De manière fort dommage, il n’y a pas encore de communiqué au sujet du camp de Valognes et de l’opposition au CASTOR. Un seul communiqué a circulé, en date du 23 novembre 2011.
Le voici donc, mais nous voulons préciser ici un point important.
La lutte anti-nucléaire est en train de faire un peu la même chose qu’en 1977 : beaucoup de gens contestataires, ne sachant pas dans quelle direction aller, prennent grosso modo le train en marche. C’est cela qui fait que la lutte anti-nucléaire a pris une certaine ampleur ces derniers mois, suite à Fukushima.
Il y a eu la volonté de faire « comme en Allemagne », mais sans jamais voir dans quelle mesure le mouvement anti-nucléaire de ce pays est lié à tout un fond écologiste diffus dans la société.
Ainsi, il n’y a pas vraiment de saut écologiste, et ce communiqué en est un témoignage expressif . Autant la lutte anti-nucléaire est bonne, autant elle doit faire partie d’un ensemble : l’écologie.
Or, à la place de cela, on a une lutte contre la « nucléocratie » et la « méga-machine », c’est-à-dire du primitivisme… sans même la volonté que disparaisse la société industrielle au profit d’une planète naturelle.
On assiste à la naissance d’un primitivisme français, c’est-à-dire un primitivisme sans la Nature !
Cela témoigne de l’idéologie dominante qui domine la Nature, et que les contestataires anti-nucléaires ne remettent nullement en cause.
Il est ainsi très symbolique que le communiqué dise par exemple : « nous revendiquons l’arrêt immédiat du nucléaire et du monde qu’il engendre. » Nous ne comprenons rien à cette phrase : pour nous c’est un système en place qui fait le nucléaire, et pas l’inverse.
Un système qui assassine Gaïa. Mais Gaïa et la Nature n’intéressent pas les contestataires contre la « méga-machine. »
S’il faut donc bien entendu discuter de nombreuses choses dans le cadre de la lutte, il n’y a, pour ce que nous en avons vu, pas vraiment d’illusions à se faire pour que la lutte anti-nucléaire soit un premier pas dans la construction de l’écologie radicale.
Communiqué du collectif Arrêt d’urgence nucléaire
Aujourd’hui, mercredi 23 novembre 2011 en début de soirée, des trains ont été stoppés dans la région de Rouen par des signaux d’arrêt d’urgence disposés sur les rails. Dans un climat de violentes répressions policières(1), nous avons ainsi contribué à ralentir le 15e train Castor de transport de déchets nucléaires à destination de Gorleben (Allemagne).
Chaque jour, par route ou par rail, des conteneurs irradiants circulent entre les diverses installations nucléaires qui mitent les territoires.
Les déchets sont le symbole de l’incapacité à gérer durablement et véritablement les conséquences du grand délire nucléaire. Leurs transports sont leur manière de faire diversion. Déplacer pour créer l’illusion de savoir qu’en faire, « retraiter » pour « recycler » en partie à des fins militaires, enfouir pour camoufler, et surtout, brasser du vent face à l’impossibilité de gérer l’ingérable.Nous ne pouvions pas rester assis et nous taire face à ce train-train qu’on nous impose à coups de matraques et de menaces répressives.
En ralentissant le train Castor, nous espérons que chaque minute perdue soit autant de temps pris pour lever le voile sur ce que l’industrie nucléaire désire à tout prix cacher: ses déchets, le danger qu’elle nous fait subir tous les jours par ses centrales, son essence profondément centralisée et totalitaire… Nous voulons faire parler de l’horreur quotidienne que constitue le système nucléaire. Nous voulons faire taire la propagande de la nucléocratie qui nie sans cesse le danger de leur méga-machine, de Tchernobyl à Fukushima, des mines d’uranium du Niger jusqu’à l’usine de production de plutonium de la Hague. Nous voulons faire de ce trafic mais aussi des suivants, un enfer pour tous ceux et toutes celles qui collaborent à ce monde mortifère. Nous seront toujours là, que ces trains exportent la mort à Gorleben ou ailleurs.
Nous ne sommes pas les seuls aujourd’hui à agir, et demain nous seront plus nombreu-ses-x encore. Ne nous y trompons pas, nous ne revendiquons pas l’arrêt des transports de déchets nuclaires, nous revendiquons l’arrêt immédiat du nucléaire et du monde qu’il engendre.
Arrêt d’urgence nucléaire
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(1) Hélicoptères, gaz lacrimogène, grenades assourdisantes, flash-ball, matraques…