Chats hameçonnés à la Réunion

Voici une information sur un acte horrible, et qui rappelle une chose essentielle: il faut toujours être organisé au moins un minimum afin de pouvoir venir en aide à un animal en détresse.

Même s’il n’y a pas de chat là où on vit, avoir une boîte de transport chez soi peut s’avérer un choix tout à fait logique, si l’on doit sortir récupérer unE amiE inconnuE dans le besoin, en catastrophe!

On notera également la question des « chiens sonnettes » dont il est parlé à la fin de l’article.

Sur l’île de la Réunion, on a donc retrouvé tout récemment, fin mai, des chats « hameçonnés ». Contrairement aux apparences, il ne s’agit a priori pas, pour cette fois, de chats servant d’appâts pour la pêche (voir tout en bas).

L’association SOS animaux s’occupe de deux chats trouvés; voici l’information:

« Il s’avère qu’il y a au moins cinq chats qui ont été aperçus avec un hameçon dans la gueule » a déclaré Jean-Pierre Laffitte sur Antenne Réunion Radio ce matin. « On est sûrs d’une chose : c’est que les deux chats que nous avons récupéré (le week end dernier) n’ont pas été préparés pour aller à la pêche. Tout simplement à cause de la taille des hameçons (petits) ».

Toutefois : « L’hypothèse de l’accident, un chat avalant un hameçon en voulant dévorer le poisson qui y est accroché, n’est pas crédible pour l’un au moins des deux chats » explique Jean-Pierre Laffitte . Avant de poursuivre : « l’hameçon a nécessité, pour transpercer l’os du palais, une force de traction disproportionnée par rapport à celle que peut fournir un chat, même sous l’effet d’une douleur extrême et inattendue ».

Voici également un article publié à la Réunion et retraçant (de manière incomplète) l’activité de SOS animaux (le lien: sosanimaux.re).

Quand Jean-Pierre Laffitte a entendu, la semaine dernière, sur les ondes d’une radio que des chats hameçonnés avaient été aperçus au port de Sainte-Marie, il est parti les secourir sans tarder.

« Sur les six chats qui ont été torturés, nous avons réussi à en attraper deux. Quatre restent à sauver ». Le président de SOS Animauxet les bénévoles de l’association ont conduit les chats transpercés par les hameçons chez un vétérinaire où ils ont été soignés.

A priori, ces animaux n’auraient pas servi d’appât à des pêcheurs mais auraient tout simplement été victimes d’actes de cruauté gratuite. Les deux rescapés de Sainte-Marie ont été placés au sein d’une famille d’accueil. Ils subissent un traitement antibiotique et sont a priori hors de danger.

Parallèlement, l’association a porté plainte pour cruauté auprès de la gendarmerie.

« On a parfois l’impression de vider la mer à la petite cuillère. Tant d’animaux sont victimes de maltraitance voire de cruauté chaque année dans l’île ! », déplore Anne-Laure, bénévole à SOS animaux qui refuse d’abandonner pour autant.

« Même si c’est une goutte d’eau, on parvient tout de même à secourir entre 300 et 500 animaux par an. Des animaux que l’on soigne, que l’on héberge au sein de nos familles d’accueil avant de leur trouver des adoptants », détaille Jean-Pierre Laffitte.

BESOIN DE DONS ET DE BÉNÉVOLES

Ils sont une vingtaine de bénévoles résidant dans toute l’île à œuvrer actuellement au sein de SOS animaux.

Ce qui est loin d’être suffisant pour faire face à l’océan des besoins.

« Nous avons besoin de familles d’accueil pour recevoir les animaux blessés, maltraités voire violentés et aussi de dons en numéraires, en croquettes, en petit matériel… car nous ne percevons aucune subvention et nous agissons uniquement grâce à l’aide de nos donateurs », insiste le président de l’association que l’on peut joindre 7 jours sur 7 pour dénoncer tout acte de maltraitance.

En près de 30 ans d’existence (l’association a été créée en 1984 par Sarah de Lavergne), SOS animaux a des milliers de belles histoires à son actif, comme tous ces chiens et ces chats sauvés d’une mort certaine par des bénévoles qui donnent tout par amour des bêtes.

« Comment supporter qu’un animal soit torturé, ou même « simplement » battu, pas nourri ou attaché trop court, actes de maltraitance les plus communs dans l’île ? Comme ces chiens qu’on appelle les chiens sonnettes car ils ne servent qu’à prévenir lorsqu’on s’approche de leur maison et qu’on en oublie même parfois de leur donner à manger. C’est inacceptable et pourtant un chien qui vit avec moins d’un mètre de chaîne de liberté, on en a tous un dans son voisinage », s’emporte Anne-Laure.

Parmi les projets de SOS animaux dans les années à venir, hormis le fait de secourir toujours plus de bêtes dans la détresse, il y a cette volonté de faire de la pédagogie et cela surtout auprès des enfants.

« Les enfants influencent beaucoup les parents. C’est pourquoi nous souhaiterions instaurer un partenariat avec l’académie afin d’intervenir dans les écoles », conclut Jean-Pierre Laffitte.

Voici enfin un commentaire laissé l’année dernière par une internaute sur un site réunionnais, et retraçant une sinistre réalité sur l’île de la Réunion. Il y a quelques années, cette question avait été relativement médiatisé en métropole, mais bien évidemment c’est le rapport de forces qui décide, et il n’est pas en faveur de la libération animale…

L’utilisation des animaux vivants pour la pêche aux requins : on n’en parle plus, elle existe toujours !

Il y a quelques années, la fondation 30 millions d’amis révélait le scandale des chiens errants de La Réunion utilisés comme appâts vivants pour la pêche aux requins. Leur pétition avait recueilli 800 000 signatures pour que cesse le martyr de ces chiens. Le 6 septembre 2005, le préfet de La Réunion avait publié un arrêté qui interdisait « la détention de tout carnivore domestique, vivant ou mort, à bord des embarcations immatriculées à La Réunion ».

Sur son site, la fondation 30 millions d’amis annonce la « Fin du martyr des chiens appâts à La Réunion ».

Mais non, ce n’est pas terminé ! Je suis membre de plusieurs associations de protection animale à La Réunion et, rien que pour cette semaine, il y a eu quatre cas signalés de chats ayant servi d’appât ! Il n’a pas été possible de les sauver. Ils étaient entortillés dans du fil de pêche et portaient plusieurs hameçons plantés dans le corps. Pire encore (si l’on peut dire), il ne s’agit pas toujours de chats errants, certains avaient des propriétaires.

Les dénonciations de cette pêche de brutes et d’arriérés font l’objet d’une censure de la part des politiques et de l’Office du tourisme de La Réunion. Pourquoi ce silence assourdissant ? Parce que ce n’est pas une bonne publicité touristique pour La Réunion, récemment inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco !

Il n’est pas admissible de taire et laisser impunie cette pratique ignoble même si c’est le fait de seulement quelques barbares. La Réunion est un département français. Il n’y a pas d’exception à faire, la loi est applicable partout en France et elle est la même pour tout le monde. Je suis indignée de constater que ce n’est pas le cas !

M. Michel Lalande, préfet de La Réunion depuis le 20 janvier 2010, merci de faire appliquer la loi et de réprimer sévèrement ces pêcheurs qui salissent l’image de l’île et la réputation des Réunionnais !