Renaud : «On Va Pas S’laisser Pourrir»

L’album de Renaud Les mômes et les enfants d’abord témoigne de la prise de conscience des dégâts causés par les drogues et l’alcool et du rejet nécessaire. C’est une excellente contribution contre le « romantisme » que la société laisse se développer aux sujets de ces sources de destruction, qui seraient un témoignage de « rébellion », un moyen de pousser sa « créativité », de développer sa « personnalité », etc.

Par sa démarche, Renaud rappelle ici la nécessité sociale du moralisme, de la protection de l’enfance. Il nous donne de plus une leçon à tous de par sa lutte personnelle contre l’alcool et sa capacité franche à se remettre en cause.

Voici les paroles :

Y a un mec à la récré
Un grand, un lycéen
Carrément m’a proposé
De fumer un joint

Un chichon comme les grands
Eh ouais, un tarpé
J’lui ai dit merci vraiment
Pis j’ai décampé

Je veux pas tomber là-dedans
Et surtout à mon âge
Le cannabis c’est p’t’être marrant
Mais ça fait des ravages

Comme l’a encore insisté
Pour fumer son herbe
J’lui ai dit tu peux t’la garder
C’est que d’la merde

On va pas s’laisser pourrir
Par ces saloperies
Qui nous font que des délires
On est bien trop p’tits

Marijuana, cannabis
C’est que du poison
J’vais p’t’être prévenir la police
Qu’y z’y donnent une leçon

Y a un mec de CM2
Qui m’a proposé
De fumer un clope ou deux
Histoire de frimer
Moi je veux me distinguer
En tirant pas de clopes
En restant en bonne santé
J’ai trop d’amour propre

Dans dix ans ou dans cent jours
Et pour toute la vie
Sera à deux paquets par jour
Ça sera pas joli

C’est compter sans ce putain
De cancer à la con
Qu’a emporté mes copains
Et ils sont légion

On va pas s’laisser pourrir
Par cette nicotine
C’te drogue dure qui fait mourir
Pire que l’héroïne

Ça vous fait chlinguer à mort
Les vêtements, les cheveux
Vous croyez, oui mais à tort
Qu’ça séduit un peu les meufs

Y a un mec qu’est au collège
Qu’est venu me voir hier
Y devait être un petit peu Belge
M’a proposé une bière

Y a un bistrot juste en face
D’ailleurs que c’est interdit
J’me suis dit c’est une farce
Parce qu’on sert pas les petits

J’ai bu une grenadine
Pendant qu’mon pote poivrot
S’enfilait ses cinq bibines
J’dirais qu’c’est un peu trop
Mais il avait l’air content
Pas d’l’alcool mais d’l’ivresse
L’a titubé un moment
J’lui ai dit « faut que j’te laisse »

On va pas s’laisser pourrir
Par cet alcool à la con
On va pas s’laisser mourir
S’bousiller le foie, l’colon

Pochetronner ça vous allume
Même une bière de temps en temps
T’a l’cerveau comme une enclume
Dans la tête rien que du vent

J’connais un pote chanteur
Qu’a paumé dix ans d’sa vie
Dix ans d’errance, de malheur
Dépression, hypocondrie
Tout ça à cause du pastis
Le seul poison de Marseille
À cause d’une vie bien trop triste
À cause d’une vie sans soleil

On va pas s’laisser pourrir
Par cet alcool à la con
Qui nous empêche d’écrire
Pour les p’tits sauvageons

Écluser ben c’est mourir
Lentement, à petit feu
Moi j’ai voulu en finir
L’alcool j’lui ai dit adieu
J’lui dis adieu…

Gaz à effets de serre: une augmentation continue

37 scientifiques avaient lancé une campagne intitulée EAT-Lancet Commission on Food, Planet, Health, liée à la revue scientifique médicale britannique The Lancet, pour que soit mangé moins de viande dans une optique de développement durable. Le critère était le suivant : au maximum 14 grammes de « viande rouge » par jour, au maximum 29 grammes de poulet par jour, au maximum 13 grammes d’oeufs par jour.

Le financement était réalisé par la fondation Wellcome Trust qui dispose de milliards et investit ses bénéfices dans différents projets ; la campagne passait par Twitter.

Une contre-campagne a immédiatement lancé, sous le nom de #yes2meat et touchant 26 millions de personnes contre 25 millions pour la campagne d’Eat-Lancet Commission. Voici le tableau comparant l’impact de chaque campagne sur Twitter.

Saisir cette opposition est très importante pour aborder le rapport sur les gaz à effets de serre de l’Organisation météorologique mondiale. Car il est beaucoup parlé dans les médias de Greta Thunberg, d’Extinction Rébellion, etc., c’est-à-dire de gens découvrant en 2019 le réchauffement climatique et en appelant à la « science ».

Mais ce n’est pas la « science » qui décide – pas dans cette société. C’est le profit qui décide et l’écologie n’est rien d’autre qu’un thème prétexte à la concurrence. Il y a d’un côté l’industrie de la viande qui veut faire comme avant. Il y a de l’autre des gros industriels se disant qu’il y a une opportunité pour prendre la place en surfant sur l’écologie, ou même le véganisme.

Tout l’irrationalisme de la mise en valeur de Greta Thunberg, présentée comme une autiste géniale seule capable de rompre avec les adultes passéistes, etc., tient à cela. L’humanité ne fait pas encore de choix rationnels, malgré l’urgence. Elle est ballottée entre deux tendances du business.

Le caractère erroné de tout cela apparaît avec les chiffres donnés par l’Organisation météorologique mondiale. Lors des différentes COP, nous avions dit : tout cela ne changera rien. Voici un tableau du dernier rapport, du 25 novembre 2019, indiquant les modifications entre l’année 2017 et l’année 2018.

On a la présence de dioxyde de carbone (C02), de méthane (CH4), de protoxyde d’azote (N2O), le pourcentage de comparaison avec l’année 1750, la croissance absolue entre 2017 et 2018 puis la croissance relative en pourcentage, puis l’augmentation annuelle moyenne de ces dix dernières années.

Dans ce dernier cas, on s’aperçoit qu’on est au-dessus de la moyenne de 2017 à 2018.

Voici les tableaux présentant l’évolution de chacun des gaz à effet de serre.

Le Finlandais Petteri Taalas, secrétaire général de l’Organisation météorologique mondiale, a résumé la situation par les termes suivants :

« Il n’y a aucun signe de ralentissement, et encore moins de diminution, de la concentration des gaz à effet de serre dans l’atmosphère malgré tous les engagements pris dans le cadre de l’Accord de Paris sur le changement climatique. »

La croissance est en effet très clairement visible. Et aucune réduction n’est possible à moins de renverser la tendance, de la renverser donc dans ses fondements mêmes. Selon l’ONU, il faudrait pourtant la chose suivante :

« une réduction des émissions de gaz à effet de serre de 2,7% par an entre 2020 et 2030 pour l’objectif de 2 °C et de 7,6% par an pour l’objectif de 1,5 °C »

Ce n’est bien sûr pas du tout possible quand on voit les tableaux. La croissance que l’on voit reflète une tendance de fond, une tendance mondiale. Toute l’économie mondiale est imbriquée, fonctionne selon le principe de la société de consommation pour maximiser les profits.

Quand quelqu’un comme Greta Thunberg dit qu’elle change le monde en n’utilisant pas l’avion elle ment (d’ailleurs également car ses transports comme aux Etats-Unis sont surconsommateurs). Il ne s’agit pas d’un souci de consommation. C’est la production qui est un souci, non pas qu’il faille faire comme les zadistes et retourner à l’âge de pierre, mais il faut tout révolutionner. Sans cela, c’est la catastrophe.

Le pré-rapport de 2019 parle déjà d’une « décennie de perdue – aucun changement substantiel dans la tendance mondiale aux émissions [de gaz à effets de serre] ». En fait, l’humanité n’a même jamais autant produit de gaz à effets de serre qu’en ce moment.

Nous invitons ici à relire en ce sens ce que nous disions sur la COP21, en 2016, nous l’avons même analysé jour par jour. Nous y annoncions qu’à l’avenir il y aurait « la condamnation des générations qui n’ont rien fait, qui ont trahi la vie sur la planète ! ». C’est inévitable. Et cela doit commencer – maintenant !

Beaucoup de gens ont voté EELV et on a parlé de prise de conscience écologique. Mais que disait EELV à la suite de la COP 21 ? La chose suivante :

« Cet accord de Paris permet donc de trouver un socle commun de discussion et de dynamique vers une économie décarbonée pour l’avenir. »

Où est la discussion ? Où est la dynamique ? Les gens comme EELV, Greta Thunberg, L214… sont des marchands d’illusions. Leurs variantes réformistes radicales comme Extinction Rébellion, 269… n’ont pas une nature différente.

Ils sont des obstacles à la prise de conscience complète de la situation. Ce qu’il faut, comme dit en 2016, c’est affirmer les points suivants :

– la division de l’humanité en nations est un obstacle ;

– un gouvernement mondial est inévitable ;

– il faut centraliser les initiatives et les imposer ;

– il faut des chiffres, des bilans, le tout de manière publiée, disponible, avec des discussions à ce sujet dans toute la population mondiale ;

– tout cela passe par une remise en cause de l’anthropocentrisme et la reconnaissance de la Nature.

Tout le reste est une illusion.

L214 et l’abolitionnisme, tout un mensonge

Après l’ignominie, le mensonge, mais c’est une bonne chose que les masques tombent. En ayant ramassé ses millions, en ayant une reconnaissance médiatique totale, L214 baisse la garde. Et révèle ainsi sa véritable nature : amener la conscience morale dans un cul-de-sac, combattre l’ALF, faire croire que tout change alors que rien ne change. Tout en mentant.

Ainsi, on a un appel à lire une tribune d’un éleveur ayant écrit pas moins que « Végano-sceptique — regard d’un paysan sur l’utopie végane ». Un monde vegan ne serait pas possible, seulement un retour en arrière serait souhaitable, etc.

Sa tribune dans Reporterre, un média sur la même ligne, appelle à une sainte alliance des animalistes et des partisans de la petite-production dans le domaine de l’exploitation animale. Ben voyons !

https://reporterre.net/Paysans-et-defenseurs-des-animaux-doivent-s-unir-contre-l-industrialisation-du-vivant

Que dit l’éleveur ? Qu’il faudrait être pragmatique, raisonnable… C’est la rengaine de ceux qui demandent d’arrêter la lutte en disant qu’il faut savoir grandir…

« Nous pensons qu’il ne faut pas s’interdire des rapprochements avec des militants de la cause animale. Non pour espérer bâtir, à coup de vaines compromissions, une alliance sur la base d’un consensus idéologique qui n’illusionnera personne mais pour tenter, au nom d’un pragmatisme et au gré d’une conciliation, de récolter des victoires sur le terrain de la désindustrialisation. »

Et puis quoi encore ? Que la petite production ne soit pas la cible principale, bien entendu. Mais s’imaginer qu’il faille imaginer une utopie avec des petits assassins qui, par effet de boule de neige obligatoire dans le capitalisme, deviendront demain des grands assassins…

Tout retour en arrière est réactionnaire. Le monde peut être vegan, il doit donc le devenir. C’est l’injonction de la morale et elle doit triompher, elle prime sur tout le reste. L214 n’y croit pas et son pessimisme s’est mué en capitulation. C’est la déroute.

Mais ce n’est toutefois pas tout, car voici ce que dit L214 sur son Facebook. Il s’agit d’une réaction à des critiques faites justement à ce soutien à l’éleveur. Rappelons que les auteurs sur les médias de L214 sont des gens dont c’est l’emploi ; c’est leur travail, ils sont rémunérés, ils sont formés pour cela, etc.

C’est important de s’en souvenir, car on a ici un mensonge éhonté quant à ce qu’est l’abolitionnisme dans le véganisme.

Ce que dit L214 est là totalement mensonger. Les mots ont un sens et il est très important de s’y attarder. L’un des articles les plus lus de LTD est d’ailleurs « Welfarisme, abolitionnisme, anti-spécisme, libération animale », un article de 2011 expliquant les différences de sensibilité, d’analyse.

On ne peut pas dire qu’on est abolitionniste, mais… Car l’abolitionnisme dit que, tout comme pour l’esclavage, la seule option possible, moralement parlant, est l’abolition. Aucun « aménagement » n’est possible, car ce n’est pas acceptable moralement.

Quand on veut des réformes sur le long terme (ou plutôt le très long terme), on est dans le cadre du welfarisme, du « bien-être animal ».

Tels sont les deux concepts intellectuels apparus au cours de l’histoire du véganisme, aux côtés de celui de « libération animale », qui est selon nous le seul juste.

L214 jongle ici entre les deux notions d’abolitionnisme et de welfarisme, car d’un côté ses activistes sont des sympathisants vegans désireux de bien faire, mais de l’autre sa vraie base c’est une sorte de grand ventre mou loin d’être forcément végétarien.

L214 tronque donc les définitions pour prétendre avoir un sens dans sa démarche, alors qu’elle n’en a aucun et ce depuis le début. Tout cela pour faire l’éloge de quelqu’un comme l’Américain Henry Spira, qui négociait avec McDonald’s pour leur demander d’être moins cruel…

Ainsi que de Peter Singer, qui défend l’utilitarisme et rejette le principe de morale universelle (ainsi l’expérimentation animale pourrait se légitimer si elle est plus utile que non, un infanticide serait moins à condamner que le meurtre d’un adulte conscient, etc.).

Il n’est pas surprenant que dans le cadre de cette approche, L214 vienne de sortir une vidéo « choc » d’un élevage de cochons dans le Finistère, avec Yann-Arthus Bertrand demandant… aux candidats aux élections municipales à ce que la « viande » des élevages intensifs ne soit plus servie dans les cantines scolaires, à ce que les cantines proposent plus de protéines végétales… Ou bien trouve très bien qu’une ville comme Paris arrête d’accepter les cirques avec animaux.

C’est là de la manipulation émotionnelle : sous prétexte de valoriser des progrès, on en fait une idéologie pour prétendre qu’il n’y aurait pas besoin de tout changer de fond en comble dans la société. Alors qu’il est évident qu’il le faut !

Espérons que beaucoup de monde comprenne le caractère vain de L214 et la nature irrationnelle de l’antispécisme, et se lance dans une bataille pour changer les mentalités, la culture ! Dans une France où les heurts sociaux sont une vraie toile de fond, il faut des initiatives solides servant de phares à la morale vegan… Et la bataille pour la libération des animaux !

Crise industrielle: des centaines de millions de cochons malades tués

C’est la plus grande catastrophe industrielle de l’histoire de l’exploitation animale. Il s’agit donc d’un phénomène que tous les amis des animaux doivent étudier, pour connaître le sort des animaux et pour mener bataille.

Car on est là dans une ampleur encore jamais vue. Au moins le quart des cochons issus de la « production » industrielle sont tombés malades et sont morts. Le chiffre tourne autour de 200 millions et la crise est encore en cours.

L’impact de celle-ci est tellement immense que pour la première fois, la production globale de « viande » a chuté. C’est un coup d’arrêt à une croissance ininterrompue ces vingt dernières années et devant connaître encore une gigantesque croissance d’ici à 2050, avec la généralisation du mode de vie des pays développés.

Rappelons en effet les faits. Contrairement aux mensonges de ceux qui prétendent qu’il y a des améliorations, la production de « viande » à l’échelle mondiale ne cesse de croître. En termes de valeur, cette production est de 945,7 milliards de dollars en 2018. En 2023, ce chiffre sera de 1 142,9 milliards de dollars.

La grande crise industrielle actuelle est même un des contre-coup de cette croissance faramineuse, qui fait que le véganisme n’est pour l’instant qu’un simple sous-produit de celle-ci. La preuve en est que ce véganisme est accompagné tranquillement par l’industrie. La valeur en 2018 du marché des produits végétaux de « substitution » à la viande était de 10,1 milliards de dollars en 2018. En 2023, ce chiffre de 20,4 milliards de dollars. Il suffit de comparer avec les chiffres de l’exploitation animale…

Et, donc, la croissance de la production industrielle de « viande » est si énorme qu’elle connaît des « catastrophes industrielles ». Voici les chiffres de la production de « viande » mondiale, avec 2018 et 2019 étant comparés, fournis par l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, la FAO. Rappelons que les chiffres sont en « millier de tonne équivalent-carcasse ».

Par rapport à 2018, la production industrielle de « viande » a connu un coup d’arrêt. La raison en est la peste porcine. Les articles économiques expliquent que le « cheptel porcin » a chuté d’autour 50%. Sans donner de chiffres. C’est vrai qu’il y a des imprécisions, mais dans tous les cas ils ne veulent pas marquer noir sur blanc qu’environ 200 millions de cochons sont morts, soit en raison de la peste, soit parce qu’on les abattus.

Il est vrai qu’officiellement, un million de cochons seulement sont morts. Mais c’est un mensonge de la part du gouvernement chinois, comme le montre l’explosion des prix, puisque cet animal est très largement mangé dans ce pays, qui dispose d’ailleurs de la moitié du « cheptel porcin » mondial.

Les prix de la « viande » de cochon a augmenté de 69,3 % au mois de septembre 2019, de 101,3 % en une année. Voici l’évolution au 13 novembre 2019 et depuis 2016, fourni par Reuters. Il faut savoir qu’il y a une grande peur du régime chinois d’une inflation aboutissant à des répercussions contestataires…

L’Etat chinois dit que d’ici la fin de l’année, le problème sera réglé. En réalité, il semble clairement qu’autour de la moitié des 440 millions de cochons sont morts et les analystes prévoient qu’il faudra jusqu’à huit ans pour que la « production » puisse reprendre. Il faut en effet plusieurs années pour décontaminer les sites.

Le pays compense en attendant déjà avec des importations et la relance d’autres productions (agneaux, chiens, lapins). L’épidémie, qui a commencé en août 2018, est telle qu

D’autres pays sont touchés. le Vietnam a abattu environ 1,7 million de cochons, la Corée du Sud 150 000 et a placé une noria de snipers aux frontières pour empêcher des cochons sauvages de passer la frontière depuis la Corée du Nord, par peur d’une épidémie.

Voici ce que donne le panorama pour la « production » de cochons en comparant 2018 et 2019, qu’on trouve dans la presse de la FAO.

 

Il y a là quelque chose de terrible, de monstrueux. Mais de tout à fait logique, puisque c’est l’exploitation animale qui décide. Les millions de cochons ont-ils tué pour des raisons spécistes? Pas du tout, pour les industriels, ce sont simplement des marchandises à gérer, des stocks dont il faut s’occuper. Le capitalisme n’a pas d’état d’âme.

Et la machine à profits tourne à fond. Voici l’évolution pour la production de « viande bovine », fournie par la FAO.

Voici celle des produits laitiers. La croissance depuis 2015 est énorme.

Voici celle de la « viande de poulet ».

Voici celle de la « viande » des ovins.

Il n’y a pas de chiffres encore clairs pour les poissons, mais tant la pêche que l’aquaculture sont en expansion.

Il n’y a donc qu’une seule solution, un seul choix viable. Faire la révolution dans son pays, en faire un modèle sur le plan de la transformation générale vers le véganisme, pour indiquer un chemin concret valable à l’échelle mondiale.

Tout le reste, de par le panorama très clair, est vain.

L’ASPAS mise en échec pour sa réserve dans le Vercors

Ce qui vient de se passer avec l’ASPAS et sa tentative d’acheter un terrain pour en faire une réserve sauvage est tout sauf limpide. En fait, si à l’arrière-plan il y a plein d’inspiration à trouver, quand on voit ce qui s’est passé, on a tout ce qu’il ne faut pas faire.

A la base, l’idée est simple, l’Association pour la protection des animaux sauvages (ASPAS) se procure des terrains pour en faire des sanctuaires. Il y en a déjà plusieurs. Le mot d’ordre est « vos dons agrandissent la nature » et il y a même un copyright, il faut parler de La Réserve de Vie Sauvage ®.

L’idée est bien entendu excellente et il y a plein d’inspiration à avoir ; la mise en place de sanctuaire est un objectif fondamental, et il faut le faire évidemment à grande échelle. Il faut par contre remarquer ici que cette réserve telle que conçue par l’ASPAS n’est pas un sanctuaire, puisqu’on peut s’y balader.

L’APAS a demandé de l’aide pour financer l’achat d’une réserve dans le Vercors et il y a peu le journaliste Hugo Clément a lancé un appel aux dons. Voici le texte de son appel sur son facebook, qui est tout à fait racoleur.

‼️MOBILISATION GENERALE‼️

J’ai besoin de vous pour acheter un terrain de chasse et le transformer en réserve sauvage !

Il reste un mois pour agir et sauver des milliers d’animaux.

Avec seulement 5 euros, vous pouvez agir concrètement (don déductible de vos impôts). Mettons-nous tous ensemble !

Pour participer, c’est par ici : https://www.gofundme.com/f/reservevercors

Partagez un max svp ! 🤞 #surlefront

Alors que les refuges n’ont pas un centime et que tout le monde s’en moque, l’intervention sentimentale et médiatique a fonctionné. 150 000 euros ont été trouvés en moins de 30 heures. L’ASPAS a donc crié victoire.

Puis le 12 novembre a annoncé que tout tombait à l’eau : l’Etat se procurait le terrain pour en faire une réserve. Voici le communiqué de l’ASPAS, qui est littéralement incompréhensible, à tous les niveaux. On y comprend strictement rien ou alors ce qu’on devine laisse totalement perplexe.

800 000 € d’argent public gaspillés par idéologie ?

12/11/2019

Un beau projet de réserve naturelle, jusqu’à présent soutenu par les élus locaux et entièrement financé par l’ASPAS, est sur le point d’être empêché, mais repris autrement… avec l’argent des contribuables. Comment expliquer une telle décision? Quel genre de pression peut expliquer un tel revirement ? Dubitative, l’association citoyenne interpelle les élus.

L’Association pour la protection des animaux sauvages (ASPAS) était engagée depuis plusieurs mois avec le propriétaire de la montagne de Miélandre à Vesc (26), en vue de son rachat. Le projet était d’en faire une Réserve de Vie Sauvage® ouverte au public, comme le sont les 5 autres réserves que gère déjà l’association. Ce projet avait reçu le soutien des élus locaux, après qu’ils ont obtenu la confirmation que seraient maintenus le pastoralisme et l’accès aux chemins de randonnée, et qu’aucune terre agricole n’était comprise dans la vente.

Le 11 avril dernier, le Maire de Vesc, le Président de la Communauté de communes Dieulefit Bourdeaux et la Conseillère départementale et l’ASPAS terminaient leur communiqué commun par un encouragement des élus à la réussite du projet de l’association :

« Le Conseil communautaire, considérant que les intérêts économiques, sociaux et environnementaux du territoire sont préservés a rapporté la délibération du 21 mars abandonnant ainsi son projet d’acquisition. Cette nouvelle, donne la possibilité au vendeur et à l’ASPAS de déployer un projet dont la dimension environnementale méritera d’être intégrée au projet territorial. Une Réserve de Vie Sauvage® (RVS) devrait ainsi prochainement voir le jour à Miélandre, ce qui permettra de protéger et mettre en valeur sur le long terme cette montagne emblématique de la Drôme. »

Hélas, en parallèle, la SAFER a multiplié les courriers, y compris par le biais d’avocats, pour empêcher la vente. Après un mois de discussions le propriétaire a finalement cédé à la pression et vient de signer une promesse de vente avec la SAFER. Il nous est rapporté que l’acheteur final serait à terme l’une des collectivités locales, avec un financement du prix par des subventions de la Région, du Département, de l’intercommunalité, de la Commune de Vesc et du Parc des Baronnies.

Engager près de 800 000 € de fonds publics pour préserver un espace naturel alors qu’il existait une alternative privée offrant toutes les garanties validées par les élus locaux, ne nous semble pas relever d’une bonne gestion des deniers publics !

L’ASPAS a écrit à chacun des élus amené à se positionner sur cet achat subventionné afin qu’ils disposent des informations utiles pour un vote éclairé. Une pétition citoyenne vient également d’être lancée et les habitants du secteur sont appelés à faire connaître leur avis auprès des élus.

La SAFER, c’est la Société d’aménagement foncier et d’établissement rural. Elle s’occupe d’aider les agriculteurs à s’installer, à gérer leurs terres, mais également comme tâche théorique de protéger les ressources naturelles.

Mais si c’est le cas, pourquoi l’ASPAS dénonce-t-il cela? Il faudrait plutôt dire tant mieux, généralisons cela, expliquons cela au grand public. Or, ce qu’on a ici, c’est une complainte autour de l’échec d’une Réserve de Vie Sauvage® avec une accusation d’argent gâchée.

Les animaux sont censés être le thème de tout cela et on a des récriminations quant aux derniers publics. Incompréhensible.

Ou tout à fait clair : on a encore ici un exemple de fuite. Au lieu de vouloir convaincre la population et de tout changer, il y a la tentative de faire des choses dans son coin, de manière pragmatique, à petite échelle. C’est là passer à côté de la dimension mobilisatrice chez les gens de l’existence de sanctuaires.

L’ASPAS ne croit pas visiblement en cela. Sauf que là l’Etat qui a torpillé son initiative vient lui rappeler la réalité. Il y a les gens, il y a l’Etat. Il faut choisir son camp et qui prétend que ni l’un ni l’autre n’existe ne peut qu’échouer de toutes façons.

108 : weapon, solitary, opposition, holyname

Sans que le cœur soit changé
Tu ne feras rien à part ré-arranger
La situation dérangée
De l’exploitation humaine

Quelle horreur que cette course aux identités à laquelle on assiste depuis quelques années et qui démolit même le véganisme à travers « l’antispécisme ». Alors que le véritable but, cela doit être la suppression des egos et la dévotion pour la vie. Qu’est-ce que l’amour authentique d’ailleurs si ce n’est la dévotion?

Le groupe 108, qui vient de faire deux concerts aux Etats-Unis à l’occasion de la célébration du 25e anniversaire de l’album Songs of separation, a écrit à ce sujet de merveilleuses chansons, qui sont une incroyable source d’inspiration. Ceci est l’arme de la réelle révolution, de la rébellion finale…

108 est un groupe majeur du Krishnacore, avec Shelter ; l’album dénonce le job qui paralyse la journée, l’esprit, démolit l’existence et la réduit à un vide. Il puise dans la « séparation de Krishna » une manière de dénoncer la réalité.

« Chaque moment sans toi je meurs, oh Krishna ! »

Qui s’arrête toutefois à la dimension religieuse passe tout à fait à côté de la portée culturelle de la démarche, qui vise une remise en cause de soi complète et non pas superficielle : c’est un appel à une vie naturelle dans une soumission au tout (« La religion est le soupir de la créature opprimée, l’âme d’un monde sans coeur, comme elle est l’esprit de conditions sociales d’où l’esprit est exclu. Elle est l’opium du peuple« ).

Condemned cell incarcerates me
No walls, no bars on this cage
It’s just “me”
The penitentiary is my “identity”
In this solitary
I learn what it’s like to be so
Alone

Une cellule condamnée m’incarcère
Pas de murs, pas de barreaux pour cette cage
C’est juste « moi »
Ce pénitencier est mon « identité »
Dans cet isolement
J’apprends ce que c’est d’être tellement
Seul

Crouched in a lonesome corner I shiver
Head faced to the wall my eyes
Glued to the mirror
Masculinity beats the living hell out of me
Vanity is only my reality
My only cold companion
Alone

Accroupi dans un coin solitaire je frissonne
La tête face au mur mes yeux
Collés au miroir
La masculinité fait ressortir l’enfer en moi
La vanité est ma seule réalité
Mon seul froid compagnon

Seul

Each moment without you I die
Each moment without you I die
Each moment without you I die
O, Krishna

Chaque moment sans toi je meurs
Chaque moment sans toi je meurs
Chaque moment sans toi je meurs
Oh, Krishna

This is the weapon of the real revolution
This is the fire of the final rebellion
This is the weapon of the real revolutionary
This is the fire…

Ceci est l’arme de la réelle révolution
Ceci est le feu de la rébellion finale
Ceci est l’arme du réel révolutionnaire
Ceci est le feu…

Politics, that ain’t gonna solve this
Sociologist, your plan is useless
This is the fire of the final rebellion
This is the weapon…

La politique, cela ne résoudra pas cela
Sociologue, ton plan est inutile

Ceci est le feu de la rébellion finale
Ceci est l’arme

Without the heart being changed
You won’t do nothing but re-arrange
The deranged situation
Of human exploitation
And that is why I imply
That is why…

Sans que le cœur soit changé
Tu ne feras rien à part ré-arranger
La situation dérangée
De l’exploitation humaine
Et c’est pourquoi je dis que cela implique

C’est pourquoi...

This is the weapon of the real revolution
Unlock the coils the clamped around you
Around your spiritual frame
By crying out the holyname

Ceci est l’arme de la réelle révolution
Brise les chaînes les fers autour de toi
Autour de ton cadre spirituel
En criant le nom sacré
[Krishna]

Your hypocrisy
Suave brutality
Your empty religion
Your proud hollow philosophy

Ton hypocrisie
Brutalité suave
Ta religion vide
Ta fière philosophie creuse

Consumerism
Thrice daily, cannibalism
Your tv
Your constant sexuality

Consumérisme
Trois fois par jour, cannibalisme
Ta télévision
Ta sexualité constante

I oppose
Vehemently, I vow

Je m’oppose
Avec véhémence, je fais serment

Ces trois chansons sont sur l’album Songs of separation, mais il serait injuste de ne pas conclure sur l’incroyable Holyname, de l’album éponyme sorti un an après, en 1994. Une chanson qui il y a plus d’un quart de siècle dénonçait avec justesse l’absence d’empathie, un mouvement général de notions abstraites vers la promotion de l’ego.

La chanson fait d’ailleirs partie de la brochure Songs of separation fait par 108, avec les textes de l’album et leurs explications, avec des photos

I have no emotion
I have no devotion
It’s empty motion
Oceans of notions
Intent on ego promotion

Je n’ai aucune émotion
Je n’ai aucune dévotion
C’est un mouvement vide
Des océans de notions
Avec l’intention de la promotion de l’ego

No elation
Just devastation
Supplication seems a foreign creation

Pas d’allégresse
Seulement la dévastation
La supplication semble une création étrangère

Battered and beaten and broken and bruised
Is the briar-ridden thorn-land of my heart
My cries are lies from conceitful eyes

Battue et battue et brisée et meurtrie
Est la terre épineuse pleine de bruyères de mon coeur
Mes pleurs sont des mensonges de la part de yeux vaniteux

I’ll cry it out:
The Holyname

Je le crierai :
Le nom sacré [Krishna]

[Reprise des couplets]

I won’t simmer in this complacency
I won’t settle for this false me

Je ne m’apaiserai pas dans cette complaisance
Je ne m’installerai pas dans ce faux moi

108 en 1993  (Photo: Kate Tucker Reddy)

Willy Schraen annonce la chasse au véganisme

Le principe de La Terre d’abord! est très simple : il s’agit de se soumettre et de soumettre l’humanité aux intérêts de la planète. Cette démarche a un fondement philosophique, celui de l’athéisme le plus complet, avec une pleine reconnaissance de la Nature.

Les démarches écologistes récentes ne raisonnent pas ainsi, en fait elles ne résonnent pas du tout, elles se veulent simplement pratiques. Il en va de même pour beaucoup d’initiatives se positionnant en faveur des animaux.

C’est pourtant la seule option possible, la seule qui ait du sens. Et le grand problème, c’est qu’en face, ils en sont tout à fait conscients. Il suffit de regarder les propos de Willy Schraen, le président de la Fédération nationale des chasseurs.

Il sait très bien qu’à terme la question concerne tous les aspects de la vie et la société elle-même. Alors il mobilise et pas sur n’importe quelle base : pour établir assez de forces afin d’écraser le véganisme…