Des déchets radioactifs français ont aussi été immergés dans l’Atlantique

Voici une information assez folle. L’Etat français reconnaît s’être débarrassé de déchets radioactifs en les plaçant dans l’océan… Et cela s’arrête là. Aucune remise en cause, tout cela est censé faire partie « du passé »… Or, rien n’a changé, même si cela se fait différemment, la logique de fond reste la même, et la destruction continue !

On remarquera comment l’article, tiré du Monde, place savamment tout à la fin les déchets abandonnés dans le Pacifique…

Des déchets radioactifs français ont aussi été immergés dans l’Atlantique

Plus de 14 000 tonnes de déchets radioactifs ont été immergées à la fin des années 1960 par la France dans des fosses de l’Atlantique, rappelle l’Andra à l’occasion de son inventaire national publié mercredi. Cette pratique a ensuite été abandonnée en 1983.

C’est dans le cadre de deux opérations coordonnées à l’époque par l’Agence pour l’énergie nucléaire (AEN) de l’OCDE que la France avait procédé à ces immersions, aux côtés de nombreux autres pays européens.

En 1967, l’Allemagne, la Belgique, la France, le Royaume-Uni et les Pays-Bas ont ainsi immergé environ 11 000 tonnes de déchets (36 000 fûts) dans un site à 400 km au large de la Galice (Espagne) par plus de 4 600 mètres de fond.

Ces déchets, liquides et directement évacués dans la mer ou solides et emballés dans des fûts métalliques, représentaient une radioactivité de l’ordre de 300 térabecquerels. A titre de comparaison, l’accident survenu à la centrale japonaise de Fukushima en mars 2011 a relâché plusieurs dizaines de millions de milliards de becquerels dans l’atmosphère et l’océan Pacifique.

CENTRE DE STOCKAGE DANS LA MANCHE

En 1969, une nouvelle opération, regroupant cette fois la Belgique, la France, le Royaume-Uni, l’Italie, les Pays-Bas, la Suède et la Suisse s’est traduite par l’immersion d’environ 9 000 tonnes (de l’ordre de 900 TBq) sur un site à 900 km à l’ouest de la Bretagne, à une profondeur comprise entre 4 000 et 4 600 mètres.

La France a cessé ces immersions avec l’ouverture, la même année, de son Centre de stockage de la Manche, fermé depuis lors.

Mais l’AEN a poursuivi les campagnes d’immersion jusqu’à un moratoire signé en 1983, sur un seul site au large du golfe de Gascogne, utilisé par la Belgique, le Royaume-Uni, les Pays-Bas et la Suisse. La France n’a jamais déversé ses déchets nucléaires dans la Manche.

En revanche, avant que l’AEN n’encadre les opérations (de 1949 à 1966), le Royaume-Uni, et la Belgique dans une moindre mesure, ont immergé leurs déchets dans la fosse des Casquets, à 15 km seulement au nord-ouest des côtes françaises du cap de La Hague.

La France a également utilisé deux sites du Pacifique, à proximité de l’atoll de Mururoa, où elle effectuait des essais nucléaires militaires, pour immerger des déchets par plus de 2 000 mètres de fond. Ces déchets, conditionnés ou non, ont été coulés entre 1972 et 1982 et représentaient au total quelque 2 500 tonnes, pour environ 70 milliards de becquerels.

Ce qui se passe est facile à comprendre : l’information passe en juillet là où cela attirera moins d’attention, et le message qui passe avec c’est : cela est du passé, aujourd’hui on ne le fait plus, nous sommes des gens « biens » maintenant.

Cela est particulièrement dégoûtant : il n’y a aucune autocritique, aucune condamnation morale, juridique, culturelle. L’océan, dans ce cadre, reste considéré comme un dépotoir !