« C’est parti pour la chasse aux pigeons ! »

Ils sont partout : sur les tables des terrasses, dans les rues du centre-ville, sur le rebord des fenêtres, sous les toits à l’affût de la moindre miette à manger.

Pour la quatrième année consécutive, la Ville  va entreprendre la chasse aux pigeons. Au total, six cages seront placées pendant cinq mois à des endroits où ces oiseaux urbains sont présents en nombre.

Rue de Ronde, rue Perrin, rue du Commerce, au Foyer Colbert et à la montée Gauthier-Villars notamment. « A ces endroits, ils trouvent forcément à manger » assure Laurent Vichard, directeur adjoint des services techniques de la Ville. L’entreprise Avipur de Genlis est alors chargée de venir quotidiennement récupérer les pigeons capturés, qui sont tués.

Plus d’informations dans notre édition papier du jeudi 20 juin.

Cet article traduit une indifférence terrible envers les pigeons. Mais au-delà de cette indifférence, c’est surtout de la méchanceté gratuite qui est déversée sur les pigeons. Rien que le titre « C’est parti pour la chasse aux pigeons ! » qui se voudrait humoristique, alors qu’il s’agit de tuer des êtres vivants, est très révélateur du contenu qu’aura le texte.

Et en effet, à lire la première phrase, on se croirait dans un film d’épouvante, où les pigeons seraient des êtres cauchemardesques. Des êtres « maléfiques » prêts à tout pour nous envahir, presque à nous attaquer même selon le ton de l’auteur, pour trouver de quoi se nourrir.

C’est une vision totalement social-darwiniste, un parfait reflet d’une société de concurrence, qui voit le mal partout.

Il est évident que les pigeons des villes ne mangent pas à leur faim et qu’ils cherchent tout le temps des miettes, mais employer un ton si moqueur, méprisant et hautain envers des animaux affamés est tout simplement cruel. Il n’est ici pas question de gérer des déchets au sol, mais des animaux, avec des émotions et des sensibilités!

Cette vision qui veut de la « pureté » exprime une démarche exterminatrice. Elle est le contraire de ce dont on a besoin?

Il ne faudra jamais assez répéter que les pigeons bisets vivent un cauchemar quotidien dans les villes : manque de nourriture, maladies, écrasés par les voitures, pourchassés, maltraités, tués car censés être trop nombreux etc.

C’est pour cela, que pour la quatrième année, la ville de Lons va procéder à la capture et à la mise à mort de pigeons. Cette fois-ci il est prévu de tuer 800 pigeons.

Si cela fait quatre ans que cette méthode est employée, cela montre bien que c’est une méthode inefficace, en plus d’être une barbarie terrible.

Les seuls moyens de réduire, de manière non brutale, la population des pigeons bisets, sont l’installation d’un pigeonnier contraceptif ou la distribution de graines contraceptives. Mais trop peu de mairies veulent investir dans ces méthodes, qui sont pourtant douces et bien plus « acceptables » que les captures et mises à mort, quand on a un minimum d’émotions et qu’on a pas été biberonné à l’idéologie dominante.

Constatons ici que même si réduire les populations animales s’avère être un acte anti-naturel (comme la stérilisation des chattes par exemple), c’est un acte indispensable, car il en va de la sécurité des animaux car un nombre trop élevé d’animaux crée des tensions, comme une concurrence accrue pour la nourriture par exemple. C’est une vaste question, mais qui paraît pour le moment être inévitable, dans un monde non vegan!

Et c’est aussi pourquoi ce monde non vegan est insupportable: il est totalement dénaturé, il amène le chaos, la survie au lieu du bonheur.

Alors, expliquer que des vies vont être supprimées avec autant de froideur et d’indifférence est très grave, mais cela est malheureusement le sentiment général vis-à-vis des pigeons, qui ne sont respectés que par bien peu de personnes. Et ce peu de personnes qui  a un minimum de respect pour les pigeons ne se fait que trop peu entendre, pas assez pour voir se dessiner au loin une prise de conscience en faveur de nos amis les pigeons.

Pour que la libération animale s’impose et gagne, il faut devenir la voix des pigeons, la voix de tous ces animaux méprisés et assassinés !