Retour sur la réglementation des cantines

Nous avions parlé de la nouvelle réglementation qui fait que les cantines sont obligées de servir de la « viande. » Cette réglementation ne change pas grand chose en pratique, et consiste en fait en une offensive laïque contre les minorités religieuses (voir notre article « Manger les animaux sera une obligation légale » ?!).

Les milieux religieux prennent évidemment cela très au sérieux. On a par exemple le « Collectif contre l’Islamophobie » qui en France fait semblant de soutenir les végétariens, afin évidemment de renforcer ses propres positions, alors qu’à Varsovie en Pologne se réunit la plus grande réunion de rabbins européens depuis la seconde guerre mondiale, avec comme central l’abattage rituel (qui bien évidemment passe moins en moins en raison de la contradiction entre l’utopie messianique religieuse, censée être pacifique, et la réalité des rites).

Et cette réglementation sert surtout de prétexte à une unité dans la « protection animale » où cette réglementation est considérée comme un complot contre le « végéta*isme ». La libération animale passe à la trappe, il faudrait l’unité à tout prix afin de préserver un semblant d’opposition, ce qui est totalement illusoire.

Il y a ainsi eu une manifestation (avec très peu de monde) à Paris le mercredi 26 octobre, et voici à titre documentaire la position de Jacques Boutault, maire d’Europe Écologie les Verts du second arrondissement de Paris (un arrondissement central et donc très chic, revenu à EELV en raison des accords avec le Parti Socialiste).

Jacques Boutault est un ancien alternatif devenu journaliste (notamment dans les business avec L’usine nouvelle, Challenges etc.) et il fait justement du « végéta*isme » l’un de ses drapeaux. C’est très intéressant parce que si lors d’une première lecture, on se dit que cela va dans le bon sens et que c’est bien, si on y réfléchit on voit qu’il n’y a aucune perspective, que les animaux ne sont pas pris en considération, bref que c’est du « végéta*isme » qui s’accommode très bien à la société, même s’il y a une espérance de « réformes »…

Moins de sel et de graisse dans les cantines ? Quand une bonne nouvelle en cache une mauvaise.

par Jacques Boutault, le 06.10.11

Je me réjouis de constater que les mesures prises dès mon élection dans les cantines du 2e figurent en partie dans le récent décret publié par le ministère de  l’agriculture issu de la loi de modernisation de l’agriculture de juillet 2010 .

Dans le 2e, on ne met à disposition des enfants ni ketchup, ni sauces, ni sel depuis près de 10 ans ! Les huiles de palme, les huiles végétales hydrogénées ou contenant des OGM sont strictement prohibées.

A 70%, les aliments servis proviennent de l’agriculture biologique ou sous label de qualité (AOC). Chaque mardi, c’est un repas végétarien qui est proposé.

Malheureusement,  le décret  remet  en partie en cause ces bonnes intentions ! Il impose en effet, à hautes doses, la présence de produits d’origine animale dans les menus.

Sous couvert de santé publique, cet arrêté laisse entendre que
calcium = produit laitier,
protéines = protéines animales,
fer et oligoéléments = viande ou poissons.
Il répond ainsi beaucoup plus aux volontés des industries agroalimentaires désireuses de placer le produit de leurs élevages intensifs, qu’a de réelles intentions de qualité nutritionnelle.
C’est aussi une façon d’imposer un modèle alimentaire dépassé, privilégiant l’élevage animal couteux en terme d’empreinte écologique, au détriment d’une agriculture tout aussi riche en éléments nutritionnels, mais plus respectueuse de l’environnement, et seule capable d’assurer un partage équitable des ressources alimentaires mondiales.