COP 24 et gilets jaunes, le cynique assassinat de l’écologie

Une folie collective, voilà comment vu de l’avenir on évaluera le mouvement des gilets jaunes. La COP24 sera interprétée selon la même approche. Tout comme d’ailleurs la pétition « l’affaire du siècle » à l’initiative de Notre Affaire à Tous, la Fondation pour la Nature et l’Homme, Greenpeace France et Oxfam France, avec comme exigence, « au nom de l’intérêt général, d’attaquer l’Etat français en justice pour qu’il respecte ses engagements climatiques et protège nos vies, nos territoires et nos droits ».

On dira, dans le monde futur, que les humains étaient alors pétrifiés par leurs egos. Que leur seule boussole était leurs possessions matérielles, sacralisées. Que l’apparence de cette possession était le seul critère de valeur aux yeux de la société. Que les actions des gens dépendaient de raisonnements en termes de curseur, de quotas, d’intérêt, d’objectifs, de gain.

Que le véganisme n’avait pas été assumé alors, parce que les gens étaient trop fainéants psychologiquement, manquant d’intensité dans leur esprit, tellement leur vie était encadrée, façonnée, soumise à une société de consommation célébrant les egos.

Que la planète comme mère de la vie ne profitait d’aucune considération, tout intérêt écologique passant derrière les images d’instagram et les commentaires à l’emporte-pièces de facebook, que la vie sauvage était passée à la trappe parce que « le nutella c’est trop bon ».

Les Français s’imaginent en ce moment vivre plein de choses : en réalité, ils ne vivent rien, ils sont dans le néant, et ils cultivent le néant, ils s’entraînent eux-mêmes dans une chute vertigineuse. Ils croient se révolter alors qu’ils ne flattent que leurs egos.

Si l’on veut une preuve simple de tout cela, celle-ci est facile à trouver. Que demande les Français, que ce soit les gilets jaunes ou bien la pétition lancée par les associations ? Que l’État fasse quelque chose.

Il n’y a aucun mouvement d’en bas où les gens disent vouloir vivre différemment. Les gens veulent vivre pareillement. Et ils demandent à l’État de maintenir les choses telles qu’elles sont. C’est une démission morale complète et absolue.

Or, l’État n’est pas un objet neutre surplombant la société, il est produit par elle, et à moins d’être un naïf ou quelqu’un à l’esprit carriériste, il est évident que l’État est au service de grandes entreprises. S’il faut des preuves, prenons en dans les événements les plus récents, justement sur la question de l’écologie.

On sait qu’Emmanuel Macron s’est présenté comme un grand combattant de la cause de la COP21, faisant même la leçon à Donald Trump, en disant « make our planet great again ».

Or, lors de son intervention télévisée en réponse aux gilets jaunes, il n’a même pas cherché à faire semblant à ce sujet, il n’a tout simplement pas parlé d’écologie du tout. Finie l’écologie, fini de faire semblant. Ce qui compte, c’est que la machine tourne.

Il ne s’est pas non plus déplacé en Pologne à l’occasion de la COP24, alors que celle-ci avait comme tâche d’établir un programme d’application de la COP21 qui s’était tenue à Paris. S’il avait été sincère ou cohérent, il aurait été en première ligne. Mais l’État n’a pas dans sa matrice de faire de l’écologie la priorité.

François de Rugy , le ministre de la Transition écologique et solidaire, Brune Poirson, secrétaire d’État du même ministère, se sont quant à eux bien déplacés en Pologne, mais… ils sont partis plusieurs jours avant la fin, évitant la phase finale de négociation. Ce qui montre bien que celle-ci n’a joué qu’un rôle symbolique, portée par des experts et des technocrates, en sachant pertinemment que rien de ce qui est négocié n’aura d’incidence sur le réel.

Ce sont là des preuves accablantes et ce n’est pas une question de gouvernement, c’est une question de la nature même de l’État. L’État est là pour que l’économie tourne, que la société soit adaptée à cela, et c’est tout.

Un autre exemple parlant est qu’Emmanuel Macron a aussi répondu directement à une pétition d’une gilet jaune, qui reçu plus d’un million de signatures. Là encore, les intérêts défendus sont flagrants :

« Vous me dites : « Nous sommes déjà dépendants des cours du pétrole, il n’est pas question qu’en plus nous subissions une augmentation des taxes ! »

Et vous avez raison : l’action contre le réchauffement climatique est un combat nécessaire, mais il ne doit pas opposer les problèmes de fin du monde aux problèmes de fins de mois.

Le gouvernement a donc annoncé l’annulation de l’augmentation de la taxe sur le carburant et qu’aucune hausse des tarifs de gaz et d’électricité n’interviendrait pendant l’hiver. »

Le rapprochement stylistique entre « problèmes de fin du monde » et « problèmes de fins de mois » est au minimum bizarre et ajoute plus de confusion qu’autre chose. Surtout, le reste du message d’Emmanuel Macron ne parle même pas d’écologie.

Faut-il alors prendre le changement climatique au sérieux ou non ? Apparemment pas. Parce que la société ne le veut pas. Et la preuve de cela, on la voit de manière évidente : les gilets jaunes ont réussi à assassiner l’écologie, déjà inexistante en France pratiquement, à part pour le symbolisme ou les élections. Il y a un mouvement en droite ligne de l’éjection de Nicolas Hulot de son poste de ministre par les chasseurs à la révolte des gilets jaunes contre le prix des carburants.

Certains diront : cela a donné naissance à un mouvement de contestation sociale plus large. Même si on l’admet, ce qui est discutable par ailleurs vue la nature du mouvement en question avec ses drapeaux français et ses fachos partout, il faut pourtant reconnaître une chose : les gilets jaunes n’ont porté strictement aucune revendication écologiste.

Tout partisan des gilets jaunes ne peut que l’admettre : l’écologie a été un thème inexistant, et même totalement incongru.

Or, peut-il y avoir une contestation réelle au 21e siècle qui ne fasse pas de l’écologie une valeur essentielle ? De notre point de vue, absolument pas. Donc, les gilets jaunes ne représentent pas le futur, mais le passé.

Et encore ne parle-t-on que d’écologie. Si en plus on prend le critère du véganisme, ou disons au moins de la condition animale, alors là les gilets jaunes ne sont pas que le passé, ils sont carrément réactionnaires.

Si on fait abstraction de cela ou qu’on s’en moque, peut-être qu’on peut fantasmer ce qu’on veut sur les gilets jaunes, sur un éveil des consciences, une prise de conscience, une critique qui s’élance, ou on ne sait quoi encore.

Mai si l’on raisonne en termes de principes, de critères, alors on doit dire : la France beauf s’exprime avec rage, elle ne veut rien à part ce qu’elle connaît, et ce qu’elle connaît, c’est son mode de vie « indépendant ». La valeur suprême, c’est d’avoir son logement, son moyen de transport, son capital à la banque, son poste au boulot, sa vie à soi, unique. Pure illusion, car tout cela est de la vanité complète, pour un mode de vie superficiel, polluant et vide toute valeur naturelle et culturelle, mais c’est la norme, c’est comme ça qu’on est censé vivre !

Les gilets jaunes ne font pas qu’avoir des revendications sociales, ils affirment également en même temps un mode de vie, qu’ils trouvent très bien. Ils posent la forme de leur existence sociale comme quelque chose devant être accepté, reconnu, soutenu. Ils ne veulent pas que de l’argent, ils veulent un statut. C’est l’anti-révolution, c’est l’aliénation qui se veut voir accorder un statut !

Quand le néant appelle le néant.

Les implications sont énormes. Car si l’on part du postulat que les gilets jaunes sont nés d’un refus de payer plus cher le carburant, ou bien d’une question financière, mais qu’en réalité ils ont peur pour leur mode de vie… alors cela veut dire qu’en plus de défendre leur mode de vie, ils vont le valoriser, le diffuser.

La première conséquence, directe, des gilets jaunes, c’est la défense du mode de transport à échelle individuelle. Que ce soit la voiture, la moto, le scooter, le taxi ou Uber, les gens privilégient un mouvement « en toute indépendance », et là les gilets jaunes relancent totalement cette approche.

S’il n’en était pas ainsi, on aurait vu émerger le thème des transports en communs, de la forme des villes… cela n’a pas été le cas.

Par conséquent, c’est une révolution culturelle de droite à laquelle on a droit, si l’on veut. C’est un mai 68 de droite. Et il faut avoir le courage de le dire : mai 68 qui a changé les valeurs de la société a donné en 1981 François Mitterrand qui voulait « changer la vie »… Les gilets jaunes qui veulent maintenir les valeurs de la société vont donner une France facho.

L’État, considéré comme cause, source, origine de tous les maux, ceux-ci étant résumés à son propre porte-feuille.

En fait, la France a toujours eu des valeurs de droite, même si elle s’imaginait parfois de gauche, et la question du mode de vie a a été le grand révélateur. L’écologie et ses exigences, c’est le crashtest des valeurs. On ne peut pas faire semblant !

On ne peut pas faire semblant d’être vegan, on ne peut pas faire semblant d’aimer les animaux. On ne peut pas semblant d’être écologiste, on ne peut pas faire semblant de placer la Terre au centre des exigences, comme priorité absolue.

Ainsi, lorsque Nicolas Hulot a démissionné de son poste de ministre, les sondages disaient que 80 % des Français pensaient que la « transition écologique » allait trop lentement. C’était hypocrite : avec les gilets jaunes, on voit surtout que les Français pensent que cela va trop vite. Ils n’avaient pas compris qu’il fallait qu’on touche aux ronds-points, et ils tiennent à leurs ronds-points, plus que tout…

Quant à la pétition mentionnée plus haut, qui a déjà 1,5 million de signataires en 24 heures, elle est sur la même longueur d’onde que les gilets jaunes, parce qu’elle dit : l’État doit prendre les choses en main.

C’est là encore au fond la grande capitulation. Les gens ne veulent pas assumer quoi que ce soit, ils veulent que l’État le fasse. Ils ne veulent pas changer leur comportement, ils rêvent éveillés et espèrent que l’État va aménager tout ce qu’il faut.

En fait, tout le monde est hypocrite, parce que le système est intenable, mais comme il y a encore un peu de temps avant l’effondrement, l’attitude générale c’est après moi le déluge. Et les derniers arrivés, les plus jeunes, sont seulement dégoûtés de ne pas pouvoir être aussi indifférent et consommateurs que leurs prédécesseurs…

Dans 50 ans, un parallèle direct sera également fait entre la COP24 et les gilets jaunes. On dira : l’humanité savait. Elle savait que le changement climatique s’amplifiait, menaçant des formes de vie innombrables. Elle savait que la condition animale prenait un tournant toujours plus sordide, avec l’exploitation et la mise à mort sous une forme industrielle à caractère exponentiel.

Elle savait que les zones naturelles étaient en voie d’anéantissement, que le mode de vie dominant impliquait pollution, destruction, éloignement toujours plus grand de la Nature, tant concrètement que sur le plan de la vision du monde (la PMA et la GPA en sont de bons exemples).

Cependant, l’humanité se cantonnait dans ce qu’elle connaissait et dans ce que le capitalisme pouvait proposer. Elle ajoutait donc de la crise à la crise, dira-t-on dans 50 ans.

Les gilets jaunes sont représentatifs d’une telle approche totalement folle. En France, un pays riche, avec un niveau d’éducation élevé, le modèle reste l’acquisition de sa petite propriété, à tous les niveaux (son logement, son moyen de transport, sa petite personne, ses habits, son ordinateur, son choix de séries, son choix d’habillement, etc.). L’individualisme est la règle, la norme, la seule vérité, dans la stricte obéissance à la société de consommation.

Les gilets jaunes sont le produit de la France version McDonald, celle qui va en voiture d’un rond-point à une autre, n’ayant aucune ouverture d’esprit, se bornant à vivre comme ses parents, toujours prête aux raccourcis, et surtout ne comprenant même pas que cela puisse être remis en cause. C’est la France beauf.

Concevoir un quelconque sacrifice est totalement impossible dans ce cadre. L’abnégation pour les animaux est inconcevable, celle pour la Nature semble une abstraction. Et de toutes façons personne ne veut prendre de responsabilité, même les gilets jaunes demandent à l’État de s’occuper de tout. On est au degré zéro de l’engagement. Le seul engagement, c’est pour soi-même.

Et le seul avenir envisagé, c’est le passé, c’est vivre comme auparavant. Voire même, vivre comme avant. Car même quand il y a une lutte sur une base correcte, il y a cette tendance à l’individualisme total, rêvant d’une sorte de moyen-âge fantasmé composé de petits paysans libres et de guildes de marchands.

Pensons aux zadistes, ces gilets jaunes du bocage, qui voulaient encore être encore plus indépendants qu’indépendants, en produisant tout tout seul directement ! Ils ont littéralement défiguré la lutte pour les zones humides. Au lieu d’avoir une bataille écologiste, on a eu droit au village d’Astérix.

Comment se fait-il d’ailleurs que personne n’ait remarqué à quel point les mentalités des gilets jaunes et des zadistes sont similaires ? On a affaire à une génération de gens dont la conception ne dépasse pas Astérix et Obélix contre les Romains. Quand on voit un type faire des vidéos youtube en faveur des gilets jaunes, avec un t-shirt « Earth Resistance » (un groupe prétendant depuis quelques années défendre somme toute les mêmes idées que LTD, mais sans l’assumer), en disant les gens sont cons il faut prendre un dénominateur commun de bas niveau, on a tout compris.

On sait bien qu’il y a des gens qui ont dit : les gilets jaunes ne sont pas contre l’écologie, une convergence est possible, d’ailleurs il y a eu des points de rencontre, comme lors de marches pour le climat. La belle affaire : qui refuserait d’être pour l’écologie ou contre la faim dans le monde ? Le problème n’est pas l’intention ou la manière avec laquelle on s’imagine être, mais bien le mode de vie.

Les gilets jaunes sont l’expression d’un refus de le modifier et, pire que tout, ils ont prétendu représenter la normalité, les choses comme il faut, la manière normale d’exister. C’est pour cela que l’écologie a totalement disparu des radars. Elle a été liquidé. Tous ces gens l’ont cyniquement assassiné, fait disparaître, derrière des « priorités », des choses non « abstraites ». Pour eux, le véganisme, l’écologie, le changement climatique, sont des abstractions, des idées vagues, sans consistance.

On a atteint le degré zéro de la conscience, celle où les raccourcis priment… La France est mûre pour le fascisme.

La COP24 s’est d’ailleurs brisée sur cette question du mode de vie. Il a été question des gilets jaunes même là-bas, mais de toutes façons ils étaient déjà dans toutes les mentalités, dans tous les esprits, parce qu’aucun État, aucune société, aucune institution internationale, absolument personne n’est prêt à assumer une transformation impliquant un changement total des mœurs.

Donc, tout continue comme avant, ce qui a comme conséquence que rien n’est concrètement possible. Tous les journalistes ont bien été obligés d’ailleurs de reconnaître que cette conférence de l’ONU sur le climat a été un échec, reprenant les mêmes arguments… que nous avions déjà formulés à l’époque de la COP21. En fait, n’importe quel observateur avisé savait bien alors que ce qu’on avait dit été juste et pensait de même, mais tout le monde s’est menti mutuellement, afin de faire semblant d’y croire.

La croyance en les capacités du système à tout surmonter était plus forte que tout. Résultat, c’est le désarroi et le cynisme. Voici à titre d’exemple ce que dit Le canard enchaîné du 5 décembre, avant la conférence, en jouant les Ponce Pilate :

« Récapitulons : en décembre 2015, la planète applaudit des deux mains ses dirigeants qui, à Paris, viennent de décréter à la quasi-unanimité que le réchauffement climatique n’était finalement pas une blague. Ils s’engagent à faire en sorte de ne pas dépasser 1,5° C de plus à la fin de ce siècle. (…)

Trois ans plus tard, où en est-on ? Les émissions mondiales de CO2 n’ont cessé d’augmenter. Les années 2015, 2016 et 2017 ont été les plus chaudes jamais vues depuis que les températures sont enregistrées. (…)

Vous souvenez-vous du fiasco de la COP de Copenhague en 2009 (que Sarkozy avait essayé de présenter comme une formidable réussite personnelle) ? Katowice devrait faire encore plus fort. »

C’est là ce qu’on appelle le cynisme. C’est très français, dans le fait de se poser en observateur extérieur, neutre, au-dessus de la mêlée, distribuant bons et mauvais points, sans s’impliquer… Alors que justement la COP est censée être une exigence mondiale, avec une implication mondiale, et donc exigeant de chaque personne sur terre d’avoir un rapport concret avec ce qu’elle pose comme problématique.

Mais évidemment le Canard enchaîné ne va pas devenir vegan ni assumer que la Terre est comme une mère, qu’il faut préserver la vie et s’orienter par rapport à elle, dans une démarche biocentriste. D’ailleurs, personne n’est prêt à assumer cela, même si évidemment les gens les plus conscients savent que c’est inévitable.

Pour se donner bonne conscience, la COP24 a par ailleurs été obligé de faire dans la mise en scène, avec un discours d’une jeune suédoise de 15 ans, Greta Thunberg, accusant les puissants de ce monde de voler l’avenir de leurs propres enfants. C’est certainement sincère, mais pour qui connaît l’histoire de l’écologie, c’est une manipulation morale et médiatique de la part de la COP24. Greta Thunberg a été un moyen de faire du greenwashing à peu de frais, de manière très lisse et très anthropocentrée.

Greta Thunberg, dans une photo mise en scène par la COP24.
Il est à noter qu’elle est végane, mais on est là bien loin de la grande vague vegan straight edge ayant profondément marqué la Suède dans les années… 1990.

Il s’agit concrètement d’une opération marketing, caricaturant quelque chose de bien plus authentique : l’intervention en 1992 d’une intervention d’une jeune de douze ans, Severn Cullis-Suzuki, au sommet de la Terre à Rio de Janeiro, au Brésil.

Greta Thunberg dit d’ailleurs surtout deux choses : les médias doivent assumer que le changement climatique est une crise, et les dirigeants doivent agir, sinon on prend leur place. Cela s’arrête là et il n’y a bien entendu aucune critique de fond, alors que le discours de Severn Cullis-Suzuki, il y a 25 ans, avait une vraie dynamique de remise en cause sur le plan des valeurs écologistes en général.

La « dramatisation » de la situation présentée par Greta Thunberg ne sert qu’à étouffer une éventuelle critique radicale, dont l’émergence générale est de toutes façons inéluctable. Il est obligé que les prochaines générations s’aperçoivent qu’en fait, sur le plan de l’écologie, tout a déjà été dit dans les années 1980 et 1990, par le mouvement vegan straight edge, l’ALF, l’ELF, le mouvement hardline… tous les gens disant qu’il faut reconnaître les animaux, la Nature, et cesser la guerre contre la vie.

Une guerre qui ne faisait alors que commencer à se généraliser, s’industrialiser de manière exponentielle, et les gens ne voyaient pas l’ampleur du désastre en cours. Là c’est devenu flagrant, et impossible de freiner cela, à moins de tout changer!

Le rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) publié en octobre dit qu’il faudrait diviser les gaz à effets de serre par deux, en… douze ans. Qu’il faudrait les amener à zéro, en… 2050. Peut-on réellement croire que cette société, qui produit des gilets jaunes, peut être à la hauteur de cela?

Un pdf sur les gilets jaunes

Hier a eu lieu la troisième marche pour le climat, après celle d’octobre et de novembre. Environ 20 000 personnes se sont déplacées à Paris, 10 000 à Marseille, 3 000 à Lille, avec dans les deux derniers cas des cortèges rejoignant les gilets jaunes. C’est une tentative d’aller de l’avant, dans un climat de grande inquiétude écologiste face aux gilets jaunes.

Car ceux-ci sont la grande actualité pour l’écologie et le véganisme : quoi qu’on en dise, c’est une révolte née contre une taxe sur les carburants mise en place par le gouvernement au nom de l’écologie. On peut penser ce qu’on veut de la justesse de revendications sociales faites, force est de constater que sur le plan de la démarche, on fait mieux.

Quand on sait l’ampleur de la question, on est amené à se dire que vraiment les Français ne raisonnent qu’en termes de pouvoir d’achat, et que cela s’arrête là. Il y a comme une barrière infranchissable, celle qui empêche se remettre en cause dans sa vie.

Cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas des gens très sympas chez les gilets jaunes, ni que le pouvoir d’achat ne compte pas. Mais que tout est en décalage avec ce qui est nécessaire en pratique comme sur le plan des idées.

A bien y regarder, ne peut-on pas penser que les gilets jaunes sont une manière de dire : on veut que tout continue comme avant, le véganisme et l’écologie ne doivent pas être notre actualité ? Les gilets jaunes, dans leur style, ne sont-ils pas après tout une expression politico-sociale de la beauferie propre à une société de consommation en train de déraper dans tous les sens ?

Afin de contribuer à une réflexion, voici un pdf (cliquer sur l’image) avec de nombreuses choses piochées chez et autour de la question des gilets jaunes.

Car on ne fera pas l’économie de faire avancer les choses sans avoir une vraie capacité à délimiter les enjeux et à analyser les phénomènes en fonction de ces enjeux !

Mouvement des « gilets jaunes » et écologie PDF
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