Exemple d’aide médiatique à l’exploitation animale

On sait à quel point l’écologie est devenue un thème « à la mode » repris n’importe comment par n’importe qui; en voici un exemple concret. Sur Le Monde, on peut lire un article intitulé « Insectes, algues et viande artificielle vont-ils nourrir la planète ? ».

En commentaire, on peut lire cela (avec la réponse de l’auteur):

ça me rappelle cet excellent papier publié la semaine dernière ;)

http://www.zegreenweb.com/sinformer/des-algues-aux-insectes-plusieurs-solutions-ecologiques-pour-nourrir-la-planete,47007

Et oui sur Zegreenweb, il y a un article intitulé « Des algues aux insectes, plusieurs solutions écologiques pour nourrir la planète », et les deux articles sont en fait pompés sur un article du journal anglais the Guardian. C’est très naïf de l’avoir avoué en réponse à un commentaire, et cela en dit long: à l’heure de l’internet massif, les pseudos idées écolos sont lancées et récupérées n’importe comment, et ce à l’échelle internationale.

Elles ont toutes en commun le principe de vouloir trouver une solution pour que « tout continue comme avant ». Il s’agit d’une idéologie, portée par une machine de guerre médiatique. Elle vise à pérenniser l’exploitation animale pour un prochain cycle de destruction, pour détruire la planète vraiment jusqu’au bout…

Et cela en faisant semblant de se préoccuper du sort de l’humanité! Alors que c’est pour le profit, en profitant de l’exploitation!

Voici l’article du monde:

Insectes, algues et viande artificielle vont-ils nourrir la planète ?

La Terre pourra-t-elle nourrir 9 milliards d’êtres humains en 2050 ? Alors que la démographie ne cesse d’augmenter, cette question taraude tant les scientifiques que les économistes et hommes politiques. Selon l’ONU, nous devrons presque doubler notre production alimentaire, adopter de nouvelles technologies et éviter le gaspillage.

Malgré tout, la tâche semble malaisée : un milliard de personnes souffrent déjà de faim chronique, il reste peu de terres vierges à découvrir, les océans sont déjà surexploités, la planète fait face à une pénurie croissante d’eau et le changement climatique rendra l’agriculture plus difficile. Mais utiliser les terres et l’eau autrement reste possible. Voici un tour d’horizon de la nourriture que nous pourrions trouver dans nos assiettes dans quarante ans.

Les algues. Comment libérer d’énormes quantités de terres agricoles pour produire davantage de nourriture ? La réponse passe d’abord par des fermes d’algues. Ces organismes unicellulaires simples peuvent en effet se développer très rapidement et en grande quantité à la fois en mer mais aussi dans des eaux polluées ou dans des endroits dans lesquels ne survivrait aucune culture classique.

Surtout, les algues peuvent être utilisées pour l’alimentation humaine — très courant au Japon et en Chine —, pour l’alimentation animale, comme engrais ou surtout comme biocarburant. Selon les scientifiques, que citent le Guardian, les algues peuvent produire 15 à 30 fois plus d’huile que le maïs et le soja. Elles permettraient donc d’économiser des millions d’hectares de terres (et des milliards de litres d’eau d’irrigation) qui seraient destinés à l’alimentation humaine et non plus à faire rouler nos voitures.

Les insectes. Criquets, sauterelles, araignées, guêpes, vers, fourmis et autres coléoptères ne sont pas encore rentrés dans les menus européens ou américains, mais près de 1 400 de ces espèces sont consommées à travers l’Afrique, l’Amérique latine et l’Asie. Avec la hausse des prix alimentaires et la pénurie de terres dans le monde entier, il ne s’agit peut-être que d’une question de temps avant que les fermes d’insectes essaiment en Europe, estiment des chercheurs dans le Guardian.

Car les insectes sont non seulement bons pour la santé — riches en protéines, en calcium et en fer et faibles en graisses — mais aussi ils requièrent peu d’espace. Sans oublier que les petites bêtes émettent nettement moins de gaz à effet de serre que les grosses.

« Malgré tout, on aura une très forte résistance culturelle en Occident. Les habitudes alimentaires se modifient très lentement », prévient Catherine Esnouf, directrice scientifique adjointe alimentation à l’Institut national de la recherche agronomique (INRA) et coordinatrice de l’ouvrage Pour une alimentation durable. C’est pourquoi une équipe de chercheurs hollandais travaille à la constitution de plats réalisés à partir de protéines d’insectes mais sans en prendre la forme. L’Union européenne va par ailleurs débloquer un financement de 2,4 millions d’euros en 2012 pour promouvoir l’utilisation d’insectes dans les cuisines, et a demandé aux agences de sécurité alimentaire d’enquêter sur leur potentiel nourrissant.

La viande artificielle. Elle ressemblerait à de la viande, sentirait comme de la viande et serait de la viande, sans toutefois provenir d’un animal vivant. La viande artificielle, qui fait l’objet de recherche depuis une dizaine d’années, pourrait être issue du développement en laboratoire de cellules souches de poulet, bœuf ou porc, comme on le fait déjà pour fabriquer de la bière ou des yaourts.

Selon une étude des universités d’Oxford et d’Amsterdam, la viande in vitro réduirait de 96 % les émissions de gaz à effet de serre entraînées par l’élevage. Sa production exigerait par ailleurs entre 7 et 45 % moins d’énergie que celle de la viande produite de manière conventionnelle. Enfin, la viande en boîte n’aurait besoin que d’1 % des terres et de 4 % de l’eau actuellement dévolues au bétail. Car aujourd’hui, 70 % des terres agricoles sont consacrées à l’élevage du bétail et la culture de sa nourriture. Or, la consommation de viande ne cesse d’augmenter. En vingt-cinq ans, elle est ainsi passée de 30 kg à 41,2 kg par habitant, selon la FAO. Et la production va continuer de grimper, tirée par la consommation des pays émergents comme la Chine et l’Inde.

Certains scientifiques restent toutefois sceptiques. Selon eux, arriver à une production massive de viande par ce procédé entraînerait des coûts exorbitants et nécessiterait d’énormes quantités d’hormones pour favoriser la croissance et d’antibiotiques pour éviter les contaminations.

Les nouvelles cultures. Au-delà de ces nouveaux aliments, les pays vont surtout devoir adopter un meilleur équilibre entre protéines animales et végétales. « La consommation de viande pratiquée actuellement par les pays développés n’est pas soutenable au niveau de la planète. Elle doit être diminuée de moitié pour que les pays en développement disposent des ressources nécessaires », estime Catherine Esnouf.

Légumes secs, céréales, lentilles — riches en fibres, minéraux, protéines et vitamines — devraient donc prendre plus de place dans notre assiette. « La sélection génétique nous permettra d’améliorer le goût et la digestion de ces aliments, pour concurrencer les produits animaux. On trouve par ailleurs déjà des préparations variées à base de végétaux, qui pourraient permettre d’attirer les consommateurs », ajoute Catherine Esnouf.

Voici l’article de zegreenweb:

Des algues aux insectes, plusieurs solutions écologiques pour nourrir la planète

Alors que la planète a officiellement atteint les 7 milliards d’habitants en octobre dernier, une question se fait de plus en plus pressante : comment peut-on répondre aux besoins alimentaires d’une population grandissante ? Comment nourrir 2,5 milliards de bouches supplémentaires à l’horizon 2050, sachant que déjà plus d’un milliard de personnes souffrent de la faim dans le monde ?

Une grande partie de la solution résiderait dans les algues, qui ont le triple avantage de pousser facilement, vite et en grandes quantités, en plus d’offrir plusieurs possibilités d’exploitation. Elles peuvent ainsi servir de fertilisant, de nourriture pour animaux et, on l’a évoqué, sont de plus en plus utilisées dans la production de biocarburants.

Selon les scientifiques, les algues peuvent produire 15 à 30 fois plus d’essence que le maïs et le soja. Il serait donc judicieux de cesser de « gâcher » les cultures agricoles dans la production de bioéthanol et de privilégier la production d’essences alternatives à base d’algues… Pareil basculement permettrait de surcroît d’économiser des milliards de litres d’eau chaque année. Rappelons en outre que les algues sont également répandues dans la gastronomie, en salade et dans les fameux makis notamment. Dès lors, pourquoi ne pas les envisager comme variantes à la frisée ou à la mâche ?

Ensuite, et même si cette idée a beau en révulser plus d’un, envisager une alimentation à base d’insectes s’avèrera sans doute nécessaire au fil des années. S’ils ne sont guère appréciés des Occidentaux, de nombreuses populations en Afrique, en Asie et en Amérique Latine se nourrissent toutefois – et ce depuis toujours – d’au moins 1 400 espèces d’insectes différentes, souligne M. Vidal. En plus d’être bons pour la santé, car riches en protéines, en calcium, en fer et faibles en matières grasses et en cholestérol, les insectes ont l’atout pratique de ne requérir que peu d’espace. Sans oublier que les petites bêtes émettent nettement moins de gaz à effet de serre (GES) que les grosses.

De son côté, le dénommé Zhikang Li a développé un « super riz vert », une nouvelle variété obtenue non pas par modification génétique mais en croisant pas moins de 250 variétés différentes. Celle-ci produit beaucoup plus de graines tout en étant plus résistante à la sécheresse, aux inondations, aux insectes nuisibles et aux maladies. A condition bien sûr d’être autorisé à la commercialisation, ce « super riz vert » pourrait nourrir jusqu’à 100 millions de personnes supplémentaires en Asie. De quoi inciter à étudier de nouvelles techniques de croisement génétique sur d’autres cultures.

S’il est une expérience scientifique dont on a beaucoup plus parlé ces dernières années, c’est bien celle de la viande artificielle. Si on est encore loin de voir des filets de bœuf ou des escalopes de poulet conçus en laboratoire surgir dans nos assiettes, le fait est que la recherche avance, petit à petit. Les premiers morceaux de viande « cultivés » à partir de cellules souches pourraient même faire leur apparition l’an prochain. Bien qu’ils devraient, dans un premier temps en tout cas, n’avoir aucun goût.

Enfin, en termes de surface exploitable, diverses technologies sont actuellement à l’étude afin de développer un moyen de cultiver de la nourriture dans les contrées les plus arides. Un inventeur britannique a notamment mis au point une vaste serre pour permettre un déploiement de l’agriculture dans les déserts. De même, une « Grande Muraille Verte » est en train de s’ériger en Afrique  afin de lutter contre la désertification.

Au vu de l’augmentation perpétuelle de la population mondiale, du réchauffement climatique et des conséquences attendues de la hausse des températures globales sur l’agriculture ainsi que sur les réserves en eau, au vu de l’appauvrissement des réserves halieutiques mondiales, il est grand temps d’envisager des solutions durables pour l’alimentation de demain. Il est donc encourageant de voir de telles alternatives étudiées ici et là, en espérant bien sûr qu’elles seront rapidement mises en pratique une fois leur faisabilité avérée…