Le site exvegans.com qui vient d’ouvrir est basé aux Etats-Unis et consiste à poster des informations sur des personnes qui ont été véganes et ne le sont plus. Une telle initiative serait illégale en France, mais pas aux Etats-Unis.
On a donc une carte des États-Unis, et quelques lignes, avec une photographie, sur des personnes qui ont rompu avec le véganisme.
L’initiative a une raison fondamentale, que nous avons souvent abordé sur LTD : la question des ex-vegans. Le véganisme apparaît en effet souvent, parmi les personnes véganes, comme quelque chose qui ne saurait être abandonné une fois qu’on a assumé un tel niveau de compassion.
Or, comme nous l’avons souvent dit, les « retournements » sont nombreux. Le site exvegans.com ne présente pas des gens au hasard : il parle justement, et c’est sa raison d’être, des gens qui ont fait partie de groupes de musique ou bien ont été des activistes, des gens qui ont écrit des livres, etc.
Des gens qui sont par la suite devenus des omnivores militants, très profondément anti-végans, parfois directement des chasseurs militants, des bouchers locavore en mode Notre-Dame-des-Landes, ou bien également adeptes du régime dit paléo (soi-disant comme il y a 10 000 ans).
Rien ne serait plus faux que de penser que ces gens, auparavant, n’étaient pas vraiment végans. Justement leur activisme à l’époque prouve que non : en fait, les choses se sont retournées en leur contraire. Une faille dans leur dynamique est devenue béante et ces gens sont devenus des renégats.
C’est aussi pour cela que LTD rejette toute personnalisation. Bien entendu, nous considérons que nous serons toujours des végans, évidemment. Cependant, nous considérons que ce sont les animaux dont il faut parler, pas des humains, et encore moins d’individus.
Quelle est la raison démocratique de parler des individus ? Aucune, il n’y en a pas, car ce sont les animaux, le mouvement qui comptent. Bien entendu, parfois la mise en avant d’individus est nécessaire, comme porte-parole par exemple, cependant cela doit être encadré.
En clair, nous soutenons le principe de la « vegan police » ! Tout doit reposer sur des principes, à nos yeux inviolables. La mise en avant du « végéta*isme » est odieuse, c’est une attaque contre la morale végane.
Une fois, nous avons parlé d’une personne se surnommant vegan4ever qui abandonné le véganisme, vendant même ses chaussures véganes. Par la suite, cette personne a continué d’utiliser ce nom, par exemple sur des forums. Et ce même une ou deux années après ! Quelle crédibilité cela donne-t-il au véganisme ?
Car nombreuses sont les personnes qui pensent que le véganisme, c’est bien, mais pas vraiment praticable. Les renégats renforcent cette impression.
Et ce n’est pas pour rien que certains de ces renégats deviennent le plus farouchement anti-végans : ils ont conscience de leur échec à assumer, et cela tourne à l’obsession. Leur anti-véganisme est farouche et tourmenté (il y a un exemple d’activiste d’extrême-gauche parisien bien connu, balançant de-ci de-là sa haine anti-végane anti-straight-edge dès qu’il peut, et ce n’est pas pour rien!).
Incapables d’assumer leurs propres contradictions, ils se précipitent dans la haine de ce qu’ils adorent. C’est assez terrible, mais il est assez facile qu’on n’est pas ici dans de la psychologie de pacotille, mais dans un véritable problème social.
Car le véganisme est une démarche existant dans une réalité sociale très dure. Nous considérons qu’il faut l’affirmation la plus nette, alors que d’autres tentent d’utiliser de manière hypocrite le végétarisme pour faire « passer la pilule. »
Ces gens ne croient pas en la raison, nous si. Le processus d’adoption du véganisme doit être clair et raisonné, sinon les gens ne peuvent pas maintenir leur véganisme. Et nous considérons que sans vision de ce qu’est la Nature, de la planète comme système (qu’on peut appeler Gaïa), il n’y a pas les fondements les plus solides.
Une personne végétalienne pour sa santé, végane pour sa compagne, activiste pour son compagnon…. ne tardera pas, à l’échelle de quelques années, à abandonner. Sa démarche pouvait être sincère, car toutes les voies existent ici.
Cependant, la question de rester végane est aussi importante que celle de le devenir. C’est une bataille pour changer le monde, il ne faut jamais l’oublier !