« Devenez vegan »

Faut-il promouvoir le véganisme en tant que tel, et le considérer comme point de départ de quelque chose de nouveau? Ou bien faut-il considérer le véganisme comme un aboutissement, le fruit d’un long cheminement ?

Ou bien faut-il encore considérer que le véganisme est indépendant de tout le reste, qu’on peut ajouter à quelque chose d’autre ou pas ?

On a là trois conceptions totalement différentes. La première est la nôtre, elle considère que le véganisme est non pas la fin, mais le commencement : de la remise en cause de l’anthropocentrisme, de la reconnaissance de la Terre comme système global.

La seconde, c’est celle du réformisme, de la « protection animale », du « wellfarisme », une option largement majoritaire en France.

La troisième, c’est celle de gens comme le philosophe américain Francione qui conçoit le véganisme comme une formidable idée morale, ou encore des « antispécistes » anarchistes qui ajoutent cette idée à d’autres idées considérées comme tout aussi morales.

Il s’agit de conceptions très différentes, surtout les deux premières qui, en fait, ne s’intéressent guère l’une à l’autre étant donné que la dynamique est radicalement différente (bataille culturelle et révolutionnaire / bataille institutionnelle), tandis que la troisième est en lutte incessante avec la seconde pour « l’hégémonie » (et a la première en horreur).

Cela peut sembler compliqué, mais finalement c’est simple : tout dépend, de notre point de vue, de si l’on reconnaît une existence à la Nature ou non. A nos yeux, la Nature est une réalité ; elle a évolué, elle évolue et elle évoluera et si nous avons prétendu en sortir, en réalité nous lui appartenons toujours.

Le véganisme est ainsi un pas essentiel allant de pair avec la reconnaissance de la vie en général, de sa lutte pour l’épanouissement à travers des centaines et des centaines de millions d’années.

Nous ne pensons pas que le plus grand fruit de l’évolution soit un homme sur un bulldozer en train de pratiquer la déforestation pour permettre la production de hamburger et d’huile de palme…

Et nous pensons par contre qu’une humanité au service de la planète est par contre le plus grand humanisme qui soit.

C’est le sens de notre mot d’ordre « La planète doit redevenir bleue et verte ! » et voilà pourquoi sur une de nos affiches, les photographies en couleurs d’animaux libres dans la Nature s’opposent à celles en noir et blanc, témoignant de la souffrance, de la torture, de la mort provoquée par les humains à d’autres êtres vivants.

La Nature a une direction, il y a lieu de l’accepter : la sensibilité veut être plus profonde, la compassion veut triompher, la vie veut gagner !