Peut-on devenir végan malgré soi ?

Peut-on devenir végan malgré soi ? Une stratégie est-elle possible en se fondant sur le mensonge ?

Ou plutôt les mots ont-ils un sens ? Oui, ils en ont un, et le véganisme fait appel aux sentiments, mais également à la raison, afin que les sentiments soient authentiques.

Il est ainsi incorrect de trouver sur le site de l’Association Végétarienne de France un article intitulé « Végétalien(ne), pourquoi pas ? » Surtout que c’est le président de cette association qui l’a écrit.

Car on ne peut pas être végétalien et se dire végétarien, ou alors on ment. Naturellement, l’enfer est pavé de bonnes intentions, et il y a des gens qui s’imaginent qu’il est correct de mentir, de prétendre promouvoir le végétarisme et d’amener en fait au végétalisme.

C’est-à-dire que les gens sont pris pour des idiots et que leurs préjugés sont censés être contournés en mentant.

Mais une personne amenée quelque part contre son gré n’y restera pas. Le passage au véganisme ne peut être une réalité que rationnelle.

On peut reprocher un certain manque de sensations, notamment car le véganisme devient un anti-spécisme niant la réalité naturelle, les animaux en tant que tels, et se cantonnant dans un refus moraliste chrétien des abattoirs.

Cependant, toute personne végane a forcément conscience de son choix. Et c’est bien : le véganisme n’est pas une démarche, c’est une conscience en action, une conscience tournée vers la réalité naturelle.

Ce qu’on a ici, avec « Végétalien(ne), pourquoi pas ? », c’est du mensonge et de la manipulation, soi-disant au profit d’une « bonne cause », et en réalité de la passivité intellectuelle et morale. C’est une insulte à la raison !

« Ca y est, toute viande a disparu de votre assiette, vous laissez les poissons en paix, céréales et légumineuses n’ont plus de secrets pour vous, mais vous mettez toujours des œufs dans votre pâte à crêpes et vous aimez bien le fromage râpé sur vos pâtes… Pas de panique. Le chemin parcouru pour arriver à l’« ovo-lacto-végétarisme », comme on dit dans notre jargon, est déjà une réussite en soi. Si tout le monde pouvait faire la même démarche…

Et maintenant, si vous pensiez au 100 % végétal ?

Il y a pas mal de raisons pour pousser un peu plus loin le végétarisme et devenir végétalien. Ne serait-ce que des raisons de santé. Je vais vous en donner deux. Je suppose que vous n’aimeriez pas avoir un taux trop élevé de cholestérol… l’œuf en est plein, malheureusement ; de même, je pense que vous n’aimeriez pas prendre trop de graisses saturées… le fromage en contient beaucoup, malheureusement.

Je sais, « un petit peu de temps en temps, ce n’est pas grave » : c’est ce qu’on a dû vous rabâcher quand vous avez arrêté la viande. Pourtant, vous l’avez arrêtée, n’est-ce pas ?

Si c’était pour la santé, alors vous devriez penser au 100 % végétal, car les sous-produits animaux comme l’œuf, le lait et ses dérivés ont encore d’autres défauts, à part les susmentionnés. Et, dans ce domaine, un petit peu de laisser-aller, c’est souvent déjà trop. Là, il faut lire régulièrement la revue « Alternatives Végétariennes » et vous en apprendrez de belles.

Je suis sûr que vous vous dites maintenant : mais puisque vous me vantez le 100 % végétal, pourquoi n’avez-vous pas appelé votre revue « Alternatives VégétaLiennes » ? Ah, mais parce que le végétalisme n’est pas une catégorie à part du végétarisme ; c’est juste un changement dans une continuité.

Nous sommes tous « végétariens », avec ou sans sous-produits animaux dans notre assiette, dans notre savon de toilette ou même dans nos chaussures. Et nous ne faisons pas de discrimination dans cette « continuité végétarienne ». Simplement, nous souhaitons vous donner les moyens d’être encore plus performants dans votre végétarisme.

Ce qui me permet, après ce détour, de revenir à ce que je disais. Pour la santé, le 100 % végétal, c’est nettement mieux. Ne me croyez pas sur parole ; continuez à vous documenter. Par contre, pour les animaux, et c’est peut-être ce qui vous a le plus motivé pour passer au végétarisme, c’est nécessaire ; c’est impérieux, même. Il est bon de le savoir. (…).

Bon, je vais vous dire, finalement… Vous êtes devenu végétarien ? (Ne nous préoccupons pas pour l’instant de quel type de végétarisme il s’agit). C’est une des meilleures choses que vous ayez faites dans votre vie. Soyez-en sûr. Aussi bien pour votre santé que pour les animaux et pour la planète. Vous mettez toujours des œufs dans votre pâte à crêpes et/ou du fromage sur vos pâtes ? Dites-vous que vous pourriez réaliser quelque chose d’encore meilleur en trouvant d’autres moyens de vous faire des crêpes et des pâtes…

Si cela vous inquiète (le mythe des protéines animales ou le mythe du calcium, on en connaît la force, croyez-le), eh bien allez-y doucement. Si vous cherchez, vous trouverez la solution. D’autres l’ont fait avant vous, s’en portent bien, et se sentent maintenant mieux dans leur peau.

Et s’il vous arrive malgré tout de craquer pour une glace en vacances ou un gratin chez des amis, eh bien craquez. Mais dites-vous bien que plus vous irez vers le 100 % végétal, plus ce sera facile et naturel et sans vous en rendre compte, un jour, vous vous demanderez comment vous aviez pu ne pas le faire… »