Municipalités et animaux

Dans quelques mois, il y aura les élections municipales, et il est vraiment dommage qu’il n’y ait pas une multitude de groupes locaux actifs, capables de faire pression afin que le soutien aux animaux dispose d’un minimum de relais dans les mairies. Il est pourtant facile de trouver des contacts, d’établir des liens. Une meilleure gestion des moyens, notamment pour les refuges, serait certainement possible, même s’il n’y a pas énormément à attendre.

Voici un intéressant article, paru au Canada (dans La presse) et présentant des questions posées aux partis candidats. Nulle révolution à attendre de gens désirant simplement « gérer », mais il est évident que des campagnes ciblées forceraient à aider les refuges et à prendre en compte de multiples situations, alors qu’en attendant, on est livré à la ténacité personnelle.

Animaux: trois questions aux candidats à la mairie

Thématique rarement abordée dans les débats, le bien-être animal est pourtant une préoccupation primordiale pour de nombreux citoyens. Les quatre principaux partis dans la course à la mairie ont accepté de répondre aux questions soulevées par la Société pour la prévention de la cruauté envers les animaux (SPCA).

1- Quelles actions concrètes entreprendriez-vous pour faire face à la crise de surpopulation des animaux de compagnie à Montréal?

Équipe Denis Coderre: Il faut absolument exercer le contrôle: en encadrant avec des règlements (par exemple: deux chiens par appartement, licences, etc.), en les faisant respecter dans les arrondissements et, surtout, il faut promouvoir la responsabilité des propriétaires.

Vrai changement pour Montréal: Sous notre administration, une politique claire de stérilisation des animaux domestiques sera créée, suivant une réflexion menée en collaboration avec des vétérinaires et des organismes de secours animal. Elle sera appuyée par un programme d’information et d’éducation populaire sur la stérilisation des animaux domestiques.

Projet Montréal: Nous privilégierons des mesures mises de l’avant et implantées par l’administration de François Croteau, maire de Rosemont-La Petite-Patrie et membre de Projet Montréal, pour interdire la vente d’animaux de compagnie dans les animaleries et favoriser l’adoption et la stérilisation.

Coalition Montréal: La politique de gestion animalière misera sur des méthodes de prévention (stérilisation, adoption, identification des animaux) et sur la responsabilisation des propriétaires d’animaux de compagnie. Coalition Montréal croit qu’il est essentiel d’éduquer et de sensibiliser le public, notamment les jeunes d’âge scolaire, pour que les mentalités évoluent.

2- Quelles mesures mettriez-vous en place afin que tous les citoyens et les animaux, dans chacun des 19 arrondissements de la Ville de Montréal, aient accès à des services de soins et de contrôle animaliers qui soient harmonisés, respectueux du bien-être animal, responsables et efficaces?

Équipe Denis Coderre: Chaque arrondissement applique la réglementation selon la situation qui lui est propre, parce que les réalités y sont différentes. À Outremont, par exemple, il y a plus de ratons laveurs qu’au centre-ville à cause de la proximité de la montagne; ou encore, l’abandon d’animaux domestiques est plus important dans certains arrondissements. Il faut une réglementation uniforme et une application cohérente pour chaque arrondissement.

Vrai changement pour Montréal: La création d’un centre animalier public à Montréal en 2016, est un engagement ferme de notre parti. Nous maintiendrons l’annonce faite par l’administration précédente et renforcerons le contrôle animalier, pour que tous les Montréalais aient accès aux mêmes services. Jusqu’à l’ouverture du centre animalier, nous renforcerons la surveillance des mandataires et soutiendrons les initiatives locales qui respectent les meilleures pratiques de contrôle animalier (stérilisation, notamment).

Projet Montréal: La Ville, et non le privé, doit être le seul responsable de la fourrière municipale pour éviter des dérapages comme avec le Berger blanc. L’implantation de la nouvelle fourrière municipale au parc Angrignon est un pas dans la bonne direction, mais sa mise sur pied ne règle pas tout. Son implantation dans LaSalle sans la mise sur pied de points de service dans les autres arrondissements nous laisse pantois. Comment croire que tous les citoyens vont se déplacer dans l’ouest pour déposer leur animal à la fourrière?

Coalition Montréal: Nous appuyons la mise sur pied d’un centre de services animaliers municipal, qui offrira à l’ensemble des arrondissements un service de collecte et de refuge valorisant la mise en adoption, la stérilisation, l’identification (micropuce) et d’autres meilleures pratiques en matière de soins et de bien-être animaliers. Nous encouragerons l’harmonisation des règlements en matière de contrôle animalier et de services, avec des règlements basés sur les meilleures pratiques.

3- Envisageriez-vous d’adopter un règlement municipal exigeant des animaleries qu’elles travaillent de concert avec les refuges et les organismes de secours locaux afin de faire adopter des animaux abandonnés au lieu de mettre des animaux en vente?

Équipe Denis Coderre: Les animaleries ne devraient plus vendre de chiens ni de chats sur le territoire de la ville, sauf s’ils proviennent d’un refuge. Nous avons malheureusement un taux d’abandon très élevé. Les Montréalais les gardent en moyenne 19 mois, alors que l’espérance de vie d’un chat ou d’un chien dépasse les 10 ans pour 50% d’entre eux. Ça n’a pas de bon sens. C’est Québec qui réglemente le commerce des animaux. À la Ville, nos chartes et nos lois nous l’interdisent.

Vrai changement pour Montréal: Nous sommes en faveur d’un resserrement de la réglementation touchant la vente d’animaux en animalerie, allant jusqu’à l’imposition d’un moratoire. Une réflexion doit être menée, avec les acteurs compétents en matière de contrôle et de secours animaliers, pour baliser la question. Le coup de barre à donner en matière de contrôle animalier à Montréal va au-delà de la vente, en animalerie, d’animaux abandonnés (plutôt que de chiots, comme c’est encore souvent le cas).

Projet Montréal: Nous sommes pour l’interdiction de la vente d’animaux de compagnie dans les animaleries. Nous désirons que ces dernières deviennent des partenaires de la Ville et des organismes oeuvrant dans le domaine pour contrer le problème de surpopulation en devenant des points de service de dépôt et d’adoption d’animaux de compagnie, avec des vétérinaires certifiés pour administrer les soins et, plus particulièrement, les stérilisations incitatives, une fois l’âge nécessaire atteint.

Coalition Montréal: Coalition Montréal mettra en place des balises pour assurer que les animaux en vente dans les animaleries proviennent de refuges réputés et reconnus par la Ville, et que les animaux vendus soient stérilisés et inoculés. Enfin, Coalition Montréal travaillera en collaboration avec les animaleries et les refuges pour les inciter à instaurer une « politique de retour » si l’animal est malade dans les 30 jours suivant la vente. Cela permettra d’assurer qu’il y a souci pour la santé des animaux.