Center Parcs Roybon c’est reparti, la lutte aussi

Il ne faut jamais sous-estimer l’ennemi, qui à tout prix veut bétonner! C’est là quelque chose à retenir, alors que le projet du Center Parcs Roybon se relance… et qu’il faut de nouveau s’y confronter!

Center Parcs Roybon c’est reparti, la lutte aussi

le 31 décembre 2011

Après plus d’un an de silence organisé, afin de se faire oublier, le projet affaibli par une opposition de plus en plus nombreuse et multiple, des problèmes techniques, un échec en justice sur un point de forme et une incapacité à « rembourser » la zone humide détruite réapparait avec comme seul interlocuteur Marcel Bachasson, maire de Roybon.

Il est à noter que mrs Queyranne et Vallini, présidents des conseils régional et général ne prennent plus « officiellement » la défense de ce projet, alors qu’à l’époque ou tout semblait simple ils se répandaient volontiers dans la presse pour se glorifier d’avoir, à coup de subventions et cadeaux, su attirer le prédateur « Pierre et Vacances-Center parcs » dans la région. Leurs partis respectifs sont également dans le silence total.

Ces emplois qualifiés de merveilleux, cette revitalisation des Chambarans, ce « rééquilibrage » entre l’or blanc des stations et l’or vert de la campagne et des plaines tant vantés par ces derniers ne font, semble-il plus recette et de multiples élections se préparant dés 2012, la prudence pour ces carriéristes accrochés aux calculateurs de voix semble de mise aujourd’hui. Cette attitude est révélatrice de l’embarras sur ce projet finalement beaucoup plus impopulaire que prévu et, si l’on en croit les rumeurs, devenu subitement « indéfendable politiquement ».

Malgré tout, le maire de Roybon reste mandaté par ces derniers pour relancer les procédures, après le coup d’arrêt judiciaire, et reprendre avec toutes les précautions les démarches légales.

Ce projet, autant nos élus actuels, de droite comme de gauche , que L’entreprise Pierre et Vacances le veulent et ils feront tout pour le mener à son terme.
La lutte doit donc continuer et se renforcer et surtout se placer sur le terrain du débat de fond et des idées.

Les actions en justice, menées par l’association par « pour les Chambaran sans Center-Parcs », ont permis de gagner du temps et de ne pas laisser ce projet démarrer, alors qu’à l’époque ses promoteurs l’avaient, sans consultation aucune, décidé autoritairement et souhaitaient le mener au pas de course afin de ne pas laisser, justement, une opposition s’installer et se développer.

C’est pourquoi, afin de récupérer ce temps gagné pour en faire un temps de lutte et de dénonciation sur ce que représente ce projet, nous avions à l’époque, sur ce blog, soutenu cette démarche juridique.

Nous l’avions, vu l’urgence, accepté comme une étape, nécessaire et efficace, à condition d’utiliser le temps gagné pour favoriser la prise de conscience et le débat et la réflexion, mais pas comme une fin en soi.

Nous n’avons parallèlement cessé de maintenir la pression, par l’information sur la société Center-Parcs, ses nuisances et destructions multiples, ses pillages de subventions, la nature réelle de ses emplois de misère, sur l’artificialisation de la nature qu’elle prône, sur l’accaparation des forêts libre et leur privatisation qu’elle mène à marche forcée avec la complicité des politiques.

Ces informations sont essentielles pour dénoncer et combattre les destructions de l’industrie du tourisme passées, présentes et futures de nos lieux de liberté, forêts libres, plages et autres lacs, étangs ou simples prairies, commises notamment par la très prospère entreprise Pierre et Vacances.
La lutte du milieu associatif contre ce Center Parcs, s’est, ces derniers mois figée dans la guérilla juridique et la course aux adhésions pour la financer.
Il est vrai que, dans un premier temps, cela a permis de donner un coup d’arrêt utile et nécessaire. Mais le combat politique s’en est vu estompé et seuls des arguments strictement juridiques, écologiques et techniques ont été mis en avant.

Ces arguments ne sont pas contestables et nous les portons également. Destructions de zone humides, mise en danger d’une zone essentielle pour les nappes phréatiques, destruction de milieu naturel et de bio-diversité, gaspillage d’eau….

Mais si ces problèmes sont réels et graves, l’autre versant de la contestation n’en est pas moins essentiel.
Quelle est la société qui permet et fait accepter, sur fond de privatisation des territoires, d »aliénation sociale, de création d’emplois vides de sens et d’utilité personnelle et collective réelles, ces projets destructeurs ?

Quelle est la société qui organise, sur une population paupérisée et angoissée, le chantage à l’emploi, afin de mener à bien ses destructions massives et juteuses ?
Quelle est la société qui, dans une course folle pour se maintenir à flot, nous impose, crises après crises, de nouvelles mutations, de nouvelles bulles, de nouvelles consommations compulsives , sédatives, abrutissantes, rentables pour une infime minorité qui s’en enrichit et assoit son pouvoir, mais qui s’effondrent les unes après les autres, en attendant les prochaines, détruisant au passage la vie des populations précédemment asservies ?
Quelle est la société qui après avoir organisé l’ultra-spécialisation des territoires du monde avec son cortège de délocalisations, nous « vend » aujourd’hui, chez nous, des « emplois » tertiaires » touristiques sauveteurs car « non délocalisables » ?

Quelle est la société qui a détruit à ce point le sens du lien social en réussissant à légitimer le fait qu’un service humain à un être humain soir devenu une marchandise comme une autre, une activité payante ou salariée, selon le coté ou l’on se situe ? Quelle est la société qui parque des êtres humains dans des camps de vacances, pour à la fois les distraire et les salarier, après avoir détruit la nature libre qui s’y étendait précédemment ?

Quelle est la société qui continue et peaufine la destruction totale de la nature et des espaces libres en les marchandisant ?

C’est le combat contre cette société qui nous débarrassera des Center Parcs et autres marchandisations du vivant, et non pas l’inverse.
Et c’est ce combat vital qu’il nous faut mener, contre cette société .

La participation « critique » d’ associations locales au débat les mène aujourd’hui, pour certaines, à avancer des propositions « équivalentes » pour créer la même quantité d’emplois, au même endroit que le Center Parcs de Roybon.

En rentrant dans la mascarade des « propositions alternatives », ces associations ne font que renforcer cette société et donner cruellement l’espoir que l’on peut la rendre « sociale » et plus douce, validant au passage l’emploi salarié comme seule fin en soi d’une existence.
Cela fait des dizaines d’années que des « progressistes » tiennent ce langage et mènent ce « combat » naïf et incohérent.
Naïfs ou complices ?

Ces derniers n’ont fait que valider le monde qu’ils étaient censé remettre en cause et l’aider à se pérenniser en embauchant ses contradicteurs.
Un texte rédigé par quelques membres d’associations, qui se greffent aujourd’hui sur le combat, relayé et donc soutenu sur le site de l’association « pour les Chambaran sans Center Parcs » ( le voir ici : http://www.pcscp.org/spip.php?article133 ) et annoncé comme destiné aux seuls élus est l’exemple même et des plus typiques de ce phénomène ou des opposants deviennent les « crétins utiles » du système qu’ils étaient censés dénoncer.

Ce texte n’étant pas destiné au commun des mortels, mais aux élus, nous montre au passage, qu’un certain monde estime que les problèmes doivent continuer à se gérer entre personnes averties, dans le dos des populations inaptes par nature à réfléchir ensemble à leur vie et à ce qu’ils veulent en faire.

Son dernier paragraphe prône, en remplacement des aides publiques à Center Parcs, des aides à la filière bois, qui nous dit-on, serait en manque cruel de main d’œuvre. La filière bois est, il est vrai, devenue si « éco-blanchie » dans sa communication, qu’elle en devient brutalement noble aux yeux de certains, et a donc droit au respect et à l’argent public ! La destruction des forêts, quand elle est présentée comme « durable » n’a plus la même odeur,et les conditions de travail de cette filière économique en seraient donc devenue miraculeusement merveilleuses …

Il prône, également, le financement d’emplois d’aides aux personnes âgées, validant ainsi l’acceptation d’une vie ou nos anciens se verront en fin de parcours, « source d’emplois », dans un « marché » qualifié récemment par un journal économique de « porteur ». On pourrait donc tout à fait légitimement financer l’installation à Roybon d’une résidence » les sénioriales » autre marque du groupe Pierre et Vacances, justement spécialisée sur ce « marché » si lucratif et si peu humain, nous semble-t-il, de nos aïeux transformés en marchandises gérées et séparées de leurs descendants !

Face à la marchandisation du vivant sous toutes ces formes, nous prônons, nous, le remise en cause totale du système actuel, et sa destruction, entre nous, sans élite pour nous représenter et nous dire ce qui est bon pour nous.

La lutte sociale et politique pour refuser cette destruction de plus est une étape, ne la laissons pas aux mains uniques des juges et des techniciens, des politiques et des gestionnaires et des lobbies du capitalisme vert naissant .

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