Nouveau procès en Autriche

Il y a du nouveau dans le procès autrichien des activistes de VGT. Il y a quelques temps, le méga procès s’était soldé par l’acquittement des 13 activistes. Cet acquittement s’est vu rejeté par la haute autorité juridique autrichienne pour 5 personnes.

Cette fois, par contre, l’accusation d’association criminelle / mafieuse n’est pas rétablie. Les accusations sont cependant les suivantes (dans les catégories du droit autrichien) : assaut, dommages criminels, cruauté envers les animaux et résistance à la violence de l’État.

Parallèlement, le procureur du méga procès a grimpé les échelons et a été nommé procureur principal d’État, alors qu’il y a deux jours la télévision nationale diffusait un reportage sur le méga procès !

Il n’est pas difficile de voir ce que cela signifie : le procès a été perdu, mais l’État autrichien compte bien « maîtriser » la libération animale, parce que cela a un contenu explosif.

Rien que le mois dernier la mairie de Vienne organisait une conférence gratuite sur les pigeons en ville, de 9h à 17h, avec buffet, pour une discussion entre experts de l’urbanisme et associations s’occupant des animaux, le tout étant ouvert officiellement « à toutes les personnes amies des pigeons. »

Autant dire que par rapport à la France, on a plus l’impression que cela se passe non pas à 1000 km, mais pratiquement sur une autre planète…

Autant dire donc que la question animale est d’un écho tel qu’il faut, pour l’État, « gérer » la situation, d’où les bâtons dans les roues sur le plan juridique, pour faire perdre du temps, de l’argent, décourager, etc.

Les 5 activistes ne sont pas membres de l’association VGT, qui pour autant et bien entendu s’opposent formellement à la répression.

Les actions concernées par les accusations sont des actions illégales de 2006 à 2008, la destruction de panneaux publicitaires et de vitres, une intervention contre une ferme de cochons (qualifiée de cruauté contre les cochons), des tentatives « d’intimidation » contre des entreprises, une opposition à une arrestation en mars 2007.

Ce qui est visé, c’est l’activisme pour la libération animale en tant que démarche autonome. Au mieux, la question animale est censée se limiter à une sorte d’à côté surveillé et n’allant pas trop loin.

L’État autrichien ne veut pas que ce soit une culture alternative autonome par rapport aux institutions, car cela risquerait de « déborder » et de déboucher sur une remise en cause du système en plus.

Tout cela est évidemment une situation très différente d’en France, mais pas forcément dans le sens où on peut le penser de prime abord. Contrairement à ce que pensent ceux qui veulent effacer la libération animale au profit d’un réformisme végétarien, la situation est en fait encore plus explosive en France qu’en Autriche.

En France, la question de la Nature a tellement été niée qu’elle ne peut s’exprimer que de manière franche, radicale, bouleversant tout sur son passage. Le véganisme n’est pas aussi fort qu’en Autriche aujourd’hui, mais demain quand la prise de conscience absolument inévitable va se faire, cela va frapper encore plus fort, encore plus profondément.

Encore faut-il que le véganisme soit authentique et populaire – bien loin donc des revendications d’oeufs bio chez Monoprix…