Hier, à l’annonce du décès de Clément Méric suite à une agression par des skinheads (dans leur version d’extrême-droite) à Paris, il a été diffusé l’information selon laquelle il était végétalien et anti-spéciste.
Nous ne savons pas si cela est vrai, mais c’est bien entendu tout à fait possible. La question animale est incontournable quand on est progressiste, et de nombreuses personnes assument cela.
Cependant, il y a quelque chose qu’il faut noter ici. Ce n’est certainement pas comme si le véganisme était une démarche reconnue à l’extrême-gauche. Il y a bien entendu des végans, et inversement à l’extrême-droite le véganisme est décrié comme une valeur de « faibles. »
Mais à l’extrême-gauche le véganisme est toléré, plus qu’accepté ; être végan est une sorte de « plus », pas une valeur en soi et aucunement quelque chose de reconnu comme universel.
Il faut le préciser, parce qu’il faut bien constater que les gens végans sont pris en otage pour des démarches n’ayant parfois rien à voir.
Lorsque par exemple nous avons critiqué dans un article les fachos présents à la manifestation contre la fourrure (et rejetés a posteriori par ailleurs par les gens de la manifestation), cet article a pu être repris assez largement de-ci de-là.
Mais nous étions alors un simple « alibi » vegan. Or, nous ne voulons pas être un alibi, nous ne considérions pas que le véganisme soit un « à côté » d’une démarche progressiste, et la personne végane n’a pas à se résumer à un statut de la personne végane « de service. »
Notre article sur les fachos tentant de s’approprier sur une base fausse la question animale a pu être récupéré par des gens n’en ayant pas plus à faire des animaux que les dits fachos. Il y a là quelque chose qui n’est pas à accepter.
En Allemagne, le véganisme est largement reconnu comme une valeur en soi à l’extrême-gauche, ce n’est pas une sorte de « concept » aux contours flous comme ici.
Et on sait très bien que le flou nuit fondamentalement aux principes, et que le véganisme n’est rien sans les principes les plus stricts.
Bien entendu, cela n’a pas de rapport direct avec la mort de Clément Méric. Plutôt un lien indirect, parce que si les progressistes n’adoptent pas toutes les valeurs progressistes, alors forcément derrière l’extrême-droite peut se développer.
Il ne faut pas s’étonner que l’extrême-droite progresse si des thèmes sont oubliés, voire même niés. Vu le rejet de la libération animale et de l’écologie à l’extrême-gauche, il ne faut pas s’étonner que derrière les fachos tentent de surfer là-dessus.
C’est bien entendu le vieux débat de savoir s’il faut être « anti » ou proposer des valeurs, et de savoir ce qui est principal. Aussi, il nous apparaît important de souligner que le véganisme ne doit pas être négociable.
La libération animale n’est pas un « à côté » négociable et soluble à différents degrés dans le végétarisme, la protection animale, ou même n’importe quoi de « révolutionnaire. »
On ne peut pas être révolutionnaire et ne pas être pour la libération animale, tout simplement. Prétendre le contraire, c’est ne pas reconnaître les faits, c’est ne pas reconnaître les animaux !