Non m. wauquiez, s’opposer aux ogm n’est pas « stupide et réactionnaire »

Voici un intéressant communiqué de presse du Collectif 43 sans OGM. Nous mettons juste avant la déclaration du ministre, tirée du Progrès, qui est à l’origine de cette prise de position.

Laurent Wauquiez soutient la recherche en Auvergne

« La recherche, c’est notre priorité avec l’enseignement supérieur. le pôle Inra de Clermont-Ferrand est l’un de meilleurs du monde, et je suis ici pour affirmer que la recherche française est excellente en région. Tout n’est pas concentré à Paris, et l’Auvergne a une carte à jouer… »

Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Laurent Wauquiez, est venu, hier après-midi, en voisin à Clermont-Ferrand. Au programme, le projet de laboratoire d’excellence « Clervolc », qui doit permettre à l’agglomération clermontoise de conforter sa position dans le domaine de la volcanologie. Également, le GRED- Génétique, reproduction, et développement, un laboratoire de la plate-forme de transgénèse du campus Saint-Jacques.

Le ministre s’est d’abord rendu au centre Inra- Institut national de la recherche agronomique. En compagnie de Marion Guillou, P-dg de l’Inra, il a visité le laboratoire de séquençage et génotypage, et le Conservatoire des ressources génétiques des céréales, où il a lancé officiellement le projet « Breedwheat », avec Pierre Pagesse, président de Limagrain, et vice-président du GIS Biotechnologies vertes, et Catherine Feuillet, directrice de recherche à l’Inra et coordonnatrice de « Breedwheat ».

Cet important programme réunit 26 partenaires publics et privés, avec un investissement de 34 millions d’euros sur neuf ans, dont neuf millions sont financés dans le cadre du programme Investissements d’avenir.

Il a pour ambition de soutenir la compétitivité de la filière blé en France, et de permettre une production durable et de qualité. Il fait du pôle Inra clermontois, un leader international en recherches sur la génétique et la génomique du blé, et renforce aussi la position de la France au sein du consortium « Wheat-global Alliance » pour la sécurité alimentaire mondiale. « Breedwheat » doit favoriser de nouvelles collaborations, avec d’autres projets de grande envergure, au sein de la nouvelle initiative mondiale pour la coordination des recherches sur le blé.

Interrogé à propos des OGM, Laurent Wauquiez a qualifié de « stupide et réactionnaire » l’attitude des faucheurs de cultures OGM. Il a souligné : « Nous parlons ici de recherche génétique, pas d’OGM. Il ne faut pas être du côté de la peur, mais du progrès. »

Voici donc maintenant la prise de position:

Suite à la prise de position de Laurent WAUQUIEZ , Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche le 29 septembre à Clermont Ferrand, le COLLECTIF 43 SANS OGM tient à apporter les clarifications suivantes :

Non M. le Ministre, s’opposer aux OGM n’est pas « stupide et réactionnaire ».

Les Organismes Génétiquement Modifiés (OGM), qu’ils soient obtenus par mutagénèse ou par transgénèse, ne sont pas un simple problème de stratégie dans la guerre entre firmes semencières, ou entre les agricultures intensives des continents Européen et Américain. Ils posent toute une série de questions, qui sont d’ordre agronomique, environnemental, sanitaire, économique et démocratique. A ces questions, les scientifiques et les politiques n’ont pas apporté de réponses claires. Une très large majorité de la population (près de 80%) l’exprime par un refus massif de voir les OGM entrer dans les assiettes et dans les champs.

Qualifier les actions des Faucheurs volontaires d’OGM de « stupide et réactionnaire » comme l’a fait M. WAUQUIEZ semble caricatural, voire méprisant. Hier comme aujourd’hui, les faucheurs volontaires sont des lanceurs d’alerte. Par leur action, ils nous interpellent sur les manquements de l’état dans la gestion des risques écologiques et sanitaires. Ils s’appuient sur les principes de prévention et de précaution qui fondent les droits de l’environnement et de la santé publique.

Notre société ne peut se passer d’une recherche publique de qualité, innovante et indépendante. Être « du côté du progrès » ne signifie pas pour autant que l’état doive soutenir toutes les orientations de la recherche, même si celle-ci se fait en région, et même si elle contribue à l’excellence internationale. Les orientations de la recherche doivent être des décisions citoyennes, alimentant des projets de société. Les conséquences des biotechnologies dans l’agriculture doivent être évaluées sans concession, en considérant avant tout la sécurité alimentaire des pays du Nord comme du Sud, et les producteurs qui en vivent.

Collectif 43 sans OGM