Le hasard n’existe pas, et surtout pas dans le monde des idées. Ce n’est pas un hasard si en Bretagne on a droit à une révolte dont la philosophie ressemble point par point à celle de la ZAD. Le grand mot d’ordre de ces derniers jours a d’ailleurs été l’autonomie alimentaire de la France…
La révolte en Bretagne ne serait nullement corporatiste, elle porterait en elle une grande cause, au service de tous : la possibilité de s’alimenter français… Une belle manière de cacher les faits et de masquer la réalité terrible de l’exploitation animale, que celle-ci existe à petite ou grande échelle.
Car on peut voir que les uns veulent l’autonomie alimentaire à l’échelle du pays, les autres à l’échelle locale…
Nous au contraire, nous voulons l’universalisme des échanges planétaires, sur une base différente d’actuellement bien sûr.
Le véganisme ne peut pas exister à l’échelle locale, à l’échelle nationale c’est d’ailleurs difficile mais largement faisable, et une humanité unifiée pourra très facilement organiser une production végane.
Nous n’avons aucune envie d’aller vers le passé et de basculer dans le relativisme, au nom des « cultures », des « nations », etc. Tout cela appartient au passé. Il peut et il doit exister aujourd’hui une morale universelle, un rapport vivant avec la Nature ; tout ce qui s’y oppose est condamné.
Pas étonnant donc que tous les nationalismes s’opposent au véganisme, par définition. Et la photo suivante est terriblement révélatrice…
Il s’agit d’une photo montrant des personnes présentes à la « Manifestation pour l’emploi et contre l’écotaxe à Quimper. » On peut reconnaître un slogan pour l’abattoir de GAD (voir Abattoir Gad de Josselin et affrontement anti-bloqueurs et L’abattoir Gad et le « pacte d’avenir » ministériel), ou encore des drapeaux du syndicat force ouvrière.
Mais un œil avisé reconnaîtra le cochon dessiné sur la banderole : il s’agit du cochon utilisé par les « identitaires », lors de leur opération de « buzz » du « Front de Libération des Cochons. » Nous en avions parlé en mai 2011 dans l’article intitulé Une « marche des cochons » immonde sur tous les plans.
Est-ce un hasard que ce soit précisément ce dessin qui aboutisse sur une telle banderole ? Absolument pas, bien sûr. Il y a là des valeurs qui se rejoignent, un esprit qui est le même, une tendance qui a une dynamique si proche qui fait que tous ces gens finissent par se rejoindre.
Ces gens disent : l’ordre doit être maintenu en s’appuyant sur une base locale… Le petit capitalisme est la meilleure forme qui soit… L’exploitation animale est acceptable de manière « humaine »…
Difficile de faire plus anti-universel. Et évidemment, en temps de crise, cela a l’air rassurant. Proposer un « retour » aux années 1960 est une proposition totalement démagogique, menteuse, mais efficace.
Et ce qui est frappant, c’est que ce qui est considéré comme universel par ces gens, ce serait le grand capitalisme et sa « mondialisation »… Alors qu’en réalité, petit et grand capitalismes ne sont qu’une seule et même chose.
Pour en revenir justement au logo, voici d’autres photos où on le voit repris.
Même si l’on considère que le logo a été repris « par hasard », cela ne change pas grand chose au problème de fond : on a des ouvriers qui n’ont rien d’autres à faire que puiser dans ce qui est proposé par l’extrême-droite.
Cela en dit long sur la mentalité, à la fois totalement fainéante intellectuellement et totalement poreuse au conservatisme nationaliste culturellement. On est au-delà d’une situation « pas terrible » ; c’est carrément catastrophique.
Le repli sur soi est un poison terrible : comment convaincre les gens d’aller de l’avant, si la tendance générale est au repli, avec comme fantasme de « protection » le pavillon avec un petit jardin et quelques poules, voire une petite ferme ?
Si en tout cas le véganisme pouvait apparaître à certaines personnes comme « décalé » par rapport à la société, au contraire on voit que le véganisme est un véritable humanisme, puisqu’il reconnaît l’humanité toute entière telle quelle.
Et c’est précisément cela que ne veulent pas accepter les fachos, mais aussi les relativistes localistes ou les végétariens.