Interview de Stop Specizmu de Croatie

Voici quelques questions à un groupe pour la Libération Animale de Croatie: Stop Specizmu!

1.Pouvez-vous présenter Stop Specizmu?

L’organisation Stop Spécisme est un collectif de personnes activistes orientées vers l’émancipation, dont l’objectif est d’informer sur l’injustice sociale et de promouvoir des alternatives, dans le but de sensibiliser le public à propos du véganisme, du non-spécisme et de l’approche abolitionniste des droits des animaux.

L’idée à la base de notre travail est le rapport entre les humains et les non-humains, c’est-à-dire l’injustice appelée spécisme.

Le spécisme est une discrimination fondée sur les espèces, et en raison du spécisme, des millions
des non-humains sont torturés, exploités et tués.

« L’activisme non-spéciste » s’appuie sur les racines du mouvement des droits des animaux. Cela signifie que nous comprenons la racine du problème, et nous ne différencions pas une exploitation d’une autre.

Comprendre les racines du problème, c’est comprendre que toute forme d’exploitation est erronée – que ce soit pour telle ou telle industrie.

2.Quelle est la situation générale du véganisme en Croatie ?

De plus en plus de gens sont sensibilisés quant au véganisme et au spécisme, nous pensons que c’est très important que de sensibiliser les gens sur le véganisme et pas le végétarisme, parce que ce serait envoyer un message erroné comme quoi ce serait ok d’utiliser certains animaux, et pas d’autres.

Nous mettons directement en avant le véganisme dans tous les aspects et les gens acceptent de plus en plus l’idée d’égalité animale.

3.Comment est-ce que la guerre en ex-Yougoslavie a eu un impact sur les mentalités ? La situation était tellement dure pour les gens et pour les animaux, est-ce que cela a aidé la compassion et une perspective végan, ou bien au contraire cela a-t-il poussé dans une autre direction ?

Malheureusement, il y a toujours beaucoup de discussions sur la guerre, les gens sont agressifs, apathiques par rapport aux autres, spécialement par rapport aux animaux et généralement ils ont toujours en tête comme quoi « aucun activisme ne sert à rien. »

Par exemple, lorsque nous faisons des actions pour les animaux, la plupart des commentaires négatifs que nous recevons sont liés à de la guerre, par exemple « pourquoi ne vous battez-vous pas pour nos anciens combattants, pour qu’ils aient de meilleurs chèques et une meilleure vie », etc.

Ils pensent qu’il y a des problèmes plus importants que la libération animale, donc au final on peut dire que la situation de guerre n’a pas du tout aidé à faire avancer les mentalités.

4.Nous avons un problème avec le concept « d’anti-spécisme », parce que cela tend à mettre en avant un simple rapport passif non-violent avec les animaux ; parfois des anti-spécistes de certains pays expliquent qu’ils n’aiment pas particulièrement les animaux, qu’ils n’adopteraient pas, etc.

Ainsi, nous préférons le terme de véganisme, parce que cela souligne davantage un rapport positif aux animaux, plein de compassion et d’amour. Comment voyez-vous les choses ?

Nous pensons que le véganisme est bien sûr une ligne de conduite morale pour tout activisme pour les droits des animaux.

Mais le véganisme, particulièrement le véganisme passif, n’est pas suffisanr. Le spécisme, comme le racisme ou le sexisme, est un problème social et devrait être résolu en tant que tel.

Une personne ne peut pas se dire vegan et ne pas être contre le spécisme, mais comme le spécisme est la racine du problème, c’est pourquoi nous mettons l’accent sur le spécisme, c’est-à-dire l’anti-spécisme.

Lorsqu’on saisit la racine du problème et commence à penser et à agir d’une manière non-spéciste, on est sur la bonne voie.

Nous ne devrions pas garder le silence quant au spécisme, on devrait toujours en parler et être en faveur de l’activisme.

Peu importe le nom du mouvement, il y aura toujours des gens qui n’aiment pas les animaux, ou ne comprennent pas l’idée d’égalité et de liberté pour tous et toutes, mais ce n’est pas le problème général de notre mouvement.

Les véritables activistes pour les droits des animaux comprennent l’anti-spécisme, et lorsque cela est véritablement compris, alors nous sommes sur la bonne voie – celle vers l’égalité et la liberté.

5.Vous reliez la lutte pour la libération animale avec l’anti-capitalisme et l’anti-sexisme, mais aussi avec la lutte anti-homophobie, la mise en avant de Linux… vous faites la promotion d’un style de vie alternatif. Pouvez-vous nous en parler ?

Nous pensons qu’il est important d’être actif dans tous les domaines d’injustice, parce que personne n’est libre tant que tout le monde n’est pas libre.

Le capitalisme est un système qui esclavagise humains et non-humains, le sexisme est malheureusement vraiment lié au mouvement de la protection animale, par exemple avec les campagnes sexistes de PeTA et d’autres organisations de protections, cela fait plus de mal que de bien, tant pour les animaux que les humains.

Nous utilisons les logiciels libres, parce que nous croyons en la liberté de tout et de chacun, c’est pourquoi nous sommes actifs et actives dans les droits humaisn aussi, nous aidons les SDF, nous sommes actifs et actives dans la communauté LGBTIQ [lesbien, gay, bisexuel, transgenre, transsexuel, intersexe, queer], etc.

On ne peut pas lutter contre une injustice en faisant la promotion d’autres, et c’est ce que fait inversement PeTA et consorts avec leurs campagnes sexistes, agistes [discrimination par l’âge] et lookistes [discrimination par le look].

6.Pensez-vous que ce style de vie alternatif est nécessaire pour que triomphe la libération animale ? Croyez-vous en l’unité des oppressions, ou que chaque oppression existe séparément et doit être combattu un par un ?

Nous croyons que toutes les oppressions sont liées et que nous devons les combattre toutes en une fois, c’est la seule voie pour en arriver à la liberté totale et à l’égalité à la fois pour les humains et les non-humains.

Nous devons être liéEs à tous les groupes qui luttent contre l’injustice et la discrimination.

7.Nous pensons que l’écologie est très importante et nous relions la libération animale à la libération de la Terre. Par exemple, défendre les éléphants en Afrique centrale va de pair avec la défense des forêts là-bas, de la Nature en général.

Quel est votre point de vue à ce sujet ?

Bien sûr, tout est lié, cette Planète a besoin d’être préservée et qu’on en prenne soin, pas seulement pour les humains, mais pour tous et toutes, y compris les non-humains.

L’écologie est également une composante importante de notre travail et nous essayons de relier cela avec notre activisme sur tous les plans, depuis le recyclage jusqu’à sauvetage d’animaux et la préservation de la Nature.

Notre message est Animal Rights = Human rights = Nature rights, droit des animaux = droits des humains = droits de la Nature. La liberté et l’égalité pour tous et toutes.