« Un manifeste pour les animaux »

A l’occasion du passage à la nouvelle année, Brigitte Bardot a acheté une page dans le quotidien conservateur Le Figaro, afin d’appeler le président de la république à assumer le changement pour les animaux (en reprenant donc le slogan électoral de Hollande, « Le changement, c’est maintenant ! »).

Il y a lieu toutefois de constater que le « manifeste pour les animaux » qu’on y trouve est quelque chose d’extrêmement travaillé ; dans son genre, c’est peut-être le « meilleur » – si l’on est d’accord, bien entendu, avec les illusions entretenues.

Ces illusions reposent sur une base très simple : les animaux sont considérés ici comme des « objets », or dans notre société ils ne sont pas des objets, mais des marchandises. Et cela change tout quand on veut aider les animaux.

Ce n’est pas l’humain qui est méchant, c’est tout un système économique qui profite de l’utilisation des animaux. Tant qu’il y aura du profit pour l’exploitation animale, cette dernière ne cessera pas…

Monsieur le Président, Le changement, pour les animaux, c’est maintenant !
Un manifeste pour les animaux
Reconnu comme « être sensible » par le Code rural, le Code pénal et le droit européen, l’animal est toujours considéré comme « bien meuble» par le Code civil. Il convient donc, dans une volonté de cohérence et d’harmonisation des textes, de réformer le Code civil. Le code de l’environnement doit, également, être modifié afin de reconnaître le caractère d’être sensible à l’animal sauvage.

CAPTIVITÉ ANIMAUX SAUVAGES
D’après l’Article L214-1 du Code rural : « Tout animal étant un être sensible doit être placé par son propriétaire dans des conditions compatibles avec les impératifs biologiques de son espèce ». Les cirques, delphinariums, certains parcs animaliers condamnent les espèces animales concernées à une captivité incompatible avec leurs impératifs biologiques. Ces établissements, contraires à la réglementation, doivent être interdits en France comme ils le sont déjà dans de nombreux pays européens.
CHASSE
La nature n’appartient pas aux chasseurs ! Pour un respect, une protection des espaces et des espèces, nous demandons : le raccourcissement des périodes de chasse, l’arrêt de la chasse le dimanche où sont recensés le plus d’accidents (179 dont 21 mortels durant la saison 2012-2013), l’interdiction de la chasse à courre, du déterrage et de toute forme de piégeage, la déclassification de toutes les espèces dites « nuisibles », l’interdiction des lâchers de gibier…
ABATTOIR
Les réglementations française et européenne imposent l’étourdissement des animaux de consommation avant leur abattage, à l’exception des animaux sacrifiés dans le cadre de l’abattage rituel (musulman et juif). L’égorgement cruel des bêtes sans insensibilisation préalable est considéré, par la Fédération des vétérinaires d’Europe, comme relevant d’une pratique «inacceptable». Egalement dénoncée par les instances scientifiques, jugée non pertinente par le culte musulman, l’obligation de l’étourdissement préalable doit êre appliquée pour tous.

ANIMAUX DE COMPAGNIE
Avec plus de 8 millions de chiens et 9 millions de chats, la France est le pays d’Europe qui compte le plus grand nombre d’animaux domestiques. Un véritable marché s’est créé autour de l’animal-objet acheté, utilisé puis, trop souvent, abandonné… Pour enrayer cette surpopulation animale, nous encourageons la mise en place d’une campagne nationale de stérilisation et demandons : l’interdiction de la vente d’animaux par petites annonces, l’interdiction d’importer (pour la vente) des animaux de compagnie, l’interdiction d’exposer des animaux de compagnie ou exotiques (NAC) en animalerie et de n’autoriser que les élevages LOF, non multi-races, en leur imposant un quota de reproduction limité à une portée par an par femelle reproductrice.

EXPÉRIMENTATION ANIMALE
Avec 2 millions d’animaux sacrifiés chaque année, la France (qui détient le triste record européen) doit soutenir le financement de la recherche sur la base de méthodes substitutives (plus fiables pour l’homme) et l’enseignement généralisé de ces méthodes pour, à terme, interdire toute expérimentation animale. Nous demandons également la reconnaissance d’un droit à l’objection de conscience pour tout étudiant qui refuse, dans une démarche éthique ou scientifique, de participer à un exercice de vivisection ou de dissection.

HIPPOPHAGIE
18 525* chevaux ont été abattus en France pour leur viande en 2012, 16 600* tonnes de viande chevaline ont été ingurgitées, sciemment ou inconsciemment, par les Français. Face aux scandaleuses conditions de transport et d’abattage des chevaux et autres équidés, et considérant que ces animaux bénéficient d’ores et déjà d’un statut particulier auprès de l’homme, nous demandons la modification du statut juridique du cheval pour le faire passer d’animal de rente à animal de compagnie (le cheval ne doit plus être considéré comme animal de boucherie).
* Source France Agrimer 2013

ANIMAUX DE FERME
« Tout animal étant un être sensible doit être placé par son propriétaire dans des conditions compatibles avec les impératifs biologiques de son espèce ». Nous demandons l’application réelle de l’Article L214-1 du Code rural qui devrait interdire toute forme d’élevage intensif (incompatible avec les impératifs biologiques des espèces concernées). Nous demandons également : l’interdiction des mutilations à vif (coupe des dents, de la queue et castration des porcelets, débecquage des poules, etc.), l’interdiction du gavage des canards et des oies, une révision de la réglementation sur le transport d’animaux pour limiter la densité de chargement et la durée de transport des animaux vivants à 8 heures maximum.

FOURRURE
Plus de 50 millions d’animaux sont tués chaque année dans le monde uniquement pour leur fourrure. Animaux sauvages élevés en cages dans des élevages concentrationnaires (extrêmement polluants) incompatibles avec leur nature, mise en danger d’espèces menacées par la pose de pièges non sélectifs, abattages cruels (gazages, électrocutions, animaux dépouillés alors qu’ils sont encore vivants)… Nous demandons l’interdiction des élevages d’animaux pour leur fourrure en France et de l’importation de fourrure provenant d’animaux piégés, ainsi qu’un renforcement des contrôles en douane pour les espèces protégées ou animaux de compagnie dont le commerce de la fourrure est interdit en France (chiens et chats).

COMBATS D’ANIMAUX
En France, les combats d’animaux (corridas et combats de coqs) sont considérés comme des actes de cruauté punis de 2 ans d’emprisonnement et 30 000 € d’amende… La dérogation accordée aux combats d’animaux lorsqu’une « tradition locale » peut être invoquée n’est pas légitime. Notre législation ne peut faire deux poids deux mesures face à un acte de cruauté, c’est pourquoi nous demandons la condamnation de tous les sévices graves sur animaux et l’application de l’article 521-1 du Code pénal sur l’ensemble du territoire, ainsi que le retrait de la corrida de l’inventaire du patrimoine immatériel français.