Ouvrière du groupe Doux et dignité animale

Il y avait hier à Paris une manifestation contre l’austérité et les règles de l’Union Européenne sur ce plan, ce qui est toujours étrange, car évidemment il ne suffit pas de marcher dans la rue et d’expliquer qu’on est pas content pour obtenir ce que l’on veut.

D’ailleurs, les gens commencent à le comprendre, et une femme a littéralement porté cette question, sans le savoir en fait. Cette femme a voulu exprimer la quête de dignité, elle a voulu donc faire plus que marcher.

Cette femme, a priori une travailleuse du groupe « Doux » (ou soutenant les travailleurs de cette entreprise), s’est ainsi déguisée. En poulet, bien entendu, puisque le groupe « Doux » est « expert de la volaille depuis toujours » (sic).

Sans s’apercevoir qu’en enlevant toute dignité aux coqs et aux poules, c’est sa propre tentative de dignité qu’elle assassine.

Il serait, en effet, peut-être temps que les travailleurs comprennent que leur dignité passe effectivement par le travail, mais pas forcément par le travail qu’on leur impose.

L’exploitation animale rapporte et est un capitalisme comme les autres. Il y a donc des salaires toujours plus bas, une productivité toujours en hausse, et des licenciements pour faire des économies.

En se promenant déguisée en poulet, avec en plus un poulet en plastique au bout d’une sorte de canne à pêche, cette femme a tenté d’exprimer sa volonté de maintenir son emploi.

Mais cet emploi appartient à une réalité, à une société, à une économie. On peut comprendre bien sûr la détresse de perdre son emploi, mais se moquer des poulets, c’est se moquer de tout et de tout le monde, et peut-on obtenir sa dignité en se moquant soi-même ?

Qui plus est, se moquer d’un poulet c’est soutenir l’industrie de l’exploitation animale, une industrie toujours plus forte, toujours plus rentable, toujours plus puissante au niveau mondial.

D’ailleurs, la faillite récente du Groupe Doux – qui n’empêche pas la famille Doux d’être classée 146ème fortune de France avec plus de 300 millions d’euros – est directement liée à des investissements au Brésil, plaque tournante de l’exploitation animale cette dernière décennie.

Quel sort attend donc les travailleurs au sein d’une telle industrie ? Cela ne peut qu’être toujours plus catastrophique, tant moralement qu’économiquement !

Ce n’est donc pas une anecdote, et il ne s’agit pas de se moquer d’un individu, en l’occurrence d’une femme tentant de lutter pour revendiquer des droits. Il s’agit simplement de voir que l’affirmation de droits doit forcément porter en elle le droit en général, et donc pour nos amis les poulets aussi !

Il suffit de voir le site ouvert par le groupe Doux – http://www.toutsurlavolaille.com – pour comprendre à quel point l’exploitation animale ment, masquant de manière ignominieuse les conditions d’élevage.

La croissance des poulets serait « harmonieuse », l’élevage n’est pas en batterie car il n’y a pas de cages (ça c’est de l’explication!), etc. etc.

Il est évident que si les personnes qui travaillaient dans les usines de l’exploitation animale n’étaient pas désensibilisées, elles comprendraient les mensonges au sujet du « bien-être animal » et elles reconnaîtraient la dignité des animaux.

Tant que les travailleurs de l’exploitation animale ne reconnaîtront pas la Nature, ils seront exploités et sans dignité parce qu’ils travaillent dans des lieux d’exploitation et de négation de la dignité.

McDonald’s, Quick, élevages, boucheries… Le futur n’a pas de place pour ce genre de lieu enlevant toute dignité et niant l’existence du bonheur naturel !