400 000 personnes admises à l’hôpital à la suite d’un problème d’alcool

La Société française d’alcoologie a publié un rapport, sur lequel nous ne sommes pas parvenus à mettre la main. Néanmoins, cela a été prétexte à une série d’informations diffusées par la presse. En voici quelques unes, importantes et terribles à la fois.

On notera au passage, dans un même genre, le grand succès auprès des jeunes de la « vapoteuse », la cigarette électronique, directement utilisée en lieu et place des cigarettes, pour fumer « proprement » et « discrètement. »

L’alcool est la première cause d’hospitalisation en France. Environ 400 000 Français ont été hospitalisés en un an pour des comas éthyliques, des hépatites, des cirrhoses ou encore des troubles psychiques dus à l’addiction.

L’étude menée par les docteurs Paille et Reynaud est formelle. L’an dernier, 400 000 personnes ont été admises dans un hôpital à la suite d’un problème d’alcool, soit 30% de plus qu’il y a trois ans. « Nous voulions connaître les besoins hospitaliers face à la problématique de l’alcool, et nous avons fait cette découverte, explique François Paille à francetv info. Nous avons été très surpris par ces chiffres, d’autant qu’ils sont sûrement minimisés. Car ne sont comptabilisés que les patients où la problématique alcoolique a été détectée lors de l’admission. »

Au total, les hospitalisations liées à l’alcool sont deux fois plus nombreuses que celles causées par le diabète ou les maladies cardiovasculaires. Les séjours courts de moins de deux jours ont progressé de 80 % en trois ans, et concernent de plus en plus souvent des femmes et des jeunes.

Le changement le plus notable est un rajeunissement des consommateurs et des malades. Les ravages du binge drinking, les cuites express prisées par les ados, sont une réalité. « C’est indéniable, confirme le Dr Philippe Batel, addictologue, interrogé par francetv info. En 1989, dans la structure où j’officie, la moyenne d’âge des consultations en alcoologie était de 55 ans. Aujourd’hui, elle est passée à 35 ans environ. Et certains patients de moins 25 ans sont fortement atteints, ce qu’on ne voyait pas il y a encore dix ans. »

Malgré la baisse de la consommation depuis cinquante ans, l’alcool demeure ainsi un fléau sanitaire. On estime que deux millions de personnes sont dépendants en France, mais que moins de 10% essaient de s’en sortir et sont suivis par un médecin. Selon une étude publiée dans le European Journal of Public Health, l’alcool serait à l’origine de 49.000 morts en France en 2009.

« L’alcool est une cause importante de mortalité prématurée, puisqu’il est responsable de 22 % des décès entre 15 et 34 ans, 18 % des décès entre 35 et 64 ans et 7 % des décès à partir de 65 ans, a souligné Catherine Hill. Les décès attribuables à l’alcool sont surtout des cancers (15 000 décès) et des maladies cardio-vasculaires (12 000 décès) », poursuit la chercheuse, qui juge que « les Français boivent beaucoup trop ! » S’y ajoutent notamment 8 000 morts dues à des maladies digestives (cirrhoses) et autant dues à des accidents et suicides. Le reste relève d’autres maladies dont des troubles mentaux liés à l’alcool.

Dans une société de plus en plus dénaturée, comment s’étonner des tentatives de fuite dans les paradis artificiels? Entre la cocaïne du cadre supérieur et du hipster urbain, entre le haschisch populaire et l’héroïne du désespoir, la société regorge de moyens pour tenter de s’éteindre pour ne plus faire face à une réalité toujours plus sordide.

Alors que le monde pourrait être totalement différent, ce que tout le monde sait bien, ce que tout le monde ressent au plus profond de soi, ce que tout le monde peut voir en constatant ce qu’il est possible de faire!