La SNCF fait la chasse aux lapins

Nous avons remarqué qu’hier ont été publié deux articles extrêmement semblables, et d’ailleurs avec le même titre : « La SNCF fait la chasse aux lapins. »

Or, il n’est pas du tout difficile de voir que plutôt que de véritable « journalisme » (mais cela existe-t-il encore), on a droit à deux personnes retranscrivant à leur manière le point de vue officiel de la SNCF (soit directement, soit par l’intermédiaire d’une dépêche, ou plutôt un mini article de l’AFP).

On a donc droit ici à une version très française de la question de la Nature : « place aux trains » dit en quelque sorte la SNCF, et les animaux eh bien dans la logique des choses, il s’agit ni plus ni moins que de les éliminer !

On a là une contradiction entre l’humanité et la Nature mise véritablement à nu. C’est même un exemple très parlant pouvant servir d’argument.

Une humanité sérieuse dans son rapport à Gaïa ne peut pas bétonner chaque jour davantage, c’est insupportable à vivre, c’est inacceptable par rapport à Dame Nature.

S’il faut des trains, alors qu’ils soient aménagés de telle manière à déranger le moins possible la Nature, et que l’humanité cesse de ne se préoccuper que de ses rails et ses champs ! Ce qui doit compter d’abord, c’est notre mère la Terre !

La SNCF fait la chasse aux lapins

Contre les retards et les dégradations, la SNCF dégaine une arme inattendue: un garde-chasse, William Hup, traque sans relâche depuis trois ans lapins et blaireaux, dont les galeries sont une terrible nuisance pour les voies.

Fusil en bandoulière et cartouchière bien remplie, flanqué de son fidèle Vidocq, un cocker springer brun et beige, William Hup, 42 ans, arpente 700 kilomètres de voies, réparties sur cinq départements situés au sud-est de Paris.

Ce cheminot d’un genre un peu particulier ne semble pas mécontent de ne « vivre que de la chasse ». Le travail de Vidocq, c’est de déloger les animaux dans les fourrés aux abords des voies de l’Yonne, de l’Essonne, du Loiret, de la Seine-et-Marne et du Val-de-Marne.

Importantes dégradations

« Il y a de moins en moins de chasseurs donc on assiste à un développement à grande échelle des lapins, des blaireaux et des sangliers. Ils causent d’importantes dégradations sur les installations de sécurité au sol, des dégâts sur les trains en cas de collision et des risques d’éboulement dus au terriers », dit William Hup.

En 2011 en Ile-de-France, la SNCF a enregistré 100 heurts d’animaux qui ont entraîné le retard ou l’annulation de 516 trains et la perte de plus de 116 heures, souligne la SNCF.

« Les lapins de garenne creusent tout le temps, ce qui impacte la stabilisation de la voie et si on ne fait pas le nécessaire, il pourrait se produire une catastrophe, telle le déraillement d’un train », affirme William, posté au niveau de la voie située sur une digue sableuse entièrement minée de galeries.

Les blaireaux, eux, remuent jusqu’à 20 tonnes de terre par an, selon lui.
M. Hup a d’ailleurs été obligé de faire poser « des dizaines de mètres carrés de grillages » et de « boucher les galeries au béton ».

Mais l’homme brun au yeux marrons, treillis kaki, gilet fluorescent orange siglé SNCF et casquette marron vissée sur la tête, l’assure, « jusqu’à présent, il n’y a jamais eu de risques pour les usagers ».

La SNCF indemnise les agriculteurs

700 lapins ont ainsi été éliminés en 2010, 1.000 en 2011. « Il y a même eu un pic juste avant les fêtes de fin d’année 2011, avec 100 lapins éliminés en une seule semaine », se souvient William.

Ces lapins sont aussi une nuisance pour le monde agricole et la loi considérant que ces animaux vivant sur des terrains de la SNCF lui appartiennent, contraint l’entreprise à indemniser les agriculteurs.

En Ile-de-France, le montant des indemnisations pour les dégâts causés par les lapins que la SNCF a dû payer, s’est élevé à 260.000 euros en 2010 pour chuter à 123.000 en 2011. « Ce chiffre montre que mon travail est nécessaire, c’est encourageant », s’enthousiasme William.

Voici l’article de 20 minutes (Ile-de-France):

la sncf fait la chasse aux lapins

Transports La société ferroviaire emploie un garde-chasse pour aider à la régularité du trafic

Fusil à l’épaule, casquette et gilet orange, William Hup parcourt les abords de la voie ferrée près de Montereau (77).

Il est le garde-chasse de la SNCF et a pour mission de prévenir les dégâts causés par les animaux qui vivent près des lignes. Le poste a été créé il y a trois ans et proposé à ce chasseur passionné, qui travaille dans la société depuis 21 ans.

Il est en charge de 700 km de lignes. « Ici c’est une zone sinistrée par les lapins de garenne, il y a des terriers partout », explique-t-il.
Les nombreuses galeries fragilisent les voies et les talus qui les bordent. Elles abîment également les câbles qui courent sous terre. « Nous n’enlevons même pas un quart de la population », souligne le chasseur.

Chaque jour, il parcourt une portion différente de terrain et passe deux à trois fois au même endroit dans la saison. Pour s’occuper des lapins, William Hup travaille avec trois chasseurs bénévoles, toujours les mêmes. Accompagné par Vidocq, son chien, il part en tête pour faire rentrer les animaux dans leur terrier. Puis des furets sont envoyés dans les galeries pour faire sortir les lapins. En période de chasse, ils sont ensuite tirés au fusil.

D’autres animaux posent problème. C’est le cas des blaireaux qui sont aussi présents près de Montereau. « Ce sont de gros terrassiers, poursuit le chasseur. Ils peuvent remuer une vingtaine de tonnes de terre par an. S’il y a une grosse pluie, cela crée un risque d’affaissement. » Pour ces animaux, la technique est différente. Ils sont sortis de leurs terriers par des chiens, puis les trous sont comblés avec du mortier. Un grillage est ensuite posé sur les talus pour les empêcher de revenir.

Les dégradations ont également des conséquences financières pour la SNCF qui a dû verser 123 000 € d’indemnisation l’année dernière. « Si les lapins de garenne sont sur votre propriété, vous êtes responsable des dégâts qu’ils causent », précise le garde-chasse.

Des animaux plus gros, comme des sangliers ou des cervidés peuvent aussi heurter les trains. « En dessous de 50 kg, il y a peu de risque qu’une collision arrête la circulation », explique William Hup.

En 2011 en Ile-de-France, il y a eu près de 100 heurts d’animaux. Cela a entraîné le retard ou l’annulation de 516 trains et 116 heures ont été perdues.