Areva, sponsor de l’athlétisme… et grand champion de la pollution radioactive

Hier, des activistes de Sortir du nucléaire ont tenu un petit rassemblement à l’occasion du meeting d’athlétisme à Paris, qui est sponsorisé par… AREVA. Une manière pour l’État, par l’intermédiaire de la Fédération d’athlétisme, de soutenir AREVA (AREVA appartenant à l’État français, la boucle étant bouclée, le tout au service du nucléaire…).

Areva, sponsor de l’athlétisme… et grand champion de la pollution radioactive

Le Réseau « Sortir du nucléaire » organise une action de protestation lors du meeting Areva du 8 juillet prochain au stade de France, afin de dénoncer le financement de l’athlétisme français par AREVA, grand champion de la pollution radioactive.

La catastrophe nucléaire de Fukushima et la contamination radioactive du Japon continuent. L’un des trois réacteurs accidentés, le réacteur n°3, utilisait du MOX, ce combustible éminemment dangereux à base de plutonium, fourni par… Areva. Pendant ce temps, l’industriel poursuit son partenariat contre-nature avec la Fédération Française d’Athlétisme. Cette année encore, elle finance le meeting AREVA, aux frais du contribuables (ii).

Une image saine et sportive, pour mieux faire oublier le pompier-pyromane qui se cache derrière ?

AREVA justifie ce financement en se targuant de valeurs communes entre l’athlétisme et l’industrie nucléaire : « progrès continu, excellence, […], enthousiasme, énergie ». Une éthique que le leader du nucléaire s’approprie sans scrupule, en parfaite contradiction avec la réalité du nucléaire. AREVA déclare en outre s’attacher à ne financer que des sports non émetteurs de gaz à effet de serre, tels la voile ou l’athlétisme. AREVA en grand champion de la lutte contre le changement climatique ? On n’ose y croire.

En agissant de la sorte, l’industriel profite de manière éhontée de l’image positive du sport et pérennise une campagne de communication douteuse : rappelons qu’AREVA est responsable de contaminations irréversibles de l’homme et de son environnement, contaminations soigneusement passées sous silence. Plus soucieux de sa rentabilité que de santé publique, AREVA cherche à exporter à tout prix (iii) son EPR, alors même que les experts en soulignent les nombreux défauts de sûreté.

Et contrairement à ce qu’AREVA se plaît à clamer, l’industrie nucléaire est extrêmement polluante et freine le développement des vraies solutions qui permettront de lutter efficacement contre le changement climatique (iv). L’entreprise exploite des mines d’uranium au Niger, au Kazakhstan ou sur les terres aborigènes australiennes, et ce au mépris des populations locales et dans des conditions sanitaires insupportables (v). Il est donc bien difficile de trouver des valeurs similaires entre les activités d’AREVA et l’athlétisme.

Areva, l’ami des jeunes…

Areva « déploie des actions spécifiques à destination des jeunes, […] en conviant des jeunes Franciliens issus de quartiers défavorisés au Stade de France ». La démarche est claire et assumée : « renforcer son attractivité auprès d’un public de plus en plus large », en s’achetant pour cela une image sympathique. Pourtant, le nucléaire nuit gravement aux générations futures : 34 000 enfants au Japon vont devoir être équipés de dosimètres afin de mesurer les doses de radioactivité subies quotidiennement (vi) ; du césium a été détecté dans l’urine d’enfants de la préfecture japonaise de Fukushima (vii), et ceux-ci sont désormais tenus d’absorber la même dose de radioactivité que les travailleurs du nucléaire (viii).

Le Réseau “Sortir du nucléaire“ dénonce cette gigantesque opération de désinformation aux frais du contribuable qui entache fortement l’image de l’athlétisme, et presse les dirigeants de la FFA ainsi que le Secours Populaire à rompre tout lien avec AREVA.  P

(i) Le MOX est un mélange de plutonium et d’uranium. Le combustible MOX fabriqué en France contient environ 7 % de plutonium. Il est coupé avec de l’uranium appauvri et non avec de l’uranium de retraitement qui perturberait la réaction de par sa composition. Après utilisation, le MOX contient toujours du plutonium (5 %), et de nouveaux produits de fission (6 %). 5 à 7 fois plus radiotoxique qu’un combustible irradié classique, il dégage une chaleur intense pendant des décennies. Le retraitement du MOX a été essayé, puis autorisé en 2003, mais il n’est pas pratiqué à l’échelle industrielle. Actuellement, le “cycle” s’arrête donc après une seule étape et génère des déchets pires que les précédents. Pour en savoir plus,

(ii) Rappelons que l’Etat français détient 93% d’Areva. Celle-ci est donc tributaire de l’argent des contribuables français.

(iii) EDF a confirmé en juillet un retard de deux ans dans la construction du réacteur nucléaire EPR de Flamanville. L’entrée en service commercial de ce réacteur n’aura pas lieu avant 2014. Ce retard s’accompagne d’un surcoût d’au moins 2 milliards d’euros. L’EPR français coûtera donc au bas mot 5 milliards, au lieu des 3,3 milliards annoncés initialement. Par ailleurs, l’EPR en construction en Finlande accuse plus de 44 mois de retard pour un surcoût de 3 milliards, soit un doublement du coût prévu au départ. Au total, ce sont donc déjà 5 milliards d’euros de surcoût qui seront à la charge des contribuables français.

(iv) Pour en savoir plus, consulter notre dossier « Face à la menace climatique, l’illusion du nucléaire »

(v) Pour en savoir plus, consulter notre dossier sur les mines d’uranium.

(vi) http://www.20minutes.fr/article/740793/34000-enfants-fukushima-equipes-dosimetre

(vii) http://leplus.nouvelobs.com/contribution/164674;les-enfants-de-fukushima-contamines-par-les-rejets-radioactifs.html

(viii) Nous avons rassemblé près de 30 000 signatures contre l’exposition des enfants japonais à des doses élevées de radioactivité ; voir la pétition à ce sujet ici : http://groupes.sortirdunucleaire.org/spip.php?page=petition-japon