Sangliers : le préfet de l’Aisne autorise la chasse toute l’année

« Dans ces conditions, ce n’est plus de la chasse aux sangliers, c’est de la destruction d’animaux, du massacre. Nous ne pouvons pas cautionner cela. »

Voilà ce que disent… les président et directeur de la fédération des chasseurs de l’Aisne Hubert Moquet et Bruno Doyer.

La cause de cette « colère » tient au fait que sur « suggestion » du ministère de l’Intérieur, il y a un arrêté préfectoral qui prolonge la chasse du sanglier, mais également du lapin de garenne et du pigeon ramier.

Cela signifie en pratique que les sangliers seront chassés en pleine période de reproduction. En clair, ils doivent être génocidés, car ils sont considérés par l’État comme trop nombreux et causant trop de dégâts.

Si les chasseurs protestent, ce n’est pas pour défendre les sangliers, bien entendu. Il y a deux raisons, la première c’est que la chasse aux sangliers dans l’Aisne devient… gratuite !

Car l’État appelle tout le monde à se précipiter dans une orgie de mort. La fédération départementale regrette, en fait, la taxe que chaque chasseur aurait dû lui remettre.

Et la fédération départementale regrette aussi que son prétendu rôle « régulateur » – selon le principe comme quoi la Nature aurait besoin d’être régulée à coups de fusils, etc. – soit nié.

La fédération départementale des chasseurs raconte donc que « Il existe dans l’Aisne le contexte d’un trop-plein de sangliers auquel l’arrêté préfectoral donne raison. Mais depuis huit ans, nous prélevons dans le département 7500 à 8000 sangliers par an. Nous avons stabilisé les populations qui ne sont ni en excès, ni en régression. »

Maintenant, regardons quelque chose concernant cette question, et montrant l’hypocrisie générale. Voici en effet ce qu’on trouve dans la revue « Le chasseur français » de mars 2013 :

Les chasseurs voient d’un mauvais œil ce contraceptif ; le président d’honneur de l’Association nationale des chasseurs de grand gibier, au nom très aristocratique de A. J. Hettier de Boislambert, explique ainsi que « la contraception du sanglier est à proscrire en tant que procédé antinaturel » qui serait « une manoeuvre pour tenter de discréditer le rôle de régulateur de populations sauvages que revendique à juste titre le chasseur. »

C’est ce fameux discours de « régulation » par le meurtre qui n’est qu’un justificatif social-darwiniste à une pratique meurtrière, et qui voit donc de très mauvais œil toute tentative d’organisation différente, comme par exemple sur le territoire du canton de Genève où la chasse est interdite et où les sangliers sont « encadrés » par un clôturage électrique préventif, un agrainage dissuasif, etc.

Surtout que les chasseurs nourrissent les sangliers, voire en introduisent, etc. La démarche des chasseurs est une escroquerie permanente, voilà tout.

Bien entendu, la contraception n’a rien de naturel. Cependant, c’est une question importante qui doit être étudiée de par le contexte. En tout cas, la question des sangliers, comme en général des animaux libres dans la Nature, rappelle que nos villes sont une catastrophe et une forme d’organisation en guerre avec la Nature.

Chaque jour, les contradictions se renforcent et les villes qui partent à la conquête de la Nature découvrent des « problèmes », des sangliers aux renards, des oiseaux aux hérissons, alors que ces problèmes n’en sont pas et que c’est l’organisation de l’humanité qui en est un, et le seul !