« Vigilance Végane Antifasciste a besoin de vous pour localiser les fascistes de la protection animale. »
En fait « Vigilance Végane Antifasciste » était un site qui a publié les photographies des gens d’extrême-droite présents à la manifestation contre la fourrure à Paris en novembre 2012.
Le résultat est que ces derniers jours le site a fermé en catastrophe, parce que l’extrême-droite a affirmé que Clément Méric « connaissait » déjà son meurtrier, car il aurait fait partie justement de ce groupe « Vigilance Végane Antifasciste. »
Ainsi, le meurtrier d’extrême-droite aurait été une victime d’un « intolérant » qui l’aurait traqué depuis cette fameuse manifestation : c’est le discours qui se tient à l’extrême-droite.
Il va de soi que les gens qui ont fait le site en question ont fait une erreur grossière. Créer un site fantôme sans continuité, pour simplement dénoncer, c’est impossible que cela marche (et encore qu’aurait été le résultat), et en plus cela s’avère une bombe à retardement.
La raison en est simple : il est vrai qu’il y a une forte influence culturelle de l’extrême-droite sur la scène de la protection animale. C’est indéniable, mais c’est irrationnel. Il est donc faux de dénoncer le phénomène comme étant conscient. Il est faux de dénoncer tout court.
Ce qu’il faut, c’est être clair, boycotter, et expliquer l’importance d’être rationnel dans la lutte pour les animaux. Être rationnel, par exemple, dans les définitions.
Jamais l’extrême-droite ne pourrait avoir l’influence qui est la sienne s’il y avait une distinction nette entre véganisme et végétarisme, que justement les réformistes de la protection animale tentent de gommer à tout prix.
Il est vrai qu’une personne même pas vegan peut faire imprimer des t-shirts « Fondation Brigitte Bardot – vegan », comme cela a été le cas. Mais les personnes aimant les animaux ne plaisantent pas avec les principes… A condition que les principes soient reconnus et affirmés.
C’est pourquoi un site fantôme comme « Vigilance Végane Antifasciste » a été une erreur vraiment grossière. Les gens d’extrême-droite ne protègent pas les animaux, ils prétendent le faire.
Si on aime les animaux, on le voit et on refuse toute hypocrisie. Car la schizophrénie n’existe pas : on ne peut pas être d’un côté fasciste ou antifasciste, de l’autre pour la protection animale. La vie est un tout.
Et donc, l’extrême-droite ne peut jamais assumer concrètement la protection animale, c’est une question de valeurs. Et les valeurs d’individualisme social et de soumission nationale sont incompatibles avec l’affirmation de la nécessaire unité humaine pour reconnaître la Nature et toutes ses composantes.
Aujourd’hui, la protection des animaux est sincèrement recherchée par beaucoup. C’est une chose qui compte et on peut très bien considérer que c’est central pour ces personnes.
Il ne s’agit donc pas de leur dire que les fachos sont des vilains, car c’est une abstraction : ces gens ne raisonnent pas en ce sens. D’ailleurs, ils ne raisonnent pas mais ressentent, et ils sont horrifiés, choqués par la situation pour les animaux.
Si donc alors nous avons raison et l’extrême-droite a tort, alors la voie de la libération animale passe par l’affirmation de l’universalisme, pas par des caricatures comme quoi Bardot serait une facho et autre argumentation oubliant finalement totalement la question animale.
C’est une question de confiance : les gens aiment les animaux, et les gens de la protection animale sont plein de contradictions, parfois insupportables, mais ils sont sincères. Il faut être ferme et refuser, mais pas dénoncer : il faut prouver concrètement que les principes, la morale, la démarche, les valeurs… vont de pair avec la clarté et l’utilisation de la compréhension raisonnable de ce qu’est Gaïa.
Petit rappel des articles sur ce sujet important:
Des ultra-nationalistes à la manifestation parisienne contre la fourrure
Une réponse du Collectif de la Marche contre la fourrure
Clément Méric était végétalien
Le meurtrier de Clément Méric était à la « manifestation contre la fourrure »