« Il faut arrêter de prendre le phoque pour une espèce royale, c’est un prédateur et rien d’autre. »

« On est en train de privilégier des animaux par rapport aux êtres humains. Il faut arrêter de prendre le phoque pour une espèce royale, c’est un prédateur et rien d’autre. »

Voilà les propos ô combien parlant de Pierre-Georges Dachicourt, vice-président du « comité contre la prolifération des phoques » de la baie de Somme, issu d’un article du Figaro. Il faut vraiment habiter en France pour avoir à faire face à des gens aussi francs, aussi ouvert dans leur apologie de l’exploitation animale, aussi méprisants.

Cependant, nul « spécisme » abstrait comme cause, mais bien l’exploitation animale. Car les gens de ce comité sont des pêcheurs, et ils trouvent inacceptable la « concurrence » des 470 phoques ont observés entre la baie de Somme et la baie d’Authie.

Et naturellement, les pêcheurs tentent de profiter d’autres forces sociales pour les appuyer; le « président » des anti-phoques raconte ainsi:

« En plus de poser des problèmes pour les marins pêcheurs, ils gênent aussi les plaisanciers et les pêcheurs à pied à cause de leur surprotection et de l’interdiction de s’en approcher à moins de 150 mètres. »

Que faut-il répondre à ces gens-là? Une seule réponse est possible: le mépris le plus complet. C’est là le principe « la Terre d’abord! » : entre les phoques et les humains pilleurs, on choisit les phoques!
Rien à faire des plaisanciers, et encore moins des pêcheurs!

Ce n’est pas la position de la « coordination mammalogique du nord de la France », qui est une association de protection de la nature, mais qui a choisi la voie de la collaboration.

Ainsi le « vice-président » du comité anti-phoques explique que des « des caméras vont être positionnées sur les embarcations des marins pêcheurs afin d’observer le comportement des phoques à leur proximité », qui selon lui permettront de « prouver l’impact néfaste du phoque sur la pêche au large. »

C’est une mauvaise réponse, comme est mauvaise la réponse de la Fondation Brigitte Bardot, qui a déclaré que « de nombreuses études ont déjà été menées et les résultats montrent que la présence des phoques dans une zone n’a aucune incidence sur la quantité de poissons. »

Aucune négociation n’est possible ni souhaitable avec l’exploitation animale, qui fera tout pour que les choses reviennent toujours en sa faveur: il en va de son existence.

Peu importe que les pêcheurs soient ruinés, qu’ils coulent donc avec leur mentalité de petit entrepreneur pillard. Il est étonnant que certains parlent des « requins de la finance », alors que le capitalisme est en réalité devant eux, sur les côtes, avec des espèces de pirates qui pillent et qui ne supportent pas qu’on ose les déranger dans leur initiative meurtrière!

Notons d’ailleurs que les pêcheurs expliquent qu’ils sont dans la « précarité », que la région est pauvre… Ce qui est indéniablement vrai. Mais n’y a-t-il aucune autre solution que la pêche et que le conflit avec les phoques? Rien d’autre ne serait possible? Allons donc!

 Exaspérés par la prolifération des ces mammifères gourmands en poissons, ils se sont rassemblés dans un collectif anti-phoque.

Entre pêcheurs et phoques, rien ne va plus. Depuis le début du mois, près de 470 phoques ont été observés entre la baie de Somme et la baie d’Authie. Les différentes colonies de la région sont essentiellement composées de phoques gris et de veaux marins. «C’est devenu presque impossible de pécher», se désole un pécheur de la région. En effet, un phoque mange entre 2 et 6 kilos de poissons par jour. Autant d’animaux qui échappent donc aux pêcheurs. Signe de leur exaspération, les pêcheurs de de la Côte d’opale ont créé un comité contre la prolifération des phoques. Le Courrier Picard explique que, début juillet, dans son quartier général de la baie d’Authie, le collectif anti-phoque a tenu une réunion publique à ce sujet.

«Un prédateur et rien d’autre»

«Toutes les personnes qui pratiquent la pêche sont gênées par les phoques: ils abîment les filets et ont un impact non négligeable sur les ressources actuelles en poissons», raconte un marin pêcheur picard, dans les colonnes du quotidien. «Il faut prendre conscience de la réelle problématique que constituent les phoques pour les pêcheurs. Ils sont beaucoup trop nombreux», insiste un autre. Le comité contre la prolifération des phoques souhaiterait la mise en place d’un quota de mammifères marins sur les côtes. «Nous ne sommes pas contre les phoques», précise Pierre-Georges Dachicourt, vice-président du comité, joint par Le Figaro mais «nous sommes opposés à leur prolifération». Pour lui, la situation est simple: «On est en train de privilégier des animaux par rapport aux êtres humains. Il faut arrêter de prendre le phoque pour une espèce royale, c’est un prédateur et rien d’autre».Du côté de la fondation Brigitte Bardot on trouve la création de ce collectif «totalement hors-sujet». Christophe Marie, porte-parole de la fondation, explique que «de nombreuses études ont déjà été menées et les résultats montrent que la présence des phoques dans une zone n’a aucune incidence sur la quantité de poissons».

Des caméras sur les embarcations

Lors du débat public organisé par le comité anti-phoque un premier accord avec la coordination mammalogique du nord de la France (association de protection de la nature, au service des mammifères marins du Nord-Pas de Calais) a été trouvé. Pierre-Georges Dachicourt explique que «des caméras vont être positionnées sur les embarcations des marins pêcheurs afin d’observer le comportement des phoques à leur proximité». Un système qui, il l’espère, réussira enfin «à prouver l’impact néfaste du phoque sur la pêche au large».