EELV en faveur de la chasse « responsable »

La libération animale présuppose le refus catégorique de la chasse. Si cela ne peut pas être un thème central, car l’exploitation animale n’est pas érigée en système moderne et perfectionné à très grande échelle, le refus de la chasse est une obligation morale face à la culture de la mort et l’attitude de domination patriarcale.

Les chasseurs, même s’ils sont en partie de culture populaire, sont des alliés de tout ce qui s’oppose à l’écologie et aux animaux. Le fait qu’Europe Ecologie – les Verts soutienne désormais la chasse est révélateur et totalement honteux. Et bien entendu inacceptable.

C’est un excellent point de départ si l’on discute avec des gens d’EELV, car comment peut-on se dire écologiste et soutenir la chasse, une tradition sordide entretenue artificiellement en nourrissant des animaux pour mieux les assassiner ensuite, tout en se prétendant « utile » à l’environnement dont ils rétabliraient « l’équilibre. »

Voici ce que dit la secrétaire nationale d’EELV, Cécile Duflot, dans une interview accordée à Libération hier 18 janvier 2012.

Lors de ses voeux au monde rural mardi, Nicolas Sarkozy a critiqué des règles environnementales «tatillonnes», notamment sur la protection de l’eau, et a proposé de «relâcher la pression» sur la protection de l’environnement. Comment réagissez-vous ?

On ne peut être que stupéfait de la faiblesse de l’argumentaire et de l’humiliation pour tous ceux qui ont cru à une part de sincérité dans la démarche du Grenelle de l’environnement en 2007 et y avaient vu un espoir. Ces critiques sur la protection de l’eau, qui est essentielle pour notre avenir, à l’heure où on parle des algues vertes et de maladies liées à la pollution de l’eau, et que nous, écologistes, considérons comme un bien commun de l’humanité, traduisent une incompréhension sur ces sujets et même une bêtise.

Le chef de l’Etat a aussi voulu rassurer les chasseurs, en désapprouvant notamment une décision rendue le 23 décembre par le Conseil d’État pour avancer la date de clôture de la chasse de certaines oies…

Il y a une même incompréhension des réalités. Cette manière d’opposer chasseurs et protecteurs de l’environnement est ringarde et inopérante. Je suis frappée aussi par cet irrespect des décisions de justice.

Qu’un Président en fonction attaque une décision du Conseil d’État, voilà qui est exotique et étonnant. On se dit que le candidat a fait perdre la tête au Président.

C’est-à-dire ? Une manière de reconquérir un électorat traditionnellement à droite ?

C’est une démarche de politique à la papa, et je suis sûre qu’un certain nombre de gens ne seront pas dupes.

Nicolas Sarkozy a ajouté que «les chasseurs ne sont pas les ennemis de l’environnement». Selon vous, avez-vous réussi à dépasser cette opposition ?

Il joue de l’opposition entre les Français, comme il l’avait fait sur le thème de l’identité nationale. Mais les écologistes, à bas bruit et depuis longtemps, ont tissé des liens avec le monde de la chasse pour penser la pratique d’une chasse responsable.

Nous engageons ce dialogue, quitte à ce qu’il soit parfois musclé. En parlant ainsi aux ultra-chasseurs, Nicolas Sarkozy ne fait que flatter les bas instincts et caricaturer, ce qui constitue l’un des ressorts de sa politique.

Pour rappel voici ce que disait Eva Joly il y a quelques mois. On remarquera qu’elle prétend d’habitude vouloir que la justice soit appliquée partout à la lettre, et qu’ici elle justifie des lois différentes selon les endroits, et « excuse » même qu’en Angleterre la loi soit contournée !

Et cela au nom des « différences » et de la « liberté » ! Ici Eva Joly s’oppose à l’universalisme et dit précisément la même chose que les « identitaires » et ceux qui défendent le « terroir » et ses « traditions. »

« La corrida est très populaire dans le Sud de l’Europe et il convient d’empêcher que cela se développe ailleurs que là où c’est ancré dans les traditions. Il faut limiter l’accès à ce spectacle aux adultes. »

« Je suis hésitante sur une interdiction, car en Espagne, cela fait partie vraiment de la culture. Une interdiction ne peut se faire que progressivement, en concertation avec les populations locales. »

« La chasse à courre est aussi une chasse ancestrale et très implantée dans certaines régions, et donc ma réponse est la même. Il y va du respect des cultures locales, des régions, des identités culturelles. »