tête, elle te cogne les pec’
Je roule un dernier pét’, c’est sûr qu’demain j’arrête
Tu lui mets de l’engrais et elle prend la grosse tête
Y’a des boulettes sur tous les sièges de ma charrette
J’ai semer le shérif, j’mets la beuh chimique dans une cigarette
C’est sûr demain j’arrête

J’ai semer le shérif, j’mets la beuh chimique
En un tour de magie, elle disparaît

Tu t’sens mal, t’as des gouttes de sueur sur l’front
Le mélange explosif skunk/shit te rend fou
T’es parano, tu bloques, tu dis pas un mot
Quand elle t’monte à la tête, là tu ris comme un môme

J’ai tout planquer comme Musulin dans un box
Approche ton oreille qu’on enlève tout le Miel Pops
Demain j’arrête, info ou intox?
Quand je m’réveille à la skunk j’ai la gueule gonflée au botox
J’vois en 3D, THX, c’est la Gaumont
Les bolosses s’baladent dans l’tièks comme une olivette dans un colon

J’vote pour les verts, j’ai une plantation solaire
Notre équipe on l’a formé sur les bancs scolaires
1-1 pour la résine, 3 pour la résine, Yes Side
Frénésiques, amnésiques, accros à l’Amnésia
J’aime la zik, la zion et le zit de shit
Quand j’hallucine, j’vole au-d’ssus du Grand Canyon

Elle te frappe à la tête, elle te cogne les pec’
Je roule un dernier pét’, c’est sûr qu’demain j’arrête
Tu lui mets de l’engrais et elle prend la grosse tête
Y’a des boulettes sur tous les sièges de ma charrette
J’ai semer le shérif, j’mets la beuh chimique dans une cigarette
C’est sûr demain j’arrête

J’ai semer le shérif, j’mets la beuh chimique
En un tour de magie, elle disparaît

J’ai mis d’la Bubble et d’la Haze dans ma pipe à eau
Je sors du Baba coffee shop, j’ai mon plan d’Caramelo
Demain j’arrête, demain j’arrête
J’te jure demain j’arrête, demain j’arrête, demain j’arrête
J’ai mis d’la Bubble et d’la Haze dans ma pipe à eau
Je sors du Baba coffee shop, j’ai mon plan d’Caramelo
Demain j’arrête, demain j’arrête
J’te jure demain j’arrête, demain j’arrête, demain j’arrête