Animaux sauvages dans les cirques en Belgique: le parlement confirme l’interdiction

En Belgique, la loi est enfin passée: les animaux reconnus comme sauvages n’ont plus le droit de se retrouver dans des cirques. C’est un rude coup pour cette petite industrie fondée sur l’exploitation animale et dont le principe même – une sorte d’exhibitionnisme malsain et totalement dénaturé – plonge ses racines dans le moyen âge voire l’antiquité.

Voici le communiqué de l’association Gaia.be:

Animaux sauvages dans les cirques: le parlement confirme l’interdiction

18/12/2013

Bruxelles le 18 décembre 2013. Avec 127 votes pour, 3 contre (FDF) et 11 abstentions, le Parlement vient d’approuver le projet de loi de la ministre Laurette Onkelinx (en charge du Bien-être animal), interdisant les cirques avec animaux sauvages. Précédemment, le gouvernement avait déjà approuvé en faveur de cette mesure et il y a deux semaines, la Commission Santé publique de la Chambre avait également voté en faveur du projet.

La nouvelle loi empêchera l’utilisation et la détention d’animaux sauvages dans des cirques. En adoptant cette mesure, la Belgique suit l’exemple déjà donné par l’Autriche (en 2004) et la Grande-Bretagne (en 2013). L’organisation de défense des animaux GAIA se dit très satisfaite, et parle d’une importante avancée pour le bien-être animal dans notre pays.

Victoire pour les animaux

« Cette loi vient couronner une lutte longue de 10 ans menée par GAIA en faveur d’une interdiction belge des cirques avec animaux sauvages. Il est clair que le bien-être des animaux sauvages ne peut être garanti dans les cirques. Les tigres et les lions sont par exemple enfermés dans des cages de quelques mètres carrés, les éléphants sont constamment attachés à une chaîne…

Ces conditions de détention déplorables font qu’une interdiction est la seule mesure logique. Les exigences de bien-être de ces animaux sont trop hautes pour pouvoir les détenir de façon acceptable dans un cirque, sans parler des dangers que cela représente pour le dresseur et le public : des accidents – mortels et non mortels (en Belgique également) – se sont déjà produits. Nous sommes très satisfaits, c’est une nouvelle victoire dans le combat pour les animaux », explique Michel Vandenbosch, président de GAIA.

Bien-être animal pas garanti

Plusieurs rapports des enquêteurs de GAIA ont démontré que les cirques ne pouvaient d’aucune façon répondre aux besoins de bien-être des animaux sauvages, dont les besoins sont spécifiques. En cause principalement : les déplacements incessants et l’espace de vie réduit.

Souvent, par ennui et frustration, les animaux sauvages détenus dans des cirques manifestent en effet un comportement anormal et dérangé, un indicateur de leur mal-être : tigres qui tournent en rond dans leur cages, lions apathiques, éléphants se balançant en continu…

Un combat long de 10 ans

Entre 1995 et 2002, GAIA a réalisé des enquêtes dans 18 cirques. En janvier 2003, l’organisation de défense des animaux dévoilait pour la première fois les mauvaises conditions de vie des animaux sauvages utilisés pour les spectacles (images visibles ici).

A ce moment, il n’existait aucune loi sur les animaux de cirques. Leurs conditions déplorables de détention furent flagrantes lors de la publication du rapport de GAIA « La souffrance animale n’a rien d’amusant ». Pendant toutes ces années, l’organisation a milité pour qu’une interdiction soit adoptée, même suite à la décision du législateur en 2005 d’appliquer aux cirques les mêmes normes que les parcs animaliers. Cette loi n’est entrée entièrement en application qu’en 2012, mais GAIA constata à plusieurs reprises que ces normes minimales n’étaient pas respectées.

Exemple donné par les villes et communes

A mesure qu’étaient révélés les problèmes de bien-être des animaux sauvages dans les cirques, et dans l’attente d’une interdiction nationale, GAIA répercuta ces dernières années sa revendication sur les autorités locales. Non sans succès : plus de 130 villes et communes belges refusent actuellement la présence de cirques avec animaux sauvages sur leur territoire.

Par ailleurs, de plus en plus de cirques belges avaient arrêté d’utiliser des animaux sauvages. C’étaient essentiellement des cirques français qui enfreignaient délibérément la loi. Pendant toutes ces années, GAIA a toujours réclamé une interdiction à l’échelle nationale. L’année dernière, après analyse approfondie, le Conseil du Bien-être animal a avisé la ministre Onkelinx d’interdire les animaux sauvages dans les cirques. Un avis suivi par la ministre et le gouvernement, et qui est désormais également entériné par le Parlement.