« Mangez un pigeon »

Quand on tient une position en faveur de la libération animale, si elle est juste alors elle a un impact. Notre affiche envers des pigeons a amené une réaction assez exemplaire, comme en témoigne ce graffiti ci-dessous.

 La réaction de la personne est vraiment exemplaire, parce que non seulement « la Terre d’abord ! » est barré, mais en plus il y a la valeur opposée qui est mise en avant : « votre ville. »

Comme si la ville nous appartenait à nous, alors qu’elle appartient aux gens les plus riches et leur mode de vie destructeur qui nous est imposé à tous. Ce qui est frappant également, c’est le côté « mobilisateur » : il est demandé de combattre pour la ville, comme on demanderait de se mobiliser pour la patrie.

C’est typiquement réactionnaire dans une veine irrationnelle. Quant au « mangez un pigeon » qui se veut humoristique, car les pigeons ne font pas partie de l’alimentation « courante », elle correspond bien au darwinisme social puisque le pigeon est défini comme étant au « bas » de l’échelle des valeurs dans un monde régi par le droit du plus fort.

Cette réaction exemplaire montre donc que nous avons bien choisi nos mots et que nous tapons là où cela fait mal : cela a un sens social très parlant.

C’est dans cette direction que la libération animale doit aller, comme l’expriment (à leur manière) les vegans d’Allemagne dont nous avons publié le manifeste hier. La libération animale doit rentrer dans la société et se confronter à la domination.

Une démarche qui n’a rien à voir avec le « Paris Vegan Day » qui est aux antipodes de cela. Ce n’est pas ici une critique gratuite, mais un petit rappel alors que cette initiative vient de se tenir à Paris, et nous sommes certainEs que les personnes ayant une conscience sociale, le sens de l’engagement et une stricte morale antifasciste auront boycotté cet événement avec un mépris assumé.

La libération animale c’est une confrontation patiente et difficile, pas des initiatives se voulant « amusantes » dans un haut lieu bobo de Paris dans une salle dont la location coûte plus de 10 000 euros la journée avec comme sponsors des capitalistes trop heureux d’avoir des consommateurs à disposition, et en plus des fachos pouvant diffuser leur vision du monde.