Hiérarchie, spécisme, exploitation animale

Voici un petit dessin intelligemment fait, et permettant de se poser des questions importantes quand on veut aider les animaux.

Le voici, et on comprendra aisément que c’est un dessin britannique.

Ce dessin suscite deux questions essentielles. La première, c’est de savoir dans quelle mesure il y a une hiérarchie dans la société, qui s’avère hostile aux animaux.

La seconde, c’est de savoir si c’est uniquement de cette hiérarchie que provient la situation des animaux aujourd’hui. Et la manière avec laquelle on interprète le dessin permet de se fixer sa propre opinion.

Évidemment, aucune personne végane, ou même non végane d’ailleurs, ne peut nier la réalité relative de ce dessin. Les violences se répercutent toujours en cascade, et il est bien connu que les personnes basculant dans la « folie criminelle » ont souvent un passé plein de souffrance. De la même manière, les serials killers américains s’en sont souvent pris aux animaux alors qu’ils étaient jeunes.

Pour autant, faut-il généraliser cette conception ? Faut-il considérer que la société connaît de multiples oppressions, se chevauchant, et que les animaux sont tout en bas de l’échelle ?

C’est la conception traditionnellement appelée « anti-spéciste », qui considère que le spécisme est une idéologie et une réalité à part entière, entièrement autonome. Les anti-spécistes progressistes combattent donc le spécisme, à côté de luttes contre le sexisme, le capitalisme, l’homophobie, etc.

Cependant, il est évident que cette conception est fausse. Le spécisme existe, mais il n’est pas une réalité autonome et découpable du reste. Son moteur n’est pas la méchanceté ou la stupidité humaine.

Inévitablement d’ailleurs, l’antispécisme dérive vers une certaine forme de misanthropie ou au moins de mépris des gens qui resteraient « prisonniers » de formes idéologiques d’oppression.

Car le véritable problème, c’est l’exploitation animale. Il est tout à fait juste bien sûr de constater qu’il y a un « spécisme », un mépris des animaux en général.

Et d’ailleurs, plus particulièrement, des rats, des cafards, des pigeons, des « porcs », et il est étonnant justement que l’antispécisme ne se penche pas plus particulièrement sur cet aspect, même si en fait, c’est logique.

Logique parce que l’antispécisme ne fait qu’élargir la liberté et la démocratie aux animaux. Or, nous à LTD, nous partons de la Nature, dont font partie tant les animaux que les humains, qui ne sont finalement que des animaux engagés dans une voie particulière.

Les humains ne sont pas « méchants », mais ils ont développé leur réalité sociale au moyen du travail, et ce faisant ils se sont précipités, « important » des cafards avec le bois ramené d’Amérique latine, « attirant » les pigeons dans leurs villes en raison de la hauteur des bâtiments et de l’empiétement sur la Nature sauvage, méprisant les animaux destinés au massacre de la boucherie.

Les humains ne sont pas des êtres pervers et oppresseurs, spécistes parce que cela les arrange. Le spécisme existe parce que l’humanité a établi avec la Nature des rapports très particuliers.

Des rapports illogiques et précipités de pillage des ressources, de confrontation, dont l’idéologie est d’ailleurs un Dieu omnipotent ayant fait « l’Homme » à son image et lui donnant soi-disant la Terre pour qu’il y fasse ce qu’il veut.

Là où le dessin a tort, c’est qu’il s’imagine que la société est défini par des hiérarchies diverses et variées ; à côté du dessin il y a normalement un slogan disant que la division en « boss » et en personnes soumises au « boss » est le fondement des problèmes sociaux.

Mais si les animaux sont utilisés, ce n’est pas pour le « plaisir » de l’oppression. C’est pour les utiliser. Des partenariats ont d’abord été fait avec les chiens et les chats, des animaux ont été utilisés pour le trait, des élevages ont été organisés pour avoir des sources d’alimentation de manière organisée.

Lorsque des bateaux amenaient avec eux des grandes tortues, comme nous en parlions récemment, c’était pour manger les tortues : comme elles étaient vivantes, elles conservaient leur fraîcheur, à une époque où les bateaux n’avaient pas de réfrigérateurs.

C’est immonde, bien entendu. Mais à l’époque, l’humanité n’avait pas les moyens de faire autrement pour faire ce qu’elle faisait. Aujourd’hui, nous pouvons par contre faire autrement, pour faire différemment aussi !

C’est l’exploitation animale le véritable fond du problème, ce n’est pas le « spécisme », car le spécisme n’est qu’une idéologie directement dérivée de l’exploitation animale en tant que réalité sociale et économique.

Et c’est cela qui fait que les « antispécistes », bien souvent, oublient les animaux, ne portant qu’un regard abstrait sur eux. Ils ne saisissent pas que se tourner vers les animaux, c’est aussi se retourner au caractère naturel de l’être humain. Et c’est là qu’il y a la véritable révolution !