Qu’entend-on par écologie ? Et par écologie radicale ?
Pour nous, c’est entendu : c’est changer le rapport à la nature, aux animaux, vivre pacifiquement, avec une humanité qui recule, une planète qui redevient bleu et verte.
L’humanité comprendrait qu’elle fait partie de Gaïa, et serait à son service, elle chanterait la vie, la joie de vivre…
Mais pour d’autres, comme EELV, l’écologie n’est qu’un prétexte pour pouvoir gérer la société comme avant malgré les problèmes. Pour d’autres encore, l’écologie c’est le retour en arrière.
Ces derniers, ce sont les « décroissants », dont nous avons déjà parlé et qui deviennent de plus en plus réactionnaires. Ils n’en ont strictement rien à faire des animaux, tout comme de la nature d’ailleurs : ils veulent vivre tranquillement, comme on pouvait le faire « dans le passé. »
S’il y a quelques années cela pouvait encore apparaître comme une sorte d’attitude décalée, pas difficile de voir qu’avec la crise économique cela sonne toujours plus facho.
Le dernier numéro du journal « La décroissance » s’acharne d’ailleurs sur… la musique techno (résumé de manière inculte à l’eurodance, grosso modo!).
Et on trouve également une image résumant parfaitement la décroissance, et où on peut voir que le rapport aux animaux est exactement celui de l’exploitation animale.
Voici l’image.
On a deux exemples d’animaux, de parfaites caricatures de l’exploitation animale.
On a ainsi les poulets, symbole du petit capitalisme, du petit commerce. De l’hypocrisie de ne pas « exploiter » les animaux aussi, bien souvent. Car ce dessin qui montre le « tiers-monde » est fait en France, pays très développé économiquement où il serait facile de généraliser le véganisme!
La misère des pays du tiers-monde est utilisée pour un modèle de petite exploitation.
Et on a les rats, qui représentent ici la « menace » de l’animal triomphant sur l’humain en cas de problème, symbole aussi soit disant de saleté etc. Bref l’image tente d’éveiller un sentiment de « répugnance. »
On a donc d’un côté le petit commerce rassurant (soit disant), et de l’autre la société de « masses » mauvais et chaotique. Les fachos ne disent pas autre chose ! Et l’exploitation animale non plus !
Les deux images ne s’opposent pas du tout, comme le pensent les « décroissants », bien au contraire.
Illustrons ce délire du retour en arrière avec la présentation d’une conférence qui aura lieu la semaine prochaine à Paris.
Voici la présentation :
« Jacques Ellul et Bernard Charbonneau, aux sources de l’écologie radicale du XXIème siècle
avec Frédéric Rognon, professeur de philosophie des religions à l’Université de Strasbourg, Frédéric Rognon est notamment l’auteur de « Jacques Ellul : une pensée en dialogue » (2007) et de « Médias et démocratie : entre affinités électives et mutuelles suspicions » (2010).
Jacques Ellul et Bernard Charbonneau sont deux penseurs majeurs de l’écologie politique. Amis d’enfance, ils ne cesseront d’enrichir mutuellement leurs travaux malgré une divergence essentielle : la foi en Dieu. Ils développent dès les années 1930 une pensée radicale face à l’émergence de ce qu’ils désignent respectivement comme le système technicien et la Méga-machine. A l’aube du XXIème siècle, en quoi ce parcours commun éclaire-t-il le champ des possibles pour une écologie à la croisée des chemins ? »
Jacques Ellul et Bernard Charbonneau ne sont nullement des « penseurs majeurs de l’écologie politique. »
Il y a là un délire bien français et bien facho, ce qui est d’ailleurs à comprendre de l’allusion aux années 1930, cette mouvance anti-technique étant fascinée historiquement par le fascisme.
Car lorsqu’il est dit :
« Amis d’enfance, ils ne cesseront d’enrichir mutuellement leurs travaux malgré une divergence essentielle : la foi en Dieu. »
Il ne faut pas comprendre que l’un serait athée et pas l’autre.
Bernard Charbonneau est un philosophe catholique, et Jacques Ellul est lui un philosophe protestant, considéré même comme un théologien (nous lui avons consacré un article: Ellul et la critique chrétienne conservatrice et romantique de la technique).
Ce sont deux religieux qui idéalisent le passé, ce sont des néo-mystiques chrétiens. Leur trip est appelé aujourd’hui écologie? C’est de l’escroquerie!
Ces gens-là se moquent des animaux, culturellement ils ne veulent qu’un retour vers le passé. Le nom de l’association à laquelle appartient un fils de Bernard Charbonneau, qui est « spécialiste du droit de l’environnement », parle de lui-même : « association nationale pour une chasse écologiquement responsable » !
La décroissance, c’est triste, c’est glauque, c’est la nostalgie d’un passé censé avoir été merveilleux, alors qu’il faut lutter pour un futur bleu et vert avec une humanité végane!