Les messes avec animaux de l’église Sainte-Rita

Nous parlions hier du rapport de la religion aux animaux, de la démagogie qui existe, et récemment également de la question des « bénédictions » faites aux animaux, une absurdité pour le dogme catholique, mais un phénomène existant en raison de l’opportunisme religieux.

C’est cette contradiction qui a fait que l’église catholique parisienne Sainte-Rita n’était pas si connue, alors que son responsable avait un jour décidé de faire rentrer pour la messe une dame avec son chien au lieu de laisser celui-ci dehors.

Voici comment est présentée la chose par une croyante :

« Eliane considère que les animaux sont des créatures de Dieu et qu’ils ont une âme.

Fervente croyante de l’église catholique, elle a donc trouvé tout naturel d’emmener Loel, son petit caniche blanc, à la messe.

Mais bien sûr, cela fit à plusieurs reprises scandale. Les gens partaient ou chassaient la pauvre Eliane en criant au sacrilège !

Lassée, Eliane ne fréquenta plus les lieux saints, jusqu’au jour où elle rencontra le prélat de l’église catholique Gallicane Sainte Rita, qui, lui, accueille, avec bienveillance ces petits êtres à l’âme simpliste mais si pure.

Eliane, redevenue fidèle paroissienne de Sainte Rita, en a convaincu bien d’autres de venir régulièrement avec leur chien suivre l’office du dimanche dans une ambiance de prière et de chants. Contrairement à ce que l’on peut penser, il n’y a ni aboiement, ni jappement, ni la moindre déjection pendant l’office. Ces petites créatures sont tout compte fait bien sages.

Près de 400 personnes plus le cheptel, soit mille créatures de Dieu présentes à la messe des animaux.

Chaque année (premier dimanche de Novembre) à l’église Sainte Rita, à l’occasion de la solennité de Saint François d’Assise (1182-1226), une messe est célébrée spécialement pour les animaux. Durant ce moment unique, il y a affluence rue François Bonvin dans le XVème.

De nombreuses personnes assistent étonnés, devant l’église, au défilé de dromadaires, zèbres, lamas et même tortues, poissons, lapins, chats et chiens tous réunis pour la bénédiction. Il y a bien quelques réticences dans un certain clergé, mais finalement, l’initiative du père Philippe est bien vécue ! Il y a donc certainement un paradis pour tous … »

On est ici dans une hypocrisie, tant de l’Église par rapport à ses propres enseignements religieux, que de la part des gens, qui ne forment bien entendu pas une église végane… si tant est que cela peut exister.

L’église doit en tout cas être détruite. Située à Paris, c’est un bâtiment assez moche du 19ème siècle, construit dans le style néo-gothique, sans aucune valeur sur le plan de l’architecture, elle n’a aucune chance d’être protégée de la démolition.

Or, c’est une église qui appartient à l’église catholique suisse, qui a d’ailleurs décidé de la vendre, en raison des trop grands frais qu’elle occasionne (et encaissant 3,3 millions d’euros en passant). A la place, il doit y avoir la construction de 19 logements.

Une pétition pour la sauvegarde de l’église a été faite, et il est intéressant justement de voir comment les animaux sont directement utilisés pour valoriser la religion :

À l’attention de Commission du Vieux Paris

Il n’y a guère d’espoir pour la patronne des causes désespérées. L’église Sainte-Rita devrait bientôt disparaître. A sa place, des logements sociaux verront le jour. Elle a été vendue à un promoteur, faute de moyens pour l’entretenir.

L’église Sainte-Rita de rite gallican bien connue pour sa bénédiction annuelle d’animaux devrait être démolie. Faute de moyens pour l’entretenir, l’association cultuelle suisse, l’Église apostilique de Suisse, propriétaire des murs l’a vendue. Elle laissera place à une trentaine de logements sociaux.

L’Église gallicane de Paris souhaitait racheter l’édifice mais il lui aurait fallu récolter plus de 3 millions d’euros. Et le miracle ne s’est pas produit, pas de généreux donateurs en vue… Pourtant l’activité cultuelle de Sainte-Rita est notable: 3 messes dominicales, un messe quotidienne et près de 250 mariages ou baptêmes par an.

L’église de style néogothique a été jugée sans intérêt architectural et patrimonial par la Commission du Vieux Paris chargée de donner son avis sur le patrimoine et l’urbanisme de la capitale lors des demandes de permis de démolition.

Donc la seule façon de remercier Sainte Rita et de cliquer sur la mention j’aime pour croire jusqu’au bout qu’ils ne démoliront pas cette église si sacrée.

Comme on voit très bien, les animaux sont utilisés idéologiquement, comme preuve de bienveillance, et le père Philippe n’hésite pas à se vanter qu’il y ait eu des zèbres, tout en expliquant qu’il aurait aimé avoir eu à bénir un kangourou !

C’est une vaste escroquerie, alors que chaque jour sur la planète, c’est un véritable écocide qui se joue. Cette église prône le fait de bénir son animal, ce qui amène à perdre de vue l’essentiel: que la vie n’a pas été donnée par Dieu, mais qu’elle existe en tant que telle, qu’elle forme un tout cohérent : la Nature, qu’il s’agit de défendre face aux attaques toujours plus destructrices!