La bataille dans le Val de Suse

188 policiers et une quinzaine de manifestants ont été blessées hier dans une bataille sur le chantier du TAV dans le Val de Suse (nous en parlions il y a quelques jours:La lutte anti-TAV en Italie).

Après la manifestation de 10 000 personnes, des groupes ont tenté d’assaillir le chantier.

Le président de la République italienne, Giorgio Napolitano, a naturellement appelé à isoler « les professionnels de la violence »…

« Ce qui est arrivé, du fait de la responsabilité de groupes entraînés et de pratiques de violence illégale, doit amener toutes les institutions et composantes démocratiques à réitérer leur plus nette condamnation, et les forces de l’Etat à veiller et à intervenir encore avec la plus grande fermeté » ;  »On ne peut tolérer que sur des manifestations légitimes de désaccord (…), se greffent de l’extérieur des brigades militarisées pour mener des actions d’une agressivité inédite contre des forces de police dépêchées pour faire respecter la loi. »

Les médias italiens dénoncent les « Black block armati contro la Tav » et les médias français ont quant à eux largement parlé de cet événement, pour vanter bien sûr la future ligne TGV Lyon-Turin…

Mais la vérité, c’est que tout cela montre la naissance d’une nouvelle conscience écologiste ! Les projets destructeurs ne peuvent plus passer « comme une lettre à la poste » !

Voici également un communiqué diffusé sur Indymédia Grenoble:

Depuis pas mal de temps déjà, le rideau de fer du local des Verts de Grenoble (rue Marx Dormoy) était orné d’un tag rageur : « crève Minatec et les partis collabos ». [1]

Ces derniers jours, les rideaux avaient été entièrement repeints, probablement en prévision du meeting national d’Europe Ecologie – Les verts qui doit se tenir ce jeudi 30 juin à Grenoble. Il n’aura pas fallu longtemps pour que leur local soit de nouveau la cible d’une attaque.

En passant tôt ce matin dans la rue, on pouvait lire sur les rideaux de fer : « Crève le TAV et les partis collabos », « Lyon Turin = désastre durable », « Crève le Tav et la technopole », ainsi que plusieurs « no tav » sur les murs.

Les verts se sont empressés de remonter les rideaux afin que les tag ne soient pas trop visibles.

Alors que la lutte contre le TAV fait rage à deux heures trente de Grenoble, et qu’ils sont en pleine période pré-électorale, les verts chercheraient-ils à faire oublier que le projet de TAV qu’ils soutiennent depuis des années suscite une farouche opposition de l’autre côté de la frontière ?

Les éco-tech grenoblois se réfugient derrière le prétexte de la diminution du traffic autoroutier pour justifier la construction de la ligne ferroviaire Lyon-Turin, et éviter de parler de ce qui constitue le véritable enjeu de ce projet : l’accélération des échanges économiques en Europe, avec son lot de désastres environnementaux, sociaux, et humains. (destruction de la vallée de Suse, développement du Sillon Alpin, transformation de nos villes en technopoles…)

Ni nanos, ni tav, ni autres projets de destruction durable.

[1] Sur l’absence d’opposition des verts à Minatec, voire ici