Le véganisme est un humanisme

L’actualité, c’est bien sûr le meurtrier assiégé à Toulouse. La brutalité avec laquelle il a pu assassiner des enfants de sang froid fait frémir. Rattraper une enfant, la tirer par les cheveux et tirer, il faut être un monstre… A moins qu’il ne soit un être humain justement dénaturé et barbare.

C’est une question très importante et même de fond. Soit on considère avec Rousseau que l’être humain était bon mais a été corrompu, soit on est misanthrope.

Voici un exemple pour illustrer cette question, douloureuse et difficile. Il s’agit d’une information tiré du Courrier Picard et datant d’hier.

On a ici un meurtrier qui semble avoir une attitude glacée par rapport au meurtre commis. Mais dans cet article, c’est la dernière ligne qui nous intéresse particulièrement.

Car l’article reproche à l’assassin justement là où en réalité réside le cœur de l’humanité qui lui reste. Mais pour voir cela, il faut comprendre le sens du véganisme et d’une existence humaine au sein de Gaïa.

Cela n’excuse en rien le criminel. Cependant, cela permet de comprendre en quoi il s’agit d’un être insensible qui a été emporté dans un tourbillon l’amenant à devenir un barbare.

La cour d’assises de l’Oise rendra, ce soir, son verdict à l’encontre de Philippe Duflos. Hier, l’accusé a encore accumulé les maladresses.

Au moins, on ne reprochera pas aux avocats de Philippe Duflos, Mes Makarewicz et Robin, d’avoir conditionné leur client.

Depuis deux jours, l’homme accusé du viol et du meurtre de Jennifer, le 13 octobre 208 à Creil, accumule les maladresses et les provocations.

Il dresse à chaque fois qu’il ouvre la bouche un florilège de ce qu’il ne faut pas dire en cour d’assises quand on encourt la réclusion criminelle à perpétuité.

Hier, il a remis ça. Me Thavard, pour la partie civile, l’interroge sur son état d’esprit. Vindicatif, il répond : « Oui, j’ai de la colère pour Jennifer. Parce qu’elle a engendré le mal dans ma famille ».

L’avocat s’étrangle : « Mais vous parlez d’une morte ! Vous l’avez tuée il y a trois ans ! » Il enchaîne, froidement : « Tout le monde savait qu’elle profitait du trafic de drogue de mon fils. Elle a beaucoup profité de nous… »

Le président Damulot croit utile de lui préciser : « Vous ne réalisez pas… On parle du meurtre d’une jeune fille et vous évoquez votre petit cœur qui saigne… »

Duflos n’en a cure : « Aujourd’hui, votre peine de prison, je m’en fous complètement. Il n’y a personne qui m’attend. La seule question, c’est pourquoi et comment ».

Comment, on sait : par strangulation. Duflos l’a longuement détaillé, comme il l’avait fait en reconstitution, au point de choquer des policiers aguerris par son absence d’émotion.

Pourquoi, c’est une tout autre histoire, que trancheront les jurés ce soir. La dernière version (il y en eut plusieurs pendant l’instruction) de Philippe Duflos, 50 ans, gardien du stade Salengro à Creil, c’est qu’il entretenait depuis cinq ans des relations sexuelles avec la petite amie de son fils Nicolas.

Ce soir-là, elle lui aurait prodigué une fellation avant qu’il ne découvre qu’elle tenait dans son sac à main une lettre de dénonciation du trafic de stupéfiants mené par son fils. Il l’aurait alors étranglée pour protéger Nicolas.

Version qui fait de lui à la fois un Don Juan et un père modèle, quand bien même Nicolas se suicide en mai 2009, incapable de digérer le drame ; quand bien même, aussi, tous les proches de Jennifer jugent « impossible » que cette jolie jeune fille fût tombée amoureuse d’un rondouillard sur le retour.

L’accusation, portée par Isabelle Verissimo, développe une thèse plus simple : Duflos en obsédé sexuel, qui viole Jennifer, puis la tue pour masquer son premier crime.

Au fait, hier, il a pleuré. Enfin. Pas pour Jennifer, ni pour Nicolas, mais pour Caramel, son petit chien dont une voisine lui a annoncé la mort. Incorrigible Duflos…

Au lieu de se moquer et d’opposer la mort d’un animal à la mort d’un humain, le journaliste aurait dû saisir l’occasion pour se demander où était la contradiction dans l’attitude du criminel. Car il y a là une valeur positive, et en s’appuyant dessus on peut amener un changement, ou au moins une prise de conscience.

Le journaliste, friand de sensations fortes et morbides, préfère enfoncer ce qu’il reste de dignité au criminel et le présenter comme « incorrigible. » Ce n’est pas correct. Il n’y a pas de monstres, Gaïa ne produit pas de monstres. Ce sont les humains qui se fabriquent eux-mêmes comme des monstres. Personne ne naît fou, on devient fou, et nous sommes tous et toutes responsables de l’existence de ces fous. D’ailleurs, l’humanité est folle et assassine Gaïa. Alors on sait par où commencer pour supprimer toute la folie et cesser de vivre de manière dénaturée!