« A peine à 20 % d’abandons légaux et tout le reste en sauvage »

Voici un très intéressant article, tiré d’un journal de Saône et Loire (Bien Public), qui permet d’avoir un aperçu sur les nouvelles formes que prennent les abandons ces dernières années.

La crise économique fait en effet sauter toutes les barrières morales et sociales, ce qui fait que les abandons deviennent de plus en plus « sauvages. »

Ce qui est un terme impropre, car on devrait dire « civilisé », tellement ces abandons sont complexes : abandon dans un TGV, animal jeté au-dessus d’un mur d’enceinte, voiture en trombe jetant l’animal…

Côte’d’Or : des abandons d’animaux de plus en plus nombreux

L’été approche et reviennent avec lui les grandes habitudes des départs en vacances… et des abandons d’animaux.

« Les pointes juste avant les vacances existent toujours, mais les abandons se sont généralisés sur toute l’année », corrige cependant Nicole Bacqué, présidente de la Société protectrice des animaux, à Dijon.

« Quand je suis arrivée à la tête de la SPA, le nombre d’abandons légaux était supérieur à celui des abandons sauvages, mais, en seize ans, j’ai vu cette proportion complètement s’inverser », ajoute-t-elle.

« Aujourd’hui nous sommes à peine à 20 % d’abandons légaux et tout le reste en sauvage. »

Et les conditions d’abandons en disent long sur le manque de respect porté aux animaux.

« Cela va du chien attaché par une ficelle à la porte du refuge aux chats déposés dans un carton devant notre porte », reprend Nicole Bacqué.

Il y a pourtant le risque d’aller en prison

« Certains vont même jusqu’à lancer leur animal par-dessus notre mur d’enceinte, pourtant haut de plus de deux mètres », s’indigne-t-elle. « Il y a peu, dans ces conditions, un Braque s’est cassé une patte.

Nous voyons également assez régulièrement des voitures arriver en trombe devant le refuge, ouvrir la porte, jeter l’animal et repartir aussi vite, parfois même avec les skis sur le toit.

Il y a peu, un croisé staff a même été abandonné dans un TGV ! »

Un triste constat alors que la législation prévoit des peines pouvant s’élever jusqu’ à 2 ans d’emprisonnement et 30 000 € d’amende (article 521-1 du code pénal) pour quiconque se rend coupable de l’abandon d’un animal. Mais ces sanctions sont rarement, voire jamais appliquées.

Il est évident, en effet, que jamais l’Etat ne condamnera à 30 000 euros d’amendes pour un abandon, et pourtant un tel acte est plus que largement méprisé par la population. Seulement, l’animal n’étant juridiquement qu’un objet, son abandon n’est finalement qu’une expression du droit de propriété…

Avec la crise économique, le tout prend des proportions encore plus grandes. Les êtres humains dénaturés deviennent des barbares raffinés dans leurs exactions ; abandonner un chat dans un carton demande une réflexion poussée, élaborée, malgré toute sa simplicité.

Une réflexion poussée, et « du cran », car pour agir de manière aussi sordide, il faut vraiment être passé par un processus de désensibilisation massif !

Et bien évidemment, si ce processus se généralise à grande échelle, comment faire avancer le véganisme ? C’est là toute la valeur d’un questionnement global, englobant l’écologie radicale. Sans un projet global, aucun changement n’est possible !