Qu’est-ce que SHAC?

« Grâce à une stratégie bien pensée et des méthodes de campagne extrêmement réussies, SHAC a décimé une société de vivisection autrefois puissante et l’inquiétude s’est diffusée dans l’intégralité de l’industrie de la vivisection. » (Ronnie Lee, principal fondateur de l’ALF)

SHAC est l’acronyme de « Stop Huntingdon Animal Cruelty ». Il ne s’agit pas au sens strict d’une organisation, mais d’un large mouvement et d’une campagne internationale lancée en 1999 et soutenue par différentes organisations, dont l’ALF. Il est parfois considéré que 80% des actions de l’ALF vise Huntingdon.

Huntingdon Life Sciences (HLS) est en effet une multinationale : il s’agit du plus important laboratoire en Europe qui pratique la vivisection, deux filiales se trouvant, en plus de Huntingdon, à Occold en Angleterre et dans le New Jersey aux Etats-Unis. Dans ces laboratoires sont testés des détergents, des drogues, des pesticides, des médicaments, des additifs alimentaires : 75.000 animaux sont concernés (des rats aux babouins sauvages).

Le mouvement contre HLS est tellement important que l’Etat anglais a dû intervenir pour empêcher HLS de faire faillite ; des actions ont lieu dans désormais au moins 15 pays différents.

Une première vidéo de ce qui se passait à l’intérieur des laboratoires avait été diffusée en 1997 sur la télévision britannique par l’intermédiaire de PETA, on y voyait des animaux subir des maltraitances graves sous les rires des membres des laboratoires. La vidéo filmée aux Etats-Unis montrait également un singe vivant en train de se faire disséquer.

SHAC fut lancé en tant que mouvement large sur la base du fait que PETA abandonna toute campagne par peur de poursuites légales ; le site de SHAC donne les informations, possède une mailing-list, donne la liste des actions menées (http://www.shac.net) et n’hésite pas à fournir noms et adresses de sociétés ou d’individus liés à HLS.

SHAC est un mouvement légal, organisé de manière souple (pas de cartes, tout le monde peut participer), mais n’importe qui peut agir librement pour le reste et donc mener d’autres actions plus dures. C’est pourquoi les trois porte-paroles de SHAC ont déjà fait six mois de prison pour « conspiration menant à une nuisance publique » : les actions menées dans le cadre de la campagne de SHAC peuvent s’avérer violentes sans commune mesure.

Si celles menées officiellement par SHAC sont légales, d’autres par contre le sont clandestinement en raison de leur caractère violemment répréhensible par la loi.

Associées les unes aux autres, les actions consistent dans 15 pays en lettres de menaces, menaces de mort, fausses bombes, incendies, dénonciations mensongères au voisinage, attaques de maisons, nuisances sonores nocturnes, fausses commandes de pizzas ou de taxis, manifestations régulières devant les bâtiments ou les maisons du personnel d’HLS, appels téléphoniques massifs, envoi massif d’e-mails, cassage de vitres, peinture sur les voitures, bombes puantes, alertes à la bombe, bombes, agressions etc.

Un militant fut condamné à trois années de prison pour avoir en 2001 attaqué à la hache le président de HLS, qui fut grièvement blessé. Plusieurs mois après le responsable marketing fut gazé au visage.

Dans le cadre de la campagne de SHAC, ces actions se dirigent non seulement contre Huntingdon Life Sciences (HLS) mais également contre toute société pouvant avoir un lien quelconque avec elle : rien qu’en 2004, 80 sociétés ont ainsi rompu tout lien avec HLS. C’est pourquoi aux Etats-Unis le
Southern Poverty Law Center, qui analyse le « terrorisme domestique » des USA, considère SHAC comme utilisant « des tactiques franchement terroristes similaires à celles des extrémistes anti-avortement. »

Pour SHAC, sont des cibles non seulement tous les employés de HLS, mais également leur famille, comme tout partenaire commercial ou financier, tout assureur, tout employé jusqu’à ceux préposés au nettoyage. Quiconque fournit des services à HLS est une cible potentielle, jusqu’aux propriétaires des pubs où vont les employés de HLS.

Les liens entre l’ALF et SHAC sont ainsi une chose plus ou moins claire, et aux Etats-Unis le Center for Consumer Freedom (CCF), organisation représentant les intérêts des industries du tabac, de l’alcool et des fast-foods, considère que « De dangereux activistes vont librement entre ces groupes, l’argent change de main et le danger va grandissant ».

Le FBI considère que le SHAC anglais profite financièrement du SHAC des USA. En conséquence le FBI poursuit le mouvement selon la loi RICO, accusant SHAC d’union inter-étatique afin de pratiquer le racket pour forcer une société à changer ses pratiques commerciales. Des militants ont été poursuivi à ce titre dès 2002 à Boston et San Antonio.

L’ALF elle ne cache pas son soutien, le 26 mai 2005 un communiqué affirme ouvertement : « Une nouvelle ère s’est levée pour ceux qui financent ceux qui maltraitent les animaux et lèvent des fonds pour eux, pour qu’ils puissent tuer les animaux grâce à cela. Vous aussi vous faites partie de la liste de cibles ; vous avez été prévenu. Si vous soutenez ou lever des fonds pour
toute société liée à Huntingdon Life Sciences nous vous traquerons, nous viendrons et détruirons votre propriété par le feu. »

Tiré de Pour la libération animale, disponible en pdf