La chasse, esprit du tueur

« Jour de chasse » indique aux chasseurs non pas ce qu’il faut penser, cela ils le savent déjà, mais comment il faut le formuler. Voici par exemple une identité forte et récurrente: les chasseurs sont là pour réguler la nature.

Par conséquent, il faudrait qu’il y ait davantage de chasseurs, et il y a ainsi l’appel à faire pression sur l’administration, en des points bien précis… Cette idée relayée en de nombreux endroits peut alors triompher!

Et bien évidemment, les appuis sont présentés, afin qu’on sache sur qui on peut compter…

Le portrait des amis est quelque chose de très important dans un milieu fermé!

On remarquera que, si la revue reste très propre dans ses formulations afin de ne jamais prêter le flanc à une critique, les faits ne sont pas spécialement cachés, comme cet édifiant chiffre de plus de 100 000 animaux blessés… Comme si les meurtres ne suffisaient pas!

On reste bien dans une idéologie de mort. « Le succès enfin » dit l’article présentant un animal assassiné. Le meurtre est stylisé, comme élégant, intelligent…

On remarque la combinaison terroir – vieilles maisons – traditions  avec l’esprit high tech, fusils à lunettes et GPS! C’est propre à la haute bourgeoisie, qui veut de la tradition, mais de la tradition moderne comme les publicités dans « jour de chasse »: Jaguar, Porsche…. Le reste étant des 4×4!

Il n’est pas difficile de comprendre comment tout cela se décline de haut en bas dans la société. La chasse, c’est l’esprit du tueur, le tueur masqué derrière des valeurs nobles, protégé par le fait d’être en haut de la société. Si on ne voit pas cela, on ne voit pas quelle nature a la chasse en France.