Un projet d’émissions radio en lignes peut-il être mis en place?

Au détour du net, on peut trouver une radio en ligne : « RPA – la radio de la Protection animale. » En fait, on pouvait, car le projet a été abandonné, comme on peut le voir avec le message affiché :

Nous qui avec LTD avons un projet sur le long terme, avec un article par jour depuis quelques temps déjà, nous ne pouvons qu’être très choquéEs de voir cela.

Abandonner un projet peut avoir un sens pour aller de l’avant, pour passer à autre chose, de mieux. Nous ne voulons pas critiquer le fait de tenter quelque chose, parce que ce n’est pas forcément facile. Et pour une initiative ratée, une autre peut réussir, on apprend toujours de ses échecs, quand on veut vraiment aller de l’avant.

Mais là on est tout de même dans une configuration vraiment particulière, puisque la webradio aurait du fonctionner en trouvant des gens pour écouter grâce à… de la publicité sur Google, alors que la radio elle-même est hébergée… sur itunes.

Nous qui payons (plus cher) pour que LTD soit un site chez un hébergeur tournant au solaire, qui refusons Facebook, twitter, etc., nous trouvons vraiment cela douteux. Douteux, parce que ce n’est pas réaliste par rapport à ce que signifie le rapport aux animaux dans la société aujourd’hui.

Il est vrai que justement nous sommes pour la libération animale, et pas simplement la protection animale, parce pour nous cela va avec une culture alternative. Cependant, quand on part comme cela avec des bonnes intentions dans la société, sans voir sa nature, alors on ne peut qu’échouer face à l’indifférence générale.

Il y a aussi quelque chose qui va avec et qui pose problème. Il est parlé de « l’énorme travail bénévole », de « hauteur de nos attentes », de « par défaut d’auditeurs. »

Nous sommes en désaccord complet avec cela, pour le coup. Quand on travaille pour les animaux (et la Nature), alors on doit avoir une identité forte. LTD a toujours publié un article quotidien (sauf une fois en fait en raison d’un bug, mais l’article était prêt).

Nous le faisons, car nous considérons que c’est utile, ne serait-ce que si une seule personne lit LTD, ne serait-ce que si cela aide une seule personne à aller au véganisme. Bien sûr, on peut considérer que le projet est un échec, mais le justifier par sa faible audience, cela n’a pas beaucoup de sens.

Le problème de fond étant justement de trouver ce qui en a, du sens. Là on en revient inévitablement à la question : quel est le projet qui doit être mis en avant.

La protection animale, avec sa théorie du « welfarisme » – l’amélioration du bien-être animal -, considère qu’elle doit être partie prenante dans les institutions, pour accompagner un progrès.

L’abolitionnisme considère qu’il faut pareillement travailler avec les institutions, mais sans en faire partie, en exerçant une pression extérieure, sur une base revendicative très forte : l’abolition de l’exploitation animale, avec son inscription dans le droit, dans les institutions.

De nombreuses initiatives se sont développées dans ce domaine, et si elles ont rencontré un certain succès parfois, finalement le mur de la réalité a été plus fort. Le véganisme est tout autant rejeté et agressé par les institutions, et cela ne changera pas.

Sur le plan militant, les vegans se sont même faits parfois phagocytés par les végétariens, qui ont tout fait pour nier les contradictions et propager un végétarisme-végétalisme flexible de type bobo et largement poreux à l’extrême-droite, notamment avec la Fondation Brigitte Bardot.

Tout cela est une démonstration qu’il ne faut rien attendre des publicités google et des institutions, et qu’il faut oser regarder les choses en face : le véganisme, en France, rentre totalement en conflit avec le mode de vie dominant, de type bourgeois et beauf en même temps.

Cela ne veut pas dire qu’il faille basculer dans le pessimisme et la misanthropie, mais qu’il faut produire de la culture, une démarche positive, un projet de société, une morale.

Dans ce cadre, peut-il y avoir une radio en ligne ? C’est un projet auquel nous pensons depuis relativement longtemps, et peut-être tout cela est-il l’occasion de se lancer !

Aussi, si vous lecteurs et lectrices êtes intéresséEs, envoyez-nous vos idées, dites-nous si vous vous sentez à faire quelque chose sur ce plan ! C’est avec un maximum d’idées que l’on pourra aller de l’avant et montrer que la production de bonnes choses, c’est chez les végans que cela se passe!

Mais attention, nous ne voulons pas que ce projet ait une dimension « personnelle ». La cause est plus grande que nous, et nous ne sommes pas là pour vanter des humains et leur ego. Tout doit être orienté par et vers la libération animale!